ELSA CONSTANTOPOULOS : AIDER LES ARTISTES À PASSER DU SAVOIR-FAIRE AU FAIRE-SAVOIR

Quel est donc le rôle de la presse dans le développement d’artiste ?

Vaste sujet plus que jamais d’actualité à l’heure où les artistes sont de plus en plus obligés de se débrouiller avec les moyens du bord pour (tenter de) sortir de l’anonymat.

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Elsa Constantopoulos

 

Chanteurs et chanteuse, musiciens, journaliste, étudiante, etc : une douzaine de personnes s’est retrouvée autour de ce thème mercredi 28 septembre en début de soirée au Centre des ressources des musiques actuelles (CRMA) à Sélestat, en Alsace centrale.

 

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“QUEL EST DONC LE RÔLE EXACT DE L’ATTACHE(E) DE PRESSE ? “

Au programme une soirée de deux heures en deux parties.

A commencer par une intervention de l’attachée de presse Elsa Constantopoulos présentée par Mickaël Marteau, chargé de ressources pour ZONE 51 et le CRMA Bas-Rhin Sud.

En un peu plus d’une heure, la créatrice de l’agence INKYPYT a abordé, avec force exemples, nombre de questions que se posent TOUS les artistes au début de leur carrière et même plus tard évidemment : “Un artiste, dans son cheminement de développement, sera amené à solliciter la presse afin d’accroître la visibilité de son projet. Comment aborder les différents médias ? Quand et comment lancer une campagne promo dans la presse ? Quels outils utiliser ? Quel est donc le rôle exact de l’attaché(e) de presse ?”.

A vrai dire j’étais venu à cette session d’information par curiosité, comme indiqué en début de soirée lors d’un bref tour de table où chacun a pu présenter les raisons de sa présence et son parcours artistique.

Oui par curiosité en me disant que je n’avais peut-être plus grand chose à apprendre après avoir navigué du mensuel “Paroles et Musique” au trimestriel “Chorus les cahiers de la chanson“, de www.francomag.com le blog créé parJean-Michel Tambourré jusqu’à la naissance de www.planetefrancophone.fr ..

Hé bien, détrompez-vous ! S’il est mieux un domaine où il est essentiel de s’adapter en permanence, de maîtriser de nouveaux outils de communication, c’est bien le milieu artistique.

 

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Au premier plan la chanteuse Marikala

 

 PLAN MÉDIA, RÉTRO-PLANNING ET TABLEAU DE BORD

“Dans la vie, il y a le savoir-faire, et puis il faut aussi le faire-savoir” : cette expression que j’aime bien ressortir de temps en temps a pris ce soir-là, dans les locaux du CRMA, un relief tout à fait particulier. Et d’une sacrée urgence vu les témoignages des uns et des autres …

Certes, entre les membres de plusieurs groupes régionaux venus au CRMA et la démarche de l’auteure-compositrice-interprète “Markila, la petite Française”, que de différences dans les répertoires !

Évidemment … mais aussi que de passerelles communes quand il s’agit de parler de “rétro-planning”, de “plan média”, de “tableau de bord”, “de “revue de presse”, de “communiqué de presse, et la liste est loin d’être exhaustive du côté d’Elsa Constantapoulos!

Elle a a entre autres présenté sa manière de travailler pour le premier album du groupe Bad Juice intitulé “Ding-A-Dong”. Sortie prévue le 18 novembre 2016.

 

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SURTOUT NE PAS NÉGLIGER LES MÉDIAS LOCAUX 

“Mon métier c’est de faciliter au maximum le travail du journaliste” : au-delà de cette priorité absolue pour l’attachée de presse, une autre évidence s’impose : faire parler de son artiste oui … mais comment faire pour qu’une info ne soit pas noyée rapidement dans le flot perpétuel de l’actualité ?

Faire le buzz ? Oui et après ?

“Surtout ne pas négliger les médiaux locaux” : c’est un des multiples aspects développés par l’intervenante, par ailleurs très branchée sur nombre de webzines et autres publications spécialisées, en plus des médias nationaux.

D’où une intéressante discussion à bâtons rompus engagée en seconde partie de soirée avec divers témoignages d’artistes et de musiciens présents.

 

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LE TALENT NE SUFFIT PAS …

La nécessité de travailler très largement en amont est vitale, ne serait-ce que pour des questions logistiques quand on a l’ambition de décrocher un article ou une chronique dans une revue trimestrielle aux délais de bouclages tellement différents de ceux d’un quotidien, voire d’un hebdomadaire.

Une évidence me direz-vous ! Oui mais pas pour tout le monde.

S’il n’est pas donné à tout le monde d’avoir un talent d’artiste, il est sans doute encore plus difficile de mettre sur une “stratégie de communication à la portée de projets musicaux en phase de développement”. 

D’où l’importance de cette soirée organisée par le CRMA aura permis de mettre en relief nombre de préoccupations auxquelles TOUS les artistes sont confrontés, quel que soit leur talent et/ou leur notoriété.

Car nous savons bien que les deux ne vont HÉLAS pas toujours de pair.

 

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Après la séance d’information, la discussion se poursuit entre la chanteuse Marikala et Mickael Martineau, chargé de ressources au CRMA

 

Texte et photos Albert WEBER

SITE DU CRMA

INKYPYT SITE D’ELSA CONSTANTOPOULOS

SITE DE MARIKALA

ERIC FRASIAK : CHALEUREUSE ESCALE A LOOS-EN-GOHELLE AVANT LE NOUVEL ALBUM

Artiste aussi talentueux qu’infatigable, Eric Frasiak parcourt l’hexagone dans tous les sens … lorsqu’il ne chante pas au Québec ou à Saint-Pierre et Miquelon.

 

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AVEC SON INSÉPARABLE COMPLICE JEAN-PIERRE FARA

Coup de projecteur sur un attachant auteur-compositeur-interprète avec ce texte et des photos signés  Pierre Lacombe,  un des collaborateurs de notre site.

Embarquement immédiat en direction de la médiathèque de Loos-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais où Eric a chanté vendredi 23 septembre 2016.

Alors laissons la parole à Pierre Lacombe.

“Affublé de son indéboulonnable chapeau et accompagné de son inséparable guitariste, Jean-Pierre Fara dit JP, Éric Frasiak a tenu promesse à l’association locale “Graine de chansons”.

En effet, sa prestation avait été annulée en 2015. Une réunion de la COP 21 devait avoir lieu dans la salle. Aurait-elle attirée autant de spectateurs ? Je l’ignore mais mon propos n’est pas là.

 

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ET ON REPREND EN CHŒUR CERTAINES CHANSONS …

Les deux compères ont enchanté le public qui les attendait avec impatience. Deux heures de chansons, nouvelles et anciennes et comme toujours l’hommage à François Béranger, son mentor.

C’est un vrai régal pour les oreilles d’écouter les paroles sans parler des musiques.

Éric Frasiak sait entraîner son public dans les anecdotes qu’il délivre entre chaque morceau. Les spectateurs reprenaient en chœur certaines chansons à la demande du lorrain d’adoption.

De plus, on ressent la complicité qui réunit nos deux amis sur scène. C’est un vrai régal, du pur bonheur !

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Avant de quitter la scène, Éric annonçait la préparation d’un nouvel opus et conviait celles et ceux qui le désiraient de le rejoindre pour le verre de l’amitié ainsi que pour les dédicaces de ses albums et de son DVD.

Encore une super soirée passée avec ces deux artistes chaleureux et conviviaux”.

TEXTE ET PHOTOS PIERRE LACOMBE

SITE DU “PHOTOGRAPHE AU NATUREL”

SITE D’ERIC FRASIAK

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Eric Frasiak et Pierre Lacombe

 

NATHACHA APPANAH : INCONTRÔLABLE ET FASCINANT “TROPIQUE DE LA VIOLENCE”

Dans les 560 nouveaux romans de la “rentrée littéraire” en France, il n’est pas tout exagéré qu’affirmer que le 6ème ouvrage de la mauricienne Nathacha Appanah se classe dans le peloton de tête des livres qui font l’actualité. Coup de projecteur sur un livre-choc paru chez Gallimard (collection NRF) et dévoré en quelques heures.

Nathacha Appanah au cœur de l’actualité … et pas seulement littéraire. Ah non !

Pourquoi ? Pour bien des raisons enracinées autant dans le contexte mahorais de ces 175 pages que le tragique destin de ses personnages et aussi -bien évidemment – dans des phrases haletantes d’angoisses permanentes et de contagieux désespoirs … autant de mots saccadées à force tenter de s’approcher d’un irréalisable bonheur. Ou d’une moins d’une certaine vie quotidienne sans (trop de) malheurs sur cette terre française de l’Océan Indien.

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CINQ (SUR)VIES AUX DESTINS TRAGIQUES

Marie, Moïse, Bruce, Stéphane, Olivier … Cinq prénoms, voire pseudonymes … cinq (sur)vies aux destins tragiques malgré quelques rares et hélas trop faibles lueurs d’espoirs. Cinq histoires qui se croisent, se déchirent, se retrouvent et explosent avec une force toute aussi implacable que logique.

Au départ, il y a “l’infirmière française” Marie qui s’installe à Mayotte avec Chamsidine, son mari, et c’est là que tout commence à se détraquer entre impossibilité d’avoir un enfant et adultère du mari mahorais …

Dès lors, malgré tout l’amour dont bénéficiera le petit Moïse, les événements vont s’enchainer. Inexorablement jusqu’à cette chute finale qui en dit long sur le destin ACTUEL de ces quelques 3 000 mineurs plus ou moins abandonnés à eux-mêmes, par leurs parents retournés contre leur gré aux Comores.

Chacun des 23 chapitres vous plonge, à la première personne du singulier, dans un ces bouts de vie où tout est permis et rien n’est impossible. A chaque personnage ou plutôt “anti-héros” de raconter avec ses mots bien à lui, comme il a vécu, survécu ET AUSSI  -et c’est assurément un des atouts  du livre – comment il en est mort …

SURTOUT NE PAS SE TAIRE

“Tropique de la violence” est né d’une INCONTESTABLE URGENCE chez Nathacha Appanah  : surtout ne pas se taire suite à une série de constats aussi répétés que violents … observés durant les années 2008-2010 passées à Mayotte, avant d’y retourner brièvement durant quelques semaines en 2015.

Et la romancière mauricienne de raconter ce bref retour à Mayotte dans le quotidien Libération ( juillet 2016) : “J’ai accompagné d’autres pompiers, infirmiers, travailleurs sociaux, et j’ai traîné dans les ruelles bordées de cases roussies de Gaza, ce bidonville à la lisière de Mamoudzou, le chef-lieu de l’île, et écouté ceux qui ont bien voulu me parler. Les adolescents – souvent encore mineurs – s’organisent en bandes, volent, agressent et se droguent à la fameuse «chimique», ce mélange d’herbe, de tabac et d’un produit de synthèse équivalent au crack. Ils se gavent de clips rap hardcore pour imiter les gangs latino-américains”.

Impossible pour un journaliste mahorais ou métropolitain de raconter de l’intérieur ce qui se passe dans la vie quotidienne de ces jeunes sans avenir, ni dans leurs pensées déchirées entre l’envie de survivre et le besoin de s’affirmer.

D’où la force de ce livre qui vous transforme tout en tour en chacun des cinq habitants de cette ile des Comores ayant opté pour son rattachement à la France lors du référendum de 1974, à la différence des trois autres iles des Comores.

SE LAISSER ENTRAINER AVEC MO DANS LES SECRETS DE GAZA

C’est évident, il faut suivre Natacha Appanah sans opposer aucune résistance. Vous laisser entrainer avec Moïse devenu Mo dans les secrets de Gaza, marcher avec lui dans les “bas-fonds mahorais”, bien tenir en main la  laisse fluo du chien Bosco, relire encore et encore le même livre “L’enfant et la rivière”,  porter le sac à dos de couleur marron de votre maman adoptive.

Pas étonnant que ce livre fasse partie de la sélection des ouvrages en lice pour le Goncourt et le Prix Wepler.

Pas étonnant non plus que ce “roman” ait été qualifié sans hésitation de  “chef-d’œuvre” par François Busnel dans son émission “La grande librairie”, jeudi 1er septembre sur France 5, en guise de présentation de ce “roman noir, sombre” entre “violence stupéfiante et” beauté frappante”.

Et j’hésite d’ailleurs à employer le mot “roman” tant ces 175 pages expriment une vie quotidienne à des années-lumières des préoccupations des touristes conquis par le “plus grand et le plus beau lagon du monde”. Ici pas de belles phrases littéraires chères à l’Académie Française mais des mots crus qui font mal, des actes qui blessent et font mourir aussi.

JUSTE QUELQUES TRANCHES DE VIE COUPÉES AU COUTEAU

L’auteure donne vie à cinq voix symboles de Mayotte, sans porter de jugement. Et sans prendre position. Juste en exprimant des pensées, des paroles, des actes .. avec en filigrane une infinie et impuissante tendresse pour tant de destins brisés quotidiennement …  des réalités plus actuelles que jamais sur ce 101 ème département français …. et c’est pas de la “littérature” pour attendrir et émouvoir.

“Tropique de la violence” est un livre d’une rare cruauté évoquée sans voyeurisme ni “effets de style”. Juste quelques tranches de vie coupées au couteau d’une lame qui vous remue les tripes, le cœur, la tête aussi.

A lire, c’est évident. D’une ÉVIDENCE ABSOLUE pour ne jamais devoir dire “je ne savais pas”.

Albert Weber

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Nathacha Appanah, auteure de “Tropique de la violence”. Photo C. Hélie/ Gallimard, site Radio France-International

 

 

 

 

 

Categories: Actualités

 

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CLAUDE VALLIÈRES : “SOUFFLEUR DE MOTS” ENTRE VACHE ET CARIBOU

J’aime les mots pour ce qu’ils disent, ce qu’ils laissent entendre et sous- entendre ».

C’est avec un tel aveu qu’on peut mieux comprendre et apprécier l’auteur-compositeur-interprète québécois Claude Vallières.

PRENDRE LE TEMPS DE SAVOURER PAROLES ET MUSIQUES

“Souffles”, titre de son concert à la salle des fêtes de Verneuil-sur-Avre, samedi 16 août 2015, confirme avec éclat une évidence : cet illustre inconnu en France retient incontestablement l’attention d’un public qui prend le temps de savourer ses paroles et ses musiques.

Entre titres de son album “Souffles” sorti en 2011 et inédits du nouvel album prévu au cœur du prochain hiver québécois, cet auteur-compositeur-interprète s’aventure avec talent sur scène, d’une voix ferme et nuancée, entre chansons et lecture d’extraits de ses livres.

Ici pas de “tube” québécois mais la talentueuse volonté de raconter des tranches de vie ordinaires qui – à travers les mots du chanteur – deviennent extra- ordinaires.

Pas de lyrisme exacerbé ou de misérabilisme à fleur de peau, mais tout simplement un homme bien dans sa peau qui raconte la vie et se raconte sans narcissisme mais avec bon sens, voire humour.

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” A 14 ANS JE DÉMONTAIS LES CHANSONS DE SYLVAIN LELIEVRE”

“Mon premier rendez-vous” ; “Ta voix me manque” ; “Ma meilleure” ; “Tu l’vois pas”, etc. : soit plus d’une heure de concert sans temps mort. Mais Claude Vallières ne se contente pas d’offrir ses propres chansons.

Il s’envole aussi du côté de deux créateurs incontournables dans l’Histoire des arts et des lettres du Québec : le chanteur Sylvain Lelièvre et le romancier Jacques Poulin.

Pratiquement inconnu en France, Sylvain Lelièvre a intensément marqué la chanson québécois tant pour ses textes que ses choix musicaux.

Et Claude Vallières de préciser : “Un des plus grands auteurs-compositeurs-interprètes dans l’Histoire de la chanson du Québec à ranger selon moi au rang de Félix Leclerc, Gilles Vigneault ou Richard Desjardins”.

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“LE JOUEUR DE PIANO” EN HOMMAGE A SYLVAIN LELIEVRE

S’il est devenu chanteur, c’est grâce à un titre de Sylvain Lelièvre découvert à 14 ans : “La chanson parlait de mon quartier. Je ne comprenais pas qu’on parle des gens de mon quartier avec autant de justesse d’émotion”.

A l’âge où ses copains démontent tondeuses à gazon et radios pour en comprendre le fonctionnement, Claude Vallières, lui, démonte … les chansons de Sylvain, en les réécrivant, en cherchant à comprendre comme elles ont été créées !

D’où l’intensité du texte “Le joueur de piano” lu par Claude Vallières en hommage à cet artiste disparu à 59 ans.

Puis, en reprenant a capella “Marie-Hélène”, un des refrains les plus connus du père d’Éric Lelièvre” – avec le public claquant des doigts – Vallières rend un hommage plein d’entrain à celui qui a disparu prématurément …

Victime d’une “embolie au cerveau”, alors qu’il était ENFIN en train de franchir une étape décisive dans sa carrière soutenue par les médias et de plus en plus appréciée par le grand public.

 

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Claude Vallières et Bernard Joyet

 

“JACQUES POULIN FAIT DE MOI UN MEILLEUR ETRE HUMAIN”

Autre repère pour Claude Vallières, l’écrivain québécois Jacques Poulin, écrivain québécois publié à travers toute la francophonie

“Quand je le lis, j’ai l’impression que ça fait de moi un meilleur être humain, à cause de la tendresse, de la beauté” raconte Claude Vallières avant de lire “une petite nouvelle avec un personnage de préposé aux bénéficiaires dans un centre pour personnes âgées”.

“Comme un livre de Jacques Poulin” évoque le destin d’une vieille dame qui finit par être comprise et respectée … grâce à une rencontre décisive !

Claude Vallières au festival La vache et le caribou ? C’est dire l’importance d’événements comme celui de Verneuil-sur-Avre programmant des talents souvent peu médiatisés originaires de France, du Québec et de l’Acadie. Mais il est vrai que la médiatisation n’est pas un signe infaillible de qualité !

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LA POÉSIE DE LA VRAIE VIE

Poétique dans son écriture, le concert de Claude Vallières s’enracine dans la vraie vie. Celle de tous les jours entre passions et remises en question, coups de soleil et zones ombragées.

En témoigne par exemple la chanson “Rose de Mont-Laurier” sur Bertrand, 94 ans, “tout un personnage” ! Un ancien tailleur de pierre à main nus durant une soixantaine d’années…

Claude Vallières raconte aussi des souvenirs d’école aux odeurs d’arachide et aux senteurs désagréables de l’usine de pâte à papier…

Souvenir d’un copain d’enfance dyslexique pour qui l’école fut un cauchemar : belle source d’inspiration sur le thème “Combien d’enfants s’ennuient” titre d’une chanson des plus réalistes du concert suivi par Bernard Joyet et Serge-André Jones.

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BIEN LOIN DES TENACES CLICHÉS DU CHANTEUR QUÉBÉCOIS

Évidemment, Claude Vallières ne correspond pas à l’image du chanteur québécois avec chemise à carreaux rouges et noirs et accent à couper au couteau.

De quoi décevoir sans doute l’auteur du compte-rendu de ce concert sur le blog du festival affirmant : « Un accent à la Félix Leclerc, à la Gilles Vigneault, une touche forte semblable aux ambiances peintes par Lisette Tardy, l’artiste qui ouvrit l’an dernier le festival de la Vache et du Caribou, auraient apporté le vent attendu de la puissante forêt canadienne”.

Franchement, avec de telles idées préconçues, difficile de savourer à sa valeur ce concert à deux guitares et une voix ! Avec en prime une judicieuse utilisation du “boucleur sonore” !

De quoi embarquer le public conquis dans un chant aux accents africains, grâce à la surprenante phrase lancée par la mère durant l’enfance du chanteur ! Rien à voir avec un artiste québécois aux refrains traditionnels avec chansons à répondre en chœur…. et pourquoi pas avec cet artiste qui enseigne aussi à l’École Nationale de la Chanson de Granby ?

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1er CONCERT EN FRANCE DE “NOTRE SENTIER”

Reste le souvenir d’un concert qui aura fait voyager le public au Québec mais aussi ailleurs. Car nombre de chansons de Claude Vallières ont des accents universels.

Inviter cet artiste à chanter à Verneuil-sur-Avre, c’est une superbe décision signée Fabien Perucca, âme de ce festival franco-québécois…

Une initiative prise suite à la suggestion signée Notre Sentier (Production, Gestion Événementielle) de Manon Gagnon. Laquelle a été applaudie à l’invitation de Claude Vallières dans les remerciements, … juste avant la dernière chanson suivie par près de deux minutes d’applaudissements …

Et c’est reparti avec “Envolé”, un des titres du futur album, et “Congé d’école” de l’album “Souffles” !

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“PLUS DE DEVOIRS, PLUS DE LEÇONS” EN CHŒUR PAR LE PUBLIC

“Plus de devoirs, plus de leçons” chantera d’ailleurs en chœur le public ravi, accompagnant Claude Vallières , visiblement heureux de cette complicité avec le public du Festival “La vache et le caribou”.

C’est évident : Claude Vallières aurait tout à fait sa place dans le prochain festival Chanson de Parole de Barjac cher à Jofroi et -Anne-marie Henin .

A suivre donc.

Albert Weber

www.claudevallieres.com

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PULLY-LAVAUX À L’HEURE DU QUÉBEC : DENIS ALBER SUCCÈDE A RICO PERRIARD

Vive, très vive émotion ce lundi 6 juin à l’Octogone Théâtre de Pully pour une soirée assurément pas comme les autres.

Rico Perriard y a officiellement présenté celui qu’il a qualifié d’ “homme idéal pour que notre festival toffe encore longtemps” : Denis Alber.

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“Plus de 300 artistes du Québec et du Canada francophone ont chanté ici depuis 20 ans” a indiqué en guise d’introduction Rico Pierrard, en présence du trio de l’Ile du Île-du-Prince-Édouard, Ten Strings and a Goat Skin qui a proposé quatre titres entrecoupés par les diverses interventions et discours.

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“IL FAUT SAVOIR RALENTIR ET STOPPER AVANT DE SENTIR LA FATIGUE”

“Le festival a ouvert ses portes et son cœur pour devenir le plus important festival en Europe pour accueillir la francophonie d’Amérique du Nord. On peut en être fiers.

Alors aujourd’hui, nullement fatigué ni déçu mais lassé quand même un peu après 20 ans j’ai décidé de passer la relève.

Je pense qu’il faut savoir ralentir et stopper avant de sentir la fatigue. Ne pas continuer pour devenir un peu barbant et surtout con !

Bien sûr je serai toujours là mais au lieu d’être devant les rideaux je serai derrière ou tout simplement avec vous dans la salle.

Pour me replacer aux commandes j’ai le grand plaisir de vous présenter un ami, un copain, un frère qui m’accompagne depuis quelques années ici ou au Canada et qui partage dans les grandes lignes la philosophie de la chanson, de la culture que moi.

Bien sûr chacun a sa façon de penser et de réaliser ses rêves.

Aussi la personne qui me replacera dès 2018 se nomme Denis Alber”.

Et Rico de résumer en quelques repères l’expérience de Denis Alber qui aura été directeur de plusieurs salles en Suisse : “C’est aussi un artiste, compositeur et interprète, un multi-instrumentiste piano guitare et cor des alpes : l’homme idéal pour que notre festival toffe encore longtemps”.

 Prolongée par une longue accolade, cette intervention s’est aussi poursuivie par un refrain chanté par Denis Alber …. sur l’importance de la musique dans la vie !

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DENIS ALBER : “LE CŒUR REMPLI DE JOIE”

 Et Denis Alber, jusqu’alors directeur administratif du festival, de prendre ensuite la parole : “Ça fait 20 ans que je connais Rico

On a tissé notre amitié et une philosophie sur la vie et la poésie qui accompagne notre vie parce que sans cela ce sera difficile et c’est déjà parfois assez difficile.

C’est le cœur rempli de joie que je vais avec toute l’équipe bien sûr continuer avec les bénévoles, avec vous le public ça sans vous il n’y a pas de festival.

Avec les artistes, les musiciens, les chanteurs et les chanteuses ont va continuer l’aventure ensemble. Et Rico continuera à être avec nous et pas seulement dans les coulisses.

 Merci Rico pour ce superbe événement que tu as créé, et à vous, aux autorités d’accompagner, de soutenir le festival”

SUR SCÈNE LES RESPONSABLES DE CHAQUE SECTEUR DU FESTIVAL

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Cette passation de pouvoirs marque une étape décisive dans ce festival suisse devenu au fil des ans un événement majeur pour la chanson québécoise, et plus globalement francophone d’Amérique du Nord.

Présidence, administration générale, programmation, partenariat, sponsoring, presse : les multiples fonctions assumées par Rico s’enracinent évidemment dans un intense travail d’équipe mobilisant cette année encore près de 130 bénévoles.

D’où l’importance de la présentation des responsables de chaque secteur du festival, tous venus sur scène à l’invitation de Rico Perriard qui les a nommé et précisé leur fonction.

A commence par Valérie Rochat (secrétariat général, marketing), appelée la première et suivie par les autres responsables : secrétariat, directeur technique, finances, comptabilité générale, accueil et restauration, bars, transports, bénévoles, festival Off, graphisme et site internet, etc.

Les trois discours officiels qui ont ponctué cette cérémonie témoignent, eux aussi, de l’indispensable soutien sur lequel s’appuie efficacement ce festival.

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CHANSONS DE  MARCIE, BRIGITTE, INGRID ET MARIO PRÉSENTÉS PAR DENIS

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Au terme d’un long entracte marqué par un apéritif géant offert par la Ville de Pully, Denis Alber a présenté les artistes qui se sont ensuite succédé : Marcie accompagnée par Louis-Philippe Gingras, Brigitte Boisjoli, Ingrid Saint-Pierre, et Mario Pelchat accompagné par Marc Christian Gendron.

Soit quatre chansons pour chaque artiste avec une double surprise signée Mario Pelchat dont le disque hommage à Gilbert Bécaud sorti en septembre 2015 est synonyme de disque d’or au Québec (40 000 exemplaires vendus).

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LES DEUX SURPRISES DE MARIO PELCHAT

Double surprise donc car Emily Bécaud, un des enfants de l’artiste, a chanté avec Mario Pelchat “La fille du tableau”, un titre composé par Bécaud sur un texte de Luc Plamondon.

Et c’est pas tout, car il a surpris Emily Bécaud et l’éditeur de musique Laurent Balandras en leur offrant à chacun une copie du fameux disque d’or !

Texte et photos ALBERT WEBER

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MARCIE, PIERRE FLYNN: LA CHANSON QUÉBÉCOISE A FLEUR DE PEAU

En direct du Festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec.

Il s’est passé quelque chose de tout à fait particulier, à la fois réjouissant et contagieux, ce samedi 4 juin à l’Octogone Théâtre de Pully.

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Les concerts ont été présentés par Denis Alber, directeur artistique du festival

 


Réjouissant car les univers musicaux de Marcie et de Pierre Flynn - entre chanson et rock – suscitent un réel enthousiasme car ils sont synonymes authenticité.

 

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RÉJOUISSANT ET CONTAGIEUX

Contagieux car ces deux artistes de générations différentes sont, à mon avis, de sacrés exemples pour la chanson québécoise.

Jeune artiste originaire de Jonquières, Marcie se livre autant sur scène qu’elle est réservée dans la vie. ici pas de personnage public mais l’envie et le besoin de se raconter sans maquillages, entre doutes et raisons d’espérer.

Entre Paris et Moscou, une des chansons du prochain album (ou plutôt EP) qui fera suite à celui sorti voici trois ans déjà !

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Marcie et Louis-Philippe Gingras

 


MARCIE EFFICACE ET SANS MAQUILLAGE

Et quand elle invite son guitariste Louis-Philippe Gingras à offrir une de ses propres chansons, on se dit que cet artiste mérite, lui aussi, une meilleure visibilité en Europe et dans son Québec natal.

Et quand elle chante, parle, crie et s’abandonne dans “Fais moi pleurer”, Marcie va droit au but.

Efficace et sans baratin durant une bonne demie-heure de bonheur savouré sans hésitation par le public de Pully.

 

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Pierre Flynn et Mario Légaré

 

 DU “DERNIER HOMME” A “CAPITAINE, Ô CAPITAINE”

Même constat pour Pierre Flynn demeuré silencieux depuis 14 ans, depuis son dernier album. De quoi intriguer les médias québécois évoqués avec humour par l’artiste !

Ici aussi, pas d’esbroufe mais des refrains qui vous touchent autant au cœur qu’à l’esprit.

Soit une heure et demie de concert débuté par “Le dernier homme” et achevé dans un superbe “Capitaine, ô Capitaine ” au refrain repris en chœur.

Entretemps, les titres s’enchaînent entre hier et aujourd’hui, de “Ariana” à “24 secondes” avec un détour par le parc Lahaie à Montréal, car Flynn n’aime pas créer en restant chez lui !

 

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PIERRE, MARIO, JOSÉ ET ANDRÉ : QUATUOR DE CHOC

Du redoutable “Possession” jusqu’à “Babylone”, le concert de Flynn est parsemé d’anecdotes et de réflexions pleines de bon sens, sur les idéaux enfouis, les utopies disparues aussi…

Coup de chapeau à ses trois complices qui s’en donnent visiblement à cœur joie : Mario Légaré (basse), José Major (batterie) et André Papanicolaou (guitares).

 

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André Papanicolaou

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COWBOYS FRINGANTS : L’APOTHÉOSE

 

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Outre ces deux concerts de Marcie er Pierre Flynn présentés par le directeur artistique du festival, Denis Alber et savourés sans hésitation, notons que la seconde soirée des Les Cowboys Fringants aura été plus festive encore que la veille !

Avec une “tireuse de bière” actionnée sur scène, un chanteur qui se jette une nouvelle fois avec entrain dans la foule, les Cowboys Fringants ont terminé leur concert en apothéose !

Une superbe fête populaire où nombre de personnes ont été invitées à les rejoindre sur scène ! Et l’on ne s’est pas prier de répondre à l’invitation, habillé ou torse nu !

TEXTE ET PHOTOS  ALBERT WEBER

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MUSIQUE CLASSIQUE : LE QUÉBÉCOIS LOUIS BABIN PRÉSENTE “JE SUIS L’ÂME FAUCHÉE” A STRASBOURG

“Je suis l’âme fauchée” : c’est le titre de l’œuvre inédite de Louis Babin présentée ce dimanche  29 mai à 16 heures, salle Érasme, au Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg.

Venu spécialement à Strasbourg pour la circonstance, le chef d’orchestre québécois dirigera l’Orchestre Symphonique des Jeunes de Strasbourg pour cette pièce dédiée à Sylvain Marchal.

 

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Répétition avec deux percussionnistes
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Exercice avec la “feuille de tonnerre” avec Gustave Winkler, percussionniste et compositeur

 

Ce jeudi 26 mai, ambiance tout à fait particulière en début de soirée au centre culturel de Mundolsheim, à une dizaine de minutes de Strasbourg.

A la baguette Louis Babin. Ce soir, le compositeur québécois québécois a rendez-vous à 18h30 avec trois percussionnistes de l’OSJS : certains “détails”  – et pas des moindres – de la présentation de “Je suis l’âme fauchée” reposent en effet ce trio de jeunes talents.

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Des ballons pour symboliser les coups de feu
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Une nappe de table à jeter parterre avec violence …

  “LE POINT DE VUE DE LA PIÈCE EST CELUI D’UNE VICTIME”

Il faut dire que “Je suis l’âme fauchée” s’enracine dans un contexte tout à fait particulier : “Les circonstances dramatiques de Charlie Hebdo ainsi que les attaques de novembre 2015 à Paris m’ont particulièrement touché. Je sais aussi que Sylvain Marchal, à qui cette pièce est dédiée, l’a été tout autant.

Je ne pouvais passer à côté de ces deux événements qui ont marqué de manière contradictoire la session d’enregistrement de mon poème symphonique “Saint-Exupéry : de cœur, de sable et d’étoiles” et le lancement de cet album.

Le 7 janvier 2015, alors que je sortais d’une journée chargée d’émotion avec le Moravian Philharmonic Orchestra à Olomouc en République tchèque, la télévision de l’hôtel nous présentait le drame de Charlie Hebdo.

La nouvelle me touchait de plus près en étant de l’autre côté de la grande flaque, en Europe. Plus tard, le lancement de mon album à Toulouse s’est tenu le lendemain des attaques au Bataclan et aux cafés de Paris. Triste synchronicité.

Lorsque Jean-François Heyd, Président de l’Orchestre symphonique des jeunes de Strasbourg (OJS), m’a demandé de composer une pièce pour souligner la retraite de Sylvain à la tête de l’orchestre, le sujet me semblait impossible à éviter.

Le point de vue de la pièce est celui d’une victime. Une vision qui est rythmée par les yeux qui s’ouvrent sur l’horreur et se ferment pour y échapper”.

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Au premier plan, Gustave Winkler avec sa “feuille de tonnerre”

 TABLE RENVERSÉE, BALLONS QUI ÉCLATENT ET “FEUILLE DE TONNERRE”

On l’aura compris, “Je suis l’âme fauchée” n’est pas seulement “de la musique classique” mais bien plus car divers éléments extérieurs lui confèrent une intensité dramatique particulière : éclatements de ballons symbolisant les coups de feu; renversement d’une table à laquelle étaient assises des victimes d’un attentat; bruit d’effroi suscité par la “feuille de tonnerre”; strident sifflet; mégaphone pour crier “circulez y a rien à voir”, etc.

Sans oublier les téléphones portables de chaque musicien de l’OSJS qui vont sonner tous ensemble comme ce fut le cas notamment au Bataclan après l’attentat…

Tous ces ajouts extérieurs à l’exécution de l’œuvre à proprement parler nécessitent évidemment une mise au point des plus rigoureuses : elle aura été menée à bien en deux temps ce jeudi 26 mai.

D’abord avec les trois percussionnistes, durant près d’une heure et demie, puis avec l’ensemble des musiciens de l’OSJS.

 

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Un strident sifflet et un mégaphone pour hurler “circulez, y a rien à voir”

 Suivre une répétition de Louis Babin aussi bien avec les trois percussionnistes et ensuite avec tout l’OSJS est un vrai régal pour plusieurs raisons.

Le Québécois créé immédiatement une atmosphère tout à fait particulière : ici aucune pression, aucune tension, tout s’enchaine avec aisance sans que le chef d’orchestre ne hausse le ton. A la fois directif et décontracté,  il mène à la baguette  – c’est le cas de le dire – tous ces jeunes talents.

 

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A droite, le violoniste Jean-François Heyd, président de l’OSJS

RÉPÉTITION A MUNDOLSHEIM AVEC EXPRESSIONS QUÉBÉCOISES

L’autre aspect qui a retenu mon attention durant cette répétition menée à bien en présence de Béatrice Bulou, maire de Mundolsheim, c’est la manière de s’exprimer de Louis Babin.

Il ne peut évidemment pas s’empêcher d’utiliser des termes québécois dans ses échanges avec les jeunes musiciens, quitte à fournir une brève explication en utilisant par exemple le verbe “garrocher” !

Avec lui, les ballons deviennent des “ballounes” et les téléphones portables se transforment en  “cellulaires”.

Et quand il veut préciser sa pensée en employant un proverbe française, il lui arrive de “se mélanger les pinceaux” : exactement le genre de proverbe auquel le Québécois n’est pas habitué et qui l’incite justement à se … mélanger les pinceaux en l’employant !

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“PROMENADE SYMPHONIQUE” POUR LE DÉPART DE SYLVAIN MARCHAL

Dernier détail et non des moindres :  “Je suis l’âme fauchée” est présenté durant une “Promenade Symphonique” organisée pour la passation de baguette de Sylvain Marchal qui quitte ses fonctions à la tête de l’OSJS après 20 ans de direction.

D’où ce grand concert au PMC de Strasbourg avec au programme, des œuvres classiques de Wagner,  de Moussorski, orchestrées par Ravel, de Chabrier, et des musiques de films (“Retour vers le futur”, “Batman”), dirigées par Sylvain Marchal et Marie Casteran (Orchestre Junior de l’OJS)

Seront aussi présentées des  œuvres inédites écrites et dirigées spécialement pour cette occasion par Sylvain Marchal, par les deux compositeurs alsaciens, Rémy Abraham et Gustave Winkler, également un des percussionnistes de “Je suis une âme fauchée”.

 Tout en ayant dirigé depuis 1996 l’Orchestre symphonique des Jeunes de Strasbourg, Sylvain Marchal a poursuivi bien d’autres activités de formateur, conférencier et compositeur. Il a aussi fait l’objet de nombreuses commandes, créations et éditions. Par ailleurs, il prête volontiers sa plume à diverses revues, participe à la rédaction d’ouvrages et se livre régulièrement à l’écriture de contes.

 

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En présence de Béatrice Bulou, maire de Mundolsheim, en train de prendre des photos

 

 

DE l’OSJS DE STRASBOURG A “Ô CHŒURS DU NORD” A VAL-DAVID

Quant à Louis Babin, au terme de plus d’une semaine passée à Strasbourg, il s’envole sans tarder dès le lendemain du concert pour le Québec. Et à peine descendu de l’avion, il prendra la route pour Val-David où il dirige depuis plusieurs mois déjà “Ô Chœur du Nord”.

En effet, après avoir mené “Ô Chœur du Nord” de succès en succès depuis près de quatre ans, la chef France Levasseur a tiré sa révérence en dirigeant avec brio les concerts Alléluias pour deux chœurs présentés à guichets fermés à Val-David les 19 et 20 décembre derniers.

 Elle est désormais remplacée par Louis Babin, dont la réputation de compositeur ne se limite plus au Québec grâce à “des œuvres à la fois modernes, ludiques et accessibles acclamées au Canada, aux États-Unis et en Europe”.

Donc pas de temps à perdre pour Louis Babin ! Il est d’autant plus pressé de rentrer que “Ô Chœur du Nord” présente une première série de concerts sous sa direction les 18 et 19 juin à Val-David sous le thème Le Cœur au cinéma..

Et le chef de Chœur de préciser que “toutes les pièces présentées sont tirées d’œuvres cinématographiques incluant une forte proportion d’œuvres classiques qui sont la marque de l’ensemble”.

En guise de conclusion, Louis Babin lance un appel aux lecteurs québécois du site www.planetefrancophone en ces termes :

“Ô Chœur du Nord” est toujours à la recherche de choristes dans tous les registres de voix et plus particulièrement dans le pupitre des ténors et des basses. Nul besoin de lire la musique, il suffit de chanter juste et l’on vous offrira tout le soutien nécessaire avec les outils appropriés”.
Avis aux amateurs !

 Texte et photos ALBERT WEBER

Site de Louis Babin

Site de l’Orchestre Sympbonique des Jeunes de Strasbourg

Site de Mundolsheim

 

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FESTIVAL “CAMÉRAS DES CHAMPS” : PRIX DU PUBLIC POUR “UN PONT ENTRE DEUX MONDES” DU QUÉBECOIS PASCAL GÉLINAS

La participation québécoise à la 18ème édition du festival “Caméras des Champs” n’est pas passée inaperçue : Pascal Gélinas  y a remporté le Prix du Public pour son nouveau documentaire, “Un pont entre deux mondes”.

Retour sur un événement fertile en chaleureuses rencontres pour ce cinéaste québécois. Et même en retrouvailles avec l’auteur-compositeur-interprète Régis Cunin.

 

 

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Heureux et ému, Pascal Gélinas vient de recevoir le Prix du public : un sabot de Lorraine ! Photo Monique Poukrat

 

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Pascal Gélinas et l’auteur-compositeur-interprète Régis Cunin. Photo Gérard Lesquoy

 

UNE SUITE LOGIQUE AU “PORTEUR D’EAU”

Le chanteur et le cinéaste ne s’étaient pas revus depuis 2008, lors des Déferlantes Francophones créées par Françoise et Maurice Segall à Capbreton.

Pascal Gélinas y avait en effet présenté “Le porteur d’eau” également consacré à Gilles Raymond en Indonésie.

Ce documentaire s’affirme en quelque sorte le premier épisode d’une aventure collective dont “Un pont entre deux mondes” offre une suite pleine de promesses et surtout de réalisations concrètes menées à bien avec les paysans de l’ile de Florès en Indonésie.

 

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Tous les détails du palmarès dans Le Républicain Lorrain

 

UN FESTIVAL DE CINÉMA DANS LE PARC NATUREL RÉGIONAL DE LORRAINE

 

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LES CINÉASTES VENUS PRÉSENTER LEUR FILM LOGEAIENT CHEZ L’HABITANT

Loin du brouhaha des villes, la 18ème édition de “Caméras des Champs” s’est déroulée dans le village de Ville-sur-Yron situé dans le Parc naturel régional de Lorraine, un des partenaires de l’événement. Sandrine Close, Responsable du service Ingénierie culturelle et transfrontalière, est aussi la coordinatrice du festival de cinéma.
 
Assurément des précisions de taille qui en disent long sur l’esprit de ce festival bénéficiant d’une originale signalétique à l’entrée du village.
 
Car dès qu’on approche de cette commune, on plonge dans un univers champêtre à des années-lumière du strass et du stress du festival de Cannes.
 
Ici les budgets sont réduits, et le bénévolat constitue un des conviviaux atouts de cet événement synonyme de lien social, de discussions, de retrouvailles, de repas pris en commun sous un vaste chapiteau.

Quant aux cinéastes venus pour présenter leurs films, ils logeaient chez l’habitant.

 

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Échange avec la coordonnatrice du festival Sandrine Close (Parc naturel régional des Vosges)
 
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 “CAMÉRAS DES CHAMPS” LOIN D’UN REGARD PASSÉISTE SUR LES CAMPAGNES

Ce Festival international du film documentaire sur la ruralité est organisé par la commune et le foyer rural de Ville-sur-Yron, avec le concours du Parc naturel régional de Lorraine et de l’Université de Lorraine.

Il est soutenu par le Conseil Régional de Lorraine, le Conseil Général de Meurthe-et-Moselle, la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Lorraine et la Communauté de Communes du Jarnisy.

Comme l’explique sur le site du festival son directeur Luc Delmas, “depuis 17 ans «Caméras des Champs» permet de montrer les mutations des mondes ruraux. Aussi, loin d’un regard passéiste sur les campagnes, l’objectif du 18ème festival reste le même que celui des précédents :

- susciter un échange sur les évolutions des paysages, sur les pratiques sociales des ruraux et néoruraux, sur l’impact des techniques, sur les villages et les habitats,

- voir comment changent aussi les représentations que chacun peut avoir du monde rural, habitants des villes, artistes, créateurs, décideurs divers et ruraux eux-mêmes”.

 
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15 DOCUMENTAIRES EN COMPÉTITION

Du 19 au 22 mai, le festival a mis en évidence 15 documentaires classés en huit thèmes : Des bêtes et des hommes; Un monde solidaire; C’est la fête, culture en milieu rural; Elles ont choisi la lutte; La vie au grand air; La terre d’où je viens; Maîtriser son territoire; Une autre agriculture demain ?
 
Tous ces films ont été présentés à la salle René Bertin de Ville-sur-Yron avec entrée libre et gratuite. Plusieurs cinéastes avaient effectué le déplacement pour la circonstance et ont échangé avec le public après les projections.
 
Attention, le festival Caméras des Champs ne se limitait pas à la projection de ces 15 documentaires, loin de là.
 
Par ailleurs, plusieurs projections pour scolaires ont eu lieu pour un film hors-compétition, “Les Saisons” réalisé par Jacques Perrin.

Et, chaque soir du festival, les projections de films présentés eux aussi hors-compétition étaient suivis de tables rondes et débats comme “L’avenir des villages en France” ou bien “Quelles solutions pour maîtriser notre avenir ?”

 
Et dimanche 22 mai, en attendant la proclamation du palmarès, des films d’archives de la Cinémathèque du Ministère de l’Agriculture ont été projetés durant les délibérations du jury.
 
Voir tous les détails sur les films en compétition et hors-compétition sur le site du festival.
 
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UN FILM QUÉBÉCOIS DANS LA CATÉGORIE  “UN MONDE SOLIDAIRE”

 Et Pascal Gélinas alors ?
 
 Comme tous les cinéastes participant à cette 18ème édition, Pascal Gélinas a été filmé en vue d’un entretien qui sera prochainement mis en ligne ICI sur le site du festival
 
Un de ses films n’avait pas été retenu lors d’une précédente éditions alors que la candidature avait été envoyée, mais le cinéaste québécois n’a pas pour autant baissé les bras. Il a donc, une nouvelle fois, tenté sa chance avec “Un pont entre deux mondes”.
 
Voir ICI la bande annonce de de documentaire de 52 minutes présenté vendredi 20 mai à 16 heures dans la catégorie “Un monde solidaire”.
 
Ce film est une suite du fameux “Porteur d’eau” réalisé en 2006 par Pascal Gélinas, à compte d’auteur en Indonésie : un documentaire présenté dans une vingtaine de pays et récompensé par cinq prix au Québec, en France, en Tunisie et en Australie.
 
Dix ans plus tard, caméra au poing, Pascal Gélinas est retourné sur les traces de son ami québécois Gilles Raymond installé sur l’ile de Florès depuis 15 ans. D’où un formidable film tourné en Indonésie mais aussi au Québec, notamment lors du passage de Gilles Raymond au micro de Radio-Canada dans l’émission “Médium Large” de Catherine Perrin.
 
S’y glissent aussi divers entretiens de Québécois sensibles aux initiatives de leur compatriote. Ces séquences mettent en évidence la solidarité très concrète suscitée par l’action de longue haleine de Gilles Raymond en Indonésie.
 
Ici pas de grandes considérations abstraites mais des exemples précis de mobilisation de citoyens désireux de soutenir Gilles Raymond, notamment par des prêts d’argent sans intérêt.
 
 
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Gilles Raymond au micro de Catherine Perrin en direct à Radio-Canada. Image du film

 

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GILLES RAYMOND DU MOUVEMENT “OPÉRATION DIGNITÉ”  EN GASPÉSIE AU PROGRAMME “OTONOMI” EN INDONÉSIE

Il est vrai que son destin est assurément hors du commun !

Originaire de Donnacona au Québec, Gilles Raymond s’est impliqué pendant une vingtaine d’années dans le mouvement “Opération Dignité “qui combattait la fermeture des villages en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent.

Il a également été le président fondateur du mouvement pancanadien “Dignité Rurale”. En 2000, il arrive à titre de coopérant en Indonésie, un pays qui renoue avec la démocratie après 32 ans de dictature.

Et Pascal Gélinas de préciser : ” Constatant qu’une bonne partie des sommes versées par l’aide internationale est détournée, il décide de mettre sur pied une autre forme d’aide qu’il a baptisé «programme Otonomi ». Avec l’aide du clergé et du gouvernement local, Gilles travaille à établir une démocratie directe où les résultats dépendent de l’action responsable de la collectivité”.

 

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Une des photos prises durant la projection du film

 

 
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Face au public avec Hervé Roesch réalisateur alsacien de “Chaos” tourné à Haïti

UNE AUTHENTIQUE SOLIDARITÉ ENTRE HABITANTS DE FLORÈS ET  QUÉBECOIS

En remportant le Prix du public et des habitants pour  “Un Pont entre deux mondes”, Pascal Gélinas confirme ce que j’ai entendu et ressenti en découvrant enfin ce film sur grand écran.

Entre plusieurs réflexions relevées autour de moi durant la projection et surtout durant l’échange à bâtons rompus avec le public, une évidence s’impose : ce film retient immédiatement l’attention pour plusieurs raisons.

Gilles Raymond y est montré dans sa vraie vie quotidienne,  car au-delà des fameux projets et des réalisations menées à bien avec les habitants de Florès, le documentaire raconte un destin pas comme les autres. En somme la vraie vie loin des bureaux des ONG, avec une adaptation permanente aux contraintes quotidiennes puisque Gilles Raymond n’a même pas de voiture pour se déplacer !

Mais attention, Gilles Raymond n’est pas décrit comme un super-héros.

Il est à l’origine de l’étincelle qui a mis le feu à une prise de conscience, à des actes concrets. Ici pas de baratin mais une aventure humaine collective vraiment synonyme de solidarité entre Indonésiens, et aussi entre Indonésie et Québec.

Cette solidarité a également été efficace durant la préparation et le tournage du film. Nombre de donateurs ont en effet contribué au financement de ce fameux pont entre deux deux mondes via des chèques envoyés directement au cinéaste !

Sans passer par une plate-forme de collecte de fonds retenant son pourcentage au passage, Pascal Gélinas a réussi un sacré tour de force, en bénéficiant d’un formidable élan populaire ne se réduisant pas à de belles promesses.

 

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Le temps des questions pour Philippe Roesch, Pascal Gélinas et Luc Delmas

 

RÔLE DES ONG, CULTE DES ANCÊTRES ET SOLIDARITÉ ENTRE PAYSANS MUSULMANS ET CATHOLIQUES

A l’issue de la projection, le dialogue spontané entre Pascal Gélinas et l’assistance a notamment mis en évidence nombre de facettes du documentaire.
 
Au gré des questions et des commentaires du public, il a été entre autres été question du  fonctionnement des ONG assurément … très différent de celui de Gilles Raymond et de ses amis indonésiens.

Autre thème du film qui n’est pas passé inaperçu: la fraternelle collaboration entre paysans musulmans et catholiques de  l’île indonésienne de Florès qui sortent ainsi de la pauvreté et transforment leur environnement.

Et dans un autre registre le public du festival “Caméras des Champs” a aussi découvert l’importance du culte des ancêtres. Assurément un repère essentiel à Florès auquel Pascal Gélinas n’est pas demeuré insensible, comme il l’a confié aux spectateurs …
 
… avant de continuer à discuter avec plusieurs personnes venus à sa rencontre dès la fin du débat.
 
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Dès la fin du débat,  plusieurs spectateurs ont continué à dialoguer avec le cinéaste
 
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Image du début du film de Pascal Gélinas …

 

“LA GENÈSE D’UNE FAMILLE PLANÉTAIRE QUE LA DISTANCE N’ATTEINT PAS”

Laissons le mot de la fin au cinéaste québécoise.

Comment définit-il son film ?

“C’est la genèse d’une famille planétaire que la distance n’atteint pas, un récit rythmé par l’âpreté du travail, le sourire des enfants et le lien avec les ancêtres. Une aventure qui ouvre à largeur d’épaules un chemin entre nos deux hémisphères, à une époque où le développement international est trop souvent remis en question”.

Bref, un film à voir, vous l’aurez compris !

Texte ALBERT WEBER

Photos NICOLE GIGUÈRE, GÉRARD LESQUOY, MONIQUE POURKAT ET ALBERT WEBER

UN FESTIVAL FERTILE EN RENCONTRES ET RETROUVAILLES

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Pascal Gélinas et Régis Cunin. Photo Monique Pourkat

 

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Discussion avec des bénévoles du festival ci-dessus et ci-dessous

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Échange avec un des jurés, Christian Barbier, agriculteur à la retraite

 

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Rencontres sous le chapiteau entre deux projections. Photo Monique Pourkat
 
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Un sabot lorrain pour le Prix du public. Photo Monique Pourkat
 
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Un original trophée à ramener au Québec. Photo Nicole Giguère

ILE D’ORLÉANS, FORGE A PIQUE-ASSAUT : QUELLE RELÈVE POUR LE FORGERON D’ART GUY BEL ?

A l’occasion de la 20ème édition du Festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec organisé au bord du Lac Léman, en Suisse du 3 au 12 juin, coup de projecteur sur un des incontournables pionniers et piliers de cet événement international marqué par la remise de trophées portant son nom.

Place à une rencontre rare, avec un créateur assurément pas comme les autres : le forgeron d’art Guy Bel dont la vie et l’œuvre sont évidemment indissociables de la Forge à Pique-Assaut ouvert en 1977 sur l’Ile d’Orléans.

 

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Guy Bel et Sylvie Lavoie, directrice de la Forge à Pique-Assaut

 

Attention ! Avant de vous parler de Guy Bel, une précision s’impose : prenez vraiment le temps de lire cet article en ne vous contentant pas de le survoler en jetant un rapide coup d’oeil aux photos signées Manon Gagnon. Car pour comprendre et apprécier la vie et l’œuvre de Guy Bel, il faut prendre tout son temps.

Et si les Trophées Guy Bel sont remis tous les deux ans au dernier soir du festival, c’est qu’ils ont été fabriqués loin de la Suisse, dans la Forge à Pique-Assaut qu’il a ouvert en 1977 avec le soutien de Sylvie Lavoie. Un couple uni par une passion déclinée jour après jour dans une forge qui est bien plus que cela.

Ce lieu regroupe non seulement un atelier mais aussi une collection de pièces et outils anciens ainsi que des créations uniques et contemporaines, sans oublier un centre de documentation et une boutique (meubles exclusifs, chandeliers, accessoires de foyers, quincaillerie, etc).

“BONJOUR MONSIEUR LE FORGERON”

C’est le nom d’une chanson que l’auteur-compositeur-interprète québécois Mario Brassard a composé en hommage à Guy Bel.

“Bonjour Monsieur le Forgeron”, c’est en effet le titre qui figure sur “Droit au Cœur”, le 1er album de l’artiste sorti en 1996. Et il  vient d’être mis en images par Manon Gagnon dans un expressif montage de photos signées Philippe Saint-Gelais, extraites du reportage “Le Feu au Cœur” réalisé par Julien Fréchette en mars 2014 pour la Fabrique Culturelle.

Le montage comprend aussi des photos de l’Ile d’Orléans signées Manon-Maude qui replacent la Forge Pique-Assaut dans son environnement naturel. Un montage à découvrir ICI.

A vrai dire, Mario Brassard et Guy Bel ont un sacré point en commun : tous les deux participent au Festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec depuis sa première édition ! Une histoire d’amitié entre les deux Québécois et Rico Perriard, président du festival. Lequel explique sur le site du festival :

“Depuis l’édition 2004 du festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec, notre comité a voulu récompenser nos artistes par un trophée qui pourrait devenir plus célèbre que les «Oscars»…

Pour réaliser cette œuvre, le festival s’est approché de Guy Bel, sculpteur-forgeron de l’Ile d’Orléans au Québec. Cet artiste présent à notre événement depuis sa naissance en 1996 est donc le concepteur des trophées qui réunit les deux continents sur une portée musicale prise dans l’arc-en-ciel de l’amitié. Cette nouvelle preuve de fraternité entre Québec et Pully-Lavaux méritait bien, dès lors, l’appellation «Guy Bel».

Cet hommage est donc décerné aux meilleurs auteurs-compositeurs-interprètes (féminin et masculin) à la révélation du festival et à l’artiste nommé par le jury. Dès l’année 2008 un 7e prix sera attribué par la Ville de Pully à un artiste ou à un groupe talentueux, convaincant et attachant.

Les récompenses sont accompagnées d’un montant de 1000 francs suisses offert par différents sponsors dont le nom est annoncé lors de la remise des trophées”.

 

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Le temps des chansons sur l’Ile d’Orléans. De gauche à droite Caroline Desbiens, Guy Bel, Rico Perriard, Henri-Paul Bénard (groupe Suroît) et Mario Brassard

 

GUY BEL, MARIO BRASSARD, RICO PERRIARD : AMICALES PASSERELLES FRANCOPHONES

C’est d’ailleurs durant ce festival que Mario Brassard interprètera en public pour la première fois cette fameuse chanson composée pour Guy !

Il y a décidément bien des passerelles artistiques et amicales entre Guy Bel, Rico Perriard et Mario Brassard, un artiste québécois sans aucun doute trop peu reconnu au Québec alors qu’à chacun de ses concerts en Suisse, il est accueilli à bras ouverts par un public qui connait ses chansons par cœur.

Ayant vécu un tel concert marqué par autant de chaleur humaine, je me demande bien ce qu’attend le Québec pour enfin reconnaître à sa juste valeur un tel auteur-compositeur-interprète. A ce jour Mario Brassard est en effet LE SEUL artiste québécois qui a chanté à TOUTES les éditions du festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec.

“Mario Brassard est un homme modeste, trop modeste certainement. Cette année il réussit à battre tous les records puisqu’il sera couronné champion du monde du Festival Pully Lavaux à l’heure du Québec.

Oui, en effet, c’est le seul artiste qui les aura toutes faites…les éditions du Festival. Il n’en n’a donc raté aucune ce poète généreux, imprégné et talentueux qui chante mieux que quiconque les doux murmures du fleuve Saint-Laurent qu’il affectionne tant, mais aussi les humains, les vrais, les beaux humains, ceux qui ont une grandeur d’âme, et qu’il sait magnifier mieux que quiconque à travers ses textes et ses musiques. Vous ne devez rater sous aucun prétexte les concerts de Mario Brassard, artiste exceptionnel, hors du temps !”

Cea fait grand plaisir de relever – sur le site du festival – une telle présentation à propos d’un “illustre inconnu” dans son propre pays, par ailleurs remarqué à Saint-Pierre et Miquelon par Henri Lafitte dans ses célèbres chroniques insulaires sur le site mathurin.com.

 

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“A LA RECHERCHE D’UN FORGERON D’ART POUR ÊTRE PARTENAIRE”

Et Guy Bel alors ?

Certes, vous avez bien saisi l’importance du Guy Bel dans l’Histoire de ce festival dont il assure la fabrication des trophées comme en témoignent ces photos signées Manon Gagnonet prises mercredi 11 mai à la Forge à Pique Assaut

S’il était important de situer ce forgeron d’art dans un contexte plus large incluant à la fois le chanteur Mario Brassard et le président du festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec, il faudrait tout de même préciser quelques points très importants.Avec sa moustache en bataille, et son éternel béret basque, le créateur des Trophées Guy Bel est désormais à la croisée des chemins. Certes, à  80 ans, il continue encore à créer. A répondre à des commandes. Il travaille en ce moment à un portail pour La Seigneurie de l’île d’Orléans.

Mais quel est l’avenir de la Forge à Pique-Assaut ?

“Où trouver la relève?” lance Sylvie Lavoie. “Quand on parle de la relève, c’est qu’on cherche quelqu’un, un forgeron d’art qui est prêt à être partenaire avec tout ce que cela comporte. C’est notre souhait à Guy et moi mais c’est pas facile. Alors en attendant, on tient le phare on continue à répondre aux besoins de notre clientèle à la forge, à la boutique, avec du travail sur mesure”.

 

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“NOTRE DÉFI RELEVÉ DEPUIS 1977 : REDÉCOUVRIR LES TECHNIQUES TRADITIONNELLES DE FORGE ET AUSSI EN VIVRE”

C’est sûr, les années ont passé trop vite depuis que Guy Bel a construit La Forge en 1977 avec une boutique à l’étage.

Dès le début, durant la saison touristique, avec sa femme Sylvie Lavoie, il a accueilli les touristes locaux et étrangers, individuels ou en autocar, et offert des démonstrations de son savoir-faire.

Et durant ces décennies, la recherche des outils anciens dont il avait besoin et dont il rêvait pour aller plus loin dans sa quête de l’excellence aura été constante. Au fil des ans, il achètera notamment trois magnifiques marteaux- pilons centenaires ! Imposants et fonctionnels et bien installés dans la forge, ils impressionnent les visiteurs et font rêver les artisans du métal. Il a redonné vie à une manière de travaillerde en défiant le temps et la technologie

Sylvie Lavoie, collaboratrice et conjointe de Guy Bel, précise avec détermination: “Depuis l’ouverture en 1977, nous avons relevé un défi : redécouvrir les techniques traditionnelles de forge et aussi en vivre !

En 1996, un agrandissement de l’atelier s’imposait afin de pouvoir s’attaquer à des travaux d’envergure. C’est à ce moment que nous sommes devenus membre du réseau Économusée dont la mission rejoint celle que Pique-Assaut s’est donnée : garder vivant ce métier et le faire connaître au grand public. Un centre d’interprétation est venu compléter l’infrastructure culturelle. Une rampe d’escalier forgée, spectaculaire par la technique et l’originalité est le centre de cette exposition conçue et réalisée par Guy”. 

Pendant toutes ces années Guy Bel formera  à ses frais la main d’œuvre qualifiée (environ une quinzaine en trente ans) dont il a besoin pour réaliser ses contrats : Place Royale, Forteresse de Louisbourg, Fort Lévis etc.

 

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“Y-A-T-IL UN AVENIR POUR CE GENRE D’ENTREPRISE SANS LA VOLONTÉ POLITIQUE DE NOS ÉLUS?”

Vous comprendrez dès lors qu’aujourd’hui plus que jamais la relève est au cœur des préoccupations de Guy Bel et Sylvie Lavoie ! Car aucun des apprentis ou forgerons formés ne pouvait ou ne voulait s’impliquer financièrement ….

D’où leur question des plus urgentes : “En cette ère de mondialisation et de surconsommation, La Forge à Pique Assaut entreprendra sa 40 ème année. Y-a-t-il un avenir pour ce genre d’entreprise sans la volonté politique de nos élus?

Nous recherchons de jeunes partenaires et éventuellement acheteurs. Connaissant la dure réalité du quotidien d’un artisan, nous sommes conscients que ce patrimoine bâti ne peut être acheté par un jeune sans aide financière. Nous nous rendons compte très vite qu’aucun programme d’aide pour les Métiers d’art n’est prévu pour le maintien d’ateliers  exceptionnels ou pour la transmission des savoir-faire traditionnels.

Nous perdons deux très bons candidats qui auraient été capables d’assurer la relève. Notre défi alors : sensibiliser et demander de l’aide auprès des organismes qui représentent les artisans et dont nous sommes membre: le Conseil des Métiers d’Art et le Réseau Économusée.

Bien que  l’écoute soit bonne, il est clair qu’ils en ont déjà plein les bras avec d’autres dossiers et surtout que sans programme de subvention bien établi, ils n’ont aucun pouvoir. Vient ensuite notre approche auprès des élus : ceux qui ont le pouvoir. D’abord notre député  M. Raymond Bernier qui, convaincu du bien-fondé de notre demande fait cheminer notre dossier au bon endroit. En 2011 à la demande de Mme Christine Saint-Pierre, alors Ministre de la Culture, M. François Macerola (directeur général SODEC)  vient visiter notre atelier.

Après une rencontre de près de trois heures, il nous confirme  son engagement pour nous aider et nous demande de lui envoyer une lettre: enfin une lueur d’espoir.  Et puis … deux élections provinciales, deux changements de gouvernements  rapprochés, nouvelle direction à la SODEC , et au Conseil des Métiers d’Art et le départ de notre dernier apprenti !

Depuis, nos avons à l’automne dernier acheminé notre dossier à notre député Mme Caroline Simard. Elle est venue dernièrement nous visiter et s’est montrée très sensible et réceptive au problème de la transmission des savoirs-faire et au transfert de notre atelier. A suivre…”

 

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“NOUS AIDER A SAUVER CE PATRIMOINE BÂTI ET ENCORE VIVANT, UN ATTRAIT UNIQUE POUR L’ILE D’ORLÉANS ET LA GRANDE RÉGION DE QUÉBEC”

Membre reconnu du conseil des métiers d’art du Québec, Guy Bel a participé à de nombreux salons à Toronto, Québec, Montréal, etc… Et il travaille tout seul dans l’atelier depuis l’automne 2014 et réalise les contrats variés des clients qui  passent à la forge  tout en essayant de produire des pièces pour notre boutique. 

Et Sylvie Lavoie assure l’accueil 7 jours sur 7 durant la saison touristique depuis trois ans avec toujours la même préoccupation : “Nous sommes toujours à la recherche d’un jeune forgeron talentueux, désireux de louer l’atelier et cherchons  céramistes ou autres artisans pour aider à faire vivre les lieux.

Nous avons avisé  Carl Éric Guertin, directeur général du Réseau Économusée, de notre intention de quitter le réseau parce que nous n’avons malheureusement plus l’énergie et les moyens de rester membre. Décision déchirante après 17 années d’appartenance, car nous restons convaincus de l’importance de ce réseau et de la mission qu’il poursuit. Nous lui sommes reconnaissants de tous les efforts faits pour nous soutenir puisqu’il ne répond plus à nos attentes, et que nous n’avons malheureusement plus l’énergie et les moyens de rester membre.

Nous sommes convaincus de l’importance et de l’urgence de nous aider à sauver ce Patrimoine Bâti et encore vivant,  un attrait unique pour l’île d’Orléans, et la grande région de Québec”.

 

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“A LA FORGE, ON FORGE AUSSI DES CHANSONS”

Il y a 40 ans, Guy Bel, originaire de Lyon, choisissait l’Île  d’Orléans comme port d’attache pour réaliser son rêve : “Redécouvrir les techniques traditionnelles de la forge et en vivre”.

Mission accomplie comme le confirme Sylvie Lavoie : “A 80 ans, toujours au marteau et à l’enclume, son plus grand défi est maintenant de conserver et transférer cet atelier exceptionnel qu’il a bâti et les outils centenaires qu’il  a restaurés et avec lesquels il travaille toujours ! Ainsi d’autres porteurs de traditions pourront en profiter et garder vivant le plus vieux métier du monde à l’origine des plus grandes avancées technologiques de l’histoire de l’humanité”.

Et Manon Gagnon, créatrice et directrice de Notre Sentier Production & Gestion événementielle, de préciser : La Forge à Pique-Assaut est un lieu de réalisation, de diffusion et une galerie-boutique. Le travail de plusieurs artistes et artisans professionnels de talent y est mis en valeur : forgeron d’art, vannière, tisserande, céramistes, photographes, verre fusion, artiste-peintre, etc. À la forge, on forge aussi des chansons ! Suivez les activités et événements à venir sous l’égide de Notre Sentier”.

Parmi les nombreuses vidéos de Guy Bel, retenons notamment le superbe entretien sans langue de bois. 14 minutes à cœur ouvert avec un créateur attachant et imaginatif, indépendant et audacieux, sensible à la fameuse relève si indispensable pour que la Forge à Pique-Assaut ne meure pas. Profession Entrepreneur – Guy Bel, La Forge à Pique Assaut

Laissons le mot de la fin au forgeron d’art Guy Bel et Sylvie Lavoie, directrice de la Forge à Pique-Assaut : “Pour terminer et pour bien comprendre notre démarche nous vous invitons à visionner le documentaire de 15 minutes sur Guy Bel et la transmission des savoir-faire  traditionnels :  Le Feu au Cœur  réalisé par Julien Fréchette  et diffusé par Canal Savoir  :  www.ferronnier.ca

TEXTE ALBERT WEBER

PHOTOS MANON GAGNON

Site Internet de la Forge à Pique-Assaut

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Site Internet de Notre Sentier 

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 Site du Festival Pully-Lavaux à l’Heure du Quebec

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SAMEDI 14 JUIN 2014

SOIRÉE DE CLÔTURE AVEC REMISE DES TROPHÉES GUY BEL PAR LUC PLAMONDON

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Photos Albert WEBER

 

Auteur-compositeur-interprète féminin: Marcie
Auteur-compositeur-interprète: Benoît Paradis Trio
interprète féminin: Lina Boudreau
Interprète masculin: Claud Michaud
Prix de la révélation: Alexandre Poulin
Prix de la Ville de Pully: Samian
Prix de la Ville de Lutry: Salomé Leclerc
Prix de la Ville de Paudex: Motel 72

 

 

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Photos Albert WEBER

 

NOGENT : QUEL AVENIR POUR LA MAISON NATALE DE BERNARD DIMEY ?

 

EXCELLENTE question lancée ce samedi 7 mai 2016 par Philippe Savouret durant la visite guidée de près de 3 h 30 au cœur de l’Histoire de Nogent sur les traces de Dimey.

 

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Philippe Savouret, auteur de deux livres sur Bernard Dimey

 

Une PRÉOCCUPANTE interrogation soulevée sans langue de bois à l’attention du groupe de visiteurs, parmi lesquels Daniel Manchin, trésorier de l’association Dimey dont il est un des fondateurs avec Annie Roquis-Millet et Philippe Savouret, auteur de plusieurs ouvrages sur le poète de Montmartre né à Nogent …

Il est vrai que LE TEMPS PRESSE et si on ne fait rien, il se pourrait bien que la maison soit rasée un de ces jours pour céder la place à un immeuble, une série de garages ou je ne sais quoi d’autre …

 

 

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Une maison qui risque de disparaître à défaut d’être rénovée …
 

LA BALLE EST DANS LE CAMP DE L’ASSOCIATION DIMEY ET DE LA MAIRIE DE NOGENT

 
La publication de cet article sur Facebook a suscité diverses réactions d’internautes, dont celle de l’auteure Christiane Lagarrigue  : “L’idée est belle et j’espère que cela se réalisera”.
 
Autre réaction, celle de l’auteur-compositeur-interprète québécois  Claude Vallières
 
“Il m’a toujours touché Bernard Dimey. Elizabeth Gagnon avait fait une série d’émissions fort intéressante sur lui à Radio-Canada il y a plusieurs années. Je connaissais quelques-unes de ses oeuvres mais là, j’y avais découvert aussi l’homme. À ce que je vois, Albert, le Québec et la France vivent encore une fois des difficultés comparables sur le plan culturel. Mêmes difficultés à Nogent et à Natashquan pour la préservation des maisons des poètes. Mêmes problèmes financiers des festivals de chansons… “.
 
En guise de conclusion (provisoire espérons-le !) j’ai transmis cette proposition à l’association Bernard Dimey présidée par Yves A Mour : “La balle est désormais dans le camp de l’association pour qu’elle fasse suivre l’information à Anne-Marie Nédélec maire de Nogent”.
 
Une affaire à suivre. Prévenu de cette “piste à creuser”, le président de l’association m’encourage à “continuer à creuser”.
 
Bon, alors continuons à creuser la question, en publiant sur ce site d’informations culturelles cet article initialement paru sur ma page Facebook. Histoire de sauver, s’il est encore temps, la maison natale de Bernard Dimey.

Albert Weber

Site du Festival Dimey