JEAN-PHILIPPE WINTER : CHANSON, JAZZ ET POÉSIE ENTRE ALSACE ET PARIS

La disparition de Claude Abadie vous a sans doute échappé. Son décès n’a pas été autant médiatisé que d’autres récents décès du monde de la chanson et de la musique. Il aura pourtant été un artiste incontournable pour ceux qui aiment le jazz. C’est Jean-Philippe Winter qui m’en a parlé. Mieux il m’a même transmis un texte dans lequel il rend hommage à ce clarinettiste de jazz et chef d’orchestre.

 

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Premier réflexe pour en savoir plus sur Claude Abadie c’est de découvrir sa page wikipédia, histoire d’avoir quelques repères sur ce musicien né le 16 janvier 1920 et décédé le 29 mars 2020. Oui centenaire !

Mais bon, cette page manque d’émotion, de vécu et c’est vers Claude Carrière que je vais d’abord vous mener.

Producteur d’émissions de Jazz sur France Musique de 1974 à 2008, auteur de nombreuses éditions phonographiques, journaliste, conférencier, pianiste amateur, il est aujourd’hui Président d’Honneur de l’Académie du Jazz et Président de la Maison du Duke. En l’occurrence Duke Ellington …

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Et c’est sur la page Facebook de l’Académie du Jazz que Claude Carrière évoque Claude Abadie dans un texte débutant ainsi :

Une belle personne vient de nous quitter, un personnage fascinant que le monde du jazz doit saluer avec respect. Claude Abadie, 100 ans et 2 mois, a rejoint Boris Vian de deux mois son cadet mais 60 ans plus tard. On se doit de citer Vian car c’est surtout à travers lui que le nom de Claude est dans nos mémoires : il jouait de la trompette/ trompinette dans son orchestre dès les années de guerre, des disques en témoignent en 1943. Cependant, tous deux fouettaient ailleurs d’autres chats et musiquaient au sens le plus noble du mot amateur”.

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A noter que ce témoignage de Claude Carrière est illustré par des photos des photos signées Alexandra Green et Robert Doisneau dont celle-ci prise en 1944.

“L’orchestre Abadie-Vian avec Boris à la trompette, ses frères Lélio à la guitare et Alain à la batterie. Et Claude Abadie à la clarinette” comme indiqué dans le hors-série Télérama consacré à Boris Vian. J’y ai découvert bien des aspects que j’ignorais de “Bison Ravi” dans ce numéro spécial que je vous recommande vivement.

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Bien, venons-en à présent à Jean-Philippe Winter, l’ainé des cinq enfants de Conrad Winter (1931-2007) assurément une des figures majeures de la poésie alsacienne.

Installé à Paris depuis nombre d’années, il a été un des musiciens du tentette de Claude Abadie. Il existe nombre de vidéos de cette formation sur Youtube dont ce concert donné en février 2020 au Festival Jazz à VianEt notamment cette vidéo d’une heure où Jean-Philippe Winter et Claude Abadie apparaissent régulièrement.

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Cette photo de Claude Abadie et Jean-Philippe Winter a été prise  l’occasion d’une manifestation appelée ” Fêtes de la Seine”, durant le week-end  4 et 5 septembre 1999.

Diverses animations étaient réparties en plusieurs lieux, au bord de la Seine : “Je crois me rappeler que nous avions joué le samedi du côté de Bercy, et le dimanche, sur le pont entre l’Ile Saint-Louis et l’Ile de la Cité, face au quai aux Fleurs, c’est là qu’a été prise cette  photo”.

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J’ai donc appris le décès de Claude Abadie par un courriel de Jean-Philippe Winter.

“Quand j’ai connu Claude Abadie, j’étais très impressionné de jouer en duo (pendant une vingtaine d’années, je crois) avec l’homme qui avait connu et joué avec Boris Vian ! Claude appréciait mes interprétations des chansons de Trenet et autres, il m’avait invité à animer une soirée chez lui, il y a quelques années” me disait-il dans ce ce message accompagné d’un texte intitulé : “Témoignage de Jean-Philippe WINTER, 66 ans, saxophoniste baryton du tentette de Claude Abadie depuis 2010″.

Son texte débute par une citation de Victor Hugo :

Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou” (Victor Hugo)

Ce devait être dans les années 90, comme je faisais des animations dans des hôpitaux et maisons de retraite en tant que guitariste de jazz et chanteur, qu’il me fut proposé de faire un “bœuf” avec un clarinettiste que je ne connaissais pas mais dont le nom ne m’était pas inconnu : Claude ABADIE lui- même, l’ami et partenaire de Boris VIAN, auteur dont j’étais féru.

Cette association impromptue nous plut, et nous allions par la suite donner de nombreux concerts en duo. Un duo à deux volets : tantôt j’accompagnais à la guitare Claude qui jouait et parfois même chantait des standards de jazz et de bossa-nova, tantôt Claude ajoutait d’agréables contre-chants et des solos de clarinette à mes interprétations des chansons de TRENET, MOULOUDJI, LEMARQUE, etc.

Ceci dura jusqu’en 2015, crois.

Connaissant bien sûr l’existence du tentette, je lui demandais parfois s’il n’aurait pas besoin d’un saxophoniste (je joue de l’alto). Il se trouva qu’en 2010, il fallut remplacer François GALLET au poste de baryton ; j’avais tâté un peu du gros biniou autrefois, mais n’en possédais pas.

Malgré cela, je dis OK sans hésiter quand Claude m’a proposé le “job”. J’ai dû acheter l’instrument 15 jours avant la première répétition avec le tentette …!

Au sein de l’orchestre, j’ai découvert une belle famille, sous l’égide d’un chef pétri de bienveillance autant que d’exigence.

La musique du tentette n’est pas des plus faciles, les arrangements de Claude et de Paul VERNON sont de haut vol (Claude TISSENDIER, qui fit quelques prestations avec nous me l’a confirmé).

Je trouve particulièrement bouleversante la rencontre des harmonies très modernes qu’affectionne Claude (venant d’Ellington-Strayhorn, certes, mais aussi de Monk et de Mingus…) avec le son de cette clarinette qui vient de la tradition, comme un cri des origines !

C’est pourquoi je pense que cet orchestre est unique, et j’espère que nous saurons poursuivre dignement l’œuvre de son fondateur.

Les dernières années, comme Claude avait fini par renoncer – à 95 ans, je crois ! – à se rendre aux répétitions en scooter, c’est moi qui allais le chercher. Et nous avions, chemin faisant, d’agréables conversations sur la musique, la chanson, la poésie, la science, la politique…

Quelle chance d’avoir été le partenaire et l’ami de cet homme exceptionnel !”.

A ce témoignage rendant hommage à Claude Abadie, notons que la passion de Jean-Philippe Winter pour le jazz se manifeste aussi par l’association Jazzolithe.

Objectif ? “Promouvoir la pratique musicale, en particulier dans les domaines du jazz et de la chanson française, en proposant les services de professionnels capables d’enseigner et de diriger des ateliers et des stages musicaux, et en apportant à ces artistes-animateurs une aide administrative dans le cadre de ces activités”

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 L’AVENTURE DU GROUPE D’SONNEBLUEM

Et à présent quelques autres repères sur Jean-Philippe Winter avec pour commencer la photo ci-dessus.

Hé oui, sa vie d’artiste ne se résume pas au tentette de Claude d’Abadie.

Dans les années 70, il a été un des membres du groupe D’Sunnebluem” connu pour son répertoire célébrant les textes de Conrad Winter. Une allusion à “Lieder vunn de Sunnebluem” , recueil de poèmes paru du 1977 avec un expressif dessin de couverture signé Alain Kauss.

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Le groupe D’Sunnebluem participera à l’effervescente histoire du renouveau de la chanson alsacienne des années 70-80. Un formidable mouvement artistique et culturel enraciné dans une langue et une identité alsacienne … à retrouver dans nombre d’articles de la presse régionale de l’époque : concerts, festivals, animations scolaires, etc

D’où ces quelques documents extraits du PRÉCIEUX dossier de presse confié par Jean-Philippe en vue du livre que je prépare sur la chanson en Alsace.

 

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S’Sunnebluem, Festival Schelige singt immer noch en 1980

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Jean-Philippe Winter finira par s’installer à Paris, continuant de plus belle dans la voie artistique, ENTRE CHANSON, POÉSIE ET MUSIQUE, multipliant rencontres et expériences, séances de studio et concerts.

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1983, Festival Schelige singt immer noch

 

Il n’oubliera pas autant l’Alsace où vivent alors ses parents. 

On le retrouve à nouveau sur scène pour “Schelige singt immer noch” en 1984. A nouveau, puisqu’il y avait chanté en 1980 en tant que membre de D’Sunnebluem. Le voici donc programmé sous son nom et des musiciens de jazz à Schiltigheim.

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Au fil des décennies,; Jean-Philippe Winter se lancera dans nombre d’aventures musicales.

Sans être prétendre à l’exhaustivité, il y a des chanteurs et chanteuse : Bernadette Delchambre, Syla De Rawsky, Henri Lequien, José-Anne Micha, le groupe Les Paparasites, etc. Et sans vouloir être exhaustif, citons aussi Jean Populus (un CD en 1996, et un autre dont la sortie avait été repoussée  pour cause de confinement …

 … des auteurs outre Conrad Winter évidemment : Pierre Birambeau, Joseph Moalic …

… des musiciens : Jacques Bolognesi, Ioan Streba, Patrick Gorce, Marc-Antoine Schmitt, Samuel Klein … 

des preneurs de son: Dany Mahler, François Vix, Philippe Abadie, Yves Uzureau … 

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Catherine Havel et Jean-Philippe Winter

 

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Juillet 2017. Fanzine RécréAction : concert de Bernadette Delchambre accompagnée par Jean-Philippe Winter. A gauche texte sur Vanina Michel d’origine alsacienne

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Revue LAND UN SPROCH, 1985

 

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Dessin de Camille Clauss

 ISABELLE GRUSSENMEYER CHANTE LES TEXTES DE CONRAD SUR DES MUSIQUES DE JEAN-PHILIPPE 

Bien sûr, on trouve aussi Jean-Philippe fils de Conrad Winter dans plusieurs enregistrements mettant en valeur les textes de son père.

Parlons d’abord de l’album d’Isabelle Grussenmeyer.

Ce CD de 20 titres met en valeur des textes de Conrad sur des musiques de Jean-Philippe ET AUSSI des textes dits par le poète. Un album enregistré et mixé en avril 2004 par Dany Mahler assisté par François Vix. La pochette est illustrée par un dessin du peintre et graveur Camille Clauss qui s’est suicidé l’année suivante à 85 ans.

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Outre l’album d’Isabelle Grussenmeyer, Jean-Philippe Winter a aussi mis en musique d’autres textes. 

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2007, réédition avec aquarelle d’Aliette Winter en couverture

 

Il y a évidemment son album 18 titres consacrés au recueil LES CAILLOUX BLANCS.

Le livre paru en 2007 chez BF Éditions, d’Armand Peter, est en fait une réédition augmentée avec une illustration de Camille Clauss et cinq aquarelles d’Aliette Winter qui signe la couverture.

Quant au CD du même titre, t sorti en 2011, il est sorti sur le label Ctenboite de Laurent Jarry.

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Et n’oublions pas “Jean-Philippe Winter chante Conrad Winter” enregistré en juillet 2006, et encore une fois par Dany Malher assisté de François Vix. Et toujours sur le label EMA, comme le CD d’Isabelle Grussenmeyer.

Arrangements, direction musicale, guitares et saxophones sont assurés par Jean-Philippe Winter pour ce CD hélas trop peu connu…

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Terminons cette discographie de Jean-Philippe Winter par “DEMAIN, LES HIRONDELLES ?”, un album qui m’est cher à plus d’un titre.
 

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Janvier 2019. Extrait de la chronique du CD dans la revue Vinyl,

Une chronique de ce CD a paru début 2019 dans Vinyl, Une “revue totalement indépendante spécialisée dans la musique hors bizness” et lancée fondée en 1994 par Xavier Barrère, Alain Rived et Robin Rigaut qui en est le rédacteur en chef.

Les textes sont tous signés Joseph Moalic, auteur de la seule biographie consacrée à Maurice Fanon.

Deux chansons y sont interprétées par Catherine Havel sur des musiques d’Oswald d’Andréa, compositeur pour la radio, la télévision et le cinéma. Les 11 autres titres sont chantés par Jean-Philippe Winter qui en est aussi le compositeur, à l’exception de “Étoiles dans les yeux” et “La petite valse du bonhomme de neige” du québécois, dux musiques de  Jean Custeau (1948-2014).

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L’ami Jean Custeau dans son Bleuciel à Stanstead

 L’occasion est trop belle pour ne pas vous parler de cet auteur-compositeur-interprète emporté par un infarctus le 9 août 2014 à 66 ans.

Un artiste très attachant, au franc-parler souvent teinté d’expressions québécois très fleuries, et un regard des plus lucides sur les coulisses du milieu de la chanson québécoise ! Voir la tribune libre de Jean Custeau rédigée pour le site www.planetefrancophone.fr en mars 2013.

Impossible d’oublier le séjour effectué chez lui à Stanstead, localité québécoise située carrément sur la frontière avec les États-Unis. En effet,  bibliothèque et salle de concert  se trouvent à cheval sur la frontière canado-américaine ! Idem pour la rue Canusa avec d’un côté les maisons dans le Vermont et de l’autre au Québec. Le nom de la rue résulte et de la fusion de Can (ada) et USA ! Un matin, Jean suggéra de prendre le petit déjeuner de l’autre côté de la frontière … ce qui me valut de passer près d’une heure à la douane américaine entre interrogatoire et prise de photo, face au portrait du président Obama.

Jean et Johanne prenaient leur mal en patience à l’extérieur sr l’aire de stationnement. De quoi alimenter notre p’tit dej américain savouré dans la bonne humeur, à quelques kilomètres de la maison des Custeau. Bon refermons cette parenthèse sur l’ami Jean, en précisant que l’album “Demain les hirondelles ?” a été enregistré en septembre 2018 par Yves Uzureau : il en assuré le mixage avec la complicité de Jean-Philippe Winter

 

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Catherine Havel, Jean-Philippe Winter, Joseph Moalic et Yves Uzureau

 Ces dernières années, Jean-Philippe Winter est revenu en Alsace pour des événements culturels comme en novembre 2011, pour le 80ème anniversaire de sa naissance de son père.

Haguenau rend alors hommage à Conrad Winter avec une exposition au Musée Historique :  manuscrits de l’auteur, accompagnés de dessins, gravures et aquarelles de Camille Claus, Tomi Ungerer, Raymond Piela et Aliette Winter.

Leurs œuvres ont illustré les recueils de poèmes de Conrad Winter qui a d’ailleurs légué nombre de documents aux Archives Municipales de cette cité alsacienne. Né à Strasbourg, Conrad Winter vivra jusqu’à 40 ans à Haguenau où il enseignera durant presque toute sa carrière.

Sido Gall, Isabelle Grussenmeyer, Catherine Havel, Jean-Philippe Winter,  … divers artistes participeront en novembre 2011 à cette soirée entre poésie et chanson au Théâtre municipal de Haguenau.

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 Autre souvenir marquant pour Jean-Philippe Winter : novembre 2011 à l’Aubette, à Strasbourg pour les 35 ans de BF Editions.

“Les Bibliothèques Idéales avait donné carte blanche à Armand Peter le créateur et animateur de Bf éditions. Bf, c’est à dire Budderflade (tartine de beurre) du nom d’une revue alternative des années 70 à Strasbourg. Pour l’occasion, Armand Peter avait invité tout ce qu’il compte comme ami(e)s sur scène et dans la salle où les amis de l’Alsace et de l’édition avaient répondu présent. (…) Les musiciens, les poètes, les écrivains, les chanteurs se succédèrent sur la scène. ”  raconte le site d’informations LA FEUILLE DE CHOU  de Jean-Claude Meyer en publiant plusieurs photos.

C’était un samedi soir, en septembre 2011, dans le cadre des Bibliothèques Idéales de François Wolfermann/ Librairie Kléber , et les invités d’Armand Peter étaient Jean-Philippe Winter,  Edouard Bauer / Folk de la Rue des Dentelles, Liselotte Hamm et Jean-Marie Hummel, Jean-Marie Koltès, Jean-Paul Klee, Francis Keck, Jean-Paul Sorg, Sido Gall, Sylvie Reff, Jean-Paul Gunsett, etc.

D’où ces deux photos du final avec Jean-Philippe Winter entouré par Sylvie Reff, Liselotte Hamm, Sido Gall et Francis Keck.

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 Puis, en décembre 2015, le voici au Centre Culturel Alsacien lors du vernissage d’une exposition célébrant Conrad Winter..

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2021 : UNE ANNÉE POUR CÉLÉBRER CONRAD WINTER ?

Nous voici presqu’au terme de cette ballade du côté d’un des fils de Conrad Winter.

Les années ont passé mais l’envie de mettre en valeur l’œuvre de son père est toujours d’actualité. Et cela depuis un bon moment !

D’où son courriel envoyé le 26 avril 2018 à l‘OLCA, l’Office pour la Langue et les Cultures d’Alsace et de Moselle présidé par Justin Vogel et dirigé par Isabelle Dietrich Schoepfer.

 “Bonjour, je suis Jean-Philippe Winter, chanteur-compositeur-guitariste, et fils du poète Conrad Winter, dont j’ai mis en musique nombre de poèmes en français et en alsacien, que l’on peut trouver sur trois CD, interprétés par Isabelle Grussenmeyer pour le versant alsacien, et par moi pour le français. Je me permets de prendre contact avec vous sur le conseil d’Albert Weber.

J’aurais plusieurs projets concernant l’œuvre de mon père; l’anniversaire des 90 ans de sa naissance (il est décédé en 2007) en 2021 pourrait servir de prétexte à différents évènements.

  Mon projet principal serait l’enregistrement et la publication d’un CD constitué de l’intégralité des textes du recueil Chanson pour un métier (paru en 1973) que j’ai mis en musique. Je verrais bien cela sous la forme d’un livre-CD contenant le texte, éventuellement en fac-similé de la version originale (publiée par l’éditeur-imprimeur artisanal Jean Vodaine). D’autres projets seraient la réédition de recueils de poésie en français et en alsacien, plus aucun n’étant à ce jour disponible. J’espère avoir l’occasion de parler de tout cela avec vous; je réside à Paris mais pourrais facilement venir vous rencontrer à Strasbourg”.

 

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Ce message aura suscité une rencontre entre Jean-Philippe Winter et deux personnes de l’OLCA à Strasbourg. Ce qui l’incitera à préciser ses projets dans un message envoyé à l’OLCA le 30 août 2018.

En premier lieu, il s’agirait de produire, en 2021 (90ème anniversaire de la naissance de mon père) un CD constitué des textes mis en musique du recueil Chanson pour un métier , accompagné d’une réédition du recueil en question, peut-être sous la forme d’un livre-CD. Je suis disposé à enregistrer en Alsace, avec le concours de musiciens locaux. Et j’envisage d’ajouter sur le CD une chanson en dialecte, sur un texte extrait du recueil “Leeder vumm roode Haan” paru à la même époque, du reste.

Parmi d’autres projets, il avait justement été évoqué une réédition de ce recueil, que Dominique Huck se proposait de préfacer, dans une orthographe moins atypique que celle utilisée à l’époque. Bien sûr, la sortie du CD pourrait être accompagnée de concerts, à Strasbourg, Haguenau ou ailleurs, dans lesquels quelques amis de la scène alsacienne seraient invités à rendre hommage à l’auteur … comme nous l’avions fait au Théâtre de Haguenau en 2011 pour la sortie du CD Cailloux blancs “.

A ce jour rien de nouveau sous le soleil.

L’année 2021 sera-t-elle marqué par des initiatives honorant la mémoire de Conrad Winter ?

Quel(s) autre(s) structure(s) d’Alsace serai(en)t en mesure de réagir ?

Qui qu’il en soit, une évidence s’impose.

Il serait ÉVIDEMMENT dommage que rien ne soit organisé en Alsace pour célébrer Conrad Winter en 2021.

Et à cette évidence s’en ajoute une autre : le parcours de Jean-Philippe Winter entre chanson, jazz et poésie est assurément peu, trop peu connu en Alsace. Et j’espère que ce texte aura permis de réparer (un peu) cette regrettable méconnaissance.

ALBERT WEBER

jphwinter@hotmail.fr

 

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Jean-Philippe et Conrad Winter

 

NOGENT/ FESTIVAL BERNARD DIMEY : PAROLES ET MUSIQUES (3)

Troisième et dernier volet de notre dossier sur le 14ème Festival Bernard Dimey. Du 6 au 10 mai, la grande salle du centre culturel Robert Henry aura résonné chaque soir aux accents de talents émergents et d’artistes confirmés.Après nous être promené dans les coulisses du festival, entre retrouvailles amicales et professionnelles et ambiance des troisièmes mi-temps s’achevant invariablement vers 2 heures du matin, place aux huit concerts.

Quatre soirées aux allures de surprenant puzzle, avec des expressions musicales très variées, entre ambiance intimiste et explosion de sons et de lumières.

Mais pas de chanson finale réunissant les deux artistes ou groupes programmés, à l’instar de ce qui a pu se passer ici et là au centre culturel lors de précédentes éditions.

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« JACQUES BREL / FRED HIDALGO : «L’aventure commence à l’aurore»… et se poursuit encore !

C’est une info « Planète francophone » (et seulement une des facettes de l’actualité liée à cet ouvrage d’ores et déjà de référence) : après deux premières réimpressions en octobre et décembre de son livre sur Jacques Brel aux Marquises, L’aventure commence à l’aurore, paru en septembre dernier, Fred Hidalgo travaille actuellement à une édition « revue et augmentée », enrichie de nouveaux témoignages.

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TRIBUNE LIBRE/JEAN CUSTEAU : MON BOULOT SANS RADIO

J’ai passé quarante ans à faire mon métier de musicien, d’auteur, de compositeur, de « faiseur de chansons », d’interprète et d’arrangeur. J’ai enregistré 7 albums. Mon premier disque m’a valu d’être intégré dans Le 9e Art, une encyclopédie sur la chanson française contemporaine, parue à Bruxelles en 1978. Tandis qu’au Québec

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Jean Custeau dans son studio Bleuciel à Stanstead (Photo Albert Weber)

Au Québec, on a pu entendre mes chansons à Radio-Canada, la radio d’État, et dans certaines radios communautaires. Mais à la radio commerciale? J’en doute. Voici comment les radios commerciales font leur choix musical : une seule personne à Montréal décide de ce qui va tourner dans toutes les stations du réseau. Ainsi, tout ce que vous entendez au Québec dans les radios commerciales est choisi par 4 personnes : les directeurs musicaux de Rouge FM, NRJ, Rythme FM et CKOI. Idem pour la télé, idem dans le reste du Canada.

Il est évident que pas un artiste qui s’autoproduit n’est diffusé par ces réseaux : il faut être poussé par une grosse machine qui mettra argent et énergie pour faire « tourner » ses poulains les plus rentables. Or il y a dans toutes les régions des artistes de talent qui génèrent des productions et un contenu artistique de haute qualité.

Pourtant, ils sont confinés le plus souvent à la misère, à une vie sans dignité. Pour quelques-uns, une petite bourse gouvernementale viendra leur donner un mince répit, leur permettant de colmater les brèches financières les plus graves et de pouvoir vivre sans l’aide sociale (aide de dernier recours) pendant quelques mois.

Parlons justement d’argent : d’où vient celui des grands réseaux? Les radios commerciales tirent leurs seuls revenus des annonceurs. Or, au Québec, les entreprises locales contribuent en moyenne pour 68,3 % aux ventes de publicité. Ce sont des entreprises et des commerces d’une région donnée qui font vivre les radios commerciales dans cette même région.

Pourtant, aucun artiste de cette même région ne peut tourner sur leurs ondes. Plus des deux tiers des revenus viennent d’une région donnée, mais elles ne rendent rien à cette région.

On ne peut que conclure que cette situation est totalement immorale et doit cesser au plus vite. Dans un monde juste, les médias commerciaux de masse devraient diffuser une part raisonnable de répertoire régional. Les artistes doivent, par tous les moyens possibles, obtenir un espace légitime minimal de diffusion dans leur propre région pour pouvoir pratiquer leur métier avec un minimum de dignité.

Jean Custeau
Auteur-compositeur-interprète québécois
jeancusteau@hotmail.com