ILE MAURICE : “LE DERNIER TRAIN”, ALBUM LE PLUS PERSONNEL DE ROBERT DUVERGÉ

“Le dernier train”, nouvel album de Robert Duvergé, méritait assurément un coup de projecteur sur ce site intitulé “planete francophone”.

Car s’il est bien un artiste mauricien attaché à la francophonie, c’est cet auteur-compositeur-interprète. En témoignent sa riche carrière d’artiste et aussi, depuis 2006, ses émissions radio.

Rencontre avec un créateur au parcours unique sur une île Maurice dont les atouts ne se résument ÉVIDEMMENT pas au tourisme pour amateurs d’exotisme en manque de soleil.

 

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Artiste incontournable de la chanson à l’île Maurice

 

UN ARTISTE INCONTOURNABLE DANS LA VIE MUSICALE MAURICIENNE

Commençons par une question : vous n’aviez encore jamais entendu parler de Robert Duvergé ? Assurément un des artistes d’expression française les plus importants de l’île Maurice … ce qui ne l’empêche évidemment pas de chanter aussi en créole ! 

Alors plutôt que de me lancer dans de longues explications sur le parcours de cet artiste, prenez le temps d’en découvrir les principaux repères sur ces deux photos.

Ci-dessus celle qui figure dans la pochette du nouvel album, histoire d’en savoir un peu plus sur une carrière hors-pair débutée en 1964 par l’album “Si tu partais” : un enregistrement aux arrangements signés Gérard Cimiotti, figure incontournable de l’Histoire musicale de l’ile Maurice depuis plus de 50 ans !

Son récent décès à 75 ans a suscité de vives réactions auprès des innombrables artistes mauriciens ayant travaillé avec lui, dont Robert Duvergé qui raconte dans le magazine 5 Plus Dimanche : “Avec Gérard, c’est plus d’un demi-siècle d’amitié. On a fait toutes les scènes possibles de Maurice. Un musicien hors norme et quelqu’un d’une grande bonté. Je ne l’ai jamais vu en colère. Il n’hésitait jamais à “performer” gratuitement pour venir en aide à d’autres”;

Oui, voici plus de 50 ans que Robert Duvergé est un auteur-compositeur-interprète qui compte à Maurice. “Hier et aujourd’hui”, son précédent album, reprenait d’ailleurs quelques-unes des chansons marquantes de son répertoire.

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Une carrière unique ponctuée de nombreux albums
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En compagnie de Véronique Zuel-Bungaroo, Grace Gauthier, Carol Lamport, Linzy Bacbotte et Sophie Némorin. Photo parue dans “Essentielle”, le magazine de la Mauricienne

 

 12 CHANSONS ARRANGÉES PAR  JEAN-PIERRE AUFFREDO

Attention, une précision s’impose. Robert Duvergé m’en avait parlé en août 2016, lors de nos retrouvailles au Musée de la Photographie de l’ile Maurice créé par Tristan Bréville. En effet, contrairement à ce que pourrait laisser supposer le titre, “Le dernier train” n’est pas du tout son dernier album !

Véronique Zuel-Bungaroo, Linzy Bacbotte, Thierry Béchard, Audrey Poussin-Clain, Grace Gauthier, Sophie Némorin, Carol Lamport, etc : une vingtaine d’artistes participe à “Ode à l’Environnement”, dernier titre de cet album résultant de nombreuses collaborations.

Soit 70 personnes, dont les chœurs du Conservatoire Mitterrand (une quarantaine de membres) et deux groupes réunissant une quinzaine d’enfants. Sans oublier aux arrangements un complice de longue date, Jean Pierre Auffredo .

 

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“MON ÎLE, MON PAYS” : MÉLANGE DE PRIÈRES ET DE CULTURES”

“L’album s’achève sur une “Ode à l’environnement”, un hymne regroupant plusieurs générations sur un refrain en français et un long couplet aux accents de rap créole. Du genre à reprendre en choeur dans l’esprit de “We are the world”.

C’est un appel à la préservation de l’environnement, à la protection de la nature et au devoir civique en général, pour une île et un monde durable” précise Robert Duvergé en insistant sur un projet qui lui tient beaucoup à cœur : un clip à “porter au niveau des autorités pour viser à une diffusion nationale : télévision nationale, salles de cinéma, collèges et écoles, entreprises. Et tout cela en mars …  bien avant la journée mondiale de l’environnement du 5 juin 2017″.

Essentiellement connu en tant qu’artiste chantant en français, Duvergé n’oublie pas pour autant le créole auquel il fait la part belle dans cette “Ode à l’environnement” mais aussi dans un autre titre des plus positifs : “Bizin krwar”. Un efficace reggae entre langues française et créole pour insister sur le besoin de garder espoir malgré les douleurs de la vie (chômage, handicap, chimiothérapie, etc).

L’ile Maurice, Duvergé la célèbre avec entrain dans “Mon île, mon pays”. Une chanson très rythmée qui s’achève sur de joyeux cris et applaudissements … Belle déclaration d’amour pour son île de l’océan Indien indépendante depuis 1968 : “Le bonheur de vivre, c’est notre liberté/Et pour le progrès, cyber ou smart cité/Un état souverain, une république/Malgré les affres de la politique”.

Et le chanteur de préciser : “Je suis libre heureux dans mon pays/On peut y relever tous les défis/Mélange de prières et de cultures/Je vais où je veux sans raser les murs/ Des années nos couleurs flottent déjà/Belle histoire, tous unis et ça se voit/Droit devant l’océan, l’infini/Mon île, mon pays, plus que ça, mère patrie”.

 

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Avec la participation de jeunes Mauriciens, dont les petits-enfants de Gérard Cimiotti

 

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“BOND GIRL D’AMOUR” : ATTENTION DANGER !

Et voici que Duvergé se transforme en observateur amusé de l’évolution des mœurs. C’est avec humour qu’il se met dans la peau d’un séducteur en quête de rencontres virtuelles via internet.

D’où une “Bond girl d’amour” aussi attirante que mystérieuse célébrée sur un air de bossa … mais pour quel dénouement au juste ?

“Je n’l’avais encore jamais vu/ C’est là que tout a commencé/ Bonjour ça va, on a tchatté/ D’occasionnel à quotidien/ Les compliments jamais pour rien/Moi qui adore double zéro sept/Voici ma Bond girl sur le net/Elle a d’l’humour, elle est jolie/Rien à jeter, j’suis ébloui/Sa vie à elle je n’en sais rien/Tant pis je fonce on verra bien”.

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1991. Avec Gilbert Bécaud dans les coulisses de l’Olympia

 

 “J’AI VU BÉCAUD SIX FOIS À L’OLYMPIA ET DEUX FOIS EN CONCERT “

Passionné de Gilbert Bécaud qu’il a si souvent chanté ? Robert Duvergé l’est infiniment plus que vous ne l’imaginez !

“Gilbert Bécaud 15 ans déjà (18 décembre 2001) … et toujours là pour les inconditionnels comme moi. Je l’ai vu à l’Olympia en 6 fois (1988-1991) et en concert 2 fois (1980-1987). Je l’ai déjà posté, je le refais aujourd’hui encore. Chacun ses goûts, ses idoles, ses passe-temps. Je suis un inconditionnel de Gilbert Bécaud, et ces derniers jours, je me suis abreuvé de ses œuvres, ses musiques, ses chansons, je me sens regonflé à bloc” confiait-il récemment sur sa page Facebook.

Bécaud, et nombre d’autres artistes d’hier et d’aujourd’hui sont mis en valeur dans les émissions de radio de Robert Duvergé diffusées sur les ondes nationales.

Alors pas étonnant qu’il consacre une chanson d’une grande lucidité à ce qu’il appelle “Mon âge d’or” … avec deux refrains composés exclusivement de titres du répertoire français.

Une période si fertile en refrains qui n’intéressent pas la nouvelle génération : “Ils ne connaissent pas/ Montand, Ferré, Lama/Bécaud, Trenet, Mathieu/Ringards trop vieux/Les parents, les radios/N’offrent pas aux ados/Cette époque révolue/Pourtant qu’a tellement plu/Et dans trente ans ou plus/Un idiot comme moi sans plus/Débitera sa pensée/Son âge d’or au passé”.

 

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1991. Avec Gilbert Bécaud dans les coulisses de l’Olympia

 

“LES GENS DE LA POLITIQUE ? DES COMÉDIENS, DE VRAIS COMIQUES”

Et qu’en est-il du titre éponyme de cet album ?

“Le dernier train”, Robert Duvergé l’a composé après avoir chanté dans une maison de retraite. D’où l’idée de se mettre dans la peau d’un vieil homme qui n’attend plus rien de la vie :

“Et le temps passe encore/La mémoire au point mort/Cloué dans mon fauteuil/Des bribes de vie s’effeuillent/Personne ne vient me voir/Je n’suis plus beau à voir/S’ront pas nombreux demain/Quand je prendrai mon train”.

Toutes les chansons ne sont évidemment pas du même registre dans cet album émouvant et drôle, grinçant et provocateur. Politiquement incorrect pourrait-on affirmer dès le premier titre, “J’aime, j’adore” aux accents country …  “Un zeste de satire” selon Duvergé qui s’en prend avec plaisir à “la société en dérive devenue folie collective”.

“J’aime les gens de la politique/Ils nous balancent n’importe quoi/Des comédiens, de vrais comiques/Ils vivent en cliques et font leur loi/J’adore ce ‘ouf’ parler verlan/‘Chelou’ et ‘donf’ c’est effarant/Ils écrivent mal, regarde-les/C’est mal barré pour le français/J’aime ce banquier l’beau rôle tout l’temps/Calcul inique sensé t’aider/L’moment venu te rentre dedans/Toi tu perds tout, lui sans pitié”.

Cet album est un puzzle de 12 pièces dont chacune possède ses particularités.

Et si aucune chanson ne ressemble à l’autre, on peut y déceler bien des passerelles. Entre coups de gueule et coups de cœur, “Le dernier train” confirme, une fois de plus, la diversité du répertoire d’un artiste mauricien aux multiples inspirations tant en paroles qu’en musiques.

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Paroles et musiques du nouvel album sont toutes signées Robert Duvergé

 

L’ALBUM LE PLUS PERSONNEL D’UN INTENSE PARCOURS ARTISTIQUE

“Le dernier train” est incontestablement l’album le plus personnel de Robert Duvergé. Celui qui exprime avec le plus de nuances et d’intensité son parcours d’artiste, mais aussi – et surtout – d’homme à la croisées des chemins, aux réflexions partagées/déchirées entre hier et demain.

S’y glisse un regard aussi lucide qu’amusé sur les diverses étapes de la vie qui s’enchaînent trop vite dans “Tout a une fin” … 

Mais pas question de se replier sur soi, d’où “Droit devant” ….  texte de courage, de remise en question et d’espoir inspiré par “les minutes qui s’écoulent/Les jours qui passent vite/Semaines et mois déboulent/Ceux qui s’en vont trop vite/Mal qui érode et ronge/Les gens qui doutent et plongent/Mariages qui se font/Les couples qui se défont/Pourtant il faut continuer/Droit devant et avancer”.

Quant à “Miroir”, c’est une chanson à écouter plus d’une fois. Et Duvergé n’y chante pas. Il parle, se raconte, se confie avec bon sens. Et prend du recul avec une vie entre réussites et désillusions : “Quand je s’rai arrivé tout au bout du voyage/Quand j’entamerai ma toute dernière chanson/Le miroir m’renverra un tout autre visage/Le passé s’ra alors mon unique horizon”.

 

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VALÉRIE ET JEAN-FRANÇOIS : L’AMOUR PATERNEL A FLEUR DE PEAU

Impossible de passer sous silence deux titres. Ils occupent une place tout à fait particulière chez le chanteur, mais surtout le père de Valérie et de Jean-François.

D’où une vibrante “Valérie Symphonie” débutée tout en douceur … Duvergé exprime son amour paternel avec des mots si justes, empreints de tendresse : “C’était ce qu’un jour j’avais écrit/A ma fille pour ses quinze ans/Le temps a passé depuis/C’est une femme maintenant/Mais la chanson Valérie symphonie/Se conjugue toujours au présent”.

Et puis il faut bien écouter le texte de “L’un et l’autre”, un titre enraciné dans la douleur et le souvenir de son fils Jean-François.

D’abord il y a eu “Il est parti”, un livre paru chez Pamplemousses Éditions fondées par l’écrivain-journaliste-réalisateur Alain Gordon-Gentil. En l’occurrence le journal intime de Robert Duvergé rédigé depuis l’accident de son fils Jean-François survenu le 1er janvier 2007 jusqu’à son décès le 24 décembre 2011. Et bien plus encore … car il l y parle aussi de l’élan de solidarité suscité autour de ce drame. Soit 351 pages qui vous font entrer dans la vraie vie, celle qui est suspendue à un fil auquel on continue de croire, malgré tout. Jusqu’à l’irrémédiable.

D’où un poignant livre-témoignage synonyme de cinq ans de lutte. Celle d’un père, d’une famille qui va se battre pour son fils, grièvement blessé dans un accident ayant provoqué un traumatisme crânien le rendant inerte.

Suite logique du livre, voici le titre dédié aux deux Jean-François : “Lui, tant de projets d’avenir/ L’autre, qui n’avait rien vu venir/Lui, prêt au bonheur paternel/L’autre, espoirs gommés cruel/Lui, credo en la vie ma foi/L’autre sous les foudres de l’au-delà”.

Cette chanson, elle vous prend aux tripes, offerte avec des mots simples et directs. Et bouleversants d’authenticité.

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“DEUX ANS D’OBSTINATION ET SURTOUT NE JAMAIS DÉSESPÉRER”

Mener à bien un tel album ?  Assurément un long défi relevé par cet auteur, compositeur, interprète, producteur, distributeur, etc.

Une “histoire de passion” pour Duvergé : “Des mois ou même des années à écrire, corriger, réécrire, recorriger les textes afin de trouver la formule avec les mots les plus judicieux possibles. Des heures et des heures sur le clavier pour trouver enfin la bonne mélodie qui va se marier bien comme il faut aux paroles et essayer de la rendre agréable, attractive, belle, sensuelle, convaincante afin de plaire.

Oser faire TOUT tout seul, écrire, composer, planifier, éditer, produire, imaginer le bon modus operandi jusqu’au lancement de l’album. Surtout ne jamais désespérer, même si les portes de pas mal de sponsors vous restent fermées, sans aucune réponse et que le budget a du mal à tenir le coup. De nombreux échanges avec l’arrangeur, toujours le même en France, puis le studio, puis les choristes, et davantage pour réaliser “Ode à l’Environnement”.

Chercher la bonne photo (du même photographe), fournir au même “graphic designer” toutes les données pour une belle pochette. Pour le clip, imaginer le déroulement, convaincre les amis artistes, organiser le bon planning pour avoir tout le monde (70 personnes), cela a mis presque deux ans”.

Chapeau l’artiste !

TEXTE ALBERT WEBER

PHOTOS TRISTAN BREVILLE ET COLLECTION ROBERT DUVERGÉ

PAGE FACEBOOK DE ROBERT DUVERGÉ

CONTACT DE ROBERT DUVERGÉ :  beko@intnet.mu

Émissions de Robert Duvergé : “Entre vous et moi” mercredi de 21h à 23 h sur MBC Kool FM et “La chanson une si belle histoire” dimanche de 10h à 11h sur Radio Maurice AM 684 (heure mauricienne !)

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Décembre 2016. Concert “Songs for the Season” au Mahatma Gandhi Institute par le Conservatoire de Musique François Mitterand (Photo Tristan Bréville)
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Août 2016. Retrouvailles au Musée de la Photo à Port-Louis. Photo Tristan Bréville

 

“IN EXTREMIS TOUR” : LES MAURICIENS SOUS LE CHARME DE CABREL

Après la sortie, l’an dernier, d’ “In extremis”, son 13e album, Francis Cabrel a effectué une tournée d’une centaine de dates durant plus d’un an en France, Suisse, Belgique, Québec, la Réunion et aussi l’Ile Maurice.

Retour sur cet événement avec la journaliste mauricienne Kovillina Durbarry.

En concert à Maurice pour la cinquième fois, Francis Cabrel a une fois de plus fait chavirer et chalouper plus d’un.

Lors d’un unique concert avec salle comble au Centre Swami Vivekananda à Pailles, le samedi 22 octobre dernier, le célèbre chanteur français a interprété les 10 nouvelles chansons de son album “In extremis” ainsi que nombre de ses classiques. Le temps d’une “corrida”endiablée et d’un “C’est écrit” à la sauce pimentée bien de chez nous, Francis Cabrel a livré un concert de pas moins de deux heures devant un millier de Mauriciens.

Le chanteur qui a posé ses valises … et sa guitare sur le sol mauricien le mercredi 19 octobre, est resté fidèle à lui-même : simple et authentique.

Lors d’une conférence de presse jeudi après-midi à l’hôtel Le Paradis au Morne, le chanteur s’est dit ravi d’être à Maurice. Et dans un entretien accordé au quotidien L’Express, il affirme approcher la fin de son parcours sans pour autant s’être fixé une date.

Accompagné de ses très talentueux musiciens, c’est en trempant la chemise que Francis Cabrel a repris des morceaux qui ont fait à la fois danser et sangloter toute une salle.

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En mode décontracté lors de la conférence de presse, jeudi 20 octobre à l’hôtel Le Paradis. (Source : BAO Comm)

 

 Une énergie folle sur scène

En effet, celui qu’on ne présente plus et dont les chansons passent en boucle sur toutes les chaines radio locales, a envouté son audience de par sa présence sur scène.

Accompagné ou seul, Francis Cabrel – qui a gardé le même timbre de voix d’il y a dix ans lors de son dernier concert sur l’île – dégage une énergie folle. Une énergie qu’il a d’ailleurs su transmettre en toute complicité à son public.

Une prestation hors-pair plébiscitée par un auditoire comblé. Le chanteur a, au cours du concert, offert un moment des plus inoubliables aux Mauriciens conquis.

Ainsi, avec son interprétation du méga tube “Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai” de son album “Samedi soir sur la terre”, Cabrel seul sur scène avec sa guitare et en toute simplicité est parvenu à figer un peu plus de mille personnes. Toutes figées par le talent d’un seul homme sur scène.

 

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Francis Cabrel a illuminé la scène du centre Swami Vivekananda, à Pailles le samedi 22 octobre Photo Kovillina Durbarry

 

 “Zot mari top”

De plus, Francis Cabrel s’est aussi prêté au jeu devant une foule mauricienne très taquine.

“Zot mari top” devait lancer le chanteur français, tout en répétant les quelques mots écrits en kreol morisien sur son antisèche. Et c’est en esquissant de temps à autre quelques pas de danse, que Francis Cabrel s’est dévoilé petit à petit au public mauricien … qui a dansé et chanté avec lui pendant tout le concert.

Par ailleurs, ce nouvel album “In extremis” lancé en avril 2015 regorge d’une myriade de petites perles … Avis donc aux mélomanes avisés ! Tantôt émouvantes tantôt endiablées, la douzaine de chansons engagées et à caractère politique par moment ont connu un véritable succès auprès du public.

Ainsi “Mandela, pendant ce temps” a fait vibrer de passion tous ceux présents, de par le rythme africanisant et les paroles sensées et engagées – soit un ultime hommage à Mandiba.

Autant de belles chansons dans un album complet et parfaitement réussi. Bref, un pari relevé haut la main à 63 ans et des poussières !

Vivement un autre concert à Maurice … et un 14ème album.

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Site de Francis Cabrel avec présentation du coffret (2 CD plus un DVD) de la tournée IN EXTREMIS : concert enregistré au Forest National de Bruxelles les 4 et 5 mars 2016 avec “making of” de 40 minutes et clip de Dur comme fer. Le “making-of” inclut les témoignages de Carla Bruni, Julien Doré, Thomas Dutronc, Patrick Fiori, Serge Lama, Maxime Le Forestier, Nolwenn Leroy, Renan Luce et Pascal Obispo.

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Photo site officiel de Francis Cabrel

 

 

ILE MAURICE/ MUSÉE DE LA PHOTO : 50 ANS DE PASSION ET DE FOLIE SIGNÉS TRISTAN BREVILLE (1/3)

Soyons clairs. Tristan Bréville est fou. Fou de Patrimoine, d’Histoire ET de Photographie.

Et sa folie est contagieuse car son épouse Marie-Noëlle, et leurs enfants Marie-Julie et Frédérick sont, à leur tour, devenus d’incontournables repères de ce Musée de la photographie qui célèbre ses 50 ans ce mois d’octobre 2016.

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Les enfants ont désormais grandi, et ils reprennent peu à peu le flambeau des parents

 

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Exposition permanente sur l’Histoire de l’aviation à l’Ile Maurice : une réalisation du Musée de la Photo dans le nouvel aéroport international de Plaisance

Rendez-vous rue du Vieux Conseil, à Port-Louis pour découvrir du 6 au 9 octobre une exposition de 80 photos : faible reflet de l’intense parcours de ce Mauricien connu pour son musée, et aussi pour ses coups de cœur et ses coups de gueule distillés dans les médias de son île natale et sur sa page Facebook.

Et si vous n’êtes pas à Maurice à ce moment là, pas de problème. 

Promenez-vous donc le nouveau site du Musée et… suivez le guide ici avec ce dossier en trois volets publié sur www.planetefrancophone.

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Tristan et Marie-Noëlle Bréville
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Marie-Julie et Frédérick Bréville : la relève …

 

50 PHOTOS POUR UN DEMI-SIÈCLE D’HISTOIRE …

Premier volet donc de ce dossier en trois parties avec pour commencer un texte illustré par 50 photos. Oui, une pour chaque année de cette aventure à la fois familiale et publique …

Oui un demi-siècle de passion demeurée intacte malgré les coups durs et les trahisons, les promesses non tenues et les dégâts matériels (en partie irrémédiables) subis par le Musée notamment en juin 1997 et janvier 2008. Demandez à Tristan, il  vous racontera … un de ces jours quand vous irez à l’Ile Maurice.

En attendant, vous qui êtes au début de ce dossier riche en photos inédites et en documents devenus introuvables ,  marquez donc un temps d’arrêt.

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Quels conseils du photographe Tristan Bréville à la veille d’une éclipse solaire ? Entretien pour la télévision publique mauricienne le 31 août 2016
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L’accès au musée a lieu par une des (très rares) rues piétonnes de la capitale Port-Louis

Inspirez profondément et puis plongez sans hésitation dans une des histoires les plus incroyables de l’Ile Maurice. Celle de la famille Bréville, celle du Musée de la Photographie fondé en 1966.

Alors prenez bien le temps de vous en mettre plein les yeux, car cet article va vous plonger au cœur d’un Musée qui est – et je pèse mes mots – UNIQUE dans le monde.

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Quatre-Bornes, route Saint-Jean, 3ème étage, immeuble Beeltah : le siège du musée avant d’être accueilli rue du Vieux Conseil à Port-Louis

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DU POULAILLER DE ROSE-HILL AU MUSÉE DE PORT-LOUIS VIA L’APPARTEMENT DE QUATRE-BORNES

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Musée dans l’appartement de Quatre-Bornes

 

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 Évidemment, je ne peux pas vous résumer ici les 50 ans d’Histoire de ce musée fondé en 1966.  Alors voici juste une anecdote ou deux, quelques repères pour vous donner envie d’en savoir un peu plus. De visu ou sur le nouveau site du musée.

En 1966, à 21  ans, Tristan Bréville présente à l’École Normale de Beau-Bassin un projet éducatif destiné à utiliser la photographie comme « moyen d’expression pédagogique ».

C’est le déclic. L’éclair de grâce et d’inspiration qui vous arrive une seule fois dans votre vie et qui décide de votre destin.

Il crée le Musée de la Photo dans un ancien poulailler converti en chambre noire durant son enfance. D’origine modeste et d’une famille nombreuse, il vibre depuis son enfance pour « la photo, un lieu de bonheur où se réfugier ».

Pour meubler le long chemin du collège vers sa maison, il s’arrête chaque jour chez les photographes de Rose-Hill, pour récupérer les négatifs et chutes de photos dans les poubelles.

Un jour, Jocelyn Louis, un ami de son père, lui offre une boite de papier photographique et une petite tireuse. Tristan va tirer par contact ses premiers négatifs en utilisant la lumière du soleil, dans le fameux studio-poulailler, rue Blondeau à Rose-Hill.

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Quand le musée se trouvait au domicile des Bréville …

C’est le début d’une incroyable aventure : une existence de couple pas du tout synonyme de “long fleuve tranquille” tant il a fallu de l’endurance à Tristan et Marie-Noëlle Bréville pour ne pas baisser les bras.

Plutôt que de vous évoquer avec force détails les innombrables initiatives menées à bien par Tristan Bréville à travers l’ile Maurice sous l’égide de ce musée, il m’a semblé plus original de vous offrir à travers ces photos d’hier et d’aujourd’hui cet extra-ordinaire voyage dans le temps.

Extra-ordinaire sans aucune hésitation ! Car la vie de Tristan Bréville né à Rose-Hill le 7 juillet 1945 se confond totalement avec cette obstination à toute épreuve. Et croyez-moi, des épreuves, il en a surmonté encore et encore … et ce n’est pas fini hélas.

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Ci-dessus et ci-dessous programme d’une exposition alors que le musée était encore dans l’appartement de Quatre-Bornes

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Août 2016. Comment faire encore mieux connaître le musée ? Discussion avec Kaisse Chopra, un visiteur d’origine mauricienne établi en France

 

UNE EXPO DE 80 PHOTOS REFLETS D’UNE VIE TRÈS INTENSE

Alors en foulant le sol de cette bâtisse historique du 18ème siècle, ou en lisant cet article, souvenez-vous du studio-poulailler de Rose-Hill, et aussi du petit appartement-musée, au 3ème étage de l’immeuble Beeltah que j’ai eu la chance de connaître en 1977 à Quatre-Bornes.

Durant quelques jours, place à une exposition toute aussi unique que le musée qui l’accueille : 80 photos, la plupart inédites, signées Tristan Bréville évidemment.

Soit autant de tranches de vies, entre portraits et paysages d’hier et d’aujourd’hui qui racontent une intense existence parsemée de tant d’escales professionnelles entre Maurice, Rodrigues, Réunion, Niger, Burkina Faso, Togo, Mali, Bénin, Allemagne, Inde, Chine, Australie et France.

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Grâce à l’intervention du journaliste Finlay Salesse sur Radio One, le dépotoir à ciel ouvert, situé depuis des années à côté du musée, a été nettoyé lundi 4 octobre 2016
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Tristan Bréville avec Jacques Chirac

 Ce musée a été inauguré le 1er juillet 1993 par le lord-maire de l’époque, Ahmad Jeewah … en présence du ministre  français de la Culture, Jacques Toubon, avec le soutien de l’Association internationale des maires francophones présidée par Jacques Chirac et Jean-Luc Monterosso, directeur de la Maison Européenne de la Photographie.  Et également créateur du Mois de la Photo à Paris dont Tristan Bréville aura été en 1994 le 1er photographe mauricien à y participer.

1994 : EXPO A PARIS AU MUSEE DE LA VIE ROMANTIQUE

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 C’était avec une formidable exposition sur “100 ans de photographie à l’Ile Maurice », présentée au Musée de la Vie Romantique. C’est vrai, j’y étais.

Mais l’installation de ce musée à Port Louis n’aurait jamais vu le jour sans la détermination et la vision culturelle  de Jérôme Boulle lui-même Lord-Maire en 1992″ rappelle le (très) déterminé et obstiné Tristan Bréville.

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Stage de l’INA, reportage à Paris. Caméra au poing, sur le parvis de Beaubourg
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Tristan et Marie-Noëlle Bréville

 

UNE SACRÉE HISTOIRE DE COUPLE ET DE FAMILLE

Auteur de plusieurs ouvrages de référence racontant son île natale (train, bus, port, aviation, etc.), Tristan Bréville fut aussi le 1er Mauricien diplômé de l’Institut National Audiovisuel (INA) au terme de 3 ans d’études en France.

 Il est aussi connu pour ses prises de position distillées au gré de l’actualité nationale dans la presse mauricienne et sur sa page Facebook.  

Aujourd’hui plus que jamais § dans cette ère de surconsommation des plus effrénées – ces textes irritent, énervent, dérangent. Mais Tristan s’est presque tué pour sa patrie ! En vrai soldat du patrimoine mauricien!

C’est évident, ses coups de gueule pour le respect du patrimoine et de l’environnement font sourire plus d’un politicien … car on le prend pour un obstiné Don Quichotte face au “silence officiel”dans ce pays qui fut – avec la Grande-Bretagne et la France- un des premiers pays au monde où des photos ont été prises.

Voir quelques tribunes libres et autres textes signés Tristan Bréville dans le 3ème volet de ce dossier sur www.planetefrancophone.fr

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Un des nombreux livres signés Tristan Bréville
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C’est évident, le musée manque d’espace …

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 Pas étonnant donc de voir ici des daguerréotypes.

Des quoi ?

Si vous visitez le musée, demandez donc à Tristan ! Il se fera une joie de vous expliquer. Et s’il est trop occupé pour ce 50ème anniversaire, adressez-vous donc à Marie-Noëlle, son épouse embarquée avec passion dans l’aventure depuis ses origines … ou bien leurs enfants Marie-Julie ou Frederick.

Oui, le couple Bréville est propriétaire de ce musée qui est toujours privé. Un musée installé dans un bâtiment  historique du 18ème siècle, et hélas pratiquement encerclé de hauts immeubles dont la construction a eu des conséquences sur le musée …

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Et voilà le courrier du jour …

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Un musée cerné par les immeubles en face de la (moribonde) Fondation Malcolm de Chazal

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Sous le porche soit vous entrez au musée à gauche soit vous continuez tout droit vers un centre commercial !

 

 UNE RELÈVE DÉTERMINÉE ET COMPÉTENTE

 

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Marie-Julie Bréville
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Frédérick et Tristan Bréville

 Oui la relève est en marche, doucement mais sûrement. Et avec une détermination assurément comparable à celle de Tristan et Marie-Noëlle Bréville.

Et heureusement, car il serait totalement inconcevable que le Musée disparaisse un jour, non ?  

Un Musée qui est assurément l’expression vivante d’un citoyen mauricien bien décidé à continuer à dire haut et fort ce que trop de ses compatriotes pensent tout bas.

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Accueil des visiteurs
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Assurément une des expositions les plus marquantes du musée en 50 ans d’existence
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Photos collection Tristan Bréville

 

« MA LIBERTÉ D’EXPRESSION EST UNE PROFESSION DE FOI »

 Je suis fier d’être l’ami de Tristan Bréville, plus déterminé que jamais à parler et surtout à agir. Sans langue de bois et avec audace.

Alors je lui laisse le mot de conclusion.

« Si j’ai eu rarement la considération de ceux qui auraient pu m’aider à réaliser mes rêves ou projets, c’est parce que j’ai voulu, toujours et sans contraintes, faire de ma liberté d’expression une profession de foi.

Et ça, les gouvernants, ministres, députés, Premier Ministres et Présidents n’ont jamais pu accepter. Un journaliste donnant son opinion sur un fait-divers ne craindra rien pour son salaire en fin de mois. Mais, moi, en donnant la mienne sur ce même fait-divers, j’ai été, sans nul autre procès mis au rancart.

Je suis fier de ce courage civil de participer, par voie épistolaire ou verbale, à la construction d’une nation mauricienne. De chaque coup-bas subi par des autorités ou des soi-disant amis, j’en ai fait une pierre de construction.

Jusqu’aujourd’hui … où toute l’Ile Maurice réalise que j’ai construit des monuments artistiques et culturels de grande importance pour la mémoire et le futur de l’Ile Maurice. Mais les autorités restent silencieuses ou ont peur de moi ».

 

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Merci à l’auteur-compositeur-interprète mauricien Robert Duvergé pour cette photo !
Décembre 1998. Dans la neige alsacienne. Photo Marie-Noëlle Bréville

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Quand des visiteurs rencontrent le couple Bréville et le chanteur Robert Duvergé
 

TÉMOIGNAGE DE VACO BAISSAC

“MALGRÉ LES INDIFFÉRENCES, LES JALOUSIES, LA NÉGLIGENCE”

Cher Tristan,

 Bravo, 50 ans déjà … 50 ans qu’à la rue du Vieux Conseil tu préserves notre patrimoine, je sais que ça n’a pas été facile vu le manque de respect de nos dirigeants depuis toujours, pour tout ce qui n’est pas espèce sonnante et trébuchante.
 
Il est heureux qu’il y ait des gens avec une âme pour prendre en main la conservation de tout ce qui témoigne des moments de vérité qui, depuis que la photographie existe, a illustré notre parcours. A l’image des artistes que nous sommes, en vers et contre tous, nous restons des illustrateurs de notre temps.
 
Tristan, combien de fois j’ai fait escale dans cette boite à souvenirs qui est ton musée de la photographie?
 
Bravo tu as su le conserver malgré les indifférences, malgré les jalousies, malgré la négligence des gens gris qui nous entourent; sans se douter que si on est à la recherche d’une spontanéité, d’un moment de notre quotidien, c’est chez toi qu’il faut passer.
 
C’est très important un musée de la photographie. Penses!tu que si Marco Polo avait une caméra Venise ne l’aurait jamais traité de menteur !
 
Alors pour avoir si bien conservé ces petits moments de vérité, nous te disons merci – et nous te souhaitons de laisser grandes ouvertes les portes de ton musée car nous en avons besoin.
 
Amitiés
VACO BAISSAC, Peintre de l’Ile Maurice

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Le photographe photographié !

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NOUVEAU SITE DU MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE

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Présentation de photos de l’expo des 50 ans au journaliste mauricien Noël Koowaree
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Toujours le besoin de vérifier ses sources, de recouper ses informations …

 

TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER

A SUIVRE

ILE MAURICE/ MUSÉE DE LA PHOTO : (BRÈVE) REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE (2/3)

ILE MAURICE : KAYA … 17 ANS APRÈS, SES MOTS SONT TOUJOURS DES ARMES

MERCI au site d’informations  7 Lames la mer créé par mes amis réunionnais Nathalie Legros et Geoffroy Géraud Legros pour la publication, le 20 février 2016, de cet article sur le chanteur mauricien Kaya.
Ce site sans langue de bois, consacré aux “réalités émergentes de la Réunion, de l’Océan Indien et du Monde”, est partenaire de www.planetefrancophone.fr
 Le 21 février 1999 est un jour sombre dans l’histoire de l’île Maurice.
Au petit matin de ce « bloody Sunday », Kaya est retrouvé mort au fond de sa cellule, le crâne ouvert… 17 ans après, l’inventeur du seggae est devenu la figure emblématique d’un combat qui se poursuit pour plus de justice et de paix au sein de la société mauricienne.
Un documentaire de Michel Vuillermet, réalisé en 1992, retrace le parcours hors norme de Joseph Réginald Topize, alias Kaya.

« Ratsitatane avait les armes. Moi, j’ai des mots, j’ai la musique ». Celui qui parle ainsi est considéré comme l’inventeur du seggae. Le Mauricien Kaya (en hommage à l’album de Bob Marley), de son nom Joseph Réginald Topize, est mort à 39 ans, il y a 17 ans, dans les geôles mauriciennes, en 1999.

Au petit matin du dimanche 21 février, il est retrouvé au fond de sa cellule, baignant dans son sang, le crâne ouvert.

La tête contre les murs…

Quelques jours auparavant, il avait été arrêté pour avoir fumé de la marijuana sur scène, lors d’un concert organisé en faveur de la dépénalisation du cannabis.

Les circonstances de sa mort restent troubles : décès provoqué par une fracture du crâne selon les sources officielles qui affirment alors qu’il se serait blessé ainsi en se tapant la tête contre les murs parce qu’il était « en manque ».

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Photo : ilemauricekaya.free.fr

Une bande dessinée sanglante

Libération avait titré à l’époque : « Kaya mort, Maurice à vif ». Lors de ce terrible épisode, l’île Maurice connaît de violentes émeutes : pillages, incendies, routes coupées, au moins cinq morts…

Percy Yip Tong, ami et producteur de Kaya, déclara le jour de son enterrement : « C’est le bal des hypocrites, une bande dessinée sanglante ».

 

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Photo : ilemauricekaya.free.fr

Ce petit rasta à la voix et au toucher de guitare magiques…

Le Créole Kaya et son groupe « Racine Tatane » prônaient une société dé-communalisée et cristallisaient un nouvel élan pour une conscience nationale mauricienne.

Dans une île Maurice en proie aux tensions entre communautés, la popularité de Kaya et son engagement contre les inégalités sociales ont scellé son tragique destin.

Percy Yip Tong résume le talent de Kaya par ce souvenir, lors de la première rencontre : « Une pièce minuscule, dix rastas entassés, un son crade et des instruments pourris, mais quel rythme ! C’était nouveau, ça vous tapait dans les reins, et puis il y avait ce petit rasta à la voix et au toucher de guitare magiques… » (Source : jahmusic.net)

7 Lames la Mer

Un site dédié à Kaya : ilemauricekaya.free.fr