Pas de doute ! Si vous vous réveillez un matin de mauvaise humeur, avec des idées noires ou une absence d’entrain pour vous levez, voici LA solution ! En l’occurrence le nouvel album du Morand Cajun Band Coup de projecteur sur un nouvel album de MCB. Lequel célèbre avec un enthousiasme communicatif une musique cajun qui est, à vrai dire, bien plus qu’une musique. En somme une manière de chanter, de danser, de jouer, de vivre aussi. De continuer à s’exprimer en français.
17 titres entre reprises et créations à vous donner une pêche d’enfer, des fourmis dans les jambes : telle est l’efficace recette de cet opus reprenant nombre de standards de la musique cajun.
Uncle Bud; Chère ici; Jolie Blonde; Grand Texas ; La patate chaude; Les Maringoins; Allons à Lafayette ; Bosco Stomp; Valse du rêveur; Step is fast : la majorité des titres de l’album s’enracine dans la grande tradition du répertoire louisianais… et MCB y apporte évidemment sa touche personnelle, tout en respectant la tradition.
Un sacré défi relevé avec brio par Roger Morand qui cosigne d’ailleurs plusieurs autres titres traditionnels (Bonsoir Morand; Veut pu meuvoir; Oh Bye Neg) … tout en proposant aussi plusieurs créations de son crû : Non mais non c’est pas la… et Tu m’as quitté de la maison.
Cajun, blues, créole, zydeco, vieille musique acadienne … les membres du groupe sont passés maître dans l’art de jongler entre les diverses musiques de Louisiane, et cet opus confirme la complicité autant sur scène que dans la vie de Roger Morand et ses complices.
Autour de ce créateur, – une des figure majeures de la musique des bayous en France – le groupe réunit une belle brochette de virtuoses. Ensemble ils s’en sont donné à coeur joie pour “Marcher plancher” avec des accents francophones d’Amérique du Nord, loin de l’Acadie et du Québec.
Outre Roger Morand (mélodéon, chant, arrangements, composition), l’album réunit Patrick Plouchart (violon, chant), Guy Vasseur (percussions, chœurs) et Philippe Sauret (washboard, la fameuse planche à laver) pour quatre titres. Sans oublier Jean-Marie Ferrat (guitare, basse, chant) dont le “Humide Studio) (voir ICI ) a accueilli le groupe pour l’enregistrement !
https://www.youtube.com/watch?v=c7E5ijtFgOI
25 mai 2013, Festival American Journeys à Cambrai “Pine Groove Blues”
Hommage à Nathan Abshire et Clifton Chenier
Cet album est aussi un talentueux hommage de MCB à deux figures incontournables de l’Histoire de la musique cajun : l’accordéoniste Nathan Abshire (1913-1981) notamment connu surtout pour sa chanson Pine Groove Blues (4’39 de bonheur! ).
Interrogé par Philippe Krümm, rédacteur en chef de Trad Magazine, Roger Morand explique : “Ma référence absolue restera toujours Nathan Abshire qui n’est pas un virtuose mais il faisait de manière fantastique les bonnes notes au bon moment. Ce n’est pas une musique de premier de classe”.
Autre hommage, celui rendu à Clifton Chenier (1925-1987). En fait, le titre de l’album, “Marcher Plancher”, c’est un clin d’œil à ce pionnier de la renaissance d’une certaine Louisiane francophone, influencé à la fois par le blues et le jazz et inoubliable musicien de zydeco. L’impressionnante discographie de cet inventif pionnier en dit long sur le parcours de ce créateur cher à Roger Morand.
“La vie couleurs cajun” à la une de Trad Magazine
Avec Morand Cajun Band, c’est la lointaine Louisiane qui est célébrée dans ce qu’elle a d’authentique pour les amoureux d’une langue française bien mal en point car de plus en plus menacée.
Belle consécration pour Moran Cajun Band : un dossier de quatre pages intitulé “La vie couleurs cajun” vient de paraître dans le nouveau Trad Magazine (Le monde des musiques et danses traditionnelles) avec photo du groupe à la une !
Les cajuns ont eu beaucoup de mal à maintenir leur langue, leurs traditions, leur culture, leur identité. En témoigne notamment l’émouvante et réaliste chanson “200 lines: I must not speak French” de Hadley J Castille (1933-2012) … que j’ai eu la chance de rencontrer aux Déferlantes Francophones de Capbreton fondées par Maurice et Françoise Segall
Les écoliers surpris en train de parler en français devaient recopier 200 fois cette phrase et Hadley J. Castille a repris ce fait historique en créant un superbe et poignant hymne de révolte et d’affirmation identitaire.
Joyeux et talentueux acte de résistance face à la mondialisation linguistique et culturelle
Connue en France par Zachary Richard qui a su offrir au public un judicieux métissage d’airs traditionnels et de sons contemporains, la Louisiane francophone (sur)vit à l’heure de la mondialisation.
Loin de leurs origines acadiennes, les descendants des Acadiens déportés par le Grand Dérangement de 1755 n’ont pas envie de s’évanouir dans la société américaine et de tirer un irrémédiable trait sur leurs racines.
D’où l’importance d’un tel album réalisé en France par Roger Morand et ses compères, infatigables ambassadeurs de leur attachante Louisiane d’adoption. Raison de plus pour soutenir un tel album qui est bien plus qu’un CD francophone de plus mais … un acte militant.
“Marcher Plancher” ? Un joyeux et talentueux acte de résistance face à la mondialisation linguistique et culturelle et à son implacable nivellement artistique.
Ici pas de long discours en faveur de l’importance de soutenir la langue française mais un feu d’artifice de 17 titres festifs.
Bravo les gars, lâchez surtout pas la patate !
https://www.youtube.com/watch?v=FUFBwleVOC4&feature=youtu.be
Step It Fast, dernier titre du nouveau CD du Morand Cajun Band
Albert WEBER
Contact :
Facebook du Morand Cajun Band ICI
Concerts du Morand Cajun Band Agence Cap Enragé ICI
Album “Marcher Plancher” disponible chez
CD Mail (le disquaire de toutes les musiques)
albumtrad.com (Vente de musique traditionnelle et acoustique)
Site de Ric Vintage
A découvrir Trad Magazine (le monde des musiques et danses traditionnelles)
1803 : NAPOLÉON VEND LA LOUISIANE AUX ÉTATS-UNIS
Absente des ondes françaises, la musique cajun représente pourtant une incontournable partie du patrimoine musical francophone.
Une expression française qui a bien failli disparaître comme en témoigne le tragique destin des francophones de Louisiane. Une terre française vendue par la France aux États-Unis : de quoi permettre à l’Empereur Napoléon de financer en partie ses campagnes militaires !
A vrai dire, la vente de la Louisiane représente plus de 2 144 476 km2 de territoire acheté par les États-Unis soit plus de 15 millions de dollars ou 80 millions de francs au total. Ce qui équivalait selon Wikipédia à 390 milliards de dollars en 2003.
La vente de ce territoire représente 22,3 % de la superficie actuelle des États-Unis ! En effet, selon Wikipédia, la colonie française de Louisiane comprend beaucoup plus de territoires que l’État actuel de Louisiane.
Les territoires vendus incluent des parties situées à l’ouest du fleuve Mississippi dans l’Arkansas, le Missouri, l’Iowa, et le Minnesota actuels, des parties du Dakota du Nord, le Dakota du Sud, le Nebraska, des parties du Nouveau-Mexique, du nord du Texas, l’Oklahoma, le Kansas, des portions du Montana, du Wyoming, et la partie du Colorado située à l’est des montagnes Rocheuses, des portions au sud du Manitoba, au sud de la Saskatchewan et au sud de l’Alberta situées dans le bassin fluvial du fleuve Missouri, et la Louisiane actuelle de part et d’autre du Mississippi, incluant la ville de La Nouvelle-Orléans (Wikipédia)
Et que reste-il aujourd’hui de ce vaste empire français d’Amérique du Nord ? L’archipel de Saint-Pierre et Miquelon, terre française au large de Terre-Neuve…