Auteure, compositrice, interprète, réalisatrice, comédienne : Myreille Bédard évolue avec aisance dans plusieurs univers.

Et s’il est évidemment impossible d’enfermer cette créatrice dans un registre particulier, une évidence s’impose : à travers des expressions artistiques si variées et cependant  complémentaires, Myreille Bédard suit son bonhomme de chemin avec talent et détermination.

Ici nulle esbroufe ni initiative spectaculaire : cette créatrice trouve notamment sa voie/voix dans une “chanson française et francophone, aux couleurs du monde et toujours avec des couleurs jazzy” selon sa propre expression.

Rencontre avec une Québécoise dont la carrière, entre pays natal et France, se décline en une multitude d’escales. Un long chemin notamment ponctué par deux albums : deux repères parmi tant d’autres d’une passionnante aventure artistique et humaine sous l’égide de Néméa Productions.

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Mercredi 12 février 2014, Montréal, Accompagnée par Philipe Noireaut, Myreille Bédard à l’Upstairs Jazz à Montréal. Nouveau concert dans le même lieu mercredi 16 avril

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Chanteuse, réalisatrice, comédienne, auteure, compositrice … et même conférencière

Mettons d’abord les choses au clair : s’il est vrai que Myreille Bédard mène plusieurs vies professionnelles de front, bien malin qui pourrait affirmer qu’elle soit davantage “à l’aise” dans tel domaine plutôt que tel autre.

Chanteuse, réalisatrice, comédienne, auteure, compositrice, voire même conférencière (“Être en santé au travail, c’est payant!”) … Autant de registres dans lesquels s’affirme avec brio cette Québécoise. Car ici nous n’avons pas affaire à un acrobate jonglant d’une scène de concert vers un plateau de cinéma, d’un studio d’enregistrement avec une voix à l’accent espagnol (mais oui) à la réalisation d’un court-métrage sur les relations homme-femme.

Une promenade sur son site ne laisse aucun doute sur sa talentueuse polyvalence. Qu’elle soit comédienne pour le petit ou le grand écran, ambassadrice d’un jazz qui ne se limite pas à la langue française ou créatrice de chansons, Myreille Bédard s’engage à chaque fois au fond de chaque nouvelle trajectoire. Autant d’initiatives suivies de (très) près par Amalia Afonso Madeline (booking et relations de presse)  et Daniella Coletta (agente développement).

On l’aura compris, un tel parcours aussi riche peut s’affirmer déroutant pour qui aime enfermer la voix de cette artiste dans une seule voie. D’où l’importance d’une promenade en toute liberté, en prenant tout son temps pour découvrir les diverses facettes de ce destin mis en évidence avec force exemples et photos sur son site.  

Simon Proulx, Philippe Noireaut et Myreille Bédard
En studio avec Simon Proulx et Philippe Noireaut

De Diane Tell à Liane Foly via Judy Garland, Ariane Moffat et Michel Legrand

Avoir assisté à son concert du mercredi 12 février à l’Upstairs Jazz à Montréal est une expérience des plus intenses. Bien qu’étant plutôt novice en jazz, j’ai pu pleinement savourer les refrains offerts par une Myreille Bédard qui ne se contente surtout pas d’imiter celles et ceux dont elle reprend les œuvres.

Diane Tell, Liane Foly, Gershwin, Henri Salvador, Judy Garland, Ariane Moffat, Christine Tassan, Michel Legrand, Georges Benson, etc : très éclectique s’affirme le répertoire proposé ce soir-là par Myreille Bédard.

Salle comble, public conquis. Le contact est instantané entre l’auditoire et l’artiste. Myreille Bédard ne se contente pas de chanter. Elle vit, elle agit et réagit au gré des titres qui s’enchaînent. En reprenant “Cheek to cheek”, standard jazz d’Irving Berlin, complètement réarrangé par Philippe Noireaut dans un esprit “à la Broadway”, elle s’offre quelques pas de danse.

Certaines chansons, elle les revisite sans en dénaturer l’esprit. Un exemple parmi d’autres, “Savoir”, une chanson de Diane Tell : “Je la propose en fait dans une version plus latine. D’ailleurs Diane s’était procuré mon album et m’a écrit qu’elle adorait ma version. Récemment, je lui ai dit que j’aimerais qu’elle écrive une musique sur un de mes textes, et elle a répondu qu’elle était ouverte. Alors à suivre….”

Autre chanson, “This masquerade” de Léon Russell, popularisée par George Benson : “Je la chante dans une version ballade bluesy, ambiance fin de soirée dans un bar”. Quant à  “Girl from Ipanema”, la (très) célèbre bossa-nova brésilienne, Myreille Bédard en propose une “adaptation coquine et fantaisiste sous le titre “Le gars d’Ipanema”. 

FB MB A 3 Philippe Noireaut, Simon Proulx et Myreille Bédard
En studio avec Philippe Noireaut et Simon Proulx
Myreille Bédard et Philippe Noireaut
En studio avec Philippe Noireaut, pianiste, arrangeur et réalisateur

Un complice nommé Philippe Noireaut

Dans ce tour de chant en deux sets, elle est (très) efficacement secondée par Philippe Noireaut, pianiste d’origine française installé depuis plusieurs décennies au Québec. Au début de sa carrière, en France, ce musicien hors-pair a travaillé entre autres avec Claude Nougaro, Serge Reggiani et François Béranger pour ne citer qu’eux.

Notre première rencontre a eu lieu en septembre 2011 dans les coulisses du festival “Limoilou m’enchante” fondé par Pierre Jobin à Limoilou. C’était juste avant qu’il ne rentre sur scène avec Jessica Vigneault et Annie Poulin pour un superbe spectacle-hommage à Sylvain Lelièvre.

Pianiste mais aussi auteur, compositeur, interprète et arrangeur : c’est dire si Philippe Noireaut bénéficie d’une sacrée expérience des plus polyvalentes.

Sa complicité avec Myreille Bédard s’affirme entre chanson, jazz, rythmes latins et refrains ensoleillés : d’où un concert synonyme de tant d’applaudissements au cœur de l’hiver québécois, mercredi 12 février 2014.

La chanteuse y a d’ailleurs glissé plusieurs de ses créations, comme “Berceuse pour un ange blessé” dont elle signe le texte et la musique de Myreille sur des arrangements de Philippe Noireaut. “Elle se trouve sur mon album “Comme le vent” : un mélange d’influences du Cap-Vert et de tango”.

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En studio de gauche à droite Christian Pamerleau (batteur), Philippe Noireaut (piano, direction artistique), Myreille Bédard, Jean Pellerin (contrebasse) et Simon Proulx (guitare)

“Il fait dimanche” : ma chanson porte-bonheur reprise sur l’album Putumayo Québec” 

Cette complicité, elle s’enracine aussi  avec force dans les deux albums dont Philippe Noireaut a assuré direction artistique et réalisation : “Eclats de vie” en 2007 et “Comme le vent en 2010″.

Sur la compilation “Putumayo Québec” du label new-yorkais Putumayo World Music sorti en 2008 figure un des titres du premier album : “Il fait dimanche”.

“C’est Henri Salvador qui l’a créée, on la trouve également sur « Éclats de vie ». Je l’appelle ma chanson porte-bonheur car avec cette reprise sur l’album Putumayo Québec elle s’est promenée dans le monde entier !”

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Enregistrement du CD “Comme le vent” : Myreille Bédard et le trompettiste Charles Imbeau

Tout cela fait partie de ma vie, de ma culture car je suis Nord-Américaine”

 Inclassable dans ses registres artistiques, Myreille Bédard l’est aussi quand on lui demande de définir son répertoire.

Et nous voilà embarqués sur une planète française et francophone, mais aussi américaine, entre “standards de jazz et du music-hall, chansons, extraits de comédies musicales américaines… Tout cela fait partie de ma vie, de ma culture car je suis Nord-Américaine !”

Une affirmation qui en dit long sur les influences qui ont nourri l’évolution de celle qui aura été, à ses débuts, chanteuse de La Bande Magnétik, célèbre groupe vocal a capella québécois.

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“Éclats de vie” : 13 titres et une chanson cachée !
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Complices sur scène et en studio

 

“La scène : un espace qui me permet de communiquer directement avec le public, le sentir et interagir avec lui”

Et qui prend la peine d’écouter intégralement son premier opus y découvrira, en chanson cachée, une « ode à la jouissance « : un refrain qui n’aurait assurément pas déplu à Colette Renard… Hé oui, elle est également comme ça, Myreille Bédard : elle aime surgir avec talent là où on ne l’attend pas vraiment!

” Là où j’ai le plus de plaisir et où j’ai le sentiment que je peux mettre en valeur mon expérience d’auteure, comédienne et chanteuse est définitivement la scène. Un espace qui me permet de communiquer directement avec le public, le sentir et interagir avec lui. Ce que j’adore. Les faire voyager avec mes chansons le temps d’un concert »

Cette envie de « faire voyager » s’enracine aussi dans divers séjours en France, où elle a eu l’occasion de s’épanouir sur scène. De quoi donner évidemment envie d’y revenir !

“Après mon passage au Sentier des Halles à Paris l’an dernier et l’accueil très chaleureux que j’y ai reçu, nous projetons de retourner faire quelques concerts en France à l’automne 2014 ou au printemps 2015.

J’ai senti qu’il y avait un intérêt pour la chanson francophone jazzée d’ici. Ma spontanéité et mon humour semblent avoir été également très appréciés”.

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“Mon long séjour à Paris m’a inspiré l’écriture de chansons pour un prochain album”

Enracinée dans son Québec natal, Myreille Bédard se sent également très à l’aise en France. Et les projets ne manquent pas en la matière :

“Mon long séjour à Paris m’a inspiré l’écriture de chansons pour un prochain album dans lequel je désire transmettre en paroles et musiques mes impressions sur la Ville Lumière en racontant l’histoire de personnages réels ou inventés.

J’ai l’intention de collaborer avec divers compositeurs du Québec mais aussi de la France, dont le pianiste avec qui j’ai donné mes concerts à Paris, Elie Maalouf. Et possiblement, Diane Tell… “.

En attendant ce nouvel opus, n’hésitez pas à retrouver sur album, sur scène et sur vidéo cette artiste qui a plusieurs cordes à son arc. Et à vrai dire plusieurs arcs qu’elle manie avec dextérité. En visant droit au but tout simplement.

 


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Montréal novembre 2013. En compagnie du chanteur québécois Stéphane Côté à l’issue de son concert dans le cadre de Coup de Cœur Francophone

Texte Albert Weber

Photos Albert Weber et Productions Néméa

Site de Myreille Bédard

Démarche artistique et extraits concerts à Paris avec le pianiste Elie Maalouf – Sentier des Halles, Paris mars 2013

Extraits de concerts à Montréal en duo avec pianiste Philippe Noireaut et en formation plus grande

“Des enfants de trop” : un court-métrage écrit et réalisé par Myreille Bédard sur les relations homme-femme

Myreille Bédard conférencière

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Comme le vent »: le 2ème album sorti en 2010