“Après mes trois premiers mois de présence en terre africaine à Cape Town et avec mon complice, Marc Friederich, ancien restaurateur, établi en Afrique du Sud depuis une vingtaine d’années, nous avons décidé de mettre en projet la création d’une association d’Alsaciens, ici, sur ses terres”.
Oui, une nouvelle association va renforcer sous peu les effectifs de l’Union internationale des Alsaciens présidée par Gérard Staedel.
Et cette bonne nouvelle, elle est signée René Vogel, ancien président-fondateur des association des Alsaciens d’Autriche et du Québec, qui précise :
“Aussi , il nous paraissait important de donner le coup d’envoi de ce projet en organisant un 1er évènement ! Un Stammtisch, par exemple, avec des alsaciens résidents à Cape Town ainsi que des personnes ayant un intérêt ou présentant de la curiosité pour notre belle région alsacienne. Bien du monde sera présent à cette grande première : diplomates, chefs d’entreprises, une sénatrice, des amis,… Soit une cinquantaine de personnes ! Elles auront l’occasion de déguster nos spécialités alsaciennes (plats et vins) ainsi que de rencontrer les œuvres et la vie de Tomi Ungerer”.
En attendant cet événement alsacien en Afrique du Sud le 8 novembre, retour sur ces derniers mois d’Autriche en Afrique du Sud via les Etats-Unis avec René Vogel, photographié en ouverture de cet article devant la plus ancienne maison alsacienne de Castroville, la maison Steinbach.
“Me voilà, après trois belles années passées en Autriche et en particulier à Vienne, embarqué avec la famille, dans une nouvelle aventure à Cape Town en Afrique du Sud.
Le compte à rebours avait commencé, après le passage de témoin à la nouvelle présidente et son équipe lors de l’assemblée générale “Des Amis de l’Alsace en Autriche”.
Partir ne fut pas aisé et nous n’avons pas résisté à l’idée de fêter ce départ depuis Truchtersheim, mon village natal et familial et depuis Vienne, à l’occasion du Fan Day avec des partenaires exceptionnels au sein de l’association alsacienne, nos amis et collègues de mon épouse.
Après le passage d’Albert Weber me transmettant une précieuse documentation sur Castroville, on a organisé une soirée de départ à Truchtersheim, le 31 mai.
Ça s’est passé dans le salon VIP du club de Handball, en la présence de la famille, les amis notamment de l’AVTP, de Robert Walter, d’Isabelle Grussenmeyer, du maire du village, Justin Vogel et bien d’autres personnes.
Une semaine plus tard, Fan Day et Fête de départ à Vienne en la présence de Jeannot et Charlotte Vix, de l’Ambassadrice des USA, du Directeur de l’Institut Français, Philippe Sutter, des amis de Vienne, de la présidente ainsi que les membres des “Amis de l’Alsace en Autriche”. Un très bel après-midi au “Heuriger Wagner” particulièrement animé et dansant.
Amicale ambiance au “Heuriger Wagner
Mon épouse, Allison, étant américaine, nous allons profiter des congés d’été, pour rencontrer non seulement sa famille à Atlanta, mais aussi – pour des raisons évidentes et pour certaines sur invitation – des lieux et des personnages marqués par leur lien avec l’Alsace.
Partis de Vienne, le 21 juin, nous avons atterri à Washington DC et sans attendre avons rejoint l’association des Alsaciens de Washington.
D’où chaleureuses retrouvailles avec mon compère Alain Boy ainsi que Caroline Whitman, la présidente, ainsi que les membres de l’association pour célébrer le Fan Day. Journée chaude mais agréable et sympathique marquée par la présence de la Consule Générale de France, Caroline Monvoisin.
Après une semaine de formation sur “la conduite défensive” formation indispensable pour tous les diplomates et conjoints lors d’un changement affectation, nous faisons escale à Atlanta pour rejoindre Houston au Texas.
Après une visite sur invitation des centres opérationnels de la NASA, nous avons été accueillis par Virginie Striebel, présidente des alsaciens de Houston au Consulat Français et reçu par Valérie Baraban et son équipe.
Cette rencontre nous a permis d’entreprendre une meilleure compréhension et collaboration entre l’association alsacienne de Houston avec le Consulat de France. Et également de prendre en compte la présence de Castroville en tant que promoteur de la culture alsacienne et Française.
Trois heures de route, et nous débarquons à Castroville, nous sommes hébergés à l’Hôtel Hillside, (anciennement hôtel d’Alsace). En soirée nous rejoignons la troupe de danse alsacienne chez Phil qui ont organisé une fête pour notre arrivée.
Une soirée mémorable où l’Alsace était présente à tout moment sauf peut-être pour les hamburgers.
Nous y avons fait connaissance des acteurs majeurs, dont le maire, de la préservation de l’Identité culturelle de cette ville alsacienne de Castroville.
Le lendemain, 4 juillet, Fête Nationale Américaine, l’association des danseurs folklorique ont défilé en costume alsacien lors de la parade.
Installé sur la plateforme d’un véhicule sur lequel nous avons été conviés, nous avons pu mesurer la popularité de l’Alsace auprès de la population. Un moment inoubliable où j’ai pu bavarder en alsacien avec les plus anciens.
Que de découvertes ! La visite du musée historique, de la première église, des maisons d’époque, la maison Steinbach (photo en ouverture d’article) ainsi que l’ancien couvent.
Des journées assurément inoubliables tant cette ferveur, cet engouement à préserver l’identité alsacienne à Castroville, m’a encore davantage rendu “missionnaire” pour la promotion de notre si belle région.
Peut-être pourrions, sous l’égide de l’Union Internationale des Alsaciens, organiser un voyage à Castroville ? Par exemple à l’occasion du Festival Alsacien fin avril ?
Castroville fut aussi la destination de deux arrières-grandes tantes, Barbara (sœur Héléna) et Salomé Kaiser (Sœur Mary – Sœur Eugénia). Barbara et Salmée étaient les sœurs de Rosalie, mon arrière-grand-mère.
A 13 ans et 15 ans elles ont quitté Truchtersheim et leur ferme familiale pour rejoindre le Texas, en 1883. Debut d’une nouvelle vie : elles sont recrutées comme novice puis religieuse au couvent de Castroville pour devenir enseignante.
Barbara est décédée 8 ans plus tard de “Heimweh”». Quant à Salomé, elle est morte à 95 ans en tant que Mère supérieure du couvent de la Providence de San Antonio.
Salomé Kaiser devenue Soeur Eugénia
Nos avons suivi leurs traces de Castroville jusqu’à San Antonio où elles sont enterrées.
Des textes, des témoignages ont été recueillis abondant au projet d’écriture d’un livre sur leur histoire et du contexte l’immigration alsacienne aux USA à la fin du 19eme siècle.
Après ces journées émouvantes au Texas, nous avons rejoint la famille de mon épouse à Atlanta, mi-juillet.
Et là, comme à chacune de notre visite familiale, nous avons rendu visite à Clara, 99 ans, alsacienne d’origine, “une malgré elle” qui a rejoint Atlanta avec son mari restaurateur après la deuxième guerre mondiale.
Elle est toute seule dans une petite résidence familiale et nous attend à chacun de notre passage ainsi que celui de Valérie Granzov, présidente de l’association alsacienne de l’Etat de Géorgie. Et, bien sûr, nous bavardons en alsacien pendant des heures. C’est un de ses moments de bonheur. Elle me dit souvent “gall, dù gesch nem vort “, ” Du bleibst bei mir”.
Mais bon, il fallait partir, le départ pour Cape Town approchant !
Arrivée à Cape Town après de longues heures de voyage, nous nous installons dans cette belle résidence, (statut de mon épouse oblige) avec un environnement exceptionnel.
Et, bien entendu, rencontre avec Marc Friedrich, résidant en Afrique du Sud depuis de nombreuses années. Cet Alsacien a préparé le terrain pour le projet de création d’une association alsacienne à Cape Town. Nos retrouvailles s’annoncent prometteuse en vue de belles perspectives.
Bon maintenant, on ne bouge plus !
Ah oui, dernière chose ! Là je viens de rencontrer le 1er ministre de la Région de Western Cape. Il aurait des ancêtres alsaciens. Et aussi la Consule Générale de France. Elle m’affirme qu’il y aurait un vigneron alsacien installé à Cap Town.
Sacrés Alsaciens, ils sont décidément partout !
Texte et photos René Vogel