A travers divers articles de www.planetefrancophone.fr, nous avons découvert la vitalité et la diversité de la chanson franco-ontarienne. Cette réalité artistique si peu connue au Québec et en Acadie est devenue une raison de vivre de Pierrette et Guy Madore.
Rencontre avec un incroyable couple qui voue un amour sans faille aux talents francophones de sa province, au point d’en être devenu de (très) fervents archivistes !
Pierrette et Guy Madore : une indéfectible passion pour la chanson franco-ontarienne
Le hasard fait (parfois) bien les choses ! Avoir eux pour voisins Pierrette et Guy Madore durant la 40ème Nuit sur l’Etang, samedi 23 mars à Sudbury, ça aura été une vraie chance ! Une de ces rencontres auxquelles on ne s’attend pas du tout, car il faut bien reconnaître que cet attachant couple sort vraiment de l’ordinaire !
Nombre d’articles ont été consacrés à Pierrette et Guy Madore, infatigables AMOUREUX de la chanson franco-ontarienne
Un fonds documentaire unique dans l’Histoire de la chanson franco-ontarienne
CHANSON FRANCO-ONTARIENNE : voilà le mot magique par excellence qui ensoleille depuis plusieurs décennies ces deux habitants de Verner, Ontario.
Rien ne semble leur avoir échappé de toutes ces années vécues au rythme des concerts et festivals, des rencontres avec les artistes et groupes … sans parler, bien sûr, des incalculables heures passées à mettre de l’ordre dans de volumineuses archives !
Car figurez-vous que le couple a réuni une quantité incroyable et incalculable de documents : photos, dossiers de presse, programmes, articles de presse, affiches, etc . “Des mordus de festivals francophones et de la Nuit sur l’Etang” : c’est ainsi qu’ils sont présentés dans Le Voyageur (20 mars 2013).
Et le journal francophone publié à Sudurby d’expliquer : “Pour Guy et Pierrette Madore, qui documentent les festivals depuis les 20 dernières années dans plus de 150 cartables, la Nuit sur l’Etang est synonyme de nombreux souvenirs”.
Le journaliste Patrick Breton donne la parole à Mme Madore en ces termes : ‘Ma première Nuit était en 1974 ou 1975. Il y avait deux autobus remplis d’étudiants de Franco-Cité de Sturgeons Falls qui avaient fait le trajet pour venir voir la Nuit.
C’était notre grande sortie, car on allait écouter la musique en français, voir un spectacle en français. On tenait à y aller, même si on devait dormir sur le plancher. On traînait notre sac de couchage et nos oreillers”.
Robert Paquette, un des pionniers : son premier album aura été un déclic pour Pierrette Madore qui s’est mise à collectionner tout ce qui a trait à la chanson franco-ontarienne! !
Debout au premier rang, Guy Madore suit du regard les artistes sur scène pendant que sa femme prend des photos
“Je cherchais mon identité, ayant été élevé en anglais”
Autres souvenirs, ceux de son mari Guy également retranscris dans Le Voyageur. Lui qui n’a mis les pieds à la Nuit sur l’Etang “seulement 20 ans” après sa femme raconte : “Je cherchais mon identité, ayant été élevé en anglais. Je suis venu pour voir comment fonctionnait l’organisation d’un tel spectacle.
Moi et Pierrette étions à Ottawa et on a appris qu’il y avait des autobus qui partaient d’Ottawa pour se rendre à La Nuit. On s’est organisé pour s’y rendre et on a continué à y aller, prendre des photos et garder des souvenirs”.
Pas étonnant donc que tous deux aient participé au Gala des prix Trille Or à Ottawa avant de se placer au premier rang – juste à côté de moi- dans l’Auditorium Fraser, pour la 40ème Nuit sur l’Etang.
A chacun son rythme et son histoire ! Mme Madore était présente dès les premières Nuits sur l’Etang alors son mari n’y prend part que depuis la 15ème Nuit. Leur attachement incroyable à la chanson s’exprime depuis tant d’années par une surprenante collection de l’histoire de la chanson franco-ontarienne sans doute unique dans toute la province !
Au premier rang durant la 40ème Nuit sur l’Etang, Auditorium Fraser, Université Laurentienne
“De véritables habitués, il leur arrive encore d’aider les journalistes”
Cette démarche de très longue haleine leur a souvent valu les honneurs de la presse, comme en témoignaient entre autres les deux articles mis en valeur dans le cadre d’une passionnante exposition sur l’Histoire de la Nuit sur l’Etang.
D’où le constat aux allures d’hommage du journaliste Patrick Breton : “Bien qu’au début ils étaient de simples festivaliers, ils se sont vite engagés comme bénévoles, ce qui leur permettait de côtoyer les artistes. De véritables habitués, il leur arrive encore d’aider les journalistes. “Ils nous posent des questions sur les artistes ou comment les rencontrer. Comme on les connaît tous, on les aide comme on peut” conclut Guy Madore.
Fierté franco-ontarienne : Guy Madore, poing Levé durant les dernières chansons du concert de quatre heures de la 40ème Nuit sur l’Etang
“Les artistes franco-ontariens, c’est comme notre famille”
Et à l’issue de cette mémorable soirée du samedi 23 mars, leurs impressions étaient teintées d’émotion et de réalisme aussi.
Pour eux, la 40ème Nuit sur l’Etang aura été “un agréable retour dans le passé et en même temps on a apprécié les nouveaux talents. Heureusement qu’on a la chanson, elle nous a permis de garder notre vraie identité … nous sommes des francophones hors Québec. On commence enfin à nous reconnaître à cause du drapeau franco-ontarien !
Et Pierrette Madore de préciser : “Depuis que je suis toute petite j’ai toujours aimé la chanson. Et quand Robert Paquette a lancé son premier album en 1974, j’ai commencé à collectionner les articles. Aujourd’hui j’ai 160 cartables de trois pouces de haut et je garde tout précieusement : photos de spectacles, dossiers de presse, journaux, etc”.
Pour Pierrette et Guy Madore, “la Nuit de l’Etang a été une grande fête de famille. Les artistes franco-ontariens, c’est comme notre famille. On aime les voir et les revoir, les encourager, faire la fête avec eux”.
Evidemment, avec des militants aussi enthousiastes de la chanson francophone en Ontario, les historiens auront un jour de quoi lire … en plongeant dans la formidable collection de ce couple ! Une Histoire – avec un H majuscule – qui continue plus que jamais à s’écrire au jour le jour, à avancer au gré de nouvelles initiatives suivies de (très près par Pierrette et Guy.
D’ailleurs leur page Facebook est largement enracinée dans cet amour sans bornes pour la chanson franco-ontarienne. Un p’tit mot de votre part leur fera sans doute plaisir !
Guy Madore ne se contente pas de compléter, avec sa femme Pierrette, leurs fabuleuses archives. Le voici, à gauche, participant à un atelier de création artistique dimanche 24 mars, durant le Brunch des “Fruits de la Nuits”, au lendemain de la 40ème Nuit sur l’Etang