EN SOUVENIR DE PATRICK BOEZ

Mon cher Patrick,

Tu sais, c’est la dernière fois que je t’écris. Point final de près d’un quart de siècle d’échanges de courriels, lettres, cartes postales De conversations téléphoniques en direct de Saint-Pierre ou d’une de tes escales en métropole, dans ta famille dans le Nord ou chez ta sœur en région parisienne.

Désolé de n’avoir pas réagi plus tôt, je n’en avais pas envie. Fallait d’abord encaisser le choc de ta disparition, accepter ou tenter d’accepter l’inacceptable.

 

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Ci-dessus et ci-dessous : photos collections Patrick Boez

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Je sais bien qu’on est dans une époque où tout va vite, trop vite même. “L’actualité n’attend pas”, comme je l’ai souvent lancé à mes collègues des Dernières Nouvelles d’Alsace.

Donc, pour être dans les clous, il aurait fallu que je m’exprime sans tarder. A chaud, à temps, dans l’urgence quoi, à l’instar des centaines de réactions que j’ai pris le temps de découvrir sur internet, notamment sur Facebook. Messages, commentaires, photos, smileys tristes … démultipliés à l’extrême, partagés et encore et encore.

Tu vois, je n’avais absolument pas le cœur à “témoigner”, tu me comprends j’espère. Ne m’en veux pas, je n’ai pas envie d’évoquer ta mémoire à la télé, au journal de Saint-Pierre et Miquelon la 1ère. 

J’ai décliné l’invitation d’un de tes amis, le journaliste Aldric Lahiton qui m’a écrit : “Notre communauté a perdu l’un de ses amoureux de la chanson française, et personnellement, un collègue en or. Nous allons produire un sujet hommage dans notre édition du JT de ce soir, et nous souhaitons recueillir des témoignages de ses proches dans l’archipel et en dehors… Je me tourne naturellement vers vous, savoir si vous seriez d’accord pour participer à un entretien sur Zoom”.

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Au lendemain de ton suicide, le journal de 20 h a été présenté par Claudio Arthur.

Lui aussi, on le sentait ému. Il a parlé de toi comme tu le méritais, et le reportage était à la hauteur de ce que tu as vécu et mené à bien depuis plus de 30 ans sur l’archipel. S’y sont ajoutés les témoignages de Michel Le Carduner et Roselle Billy, émus tous les deux.

Autant de précieuses minutes d’un journal télévisé enraciné dans tes passions : curling, sports de glace, faune et flore, photo, et bien sûr la chanson. “Érudition, humour, impertinence” comme ça a été dit dans le reportage qui a bien mis en valeur ton engagement en faveur de la chanson française et francophone.

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Écho des Caps, 1993. La 1ère équipe de curling de l’archipel. Claude Siegfriedt a créé le club et Patrick Boez était parmi ceux qui l’ont aidé. Collection Anne-Marie Siegfriedt.

 

Cet inoubliable journal télé m’a donné envie de revoir, encore une fois, la vidéo d’une émission radio. Celle où tu as parlé en direct au micro de ta station, lundi 11 janvier 2016. Tu y avais été l’invité de  10h30 de “Brume de Capelans”.  A un moment tu y lances un souhait : gagner au loto et ainsi pouvoir organiser un “Festival Jambon Beurre” avec les artistes et groupes de ton choix…

Cette émission , elle a été diffusée pour les dix ans de ton cher “Jambon Beurre” totalement dédié à cette chanson qui nous fait vibrer. Celle qui a des tripes, du cœur, du bon sens. Et beaucoup d’humour aussi comme en témoignent tant de fous-rires partagés à l’antenne avec Roselle Billy, Myriam  Lelorieux et Hélène Pannier.

Au fil des saisons, elles ont co-animé ce programme avec toi. D’où cette photo prise le 16 janvier 2016. Elle a été publiée dans le 1er numéro du trimestriel Hexagone avec la légende suivante : “Pour les 10 ans de “Jambon Beurre”, Patrick Boez est entouré des trois co-animatrices successives de l’émission. Au centre Roselle Billy  de la 1ère émission le 19 janvier 2006 à février 2007; à droite Myriam Lelorieux de février 2007 à juin 2010; à gauche Hélène Pannier depuis septembre 2010″.

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Oui Patrick tu te rends compte ! Près de 600  “Jambon-Beurre” toujours disponibles sur ce site.

Tout y est depuis 2005 et jusqu’à la dernière émission, celle diffusée le 30 janvier 2021   avec comme “album de la semaine”  Léonor Bolcatto et ses “Allumeuses d’étoile”. Et ton ultime “Jambon Beurre” s’est terminé par une série de chansons célébrant  toutes un mot : Merci.  Il y a eu Coko, Céline Brémond, le groupe Fenouil et les fines herbes, Marc Vincent,  Lareplik et enfin une dernière chanson : Bill Deraime pour un titre qui prend aujourd’hui une résonance toute particulière évidemment : “Merci pour tout”.

HEXAGONE N°1 - 4 AUTOMNE 2016 - FORMAT WEBJe me souviens combien tu avais été surpris que le  premier numéro de Hexagone, le trimestriel te consacrent autant de place pour les 10 ans de “Jambon Beurre” : un entretien de 7 pages signé Michel Gallas avec des photos de David Desremeaux.

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 “Un entretien alerte avec le sympathique Patrick Boez, animateur de l’émission « Jambon-Beurre », sur Radio Saint-Pierre-et-Miquelon, entretien qu’on espère être le premier d’une série consacrée à ces émissions chanson, plus nombreuses qu’on le pense, que les publications de naguère comme les blogs d’aujourd’hui ont toujours superbement ignorées” avait écrit Floréal Melgar sur le site Crapauds et rossignols

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Heureux d’avoir retrouvé Raoul de Godewarsvelde durant la visite des archives Dimey durant le festival de Nogent.

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Tu te souviens de notre première rencontre ?

C’était en juillet 1997, au Centre culturel et sportif de Saint-Pierre.

J’y suis pour l’inauguration des Franco-Marines, formidable festival monté par Henri et Marie-Andrée Lafitte. Un des nombreux festivals vécus ensemble sur l’archipel.

Cette année-là, ce n’est pas mon premier séjour sur l’archipel. Mais j’y suis revenu avec le soutien de l’Agence régionale du Tourisme alors dirigé par Jean-Hugues Detcheverry. Avec en vue en vue d’un article pour  “Chorus les Cahiers de la Chanson”, le trimestriel de Fred et Mauricette Hidalgo.

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Septembre 1997, Chorus 21 avec des dossiers sur Robert Charlebois, Serge Reggiani, Jacques Canetti, Colette Magtny, Yves Duteil, … et 3 pages sur les Franco-Marines.

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Les discours sont terminés, et voilà qu’un gars souriant et frisé s’approche de moi, me dit qu’il est un des abonnés de Chorus sur l’archipel et on se met à discuter.

Et c’est parti pour près d’un quart de siècle de complicité sans orages. Je me souviens combien tu as été surpris par la rapidité de publication du dossier de trois pages dans le numéro d’automne de Chorus : “Franco-Marines, 1ère Un festival brise-glace”. Le titre avait d’ailleurs fait grincer quelques dents à Saint-Pierre et à Miquelon, il faisait allusion au groupe Brise Glace Orchestra …

Depuis juillet 1997, on en fait des milliers de kilomètres pour nous retrouver au gré des événements : Saint-Pierre, et évidemment aussi Miquelon; Paris; Montréal; Nogent en Haute-Marne; Strasbourg aussi …

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Avec Patrick Ochs
Patrick Boez
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19 février 2009, au micro de Jambon Beurre avec Patrick Boez et Myriam Lelorieux

Henri Lafitte aura été un des premiers à réagir à ton décès, Patrick.

“Je suis là, soudain, devant mon clavier et je pense à la tristesse qui étreint d’ores et déjà tous ceux qui ont pu mesurer tout ce qu’il apportait à l’archipel, par sa gentillesse, son implication dans ce qui permet de nous dépasser, par la beauté de la musique, d’un oiseau passereau, d’un paysage de plénitude, tant il aimait à la partager” confie l’auteur-compositeur-interprète de l’archipel sur son blog mathurin.com  sous le titre “Hommage à toi, Patrick Boez”.

Ton suicide survenu quelques jours après ses 60 ans, nous a ébranlés …. Henri et moi avons aussitôt pensé à un autre compagnon de route, le musicien Jean-Guy Pannier . Lui aussi, avait décidé de s’en aller, à 54 ans en avril 2005.

Tu sais Patrick, un autre ami de l’archipel m’a dit de toi : “Il ne doit pas avoir un Miquelonnais ou Saint-Pierrais qui ne connaissait pas le météorologue, le président de la ligue des sports de glace, le président du curling club, le photographe hors pair et…. l’animateur de l’émission “Jambon beurre”. La population, dans son ensemble a été choquée d’apprendre sa disparition, dans des conditions qui nous laissent sans voix. J’avais de temps à autre l’occasion de le consulter pour lui demander une information sur un oiseau photographié, il répondait toujours rapidement passionné qu’il était par tout ce qui touchait à l’ornithologie”.

 

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 Et puis, dans le flot de souvenirs dont je n’évoque que quelques facettes ici, il y a évidemment ton séjour en Alsace, avec Sophie. Avec notamment ce fraternel repas organisé dans un resto alsacien, “Aux Armes de Strasbourg”, Place Gutenberg, à deux pas de la cathédrale.

Quelles belles retrouvailles avec Guy Zwinger, animateur de “Je viens vous voir” sur RNC Nancy, et l’auteur-compositeur-interprète et Jean-Luc Kockler, tous deux venus spécialement de Lorraine  pour cette rencontre à laquelle participa aussi Isabelle Sire (chargée de diffusion/ production, Rose Macadam).

 Et puis il y a eu la Choucrouterie ! Depuis le temps que je t’en avais parlé ! On y a diné, puis on a passé une soirée inoubliable avec la revue satirique de Roger Siffer et ses complices.

On était en premier rang tous les trois, toi, Sophie et moi. Et le comédien-humoriste Guy Riss a vite remarqué que Sophie n’en pouvait plus de rire quand elle le regardait en train de parodier le maire de Colmar dans son personnage de “Chilibébert” . Durant le spectacle, Guy s’est adressé à Sophie en lui demandait si elle tenait le coup et, évidemment, elle riait encore plus, et toi aussi.

Quelques mois plus tard, en parlant de vous deux à Guy, il m’a dédicacé un mot en alsacien que je vous ai envoyé. On s’était évidemment promis tous les trois de retourner à la Chouc à votre prochain passage à Strasbourg. D’ailleurs à chaque fois que je postais sur Facebook une info sur la Chouc tu y réagissais, et Sophie aussi.

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Dédicace de Guy Riss pour Patrick et Sophie

 

Strasbourg aura été une étape inoubliable pour toi. Pas seulement pour la Choucrouterie mais aussi la soirée des attentats de Strasbourg, le 11 décembre 2018.

Ce jour-là, en fin d’après-midi, je suis d’abord allé à la Brasserie Saint-Michel, pour une rencontre poésie animée par Sido Gal. Puis nous nous sommes retrouvés au 1er étage de la Brasserie Kohler Rhem (à présent hélas fermée définitivement), au cœur de la ville, à la place Kleber et son sapin. On dinait tranquillement, et tout à coup l’ambiance a changé. Sophie voulait sortir fumer une cigarette, mais le serveur lui a refusé d’aller prendre l’air.

Et on s’est retrouvé tous les trois, à attendre la fin de la soirée, suspendus aux sites d’infos de nos portables, avant de pouvoir quitter les lieux, via un circuit indiqué par les forces de l’ordre.

Le lendemain, c’en était fini du Marché de Noël que vous vouliez tant prendre le temps de découvrir … 

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Bien sûr quand je pense à toi et à l’archipel surgissent également tant de souvenirs avec nos amis d’Alcaz, Jean-Yves et Viviane Cayol. On en a vécu des choses ensemble à Saint-Pierre, et aussi à Miquelon.

Tu te souviens de ta surprise faite à Jean-Yves lors d’un diner chez toi ?

Dans ton incroyable collection d’enregistrements se trouvait un des premiers 45 Tours de Jean-Yves. Je crois bien celui de “Neige neige tombe” sorti en 1973,  avec sur la pochette la tête d’un jeune chanteur chevelu aux allures de Francis Lalanne débutant. Tu me montres le disque en précisant à voix basse :  “On va le mettre sans rien dire, et on va regarder la réaction de Jean-Yves” … Stupéfaction totale évidemment de l’intéressé et toi .. un large sourire, heureux comme si tu lui avais joué une bonne farce. “Ça alors, c’est pas possible ! Je retrouve un de mes premiers 45 Tours à Saint-Pierre et Miquelon ! J’y crois pas ! Moi même je n’ai plus ce disque” nous avait confié  Jean-Yves.

Avec Jean-Yves et Viviane, nous avons aussi été à Miquelon pour un concert prévu chez Péco je crois bien. Là aussi tu étais heureux de nous emmener dans la nature, de nous expliquer la faune, de prendre des photos, de nous parler faune et flore aussi.

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Miquelon. le verre de l’amitié
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Quelques achats avant de revenir à Saint-Pierre

 Tu sais, j’ai aussi décliné la proposition de Michel Kemper. Pas envie de réagir par écrit en écrivant un texte sur toi. J’ai préféré lui parler de toi avec émotion au téléphone et lui envoyer quelques photos.

Il en a publié deux dont l’une prise devant un des panneaux de Miquelon avec nos amis Viviane Cayol et Jean-Yves Liévaux. Michel Kemper t’a rendu hommage, dans  un beau texte sobrement intitulé Patrick Boez : 1961-2021.

Et d’y préciser notamment ; “Recevoir un paquet orné de timbres de la Poste miquelonaise avec des photos d’oiseaux prises par lui, ça donnait de suite une once de plus-value à l’envoi… Il savait tout des oiseaux migrateurs, autant que des oiseaux rares de la chanson française, du dernier Michèle Bernard, du prochain Frasiak… tout ! La chanson – et les chanteurs – le connaissaient, tous l’appréciaient. Notre diable d’homme animait depuis des lustres une formidable émission radiophonique sur la chanson, Jambon-Beurre : il est à la hauteur de près de six cents émissions !” y écrit notamment Michel Kemper.

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Bon mon ami, il est bientôt temps de te laisser, en espérant que ton irremplaçable site réunissant près de 600 émissions ne soit pas jeté aux oubliettes.

Ah oui, j’espère que ton site  “Jambon-Beurre” tellement bien détaillé – sommaire, artistes, chansons, pochettes d’albums – va te survivre. De temps en temps, au gré des émissions, tu aimais bien m’y faire un clin d’oeil, saluant un “auditeur alsacien faisant des bulles dans son bain“. Je t’avais dit un jour que j’écoutais souvent “Jambon Beurre” en train de prendre un bain en Alsace. Merci pour tous les talents que je t’ai recommandés et que tu as programmés dans une de tes émissions.

J’espère aussi qu’un des innombrables artistes et groupes diffusés dans “Jambon Beurre” pensera à toi en composant une chanson …

J’espère enfin – et ce serait rendre honneur à son engagement sans failles au service de la chanson – qu’un jour il existera un Prix Patrick Boez. Et pourquoi pas ?

 

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J’ai pris un peu de temps avant de pouvoir t’écrire. Impossible de t’écrire “Puteaux” : c’était une de nos blagues récurrentes, depuis des années. Et ça nous incitait à parler de Jean-Pierre Laurent, chanteur et joueur de Barbarie. On passait du bon temps avec lui lors d’un festival Bernard Dimey à Nogent. Et voilà qu’un matin, il nous dit devoir s’absenter un jour, le temps d’un aller-retour pour chanter à Puteaux, en région parisienne.

Depuis, entre nous, quand on se parlait ou quand on s’écrivait, on ne disait pas “plutôt” mais “Puteaux”.  Oui, on savait bien que c’était idiot mais ça nous faisait rire. Tu sais, Jean-Pierre était ému en ce mardi 4 mai quand nous nous avons parlé de toi, et de ses chansons, dont des reprises de Mouloudji programmées dans “Jambon-Beurre”.

C’est vrai qu’on aimait bien les blagues idiotes. Comme cette revue de l’Équipement d’avril 2007 reçue un jour vu qu’elle contenait un article sur l’archipel. Quelques semaines plus tard,  je te l’ai renvoyé accompagné d’un post-it :”Pas question de priver de la revue de la DDE, tu y tiens trop”. Pas étonnant que quelques mois plus tard  je la retrouve dans ma boite aux lettres accompagné d’un post-it de toi : “Les best-sellers faut les relire de temps en temps !” et ça continuait de la sorte …  Et voilà comment cette publication de l’Équipement aura effectué nombre de voyages entre l’Alsace et l’archipel, surchargée de post-it…

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Numériser 1 Patrick, tu sais, depuis que tu as été retrouvé au pied de la falaise, une chanson de Henri Lafitte prend un sens très particulier.

Je te parle évidemment de “Rêverie au Cap à l’Aigle”, le 22 octobre 1996. C’est un des 10 titres de l’album “Je suis né Outre-Mer” et Henri y chante notamment :

“Des roches ciselées d’un burin subarctique

Sur un fond bleu de vie qu’on voudrait le fixer

Un havre imaginé aux rives atlantiques

Par des mains maions transposées par la divinité

(…)

Du haut de la falaise je guette les moraines

Vont-elles s’animer comme le fit l’oiseau

Je suis au Cap à l’Aigle mon cœur est en haleine

J’aspire à être pierre dans ce coin de tableau”

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St-Pierre. Après-midi chanson chez Henri Lafitte avec Patrick Boez, Marc Robine, Hélène Triomphe, Patrice Lacaud, Steve Normandin… 

Voilà mon cher Patrick, je vais bientôt prendre congé de toi. Tu as retrouvé l’ami Marc Robine avec qui nous avons passé des soirées mémorables, jusqu’au cœur de la nuit, avec une poignée d’ami(e)s passionné(e)s de chansons, de bon vin. Et tant de fous-rires aussi jusque sur les dunes entre Miquelon et Langlade, avec Roger Etcheberry … Formidable passionné d’ornithologie comme toi, il nous donnait spontanément en latin le nom de tel oiseau rare qu’il venait d’apercevoir, faisant piler net sa voiture et secouant ses passagers.

Salues Marc de ma part et de Fred Hidalgo, on pense toujours à lui. Et tu donneras le bonjour à ces compagnons de chansons et de musique partis trop tôt : Maurice Segall, Jean-Guy Pannier, Hervé Chevallier, Gerry Boudreau Joseph Moalic, Edouard Bauer/ Fok de la Rue des Dentelles, et d’autres encore.

Il est à présent temps de reprendre “ma place dans le trafic”. Agir comme celles et ceux qui ont réagi à ton suicide sur Facebook avant de reprendre l’inévitable cours de la vie. Va donc falloir recommencer à m’intéresser aux artistes et aux groupes d’Alsace, progresser dans le livre sur la chanson en Alsace dont nous avons parlé plus d’une fois et qui te sera dédié.

Tu ne parlais pas l’alsacien, mais je me rappelle ton émotion, perceptible au micro de “Jambon Beurre”. Hélène Panier t’en avait fait la remarque, et ta réaction l’avait touchée. C’était le 2 juin 2018, juste après la diffusion du Conte alsacien d’Abd Al Malik.

Ce titre, tu l’avais présenté avec enthousiasme :  “Un de mes énormes coups de cœur, franchement c’est que du bonheur, j’adore. 3 mn 30 de bonheur avec Gérard Jouannest au piano et Marcel Azzola à l’accordéon  C’est que bonheur. Il faut savoir qu’Abd Al Malik est né à Paris et il a grandi en Alsace. Donc on a avoir même un petit peu d’alsacien dans la chanson”.

Texte Albert Weber

Photos et documents David Desremaux, Claude Juliette Fèvre, Patrick Ochs, Henry Tilly, Anne-Marie Siegfriedt,  Albert Weber

 

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1993, :”D’ombres et de Lumières”. 1er CD solo d’Alain Lafitte,. L’artiste de Saint-Pierre et Miquelon associe à sa musique des photographies de l’archipel signées Patrick Boez.

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MONTMARTRE : PATRICK BOEZ SUR LES TRACES DE L’HISTOIRE DE LA CHANSON AVEC JEAN LAPIERRE

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Devant le Luc Bar cher à Bernard Dimey
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Devant le Lapin Agile

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Devant la maison de Dalida
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Sur les traces de Patachou

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Place Marcel Aymé : devant le “Passe-Muraille”

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FESTIVAL DE NOGENT : EN SOUVENIR DE BERNARD DIMEY

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Avec Eric Frasiak
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Avec Christian Valmory et Eric Frasiak
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Eric Frasiak, Patrick Boez, Robin Rigaut,Chrisqtian Valmory, Philippe Savouret

 

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Christian Valmory, Steve Normandin, Philippe Savouret, Patrick Boez, Robin Rigaut

 

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Eric Frasiak, Patrick Boez
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Micheline Bouzigon,Steve Normandin. et Patrick Boez et Fred Castel au second plan.

 

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Inauguration de l’Espace Dimey en présence de Francis Lai à gauche
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Patrick Boez, Sophie Bry, Christian Valmory, Eric Frasiak, Guy Zwinger et les autres …
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Patrick Boez, Eric Frasiak,  Yves Amour, Claude Juliette Fèvre, Annie Roquis-Millet
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Eric Frasiak, Sophie Bry, Patrick Boez, Claude Juliette Fèvre chez la parolière Sandrine Roy

 

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Avec Steve Normandin
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L’œil sur l’objectif durant un concert de Steve Normandin

 

HENRY TILLY : “IL AVAIT UNE CAPACITÉ EXCEPTIONNELLE A SENTIR LE TALENT ET L’AUTHENTICITÉ”

Ce texte de Henry Tilly, originaire de Saint-Pierre et Miquelon, était destiné au mensuel L’Écho des Caps. Mais la publication de la mairie de Saint-Pierre a cessé de paraître en mars après 39 ans d’existence.

“C’est ce matin 4  mai qu’un coup de fil de l’ami Eric Frasiak m’a annoncé l’horrible nouvelle, suivi à quelques minutes par un autre ami commun : Albert WeberR.

Assommés tous trois par cette annonce catastrophique, nous avons fait le même constat qui peut apparaître égoïste, certes, mais qui traduit bien notre désarroi et notre peine profonde : notre esprit s’est soudain vidé de toute autre préoccupation, de toute autre interrogation aussi, de toute autre pensée nécessaire à nos travaux en cours ou nos occupations du moment.

Il faut dire que Patrick, discret comme un chat et parfois même taiseux, n’aurait jamais pu illustrer ce poème de Dimey (un de ses auteurs favoris) : « Quand on n’a rien à dire…et du mal à se taire ». Et pourtant il avait tant de choses à dire mais ne les distillait qu’à bon escient, qu’il s’agisse de photo, domaine dans lequel il excellait : de photo artistique, d’instantané paysager ou d’ambiance ou  photo animalière ; d’ornithologie où son point de vue, toujours bien documenté, était écouté et respecté ; et bien sûr de chanson francophone, domaine particulier où s’était forgée notre amitié et où il était reconnu comme « connaisseur ».

Longtemps absent du Territoire, j’ai fait sa connaissance aux « Déferlantes Atlantiques » de 2011 que j’ai eu le plaisir de « chroniquer » pour Albert Weber, découvrant alors, en même temps que Patrick, déjà St-Pierrais adopté, intégré et impliqué, les artistes qui étaient au programme : Eric Frasiak, Govrache, « Les Imposteures », Steve Normandin et quelques autres plus les artistes locaux : Henri Lafitte, D’gé, Dode, Cox &Co, pour les plus réputés, que je connaissais déjà.

Certains de ces artistes « importés », c’était le cas d’Eric Frasiak, peut-être de Govrache, avaient été repérés par Patrick qui, par son excellente émission « Jambon Beurre », connue d’un nombre étonnant d’artistes métropolitains et les tournées de festivals, découvrait et faisait découvrir au public des talents qui pouvaient bien parfois désigner les véritables héritiers de nos « Géants » disparus ; c’est déjà sûr pour certains comme Frasiak.

Mais ça n’est pas le fait du hasard. Patrick avait une capacité exceptionnelle à sentir le talent et l’authenticité parce qu’il avait une très grande capacité d’écoute et de concentration dans l’écoute, et du texte, et de la mélodie, ce qui facilite grandement l’analyse….

Et corollairement, la conclusion. Je ne saurais dire si cette disposition était naturelle ou liée à sa formation mais on a pu constater que dans les différents domaines où il s’est plongé, il n’est jamais resté en superficie. En fait, il était servi en toutes ces activités par un même sens et amour de la poésie et quand il consentait à donner son avis, celui-ci était documenté… Mais pas uniquement technique.

C’était Patrick, tel qu’on l’estimait et qu’on l’aimait et avec ça naturel, souriant, franchement agréable. Il nous manque déjà …Et ce n’est que le début…

Toutes mes condoléances attristées à ses proches et ses amis”

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Retrouvailles à l’aéroport de Montréal

 

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Retour de Miquelon vers Saint-Pierre. Photos Viviane Cayol

 

MARIKALA : “VIVANTE” ENTRE SENSIBILITÉ ET SWING

Émouvante et dynamique, sensible et jazzy : l’extravertie Marikala n’a décidément pas fini de surprendre ceux qui suivent son parcours synonyme de talent et aussi de détermination. 

Rencontre avec une artiste d’Alsace impossible à enfermer dans un registre musical précis, tant sont variées les nuances d’un répertoire de chansons françaises mis en valeur dans “Vivante”, son nouvel album de 13 titres.

 

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D’emblée une précision s’impose : si Marikala signifie bien “petite Marie” en alsacien, Marie Kellerknecht n’a pas trouvé son public avec des chansons interprétées en alsacien.

C’est bien en français que son 2ème album laisse éclater l’intensité de cette artiste qui a (très agréablement) étonné plus d’un spectateur lors de la soirée de lancement de son album, samedi 24 mars dans la belle salle de l’EDEN à Sausheim.

ASSURÉMENT une soirée hors du commun, mise en scène par Fred Villard, avec en guise de début de concert une arrivée en vélo avant d’enchainer “J’fous le camp” !

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Oui une sacrée soirée vu les moyens déployés : mise en scène, jeux de lumière, l’inattendue et efficace participation de la danseuse Matou Yra Cornus  et d’Amed Moussa Ira au djembé.

Et évidemment l’équipe des musiciens ayant participé à l’album de l’album sauf les “guests” Florian Bauer à la guitare et Matthieu Pelletier au banjo.

Cette bande de copains qui contribue depuis plusieurs années à la réussite sur scène et en studio de Marikala, c’est un sextet forgé par Vincent Philipp (violon, violon-alto) ; Guy Egler (saxophone, clarinette); Eric Thellier (trompette, trombone); Gilles Untersinger (basse, contrebasse); Mathieu Schmidt (batterie, percussions).

S’y ajoute évidemment le pianiste Frédéric Arnold, compositeur des chansons de Marikala : soit neuf titres dont la chanteuse a assuré les textes, en enracinant son inspiration dans les soubresauts de sa vie, dans son regard sur les gens et les situations, dans ses coups de gueule et de cœur.

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Aux neuf chansons signées Marikala-Frédéric Arnold s’ajoutent quatre chansons du répertoire français.

La chanteuse n’essaye pas d’y imiter celles et ceux qui ont immortalisé ces titres, mais elle y apporte une évidente touche personnelle où l’émotion est perceptible, à la fois discrète et cependant omniprésente : “Ces petits riens” (Gainsbourg); L’aigle Noir (Barbara); “Un homme heureux” (William Scheller) …

… et aussi la célèbre chanson du Livre de la Jungle proclamant avec entrain qu’ “il en faut peu pour être heureux” !

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Elle est comme ça Marikala ! Visiblement autant à l’aise dans ces quatre reprises que son propre répertoire … où elle jongle avec autant d’aisance entre douceur et swing, entre murmure et dynamisme.  Et aussi sur un air brésilien en racontant ses insomnies !

Chanson de variété ? Il serait très réducteur d’enfermer Marikala dans une telle expression.

Ici et là, au gré de ses textes, Marikala avoue son “indigestion de rangement” dans “Joyeux Bordel” … laisse éclater un intense besoin de vivre dans “Animale” …  exprime des cris du cœur et du corps dans “La douloureuse” …

Et elle hésite à choisir entre deux amours dans “Les deux” dans une chanson dont l’impact est renforcé par une efficace rupture de rythme dansante : “Un amour moderne, garde alternée, me partager pour moitié-moitié”.

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Mention spéciale à deux chansons. Dans “Chacun sa part” aux accents reggae, elle ose parler d’espoir pour “un monde vert, couleur d’espoir” et de solidarité dans une société contemporaine repliée sur elle, comme des “petits colibris tous unis”.

Et puis dans un registre plus intime, elle évoque l’importance de se remettre en question en marquant une salutaire pause (“Corps en jachère”) … sans aucun doute bien loin du rythme survolté de “Même si t’as pas envie” !

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 Pas étonnant que le CD VIVANTE ait retenu l’attention de Patrick Boez qui en a fait son album de la semaine pour son émission “Jambon-Beurre du 12 mai. A écouter ICI .

D’où la diffusion de pas moins de quatre titres qui résument bien les différentes facettes de cette auteure-interprète qui avance entre chanson de variétés et refrains plus intimes.

Oui c’est là que s’affirme un des atouts de Marikala : surprendre via des textes et des mélodies qui en disent long sur son parcours autant personnel que public.

“Tout un univers qui tient à distance pas mal de travers de la vie d’aujourd’hui et qui dit au final le bonheur d’être soi-même, envers et contre tout” affirme Jean-Luc Fournier : une citation extraite des deux pages parues dans Or Norme, “le magazine d’un autre regard sur Strasbourg” dont il assure la direction de la rédaction.

Un passionnant portrait sur le parcours personnel et professionnel à rebondissements de cette attachante artiste.  A lire ICI .

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“Vivante” – 2ème album de Marikala – est, à mon sens, un album qui mérite une audience bien plus large que le contexte régional.

Avec ces 13 titres déclinés en 48 minutes et 16 secondes, Marikala “la Petite Française” au pseudo alsacien a largement de quoi conquérir des auditeurs et des publics ailleurs en France, voire dans l’espace francophone. . 

 TEXTE ET PHOTOS (CONCERT DE L’EDEN) ALBERT WEBER

MARIKALA : SON SITE ET SA PAGE FACEBOOK

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Photo parue sur le site ULULE lors du financement participatif du CD Vivante

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CHANSON 100% FRANÇAISE : 10 ANS DE “JAMBON-BEURRE” A SAVOURER SANS MODÉRATION !

Savourez sans modération les 10 ans de “Jambon Beurre”, l’émission 100% Chanson Française créée par Patrick Boez à Saint-Pierre et Miquelon le 19 janvier 2006.

Soit un total de 392 émissions présentées par Patrick Boez et trois animatrices au fil des ans : 41 avec Roselle Bily ; 138 avec Myriam Lelorieux et enfin avec 210 avec Hélène Pannier, toujours à l’antenne pour la saison 2015-2016.

L’émission du 16 janvier 2016 aura été tout à fait spéciale tant par la présence en direct des trois animatrices que la programmation : Édith Piaf ; Colette Magny ; Mama Béa ; Entre Deux Caisses ; Didier Super ; Flow; Les Silver d’Argent ; Denis Wetterwald ; Michel Bühler ; Raoul de Godewarsvelde et pour finir Frédéric Fromet dans un titre taillé sur mesure pour “Jambon Beurre”.

10 ans de “Jambon Beurre” ?

Ça représente 4 425 chansons, soit près de 2 200 artistes ou groupes différents programmés grâce à cette émission.

A découvrir TOUTES les émissions sur
http://www.patrickboez.com/jambon_beurre/

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RUE DE LA MUETTE : UNE CHANSON PLUS VIVANTE QUE JAMAIS

Frustration, colère, écœurement …
Autant de réactions ressenties intensément vendredi 28 novembre au Forum Léo Ferré durant le concert de Patrick Ochs efficacement secondé par ses trois complices de Rue de la Muette : Vincent Mondy (clarinettes, saxophone), Gilles Puyfagès (accordéon) et Eric Jacquard (batterie).
Non, ne vous méprenez pas, l’intense soirée offerte par le quatuor à une bonne cinquantaine de personnes  enthousiastes n’est en cause.
Et encore moins ce haut-lieu de la chanson accueillant presque tous les soirs des “ambassadeurs” d’une chanson vivante hélas ignorée par l’immense majorité de nos concitoyens.
De quoi être sans aucun doute frustré, en colère et écœuré, non ? Explications.

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NOGENT / FESTIVAL BERNARD DIMEY : LE TEMPS DES INTENSES RETROUVAILLES (2)

Du 6 au 10 mai, Nogent aura vécu au rythme des journées et des soirées d’un festival synonyme de nombreuses retrouvailles et rencontres.
Oui, au-delà des concerts évoqués dans le prochain dernier volet de ce dossier, le festival aura également vibré après chaque spectacle aux accents d’une troisième mi-temps animée avec brio par Maxime et Jean-Philippe Vauthier, alias le duo Rouge Gorge. Avec en prime des interventions de chaque groupe ou artiste au programme.

Retour sur quelques-uns des innombrables temps forts d’une conviviale 14ème édition marquée par la regrettable absence des envoyés spéciaux de Vinyl, la revue “musique hors bizness”.

Embarquement immédiat pour Nogent histoire de retrouver ou découvrir les coulisses de l’édition 2014.

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NOGENT/ FESTIVAL BERNARD DIMEY : ASSUREMENT UNE NOUVELLE VAGUE (1)

Aujourd’hui le 14ème Festival Bernard Dimey organisé du 6 au 10 mai 2014 à Nogent n’est plus qu’un (bon) souvenir.

Et l’Hôtel du Commerce aux murs abondamment ornés d’affiches des précédentes éditions a retrouvé son rythme de croisière face à la mairie, à côté du musée de la coutellerie et des locaux de la Communauté de communes du Bassin Nogentais.

Et aussi à quelques pas de la Médiathèque Bernard Dimey et de sa célèbre cave à Bernard : un espace idéal pour mettre en relief les textes du créateur de Syracuse.

Retour sur l’édition 2014 dont la programmation aura été qualifiée à juste titre de “nouvelle vague”par le Journal de Haute-Marne.

Prêts à découvrir ce festival enraciné dans le Nogentais ? Alors en route sans tarder vers Nogent en passant par Is en Bassigny, si le cœur vous en dit.

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SAINT-PIERRE ET MIQUELON : au coeur des Déferlantes Atlantiques avec Rue de la Muette

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Du 20 au 27 juillet 2013, Saint-Pierre et Miquelon a vécu au rythme des Déferlantes Atlantiques. Une grande première pour l’auteur-compositeur-inteprète Patrick Ochs et ses complices de Rue de la Muette.

Retour sur cet événement sous la plume et avec les photos de Patrick Ochs : un regard original, décalé et tendre sur un festival d’Amérique du Nord faisant battre le cœur de cet attachant archipel français au large de Terre-Neuve.

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En route pour Saint-Pierre et Miquelon

Ceux qui avaient raté l’avion…

D’excellents pilotes ! C’est ce que je me suis dit quand l’avion bimoteur s’est posé sur la petite piste de l’aéroport de l’archipel de Saint Pierre et Miquelon. Josette Dodeman, notre logeuse m’a expliqué plus tard que les femmes de Miquelon prenaient toutes l’avion pour venir accoucher à l’hôpital Saint-Pierrais. 

Quand il y a trop de brume, faut attendre le soleil ou  la fin de la pluie,  attendre l’avion qui vient de Terre-Neuve, attendre le bateau sur le rivage. Attendre la fin de la neige.

J’ai pris cette brume dans la figure quand je suis descendu de la minuscule passerelle. Ça  me faisait penser à l’une de ces vieilles photos en noir et blanc : Les Beatles arrivent sur un aérodrome et sortent de l’avion, assaillis par des filles hystériques. Sauf que nous, on n’avait pas de fans un peu cinglées pour se jeter sur nous. Même les chiens renifleurs nous ont regardés avec mépris. Pas la moindre boulette dans la chaussette.

Un douanier nous a demandé si nous étions les musiciens de Rue de la Muette, ceux qui avaient raté l’avion de la veille et le concert d’ouverture sous le chapiteau. Le type n’a même pas regardé les instruments, il m’a demandé si nous n’avions rien à déclarer et nous sommes passés comme de gros nazes.

La veille, pourtant, les musiciens de Martin Deschamps — de vrais tueurs du rock ceux là, des Canadiens hors pairs — avaient eu droit au grand jeu des vérifications à la douane : les questions tordues,  la fouille des double fonds dans les étuis, les chiens renifleurs.

PF BOEZ Breen Leboeuf, Patrick Ochs, Martin Deschamps, David Ceresa, Gilles Puyfagès

De gauche à droite Breen Leboeuf, Patrick Ochs, Martin Deschamps, David Ceresa et Gilles Puyfagès

Je me ferais teindre en blonde si tu me le demandais…

En fait, on est arrivés pendant le concert du samedi soir. Ils jouaient à fond. On s’est retrouvés derrière la console du sonorisateur, tous les voyants dans le rouge.

Martin Deschamps, sautait, en équilibre sur sa jambe unique et ses béquilles dansaient autour de lui. Il avait la voix que j’aurai aimé avoir au moins une fois dans ma vie: un truc entre Bob Seeger et AC/DC, entre le soleil et la grisaille de la pluie qui bat le bitume. Il jouait un solo sur sa guitare coincée entre ses bras atrophiés, plaquant les cordes avec ses coudes. 

Il chantait en français, reprenait des titres de Gerry Boulet du groupe québécois Offenbach, interprétait Je suis un rocker, ce vieux truc de Chuck Berry adapté par Eddy Mitchell,  balançait Jumpin’jack flash des Stones. 

Les gens tendaient à bout de bras des briquets allumés. Fin de concert sur L’Hymne à l’amour de Piaf. Un rocker-biker sans bras ni jambe qui chante je me ferai teindre en blonde si tu me le demandais avec un magnifique sourire d’enfant ! La classe d’une vraie star. Un beau groupe au son west-coast. Même le vieil Hallyday n’aurait jamais osé.

D’ailleurs, aucun manager français n’a jamais osé prendre en charge la carrière française de Martin Deschamps : trop de membres atrophiés, de béquilles dérangeantes pour un public français pourtant sensible au téléthon annuel.Moins moelleux que Céline Dion ou Garou, j’imagine. Il a fait une tournée avec Charlélie Couture.

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Un petit département français en Amérique du Nord…

Le matin après la nuit, le soleil après la brume. On s’est baladés en t-shirt au soleil.  On a roulé au milieu des petites maisons multicolores. Du rose frais au vert pomme ! Tout succède à quelque chose. La couleur succède à la couleur. 

On n’a pas joué ce soir-là. Ni le soir suivant. On a déambulé entre les petits pavillons, jaunes et bleus jusqu’au cap des Basques. Le geyser puissant d’une baleine qui passait. Comment nous voient les baleines quand elles sortent la tête hors de l’eau ? Savez-vous que la planète se réchauffe vraiment ?

Gilles a défait la caisse en bois dans laquelle il avait transporté son accordéon dans les soutes d’Air France, d’Air Canada et d’Air Saint-Pierre. Il s’est installé dans le salon de Josette et Bernard Dodeman pour l’essayer. “Ça marche !”

Josette nous a expliqué comment on reconnaissait les sexes de homards. Je vous expliquerai ça un jour.

David a essayé une contrebasse et un ampli. Un formidable luthier habitait sur l’archipel : Pierre Salomon, un des organisateurs du festival et président des Déferlantes Atlantiques. Les gens adorent chanter des chansons francophones en s’accompagnant à la guitare. Le conservatoire refuse du monde tous les ans. 

Patrick Boez, qui nous avait invités à venir jouer ici travaille à la station météo. Un accueil de roi et un transport de rock star dans son 4×4. On a chargé la contrebasse à l’arrière de son van. On l’a saucissonnée avec une corde, comme pour une soirée bondage. On l’a tranquillement laissée là et on est allés boire un coup à la Chauve-souris.

Ici, on ne ferme pas les portes, on laisse les appareils photos sur la banquette, les portefeuilles dans la boîte  à gants, les maisons ouvertes. Pas de voleurs, pas de gens mal intentionnés. Si quelque chose disparaît, un portefeuille, un ordinateur, on laisse un message sur la page d’accueil de Facebook et la plupart du temps, tout réapparaît, comme par enchantement.  

5000 personnes. Tout le monde se connaît. Un petit département français en Amérique du Nord.

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Patrick Ochs et Patrick Boez

Le blues de Tomislav : Ma mère, mes pensées s’envolent vers toi

Au restaurant un vieux monsieur s’est encore fichu de nous. L’ancien directeur de l’école primaire de Miquelon. En fait, je crois qu’on avait parlé de notre avion raté aux infos. Tout le monde nous reconnaissait !

Il nous a raconté qu’un jour il avait traversé sur un petit bateau en ferraille de Langlade à Saint-Pierre en s’accrochant à une baleine. Elle l’a regardé droit dans les yeux mais elle n’avait pas un regard méchant ! Juste curieuse. À la fin du repas, il a appelé la serveuse : “Mon petit ange, amène-moi un autre Cognac !”.

Malgré le soleil on a passé plusieurs jours dans les brumes. Pour certains, c’était celles de la bière, du Cognac et des nuits de rigolade. Pour moi, c’était surtout le brouillard des antidouleurs. Aïe ! L’arthrose. Les mains, le dos et les bras cloués.

La veille de notre concert, j’ai vu Tomislav sur scène. Seul avec sa guitare, sa batterie aux pieds, quelques pédales d’effets, ses harmonicas, casquette vissée sur la tête. Un jeune homme-orchestre assis sur une chaise de bluesman.

Il parle doucement la tête en avant, les yeux clos, cherche ses mots mais l’énergie est là dans la disto qui gronde, dans la grosse caisse et la Charley qui claquent, dans la voix de pierres et de brumes. Tout est prêt à fondre, délicatement : j’écoute Tourner les talons et le magnifique Ma mère, mes pensées s’envolent vers toi (Tebi Majko misli lete) en boucle depuis ce soir-là.

Lui a eu droit à la fouille des douaniers, au démontage de ses pédales, au scan de ses harmonicas, à la guitare scrutée. Un vrai chanteur de blues blanc, comme ceux qui se baladaient à La Nouvelle-Orléans, l’étui de leur Gibson rafistolée dans le coffre d’une Cadillac bleu rouillé, quelques bouteilles de whisky de secours planquées sous un tas de couvertures.

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Le grand Léo n’était pas un rigolo

On a joué le premier soir à la Chauve-souris, comme un groupe d’excités sans batteur. Deux sets de 45 minutes à toute vitesse, à fond les ballons. Faire chanter les gens, les faire s’approcher du rond que la lumière trace au sol, les inciter à écouter ce qui se raconte malgré le tintement des verres au bar. 

Mes compagnons musiciens, Gilles et David les bras nus en Marcel. 27 titres enchaînés, avec une petite pause au bar en plein milieu. Un ancien espion bulgare, qui travaillait dans l’aéronautique, est venu me dire qu’il nous avait vus en 2007 à Plodviv, lors du festival de la francophonie. Que faisait-il là ? On a fini le spectacle sur Comme à Ostende de Léo Ferré et Jean-Roger Caussimon et une jeune fille : A poil ! Enlève la chemise ! 

Juste à ce moment-là, mon esprit passait et repassait en titubant devant l’estaminet que décrit la chanson. Sincèrement, ça  m’a fait plaisir car ça ne m’arrive plus très souvent, ce genre de choses. Peut-être que ça les aurait fait marrer aussi, le Grand Léo et Monsieur Caussimon, mais ce n’est pas sûr parce que je pense qu’ils n’étaient pas des rigolos. 

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PF RDLM sur le pont

La queue de la baleine, un sorbet de plate-bières

Tomislav a vu les baleines. Il en a même écrasé une larme. Nous on les a juste croisées, entr’aperçues, sous les vols de macareux.  Et le passage d’un rorqual.  Encore un geyser et plouf droit devant ! Le petit bateau métallique tangue au dessus du trou par lequel une baleine s’est engouffrée, mais la coquine ne remontera jamais pour nous scruter. 

Les photos des queues de baleines sont recensées quelque part dans une sorte de fichier d’empreintes digitales pour queues de baleines.

Aucun dessin sur la nageoire ne ressemble à un autre. Patrick Boez en a photographié une qu’on avait déjà vue dans la région dans les années 70. Moi, je ne les ai pas photographiées. Juste la figure de David, les lunettes de travers, blanc comme un linge. Gilles en train de téléphoner du bateau, la main sur l’oreille.

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On a mangé chez Patrick Boez. C’était une soirée formidable. Il y avait Sophie Bry, sa délicieuse compagne, l’accordéoniste Steve Normandin et d’autres amis encore. On a mangé du crabe des neiges, du saumon sauvage pêché localement, cuit au sel pendant deux heures sur le barbecue et un sorbet de framboises et de plate-bières.

Je n’oublierai jamais ce repas, cette belle maison vaporeuse sur cet archipel au milieu de l’Atlantique.  Merci de nous avoir invités dans ce bel endroit. Ça restera comme l’un de mes meilleurs souvenirs. De ceux que j’emporterai avec moi le jour ou je devrai  mettre mes quelques souvenirs dans un modeste bagage.

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David Ceresa essaye une contrebasse

 

PF RDLM miquelon Rue de la Muette et BBQ

Rue de la Muette et le groupe BBQ

C’est toi qui fais aboyer mes chiens ?

On est partis jouer à Miquelon avec le groupe de jazz BBQ. J’avais dormi sur le bateau à l’aller. J’ai fait le tour de la petite presqu’île.

Quelques heures de marche sur un chemin vers Langlade entre la mer et la mer, au milieu d’une bande de chevaux froussards et mélancoliques. 600 personnes habitent là.  Quelques photos du port, lumière transparente. Les quais et les rues déserts.  Un type qui trie des crabes des neiges sur le quai.

Comment ça va ? Ça va bien ? C’est toi qui fais aboyer mes chiens ? me demande une dame en passant, avec un gamin dans une poussette. Elle s’arrête devant l’église bleue comme le ciel. Elle se poste sous la webcam du portail internet de Saint-Pierre et Miquelon, au milieu de la place vide, sous le drapeau bleu blanc rouge installé en haut d’un lampadaire. Fais coucou, dit-elle au gamin. Peut-être que quelque part ailleurs, de l’autre côté de l’Atlantique, quelqu’un le regarde en train de balancer sa petite main.

Concert le soir avec BBQ et la chanteuse Katerine Desrochers. De beaux arrangements et une voix magnifique.

Moi, en début de soirée, j’explique au public que nous sommes venus du département voisin pour faire leur connaissance. Des gens d’origine acadienne, québécoise, métropolitaine à l’accent rude. Un cameraman circule autour de nous.

Les gens chantent, posent leur bière et lèvent les bras pour taper dans leurs mains. Un jeune homme au visage d’Inuit me dit qu’il travaille ici. Il va parfois à Terre-Neuve, mais pas souvent. Il n’est jamais venu en métropole. Un jour peut-être.

Le journaliste de la télé me propose de m’interviewer après le concert puis disparaît. Je transpire et j’ai mal partout : le dos, les mains, les articulations. J’ai l’impression de trimballer un vieux et que le vieux c’est moi.

Plus tard, je retrouve le cameraman en train de filmer Gilles et David sur une banquette. Ils parlent avec enthousiasme du groupe et de la tournée. Ils sont heureux et participent jours et nuits à la vie du Festival.

Moi, je pars me coucher en claudiquant. Je remonte la rue, un sac plastique sous le bras. A l’intérieur il y a mon pantalon et ma chemise, trempés de la sueur du concert. Je me douche, prends deux comprimés contre la douleur et repars dans le brouillard. Le lendemain, nous roulons jusqu’à Langlade. Les musiciens improvisent un bœuf dans une cabane en attendant que le bateau sorte de la brume. Une cinquantaine de passagers.  L’avion de Saint-Pierre n’a pas pu décoller.

Katerine chante Girl of Ipanema soutenue par deux guitaristes de BBQ,  réveillées en vitesse.  Le bateau décharge les passagers en zodiac. Les musiciens ferment les yeux pour s’allonger sur les banquettes qui commencent à balancer sérieusement.

Quelqu’un a enfermé un gros labrador dans une cage étroite qu’il a abandonnée sur le pont. La cage tangue à bâbord, à tribord, battue par les embruns. Avant que le chien ne passe par-dessus bord, un homme la ramène au milieu du pont et la cale avec une barre de métal. Le chien regarde d’un air piteux, entre les barreaux de la cage, sans émettre le moindre son, dans l’indifférence générale. En même temps, sur les rochers, une dizaine de phoques plongent dans l’eau transparente. Le bateau ralentit pour que nous puissions les admirer.

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Heckle and Jeckle

De vrais passionnés de chansons reprennent en chœur ce soir-là les titres que joue le groupe le soir même au restaurant. Des chansons d’Yves Jamait, de Moustaki, de Brassens, de D’Gé, un artiste local. Moi, au dessert, j’ai chanté en duo avec le chanteur Charly Yapo ce titre des Charlots :

Quand la Marie est jalouse Je chante le blues

Quand je marche dans la bouse Je chante le blues

Quand le médecin me dit de me coller des ventouses je chante le blues.

Charlie, j’adore ton chapeau de bluesman ! C’est celui de Jean Leloup me dit-il et il me tape dans la main en rigolant avec ses dents blanches ! Mon pote, t’es génial. Il shake mon bras blanc contre son gros bras noir et je te jure putain que ça fait mal !

Pascal, un ancien de la marine marchande parle de la Charente et de  Périgueux qu’il traversait autrefois quand il allait en métropole. Aujourd’hui, il est le patron du restaurant des îles. Il me ramène son gendre, un jeune chef talentueux. Je le reconnais. Il était élève dans l’école hôtelière ou je travaillais autrefois, à Boulazac, en Dordogne.

La semaine se déroule ainsi : David et Gilles, les musiciens de Rue de la Muette, rencontrent d’autres musiciens, de nouveaux amis, se confrontent, picolent, se couchent à pas d’heures, rigolent, rentrent tard après le spectacle, font du bruit,  toujours ensemble. Tomislav les appelle Heckle and Jeckle,  les deux corbeaux inséparables du cartoon.

Ils rentrent au petit matin, essaient les pantoufles de Bernard, le mari de Josette notre logeuse, font la course dans le couloir en pouffant avant de s’effondrer en position fœtale sur le lit. Au petit-déjeuner, David propose à Bernard de le tatouer. Bernard hésite.  Josette s’interpose.

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Rue de la Muette en studio pour l’émission Jambon Beurre de Patrick Boez

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Le sens de la chanson

Quand nous sommes invités par Patrick Boez pour  jouer dans son émission Jambon Beurre.  Nous jouons trois titres en live : Ma mère traîne au café, Un pas pour danser,  La Muette à Drancy.  Cette chanson parle du sinistre camp de Drancy près de Paris. Des tziganes, des juifs, des résistants, des opposants politiques, des homosexuels y sont passés avant d’être envoyés vers les camps de la mort, en Pologne durant la seconde guerre mondiale…

La toute jeune journaliste de la radio me demande : Peux-tu m’expliquer le sens de la chanson que tu chantes sur Dreeeency ?

Elle diffuse aussi mon duo avec Charlélie Couture.

Promo : la  télé, quelques émissions de radio. On me voit parler avec David, en pleine forme. Un technicien arrange mon écharpe autour du cou pour dissimuler un minuscule micro. David parle et parle. Les gens finissent par le reconnaître dans la rue.

En photographiant les quais brumeux et déserts de Saint Pierre au petit matin, je croise Fabrice en train d’inspecter son bateau, un beau Doris jaune à fond plat, l’un des derniers authentiques de l’île. Il est commerçant.  “J’aurai aimé être pécheur. Ici, en France, c’est trop compliqué. Impossible d’embaucher. Les charges sont trop élevées, alors, je fais du bisness au Québec. Ici autrefois, arrivaient 60 bateaux par jours ! Des bars, des restaurants, des cinémas. Les marins descendaient à terre pour rigoler. Une plaque tournante pendant la prohibition dans les années 30.  Mais tout ça c’est fini. Tout est à l’abandon”.

PF BOEZ sur le bateau Miquelon

Le capteur de mon appareil photo est opaque comme du brouillard. On y distingue quelques silhouettes. Plus tard je montre les photos à Sophie, la compagne de Patrick Boez : Y’en a marre de voir toujours les mêmes photos de l’archipel, les baraques de pêcheurs, les Doris, les casiers à homards, le phare et la brume, les quais déserts.

Deux concerts. L’un au Joinville. Les musiciens totalement épanouis et une vraie complicité entre nous. Parfois les morceaux s’enchaînent sans que je ne  sache ce que nous allons jouer. J’improvise le début de la chanson sur la contrebasse jusqu’à ce que j’en reconnaisse le thème. Je danse avec plaisir au milieu du public malgré ma cheville et mon bras tordu. Je me recouche le soir, un peu moins malade qu’après les concerts précédents. 

Le lendemain nous jouons sous le chapiteau pour clore le festival. Ça fait une semaine que nous sommes là et j’ai l’impression de connaître tout le monde. Les gens viennent vers moi et me saluent gentiment. On se tutoie, on rigole. J’ai envie de jouer. On est au milieu du matériel des autres groupes qui passent après nous. 

Je me prends un peu les pieds dans les câbles, je trébuche et dès que je me déplace un redoutable larsen me punit les oreilles. Arrête de dire que nous sommes le groupe qui a raté l’avion ! Ça devient lourd, me dit Gilles. Je danse au milieu du public en boitillant. Ma chanson Ma mère traîne au café est souvent passée en radio et les gens la chantent. Merci au public de Saint-Pierre qui nous a encouragés.

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Le verre de l’amitié chez Patrick Boez

Bagatelle pour un massacre

Kodiak avec son ours bassiste, un homme gigantesque avec un bonnet sur la tête et un son terrible. Ses 3 enfants l’attendent au coin de la scène.  Ils  sont minuscules quand il les prend doucement dans ses  bras pour les endormir… Sa jeune et toute petite épouse porte un bébé contre son sein. Ils sont venus en voiture jusqu’à Halifax puis l’avion. 14 heures de route avec les trois gosses en bas âge à partir de Québec.

Le niveau des musiciens de là-bas est excellent, bluffant, concurrentiel.  Nous y avons rencontré des artistes simples et charmants, au tutoiement facile, cools et talentueux, originaux et parlant un incroyable français magique et bigarré.

Pas d’intermittents du spectacle au Canada. Les musiciens ont un autre job et joignent  difficilement les deux bouts. Bagagistes, ouvreuses, manutentionnaires, employés de bureau, serveuses, caissières. Pas de reconnaissance des branches artistiques.  Des conditions sociales plus rudes que les nôtres même si l’emploi semble plus accessible à tous. Il faut donc continuer à nous accrocher à nos métiers d’artistes artisans.

On a encore marché, roulé, cherché la baleine dans ce lointain département français en Amérique du Nord. On a encore pris du temps pour en parler avec Patrick Boez  sans qui nous ne serions jamais venus.

Plus tard, Patrick Boez m’a raconté que Chateaubriand est passé par Saint Pierre et Miquelon. Il parle de  l’Ile aux Chiens et narre une impossible chasse aux ours blancs.

Louis-Ferdinand Céline aussi est passé par ici, en 1938 juste après la publication de Bagatelle pour un massacre, son pamphlet antisémite. Rejoindre Montréal pour en savoir un peu plus sur le mouvement fasciste canadien dirigé par son leader pro-nazi Adrien Arcand. En rigolant, il aurait même demandé à Laval de le nommer un jour gouverneur de Saint-Pierre et Miquelon.

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Hey les gars, un jour on mangera encore du homard ensemble

Nous sommes allés dans un bar tenu par un ancien marin espagnol. Rue de la Muette jouait dans un juke-box Ma mère traîne au Café. Dominique Jamait et Tomislav. Raoul de Godewarsvelde : Quand la mer monte, j’ai honte, j’ai honte. Quand elle descend, je l’attends.

En rentrant, il y avait une jeune fille qui pleurait dans l’avion. Elle pleurait p     arce qu’elle retournait aux études en métropole, à Rennes.  Ses parents essayaient de faire bonne figure, mais le cœur n’y était pas.

Les enfants s’en vont après le bac et reviennent quand ils reviennent. Tout se suit, tout se succède,  le gris et le rose, la brume et le soleil,  le départ et le retour, le silence succède à la musique et au silence.

Nous avons d’excellents pilotes. Ne vous inquiétez pas. Le même bimoteur. Le même pilote brushing et bronzé. L’hôtesse souriante rassure les enfants du bassiste de Kodiak qui cache un paisible nourrisson entre ses bras épais.

David Yapo somnole dans l’avion parce que le concert de la veille a été long, très long.

Dix minutes avant de démarrer le spectacle, il m’a dit : Y’en a marre je vais jouer 4 morceaux et on se casse ! je suis trop fatigué  trop fatigué  trop fatigué  et il m’a encore  serré contre lui comme si j’étais le pote le plus cool  du monde. Il a  donné sa carte à David : Si tu passes par Montréal, viens me voir, on fera quelque chose ensemble puis il a fait danser le public jusqu’à deux heures du matin en leur chantant interminablement  Est-ce que vous êtes fatigués ?

Hey les gars, un jour on mangera encore du homard ensemble.

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De la petite musique country française

en  faisant glingglinggling sur un petit violon

On est repartis par Halifax, puis Montréal, puis Paris. On a essayé différentes boutiques à bières et à sandwiches, acheté de l’alcool et des clopes. A Montréal, Gilles a laissé son passeport sur un comptoir.  Une  fille l’a interpellé Hey y Jill, tu n’as pas besoin de ton passeport ? Je suis chanteuse lyrique ! Je peux venir avec vous ?

J’ai juste eu le temps de voir à Montréal, mon copain Jean-Yves, l’homme qui s’arrange pour me croiser partout ou je me trouve, surtout quand je suis en galère. Il nous a même trouvé un hébergement grâce à Facebook. Un gars qui m’a écrit un jour pour me demander de lui expliquer l’une de mes chansons inexplicables! Hélas, j’ai encore traversé le Canada sans m’y arrêter pour chanter.

La douleur m’embrouille encore. Un type qui ressemble à Jimmy Connors me regarde en se marrant, commande du champagne et me tend une coupe. David et Gilles dorment profondément, alors il ne leur propose rien. L’avion est silencieux. Jimmy Connors est complètement bourré. Il parle dans l’oreille de la jolie hôtesse qui lui répond en souriant quelque chose comme Calmez-vous Monsieur. Je  crois que vous avez assez bu.  

Jimmy se penche vers moi et me demande quel genre de musiciens nous sommes. Des french musiciens country  qui jouent de la petite musique folklorique française en  faisant glingglinggling sur des petits violons ? Il mime un archet qui monte et qui descend sur des boyaux de chats imaginaires. On se tord de rire. Il fait du bruit entre ses dents, dans un brouhaha silencieux pour ne pas réveiller nos voisins.

Tout se ressemble et tout se poursuit. Quatre avions pour revenir à Bordeaux,  la chaleur ou le froid à la descente de la passerelle, les fouilles au portique, les douaniers qui me chatouillent le corps en cherchant des objets dissimulés, des traces de substances explosives comme dans les séries télé : “Avez-vous de la drogue ou des objets dangereux” ?

La nuit n’en finit pas de tomber au fur et à mesure qu’on remonte le temps, sans succéder à aucune journée en particulier.  Un café à Roissy, l’avion en retard. On attend. On attend. On somnole, on se lève, on marche, on se réveille, on tire des valises. On s’embrasse. On se quitte pour toujours.

On se retrouvera. On verra. Tout se succède. Tout commence et tout finit. David me quitte sur le parking à Mérignac. Il rigole mais pas trop.  Gilles file parce qu’il joue ce soir au bal vers Argentat.

Moi, j’avance. J’avance avec ma main droite qui s’ouvre et se ferme toute seule. Quand retournerons-nous au Québec ?

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Patrick Ochs août 2012

Merci à Pierre Salomon, à Patrick Boez

Merci à Rémi Karnauch pour son aide

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Les photos du concert au Joinville et de l’émission Jambon-Beurre sont signées Patrick Boez, les autres proviennent de la collection personnelle de Patrick Ochs : photos ©Patrick Ochs Rue de la Muette.

Sites à découvrir Rue de la Muette http://www.ruedelamuette.com/

Jambon Beurre : http://www.patrickboez.com/jambon_beurre/

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FRANCE/ FESTIVAL BERNARD DIMEY : “Poésies et chansons francophones” à Nogent

Amateurs de (bonnes) chansons françaises, à vos agendas. En piste pour la 13ème édition du Festival Bernard Dimey du 8 au 11 mai 2013 à Nogent, Haute-Marne !

L’occasion de revenir ici en photos sur divers temps forts de l’édition de l’an dernier et surtout de donner envie aux passionnés de se retrouver dans une ambiance des plus chaleureuses dans la ville chère au créateur de « Syracuse », « Si tu me payes un verre », « Mémère »  et autres chansons connues ou non qui ont, indiscutablement, marqué l’Histoire de la chanson française.

En guise d’introduction à ce long voyage au coeur du Festival de Nogent d’hier et d’aujourd’hui, bienvenue à “Dimey de Nogent”, une chanson franco-québécoise signée Joseph Moalic (paroles) et Jean Custeau (musique) ! Texte à découvrir en fin d’article…

 

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 Plaque sur la maison natale du poète de Nogent

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Samedi 12 mai 2012. Passage du “Marching Band” de Chaumont devant la médiathèque Bernard Dimey

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Depuis quelques années, la tombe de Bernard Dimey bénéficie enfin d’un fléchage au cimetière : il était grand temps …

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Bernard Dimey, Pierre Brasseur et Michel Simon : fresque dans le hall du Centre culturel, quartier général et salle de concert du festival de Nogent

«Derrière ce joli nom il y a toute une équipe qu’il faut absolument féliciter »   

Il en aura fallu de l’obstination et de la passion pour mener à bien cette association Bernard Dimey ! Ses objectifs ? « Promouvoir l’œuvre de Bernard DIMEY, la poésie et la chanson francophones et ce, au moyen de l’organisation de manifestations, réunions, conférences ou toutes autres actions à caractère notamment culturel, et, en général, toutes initiatives pouvant aider à la réalisation de son objet ».

Bien, mais qu’en est-il des débuts de cette association présidée depuis trois ans par Yves Amour ?

Un retour dans le passé s’impose, histoire d’en savoir un peu plus sur ce festival bénéficiant d’une solide équipe de bénévoles. Ce qui a incité le président à remettre les pendules à l’heure, lors de son discours de remerciements en mai 2012 : « Je suis un peu agacé quand on remercie Yves Amour. Derrière ce joli nom il y a toute une équipe qu’il faut absolument féliciter : tous les bénévoles de cette association ! Je ne suis qu’un porte-nom ». Des propos qui suscitèrent une  pluie d’applaudissements…

Et sur le site de l’association, l’ancienne présidente Annie Roquis-Millet, de préciser : «C’est toute une équipe de lutins qui, comme dans les contes, s’affairent sans ménager leur peine pour accueillir au mieux et toujours chaleureusement artistes et public.

Ils se transforment en mirlitons, plongeurs, cuistots occasionnels, coursiers, hôtesses, barmen, barmaid, techniciens, vendeurs, médiateurs, caissières, placeuses, colleurs d’affiches, standardistes, chargés de com’, couturières, nounous, décoratrices, secrétaires, souffleurs, docteur, masseuses, pharmaciennes, chauffeurs, logeuses, guides et accompagnateurs touristiques, que sais-je encore ?

La municipalité de Nogent  nous accorde son soutien depuis le début. Ses équipements surprennent toujours très favorablement les artistes et nous sommes conscients de son effort et de la contribution du personnel de la salle, des services techniques et administratifs ».

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Gâteau d’anniversaire pour les 10 ans du festival. Photo-souvenir avec  quelques bénévoles en compagnie d’Annie Roquis-Millet, Dominique, la fille de Bernard Dimey, et le directeur de la médiathèque de Nogent Philippe Savouret

 

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« Poésies et chansons francophones », c’est le « label » du festival Bernard Dimey présidé depuis 2010 par Yves Amour

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Eric Frasiak, Patrick Boez, Robin Rigaut, Christian Valmory et Philippe Savouret

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Mai 2009. Sur les traces de Bernard Dimey à travers les rues de Nogent. A quand une nouvelle visitée guidée avec tant de passion par Philippe Savouret et intégrée dans le programme du festival ? 

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Inspirée de l’affiche du festival illustré par le dessinateur Cabu, la pochette du CD « Dimey de Nogent » : texte de Joseph Moalic, musique du chanteur québécois Jean Custeau. Cette chanson dédiée à Annie Roquis-Millet a inspiré une vidéo visible au début de cet article ainsi que dans la rubrique vidéo sur la page d’accueil de www.planetefrancophone.fr

 

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Mai 2010. Annie Roquis-Millet en compagnie du compositeur Francis Lai, lors de l’inauguration de l’Espace qui lui est dédié à la médiathèque de Nogent

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 Incontestable passionné de l’oeuvre du poète de Nogent, Philippe Savouret, directeur de la médiathèque Dimey

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Annie Roquis-Millet en compagnie de Georges Varenne, fils du chanteur Pierre Louki devant l’exposition consacrée à son père

A l’origine, la rencontre de deux responsables de bibliothèque

Saviez-vous que l’origine du festival s’enracine dans la rencontre de deux responsables de bibliothèque ?

Mais oui, comme le raconte avec force détails le site de l’association, l’histoire débute en l’an 2000 avec un duo d’amoureux de la chanson et de la langue française : Philippe Savouret chargé de la médiathèque de Nogent et Annie Roquis Millet de celle de Biesles.

Tous deux partagent « la même vision du développement culturel et ont conscience de l’intérêt de lancer des opérations communes groupant ainsi les moyens financiers et humains avec le concours des municipalités. Ils créent « l’intermédiathèque » avant « l’intercommunalité » par des actions groupées sur un territoire élargi au canton de Nogent ».

Et l’histoire se poursuit de plus belle avec le duo Savouret-Roquis-Millet : » En travaillant ensemble pour la programmation de spectacles, sur des expositions, ils partent même sur le terrain, à savoir en Martinique, à leurs frais. Philippe, passionné, a raconté, lors de veillées, la maman de Bernard, ses recherches, ses contacts et échanges avec les artistes, la commémoration du 10e anniversaire, son séjour avec Dominique et Claude Dejacques à Tartane pour la création du disque « Le droit des enfants ».

Dès lors le compte-à-rebours est enclenché : « Au retour, l’appétit aiguisé, Annie plonge dans ce monde de Dimey, grâce aux documents rassemblés du fonds, et après leurs trois expos réussies, vient le moment de préparer la commémoration du 20e anniversaire de la mort de Bernard ».

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Mai 2009. Quand Daniel Manchin donne de la voix sur scène en compagnie de Jean-Pierre Laurent et son orgue de barbarie

« Pour des raisons pratiques, Daniel Manchin a proposé de créer  une association, pour contribuer à faire connaître l’œuvre de notre poète nogentais »

Le duo Savouret-Roquis-Millet lance d’abord une manifestation à Biesles. Un tournant de taille, puisqu’ils y rencontrent le troisième homme : « Daniel Manchin, PDG d’une entreprise, amoureux de poésie. Il a découvert Dimey, en écoutant un texte sur les quais de la Seine, par hasard, lors d’un de ses nombreux déplacements professionnels. Il a ensuite  proposé à  Michel Thomassin, alors directeur de la Mutualité Sociale Agricole, président du Lion’s Club, d’en faire le thème d’une manifestation au cœur du festival ; ce dernier plonge aussitôt dans la marmite et met en place une soirée réussie ! »

Dès lors les événements vont se précipiter : « Pour des raisons pratiques, Daniel Manchin a proposé de créer  une association, pour contribuer à faire connaître l’œuvre de notre poète nogentais. Et les statuts déposés, ils se lancent dans le premier festival en 2001, entraînant d’autres passionnés avec le concours de la ville de Nogent représentée par Michel Brocard, maire ».

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Le festival résulte d’un sacré travail de bénévoles. Ici finale de l’édition 2010 animée par l’auteur-compositeur-interprète québécois Steve Normandin avec à gauche la présidente fondatrice Annie Roquis-Millet à côté de Daniel Manchin

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Dans la Cave à Bernard “Entre Pigalle et les Abbesses” poésie et chansons avec Michèle Crevecoeur et Jean-Pierre Laurant

“Jean-Pierre Laurant est un artiste attachant. Animateur infatigable autant que généreux”

Après cette première édition, d’autres festivals ont suivi chaque année autour du 10 Mai … évidemment !

Les premiers seront très axés sur les textes de Dimey pour le faire connaître avec « des spécialistes reconnus » comme Dominique Dimey, sa fille; les chanteurs  Jehan et Alain Flick puis plus tard Valérie Mischler… Le cercle s’élargira peu à peu avec « une causerie avec des témoignages comme Francis Lai, des camarades de classe, des universitaires…et  cela s’est élargi vers d’autres horizons, tout en gardant le lien Dimey, avec des artistes connus et d’autres pas médiatisés. La poésie est à l’honneur, souvenez-vous de cette soirée inoubliable avec Bohringer !  Un grand merci à ce Monsieur ».

Au fil des ans, des repères se mettent en place : « Dans l’équipe, après avoir créé un petit groupe de colporteurs, certains se sont pris au jeu et continuent de dire du Dimey par plaisir comme Chantal et Yvon Baude. Michèle Crèvecœur, Belge, s’est associée à un artiste Jean-Pierre Laurant pour créer un spectacle donné gratuitement dans le cercle de ses amis belges, puis au festival ».

Jean-Pierre Laurant ? Sans doute un des artistes les plus connus des festivaliers de Nogent !

“Jean-Pierre Laurant est un artiste attachant. Animateur infatigable autant que généreux, il aime faire partager son vaste répertoire dans lequel Mouloudji tient souvent une place privilégiée, de même que Brassens, Vian et quelques autres, dont, évidemment, Dimey. Je vous suggère en passant de ne pas rater le spectacle consacré à ce dernier, monté et joué avec Michèle Crevecoeur (“Entre Pigalle et les Abbesses”).  

Cette présentation signée Joseph Moalic (Les Amis de Georges, n° 133, mai-juin 2013) est extraite d’un article consacré à “J’ai rendez-vous avec vous”, nouveau CD enregistré à l’orgue de barbarie par le chanteur-musicien Jean-Pierre Laurant. Assurément une figure familière à Nogent, où il s’est souvent produit… à l’instar du québécois Steve Normandin (voir le dossier abondamment illustré sur cet artiste québécois sur le site www.francomag.com)

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Ne pas oublier les maisons de retraite des environs de Nogent : une des priorités du festival. Ici le québécois Steve Normandin au coeur de l’événement !

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Mai 2010, collège de Nogent avant l’inauguration de l’Espace Bernard Dimey par le compositeur Francis Lai entouré ici par Annie Roquis-Millet, Philippe Savouret et Michèle Crevecoeur

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Viviane Cayol et Jean-Yves Liévaux, alias Alcaz, en compagnie de l’artiste peintre Yvette Cathiard, dernière compagne de Bernard Dimey et auteure de “Dimey la blessure de l’ogre” (Editions Christian Pirot, 2003). Cet ouvrage a obtenu le Grand Prix de l’Académie Charles Cros (Littérature)

« Ce festival permet d’élargir l’offre culturelle indispensable au développement économique de notre pays »

Selon Annie Roquis-Millet, présidente de l’association de 2000 à 2010, «Dimey reste bien le pivot central de cette manifestation, et sur une idée d’Yvette Cathiard chaque artiste doit nous interpréter un de ses textes, à sa convenance. Ce festival permet d’élargir l’offre culturelle indispensable au développement économique de notre pays, au même titre que bon nombre d’associations locales tout aussi dynamiques ».

Autre argument, et non des moindres mis en évidence sur le site du festival : la valorisation de Nogent et de sa région, sous l’angle économique : « Nous sommes convaincus qu’il mérite d’exister et les entreprises locales qui nous soutiennent par leur mécénat l’ont bien compris. Nous avons des richesses à développer ici dans notre magnifique département ».

 

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Parmi les animateurs ayant soutenu le festival figurent entre autres Elisabeth Gagnon de Radio-Canada, et Jean-Louis Foulquier venu pour une émission retransmise en direct sur France-Inter 

 « On se souvient d’Elizabeth Gagnon pour Radio-Canada, auteur de dix heures d’émission sur Bernard Dimey »

Comme le met en évidence le site de l’association, « le festival, à sa mesure, favorise l’exportation de notre patrimoine par un maximum de relais médiatiques qui contribuent à faire connaître Nogent et la Haute-Marne : dans des émissions télévisées, de radios : on se souvient d’Elizabeth Gagnon pour Radio-Canada, auteur de dix heures d’émission sur Bernard, de la sympathique équipe de Jean-Louis Foulquier pour POLLEN, des journalistes de revues plus spécialisées comme Chorus, Je chante, Vinyl.

Au même titre que les autres manifestations de notre département, il contribue au développement économique, touristique : nous accueillons des personnes extérieures : Belges, Suisses, Hollandais ».

A noter qu’en mai 2007 toute une équipe de Québécois emmenée par Pierre Jobin et Renée Marcoux est venue partager l’ambiance du festival Dimey.

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 Mai 2007. Groupe de festivaliers québécois emmenés par Pierre Jobin et Renée Marcoux

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Pierre Jobin en conversation avec Allain Leprest, invité d’honneur du Festival Dimey

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Mai 2012. Le festival va dans la rue et fait danser devant la maison de retraite de Nogent !

« On y vient chercher de la qualité mais aussi de la convivialité dans une ambiance familiale avec plein de petits bonheurs accessibles à tous ! »

« Les textes de Bernard Dimey sont populaires au sens noble du terme (dixit Gilles Vigneault), tout comme notre festival. De plus, nous montrons le talent de dessinateur de Bernard Dimey et sommes heureux que le grand dessinateur CABU, nous ait gratifiés en 2007 d’une affiche qui, à nos yeux, reste emblématique.

Le public du festival s’agrandit doucement. C’est un public de « découvreurs ». On y vient chercher de la qualité mais aussi de la convivialité dans une ambiance familiale avec plein de petits bonheurs accessibles à tous! Et si demain, ces artistes sont médiatisés, tant mieux ! ».

Ces propos signés Annie-Roquis Millet en disent long sur les défis relevés par le président Yves Amour.  Lequel expliquait en mai 2012, après la soirée finale, que l’association repose sur une trentaine de bénévoles de Nogent et environs durant le festival, et d’un noyau d’une dizaine de personnes à l’année.

De là  lancer un appel il n’y a qu’un pas franchi par le président « en quête de gens ayant des compétences dans certains domaines qui ne sont pas forcément la chanson ». Oui, toutes bonnes volontés sont accueillies, et les initiatives peuvent, dans ce domaine, réserver de belles surprises, comme la participation de jeunes du Lycée Charles de Gaulle de Chaumont, section BTS productique : ils ont fabriqué des tables fort utiles durant l’édition de mai 2012.

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Yves Amour en compagnie du chanteur Gérard Berliner, à gauche. Comme un air de ressemblance …

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Sur le livre d’or de l’association, le message du chanteur Gérard Berliner, quelques mois avant son décès en octobre 2010

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Mai 2008, « Le Déserteur de Boris Vian » repris en chœur par Steve Normandin, Christiane Oriol, Denis Peterman, Christian Valmory, Jean-Pierre Laurant et Thomas Pitiot

 Concert de Thomas Pitiot sous l’égide de l’association Arts Vivants 52

 Autre piste de réflexion et d’action : développer des passerelles avec des établissements scolaires – écoles, collèges, lycées – il n’y a qu’un pas franchi par l’association soucieuse d’ouvrir son champ d’action au-delà de la salle de spectacle du centre culturel !

Une de ces passerelles entre milieu artistique et milieu scolaire est illustrée par le concert pédagogique de Thomas Pitiot au centre culturel de Nogent mardi 7 mai à 14 h : une co-réalisation du festival Dimey et l’association Arts Vivants 52.

Ce concert réservé aux écoles participant au projet rassemble des classes de cycle 3 du Pays Coutelier. Elèves et équipe pédagogique ont travaillé le chant choral avec un professeur de chant et de technique vocale Anna Rochelle – professeur au conservatoire de Dijon – auquel s’est joint Thomas Pitiot, un des auteurs-compositeurs interprètes de l’édition 2013.

« L’artiste partira de la créativité et de l’imaginaire des élèves pour écrire et mettre en musique des chansons » souligne le site d’Arts Vivants 5. Une association départementale de développement du spectacle vivant qui assure « une mission permanente de service auprès du public et des acteurs de terrain » : éducation artistique, enseignement spécialisé, pratique artistique, diffusion et création pour la danse, la musique et le théâtre.

D’où l’affirmation d’Yves Amour au sujet du festival : « Ce ne sont pas seulement des spectacles avec des gens qui viennent faire des cachets, il y a aussi de vraies rencontres … des artistes qui restent et partagent avec le public… des échanges entre professionnels et amateurs». En somme un festival de taille humaine soutenu par des subventions de la municipalité de Nogent, du Conseil Général ainsi que de l’ORCA, l’Office régionale culture Champagne-Ardenne).

A l’instar de tant de festivals ne bénéficiant pas de gros budgets, celui de Nogent repose sur un groupe de personnes motivées par la vie culturelle de leur région et une passion envers la chanson française. Avec en ligne de mire des artistes et groupes d’expression française qui – sans faire la une des « grands médias » n’en sont pas moins synonymes de talent.

Bien au contraire comme en témoigne la programmation de cette 13ème édition : Jeanne Garraud, Thomas Pitiot, Céline Bardin, Tournée générale, , François Corbier, Hervé Akrich, Les Papillons, Topel Théâtre, Bernard Moninot et Chouf. Sans oublier “le fil rouge” assuré par “Chansons à gogo” alias Martine Scozzesi, Samuel Péronnet et Riton Palanque  et les 3ème mi-temps signées Christian Codfert ! 

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Demandez le programme de la 13ème édition du Festival Bernard Dimey à Nogent du 8 au 11 mai 2013 !

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De retour pour le festival 2013, les trois compères du Topel Théâtre : Serge Saint-Eve, Serge Martel et Bernard Lélu. L’art de célébrer Dimey avec humour et talent dans “Quand on n’a rien à dire !’, spectacle cabaret aux allures de “soirée bistrot-cabaret entre amis, une bonne histoire, un bon vin, un moment fraternel”

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Prise à Bazicourt le 31 octobre 2011 par Annie Roquis-Millet, cette photo de Jean Custeau et Joseph Moalic  illustre la pochette du CD « Dimey de Nogent » bénéficiant d’une maquette de Robin Rigaut

Bernard Dimey célébré par le Québécois Jean Custeau sur des paroles de Joseph Moalic

Pour en savoir plus sur Bernard Dimey, il suffit de se promener sur internet qui le met en valeur sur nombre de sites tous empreints d’une évidente passion tant pour l’homme que l’œuvre.

S’y ajoute aussi nombre de documents sonores et visuels…  comme le clip de la chanson « Dimey de Nogent » enregistré, mixé et matricé  au Studio Bleuciel, à Stanstead au Québec. Un bel hommage au créateur de Nogent, avec un clin d‘œil à la fameuse « Cave à Bernard » située dans la médiathèque de Nogent !

Quant au site du festival, il fourmille de détails sur l’édition 2013 et sur l’histoire de l’association présidée par Yves Amour qui a pris la relève d’Annie Roquis-Millet. A découvrir ici  http://yamour.ovhsitebuilder.com/

 

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Directeur de la médiathèque de Nogent et auteur d’un livre sur Bernard Dimey, l’infatigable Bernard Savouret toujours au coeur de l’événement en mai 2012 !

Souvenirs, souvenirs : dans les coulisses du Festival Bernard Dimey …

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Amical clin d’œil de Graeme Allwright sur le livre d’or

 ll est à présent grand temps de revenir en photos sur quelques temps forts de l’édition 2012, voire des années précédentes ! Impossible évidemment d’offrir un panorama exhaustif de tous les talents qui ont fait vibrer le centre culturel de Nogent, ainsi que divers autres lieux du bassin nogentais.

D’où cette série de coups de projecteurs offerts en toute subjectivité, un regard partiel et partial sur un festival aux accents sans frontières, où le Québec aura plus d’une fois été à l’honneur.

Rappelons que l’édition 2012 a bénéficié d’un compte-rendu détaillé dans la revue Vinyl : une des (très) rares publications encore consacrées à une chanson d’expression française vivante et de proximité. Une revue à découvrir SANS TARDER en cliquant sur le nom de son créateur, Robin Rigaut, dans la rubrique « En lien avoir » sur notre site.

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Mai 2010. Avec Manu Galure au piano, ambiance assurée par Jean-Sébastien Bressy, Jean-Pierre   Laurant, Christian Valmory, Steve Normandin pour une réjouissante 3ème mi-temps

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Autre inoubliable 3ème mi-temps en mai 2010 avec Gérard Berliner au piano et le québécois Steve Normandin à l’accordéon

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Energique et attachante Evelyne Gallet dimanche 13 mai 2012 au Centre culturel de Nogent : le rythme dans la peau et des textes-coup de poing. “Un bon coup de pied au cul du ronron de la chanson française” selon l’artiste qui n’a pas la langue dans sa poche.

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Fil rouge de l’édition 2009, le chanteur-guitariste marseillais Jean-Marc Dermesropian accompagne Claude Fèvre, créatrice du Festiv’Art et passionnée par l’oeuvre de Barbara

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Fan avertie du duo Alcaz, Claude Fèvre dans les rues de Nogent durant une visite guidée animée par Philippe Savouret
PF NOGENT CRISTIANI MAI 2008

 

Mai 2008. Dans les coulisses de la célèbre table ronde entre Brel, Brassens et Ferré organisée et animée par le journaliste François-René Cristiani dans l’appartement de sa belle-mère à Paris : présentation du livre paru en 2003 chez Fayard-Chorus 2003 
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Dessin d’Allain Leprest sur le livre d’or, sous les messages de Bernard Joyet et Nathalie Miravette

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Mai 2012. Le chanteur Gilles Roucaute anime le kiosque de l’association Tranches de Scène créée par Eric Nadot. Une association à découvrir dans notre rubrique « En lien avec … »

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Mai 2012. Touchant et ironique, tendre et réaliste : Govrache s’enracine dans une chanson française. L’artiste au pseudonyme-clin d’oeil à Gavroche surprend par une évidente aisance scénique assurée au Centre Culturel de Nogent avec la complicité d’Adrien Daoud (contrebasse) et Antoine Delprat (violon)

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Amicales retrouvailles au cœur du festival. De gauche à droite Christian Valmory (revue Vinyl), le chanteur Eric Frasiak, Albert Weber (www.planetefrancophone) et venu de St-Pierre et Miquelon Patrick Boez, créateur et animateur de « Jambon Beurre » émission sur la chanson d’expression française: voir son site dans la rubrique « En lien avec … »

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Le temps des retrouvailles avec Jean-Yves Liévaux et Viviane Cayol (Alcaz) avec leur ami Christian Hee (à gauche) en compagnie de Christian Valmory et de sa femme

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Une 3ème mi-temps signée Eric Frasiak, dans le prolongement de son concert avec ses trois musiciens, jeudi 10 mai 2012

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Mai 2012. Eric Frasiak très à l’aise sur la scène du Centre culturel de Nogent avec Jean-Pierre Fara (guitare), Sylvain Collet (contrebasse) et Raphaël Schuler (percussions). Cet artiste barisien s’impose depuis plusieurs années comme un des plus efficaces ambassadeurs d’un répertoire de qualité et grand public. En témoigne son dernier album  « Chroniques », 15 titres à découvrir par tout amateur de chanson française digne de ce nomCet

PF NOGENT YVES PAQUELIER

Concert d’Yves Paquelier en mai 2012. Encore un de ces artisans d’une chanson française de qualité et à fleur de peau. Son album « Encore une chanson » a été le disque de la semaine dans l’émission « Jambon Beurre » de Patrick Boez (26 mai 2012) à écouter sur internet

pf nogent frasiak dedicaceMai 2011. Séance de dédicace d’Eric Frasiak après son concert, à côté du stand de la revue Vinyl

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Mai 2012. Salle comble pour un concert dé localisé du Topel Théâtre sous l’objectif de Patrick Boez, « envoyé spécial de St Pierre et Miquelon » : de quoi alimenter son cher « Jambon Beurre » disposant d’archives très complètes pour internautes ayant envie de découvrir ses émissions

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Cortège musical en pleine nature, en sortant de la cité avant d’y revenir pour donner l’aubade devant la mairie de Nogent

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Mai 2012, Annie Massy dédicace son livre sur Bernard Dimey. Pour rédiger cet essai biographique, elle a consulté la Bibliothèque nationale de France, les archives de l’INA et le fonds Dimey de la médiathèque de Nogent et … interviewé divers proches du poète

PF NOGENT BOUZIGON

Mai 2010. La chanteuse québécoise Micheline Bouzigon accompagnée par son compatriote Steve Normandin au piano et Patrick Leroux au violoncelle

 

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Mai 2010. Présentation de l’exposition Jacques Canetti par sa fille Françoise, près du panneau consacré au chanteur québécois Félix Leclerc … juste avant une conférence animée par Françoise Canetti et Joseph Moalic (ci-dessous)PF NOGENT CANETTI MOALIC

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Mai 2012. Le président-photographe Yves Amour en pleine action devant la maison natale de Bernard Dimey

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Mai 2012. Séance de dédicace du chanteur Govrache après son concert

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Michèle Crevecoeur : la poésie au service des textes de Bernard Dimey

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Le festival de Nogent est efficacement soutenu par Chants de Gouttière, de Chaumont, présidée par Fred Castel. Comme l’an dernier, le hall du Centre culturel de Nogent accueillera un stand de l’association qui fête ses dix ans cette année. Ici quatre des adhérents de l’association : Jean-Paul et Josette Dupont, et Denis et Françoise Lionneton

 

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Signée Annie Roquis-Millet, cette photo réunit Jean Custeau et Joseph Moalic. Elle illustre la pochette du CD « Dimey de Nogent » bénéficiant d’une maquette de Robin Rigaut

“Je vous laisse l’idée un peu folle, un espoir/  Comme un myosotis entêté, goguenard/ Qu’on célèbre Dimey dans « La Cave à Bernard »

Impossible de terminer ce dossier sur le Festival Bernard Dimey sans un dernier clin d’œil à la francophonie d’Amérique du Nord. En l’occurrence à la complicité tant amicale qu’artistique entre le parolier Joseph Moalic et le chanteur québécois Jean Custeau, compositeur de la musique de la chanson “Dimey de Nogent”.

D’où cette interrogation : et si l’artiste québécois était invité à Nogent en mai 2014 pour y chanter cet hymne à Dimey ? A vrai dire pas seulement cette chanson mais des extraits de son répertoire mis en valeur dans plusieurs albums au fil des décennies ! 

Il est vrai que l’appellation« Poésies et chansons francophones » qui définit le Festival Dimey s’applique avec justesse à Jean Custeau. L’un de ses CD, « Le vin des anges » est en effet consacré au poète québécois Gilbert Langevin (1938-1995). Un argument de plus … à faire réfléchir avec Amour (Yves) les responsables de l’association. A suivre …

 

“Dimey de Nogent”

 

                               À Annie…

 

Quand je traîne le soir dans les rues de Paris

Ces soirs de vague à l’âme où les rêves sont gris

Je carbure à plein spleen et je lâche la bonde

A des délires fous. Mon esprit vagabonde

Et j’ai alors envie d’interpeller les gens :

Si l’on m’aimait un peu du côté de Nogent ?

 

Si l’on m’aimait un peu du côté de Nogent ?

Mais ne confondons pas, ce s’rait désobligeant,

Le mien n’est pas celui des guinguett’s à touristes

Avec leurs canotiers, leurs accordéonistes

Le mien est plus discret, c’est mon Nogent à moi

Et si un jour là-bas on se souv’nait de moi ?

 

Et si un jour là-bas on se souv’nait de moi ?

Je veux dire qu’un jour il s’rait de bon aloi

De fair’ pour une fois mentir le vieux proverbe

Nul n’est prophète en son pays, dit-on. Et merde !

On l’oublie trop souvent, et ma foi ça m’amuse,

J’ai célébré Nogent bien plus que Syracuse !

 

J’ai célébré Nogent bien plus que Syracuse,

Mais trouverais dommage qu’un intello s’amuse.

A décompter mes vers à l’aune des lieux-dits

Mes vers, tout simplement, on les chante, on les dit

J’aim’rais tant que, chez moi, il se trouve peu ou prou

D’amis pour s’y livrer, un peu dingues, un peu fous.

 

 

J’ai trop traîné ce soir dans les rues de Paris

Trop parlé et trop ri. Peut-être trop écrit

Trop rêvé. Caressé trop d’espoirs. Il est tard

Et si je continue à écumer les bars

 

Y’aura plus qu’le cafard pour m’y accompagner.

Rentre chez toi, Bernard. Bon, d’accord, un dernier

Au Lux-Bar ou ailleurs : une cave enfumée…

Tous les comptoirs se valent quand on veut oublier

 

Mais une cave, c’est bien, c’est mieux, c’est plus intime

Et puis on s’imagine à deux pas de la vigne

Et ça me fait penser, en m’y forçant un peu

(A l’heure où je vous cause, j’ai le souv’nir fumeux…)


 

Ça me fait donc penser, comme je vous disais

À cette cave oubliée où, tout petit, j’allais

Comme un aventurier, comme on aborde une île

Pour une chasse au trésor en plein coeur de ma ville

 

Quelle rue ? Je ne sais plus : ma mémoir’ m’ joue des tours…

Cette cav’  ferait l’affaire si l’on voulait un jour

Un jour – on peut rêver – me faire un peu d’honneur.

Faudrait quelques travaux, faudrait surtout du cœur

 

Amis, je vous salue et, vous disant bonsoir

Je vous laisse l’idée un peu folle, un espoir,

Comme un myosotis entêté, goguenard,

Qu’on célèbre Dimey dans « La Cave à Bernard ».

 

Et comme je ne suis pas à un délire près

J’imagine que gisant, à l’ombre des cyprès,

J’entendrai certains soirs du joli mois de mai

(qu’il serait bon, ce bruit, à n’oublier jamais)

 

Parvenir jusqu’à moi, en vagues et en rafales,

Apportés par le vent, depuis un festival

Qui porterait mon nom, des échos de chansons

Poèmes tristes ou gais, à donner le frisson.

 

 

 

Allons mon vieux Bernard, ne rêve pas trop fort

Regagne tes pénates, ferme les yeux et dors.

Allons mon vieux Bernard, ne rêve pas trop fort

Regagne tes pénates, ferme les yeux et dors.

(Joseph Moalic, Bazicourt, 11 – 12 juillet 2009)

                       ©copyright 2011 par Joseph Moalic & Jean Custeau, SACEM & SOCAN

Voir aussi des articles sur le Festival Dimey sur www.francomag.com

TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER