C’est une évidence ressentie par nombre de journalistes : on a plus de plaisir à présenter les nouveaux albums de certaines personnes plutôt que d’autres. Pourquoi certains artistes retiennent davantage l’attention ? Et pourquoi éprouve-t-on plus de plaisir à parler de certains albums ? Question de répertoire bien sûr, mais pas seulement. S’y glisse aussi un autre aspect : le ressenti, l’échange, le contact vécu entre celui/celle qui chante et celui qui écrit.
Voilà le genre de réflexion qui m’est venu à l’esprit quand j’ai appris la sortie de Rue du Rendez-vous, le nouvel opus de Myreille Bédard.
Un mot d’abord sur cette Québécoise qu’il ne faudrait surtout pas résumer/limiter/réduire à une auteure-compositrice-interprète naviguant depuis plusieurs années déjà entre chanson et jazz.
Et c’est à juste titre que son site la présente comme une artiste aux multiples talents. Allez donc y faire un tour, histoire d’en savoir un peu plus sur cette Québécoise également connue comme comédienne, metteure en scène …
On la retrouve dans nombre de productions : scène, télé, radio ou cinéma … et même réalisatrice du court-métrage “Des enfants de trop” présenté en deux parties sur Youtube. Sans oublier son expérience d’auteure enracinée dans son vécu : “Vaincre la Vaincre la dépression/ L’estime de soi au coeur du rétablissement”.
UN EP INSPIRÉ D’UN LONG SÉJOUR EFFECTUÉ A PARIS
Voilà en quelques repères qui est Myreille Bédard bien connue à travers le vaste Québec : je vous avais déjà parlé d’elle ICI sur ce site d’information
Bon, venons-en à présent à son retour en studio ! Après avoir sorti en 2012 “Symphonie amoureuse” – résultat d’une fructueuse collaboration avec le compositeur, Anthony Rozankovic – la voici de retour avec cet opus … qui me laisse hélas sur ma faim vu qu’il ne comporte que quatre titres.
Ce mini album (EP) enregistré dans la suite logique de l’univers poétique et musical s’inspire d’un long séjour à Paris que l’artiste a effectué il y a quelques années.
Rue du Rendez-vous est constitué de trois chansons originales, signées par l’auteure, ainsi qu’une reprise du grand standard du répertoire francophone “Les moulins de mon cœur” immortalisé par Michel Legrand.
Redécouvrir cette chanson avec la voix de Myreille Bédard c’est beau, intense. le genre d’émotion à vous donner la chair de poule. Une version piano-voix qui témoigne de sa complicité sans failles avec un musicien que j’ai eu la chance de rencontrer plus d’une fois durant mes divers séjours au Québec : ami de longue date de Myreille Bérard, Philippe Noireaut est un artiste français installé à Montréal depuis plus de trente ans.
Il s’y est installé après avoir travaillé en France auprès d’artistes tels que Serge Reggiani et Claude Nougaro. C’est aussi lui qui, en plus de l’accompagner au piano, a assuré tous les arrangements et la réalisation de l’album.
“CHAQUE CHANSON NOUS TRANSPORTE DANS UN CLIMAT SINGULIER”
Comment définir les titres de cet album ? Laissons Myreille Bédard nous en dire plus sur sa nouvelle expérience discographique.
“Chaque chanson nous transporte dans un climat singulier où l’on découvre l’histoire de personnages réels ou fictifs, habitant un des quartiers de Paris. Les textes sont magnifiés par trois compositeurs différents mais unis par l’univers du jazz. D’abord la chanson-titre, Rue du Rendez-vous, a bénéficié des influences latino/jazz du guitariste québécois d’origine suisse, Axel Fisch, avec qui l’auteure avait déjà collaboré.
Pour sa part, Chez Orphée est la première cocréation d’une chanson entre l’auteure et le musicien Philippe Noireaut.
Enfin, Dans les yeux de Naïma, a été écrite sur une des pièces provenant de l’album instrumental “Through Life “du compositeur et pianiste français d’origine libanaise, Elie Maalouf, qui a accompagné la chanteuse lors de concerts donnés à Paris”.
A DÉCOUVRIR SUR LES PLATEFORMES NUMÉRIQUES
Sur cet album de chansons teintées de nuances de jazz et musiques du mondes, Myreille Bédard s’aventure ici dans un registre qui dépasse son habituelle “zone de confort”.
D’où le regret de ne pas pouvoir savourer plus de quatre titres mis en valeur par une poignée d’expérimentés musiciens. Philippe Noireaut évidemment, mais aussi un autre complice de la première heure, Christian Pamerleau, à la batterie .. à la contrebasse, le jeune et prometteur Sébastien Pellerin … sans oublier le saxophoniste et flûtiste de renommée (vraiment !) internationale : Jean-Pierre Zanella, par ailleurs connu comme compositeur et arrangeur.
Évidemment, vu le contexte économique, et les ventes de CD en chute libre, ce mini-album réalisé sous l’égide de Néméa Productions est disponible pour téléchargement et/ou pour écoute en streaming sur la plupart des plateformes numériques, notamment Itunes.
Voilà, vous ai-je donné envie de découvrir Rue du Rendez-vous ?
Et même d’en savoir un peu plus sur le parcours sur cette artiste québécoise ? Je l’espère vraiment.
A vous de voir.
Albert WEBER
l vit à Montréal depuis plus de trente ans, après avoir travaillé auprès de géants de la chanson française comme Serge Reggiani et Claude Nougaro.