“La théorie du complot”, c’est le titre du nouvel enregistrement de Jean-Baptiste Mersiol décliné en CD avec 20 titres et aussi en 33 Tours avec 12 titres.

Incontestablement une étape déterminante dans le parcours des plus créatifs pour cet auteur-compositeur-interprète de 37 ans connu pour la diversité de ses (si) nombreuses initiatives musicales. Et aussi pour son franc-parler.

D’où cet entretien-vérité à découvrir en prenant tout votre temps avec ce texte aussi long que dense. Assurément le fidèle reflet d’une parole libérée et pleine de bon sens. Inclassable, inattendu, prolifique, sincère et attachant. C’est ainsi que j’aime définir ce créateur (trop) souvent incompris.

Pas étonnant donc que ses réflexions s’affirment plus d’une fois à fleur de peau: leur authenticité s’enracine dans la vraie. Et pas seulement dans son parcours artistique.

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Première question pour débuter cet échange à bâtons rompus. Comment définir ce nouvel album ?

 « La théorie du complot » est un album un peu à part. Je me suis rendu compte qu’à 37 ans, cela faisait déjà 25 ans que je trainais ma bosse dans le milieu de la musique. Et je voulais faire quelque chose qui me tenait à cœur.

 En fait en 1997, j’avais imaginé un album avec des chansons, un style, mais je n’avais aucun moyen. Les jeunes d’aujourd’hui ont infiniment plus de moyens que j’en avais à leur âge.

Pour quelques euros ils peuvent se payer un bon micro et une carte son avec tous les effets souhaités.

 Malgré cette absence de moyens, vous avez tout de même foncé ?

 À l’époque j’ai emprunté des milliers de francs pour me payer un enregistreur 4 pistes à cassette, il n’avait même pas de reverbe, c’est dire. Si je voulais en avoir un minimum il fallait que j’aille dans le grand couloir de ma tante ou dans les toilettes.

 Parfois j’allais le dimanche dans le hangar de la distillerie de mes parents. Je me souviens avoir posé une caisse claire dans la cuvette des toilettes pour faire une démo un jour.

 Par la suite, Thibault mon guitariste m’a envoyé une vieille photo de Paul Mc McCartney qui avait fait la même chose chez lui pour son album solo de 1970.

 Ça m’a vraiment fait plaisir de voir que j’ai encore pu avoir les contraintes de l’époque, j’ai beaucoup appris : « Mon souhait était de faire de l’art, pas de devenir une star ». 

 “Faire de l’art” d’accord, mais en même temps travailler en équipe ?

“La théorie du complot” est exactement l’exemple de ce à quoi j’ai toujours aspiré : des chansons acoustiques et folk comme je les aime avec ce violon si cher à mes yeux, une équipe de musiciens cool qui se retrouvent sur un même projet, une pochette avec un thème.

Ici en l’occurrence on s’est mis à poser dans un château pour faire ressurgir nos vieux fantômes.

 De plus je sors ce disque en CD mais aussi en Vinyle 33 tours, donc je ne pouvais pas rêver mieux.

 Winston Churchill disait que le problème du monde actuel c’est que les gens ne veulent pas devenir utile, mais important. Je le vois bien quand je réalise des disques notamment pour les jeunes.

 Ce sont souvent des égos sur pattes, mais le pire c’est qu’ils sont coupables mais pas responsables… Et je crois que les réseaux sociaux ne leur font pas du bien. En gros pour résumer, les jeunes veulent passer à la télé, être des stars, mais ils oublient qu’avant il faut passer par le travail.

Une nouvelle génération d’artistes “coupables mais pas responsables” ? Et vous alors ? Vous vous définissez comment ?

 J’ai un caractère absolument épouvantable, il m’arrive de ne m’emporter pour trois fois rien. Du coup certaines personnes m’ont taxé d’égo surdimensionné ou d’arrogance maladive mais je pense qu’ils se trompent, ça n’a rien à voir.

J’essaie toujours de pousser les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes, le maximum, et parfois il faut les brusquer un peu, et le résultat est juste bluffant.

Combien de fois j’ai été sidéré de voir autant de talent face à moi. Je ne pense pas avoir d’égo particulier pour la simple raison que ce qui me plait le plus dans ce métier, c’est justement d’être dans l’ombre des autres artistes.

 Je veux dire par là que j’aime être derrière un autre artiste pour composer et réaliser un disque qui sera, je l’espère, à la hauteur de son talent.

 Mettre en valeur le talent d’un autre artiste d’accord, mais pour quel public ?

C’est super de pouvoir faire évoluer un univers personnel dans un monde où la société est en crise d’identité et ça paye toujours à long terme.

Il faudrait lâcher cette politique des covers chantés sur des fichiers midi et privilégier les compositions personnelles, ça prendrait plus de temps et de travail mais il faut s’adresser à un public exigeant de soi pour apporter quelque chose de nouveau. Ce n’est pas un jugement mais une idée tout simplement.

Il m’est arrivé d’avoir de belles surprises dans mes collaborations comme d’avoir parfois eu l’impression de donner de la confiture aux cochons. Voilà encore quelque chose qui va me faire passer pour un connard arrogant mais bon…

Un artiste qui chante sur scène avec un pupitre c’est juste intolérable. Je trouve que ça montre la désinvolture la plus complète du genre “bon voilà, ça m’emmerde d’apprendre les paroles je te fais mon truc à la va te faire foutre”. 

Un évident manque de respect pour le public …

Je ne dis pas, dans les bals ça passe, les gens dansent, le groupe ne fait que des reprises, on les regarde peu car c’est de l’animation. Mais quand on prétend être un artiste de compositions et qu’on fait un concert, c’est inexcusable de se pointer avec ce machin planté sur la scène.

À la limite si on manque de mémoire, un petit pense bête papier posé discrètement sur scène, est plus discret et ça ne fait de mal à personne. Et puis c’est touchant de voir un artiste oublier les paroles au milieu d’une chanson, ça créé une complicité avec le public. J’adore écouter les concerts d’Edith Piaf ou Léo Ferré où ils se trompent dans les paroles, ça créé toujours de grands moments.

 Et votre point de vue sur le milieu artistique ?

Ce que je déplore aujourd’hui c’est la manière dont les artistes se comportent entre eux. Ils sont très hypocrites l’un envers l’autre.

 Je ne suis pas en train de faire la morale, je n’ai pas de leçons à donner, je dois confesser que j’ai été comme ça par le passé mais à force de voir et vivre ce genre de choses j’ai fini par prendre mes distances. Je pense m’être fait pas mal d’ennemis parce que je disais trop facilement à ces gens ce que je pensais réellement.

Visiblement ils préfèrent les faux compliments des hypocrites que ma franchise.

Donc vous acceptez la franchise de la part de ceux qui travaillent avec vous ?

 Pour ma part ça ne me pose pas problème d’être entouré de gens qui ne me font pas des compliments et qui me disent réellement ce qui ne va pas, ça me permet d’avancer.

C’est une question de choix, c’est parfois plus embarrassant mais au moins je ne fuis pas les problèmes, je tente de les affronter et de d’avancer.

Thibault, mon guitariste est très brutal dans sa manière de dire les choses mais c’est très souvent justifié, alors ou est le problème ? Ce n’est pas mortel de reconnaître qu’on a pu faire de la merde à un moment donné ou que l’on s’est comporté comme un connard.

Quand on s’exprime ainsi aussi spontanément, ça suscite toutes sortes de réactions, non ?

Je m’étais parfois insurgé contre la médiocrité de certains artistes, et cela publiquement, ce qui était absolument le truc à ne pas faire mais je ne suis pas du genre manipulateur. Alors j’avais tendance à dire ce que je pensais ouvertement.

On m’avait rétorqué que j’étais jaloux. En fait c’est la vérité, j’étais jaloux, comment voulez-vous ne pas être jaloux de quelqu’un qui réussit en faisant n’importe quoi pendant que vous voyez d’autres artistes bourrés de talent qui ne connaissent pas la moindre considération ?

Oui j’étais jaloux de cette injustice qui a toujours été de mise dans le métier. Il faut être un hypocrite fini pour prétendre le contraire.

Et votre regard sur les émissions de télé qui mettent en valeur des inconnus jugés par des artistes reconnus ?

“The Voice”, je ne regarde jamais. Sincèrement, 15 minutes de ce truc et c’est la dépression pour moi.  Déjà parce que le drame actuel c’est qu’on recherche des voix et non pas des créateurs. Tout le monde qui a un peu de voix peut façonner et formater sa voix en fonction de ce que l’on demande.

Bon après je devrais regarder la poutre qu’il y a dans mon œil avant de condamner la paille dans celui de mon voisin ! J’ai aussi participé à l’époque à des émissions de télévisions avec leurs tremplins qui étaient l’équivalent de « The Voice » comme « Les marches de la gloire » ou « Club Dorothée ».

Et j’ai regardé Leho lorsqu’elle est passée sur TF1, je l’ai trouvé super géniale. Je suis très heureux de travailler avec elle, mais je sais qu’elle est bien plus qu’une simple interprète, elle a beaucoup de talent.

Bon pour résumer disons qu’il est dommage qu’on ne laisse pas les jeunes montrer qu’ils sont des créateurs, je pense que ça intéresserait davantage le public.

Avoir une voix n’est pas nécessairement synonyme de talent, de création, d’innovation.  D’où l’importance de proposer du contenu, de la création, non ?

 Oui, car avoir des bons auteurs et des bons compositeurs, ce n’est pas aussi simple.

 C’est dommage que les gens choisissent la facilité des artifices. Nietzsche s’était d’ailleurs insurgé contre Wagner à propos de ses arrangements d’orchestre donc le problème ne date visiblement pas d’hier.

Ensuite ce qui me désole, c’est cet esprit de compétition ! Je préfère laisser ça aux sportifs. Quand j’étais gamin je pensais que les musiciens jouaient ensemble, dans l’esprit de faire la musique l’un avec l’autre et non pas l’un contre l’autre.

 À l’âge de dix ans je faisais de la guitare et du football et j’ai dû choisir entre les deux car mon emploi du temps devenait serré. J’ai choisi la guitare et mes amis m’en ont un peu voulu, il paraît que j’étais plutôt un bon footballer. 

Mais j’avais beaucoup de mal avec cet esprit d’affronter une équipe en face, je ne voulais pas gagner ma vie en brisant les rêves des autres, alors les concours de chants, vous imaginez bien ce que cela suscite en moi, je trouve ça franchement glauque.

C’est comme si tant de jeunes étaient plus attirés par la célébrité que la création artistique ?

Ces jeunes qui claquent 8000 balles en un an pour apprendre la musique rock ou de variété dans des écoles d’où l’on ne sort avec aucun diplôme sont complètement à côté de la plaque.

Ils font les choses à l’envers, déjà parce que ce genre de truc ça ne s’apprend pas. La raison pour laquelle rien n’est durable aujourd’hui c’est que les jeunes veulent devenir des stars et non pas des musiciens.

Seuls ceux qui ont une vraie fibre artistique sont voués à perdurer et ce n’est pour une fois que justice.

Avoir la fibre artistique c’est indispensable évidemment. Mais encore faut-il avoir l’occasion de monter sur scène, de découvrir un public qui a envie de vous connaître, non ?

 Je fais très peu de dates, déjà parce que je ne suis pas une star (rire) Mais surtout parce qu’aucune salle ne peut nous accueillir en payant un prix décent pour moi et mes musiciens.  On est sept, vous m’imaginez leur dire de venir pour rien ?

Il était question de faire quelques dates à Metz, Nantes et même à Florence en Italie. Mais pour une raison indépendante de ma volonté cela ne se fera pas, en tout cas pas dans l’immédiat. Mais je pense que ça se fera finalement un jour ou l’autre.

J’aimerais beaucoup retourner au Québec, la tournée en 2008 avec Sarah Eddy était absolument géniale, c’est un public tellement chaleureux.

Mais c’est difficile de mettre ce genre de projet en place mais je ne perds pas espoir. En tout cas ça me fait plaisir de savoir que mes disques sont écoutés là-bas et en Italie, donc c’est assez légitime que je veuille y jouer.

Rien à voir avec ce que peuvent vivre les musiciens de bar …

On est saturé dans les bars de groupes qui se contente de jouer parfois même gratis. Je pense que ce n’est pas convenable.

Honnêtement je préfère rester chez moi en dessous de certaines conditions, ce n’est pas pour faire les divas, c’est juste qu’à un moment donné il faudrait que les musiciens exigent qu’on les respecte.

Les bars qui font des annonces en disant aux musiciens qu’ils peuvent jouer gratuitement en échange de faire leur promotion, devraient savoir que ça m’intéresse aussi vivement de faire une grosse soirée avec mes amis … et qu’ils peuvent venir servir à boire à volonté gratuitement en échange de faire leur promotion.

C’est amusant, aucun patron de bar n’acceptera une telle aberration mais un musicien accepte de telles conditions, c’est scandaleux.

 Le danger c’est d’avoir envie de jouer à tout prix … ou plutôt pour aucun prix. Voire gratuitement, non ?

La mentalité de la gratuité de la musique acquise, c’est vraiment un truc que je trouve honteux.

Peut-être que si mon boulanger m’offre son pain, que si les artisans voulaient bien me donner leur service en échange de rien, je consentirais à leur offrir ma musique. Léo Ferré disait que l’art n’est pas un bureau d’anthropométrie.

J’avoue que je suis un peu bourgeois dans ma façon de concevoir la musique.

Un peu bourgeois ? Pourquoi ?

J’aime les concerts et manifestations décalés, ou prestigieux, comme jouer dans un château, une librairie réputée ou un casino.

Mais je suis pour que tout le monde y ait accès, je veux dire un prix d’entrée raisonnable. 

J’ai déjà eu 18 ans et j’ai déjà joué dans des salles de concerts dégueulasses mal sonorisées et qui vivent de subventions, j’ai donc fait le tour de la question.

 C’est aussi une question de mise en scène d’une certaine réalité qui ne correspond pas à ce que vit vraiment l’artiste, non ?

J’ai un problème avec ces gens qui font semblant d’être positifs et qui jugent les gens comme moi qui se permettent d’être négatifs quand les choses ne vont pas dans le bon sens.

On le voit bien sur les réseaux sociaux et ça sent la manipulation à plein nez. En fait c’est une technique de manipulation de masse qui est très connue.

Je ne suis pas persuadé qu’on va très loin en mentant sur la réalité et en s’entourant de gens comme ça. Il faut se méfier, car tôt ou tard ça vous rattrape. Un beau jour les masques finissent par tomber.

 Pourquoi proposer « La théorie du complot » en CD et aussi en version vinyle avec un 33 Tours ? On est bien loin du téléchargement actuel !

 Je suis très heureux du retour du vinyle et c’est pour cela que nous avons édité le nouvel album dans ce format.

Déjà l’objet est beau, et j’ai toujours été favorable à savoir qui a fait quoi dans un album, ce qui en général est inscrit sur la pochette.

Le drame actuel des téléchargements c’est que tout est dématérialisé, alors les gens surconsomment la musique. En réalité ils ne prêtent plus attention à ce qu’ils entendent. C’est un mépris total de la musique. Vous liriez un livre en marchant vous ?

 C’est dans ce sens que j’ai dit un jour qu’hélas, la musique, ce n’est pas fait pour tout le monde.  Qu’est-ce que je n’ai pas encore dit ce jour là ?

 Je persiste et je signe en disant que de nombreuses personnes ne savent même pas ce que c’est que la musique.

 Alors c’est quoi la musique selon vous ?

À la base c’est un art exigeant, et on en a fait une espèce de machin pour combler le vide des gens qui ne supportent pas la solitude.

L’avantage du vinyle, c’est que vous allez l’écouter sur un système d’écoute de qualité, en voyageant dans votre canapé, et pourquoi pas les yeux fermés.

Mercredi 14 mars, durant son entretien animé par Augustin Trappenard sur France-Inter, Maxime Leforestier comparait le téléchargement mp3 à de la malbouffe. Ça vous interpelle ?

Exactement. Les gens qui écoutent des MP3 me font de la peine. Ça me fait de la peine, parce que manger dans un fastfood merdique c’est pas toujours un choix, parce que c’est moins cher qu’un restaurant trois étoiles.

Mais télécharger un MP3 ou choper un abonnement dématérialisé où de toute façon vous allez écouter 10 albums à l’année ça coûte aussi cher que de se procurer des vinyles.

Alors cultiver le culte de la médiocrité, oui ça m’emmerde un peu.

 La musique, la chanson c’est aussi, ou plutôt ça devrait aussi être synonyme de rencontres : un contrepoids face à cette inquiétante et omniprésente dématérialisation…

 Rien de tel que le contact direct ! En l’espace de 10 ans, j’ai travaillé avec presque mille personnes au sein de JBM Studio, soit en tant qu’auteur compositeur, arrangeur ou encore musicien et ingénieur du son.

 Je suis heureux d’avoir rencontré autant de personnes qui ont des talents incroyables, mais ça m’attriste un peu plus d’en voir peu sous les projecteurs.

 J’ai beaucoup aimé travailler sur le disque de Delphine Wespiser (Miss France 2012), et réaliser les disques de Sarah Eddy a toujours été un gros travail mais d’un épanouissement total.

Son prochain album va en surprendre plus d’un, c’est à mes yeux ma plus belle réalisation. J’aime beaucoup les disques pour enfant que nous avons fait chez EPM et Universal.

 Donc pas de regret dans toutes les expériences et collaborations artistiques depuis que vous mis un pied dans ce milieu ?

 Je crois que je ne regrette aucune de mes collaborations que ce soit Blackbird, Sophy-Ann Pudwell, Sébastien Minot, Christian Daniel et tant d’autres. J’ai bossé avec des poètes comme Jean-Marie Koltès et Philippe Charrier qui sont des maîtres, mais aussi avec des jeunes qui ne savaient pas qu’ils avaient un talent d’écriture fou.

J’adore ce travail de conservation du patrimoine qu’il m’est permis de réaliser chez la prestigieuse maison de disque «Frémeaux & Associés ».

C’est pour moi un immense privilège que de travailler avec leur équipe que je trouve très rigoureuse et sérieuse. 

 Et qu’en est-il du personnage de Mr Bretzel alors ?

 Je n’en parle jamais en tant que « JB Mersiol » mais le projet humoristique « Mr Bretzel » a été un accident.

 C’est en travaillant comme prestataire pour un orchestre folklorique alsacien, qu’un producteur indépendant de la région est venu me proposer de faire un CD avec des pastiches sur l’Alsace.

 Je n’y croyais pas et je me souviens lui avoir dit « D’accord, c’est rigolo, on va le faire avec mes musiciens, mais tu vas en vendre 28 ! ».

Pour une raison que je n’explique pas ça a marché comme tout le monde dans cette région le sait. Il n’était donc pas prévu que je fasse cela pendant 10 ans.

Avec au bout du compte le danger qu’on ne fasse plus la distinction entre l’auteur-compositeur-interprète et ce personnage …

Et ce qui m’a gêné c’est que certaines personnes, mélangent Mr Bretzel et JB Mersiol !

Pour moi c’était deux choses complètement distinctes, comme si c’était deux artistes différents.

Forcément, avec JB Mersiol, je travaillais avec des auteurs exigeant alors qu’avec Mr Bretzel on faisait semblant de se tromper dans les solos, on balançait des rots, des injures et on faisait en sorte que ça sonne le plus amateur possible.

Enfin la plupart des gens ont quand même compris que c’était deux trucs différents et d’ailleurs les publics ne sont en général pas les mêmes. Enfin je ferai le concert d’adieu de Mr Bretzel fin d’année car toutes les bonnes choses doivent avoir une fin. Il y aura un livre aussi.

 A passer ainsi en revue autant d’expériences musicales dans des registres aussi variés,  je me demande si ce n’est pas seul en train de créer dans votre studio d’enregistrement que vous êtes le plus … heureux, non ?

Je me lève le matin avec beaucoup d’énergies, des projets. Mon entourage a parfois du mal à suivre mais il faut aussi comprendre que je ne fais pas partie du monde de la scène.

Si je me produis peu c’est parce que je me considère comme un artisan du monde de l’édition musicale. Oui, j’aime le travail en studio, car tout est possible, et travailler le son d’une batterie, faire des expérimentations, m’amuse davantage que d’être sur les routes.

Le studio d’enregistrement c’est ma façon de voir la musique. Je sais que les artistes et les organisateurs de spectacles méprisent en général le disque et privilégient le spectacle vivant mais ils oublient un point  essentiel : faire un disque c’est laisser quelque chose de soi dans un temps précis. C’est aussi créer son monde parallèle. J’aime bien l’idée.

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ILLUSTRATIONS Sarah Eddy /au coin des yeux photographie

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