FESTIVAL SUMMERLIED : HORIZON 2020

La clairière de la forêt d’Ohlungen a bien retrouvé sa tranquillité depuis la fin du 12ème Festival Summerlied organisé du 17 au 19 août 2018.

Coup de projecteur sur un des événements majeurs de la vie artistique et culturelle d’Alsace en partie enraciné dans la création régionale. 

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Soyons francs : lundi 9 avril, durant la conférence de presse de  Summerlied 2018, je me suis posé bien des questions sur l’édition présentée sous le label «La parole aux cultures d’ici et d’ailleurs» et récupérée par le Grand Est.

NUMÉRO D’ÉQUILIBRISTE AU CLUB DE LA PRESSE

Oui, il y avait de quoi être troublé par les paroles de Pascal Mangin, président de la commission Culture de la région Grand Est. Ses propos ne m’ont pas étonné mais mis mal à l’aise. Notamment quand il se dédoublait, en insistant sur le soutien du Grand Est tout en jouant la carte de l’identité alsacienne du festival.

Ce numéro d’équilibriste réalisé au Club de la Presse de Strasbourg m’a laissé songeur et je me demandais comment le Grand Est allait s’afficher à Ohlungen.

Pour l’inauguration du 16 août, je n’ai pas été déçu en découvrant mon badge professionnel à porter avec un tour de cou répétant 8 fois (!) le logo du Grand Est également reproduit sur divers panneaux placés sur le site du festival.

Et sur les élogieuses vidéos sur écran géant à l’entrée de la forêt qui n’ont pas suscité d’attroupement, les visiteurs préférant savourer des tartes flambées sous les arbres.

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« UNE FACETTE VIVANTE ET NON PASSÉISTE DE NOTRE CULTURE »

Ironie de cette récupération : Summerlied est fondé en 1997 par Jacques Schleef qui quitte la direction en 2015, avant de créer le «Club Perspectives Alsaciennes» !

En décembre 1998, dans le bulletin municipal d’Ohlungen, Jacques Schleef raconte : «Près de deux années se sont écoulées depuis nos premières démarches auprès de la municipalité pour mettre sur pied Les Nuits de la Chanson d’Alsace.

En 1998, la 2ème édition s’est vue enrichir d’un axe formation, offrant à un large public la possibilité de rencontrer des artistes, d’assister à des conférences et de participer à des ateliers de formation littéraire et musicale, souhaitant présenter une facette vivante et non passéiste de notre culture».

Dès la 1ère édition de Summerlied il reconnaît que «dans une région où l’identité culturelle est très affirmée, il est tout de même singulier de constater qu’aucun festival n’assure la promotion de la chanson en langue régionale. Il faudra très rapidement intégrer dans notre programme d’autres cultures» (DNA, 31 juillet 1997).

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1975 : 1ER FESTIVAL DE LA NOUVELLE CHANSON ALSACIENNE À ELBACH

Pas étonnant : cela a toujours été le cas des festivals d’Alsace axés sur les talents régionaux. Nombre d’exemples en témoignent dont le 1er «festival de la nouvelle chanson alsacienne» en juin 1975 à Elbach dans le Sundgau.

On est alors en pleine explosion de la chanson alsacienne grâce à tant d’artistes et groupes qui, depuis les années 70, emboitent au précurseur Jean Dentinger, à l’origine du 1er disque enregistré par un auteur-compositeur-interprète alsacien.

Il le fera sous le pseudonyme de Jann Delsdorf avant d’être révélé au grand public par l’efficace pionnier Roger Siffer. Pas évident d’affirmer son identité alors que l’on est enfin sorti des années de culpabilisation via le slogan «c’est chic de parler français» !

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Venus de toute l’Alsace, du Territoire de Belfort, d’Allemagne et de Paris des milliers de personnes affluent à Elbach (DNA 10 juin 1975) !

La chanson alsacienne s’y affirme avec éclat grâce à tant de voix dont plusieurs ont été révélées aux soirées alsaciennes organisés à la Faculté de Lettres de Strasbourg par Richard Weiss.

Et pourtant ce festival d’Elbach ne se résume pas à des talents alsaciens. Y interviennent aussi des ambassadeurs d’autres identités : Occitanie (Marti) Bretagne (Gilles Servat) et Pays de Bade (Walter Mossmann).

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« SCHELIGE SINGT IMMER NOCH » AVEC MORY KANTÉ

Même constat pour «Schelige singt immer noch». «La ville de Schiltigheim réunit les chanteurs d’Alsace» titre le dossier de presse de la 1ère édition d’avril 1980.

Au programme trois jours de festival avec François Brumbt, Jean Dentinger ; la troupe des Drapiers ; René Eglès ; Roland Engel ; le groupe Est ; le Folk de la Rue des Dentelles, le groupe Géranium ; Christian Hiéronimus ; Ginette Kleinmann ; Jean-Marie Koltès et Nicole Mouton ; D’Luchtiga Malker ; La Manivelle ; Germain Muller et Dinah Faust, Sylvie Reff ; Em Remes sini Band ; D’Scheligemer ; Roger Siffer ; Luc Schillinger ; le groupe D’Sonnebluem ; le groupe Torpédo ; Gérard Walter.

Quelle énumération synonyme de talents !

Et si nombre d’entre eux ne font plus de scène, certains de ces artistes ont chanté à Summerlied 2018. Après avoir été un efficace tremplin pour la chanson alsacienne, ce festival s’est de plus en plus ouvert à d’autres cultures dont Mory Kanté au 1987, lors de son ultime édition.

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Jean-Marie Lorber et Jacques Schleef

 

 «LE BONHEUR D’ÊTRE ALSACIEN»

«Qu’est-ce qui fait courir Jacques Schleef et tous les autres  ?». C’est la question posée dans un entretien de 2 pages (Land un Sproch n° 175 été 2010) : «L’envie de m’engager, pour essayer de rendre à l’Alsace un peu de la joie que me donne le bonheur d’être alsacien».

A ceux qui lui reprochent de «réduire Summerlied à un festival de  chansons alsaciennes», il répond : «Je n’aime pas le mot réduire. Notre festival est d’abord et avant tout dédié à la chanson alsacienne, en alsacien, en français, en allemand et pourquoi pas en italien ou en kurde d’ailleurs ? Il est ouvert à ceux qui qui veulent exprimer leur  hymne à l’Alsace». 

Cet été encore, l’association Liederbrunne fondée par Jean-Marie Lorber et animée par Paul Grussenmeyer, père de la chanteuse, y proposait les albums des voix d’Alsace programmées au festival.

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Isabelle Grussenmeyer et Jean-Marie Lorber

 

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CD alsaciens à volonté au stand Liederbrunne animé par Paul Grussenmeyer

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Ce «bonheur d’être alsacien» n’est pas synonyme de repli identitaire comme l’a développé Pierre Kretz dans «Le Nouveau malaise alsacien» en 2015. Une évidence affirmée avec éclat à chaque édition loin du concept de «festival alsaco-alsacien».

En témoignent les concerts de Tri Yann, I Muvrini, Stéphane Eicher, Émir Kusturica, et tant d’autres prestigieuses têtes d’affiches de précédentes éditions.

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Aurélie Diemer (Cadillac Lilou) et Antoine Jacob, animateur d’une émission dominicale sur la chanson et la culture alsacienne sur Fréquence Verte

 

« UN ESPACE DE DÉCOUVERTE ET REDÉCOUVERTE DE LA SCÈNE ALSACIENNE »

117 000 spectateurs et 2000 artistes programmés depuis la 1ère édition …

Au-delà de ces chiffres fournis avant l’édition 2018, Agnès Lohr précise : «Summerlied est désormais reconnu pour sa qualité par les tourneurs, les producteurs et les artistes.

Preuve en est la présence cette année de Grupo Compagny Segundo, Angelo Delebarre Gipsy Unity et Thomas Dutronc mais aussi les Fatals Picards, Sanseverino, Chico et The Gypsies qui en sont les têtes d’affiche. Summerlied est aussi un espace de découverte ou de redécouverte de la scène alsacienne. Thomas Schoeffler Jr, Lionel Grob ou Matskat sont aujourd’hui reconnus hors du territoire alsacien».

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Lionel Grob
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Thomas Schoeffler Jr

 Bien dit … mais que retenir de cette 12ème édition ?

Et comment s’y sont affirmés les talents d’Alsace ?

 Selon Agnès Lohr «plus de 4000 personnes sont venues assister aux concerts payants de la scène de la Clairière (+ 5%).Au total, 16 000 visiteurs ont déambulé sur l’ensemble du site durant les trois jours de festival (+ 12%). Summerlied 2018 est donc un véritable succès, puisque les chiffres de fréquentation sont supérieurs à ceux de 2016, alors que cette année le festival a été resserré sur trois jours, contre 5 lors de l’édition précédente. Summerlied est aussi un succès côté artistes, lesquels ont plébiscité la qualité d’accueil par les quelque 600 bénévoles».

Et le budget ? «Il s’élève à 400 000 €. Les subventions représentent la moitié du budget, la billetterie un gros quart et le mécénat/sponsoring un petit quart».

 

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Isabelle Sire et Josef Oster après le concert hommage à Jacques Higelin

 

 FEU D’ARTIFICE MUSICAL

La réduction à trois jours n’a pas empêché Isabelle Sire, co-programmatrice avec Agnès Lohr, de préparer un feu d’artifice musical entre chanson, rock, country, pop, musique symphonique, jazz, etc.

Selon Agnès Lohr, «le pourcentage de créations régionales représente 15% de spectacles présentés pour la 1ère fois au public, dont l’hommage à Higelin, l’opéra symphonique d’Elément 4 avec les écoles de musique et « Alsacia Mythica » d’Éric Kajia Guerrier».

«Un festival comme Summerlied ne doit pas rester adossé au Rhin» avait affirmé un jour le président du festival, Jean Lelin, emporté par le cancer en 2017.

Hommage lui a été rendu, en présence de sa veuve, lors de l’inauguration par son successeur Francis Hirn dans l’Espace portant son nom. De quoi émouvoir plus d’un invité …

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Un espace en hommage au 1er président de Summerlied

 

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Madame Lelin et Francis Hirn, président de Summerlied

Pas question de détailler chaque prestation artistique de chacune des  Scènes – Clairière, Forêt, Champs, Contes, Poésie – sans oublier les animations dans la forêt décorée par la Compagnie Tohu Bohu, dont le «witzbrunne» cher aux amateurs de blagues ou le lieu de mémoire créé par Gilbert Meyer via des enregistrements de témoignages d’Alsaciens confrontés à l’évacuation de 1939.

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Visite guidée de la forêt de Summerlied avec Gilbert Meyer, Sylvain et Catherine Piron

 

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Gilbert Meyer entouré par Sylvain et Catherine Piron
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Ambiance cubaine sur la Scène de la Clairière
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Julien Hachemi

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Concert d’après-midi pour la création “Éléments 4 Symphonique” dirigée par Pierre Hoppé

 

SCÈNE DE LA CLAIRIÈRE : ET LES TALENTS RÉGIONAUX ?

Vagabondons au gré de Summerlied 2018, au-delà des têtes d’affiche occupant chaque soir la Scène de la Clairière.

Il est regrettable qu’aucune des soirées n’y aura été consacrée à des talents d’Alsace… à l’instar du spectacle « Wilde Stimme » de Matskat en 2014.

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Salut final de Matskat et ses musiciens après leur concert

 C’est en journée, face à un public plus réduit qu’en soirée, que se sont produits les Rhinwagges et Serge Rieger, lauréat du concours D’Stimme 2018.

Idem pour «Éléments 4 Symphonique» réunissant sous la houlette du chef d’orchestre Pierre Hoppé, 4 jeunes de Haguenau aux sonorités électro-pop et aux accents anglais accompagnés des élèves des écoles de musique et de danse de Haguenau et de Schweighouse-sur-Moder.

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Serge Rieger et les Rhinwagges
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Éléments 4 Symphonique sous la direction de Pierre Hoppé

Et la seule fois où le drapeau alsacien a été mis en valeur sur la Scène de la Clairière, c’est grâce au chanteur cubain qui a brandi celui que venait de lui lancer Gaby Hartmann, d’Unser Land !

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Drapeau alsacien mis en valeur par un chanteur cubain

A côté des drapeaux breton et de la confédération des nations iroquoises regroupant six tribus natives, le drapeau alsacien ornait la scène de l’Espace Patrick Peter.

Y ont été mis en relief nombre de talents tels Serge Rieger qui a partagé la scène avec Cindy Blum et Elise Fraih. On y aussi applaudi Gaël Sieffert, lauréat du concours D’Stimme 2017, et Julien Hachemi, finaliste de cette année.

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Gaël Sieffert Julien Hachemi (Photo Roland Asimus)
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Serge Rieger entouré par Cindy Blum et Elise Fraih

Pas de concert solo pour la 3ème finaliste de D’Stimme 2018, Aurélie Diemer (Cadillac Lilou) par ailleurs efficace musicienne aux côtés d’Éric Kajia Guerrier dans “Alsatia Mythica », récital en français et alsacien inspiré des contes et légendes d’Alsace du Moyen-Age.

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“Alsatia Mythica” par Éric Kajia Guerrier

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Nombre de photos et poèmes d’auteurs alsaciens étaient à l’honneur à l’Espace Patrick Peter dont André Weckmann, Jean Dentinger et Conrad Winter : une initiative d’Olivier-Félix Hoffmann, responsable de la programmation de la Scène Poésie.

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Pierre Nuss, Olivier-Félix Hoffmann, Grégory Huck, Barbara Stern et Sylvie Reff

C’est lui qui, avec Pierre Nuss (France Bleu Elsass) a présenté les prix du Festival Summerlied sélectionnés par un jury réunissant notamment les auteurs Michel Fuchs, Grégory Huck et Barbara Stern et Sylvie Reff.

Le Prix Jean Dentinger y a été remis à Elvis Stengel. «De Fresche wille e Kinich», titre de son 3ème album en français et en platt fait allusion à la fable de La Fontaine «Les grenouilles qui demandent un roi».

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Pierre Nuss remet le Prix Jean Dentinger à Elvis Stengel

 Cet espace poétique a accueilli nombre d’auteurs dont Michel Fuchs et Yves Rudio, qui s’est produit sur la scène ouverte : c’est là que Fabien Spehler a été applaudi et que Guillaume Deininger a ému le public avec sa chanson consacrée à Marcel, son arrière-grand-père au destin de Malgré-Nous. 

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Guillaume Deininger

 

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Fabien Spehler
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Michel Fuchs, Elvis Stengel et Yves Rudio

 

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Yves Rudio

 

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Spectacle poétique de Grégory Huck

 

 

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René Eglès et Jean-Paul Distel

Autre émotion, celle du public et de Jacques Schleef, lorsque René Eglès, accompagné par Jean-Paul Distel, a célébré le festival et rendu hommage au  créateur du festival sur l’air de «Let it Be» des Beatles !

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Roland Engel et ses musiciens

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REFF, GRUSSENMEYER, ENGEL, EGLES, JACOBI …

Roland Engel, René Eglès et Robert-Franck Jacobi ont suscité un vif intérêt du public de la Scène des Champs : Summerlied 2018 aura été leur 13ème participation au festival dont ils auront été de toutes les éditions !

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Isabelle Grussenmeyer

Grâce à ce trio, et à Isabelle Grussenmeyer, le public a applaudi quatre des figures majeures de la chanson régionale dans de bonnes conditions techniques. Lesquelles ont hélas fait grand défaut à l’auteure-compositrice-interprète Sylvie Reff sur la Scène des Contes où elle a chanté avec une sono indigne de sa place dans l’Histoire de la chanson d’Alsace.

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Sylvie Reff
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Paul Grussenmeyer (Liederbrunne) et Marco Schmitt des Bredelers

 

A noter qu’à l’exception des Bredelers annoncés comme « rock alsacien», les artistes et groupes chantant en alsacien ont été présentés dans le programme sous le label «Chanson/France» !

Rejet de l’étiquette alsacienne ?

Rien à voir avec des talents annoncés comme musique cubaine, musique andalouse, jazz manouche…

Autre regret, le peu de place accordée aux chansons d’enfants présentées par un groupe d’écoliers animé par Isabelle Grussenmeyer et Jean-Pierre Abrecht.

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Chansons d’enfants avec Isabelle Grussenmeyer et Jean-Pierre Albrecht

 Coup de chapeau à Isabelle Sire pour avoir suggéré à Matskat de préparer un hommage à Jacques Higelin.

D’où le spectacle « Tombés du ciel » : une dizaine de chansons réunissant Grégory Ott, Christian Clua, Jean-François Untrau, Matthieu Zirn, Claire Faravarjo, Lionel Grob, Josef Oster, Rym (Lyre le temps) et Christian Fougeron.

 

 

Hommage à Jacques Higelin
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Stéphane Jost

Autre belle surprise : “Henner chez les Yennisch”, spectacle multilingue mis en scène par Jean-Pierre Schlagg sur un texte de Roger Siffer.

Stéphane Jost est excellent dans cette évocation des «gitans blonds, entre monologues, chansons et blagues en français, alsacien et yennisch».

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Nicolas Fischer

 LES ASSOIFFÉS IMG_3813

 INNOVATION ET IMPACT POPULAIRE

Les directions empruntées par Les Assoiffés, Les Bredelers, Nicolas Fischer et Thomas Schoeffler Jr sont réjouissantes.

Car synonymes d’innovation et d’impact populaire de ce festival bénéficiant de 500 bénévoles : 200 pour l’organisation Summerlied et 300 des associations sports et loisirs de 5 villages pour la restauration : Ohlungen, Schweighouse-sur-Moder, Huttendorf, Morschwiller et Uhlwiller.

«Les bénévoles de l’organisation sont organisés par groupe d’activité (espace VIP, gestion des scènes, éco-festival, photo, chauffeurs, logistique, communication etc…) : 14 au total sous la houlette d’un responsable qui prépare le sujet depuis environ 6 mois voire un an pour certains domaines comme la technique et la communication» conclut Agnès Lohr.   

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Matskat interviewé pour l’émission “Rund Um” de France 3 Alsace

 

Espérons que d’ici l’édition prévue le week-end du 15 août 2020 de nouveaux talents régionaux se seront affirmés … notamment stimulés par D’Stimme, concours organisé par l’Office pour la Langue et les Cultures d’Alsace et de Moselle et France Bleu Elsass.

Une station hélas devenue web radio ce qui handicape son impact.

Mais ceci est une autre histoire.

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Stand de l’OLCA

Texte et photos ALBERT WEBER

 

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Concert de René Eglès

 

JACQUES SCHLEEF : « SUMMERLIED DOIT VEILLER À CONSERVER SES FONDAMENAUX »

Que pensez-vous de cette 12ème édition de Summerlied ?

Ce fut un festival bien agréable à vivre !  Un temps splendide, des soirées chaudes, une ambiance chaleureuse, une programmation qui a ravi les très nombreux festivaliers.

Et il fallait cela, après 2016 aux résultats mitigés  : remonter le moral des « troupes » et retrouver les saveurs du succès pour donner goût aux nouveaux bénévoles venant  de rejoindre l’organisation. Nul doute que leur investissement s’inscrira dans la durée au cœur de cette magnifique aventure qu’est Summerlied !.

Et la place de l’alsacien dans la programmation ?

Les concerts, notamment ceux de la grande scène de la clairière furent au niveau des éditions précédentes. On ne peut que s’en réjouir !

L’occasion de savoureuses rencontres aux colorations musicales très chaudes … et sur des rythmes souvent endiablés ! Certes la langue alsacienne et les grandes créations furent plus discrètes mais cela ne peut –devrait – être que « conjoncturel » …

Summerlied est toujours un marqueur pour la culture alsacienne et l’identité de notre région historique ?

Il y a 20 ans les Alsaciens avaient besoin d’affirmer individuellement leur identité.

Aujourd’hui l’identité alsacienne est tellement dégradée qu’il y a besoin d’une affirmation commune car notre société est devenue communautaire… Summerlied est un festival de promotion de l’identité culturelle mais pas de la culture identitaire. 

D’ailleurs pourquoi l’identité des uns serait-elle formidable, très défendable, appelant notre soutien moral et matériel alors que d’autres identités seraient des menaces, des postures politiquement incorrectes ? Summerlied doit veiller à conserver ses « fondamentaux ».

Quel avenir pour ce festival unique en Alsace ?

Le travail de réflexion que très certainement Agnès Lohr, la directrice depuis 4 ans, conduira, nécessitera de se pencher sur certains aspects du projet.  Summerlied s’est forgé au fil des éditions à travers   de multiples rencontres, des échanges, des questionnements…

Cette démarche devra se poursuivre en réfléchissant à son modèle économique, en reprécisant la ligne artistique, en consolidant son ancrage dans le territoire …

Des ïch awer ales zue ernscht, lon uns einfach widersch draïme mït unserem liewe Summerlied ! 

 

 

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Roland Engel
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Robert Franck-Jacobi

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“L’HIVER DE SUMMERLIED ?   ”   

 L’événement « Ohlungen » est d’importance, en témoigne la foultitude d’articles de presse relatifs à la manifestation. Les DNA et Rue 89 y ont consacré des articles dont le message mérite d’être analysé.   Les DNA ont rendu compte de l’importance du festival en soulignant l’intense déploiement d’énergies associatives qui s’y tient. L’article de Franck Buchy daté du 18 août relève aussi que ” l’alsacianité ” originaire du festival, voulue par les fondateurs, est réduite à sa portion congrue.

 La manifestation serait moins ” militante “. Rue 89 ironise sur la prétendue ” disparition de l’Alsace ” qui est, volens nolens , effective et exhorte les Alsaciens à se retrouver au festival pour remarquer que l’Alsace n’avait pas disparu .

 Qu’en est-il réellement ?    

En dépit de la programmation de nombreux artistes régionaux, le dialecte est de moins en moins usité sous les frondaisons de la forêt d’Ohlungen.

 La marque de fabrique alsacienne du festival ne semble plus être le mobile déterminant de la venue des jeunes et moins jeunes. Les discussions avec les spectateurs dénotent du caractère désabusé et résigné des Alsaciens lesquels, s’ils sont attachés de manière instinctive à leur langue, pensent qu’il est trop tard pour relever son défi.

 Alors, Summerlied, un symptôme parmi d’autres du long hiver que s’apprête à traverser notre langue régionale ?”

Jean Faivre , 24 ans , étudiant en master 1 de droit public à l’Université de Strasbourg , est intéressé par les questions touchant à l’Alsace , du point de vue politique , linguistique , culturel etc

 

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René Eglès et Jean-Paul Distel
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Isabelle Grussenmeyer et Pierre Nuss
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Eric Kajia Guerrier et ses musiciens

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Matskat et Franck Reinhardt

 

LE BARABLI EN 3 ALBUMS ET UN LIVRET AVEC RONALD HIRLÉ ET JEAN-BAPTISTE MERSIOL

Le coffret de trois CD paru chez Frémeaux & Associés devrait être savouré par tous ceux qui, en Alsace ou ailleurs, s’intéressent à l’histoire artistique et culturelle de cette région dans laquelle s’enracinent dans de créateurs, et pas uniquement dans la chanson.

Coup de projecteur entre sketches et chansons sur le Barabli et sur deux de ses repères aussi inspirés qu’incontournables : Germain Muller et Mario Hirlé.

 Premier constat, et il est de taille.

Ce coffret résulte d’une efficace collaboration entre RONALD HIRLÉ (fils de Mario Hirlé et auteur du livret) et Jean-Baptiste Mersiol qui assure la direction artistique.

Une sacrée aventure humaine et technique aussi, comme l’explique Jean-Baptiste Mersiol  “La plupart des bandes ayant été perdues, nous avons utilisé les disques originaux. C’est une magnifique compilation réalisée grâce aux concours des héritiers Muller/Hirle”.

A la fin des sept pages abondamment illustrées du livret, Frémeaux & Associés remercie d’ailleurs  “pour leurs contributions à la réalisation de ce coffret” Ronald Hirlé et Jean-Baptiste Mersiol ET AUSSI Patrice Muller, fils de Germain et de Dinah Faust. laquelle est aussi remerciée dans ce texte sous le nom de Anne-Laure Muller.

 

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22 novembre 2017, Salle du Barabli, Ronald Hirlé et Jean-Baptiste Mersiol

 

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UN INCONTESTABLE TRAVAIL D’ORFÈVRE RÉALISÉ EN STUDIO

Que dire de ce coffret de 42 titres, de la restittion des chansons, des monologues, des sketches ?

C’est incontestablement un travail d’orfèvre qui a été réalisé dans le studio de Jean-Baptiste Mersiol.

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En prenant le temps de l’écouter, album après album, on est submergé par plein de sentiments : de l’émotion bien sûr en songeant à ces années Barabli qui ont tant marqué l’Alsace …

de l’enthousiasme pour la si grande diversité de sujets abordés par Germain Muller au fil des années et des revues satiriques …

de l’admiration pour l’inspiration de Mario Hirlé …

D’où ce constat signé Ronald Hirlé sur la complicité entre les deux créateurs : “Cet amour commun de l’Alsace, cette révolte partagée contre l’effritement du parler, de la culture des traditions de la terre natale ont fait la pérennité et la fécondité du tandem Germain Muller – Mario Hirlé. Paroles et musique du “Barabli” coulaient harmonieusement de la même source. Les deux amis restent inséparablement réunis dans tous ces airs qui chantent encore, et pour longtemps, dans la mémoire des Alsaciens, à commencer par les complaintes nostalgiques puisées aux racines de la province, “D’Alamanisch Wehmut” et surtout “Mir sin schins d’Letschte…”, ce poignant chant du cygne du dialecte alsacien”.

 

Enfin, redde m’r nimm devun” / Enfin n’en parlons plus” : l’unique pièce de Germain Muller écrite en 1979.

  

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PIERRE KRETZ : “L’ÉNORME RÉSONANCE DU BARABLI DURANT PLUS DE 40 ANS”

Il faut VRAIMENT prendre le temps de replonger dans l’ambiance de ces revues dont la liste détaillée est bien mise en valeur dans le livret, de même que les références de TOUS les sketches textes signés Germain Muller et aussi de TOUTES les chansons aux paroles de Germain Muller et musiques de Mario Hirlé.

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ASSURÉMENT toute une époque, qui inspire les réflexions suivantes à Pierre Kretz dans son livre “La langue perdue des Alsaciens” (Éditions Saisons d’Alsace, 1995) : “Germain a eu probablement dès le départ l’intuition de la mort prévisible du dialecte et des questions sur “notre” devenir que susciterait cette mort. 

Car le “nous” est présent dans “Redde MIR nimm devun” comme dans “MIR sen schienst d’letschde”. Il y a d’ailleurs quelque chose d’étrange à juxtaposer ces deux phrases clés de l’univers de Germain Muller. La première nous invite à oublier le passé, la seconde autoproclamée que nous n’avons aucun avenir en tant que peuple, que nous sommes les derniers, d’letschde, d’allerletschde. L’énorme résonance des spectacles du Barabli dans la région pendant plus de quarante ans démontre à quel point ils ont été le reflet de la mentalité dominante de ses habitants”

 

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22 novembre 2017. Salle du Barabli, Patrice Muller, Jean-Baptiste Mersiol et Dédé Flick

 

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Une des pages du livret de Ronald Hirlé

 

“DE SAINT-LOUIS A WISSEMBOURG ET DE BÂLE A BADEN-BADEN”

“Une période qui n’existera plus jamais… ! “ affirme Ronald Hirlé qui se pose à juste titre une série de question :

“Germain a-t-il jamais voulu donner suite à quarante-deux années de succès d’une seule idée, d’un seul homme, porté au paroxysme par une équipe hors pair ?

Le public attendait qu’il prolonge son œuvre, or chaque auteur est unique alors que dire d’un créateur, qui est aussi l’acteur principal et fondateur de sa troupe ?

Durant près d’un demi-siècle, la troupe de comédiens se produisit une soixantaine de fois chaque année, de Saint-Louis à Wissembourg et de Bâle à Baden-Baden… La dernière revue de 1988, dépassa les cent représentations !”

 

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22 novembre 2017. Dédé Flick devant son portrait dans la salle du Barabli, à côté de ceux de Roger Siffer et Jacques Martin

 

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Extrait du livret de Ronald Hirlé

 

QUAND GERMAIN MILLER COMMANDAIT UNE CHANSON À ROGER SIFFER …

Et bien sûr Roger Siffer qui, dans sa fameuse Choucrouterie ouverte en 1984 perpétue chaque année la tradition de la revue satirique. 

 

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Roger Siffer durant une répétition du Barabli

 

Au Barabli la saison théâtrale débutait en décembre. Et Roger Siffer y sera sur scène durant deux saisons : 1970-71 et 1971 -72.

C’est en l’ayant vu dans une émission de télévision avec le poète du Sundgau Nathan Katz que Germain Muller invite Roger Siffer à le rejoindre au Barabli :  “Il a été mon père spirituel, je l’ai d’ailleurs perdu la même année que mon père naturel“.

Et c’est Germain Muller qui va lui suggérer d’écrire une chanson sur une winstub strasbourgeoise  … ce qui va inspirer à Roger Siffer l’idée d’un de ses titres les plus connus, “Mademoiselle Anne-Marie” : un bistrot de la vallée de Villé et non pas de Strasbourg !

“Primitivement, elle devait répondre à une “commande” de Germain Muller qui voulait un air à la gloire des Winstubs strasbourgeois où “il n’y a plus ni maoïste, ni gaulliste, ni jeune, ni vieux, où tout le monde s’entend bien”. Siffer lui a préféré le petit bistrot de quartier de Madame Anne-Marie à Triembach qui appartenait à la mère de son ami “de Neger Freddel”. Pôle d’attraction de tous les jeunes de Villé ou de Maisongoutte, on s’y retrouvait en permanence, soit pour recopier les devoirs, soit pour boire et chanter sur un air d’accordéon au cours de soirées interminables où le petit blanc coulait à flots.

Le bistrot de “Mademoiselle Anne-Marie” est ainsi devenu le berceau de l’inspiration de Siffer. La chanson est une évocation de ces “samstig’s owa” (samedis soirs) passés dans la bonne humeur, en même temps un hommage sur un air de valse, au winstub de son enfance” (Extrait de ” Follig Song un andri Lieder”, 1975)

 

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Jean-Pierre Schlagg, Dinah Faust et Rober Siffer

 

UN COFFRET À DÉCOUVRIR … ET A OFFRIR

Si ce coffret de trois albums vous a donné envie d’en savoir plus sur le Barabli et sur Germain Muller, plongez donc sans retenue dans la biographie de 510 pages de Bernard Jenny (Do Bentzinger Editons, 1997), dans le numéro spécial de la revue ”Saisons d’Alsace ” en mars 2014 : deux pistes de lecture parmi bien d’autres !

 S’y ajoute un très intéressant site de l’INA  divisé en six parties avec nombre de vidéos situées dans leur contexte historique : Homme aux multiples facettes ; Alsace ; L’homme de télévision; Sketches du Barabli; Chansons du Barabli ; Seul sur scène.

D’où ces quelques captures d’écran de vidéos à visionner … après avoir écouté les trois CD de ce coffret que je vous recommande sans hésitation : une formidable immersion qui permet sous le label Frémeaux et Associés, de mieux comprendre le Barabli, Germain Muller, Mario Hirlé, Dinah Faust et … tous les autres.

A savourer sans modération évidemment.

 
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Dinah Faust dans le rôle de Danielle Gilbert et Robert Breysach alias Désiré
 
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Entretien de Germain Muller filmé à la Maison Kammerzel à Strasbourg

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Mario Hirlé à l’honneur sur le site de l’INA

 

La leçon d’alsacien pour les “femmes de l’intérieur”

 

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De gauche à droite : André FLICK, Christiane CHAREL, Christian HAHN, Cathy BERNECKER, Jean-Pierre SCHLAGG, Elisabeth BEST, Michel PIERRAT, Anne WENGER, Charles LOBSTEIN.

 

 A DÉCOUVRIR AUSSI UNE “ANTHOLOGIE DU PATRIMOINE MUSICAL ALSACIEN “

Hé oui, Jean-Baptiste Mersiol n’est pas à sa première réalisation chez cet éditeur musical.

En effet, en 2017, “Frémeaux et Associés” a édité une “Anthologie du patrimoine musical alsacien” consacrée aux “musiques folkloriques et régionales” de la période 1953-2015. Déclinée sous la forme d’un coffret de deux CD, cette initiative était déjà signée Jean-Baptiste Mersiol, auteur-compositeur-interprète, arrangeur, ingénieur du son et créateur du Label Akoufène.  

Article à lire ICI  

TEXTES ET PHOTOS ALBERT WEBER

SITE DE FRÉMEAUX ET ASSOCIÉS

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Jean-Pierre Schlaag dans la peau d’un Alaman sur la scène du Barabli …

 

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.. et Place Kleber en juillet 2018 avec Julien Hachemi et Gaël Sieffert chantant “E Stickel Barabli” en hommage à Germain Muller

 

 
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Un des 11 titres de l’album paru pour les 20 ans de carrière de Jean-Pierre Schlaag

 

MARCEL SOULODRE : LA VOIX DE JOHNNY CASH ? OUI MAIS PAS SEULEMENT …

Vendredi 9 novembre, près d’un demi-millier de personnes se sont régalées à chaque moment d’un concert qui fera date assurément dans la vie d’artiste de Marcel Soulodre.

Retour sur un événement qui aura fait intensément vibrer la grande salle de l’Illiade, à Illkirch-Graffenstaden, aux accents de l’entrainant répertoire de Johnny Cash.

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 Pas de doute. Ce concert est le meilleur de tous ceux que j’ai eu la chance d’applaudir de cet auteur-compositeur-interprète originaire du Manitoba. Et cela des deux côtés de l’Atlantique car je connais Marcel Soulodre depuis pas mal d’années.

Nos routes se sont croisées pour la première fois en novembre 2003 au Nouveau-Brunswick.

C’était durant la Franco-Fête en Acadie et le chanteur y présentait des titres de sa composition lors d’une des nombreuses vitrines musicales organisées durant cet important événement artistique et culturel du Canada.

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UN CONCERT DES PLUS MÉMORABLES

Et c’est avec une réelle satisfaction que j’ai appris, quelques années plus tard, qu’il venait de s’établir en Alsace … sans évidemment renier ou oublier ses racines francophones d’Amérique du Nord et notamment son cher Manitoba. Une des provinces canadiennes d’où est aussi originaire Daniel Lavoie hélas trop souvent pris pour un Québécois.

Ce vendredi soir de novembre, ce n’était pas la première fois que appréciais Marcel Soulodre dans son spectacle enraciné dans la vie et l’œuvre de Johnny Cash. Me revient notamment en mémoire un formidable concert de la même veine organisé le 23 mars 2018 dans la (très) belle salle voutée de Fegersheim : le Caveau.

 

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L’ILLIADE, UN ENVIRONNEMENT EXCEPTIONNEL

Pourquoi ce concert a-t-il autant retenu mon attention ? 

A vrai dire pour plusieurs raisons concernant autant le fond et la forme de ce spectacle sans aucun temps mort. A commencer par son environnement : la salle de l’Illiade est  tout à fait propice pour apprécier un tel concert dans d’excellentes dispositions, tant au niveau de l’acoustique que du confort des sièges.

Dès les premières mesures de la première chanson, le public a réagi en tapant dans les mains, en accompagnant spontanément le chanteur-guitariste. Et c’est parti avec “Wanted Man”, premier titre du concert : une chanson de Bob Dylan offerte à Johnny Cash.

Autre atout de cette soirée, les jeux de lumière et les photos de Johnny Cash, de June Carter et également des pochettes de disques projetées en arrière plan. Pas de raz-de-marée d’images à vous faire tourner la tête, non juste ce qu’il faut.

Juste de quoi offrir aux spectateurs quelques repères d’une vie d’artiste avec ses hauts et ses bas évoqués par Marcel Soulodre d’une manière que je qualifierai de “nord-américaine” : un ton direct et efficace. Sans baratin, des mots qui font mouche. Un vocabulaire précis, quelques phrases et … on reprend une autre chanson.

Ici pas de longue et fastidieuse présentation du genre “bon maintenant je vais prendre le temps de vous expliquer la prochaine chanson qui  va vous parler de … “.

Pas de doute : Marcel Soulodre maîtrise à merveille son sujet.

Et il serait dommage que tant de connaissances et de bon sens pédagogique ne soient pas mieux mises en valeur, par exemple dans le cadre de conférences musicales présentées dans des médiathèques ou tout autre lieu propice à un si instructif voyage du côté de chez Johnny Cash.

 

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CONVAINCANTE PARTICIPATION DE TARA ESTHER

Et puis il faut dire que les musiciens accompagnant interprète de “l’homme en noir” sont parmi les meilleurs d’Alsace, à commencer par celui que j’aime qualifier de “guitar-héro” : Jean-Paul Distel (telecaster, Dobro et chœurs). Également au rendez-vous sur la grande scène de l’Illiade Olivier Aslan (batterie et chœurs) et Lionel Ehrhart (basse et chœurs).

Bref une équipe aussi décontractée que percutante qui bénéficiait ce soir-là de la participation de Tara Esther, chanteuse TRÈS convaincante dans le rôle de June Carter, le grand amour de Johnny Cash.

Cette artiste, qui excelle dans des registres musicaux très variés, est aussi une passionnée du groupe ACDC. Et quand elle se met dans la peau de June Carter, en chantant en duo avec Marcel Soulodre, la complicité est vraiment totale. Et la magie opère : elle résulte de nombreuses répétitions et d’une passion commune pour l’univers de Johnny Cash.

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Manitobain de naissance, Alsacien de cœur (Photo collection Marcel Soulodre)

 

 LE PLUS ALSACIEN DES ARTISTES CANADIENS

Reste évidemment l’essentiel de ce mémorable concert : la présence, la voix, l’aisance scénique du plus alsacien des chanteurs canadiens.

Coup de chapeau des plus mérités à celui qui vit en Alsace … mais n’en continue pas moins de nourrir ses racines manitobaines. Et ça se sent dans sa manière de parler, de s’égarer ici et là dans des erreurs de sujet, de verbe ou d’article mais ça n’a pas d’importance. Ou alors bien au contraire : cette absence de maîtrise totale de la langue française, c’est finalement un atout de plus dans un tel concert.

Installé depuis 10 ans à Duppigheim, l’artiste n’a rien perdu de ses racines, et c’est tant mieux. Voici des années que Marcel Soulodre célèbre avec talent un répertoire rock et country tant avec son propre répertoire que des reprises de chansons l’ayant marqué depuis l’enfance.

Pas étonnant donc qu’en 2003 il se soit lancé dans la création du spectacle “Wanted Man, a tribute to Johnny Cash” qui fait honneur  au destin personnel et artistique de Johnny Cash. Et cette année-là, le décès de    L’Homme en Noir » va insuffler un incontestable élan sur nombre de scènes d’Amérique du Nord – de l’Alaska à la Floride – à celui qui se fait aussi appeler M. SOUL.

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Jean-Paul Distel et Marcel Soulodre

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 UN RÉPERTOIRE D’UNE TELLE RICHESSE

Wanted Man (B. Dylan); Folsom – Cry Cry Cry- Big River (J.R. Cash) ; 5 Feet High & Rising (J.R. Cash) ; Tennessee Flat Top (J.R. Cash) ; Hey Porter (J.R. Cash) ; City Of New Orleans (Steve Goodman) ; Don’t Take Your Guns (J.R. Cash) ; I Got Stripes (trad arr. J.R. Cash) ; Ghost Riders (Stanley Jones) ; I Walk The Line (J.R. Cash) ; If I Were A Carpenter (Tim Hardin) ; Jackson (Billy Edd Wheeler & Jerry Leiber) ; It Ain’t Me Babe (Bob Dylan) ; Darling Companion (John Sebastion) ; Wildwood Flower( JP Webster & Maud Irving ; Keep On The Sunny Side(Ada Blenkhorn & J. Howard Entwisle) ; Peace In The Valley (Thomas A. Dorsey) ; Joshua Fit The Battle of Jericho (traditionnel) ; Daddy Sang Bass (Carl Perkins) ; Rose Of My Heart (Hugh Moffat) ; The Man Comes Around (J.R. Cash) ; Hurt (Trent Reznor), etc.

Quel répertoire offert ce soir-là à l’Illiade !

Quel enchainement de chansons qui incite le public à manifester son enthousiasme, son bonheur de savourer une soirée aux accents country. Avec une bonne vingtaine de chansons plus un pot-pourri de divers autres titres, Marcel Soulodre s’aventure avec délice dans un répertoire tellement riche.

Certains de ces refrains sont connus en France dans des “versions variétisées” … dont “City Of New Orleans” de Steve Goodman devenu “Salut les amoureux” de Jo Dassin sur des paroles de Claude Lemesle …  ou bien “If I Were A Carpenter ” de Tim Hardin repris par Johnny Hallyday (“Si j’étais un charpentier”) …

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Marcel Soulodre au Zénith avec Les Voix de la Liberté

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AVEC LES VOIX DE LA LIBERTÉ AU ZÉNITH DE STRASBOURG

Bien qu’étant devenu un incontestable Alsacien de cœur, l’auteur-compositeur originaire de Winnipeg n’a pas encore trouvé sa vraie place dans le paysage artistique en Alsace.

Non pas qu’il soit boudé par les autres chanteurs et chanteuses, mais disons qu’il travaille en solitaire. Ou du moins avec une équipe des plus réduites (et des plus motivées) animée par Patricia Cully.

Certes, il était sur la scène du Zénith en 2015 pour Les Voix de la Liberté, le fameux concert suscité par Roger Siffer, Michel Reverdy et Jean-Pierre Schlagg . On le retrouve notamment sur le clip de “Die Gedanken sind frei/Liberté de penser” … et puis quoi d’autre ?

Plutôt que de poser des questions existentielles sur sa place dans la vie artistique de sa terre d’adoption, Marcel Soulodre agit. Il avance pas à pas sur les traces de Johnny Cash. Et il poursuit sa carrière entre France, Allemagne et Suisse avec détermination, accompagné par une poignée de très efficaces complices.

La talentueuse participation de Tara Esther m’incite à formuler un vœu : j’espère bien que ce duo d’artistes aura l’occasion de fouler d’autres scènes d’Alsace. Un point de vue partagé avec Pascal Frank, directeur des programmes de Fréquence Verte, revu avec plaisir à l’issue de ce concert, après avoir fait sa connaissance à celui de Christel Kern.

 

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Tara Esther en compagnie de Marcel Soulodre et Pascal Frank

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PROJETS À VOLONTÉ POUR SALLES TROP FRILEUSES

Et j’espère aussi que Marcel Soulodre va revenir à l’Illiade dans un autre concert, un autre concept.

C’est évident. L’homme ne manque ni de ressources ni de projets.

Et il serait bien dommage de s’en priver dans les salles des deux départements d’Alsace … dont la plupart des programmateurs sont, hélas, trop frileux pour mettre en valeur des talents régionaux, quelque soient les genres musicaux et les langues utilisées, non ?

Cette frilosité des programmateurs à l’égard des artistes et groupes d’Alsace m’a incité, voici plusieurs mois, à intervenir un matin sur France Bleu Elsass, histoire de tirer une INDISPENSABLE sonnette d’alarme. Tant il est évident que l’Alsace est synonyme de talents dans tant de registres musicaux…

En témoigne avec brio le demi-millier de spectateurs venus au concert de l’Illiade : ils sont repartis avec une pêche d’enfer et des étoiles dans les yeux.

Bravo l’artiste ! 

TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER

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Les concerts de Marcel Soulodre à l’affiche à la boutique Discobole à Colmar

 

 

ROLAND ENGEL : VIVE LA RENAISSANCE !

Coup de projecteur sur la nouvelle tournée de Roland Engel et ses amis musiciens et chanteurs débutée en Allemagne.

Depuis le 1er décembre et jusqu’au 6 janvier, une quinzaine de dates sont prévues à travers l’Alsace.

 

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Chaque année durant l’Avent et dans le prolongement de Noël, puis durant la période précédent Pâques, Roland Engel propose des rendez-vous alliant chanson, conte, récit dans un esprit humaniste, fraternel.

Dimanche 2 décembre, j’ai eu grand plaisir la nouvelle création présentée sous le signe de “E Widergeburt in de Renaissance” (“Une renaissance au temps de la Renaissance”) en l’église protestante de Plobsheim : ” Voici un vieux moulin recouvert de neige. Abandonné. La roue est prise dans la glace. Les araignées ont tissé leurs toiles aux coins des fenêtres. Des hêtres lancent leur bras nus, décharnés vers le ciel gris. Pas une âme qui vive alentour. Que sont devenus le meunier et sa fille ? Et le valet ? “

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 CONCERT EN ALSACIEN ET LIVRET EN FRANÇAIS

 C’est en alsacien qu’est présentée cette histoire de Noël imaginée par Lucie Aeschelmann …. mais pas de panique si vous maîtrisez pas toutes les subtilités de cette langue !
 
Un livret en français est remis aux personnes qui souhaitent en savoir plus sur ce récit mis en valeur par Isabelle Loeffler, Dany Franck et Sylvain Piron sur des airs de la Renaissance.
 
Guitare, flutes, harpe, mandole, mandoline, nyckelharpa, percussions, cromorne, psaltérion …. : autant d’instruments joués par les quatre artistes. Ils ont été présentés en fin de concert par le pasteur de Plobsheim, Daniel Priss, également connu comme musicien et chanteur.
 
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“MES MULTIPLES IDENTITÉS PERSONNELLES !”

Je vous encourage vivement à découvrir cette histoire de Noël qui révèle, une fois de plus, les qualités de chanteur ET AUSSI de conteur de Roland Engel.
 
Après avoir été un des pionniers majeurs du renouveau de la chanson alsacienne dans les années 70, il s’est aventuré dans bien d’autres domaines artistiques et culturels comme en témoigne entre autres son dernier livre de CONTES, CHRONIQUES ET CONFIDENCES.
 
Et parmi ces confidences je vous recommande vive de lire le texte intitulé “MES MULTIPLES IDENTITÉS PERSONNELLES  ! Raison de plus de ne surtout pas réduire Roland Engel à un “chanteur alsacien” !
 
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ENCORE 11 DATES EN ALSACE
 
- Vendredi 7 décembre à 20h15 : Église protestante d’Eckbolsheim
 
- Samedi 8 décembre à 19h30 : Église protestante de Harskirchen
 
- Dimanche 9 décembre à 10h30 : Église protestante de Mittelhausen
 
- Vendredi 14 décembre à 20h15 : Église protestante de Hoerdt
 
- Dimanche 16 décembre à 10h : Église protestante de Hoenheim
 
- Vendredi 21 décembre à 20h15 : Église protestante de Monswiller
 
- Samedi 22 décembre à 20h : Église protestante de Dahlhunden
 
- Dimanche 23 décembre à 10h : Église protestante d’Oberhoffen sur Moder
 
- Mercredi 26 décembre à 10h : Église protestante de Gerstheim
 
- Mercredi 26 décembre à 17h : Château du Liebfrauenberg à Goersdorf
 
- Dimanche 6 janvier à 11h : Église protestante de Bouxwiller
 
 
 
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 Texte et photos ALBERT WEBER

CD COLLECTIF “HINTERGRUND” : “L’INCROYABLE RICHESSE DE CETTE NOUVELLE VAGUE RHÉNANE”

“Une compilation originale en guise de 5ème album personnel” : pas de doute, ce nouveau CD joue la carte de l’originalité sous l’égide d’Olivier Félix Hoffmann qui assure la direction musicale et artistique d’un opus regroupant des “poètes, chansonniers et musiciens d’Alsace et d’ailleurs.

 

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Festival Summerlied 2018. Gaël Sieffert et Julien Hachémi

Embarquement immédiat pour 68 minutes de chansons et de poésie en alsacien, allemand, français et anglais !

Sacrée aventure menée à bien par une poignée de créateurs mobilisés par une aventure où l’inspiration s’impose face au mercantilisme.

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18 TITRES ENTRE CHANSON ET POÉSIE

Au programme 18 titres parlés, chantés, récités, murmurés, repris en chœur par des voix pas nécessairement connues du grand public : Rémy Morgenthaler (président de l’association Heimetsproch un Tradition) ; Frank Domnik ; Jonathan Durrenberger & Thomas Guckholz ; Yves Rudio ; Séverine de Close ; Jean-Luc Siegler (également conseiller musical) ; Grégory Huck  & Dreyt Nien ; Barbara Stern ; Jean-Marc Wanner ; Brigitte et Michel Fuchs ; Bertrand Gatter, F. Slim Iwannek ; Nathalie Natwae Hoffmann ; Jean-Christophe Galen ; Christian Mary et bien sûr Olivier Félix Hoffmann.

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Sans oublier trois artistes qui se sont imposés lors des récentes éditions du concours D’Stimme : les lauréats Gaël Sieffert (2017) et Serge Rieger (2018) ainsi que Julien Hachemi, un des trois finalistes 2018, l’autre étant Aurélie Diemer, alias Cadillac Lilou … hélas absente de cette compilation. Mais bon, il était évidemment impossible d’y mettre en valeur tous les talents qui auraient mérité d’y figurer.

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 “Vous tenez entre les mains le manifeste d’une vie poétique alsacienne vivace et plurielle. Et même s’il manque bien sûr des noms à l ‘appel, comme le chanteur-poète mosellan Elvis Stengel ; le poète francique Ronald Euler, le poète bilingue haut-rhinois Jean-Christophe Meyer ; le chanteur-humoriste Christophe Voltz ; les chanteuses Isabelle Grussenmeyer ou Léopoldine HH ; les chanteurs Guillaume Deininger, Lionel Grob ou Yan Caillasse” lance OFH.

Et de préciser avec enthousiasme : « Vous remarquerez néanmoins l’incroyable richesse de cette nouvelle vague rhénane”. Entièrement d’accord, d’autant plus que cet album s’affirme par une priorité : celle de donner libre cours à l’imagination !

 

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Summerlied 2016. Olivier-Félix Hoffmann, Natwae et le cajun Zachary Richard 

 

 OLIVIER FÉLIX HOFFMANN :  INSPIRÉ ÉLECTRON LIBRE

Ici pas d’enregistrement réalisé en vue d’une stratégie destinée à séduire un très large public, quitte à renier un peu ou beaucoup son âme.

Pas du tout le genre d’Olivier Félix Hoffmann qui occupe assurément une place (très) à part dans la vie artistique et culturelle d’Alsace.

Surnommé l’Ethnopoète-chanteur, il s’aventure dans bien des domaines : auteur-compositeur-interprète folk, poète, photographe amateur diplômé en cinéma, il a participé à une quarantaine d’anthologies et nombre de revue ou journaux. A l‘instar des artistes mobilisés pour cet album, il crée en français, allemand, alsacien et anglais.

On le retrouve aussi tous les deux ans à Ohlungen au  Festival Summerlied : il y est responsable de l’Espace Poétique Patrick Peter ainsi nommé en mémoire du poète de Haguenau.

 

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Festival Summerlied 2010. Avec Dinah Faust. Photo Franck Bariatinsky

 

 “La liberté ça s’assume ! Je suis un électron-libre on me l’a assez expliqué : trop “américain”, “amérindien” ou “World” pour faire partie des chanteurs dialectaux, trop alsacien pour d’autres contextes, trop Folk pour le monde Country…  Et trop poète (je dis et déclame même entre mes chansons en bar ou fête. Je fais comme j’ai envie, sans question de rentabilité, de comptes à rendre ou autre… Je suis heureux comme ça et aucune ambition à être connu ou à en faire un métier, j’aime juste pouvoir partager mes textes/chansons/photos”.

 C’est vous dire combien cet album de 18 titres sort des autoroutes du show-biz pour s’engouffrer sans hésitation sur les chemins de traverse : “La scène régionale visible est l’arbre cachant la forêt, de nombreux artistes orignaux restant (trop) souvent relégués à l’arrière-plan » souligne le directeur artistique et musical dont l’altruisme ne fait aucun doute : “Projet non-commercial s’il en est, ce collectif mêle poètes, chanteurs et musiciens d’Alsace et des alentours (Bade, Lorraine) dans un élan artistique solidaire et humaniste néo-rhénan. L’écologie, la volonté de paix, le respect des cultures y côtoient l’amour, l’amitié et la joie du partage”.

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 UN ALBUM RÉALISÉ SANS SOUTIEN PUBLIC OU PRIVÉ

 Cet album n’a bénéficié d‘aucune subvention publique ou privée : “Chercher des sponsors aujourd’hui c’est galère et presque un boulot en soi” explique OFH.

Sur “Hìntergrùnd” sur 18 titres, on ne compte que cinq chansons/poèmes musicaux en alsacien plus une chanson au refrain alsacien et un tiers de dialecte dans le mix poétique final … Pas assez pour un éventuel soutien de L’OLCA, L’Office pour la Langue et les Cultures d’Alsace et de Moselle. “Mais il n’était évidemment pas ici question de se mettre à faire des calculs de quotas, ou de mettre des limitations” explique le producteur.

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Donc il a fallu se débrouiller autrement pour produire les mille exemplaires de cet enregistrement. “Ce CD ce n’est pas seulement un investissement financier mais du temps avant, pendant et après. Ce qui est estimable financièrement c’est plus de 4000 € + 500 € SACEM, mais le temps n’est pas comptabilisable… Car cet album, ce n’est pas seulement un investissement financier mais du temps avant, pendant et après. Le tirage proprement dit (pressage/boitier/pochette) a été couvert à 90 % par les précommandes des participants, 30 % des frais de studio associatif aussi”.

 Et le reste alors ?

C’est là qu’interviennent OFH et sa structure “Honky Tonk Asso” sur laquelle repose une bonne part de la diffusion, à laquelle participe aussi chaque artiste qui fait connaitre et vend le CD de son coté … à l’exception de trois participants à l’album qui n’en ont pas commandé : chaque artiste était libre de se transformer en diffuseur, cette démarche était optionnelle.

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Festival Summerlied 2018. Grégory Huck

 

DES INÉDITS ENRACINÉS DANS UNE MULTITUDE DE LANGUES

 Au-delà de cet éclairage sur la réalisation concrète de cet album, une évidence s’impose : “C’est une compilation qui fera date en Alsace avec uniquement des inédits (versions ou morceaux). Et ce n’est pas tous les jours qu’un album mêle poètes, musiciens (aussi avec des instrumentaux) et chansonniers avec une multitude de langues” ajoute encore OFH, avant de mettre en relief le travail et l’engagement de Paco alias Francis Schneider.

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 Cet écrivain, chanteur, dessinateur aura passé plus d’une centaine d’heures à réaliser le graphisme de cette œuvre collective. “Il aura mis son enthousiasme et son inventivité débridée de graphiste amateur à notre service. C’est grâce à Paco et au talentueux peintre-écrivain Pierre Koenig – qui a spécialement réalisé le tableau dont sont extraits les éléments graphiques –  que notre CD est devenu une véritable œuvre d’art dans la forme aussi, et pas seulement par le contenu”.

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 “UNE TRENTAINE D’ARTISTES POUR UN OPUS UNIQUE”

A relever aussi le surprenant “Mix Poétique Tac” réunissant, en guise de final et dans une même dynamique Isabelle Loeffler, Serge Rieger, Rémy Morgenthaler, Christian Mary, Olivier Félix Hoffmann, Serge Rieger, Yves Rudio, Brigitte et Michel Fuchs.

Chapeau donc à cet album qui devrait retenir l’attention de ceux qui ont envie d’en savoir plus et de soutenir la création artistique et culturelle de leur région.  Et notamment celles et ceux qui aiment cliquer “j’aime” quand il est question de chanson d’Alsace sur Facebook.

 Je ne parle évidemment pas seulement de “chanson alsacienne” tant cette région abonde en talents qui ont envie et besoin de s’affirmer haut et fort.

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 “ Une trentaine d’artistes sont intervenus pour réaliser cet opus unique” observe Olivier Félix Hoffmann, dont en arrière-plan aussi des artistes (re)connus comme Roland Engel, Daniel Muringer ou Jean-Luc Lamps & Joël B. Espesset.

 Un point de vue que je partage avec le souhait que vous aurez, à votre tour, envie de découvrir cet album aux nombreux talents. Et cela d’autant plus, comme évoqué par OFH que “certains de nos participants sont d’ailleurs en train de passer de l’arrière-plan à l’avant-scène, car durant le laps de temps qu’il aura fallu pour la réalisation de cet opus les lignes ont évidemment changé”.

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 Et je me dis même que la 3ème finale du concours D’Stimme prévu aux Tanzmatten de Sélestat vendredi 31 mai devrait, d’une manière ou d’une autre, offrir une visibilité à cette compilation.

Un album synonyme de talents qui aspirent en toute logique à exprimer en paroles et en musiques leurs inspirations sans frontières linguistiques ni œillères artistiques.

A découvrir sans hésitation.

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Photo Raymond Stiegler

 

 Texte Albert Weber /  Photos Roland Asimus

Commande du CD  12 € à l’ordre de Honky Tonk asso

5A, rue du Camp 67240

Oberhoffen S/Moder

 

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CONCERT UNIQUE A POUTAY : IL EST LIBRE PIERRE SCHOTT

Un concert qui vous prend au cœur, des paroles et des mélodies qui vous font décoller, des ambiances planantes offertes avec virtuosité et décontraction. Bienvenue chez Pierre Schott en concert unique – à tous les sens du terme – samedi 8 décembre à Poutay.

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Seul avec sa guitare et son fameux “looper” maitrisé avec brio, Pierre Schott a offert du bonheur à la cinquantaine de personnes d’un concert privé.

Privé car réservé aux membres du Club ouvert voici plus d’une année par Jaki Koehler à Poutay, près de Schirmeck, dans la vallée de la Bruche.

Du bonheur ?

Oui, car on sort d’un tel concert avec un sentiment de bien-être, une sensation de dépaysement, un ressenti plein de sérénité.

Prenez donc le temps d’écouter un seul des huit albums enregistrés entre 1992 et 2018 par cet auteur-compositeur- interprète d’Alsace et vous comprendrez de quoi je vous parle.

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 FAIRE PLAISIR ET SE FAIRE PLAISIR

Enraciné dans une vingtaine de titres puisés dans ses huit albums, le répertoire de ce soir-là à Poutay s’est aussi promené en toute liberté du côté de Hendrix et Marley pour des reprises “à la Schott”.

En l’occurrence des titres frôlant ou dépassant largement les 7 à 8 minutes. En prenant le temps de faire plaisir au public et de se faire plaisir aussi … en affichant une évidente satisfaction à prolonger une sorte d’état de grâce, ou d’état second quand on se laisse embarquer dans des ambiances aussi douces qu’intenses.

Débuté par “Le Blues des lagons bleus”, le concert s’est déroulé sur une vingtaine de titres en français et anglais, soit deux bonnes heures, face à un “chaleureux public sans oublier Christophe pour son sound system exceptionnel” comme précisé par l’artiste.

L’évidente complicité avec les spectateurs allait de pair avec une indéniable aisance scénique.

 Et c’est avec plaisir que je peux affirmer : « Le seul concert de Pierre Schott en 2018 ? J’y étais ! »

Oui c’est incroyable mais vrai : un des plus talentueux artistes d’Alsace s’aventure très peu, trop peu sur scène.

Pourquoi ?

Peut-être l’envie d’agir comme bon lui semble, sans pression de qui que ce soit. Et aussi une question de caractère car Schott aime tout simplement la liberté

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UN CRÉATEUR BIEN DANS SES BASKETS

C’est vrai qu’il “voyage en solitaire” dans le milieu artistique de sa région natale, exception faite de son active présence de trompettiste anonyme dans la Société de musique d’Entzheim.

Mais ceci est une autre facette de la, ou plutôt des passions musicales de cet artiste à l’âme d’artisan. Un créateur bien dans ses baskets, heureux de se balader quand ça lui chante dans un envoûtant univers qui lui colle si bien à la peau.

Et voilà pourquoi qu’on l’affuble si (et trop) souvent du surnom de “JJ Cale d’Alsace”.

Que voulez-vous ?

Pas évident de définir le “son Schott’ distillé album après album, d’où l’importance d’y offrir des éléments de comparaison. D’où la fameuse étiquette qui, plus que jamais, tient la route avec “GRINGO”, son dernier album sorti en avril 2018.

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Mars 1987. Olympa en 1ere partie de Niagara. Photo collections Pierre Schott et Christian Fougeron

 

SCHOTT-FOUGERON : A CHACUN SA VOIX/VOIE DEPUIS RAFT

“Il est libre Pierre Schott “?

Oui car il avance tout simplement EN TOUTE SÉRÉNITÉ selon son cœur et son inspiration.

Assurément une autre existence que celle de Christian Fougeron. Lui, il remplit les Zénith et autres scènes françaises suisses et belges avec ses camarades abonnés aux tubes des années 80.

Et, régulièrement, il fait danser l’enthousiaste public qui raffole du tube de Raft, le duo qu’il formait avec Pierre Schott.

Oui, à chacun son destin, et ces deux choix de vie sont totalement justifiés et justifiables. Car chacun a totalement raison de vivre sa vie d’artiste comme il veut ou comme il peut.

D’où cependant une interrogation.

Oui, qui peut affirmer que Christian Fougeron n’aurait pas, lui aussi, envie d’offrir ses nouvelles chansons au public ? Mais il est vrai que les refrains de la nostalgie attire évidemment bien davantage les foules que  les nouvelles chansons des  vedettes du Top 50, non ?

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“LIBÉRATION” : DOUBLE PAGE CULTURE POUR “L’ALSACIEN DU NOUVEAU MONDE”

Une évidence s’impose. On peut compter sur les doigts d’une main les chanteurs et chanteuses d’Alsace qui ont inspiré une double page au journaliste-écrivain Bayon dans la rubrique Culture de “Libération” (23 mars 1998).

Hé oui !

Mais malgré l’abondante presse nationale suscitée par ses premiers albums solo, pas question de coller le mot “carrière” sur la vie de Pierre Schott.

Parlons plutôt de parcours artistique pour celui qui n’a jamais été intermittent du spectacle mais auteur-compositeur-interprète, même du temps de Raft.

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La première fois que je l’ai vu sur scène ?

C’était à Paris en 1988, lors de la réception du 14 juillet offerte par le Ministère des DOM-TOM dans ses vastes jardins du 7eme arrondissement. Le duo Raft s’y produisait dans une soirée à laquelle participaient aussi Zouk Machine et Tanya Saint-Val.

Puis nos routes se sont de nouveau croisées quelques années plus tard. Bien après “Y a qu’à danser” et “Femmes du congo” ….

A plusieurs reprises, les albums de Pierre Schott ont été mis en relief dans le trimestriel Chorus, les cahiers de la chanson.  En juin 1993, en guise de titre pour un portrait de deux pages, je l’avais surnommé « L’Alsacien du Nouveau Monde », allusion à son premier album solo.

Puis Chorus a aussi publié des chroniques de plusieurs opus : “Le nouveau monde” (janvier 1993), “Le retour à la vie sauvage” (mars 1995).

Et également et “Le milieu du grand nulle part” dans le numéro de juin 1998 avec à la une Alain Bashung pour un dossier de 22 pages et aussi un autre dossier consacré à Roger Siffer sur 5 pages. 

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PAS UN CHANTEUR, MAIS UN HOMME QUI CHANTE

Au fil des décennies, Pierre Schott est resté égal à lui-même avec l’envie de continuer à composer à jouer de la musique. Et à chanter quand il en a envie.  Sans se prendre la tête.

S’y ajoute évidemment le besoin de pédaler régulièrement sur les routes et chemins de France, y inclus divers cols de montagne. Sans doute histoire de se retrouver seul sur son vélo et de continuer à voyager en solitaire.

Hé oui, il est comme ça, et je crois bien qu’il n’est pas prêt de changer. Les enthousiastes du Club de Poutay ne s’y sont pas trompés avec cet artiste rare à tous les sens du terme.

 Car je crois bien que Pierre Schott n’est pas un chanteur mais un homme qui chante.

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 Texte et photos Albert WEBER

SITE DE PIERRE SCHOTT

PAGE FACEBOOK DU CLUB DE POUTAY

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Vue partielle du Club de Poutay

 

 

MARIE CHEYENNE, CAMICELA : INTENSES ET AUTHENTIQUES

Oui, intenses et authentiques sont sans doute les mots qui définissent le mieux les deux artistes applaudies par une cinquantaine de personnes samedi 19 janvier à Erstein.

Une soirée sous le signe d’une chanson de caractère, aussi débridée qu’inspirée : le reflet de deux caractères déterminés.

 

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Coup de projecteur sur deux auteures-compositrices-interprètes assurément très différentes, et réunies dans le cadre de la Nuit de la Lecture à l’initiative de la Médiathèque d’Erstein et du label #14 Records de Joël Beyler.
 
Chansons douces-amères, drôles, féministes aussi : en 45 minutes, Marie Cheyenne vous embarque avec réalisme dans une vie pleine de surprises en tous genres aux  rebondissements vécus, subis et provoqués aussi.
 
Voilà le genre d’artiste qui mérite une audience plus large dans sa région d’adoption l’Alsace, voire plus loin. Mais pas évident de s’imposer dans ce milieu de la chanson quand on s’y aventure toute seule, ou presque.
 
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AVEC GEORGES BRASSENS ET VICTOR HUGO

Extrait de son EP “A plume de peau”, son titre “Les cowboys et les indiens” est une de mes chansons préférées.
 
Sans baratin et avec un sens aigu du détail, Marie Cheyenne raconte le temps qui s’enfuit inexorablement : un texte enraciné à la fois dans l’évocation de jeux d’enfants et dans une série de portraits brossés en quelques mots qui en disent long sur une certaine nostalgie d’une époque révolue.
 
Mention spéciale pour “Les nouveaux émigrants”, chanson qu’elle qualifie de “terriblement d’actualité” : le texte d’un poète juif des années 30 qu’elle a mis en musique.
 
Guitare et ukulélé se succèdent pour tisser un puzzle d’émotions et de sensations aux mélodies que n’aurait pas renié  Georges Brassens … dont elle reprend d’ailleurs une chanson aux paroles signées Victor Hugo.
 
Envie de découvrir cette chanteuse ? A retrouver en concert vendredi 15 février Au coin du bar au Zornhoff à Monswiller à 20h30 : une soirée organisée par “le barde alsacien” Armand Geber. Entrée libre.
 
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EN TOURNÉE AVEC MEDHI CAYENNE

Changement de registre avec Camicela à l’aise avec ses instruments (violoncelle, guitare, claviers) maitrisés avec talent et avec sa “pédale looper”.
 
De quoi colorer sans hésitation son répertoire tout en noir, entre coups de blues et coups de cœur, mélancolie et désespoir.
 
D’où un concert d’une heure offert par une artiste à fleur de peau aussi émouvante que décontractée … Avec chaque fois entre deux chansons, une brève “respiration” : une touche de décontraction qui me fait immédiatement penser aux interventions teintées d’humour de Valérian Renault entre deux chansons sombres du groupe Vendeurs d’Enclume.
 
A noter aussi l’interprétation toute en nuances de la fameuse chanson d’Anne Sylvestre : “Les gens qui doutent”. Le genre de refrain qui fait du bien car tout en se glissant dans l’atmosphère du texte, Camicela lui offre un relief particulier, pleine de force et de fragilité aussi.
 
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INCONTESTABLE MAITRISE DE LA LANGUE FRANÇAISE

Marie Cheyenne, Camicela : certes, voici deux chanteuses d’Alsace tellement différentes, tant par leur style que leur démarche artistique. La première travaille en solo et la seconde est un des talents du  label #14 Records.
 
Reste cependant un évident dénominateur commun :  une incontestable maîtrise de la langue française. S’y ajoute l’art de retenir l’attention de l’assistance avec des chansons non formatées : rien à voir avec des ritournelles consensuelles fabriquées artificiellement pour plaire au plus grand nombre. .
 
Cette soirée m’a permis d’apprendre que Camicela se produit du 24 janvier au 3 février à plusieurs reprises dans diverses salles en France : une initiative menée à bien sous l’égide du Mégaphone Tour avec le rappeur français Pih Poh et également Medhi Cayenne.
 
Cet attachant artiste franco-ontarien, j’ai eu la chance d’en apprécier l’inventivité et la décontraction en nombre de circonstances et sur des scènes de toutes tailles en Amérique du Nord, entre Ontario, Acadie, Québec.
 
Le Mégaphone Tour résulte d’un partenariat avec l’Ecole Nationale de la chanson de Granby dirigé par Bruno Robitaille, le Festival en chanson de Petite-Vallée d’Alan Côté et Marc-Antoine Dufresne et Musicaction.
 
Autre surprise de la soirée d’Erstein : en discutant avec Marie Cheyenne, j’ai découvert un point en commun entre elle et l’ami Eric Frasiak  : Bar-le-Duc, sa ville d’origine.
 
Bref une soirée pleine de belles découvertes avec deux artistes aux répertoires VRAIMENT originaux qui, à défaut de retenir l’attention des play-lists des radios nationales,  sont synonyme d’intensité et d’authenticité.
 
Hé oui, on en revient aux premiers mots de ce texte.
La boucle est bouclée.
Alors raison de découvrir de découvrir ces deux voix qui gagnent assurément tant à être (re)connues.
 
TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER
 
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CHANSON EN ALSACIEN ET PLATT : 10 TALENTS POUR D’STIMME 3

Ca y est, les dix talents retenus pour l’édition 2019 du concours de chansons en alsacien ont  été révélés.

Coup de projecteur sur la 3ème édition mise sur pied comme les années précédentes par l’Office pour la Langue et les Cultures d’Alsace et de Moselle et France Bleu Elsass.

 

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L’annonce officielle des dix finalistes a eu lieu vendredi 1er février à 9h45 au micro de France Bleu Elsass par Félicien Muffler:

Cynthia COLOMBO

Frédérique GROER

Julien HACHEMI

Edouard HEILBRONN

Anne HERRSCHER

Lydie MITTELHAUSER

Jean-Luc ULRICH

Charlotte VIX

Christophe VOLTZ

Christine WAMBST  

 

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32 CHANSONS EN ALSACIEN ET PLATT

Le jury composé d’artistes et de professionnels de la scène et des médias alsaciens  : Matskat, auteur-compositeur-interprète et président du concours; Isabelle Schoepfer (directrice de l’OLCA), Sylvie Bagnuls (représentante d’Orange), Hervé De Haro (directeur de France Bleu Alsace et France Bleu Elsass); Laurent Genvo (chargé de la communication de France Bleu); Albert Weber (journaliste); le chanteur  Robin Leon;  Clément Dorffer, animateur de France Bleu Elsass, Agnès Lohr, directrice du Festival Summerlied, Cathy Bernecker, comédienne.

 

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Dix candidats ont été retenus au terme de plus de deux heures et quart jeudi 31 janvier :  le temps de découvrir chaque chanson, de la noter sur divers critères (voir ci-dessus).

Puis chaque titre a été passé en revue et chaque juré a exprimé ses résultats lors d’un tour de table permettant de relever les notes de chaque juré.

32 chansons étaient annoncées au début de cette séance de travail à la fois studieuse et décontractée (mais oui c’est possible !).

L’âge des candidats varie entre 11 et 93 ans. et il y a vraiment eu des chansons dans des registres très différents, entre créations et reprises en alsacien et aussi en platt !

La journaliste Régine Wilhelm a réalisé un reportage sur cette rencontre du jury pour l’émission RUND UM.

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ET MAINTENANT ? LE VOTE DU PUBLIC !

Les dix concurrents sélectionnés poursuivront l’aventure de d’Stimme par un enregistrement de leur chanson dans les studios de France Bleu Alsace début février, en présence de Matskat et de ses musiciens.

Ces chansons seront diffusées sur France Bleu Alsace ET AUSSI France Bleu Elsass et soumises au vote du public sur le site internet de France Bleu.

En effet, pour choisir leur chanteur préféré, les auditeurs devront voter sur LA PAGE D’STIMME DE  FRANCE BLEU ELSASS .fr

Ils y trouveront les dix chansons et une vidéo de chaque enregistrement. Ces vidéos seront aussi mises en ligne jour après jour sur ma page Facebook.

Les votes seront ouverts à compter de début mars. Et à l’issue de ce vote, les trois chanteurs ayant  reçu le plus de voix, se produiront sur la scène des Tanzmatten pour la finale à Sélestat, le vendredi 31 mai à 20h30.

Ce concours est organisé par France Bleu Elsass et l’OLCA avec le partenariat du Crédit Mutuel, d’Orange, la SACEM, les Tanzmatten, la ville de Sélestat et France 3 Alsace.

PHOTOS ISABELLE DIETRICH SCHOEPFER,  HERVÉ DE HARO , RÉGINE JESSEL et ALBERT WEBER 

 

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CHRISTEL KERN : DE L’ED&N DE SAUSHEIM A M6 AVEC GAROU

Déterminée, convaincante, extravertie : Christel Kern est un personnage à part dans le milieu artistique d’Alsace.

Et à vrai dire il serait réducteur de résumer ses nombreuses initiatives à sa région d’adoption. En témoigne “Together, tous avec moi“, la nouvelle aventure dans laquelle elle s’est lancée : une émission diffusée sur M6 à partir du 30 avril 2019.

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En compagnie du chanteur québécois Garou

 Cette nouvelle étape de sa vie d’artiste, elle s’y engage avec deux autres créateurs connus en Alsace, voire bien au-delà.

De quoi s’agit-il au juste ?

“C’est avec grand plaisir que Morgan Spengler alias Champagne Mademoiselle,  Luc Arbogast et moi même avons le plaisir de vous annoncer notre participation au nouveau programme musical produit par EndemolShine et diffusé en prime time sur M6 pour 6 émissions à partir du 30 avril 2019″.

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AVEC MORGAN SPENGLER ET LUC ARBOGAST

Et l’auteure-compositrice-interprète de préciser :

“La production nous a sélectionnés pour devenir membre actif de ce jury éclectique: auteurs, compositeurs, chanteurs, comédiens, travestis, cabarettistes, coach vocaux, you-tubeurs, Djs, nombreuses célébrités, forment un jury hors normes, une première sur une chaîne française ! 

Nous sommes fiers de faire partie de ce programme et sommes heureux de vous communiquer notre enthousiasme, ressenti et avis au sujet de ce programme tout à fait sensationnel”.

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Christel Kern, Morgan Spengler et Luc Arbogast

Au-delà de ce communiqué de presse, quelques précisions s’imposent : il s’agit d’un concours de chant télévisé rassemblant 100 professionnels de la musique en France intitulé “Together, tous avec moi“.

Et Christel Kern en fait partie.

L’émission est enregistrée sous le parrainage du chanteur québécois Garou et présentée par le célèbre humoriste Eric Antoine.

Le gagnant de cette compétition haute en couleurs repartira avec 50 000 € pour développer son projet musical.

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En compagnie de Morgan Spengler et Luc Arbogast

 La participation de Christel Kern à cette émission d’envergure nationale va-t-elle lui offrir plus de visibilité ?

Comment va-t-elle se démarquer des autres artistes retenus pour ce fameux “Mur des 100″ ?

Drôles de questions ?

Pas vraiment à l’heure où les qualités artistiques d’un chanteur ou d’une chanteuse ne suffisent plus pour s’échapper de l’anonymat.

C’est le défi à relever en permanence pour cette créatrice dont le nouvel album, “A fleur d’âme” a été enregistré dans trois des plus grands studios d’Europe, entre Paris, Bruxelles et Londres.

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Les participants de l’émission Le mur des 100 prévue sur M6.

 

  “A FLEUR D’ÂME”, UN SUPERBE ALBUM DE 13 TITRES

Fin septembre 2017, je vous parlais ici, sur mon site d’informations, de ce que je qualifiais de “convaincante métamorphose” après avoir savouré un concert d’un peu plus d’une heure, sans temps mort, une quinzaine de titres.

Cette évidente métamorphose, elle résultait d’une belle collaboration entre la chanteuse et l’auteur/metteur en scène Lionel Courtot.

D’accord, il y a eu la satisfaction de découvrir Christel Kern sous un angle nouveau sur scène, le 29 septembre 2017 .

Et puis ?

Et puis il y a eu le superbe album de 13 titres dans lequel l’artiste s’est livrée au-delà de son personnage public. Avec ses doutes, ses envies, ses souvenirs … Au-delà de sa couleur fétiche qu’est le rose.

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Et Christel Kern a continuer sa vie d’artiste qui ne se résume pas, loin de là, à se produire sur scène. Mais c’est pourtant dans ce registre qu’elle est, à mon sens, le plus en accord avec elle-même.

Car sa passion, c’est évidemment de chanter. Encore et encore. Et si possible entourée d’une poignée de musiciens qui s’affirment parmi les pointures d’Alsace.

Voilà pourquoi – avec le recul nécessaire à prendre face à l’indispensable métamorphose de 2017 – il me semble important de vous parler ici d’une autre soirée marquante durant laquelle s’est affirmée avec encore pus d’impact le talent de cette artiste.

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SOUS LA DIRECTION MUSICALE DE GRÉGORY OTT

Oui, revenons au concert offert vendredi 15 mars dans la superbe salle de l’Espace Dollfus Et Noack couramment appelé ED&N ou EDEN à Sausheim. J’y étais et ce que j’ai vu ce soir-là a aussitôt suscité la réflexion suivante : un tel spectacle aurait du … ou plutôt  devrait être présenté dans d’autres villes en Alsace, voire ailleurs.

Il faut dire que ce soir là Christel Kern avait mis le paquet pour ce concert bénéficiant de prestigieux complices pour la direction vocale (Richard Cros), la mise en en scène (Thibaud Valérian), la direction musicale et les arrangements (Grégory Ott), la création lumières et la scénographie (Loïc Marafini) sans oublier celui qu’elle qualifie avec justesse de “magicien du son” :  Antony Bedez.

Ce concert a mis en évidence une chanteuse très à l’aise sur scène, et évoluant dans des registres très variés : une large palette entre refrain à fleur de peau et chansons entrainantes … textes enracinés dans un évident vécu et mélodies pour taper dans les mains et reprendre en choeur …

Les photos d’Alexander Sorokopud et les vidéos réalisées par Pierre Bacher et Mickaël Lefèvre confirment ce qui s’est produit ce soir-là durant cet événement co-produit avec L’EDEN avec le soutien de l’équipe de Côté artistiK. : assurément un moment magique.

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INNOVER ET SE REMETTRE EN QUESTION

Plaisir de chanter, de faire plaisir au public enthousiaste, de susciter des émotions (ah “La main de la mère” …)  de mettre de l’ambiance avec “Mon disque d’or” … dans une salle exprimant son bonheur … cela et d’autant plus que la chanteuse était entourée d’une poignée de musiciens aussi décontractés que talentueux  :  son complice de scène Jérôme Wolf (basse et contrebasse); Sylvain Troesch aux guitares; le batteur Jérôme Spieldenner et aussi  le pianiste Thibaud Lecluse, nouvelle recrue issue du conservatoire, repérée par Christel Kern.

Et comme si cette brochette de talents ne suffisait pas, le concert a également été marqué par l’intervention de plusieurs invités :  Grégory Ott (“mon frère de cœur“); le fabuleux guitariste Francky Reinhardt ; le saxophoniste Maxime Luck : (“pas assez sollicité à mon goût, un jeune qui a de l’avenir et une crème humainement“) ainsi que Lionel Galonnier (“dernier arrivé dans l’équipe magnifique percussionniste”).

Ce soir-là, Christel Kern a donné libre cours à tant de nuances de son inspiration d’auteur-compositrice-interprète en reprenant les chansons de son dernier album.

Mais ce n’est pas tout, car elle s’est aussi glissé dans la peau d’autres artistes en offrant au public trois reprises à vous donner le frisson : “Le prélude de Bach” cher à Maurane, la chanson “Ça ne tient pas debout” dont le vrai titre est “Christine” – une création de Christine and the Queens et “Une histoire d’amour” célébrée par nombre de voix féminines dont Dalida et Luz Casal.

C’est évident, le concert de Sausheim est loin.

Bien loin et cette soirée s’inscrit sans aucun doute parmi les temps forts du parcours artistique de Christel Kern.

Et c’est vrai que je la préfère dans ce registre de chanteuse plutôt que dans celle de jurée dans une émission de M6.

Mais bon,  le propre d’un artiste c’est d’innover, se remettre en question, avancer dans la vie, s’aventurer dans de nouvelles directions mais sans se renier, sans abandonner ce qui forge son authentique personnalité.

TEXTE ALBERT WEBER

PHOTOS LOU BRETON / M6 ET ALEXANDER SOROKOPUD (concert ED&N)

NICOLAS PEYRAC ET DEBORAH ELINA : LE PARI (RÉUSSI) DE PASCAL

Il est toujours réducteur, voire déplacé, d’apposer une indécollable étiquette sur un artiste qui a eu la chance de toucher un très large public avec une poignée de chansons.

Comme si le temps et surtout la mémoire collective étaient définitivement et irrémédiablement figés dans un passé que l’on a évidemment tendance à embellir.

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“SOUVENIRS, ATTENTION DANGER”

Ce sont sans doute les premières réflexions venues à l’esprit dimanche 28 avril dans la belle salle de l’EcRhin à Gambsheim, cité alsacienne mitoyenne du Rhin.

Une demi-douzaine de titres surgit spontanément en pensant à Nicolas Peyrac et ces souvenirs sont indéniablement liées à deux repères : un concert en première partie de Serge Lama, en 1976 au Palais des Congrès et de la Musique à Strasbourg, durant mes années d’étudiant au Centre universitaire de journalisme, et puis une formidable émission de radio animée par Bernard Vitry durant une heure en direct, dans un studio de la Place du Barachois à Saint-Denis de la Réunion en 1981.

Et c’est là que réside évidemment le danger : celui de vouloir s’en tenir, voire se réfugier dans le plaisir que l’on éprouvera en retrouvant les premiers succès de Peyrac.

 “Souvenirs attention danger” chantait Serge Lama … D’où l’importance de ne surtout pas se complaire dans un registre passéiste du genre “ah la chanson française c’était mieux avant, et les chansons c’était autre chose que ce qu’on entend ou qu’on écoute la radio … “

Le double concert de Gambsheim entre jeune artiste et talent confirmé offre une percutante réponse aux grincheux bloqués sur leurs tubes d’antan. Et cela d’autant plus que Nicolas Peyrac s’affirme aujourd’hui comme un auteur-compositeur-interprète plus que jamais passionné par l’écriture, comme il l’a si bien évoqué – avec conviction, voire émotion – en paroles et en musiques.

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 Ah… je me disais bien que Nicolas Peyrac n’est pas homme à se complaire dans le passé. A s’accrocher sans cesser à ces paroles et ces musiques qui ont séduit la France, et la vaste francophonie qu’il connait d’autant mieux pour avoir vécu une quinzaine d’années à Montréal, jusqu’en 1986, avant de s’établir en Bretagne.

Le rendez-vous proposé par Fréquence Verte était clair, et pas de doute sur “a règle du jeu”.

Ici pas de concert rétro à l’instar des fameuses tournées remplissant les Zéniths avec un bataillon d’artistes passés à la postérité pour un seul tube qu’ils chanteront jusqu’à leur dernier souffle.

A l’EcRhin, pas de “cirque Barnum” avec Peyrac !

Et j’emploie cette expression à dessein car il s’agit précisément des termes utilisés par l’extraverti dCookie Dingler – créateur de “Femme Libérée” – lors de ses deux récentes soirées “Carte Blanche” offertes avec une dizaine de musiciens et dans des registres fort variés au PréO d’Oberhausbergen.

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“ACOUSTIQUES IMPROVISÉES” EN TOUTE DÉCONTRACTION

“Les Acoustiques Improvisées de Nicolas Peyrac” : c’est donc le concept dans leque est très à l’aise cet attachant auteur-compositeur-interprète qui a conquis près de 200 personnes enthousiastes, un dimanche en fin d’après-midi.

Assurément un sacré pari lancé par Pascal Frank, directeur des programmes d’une radio spécialisée dans la chanson d’expression française, qu’elle provienne de l’Hexagone, du Québec ou d’ailleurs. 

Une guitare, une voix, et une chaise pour offrir un concert de près d’une heure et demie marqué par de nombreuses, très nombreuses et si belles surprises … je veux dire des chansons inconnues du grand public.

Pourquoi pareille ignorance ? Tout simplement car les nouvelles chansons de Peyrac sont oubliées, ignorées, rejetées par les désormais incontournables et dictatoriales play-lists de ceux qui font la pluie et le beau temps des radios commerciales et hélas également trop souvent de celles du service public.

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“Suffit que tu oses” : c’est le titre du dernier album de Nicolas Peyrac qui n’a pas pu en assurer l’indispensable promotion, à cause de problèmes de santé qui l’ont obligé à fréquenter les blouses blanches et non pas les studios radios et les plateaux de télé.

C’était l’an dernier, et rien ne dit que ces chansons ne bénéficieront pas d’une seconde vie, d’une seconde chance dans le cadre d’un nouvel enregistrement, d’une nouvelle sortie.

C’est du moins une des perspectives évoquées par le chanteur durant ce concert guitare-voix entre refrains chantés et anecdotes partagées avec lucidité et bon sens. Et un regard teinté de recul face à son parcours artistique entre périodes de sur-médiatisation et années de silence.

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BIENVENUE CHEZ GUY BÉART ET HENRI SALVADOR

L’irrrésistible besoin de refuser les étiquettes, Nicolas Peyrac en a aussi parlé en évoquant la réductrice image publique de Guy Béart et Henri Salvador dont il a repris à chaque fois une chanson.

Qu’il est frustrant pour un artiste – et aussi pour un public en quête de nouveaux refrains  – de toujours s’en tenir à un ou deux tubes alors qu’un parcours est si souvent synonyme de création. En témoigne aussi le destin de Donovan, un artiste majeur pour Peyrac qui a parlé de son influence sur son inspiration ….

Ce (si compréhensible) refus de se laisser enfermer dans une seule chanson à succès me rappelle le concert de Michel Rivard à Capbreton, lors des inoubliables Déferlantes Francophones créées par Maurice et Françoise Segall. Le chanteur québécois est en effet connu en France pour “La complainte du phoque en Alaska” rendue célèbre par le groupe Beau Dommage dont il fut une des figures marquantes.

“Bon, je sais que vous l’attendez ! Alors je vais vous la chantez sans tarder, et puis ce sera fait. Et vous serez plus attentif aux autres chansons” avait lancé Rivard au public avant d’interpréter le fameux tube…

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BESOIN ET ENVIE D’ÉCRIRE

Le besoin et l’envie d’écrire aura été le fil rouge de ces Acoustiques offertes par Peyrac au gré de nombre de concerts, ici et là  à travers la France comme ce fut le cas en Lorraine à Boulange, lieu du concert précédant celui de Gambsheim.

Aujourd’hui, à quelques mois de ses 70 ans, Nicolas Peyrac cultive une évidente sagesse. Un art de vivre, de continuer à composer et à chanter pour les autres avec un unique souci : rendre heureux celles et ceux qui prennent le temps de le rencontrer et surtout de le (re)découvrir.

Car il s’agit bien de redécouverte quand on savoure chacune des chansons d’hier et d’aujourd’hui durant ces “acoustiques improvisées” semées d’anecdotes, de commentaires, de vérités lancées en toute décontraction. Parce que ça fait du bien d’écouter s’exprimer en toute liberté un artiste sur son parcours d’homme autant que sur sa trajectoire artistique.

UN SENS DE LA FORMULE QUI FAIT MOUCHE

Certes, comme il le raconte à Gambsheim, il ne boude pas son plaisir quand, durant son hospitalisation, Nolwen Leroy remet à la une de l’actualité artistique une de ses chansons les plus marquantes. Celle qui l’a fait sortir de l’anonymat en 1974 : : “So Far Away From L.A”.

A retrouver ICI dans une version en direct offerte dans l’émission Le Grand Studio de RTL et filmée en studio.

Ce concert, c’est tout simplement celui d’un ami que l’on retrouve en toute simplicité. Sans baratin, avec un timbre de voix que l’on reconnait d’emblée.

Reste un regret que je n’ai pas eu la présence d’esprit de partager à Nicolas Peyrac durant notre bref échange : celui de ne pas avoir mis à son répertoire la chanson sur Marylin Monroe, assurément un de mes titres préférés. Et aussi “Je pars” … que je pensais retrouver en fin de concert à Gambsheim…

Certes les années ont passé, mais l’artiste est demeuré égal à lui-même. Ni très extraverti ni très expressif, toujours un peu sur sa réserve. Avec un sens du détail, de la formule qui fait mouche. Un comportement sans doute motivé par l’envie de retenir l’attention des spectateurs bien plus par le verbe que la gestuelle.

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SURTOUT NE PAS LAISSER S’ENVOLER LA MÉLODIE DE “ET MON PÈRE”

Ici et là, comme pour “Le vin me soule”, Peyrac met le public à contribution. Histoire de ne pas se contenter de chanter mais aussi de susciter une certaine interaction.

En replaçant ses chansons – autant celles d’hier que ses plus récentes – dans le contexte de leur création, il offre un éclairage des plus instructifs à ceux qui ont envie d’en savoir plus sur la naissance de tel ou tel titre.

Et l’on imagine très facilement l’étudiant en médecine marchant d’un pas alerte dans la rue, avec en tête une mélodie qu’il ne fallait surtout pas laisser s’échapper. Donc surtout ne parler à personne et n’être interrompu par personne et rentrer précipitamment chez lui pour composer la musique de “Et mon père”, le 2ème tube sorti en 1975.

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Face au public debout et enthousiaste

 

RESTER DIGNE TOUT EN ÉTANT POPULAIRE

La dernière chanson du concert offre un superbe résumé de la carrière de Nicolas Peyrac, avec quantité d’allusions à ses chansons, à sa vie.

Si vous n’avez pas eu la chance de vous trouver à l’EcRhin, prenez donc le temps de retrouver l’artiste entre chansons et confidences sur France 3 Bretagne. 

C’était en décembre 2017, juste avant le lancement du nouvel album qui sera si compromis pour raisons de santé : une émission comme je les aime, quand on prend le temps de respecter son interlocuteur en lui donnant l’occasion de s’exprimer sur divers sujets liés ou non à ses chansons.

Près d’une heure entrecoupée de plusieurs séquences sur lesquelles il intervient, et toujours un repère qui aura toujours guidé son parcours depuis ses premiers pas de la célébrité :  “Rester digne tout en étant populaire”.

 

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DEBORAH ELINA – JONATHAN GOYVAERTZ : LA TALENTUEUSE COMPLICITÉ 

Impossible de parler de ce concert sans évoquer la première partie assurée avec brio par Deborah Elina.

En une demi-douzaine de titres, elle aura su retenir l’attention d’un public qui ne connaissait rien d’elle. Des spectateurs attentifs qui n’ont pas ménagé leurs applaudissements.

Autant de chansons à fleur de peau, sans esbroufe, teintées d’amour. Un répertoire qui en dit long sur une vie sans doute bien moins lisse que ne le laisse supposer son sourire … Des refrains pour (se) raconter via une poésie du quotidien et des sentiments qui font chaud au cœur et/ou qui obligent à se remettre en question.

Deborah Elina a séduit le public sans en rajouter, sans se forcer à plaire. Juste une talentueuse simplicité mise en relief avec sensibilité par celui qu’elle appellera après ce concert “mon fidèle pianiste très applaudi ” :  Jonathan Goyvaertz. 

Le  nom de cet efficace musicien aura été hélas noyé par les applaudissements saluant la chanteuse qui gagnerait sans doute à s’affirmer un peu plus sur scène. Pas grave, car cette auteure-compositrice-interprète a tout d’une grande : l’inspiration, le timbre de voix, et surtout l’inspiration pleine de nuances qui irrigue son répertoire.

Encore faut-il que les médias la suivent dans son évolution et ne la résument pas à sa collaboration avec Marc Lavoine … ou au clip “Les Bruits du coeur” inspiré du milieu médical et dans lequel apparait le médecin-animateur télé Michel Cymes.

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Le 1er album a bénéficié d’une chronique détaillée sur le site de Claude Fèvre

 

“UN ALBUM PROFOND ET SÉDUISANT”

A Gambsheim, son tour de chant aura mis en relief les titres du CD “Les bruits du cœur”. Un premier album qui a incité Claude Fèvre au commentaire suivant sur son site “Chanter c’est lancer des balles”:

“Sans aucun doute Deborah Elina signe là un album profond, séduisant musicalement surtout si l’on songe à la plus jeune génération. Encore faudrait-il qu’il puisse l’atteindre ! Pour l’heure nous disons notre enthousiasme et notre impatience à découvrir ces chansons là en scène”.

 

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Photo parue sur la page Facebook de Pascal Frank

 

 “DEUX ARTISTES EN ADÉQUATION AVEC LA PROGRAMMATION DE FRÉQUENCE VERTE”

En somme mission accomplie pour cette grande première signée Pascal Frank, le directeur des programmes de Fréquence Verte : ” En proposant deux artistes sur scène avec Fréquence Verte, j’ai voulu être en adéquation avec notre programme radio. Créer la surprise avec des facettes parfois cachées d’un artiste reconnu Nicolas Peyrac Officiel, et proposer la découverte d’une jeune artiste pleine de talent Deborah Elina Perso .

Je suis ravi que dans l’article des Dernières Nouvelles d’Alsace tous deux soient mis en avant, que cette osmose ait été ressentie par P.K l’auteur de ce papier. Chacun dans ce spectacle a eu sa place, rien ne me pouvait me faire plus plaisir”.

Le prochain concert organisé par Pascal Frank sous l’éghide de Fréquence Verte est prévu le 19 octobre, tiujours à l’EcRhin de Gambsheim. Au programme la québécoise Diane Tell et … et une première partie assurée par un(e) artiste émergeant qui gagne assurément à être (re)connu.

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Dernières Nouvelles d’Alsace, 30 avril 2019

 

 TOUJOURS LE BESOIN D’ÊTRE ET NON DE PARAITRE

 

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Bref échange après le concert avec remise d’une copie de l’article paru en février dans Le Quotidien de la Réunion (Photo ANTOINE JACOB)

“Ah oui, j’avais vu cet article récemment paru sur Facebook” m’a-t-il lancé lors de notre bref échange, après le concert.

Cet article avait paru en février 1981 dans le supplément TV-Loisirs que j’avais alors créé au Quotidien de la Réunion. Et déjà à l’époque, au micro de Bernard Vitry et Claude Gruson, Nicolas Peyrac insistait sur cette pratique du matraquage d’une seule chanson au détriment des autres.

Un constat encore plus fracassant aujourd’hui … vu les nouvelles méthodes de médiatisation, l’importance des réseaux dit sociaux et l’incessante rotation d’une actualité qui se renouvelle sans cesse jour et nuit, notamment via les chaines d’infos permanentes.

Au fil des décennies, Nicolas Peyrac a vécu plusieurs vies entre plusieurs pays, plusieurs cultures. Reste une évidence : une authenticité nourrie du besoin d’être et non de paraître qui l’incite aujourd’hui plus que jamais à continuer à créer et à chanter alors que le système médiatique a totalement changé depuis les années 70.

Chapeau l’artiste !

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Février 1981, Quotidien de la Réunion

 

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TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER