Artiste résolument à part dans le monde de la chanson, Nilda Fernandez est un homme heureux, loin du cirque médiatique.
Un incontestable choix de vie pour le créateur de “Madrid, Madrid”, et “Nos fiançailles”. Sans doute les deux titres les plus connus de celui qui fut nominé cinq fois aux Victoires de la Musique en 1991 et s’y retrouve “Meilleur espoir masculin”.
Mais attention, ne croyez surtout pas que ses “Contes de mes 1001 vies” se résume en une bio de chanteur débordante d’anecdotes sur “la vie d’artiste”. Explications.
VICTOIRES DE LA MUSIQUE : LES COULISSES DU PALAIS DES CONGRÈS
Évidemment que Nilda parsème ces 383 pages de coups de projecteur sur les coulisses de ses aventures et mésaventures artistiques.
Et ses pages consacrées précisément à ces fameuses Victoires de la Musique en disent long sur certaines pratiques du métier. A commencer par le déroulement de la surprenante conférence de presse suscitée par cette consécration échappée des formatages des tubes standardisés.
“Depuis un an, mon album se vend en France de manière massive et inattendue. Le label multinational qui en a hérité se frotte les mains. Apparu en pleine “guerre du Golfe”, il est devenu son meilleur score et la chanson “Nos fiançailles” passe à la radio bien qu’elle soit le contraire des normes du succès” raconte Nilda, songeur au Palais des Congrès de Paris en précisant “Par bonheur, il s’est trouvé des gens éclairés pour donner une chance à leurs semblables de se nourrir d’autre chose”.
Et de citer divers journalistes qui ont contribué à ce que cette chanson sorte de l’anonymat dont Anne-Marie Paquotte (Télérama), Fred Hidalgo et Pascale Bigot (Chorus), Véronique Mortaigne (Le Monde), Hélène Hazéra (Libération), etc.
SORTIR DE L’ANONYMAT GRÂCE A UNE CHANSON NON FORMATÉE
Certes, cette mobilisation médiatique pour un artiste et une chanson “hors norme” était indispensable mais comme le reconnait Nilda : “Mais rien ne serait arrivé si ceux qui ont aimé cette chanson n’avaient fouillé dans les rayons des disquaires pour acheter un, deux, puis trois exemplaires de cet album qui m’a ouvert une porte vers les sentiments d’autrui”.
Et voilà, une fois de plus le grand public s’est pris de passion pour un répertoire différent de celui auquel il est habitué, grâce à cet effet boule de neige qui aura même retenu l’attention de Drucker, Foucault, Mitterand, Boyer, Nagui, Perrot, Martin, Ruquier, Sébastien, Ardisson nommément cités dans ce livre.
Combien de générations d’auteurs-compositeurs-interprètes ne sortiront jamais de l’anonymat par manque de soutien des “grands médias” ? Question de fond ? Assurément si on apprécie une certaine chanson loin des tubes habituels …
Et si j’ai d’abord insisté sur les pages axées sur “la consécration” de Nilda Fernandez, c’est pour mettre en relief une évidence : très vite, le “Meilleur espoir masculin” de 1991 s’est senti à l’étroit dans ce nouveau statut !
Et sa vie a pris un autre tournant. Et c’est là que se situe l’intérêt majeur de ce livre ponctué par tant d’étapes où l’on prend le temps de vivre, de se connaître et d’aimer.
C’est sûr, avec Nilda, on voyage beaucoup ! Mais surtout pas en touriste !
Ces déplacements toujours enrichis de rencontres, d’échanges, de découvertes et de retrouvailles en disent long sur la drôle de vie de cet homme qui chante.
Ici pas de course obsessionnelle pour une carrière internationale mais tout simplement l’envie et le besoin de vivre. De prendre du temps à chacune de ces escales loin de la France et de l’Espagne.
De l’île de Cuba à la presqu’île de Kamtchatka, de Bogota à Buenos Aires, de Venise où il apprend le décès de sa mère au Mont Sinaï pour un épique tournage d’une émission de télé … en passant par Achkhabad, capitale du Turkménistan à New-York …. et la liste est très loin d’être exhaustive !
UNE LONGUE CONVERSATION ENTRE AMIS QUI SE RETROUVENT
“Contes de mes 1001 vies”, c’est comme une conversation entre deux amis qui se retrouvent après une longue période de silence, d’éloignement. On a tant à raconter, en toute simplicité. En toute authenticité aussi. C’est ce qui apparait tout au long de ce livre où s’affirme une impérieuse envie de prendre le temps de vivre.
En témoignent entre autres les pages consacrées au Québec, lorsque Nilda décide de “traverser l’Atlantique plusieurs semaines avant mon concert aux Francofolies pour connaître le nord de la Belle Province. La curiosité bien sûr, mais aussi l’envie de prendre le large d’une histoire sentimentale fatigante et sans joie”.
En route pour Tadoussac, la baie de Sept-Iles … et même le festival Innu Nikamu aussi où il passera une semaine !
“Je tenais le nom de mon prochain album sans en avoir composé une seule chanson”. En résultera finalement “Innu Nikamu”, superbe chanson … à savourer ICI.
DE DANIEL A NIELDA : “UNE SCHIZOPHRÉNIE SALVATRICE”
A fait pourquoi Daniel Fernandez est-il devenu Nilda Fernandez ?
Je me suis souvent posé la question. Et le 33 tours retrouvé dans ma discothèque avant de rédiger cet article me rappelle que cet artiste m’intéresse depuis pas mal d’années.
Réponse dans “Contes de mes 1001 vies” : « Pour ne pas me sentir encerclé, sans repli possible, j’ai donc organisé une schizophrénie salvatrice en me souvenant de Sapho qui m’avait salué d’un “Bonjour Nielda !” dans une brasserie de Saint-Germain des Prés.
Débarrassé d’une voyelle, justifié comme un vieux prénom slave, pas plus féminin que Nikita, Sasha ou Volidia, tous masculins et tous des hommes, Nilda devenait l’artiste que je voulais faire grandir et apprendre à connaître.
Depuis que Daniel écrit les chansons et que Nilda interprète, je me sens mieux. Tout comme mes deux langues, mes deux pays, mes deux maisons, l’un et l’autre me sont indispensables »
EMILIA ET JOSÉ : NOUVELLE VIE LOIN DE L’ESPAGNE DE FRANCO …
“Contes de mes 1001 vies” évoque aussi Léo Ferré dont Nilda partagera la loge d’une manière imprévue … la chanteuse Sosa Mercedes … le chanteur russe Boris Moiseev ..
Mais ce qui m’a le plus touché dans ce livre, ce sont les nombreuses pages consacrées par Nilda à son enfance, sa jeunesse, ses parents aussi. Emilia et José occupent une place essentielle dans ce livre qui s’achève par un récit des plus intimes.
Les derniers moments de Nilda face à son père sur son lit de mort : “Notre père se prépare pour un exil qui ne sera pas de cinq mois comme lorsqu’il nous avait précédé en France et, cette fois, je resterai sur le quai”.
L’auteur s’y exprime avec pudeur, avec une évidente émotion si loin des artifices de la vie de chanteur. “Sa souffrance est si grande que je pense au film où un compagnon d’hôpital de Jack Nicholson l’étouffe sous un oreiller. Mais je n’ai pas ce courage et je m’en tiens à attendre la mort à ses côtés”.
Tout au long des près de 400 pages de cette autobiographie, le chanteur s’efface très souvent pour céder la place au fils d’Emilia et José, à leur vie de travail et d’entraide, de détermination et d’amour. Un couple uni pour réussir leur vie de famille loin de l’Espagne de Franco…
SARREBRUCK : NILDA FERNANDEZ EN DUO AVEC ALCAZ
La rédaction de ce texte m’a fait penser à septembre 2006.
C’était à Sarrebruck lors d’une soirée de la série “Bistrot Musique” organisée par Gerd Heger, “Monsieur Chanson” de la Radio Sarroise et Suzanne Wachs.
Souvenirs d’intenses heures passées avec Nilda et le duo Alcaz formé par Jean-Yves Lievaux et et Viviane Cayol …
En subsiste le CD d’Alcaz enregistré durant le concert de Sarrebruck. Cet album se termine par une chanson offerte par Alcaz et Nilda Fernandez : “Quand un soldat” de Francis Lemarque”.
AVEC LE CHANTEUR QUÉBÉBOIS STEPHEN FAULKNER
A cette soirée participa aussi l’auteur-compositeur-interprète québécois Stephen Faulkner notamment connu pour sa chanson “Si j’avais un char”.
D’où une série de photos prises après le concert, dans une bonne humeur des plus contagieuses, avec en prime Faulkner qui se met à faire le pitre avant de passer à table.
Changement d’ambiance le lendemain matin lors d’un interminable petit déjeuner partagé avec Nilda Fernandez, Viviane Cayol et Jean-Yves Lievaux. Histoire d’échanger en toute liberté sur quantité de sujets souvent bien éloignées de “la vie d’artiste” …
TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER
“CONTES DE MES 1001 VIES”, 383 PAGES, ÉDITIONS L’ARCHIPEL
Après avoir appris en juillet dernier que la Fondation du patrimoine de Gilles Vigneault renonçait – définitivement _ au projet de restauration des bâtiments du site patrimonial et familial à Natashquan, la population locale a décidé d’agir pour sauvegarder la mémoire d’un des plus grands poètes de l’histoire du Québec. Explications.
On l’attendait depuis un moment déjà ce nouvel opus. Et on se demandait bien ce que Vyviann Cayol et Jean-Yves Liévaux nous mijotaient avec leur 5ème album.
Ce CD qui arrive à point, à un moment des plus charnières de la trajectoire de ces ambassadeurs d’une chanson vivante résolument audacieuse. Avec à la clé 13 titres qui retiennent l’attention tant sur le fond que la forme.
C’est sous l’égide du Musée de la Civilisation, de la ville de Québec, que Steve Normandin a enregistré un album de 21 chansons jaillies de la Belle Époque.
Décontracté, chaleureux et professionnel : c’est dans une bonne humeur contagieuse qu’Alan Côté a animé mardi 18 juin la conférence de presse du Festival en Chanson de Petite-Vallée.
Rendez-vous avait été donné aux médias et aux artistes concernés par l’édition 2013 dans les locaux des Francofolies de Montréal. Coup de projecteur sur cet événement gaspésien fertile en bonnes surprises du côté d’une programmation jouant la carte de l’innovation sans pour autant négliger les talents confirmés.
Amateurs de (bonnes) chansons françaises, à vos agendas. En piste pour la 13ème édition du Festival Bernard Dimey du 8 au 11 mai 2013 à Nogent, Haute-Marne !
L’occasion de revenir ici en photos sur divers temps forts de l’édition de l’an dernier et surtout de donner envie aux passionnés de se retrouver dans une ambiance des plus chaleureuses dans la ville chère au créateur de « Syracuse », « Si tu me payes un verre », « Mémère » et autres chansons connues ou non qui ont, indiscutablement, marqué l’Histoire de la chanson française.
En guise d’introduction à ce long voyage au coeur du Festival de Nogent d’hier et d’aujourd’hui, bienvenue à “Dimey de Nogent”, une chanson franco-québécoise signée Joseph Moalic (paroles) et Jean Custeau (musique) ! Texte à découvrir en fin d’article…
Plaque sur la maison natale du poète de Nogent
Samedi 12 mai 2012. Passage du “Marching Band” de Chaumont devant la médiathèque Bernard Dimey
Depuis quelques années, la tombe de Bernard Dimey bénéficie enfin d’un fléchage au cimetière : il était grand temps …
Bernard Dimey, Pierre Brasseur et Michel Simon : fresque dans le hall du Centre culturel, quartier général et salle de concert du festival de Nogent
«Derrière ce joli nom il y a toute une équipe qu’il faut absolument féliciter »
Il en aura fallu de l’obstination et de la passion pour mener à bien cette association Bernard Dimey ! Ses objectifs ? « Promouvoir l’œuvre de Bernard DIMEY, la poésie et la chanson francophones et ce, au moyen de l’organisation de manifestations, réunions, conférences ou toutes autres actions à caractère notamment culturel, et, en général, toutes initiatives pouvant aider à la réalisation de son objet ».
Bien, mais qu’en est-il des débuts de cette association présidée depuis trois ans par Yves Amour ?
Un retour dans le passé s’impose, histoire d’en savoir un peu plus sur ce festival bénéficiant d’une solide équipe de bénévoles. Ce qui a incité le président à remettre les pendules à l’heure, lors de son discours de remerciements en mai 2012 : « Je suis un peu agacé quand on remercie Yves Amour. Derrière ce joli nom il y a toute une équipe qu’il faut absolument féliciter : tous les bénévoles de cette association ! Je ne suis qu’un porte-nom ». Des propos qui suscitèrent unepluie d’applaudissements…
Et sur le site de l’association, l’ancienne présidente Annie Roquis-Millet, de préciser : «C’est toute une équipe de lutins qui, comme dans les contes, s’affairent sans ménager leur peine pour accueillir au mieux et toujours chaleureusement artistes et public.
Ils se transforment en mirlitons, plongeurs, cuistots occasionnels, coursiers, hôtesses, barmen, barmaid, techniciens, vendeurs, médiateurs, caissières, placeuses, colleurs d’affiches, standardistes, chargés de com’, couturières, nounous, décoratrices, secrétaires, souffleurs, docteur, masseuses, pharmaciennes, chauffeurs, logeuses, guides et accompagnateurs touristiques, que sais-je encore ?
La municipalité de Nogent nous accorde son soutien depuis le début. Ses équipements surprennent toujours très favorablement les artistes et nous sommes conscients de son effort et de la contribution du personnel de la salle, des services techniques et administratifs ».
Gâteau d’anniversaire pour les 10 ans du festival. Photo-souvenir avec quelques bénévoles en compagnie d’Annie Roquis-Millet, Dominique, la fille de Bernard Dimey, et le directeur de la médiathèque de Nogent Philippe Savouret
« Poésies et chansons francophones », c’est le « label » du festival Bernard Dimey présidé depuis 2010 par Yves Amour
Eric Frasiak, Patrick Boez, Robin Rigaut, Christian Valmory et Philippe Savouret
Mai 2009. Sur les traces de Bernard Dimey à travers les rues de Nogent. A quand une nouvelle visitée guidée avec tant de passion par Philippe Savouret et intégrée dans le programme du festival ?
Inspirée de l’affiche du festival illustré par le dessinateur Cabu, la pochette du CD « Dimey de Nogent » : texte de Joseph Moalic, musique du chanteur québécois Jean Custeau. Cette chanson dédiée à Annie Roquis-Millet a inspiré une vidéo visible au début de cet article ainsi que dans la rubrique vidéo sur la page d’accueil de www.planetefrancophone.fr
Mai 2010. Annie Roquis-Millet en compagnie du compositeur Francis Lai, lors de l’inauguration de l’Espace qui lui est dédié à la médiathèque de Nogent
Incontestable passionné de l’oeuvre du poète de Nogent, Philippe Savouret, directeur de la médiathèque Dimey
Annie Roquis-Millet en compagnie de Georges Varenne, fils du chanteur Pierre Louki devant l’exposition consacrée à son père
A l’origine, la rencontre de deux responsables de bibliothèque
Saviez-vous que l’origine du festival s’enracine dans la rencontre de deux responsables de bibliothèque ?
Mais oui, comme le raconte avec force détails le site de l’association, l’histoire débute en l’an 2000 avec un duo d’amoureux de la chanson et de la langue française : Philippe Savouret chargé de la médiathèque de Nogent et Annie Roquis Millet de celle de Biesles.
Tous deux partagent « la même vision du développement culturel et ont conscience de l’intérêt de lancer des opérations communes groupant ainsi les moyens financiers et humains avec le concours des municipalités. Ils créent « l’intermédiathèque » avant « l’intercommunalité » par des actions groupées sur un territoire élargi au canton de Nogent ».
Et l’histoire se poursuit de plus belle avec le duo Savouret-Roquis-Millet : » En travaillant ensemble pour la programmation de spectacles, sur des expositions, ils partent même sur le terrain, à savoir en Martinique, à leurs frais. Philippe, passionné, a raconté, lors de veillées, la maman de Bernard, ses recherches, ses contacts et échanges avec les artistes, la commémoration du 10e anniversaire, son séjour avec Dominique et Claude Dejacques à Tartane pour la création du disque « Le droit des enfants ».
Dès lors le compte-à-rebours est enclenché : « Au retour, l’appétit aiguisé, Annie plonge dans ce monde de Dimey, grâce aux documents rassemblés du fonds, et après leurs trois expos réussies, vient le moment de préparer la commémoration du 20e anniversaire de la mort de Bernard ».
Mai 2009. Quand Daniel Manchin donne de la voix sur scène en compagnie de Jean-Pierre Laurent et son orgue de barbarie
« Pour des raisons pratiques, Daniel Manchin a proposé de créer une association, pour contribuer à faire connaître l’œuvre de notre poète nogentais »
Le duo Savouret-Roquis-Millet lance d’abord une manifestation à Biesles. Un tournant de taille, puisqu’ils y rencontrent le troisième homme : « Daniel Manchin, PDG d’une entreprise, amoureux de poésie. Il a découvert Dimey, en écoutant un texte sur les quais de la Seine, par hasard, lors d’un de ses nombreux déplacements professionnels.Il a ensuite proposé à Michel Thomassin, alors directeur de la Mutualité Sociale Agricole, président du Lion’s Club, d’en faire le thème d’une manifestation au cœur du festival ; ce dernier plonge aussitôt dans la marmite et met en place une soirée réussie ! »
Dès lors les événements vont se précipiter : « Pour des raisons pratiques, Daniel Manchin a proposé de créer une association, pour contribuer à faire connaître l’œuvre de notre poète nogentais. Et les statuts déposés, ils se lancent dans le premier festival en 2001, entraînant d’autres passionnés avec le concours de la ville de Nogent représentée par Michel Brocard, maire ».
Le festival résulte d’un sacré travail de bénévoles. Ici finale de l’édition 2010 animée par l’auteur-compositeur-interprète québécois Steve Normandin avec à gauche la présidente fondatrice Annie Roquis-Millet à côté de Daniel Manchin
Dans la Cave à Bernard “Entre Pigalle et les Abbesses” poésie et chansons avec Michèle Crevecoeur et Jean-Pierre Laurant
“Jean-Pierre Laurant est un artiste attachant. Animateur infatigable autant que généreux”
Après cette première édition, d’autres festivals ont suivi chaque année autour du 10 Mai … évidemment !
Les premiers seront très axés sur les textes de Dimey pour le faire connaître avec « des spécialistes reconnus » comme Dominique Dimey, sa fille; les chanteurs Jehan et Alain Flick puis plus tard Valérie Mischler… Le cercle s’élargira peu à peu avec « une causerie avec des témoignages comme Francis Lai, des camarades de classe, des universitaires…et cela s’est élargi vers d’autres horizons, tout en gardant le lien Dimey, avec des artistes connus et d’autres pas médiatisés. La poésie est à l’honneur, souvenez-vous de cette soirée inoubliable avec Bohringer ! Un grand merci à ce Monsieur ».
Au fil des ans, des repères se mettent en place : « Dans l’équipe, après avoir créé un petit groupe de colporteurs, certains se sont pris au jeu et continuent de dire du Dimey par plaisir comme Chantal et Yvon Baude. Michèle Crèvecœur, Belge, s’est associée à un artiste Jean-Pierre Laurant pour créer un spectacle donné gratuitement dans le cercle de ses amis belges, puis au festival ».
Jean-Pierre Laurant ? Sans doute un des artistes les plus connus des festivaliers de Nogent !
“Jean-Pierre Laurant est un artiste attachant. Animateur infatigable autant que généreux, il aime faire partager son vaste répertoire dans lequel Mouloudji tient souvent une place privilégiée, de même que Brassens, Vian et quelques autres, dont, évidemment, Dimey. Je vous suggère en passant de ne pas rater le spectacle consacré à ce dernier, monté et joué avec Michèle Crevecoeur (“Entre Pigalle et les Abbesses”).
Cette présentation signée Joseph Moalic (Les Amis de Georges, n° 133, mai-juin 2013) est extraite d’un article consacré à “J’ai rendez-vous avec vous”, nouveau CD enregistré à l’orgue de barbarie par le chanteur-musicien Jean-Pierre Laurant. Assurément une figure familière à Nogent, où il s’est souvent produit… à l’instar du québécois Steve Normandin (voir le dossier abondamment illustré sur cet artiste québécois sur le site www.francomag.com)
Ne pas oublier les maisons de retraite des environs de Nogent : une des priorités du festival. Ici le québécois Steve Normandin au coeur de l’événement !
Mai 2010, collège de Nogent avant l’inauguration de l’Espace Bernard Dimey par le compositeur Francis Lai entouré ici par Annie Roquis-Millet, Philippe Savouret et Michèle Crevecoeur
Viviane Cayol et Jean-Yves Liévaux, alias Alcaz, en compagnie de l’artiste peintre Yvette Cathiard, dernière compagne de Bernard Dimey et auteure de “Dimey la blessure de l’ogre” (Editions Christian Pirot, 2003). Cet ouvrage a obtenu le Grand Prix de l’Académie Charles Cros (Littérature)
« Ce festival permet d’élargir l’offre culturelle indispensable au développement économique de notre pays »
Selon Annie Roquis-Millet, présidente de l’association de 2000 à 2010, «Dimey reste bien le pivot central de cette manifestation, et sur une idée d’Yvette Cathiard chaque artiste doit nous interpréter un de ses textes, à sa convenance.Ce festival permet d’élargir l’offre culturelle indispensable au développement économique de notre pays, au même titre que bon nombre d’associations locales tout aussi dynamiques ».
Autre argument, et non des moindres mis en évidence sur le site du festival : la valorisation de Nogent et de sa région, sous l’angle économique : « Nous sommes convaincus qu’il mérite d’exister et les entreprises locales qui nous soutiennent par leur mécénat l’ont bien compris. Nous avons des richesses à développer ici dans notre magnifique département ».
Parmi les animateurs ayant soutenu le festival figurent entre autres Elisabeth Gagnon de Radio-Canada, et Jean-Louis Foulquier venu pour une émission retransmise en direct sur France-Inter !
« On se souvient d’Elizabeth Gagnon pour Radio-Canada, auteur de dix heures d’émission sur Bernard Dimey »
Comme le met en évidence le site de l’association, « le festival, à sa mesure, favorise l’exportation de notre patrimoine par un maximum de relais médiatiques qui contribuent à faire connaître Nogent et la Haute-Marne : dans des émissions télévisées, de radios : on se souvient d’Elizabeth Gagnon pour Radio-Canada, auteur de dix heures d’émission sur Bernard, de la sympathique équipe de Jean-Louis Foulquier pour POLLEN, des journalistes de revues plus spécialisées comme Chorus, Je chante, Vinyl.
Au même titre que les autres manifestations de notre département, il contribue au développement économique, touristique : nous accueillons des personnes extérieures : Belges, Suisses, Hollandais ».
A noter qu’en mai 2007 toute une équipe de Québécois emmenée par Pierre Jobin et Renée Marcoux est venue partager l’ambiance du festival Dimey.
Mai 2007. Groupe de festivaliers québécois emmenés par Pierre Jobin et Renée Marcoux
Pierre Jobin en conversation avec Allain Leprest, invité d’honneur du Festival Dimey
Mai 2012. Le festival va dans la rue et fait danser devant la maison de retraite de Nogent !
« On y vient chercher de la qualité mais aussi de la convivialité dans une ambiance familiale avec plein de petits bonheurs accessibles à tous ! »
« Les textes de Bernard Dimey sont populaires au sens noble du terme (dixit Gilles Vigneault), tout comme notre festival. De plus, nous montrons le talent de dessinateur de Bernard Dimey et sommes heureux que le grand dessinateur CABU, nous ait gratifiés en 2007 d’une affiche qui, à nos yeux, reste emblématique.
Le public du festival s’agrandit doucement. C’est un public de « découvreurs ». On y vient chercher de la qualité mais aussi de la convivialité dans une ambiance familiale avec plein de petits bonheurs accessibles à tous! Et si demain, ces artistes sont médiatisés, tant mieux ! ».
Ces propos signés Annie-Roquis Millet en disent long sur les défis relevés par le président Yves Amour.Lequel expliquait en mai 2012, après la soirée finale, que l’association repose sur une trentaine de bénévoles de Nogent et environs durant le festival, et d’un noyau d’une dizaine de personnes à l’année.
De làlancer un appel il n’y a qu’un pas franchi par le président « en quête de gens ayant des compétences dans certains domaines qui ne sont pas forcément la chanson ». Oui, toutes bonnes volontés sont accueillies, et les initiatives peuvent, dans ce domaine, réserver de belles surprises, comme la participation de jeunes du Lycée Charles de Gaulle de Chaumont, section BTS productique : ils ont fabriqué des tables fort utiles durant l’édition de mai 2012.
Yves Amour en compagnie du chanteur Gérard Berliner, à gauche. Comme un air de ressemblance …
Sur le livre d’or de l’association, le message du chanteur Gérard Berliner, quelques mois avant son décès en octobre 2010
Mai 2008, « Le Déserteur de Boris Vian » repris en chœur par Steve Normandin, Christiane Oriol, Denis Peterman, Christian Valmory, Jean-Pierre Laurant et Thomas Pitiot
Concert de Thomas Pitiot sous l’égide de l’association Arts Vivants 52
Autre piste de réflexion et d’action : développer des passerelles avec des établissements scolaires – écoles, collèges, lycées – il n’y a qu’un pas franchi par l’association soucieuse d’ouvrir son champ d’action au-delà de la salle de spectacle du centre culturel !
Une de ces passerelles entre milieu artistique et milieu scolaire est illustrée par le concert pédagogique de Thomas Pitiot au centre culturel de Nogent mardi 7 mai à 14 h : une co-réalisation du festival Dimey et l’association Arts Vivants 52.
Ce concert réservé aux écoles participant au projet rassemble des classes de cycle 3 du Pays Coutelier. Elèves et équipe pédagogique ont travaillé le chant choral avec un professeur de chant et de technique vocale Anna Rochelle – professeur au conservatoire de Dijon – auquel s’est joint Thomas Pitiot, un des auteurs-compositeurs interprètes de l’édition 2013.
« L’artiste partira de la créativité et de l’imaginaire des élèves pour écrire et mettre en musique des chansons » souligne le site d’Arts Vivants 5. Une association départementale de développement du spectacle vivant qui assure « une mission permanente de service auprès du public et des acteurs de terrain » : éducation artistique, enseignement spécialisé, pratique artistique, diffusion et création pour la danse, la musique et le théâtre.
D’où l’affirmation d’Yves Amour au sujet du festival : « Ce ne sont pas seulement des spectacles avec des gens qui viennent faire des cachets, il y a aussi de vraies rencontres … des artistes qui restent et partagent avec le public… des échanges entre professionnels et amateurs». En somme un festival de taille humaine soutenu par des subventions de la municipalité de Nogent, du Conseil Général ainsi que de l’ORCA, l’Office régionale culture Champagne-Ardenne).
A l’instar de tant de festivals ne bénéficiant pas de gros budgets, celui de Nogent repose sur un groupe de personnes motivées par la vie culturelle de leur région et une passion envers la chanson française. Avec en ligne de mire des artistes et groupes d’expression française qui – sans faire la une des « grands médias » n’en sont pas moins synonymes de talent.
Bien au contraire comme en témoigne la programmation de cette 13ème édition : Jeanne Garraud, Thomas Pitiot, Céline Bardin, Tournée générale, , François Corbier, Hervé Akrich, Les Papillons, Topel Théâtre, Bernard Moninot et Chouf. Sans oublier “le fil rouge” assuré par “Chansons à gogo” alias Martine Scozzesi, Samuel Péronnet et Riton Palanque et les 3ème mi-temps signées Christian Codfert !
Demandez le programme de la 13ème édition du Festival Bernard Dimey à Nogent du 8 au 11 mai 2013 !
De retour pour le festival 2013, les trois compères du Topel Théâtre : Serge Saint-Eve, Serge Martel et Bernard Lélu. L’art de célébrer Dimey avec humour et talent dans “Quand on n’a rien à dire !’, spectacle cabaret aux allures de “soirée bistrot-cabaret entre amis, une bonne histoire, un bon vin, un moment fraternel”
Prise à Bazicourt le 31 octobre 2011 par Annie Roquis-Millet, cette photo de Jean Custeau et Joseph Moalic illustre la pochette du CD « Dimey de Nogent » bénéficiant d’une maquette de Robin Rigaut
Bernard Dimey célébré par le Québécois Jean Custeau sur des paroles de Joseph Moalic
Pour en savoir plus sur Bernard Dimey, il suffit de se promener sur internet qui le met en valeur sur nombre de sites tous empreints d’une évidente passion tant pour l’homme que l’œuvre.
S’y ajoute aussi nombre de documents sonores et visuels…comme le clip de la chanson « Dimey de Nogent » enregistré, mixé et matricé au Studio Bleuciel, à Stanstead au Québec. Un bel hommage au créateur de Nogent, avec un clin d‘œil à la fameuse « Cave à Bernard » située dans la médiathèque de Nogent !
Quant au site du festival, il fourmille de détails sur l’édition 2013 et sur l’histoire de l’association présidée par Yves Amour qui a pris la relève d’Annie Roquis-Millet. A découvrir ici http://yamour.ovhsitebuilder.com/
Directeur de la médiathèque de Nogent et auteur d’un livre sur Bernard Dimey, l’infatigable Bernard Savouret toujours au coeur de l’événement en mai 2012 !
Souvenirs, souvenirs : dans les coulisses du Festival Bernard Dimey …
Amical clin d’œil de Graeme Allwright sur le livre d’or
ll est à présent grand temps de revenir en photos sur quelques temps forts de l’édition 2012, voire des années précédentes ! Impossible évidemment d’offrir un panorama exhaustif de tous les talents qui ont fait vibrer le centre culturel de Nogent, ainsi que divers autres lieux du bassin nogentais.
D’où cette série de coups de projecteurs offerts en toute subjectivité, un regard partiel et partial sur un festival aux accents sans frontières, où le Québec aura plus d’une fois été à l’honneur.
Rappelons que l’édition 2012 a bénéficié d’un compte-rendu détaillé dans la revue Vinyl : une des (très) rares publications encore consacrées à une chanson d’expression française vivante et de proximité. Une revue à découvrir SANS TARDER en cliquant sur le nom de son créateur, Robin Rigaut, dans la rubrique « En lien avoir » sur notre site.
Mai 2010. Avec Manu Galure au piano, ambiance assurée par Jean-Sébastien Bressy, Jean-Pierre Laurant, Christian Valmory, Steve Normandin pour une réjouissante 3ème mi-temps
Autre inoubliable 3ème mi-temps en mai 2010 avec Gérard Berliner au piano et le québécois Steve Normandin à l’accordéon
Energique et attachante Evelyne Gallet dimanche 13 mai 2012 au Centre culturel de Nogent : le rythme dans la peau et des textes-coup de poing. “Un bon coup de pied au cul du ronron de la chanson française” selon l’artiste qui n’a pas la langue dans sa poche.
Fil rouge de l’édition 2009, le chanteur-guitariste marseillais Jean-Marc Dermesropian accompagne Claude Fèvre, créatrice du Festiv’Art et passionnée par l’oeuvre de Barbara
Fan avertie du duo Alcaz, Claude Fèvre dans les rues de Nogent durant une visite guidée animée par Philippe Savouret
Mai 2008. Dans les coulisses de la célèbre table ronde entre Brel, Brassens et Ferré organisée et animée par le journaliste François-René Cristiani dans l’appartement de sa belle-mère à Paris : présentation du livre paru en 2003 chez Fayard-Chorus 2003
Dessin d’Allain Leprest sur le livre d’or, sous les messages de Bernard Joyet et Nathalie Miravette
Mai 2012. Le chanteur Gilles Roucaute anime le kiosque de l’association Tranches de Scène créée par Eric Nadot. Une association à découvrir dans notre rubrique « En lien avec … »
Mai 2012. Touchant et ironique, tendre et réaliste : Govrache s’enracine dans une chanson française. L’artiste au pseudonyme-clin d’oeil à Gavroche surprend par une évidente aisance scénique assurée au Centre Culturel de Nogent avec la complicité d’Adrien Daoud (contrebasse) et Antoine Delprat (violon)
Amicales retrouvailles au cœur du festival. De gauche à droite Christian Valmory (revue Vinyl), le chanteur Eric Frasiak, Albert Weber (www.planetefrancophone) et venu de St-Pierre et Miquelon Patrick Boez, créateur et animateur de « Jambon Beurre » émission sur la chanson d’expression française: voir son site dans la rubrique « En lien avec … »
Le temps des retrouvailles avec Jean-Yves Liévaux et Viviane Cayol (Alcaz) avec leur ami Christian Hee (à gauche) en compagnie de Christian Valmory et de sa femme
Une 3ème mi-temps signée Eric Frasiak, dans le prolongement de son concert avec ses trois musiciens, jeudi 10 mai 2012
Mai 2012. Eric Frasiak très à l’aise sur la scène du Centre culturel de Nogent avec Jean-Pierre Fara (guitare), Sylvain Collet (contrebasse) et Raphaël Schuler (percussions). Cet artiste barisien s’impose depuis plusieurs années comme un des plus efficaces ambassadeurs d’un répertoire de qualité et grand public. En témoigne son dernier album « Chroniques », 15 titres à découvrir par tout amateur de chanson française digne de ce nomCet
Concert d’Yves Paquelier en mai 2012. Encore un de ces artisans d’une chanson française de qualité et à fleur de peau. Son album « Encore une chanson » a été le disque de la semaine dans l’émission « Jambon Beurre » de Patrick Boez (26 mai 2012) à écouter sur internet
Mai 2011. Séance de dédicace d’Eric Frasiak après son concert, à côté du stand de la revue Vinyl
Mai 2012. Salle comble pour un concert dé localisé du Topel Théâtre sous l’objectif de Patrick Boez, « envoyé spécial de St Pierre et Miquelon » : de quoi alimenter son cher « Jambon Beurre » disposant d’archives très complètes pour internautes ayant envie de découvrir ses émissions
Cortège musical en pleine nature, en sortant de la cité avant d’y revenir pour donner l’aubade devant la mairie de Nogent
Mai 2012, Annie Massy dédicace son livre sur Bernard Dimey. Pour rédiger cet essai biographique, elle a consulté la Bibliothèque nationale de France, les archives de l’INA et le fonds Dimey de la médiathèque de Nogent et … interviewé divers proches du poète
Mai 2010. La chanteuse québécoise Micheline Bouzigon accompagnée par son compatriote Steve Normandin au piano et Patrick Leroux au violoncelle
Mai 2010. Présentation de l’exposition Jacques Canetti par sa fille Françoise, près du panneau consacré au chanteur québécois Félix Leclerc … juste avant une conférence animée par Françoise Canetti et Joseph Moalic (ci-dessous)
Mai 2012. Le président-photographe Yves Amour en pleine action devant la maison natale de Bernard Dimey
Mai 2012. Séance de dédicace du chanteur Govrache après son concert
Michèle Crevecoeur : la poésie au service des textes de Bernard Dimey
Le festival de Nogent est efficacement soutenu par Chants de Gouttière, de Chaumont, présidée par Fred Castel. Comme l’an dernier, le hall du Centre culturel de Nogent accueillera un stand de l’association qui fête ses dix ans cette année. Ici quatre des adhérents de l’association : Jean-Paul et Josette Dupont, et Denis et Françoise Lionneton
Signée Annie Roquis-Millet, cette photo réunit Jean Custeau et Joseph Moalic. Elle illustre la pochette du CD « Dimey de Nogent » bénéficiant d’une maquette de Robin Rigaut
“Je vous laisse l’idée un peu folle, un espoir/ Comme un myosotis entêté, goguenard/ Qu’on célèbre Dimey dans « La Cave à Bernard »
Impossible de terminer ce dossier sur le Festival Bernard Dimey sans un dernier clin d’œil à la francophonie d’Amérique du Nord. En l’occurrence à la complicité tant amicale qu’artistique entre le parolier Joseph Moalic et le chanteur québécois Jean Custeau, compositeur de la musique de la chanson “Dimey de Nogent”.
D’où cette interrogation : et si l’artiste québécois était invité à Nogent en mai 2014 pour y chanter cet hymne à Dimey ? A vrai dire pas seulement cette chanson mais des extraits de son répertoire mis en valeur dans plusieurs albums au fil des décennies !
Il est vrai que l’appellation« Poésies et chansons francophones » qui définit le Festival Dimey s’applique avec justesse à Jean Custeau. L’un de ses CD, « Le vin des anges » est en effet consacré au poète québécois Gilbert Langevin (1938-1995). Un argument de plus … à faire réfléchir avec Amour (Yves) les responsables de l’association. A suivre …
“Dimey de Nogent”
À Annie…
Quand je traîne le soir dans les rues de Paris
Ces soirs de vague à l’âme où les rêves sont gris
Je carbure à plein spleen et je lâche la bonde
A des délires fous. Mon esprit vagabonde
Et j’ai alors envie d’interpeller les gens :
Si l’on m’aimait un peu du côté de Nogent ?
Si l’on m’aimait un peu du côté de Nogent ?
Mais ne confondons pas, ce s’rait désobligeant,
Le mien n’est pas celui des guinguett’s à touristes
Avec leurs canotiers, leurs accordéonistes
Le mien est plus discret, c’est mon Nogent à moi
Et si un jour là-bas on se souv’nait de moi ?
Et si un jour là-bas on se souv’nait de moi ?
Je veux dire qu’un jour il s’rait de bon aloi
De fair’ pour une fois mentir le vieux proverbe
Nul n’est prophète en son pays, dit-on. Et merde !
On l’oublie trop souvent, et ma foi ça m’amuse,
J’ai célébré Nogent bien plus que Syracuse !
J’ai célébré Nogent bien plus que Syracuse,
Mais trouverais dommage qu’un intello s’amuse.
A décompter mes vers à l’aune des lieux-dits
Mes vers, tout simplement, on les chante, on les dit
J’aim’rais tant que, chez moi, il se trouve peu ou prou
D’amis pour s’y livrer, un peu dingues, un peu fous.
J’ai trop traîné ce soir dans les rues de Paris
Trop parlé et trop ri. Peut-être trop écrit
Trop rêvé. Caressé trop d’espoirs. Il est tard
Et si je continue à écumer les bars
Y’aura plus qu’le cafard pour m’y accompagner.
Rentre chez toi, Bernard. Bon, d’accord, un dernier
Au Lux-Bar ou ailleurs : une cave enfumée…
Tous les comptoirs se valent quand on veut oublier
Mais une cave, c’est bien, c’est mieux, c’est plus intime
Et puis on s’imagine à deux pas de la vigne
Et ça me fait penser, en m’y forçant un peu
(A l’heure où je vous cause, j’ai le souv’nir fumeux…)
Ça me fait donc penser, comme je vous disais
À cette cave oubliée où, tout petit, j’allais
Comme un aventurier, comme on aborde une île
Pour une chasse au trésor en plein coeur de ma ville
Quelle rue ? Je ne sais plus : ma mémoir’ m’ joue des tours…
Cette cav’ ferait l’affaire si l’on voulait un jour
Un jour – on peut rêver – me faire un peu d’honneur.
Faudrait quelques travaux, faudrait surtout du cœur
Avis aux chansonneurs, compositeurs et paroliers de la relève ! Le Festival en chanson de Petite-Vallée les invite à s’inscrire sans tarder pour faire partie de la sélection officielle de sa prochaine édition. Les créateurs de chanson ont jusqu’au 1er avril pour effectuer leur inscription au www.festivalenchanson.com.
L’auteur-compositeur-interprète et directeur du Festival en Chanson de Petite-Vallée Alan Côté, en compagnie de Michel Fugain, “passeur” de l’édition 2013
Parmi les gens qui auront soumis leur candidature, huit chansonneurs, deux compositeurs et deux paroliers seront invités à vivre en bord de mer cette fête de la chanson. Ateliers, encadrement professionnel, spectacles, rencontres, partage et confrontations d’idées seront au programme. Des prix et des bourses y seront remis, comme autant de tapes sur l’épaule et d’encouragements à aller de l’avant, sans qu’aucune élimination n’ait lieu.
C’est sous le thème “encore et encore des chansons” que le Festival en chanson de Petite-Vallée rassemblera, du 27 juin au 6 juillet 2013, les amoureux et les artisans de la chanson francophone autour de Laurence Jalbert, artiste passeur de sa 31e édition.
Eté 2012, devant le Camp Chanson, Daniel Lavoie et Marc Chabot : les deux “arrimeurs” des Rencontres qui chantent” organisées par le Village en chanson de Petite-Vallée et l’Alliance nationale de l’industrie musicale pour “mettre en place des résidences de création artistique pour les artistes émergents de la francophonie du Canada et de l’étranger”.
Eté 2012. Salut final des “12 Hommes rapaillés”, formidable spectacle créé par Gilles Bélanger et inspiré de l’œuvre poétique du Québécois Gaston Miron
Guillaume Arsenault, formateur au Camp chanson
L’auteur-compositeur-interprète gaspésien Guillaume Arsenault se joindra, à l’été 2013, à l’équipe de formateurs du Camp chanson de Petite-Vallée. Ce camp de vacances spécialisé en chanson offre depuis maintenant 13 ans, des formations professionnelles tant aux clientèles jeunesses qu’adultes.
Guillaume Arsenault agira comme formateur du séjour d’écriture de contes et de chansons, qui se déroulera du 12 au 18 août 2013. Dédié aux adolescents âgés entre 14 à 17 ans, ce séjour propose une formation d’écriture et de composition de chansons, lesquelles seront présentées à la fin de la semaine lors d’un spectacle. Les jeunes intéressés par ce séjour peuvent s’inscrire SANS TARDER au www.villageenchanson.com/camp.
Petite-Vallée : un cadre unique, au bord du Saint-Laurent
Laurence Jalbert, artiste-passeur du 31e Festival en chanson
Laurence Jalbert assumera le rôle de porte-parole de son 31e Festival en chanson, qui se déroulera du 27 juin au 6 juillet 2013 sous le thème “Encore et encore des chansons”
L’auteure-compositrice-interprète gaspésienne n’en sera pas à sa première expérience au Festival en chanson. En effet, cette dernière fut “marraine” de l’événement en 1995. Depuis, il s’est coulé beaucoup d’eau dans le grand fleuve et les marraines sont devenues des artistes-passeurs, les formateurs des arrimeurs et les participants de la sélection officielle, des chansonneurs.
Il n’y a plus de concours mais le Festival demeure tout aussi pertinent. D’ailleurs, malgré tous ces changements, la mission du Festival reste la même et la trente-et-unième édition en sera un rappel en promettant “encore et encore des chansons”.
Le Festival en chanson, c’est dix jours de festivités durant lesquels un artiste passeur expérimenté et une douzaine d’artistes en émergence sont mis de l’avant. Des ateliers avec des formateurs professionnels sont dispensés et de nombreuses bourses sont offertes comme autant d’encouragements, soulignant les forces des participants sélectionnés. De plus, une pléiade d’artistes professionnels offre aux festivaliers une programmation des plus diversifiées.
Depuis maintenant 30 ans, le Festival a su révéler plusieurs artistes québécois dont Isabelle Boulay, Daniel Boucher, Catherine Major, Pépé, Alecka et plus récemment Bernard Adamus, Patrice Michaud, Lisa LeBlanc et Émile Proulx-Cloutier. Nombre d’artistes et de groupes français s’y sont aussi produits au fil des ans, tels Alexis H.K en 2012 ou bien Jean-Yves Liévaux et Viviane Cayol, alias Alcaz, duo de Marseille en 2010.
Eté 2010 : le duo français Alcaz devant la célèbre citation de Félix Leclerc, repère par excellence de cet attachant festival québécois
Voir les articles sur la 30ème édition du Festival sur le site www.francomag.com
Source Marc-Antoine Dufresne Adjoint à la direction artistique et aux communications Village en chanson de Petite-Vallée