PIERRE DONORÉ : L’EXIGENCE D’UNE QUALITÉ POPULAIRE

Certaines rencontres d’artistes sont assurément plus marquantes que d’autres. Plusieurs séjours à Astaffort m’ont permis de croiser nombre de jeunes talents réunis dans l’ancienne école de Francis Cabrel pour une expérience unique sous l’égide de l’association Voix du Sud.

Parmi ces regards échanges, ces conversations entamées, rares sont aujourd’hui les “astagiaires” avec lesquels le contact a été maintenu. Parmi eux, Pierre Donoré, originaire de Grenoble.

Son nouvel album “L’amour en deux” résulte de six ans de d’écriture et de composition. Il s’affirme avec aisance entre chanson à texte et variété de qualité.

 

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 ATTENTION AUX ÉTIQUETTES RÉDUCTRICES DE TALENTS

C’est sûr, il faut évidemment se méfier des étiquettes stéréotypées si faciles à coller sur un répertoire.

Et si vous écoutez bien ce nouvel opus, vous verrez que Pierre Donoré échappe justement à cette irritante manière d’enfermer les chanteurs et les chanteuses dans un registre dont ils ne peuvent trop souvent plus s’échapper.

Ce fameux grand écart, les ayatollahs d’une chanson à texte pure et dure vont sans doute “l’aimer détester”. Pas grave, car il éclate ici avec conviction dans une série de chansons qu’on écoute et réécoute avec plaisir.

L’’amour en deux”, c’est le 2ème album de Pierre Donoré. Il fait suite à l’EP “Maintenant” sorti en 2014 et au premier album “Je viens à toi” en 2010, dans la foulée d’un premier EP éponyme en 2007. Ce nouvel opus regroupe 11 chansons françaises, dont  “Houala” parsemé de mots en allemand et en anglais.

Guitares acoustique et électrique, piano, claviers, chœurs : aux talents de Pierre Donoré s’ajoutent diverses autres complicités signées Cyril Tarquiny (guitares acoustiques, classique et électrique, ukulélé, basse et charengo, un luth essentiellement utilisé dans la musique traditionnelle sud-américaine), aux percussions Olivier Baldissera et Denis Benarrosh (batteur de Francis Cabrel et Benjamin Biolaly).

 

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Tournage du clip de “Vivants”

 

“UNE PROMESSE” : ÉTRANGE DESTIN POUR UNE PHOTO SI SYMBOLIQUE

A ces musiciens s’ajoute Sonny Landreth, en occurrence le guitariste d’Alain Bahung pour “Osez Joséphine” … présenté par Eric Clapton comme “un des meilleurs guitaristes au monde” !

En 2011, c’est au Festival International de Louisiane, que Pierre Donoré avait rencontré ce musicien dont la “guitare slide” illustre “Une promesse”, incontestable chanson autobiographique. Cet hommage aux premières émotions musicales de Donoré pourrait très bien retenir l’attention d’un large public grâce à une médiatisation digne de ce nom sur les ondes et le petit écran. Un sacré pari à relever pour cet artiste ayant bénéficié d’un large soutien de contributeurs grâce au financement participatif dont tous les “kissbankers” sont cités dans le livret.

Cette chanson, une des plus marquantes de l’album, est illustré dans le livret par une photo dont l’histoire mérite d’être racontée.

La photo a été prise par le frère du chanteur et la pellicule est restée 8 ans sur l’armoire de la cuisine. Et voici qu’un jour sa mère la trouve et se demande évidemment ce qu’elle contient ! Elle la fait développer et voilà comment est retrouvée cette photo du chanteur à 13 ans. Photo prise précisément le jour où lui a été offert sa première guitare !

 

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AVEC GILLES ROUCAUTE, CLAUDE LEMESLE ET LES AUTRES

Donoré allie avec une apparente décontraction des textes de qualité à des mélodies qui se retiennent facilement. Du genre de celles qu’on aime reprendre au chœur durant un concert d’un “artiste populaire”.

Le savoir-faire de Pierre Donoré s’épanouit autant avec les chansons dont il est l’auteur et le compositeur que celles auxquels ont collaboré divers créateurs qui devraient retenir votre attention, que vous appréciez la fameuse “chanson à texte” de Gilles Roucaute ou la “variété de qualité” signée Claude Lemesle.

Oui, Donoré, c’est le champion du grand écart entre Gilles Roucaute (un de ces authentiques artisans d’une chanson accueillie chaque année à cœur ouvert au festival de Barjac) et Claude Lemesle … dont les textes ont été chanté par tant d’artistes appréciés à juste titre par le “grand public”, dont Joe Dassin par exemple.

Effectivement, plusieurs auteurs aux itinéraires des plus divers ont participé à cet album… dont Claude Lemesle (“Debout”), Gilles Roucaute (“L’amour en deux”), Kerredine Soltani (“Mon pote”), Mad Mahé (“Le Mont Fuji” et “Vivants”), Christophe Andréani (“Chanter”), etc.

 

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Tournage du clip “Vivants” avec utilisation de la 3D, notamment “sur des fluides de peintures colorées”

 

 ENFANCE BALLOTÉE ENTRE DEUX FAMILLES DE PARENTS DIVORCÉS

La chanson éponyme “L’amour en deux”, c’est l’histoire d’un enfant balloté entre les deux familles de ses parents divorcés. Pas de mélancolie larmoyante mais une vie quotidienne composée de mille et une réalités qu’il faut désormais couper en deux au rythme des allers-retours entre deux univers tellement différents.

Cet album, c’est de la chanson française pop folk. Mais attention, les définitions et les qualificatifs peuvent être dangereux car réducteurs … comme évoqué durant ma conversation téléphonique avec Pierre Donoré.

Sans disséquer à l’infini son répertoire, ces nouvelles chansons peuvent se résumer de la sorte : “On y retrouve toujours des sonorités acoustiques qui me sont chères depuis le début (“Regarde”), et j’explore aussi de nouvelles orientations tantôt pop rock (“Vivants”, “Une promesse”, “Chanter”), et électro (“Barcelone”, “Qui me tiendra la main”).

 

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Pierre Donoré (Photo Seb Pol)

 

“J’PRÔNERAI LA LIBERTÉ À LA BARBE DES TYRANS DE TOUTES CONFESSIONS, CROYANTS ET NON-CROYANTS”

Nombre de titres de cet album sont positifs : besoin de prendre son destin en main, de ne pas se laisser abattre, de vivre sa vie, de résister aux intolérances …

Le ton est donné dès le premier titre, “Debout” sur des paroles de Claude Lemesle. Pierre Donoré s’adresse à Lucile, une jeune femme de presque 20 ans : “Ne va plus, la tête basse/Te plaindre que l’azur te fuit/Emprunte à l’enfant qui passe/ L’étonnement et l’appétit”.

Même rage de vivre intensément dans “Vivants”, qui était le titre initial de l’album. Une chanson-choc aussi entraînante que déterminée née après les attentats de 2015 : “J’ mordrai à pleines dents tous les fruits de la vie/ J’prônerai la liberté à la barbe des tyrans/ De toutes confessions, croyants ou non-croyants/ Nous resterons unis, courageux, vigilants/Je peindrai mes pensées pour qu’elles ne soient plus noires/Je dirai haut et fort l’envie d’aimer, de boire”.

Cet album, il faut prendre le temps de l’écouter. D’en savourer les détails comme cet apaisant bruit des vagues enrichies de cris de mouettes qui apparaisse dans les dernières secondes de “Barcelone”, chanson planante, teintée du temps qu’on prend pour vivre chez “la belle de Catalogne” entre “blanc du ciel en été” et “sa brume de chaleur qui couronne l’esprit de liberté“.

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“QUI ME TIENDRA LA MAIN ?” DÉDIÉ À LAURE HUBIDOS DE L’ASSOCIATION CARPE DIEM

A découvrir aussi dans un tout autre registre “Mon pote” sur l’amitié volée en éclats. Terrible déception envers l’ami qui vous lâche quand vous avez besoin de lui. Simple, direct, réaliste : un fulgurant dialogue de sourds qui explose dans une ambiance qui ne déplairait pas aux amateurs de slam. De quoi inspirer un clip ?

Quant au titre “Qui me tiendra la main”, il évoque tout simplement l’élan de (sur)vie qui anime celui qui est frappé par une maladie incurable. “Qui atténuera les éclairs de douleur des nuits d’orage si un jour en suis otage ? Si mon corps s’en va en guerre/ Que le mal s’abat sur moi/Si je connais cette misère si le malheur s’abat sur moi ? “

Cette chanson est dédiée à Laure Hubidos, de l’association Carpe Diem consacrée à la Maison de Vie ouverte à Besançon en 2011 : “Un lieu d’accompagnement pour des personnes en situation de soins palliatifs ne nécessitant pas une hospitalisation et ne pouvant rester à domicile. L’objectif est de leur permettre de bénéficier d’un accompagnement axé avant tout sur la dimension humaine et sur la vie. La volonté est de démédicaliser la maladie et la fin de vie et d’en faire un enjeu de société” comme expliqué sur son site.

Dans nombre d’articles qui lui sont consacrés depuis des années, il est fait référence aux trois influences majeures de Pierre Donoré : Jean-Jacques Goldman, Francis Cabrel et Renaud. Cela peut vous donner une idée de l’univers, ou plutôt des univers dans lesquels aime se retrouver cet attachant auteur-compositeur-interprète entre textes exigeants et refrains qu’on n’oublie pas.

 

Pierre Donoré

 

ARRÊTEZ DE VOUS PRENDRE LA TÊTE ! 

En guise de conclusion, me revient la citation de Claude Lemesle au sujet de Pierre Donoré : “Ses textes font mouches parce qu’ils sont simples sans jamais être banals et a musique, bien que parfaitement ancrée dans l’air de notre temps, propose, sur des rythmes toujours renouvelés, de vraies mélodies, ce qui devient rare aujourd’hui”.

Alors soyez zen ! Car pour savourer cet album de toute beauté, oubliez donc (un peu) vos préjugés sur la barrière entre chanson à texte et variété de qualité. Le CD a été arrangé et réalisé par Pierre Donoré et Christophe Battaglia. Lequel a notamment travaillé en studio pour des enregistrements de Garou, Yannick Noah, Christophe Maé, Céline Dion, etc.

Vous verrez, ça fait du bien de lâcher prise durant 44 minutes et deux secondes, durant 11 chansons qui n’ont rien à voir avec tant de produits préfabriqués et sans saveur du show-biz.

Pour une fois, arrêtez de vous prendre la tête, d’enfermer le talent dans un tiroir tellement étanche qu’il finit par y dessécher. Et écoutez en toute liberté “L’amour en deux” dédié par Pierre Chatard à son père Honoré Chatard. D’où le pseudo de Donoré tout simplement.

ALBERT WEBER

PHOTOS JEAN-MARC GOURDON

PAGE FACEBOOK de Pierre Donoré

SITE de Pierre Donoré

A retrouver samedi 28 janvier au Zèbre de Belleville et ailleurs en France aussi …

Donoré au Zèbre de Belleville - copie

CHANSON FRANCOPHONE – RENCONTRES D’ASTAFFORT (3) : Geneviève Morissette, “Franco-québécoise et fière de l’être”

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C’est grâce au Prix LOJIQ-Voix du Sud remporté en septembre 2012 au Festival international de la chanson de Granby que Geneviève Morissette s’est envolée pour Astaffort. Pour y vivre intensément ces 37èmes Rencontres organisées par l’association Voix du Sud.

Extravertie, explosive, inventive, audacieuse, décontractée sur scène et dans la vie : souvent comparée à Diane Dufresne, la jeune auteure-compositrice-interprète québécoise n’est pas passée inaperçue durant la dizaine de jours passés dans le village de Francis Cabrel.

Assurément un nouveau départ dans sa jeune carrière qu’elle est bien décidée à mener entre le Québec et la France. Au point d’avoir publié sur son blog une “Lettre d’amour à la France” émouvante, enthousiaste et réaliste aussi …  illustrée par le drapeau tricolore ! A découvrir ci-dessous en fin d’article.

Rencontre avec une talentueuse artiste originaire du Saguenay. Son séjour dans le village de Francis Cabrel constitue une expérience inoubliable, synonyme de nouvelles collaborations artistiques. Voire de remise en question de sa manière de créer. Explications.

 

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PF ASTAFFORT CABREL GENEVIEVE

 

“Geneviève Morissette fait partie de ces rares artistes qui brûlent d’une flamme intérieure. Ce talent d’interprète est mis au service de textes et de musiques qui lui ressemblent : intenses, innovateurs, toujours vrais”.

Cette citation est signée Robert Léger, ancien membre de Beau Dommage et directeur de l’École nationale de la chanson de Granby.

De quoi retenir l’attention aussi bien de l’industrie musicale québécoise que du grand public en quête de nouvelles voix, de nouveaux talents.

 PF ASTAFFORT JACQUES GENE CHRISTIAN

Avec Jacques Schleef, directeur du festival Summerlied en Alsace, et un des formateurs de Voix du Sud, Christian Alazard (identité vocale et arrangement)

D’Astaffort à Rimouski via Montréal

En 2012, Geneviève Morissette avait remporté le Prix du Public, le Prix LOJIQ (Stage en France, à Astaffort, avec Francis Cabrel), le Prix Vitrines ROSEQ, et le Prix Festival du Voyageur à Winnipeg.

Autant de repères parmi d’autres pour cette chanteuse qui est partie en voiture pour Rimouski, à peine revenue au Québec : une nouvelle étape dans sa vie d’artiste avec une vitrine musicale présentée sous l’égide du ROSEQ.

C’est-à-dire le Réseau des Organisateurs de Spectacles de l’Est du Québec, existe depuis 1978 : le plus ancien réseau de diffuseurs au Québec !

Oui, à peine rentrée d’Astaffort, Geneviève Morissette a pris une part des plus actives à cet événement qui fait autorité dans le milieu de la chanson québécoise !

Le ROSEQ est en effet un regroupement de diffuseurs pluridisciplinaires disséminés de Saint-Irénée à Natashquan, sur la Côte-Nord, en passant par Fermont; de Lévis à Rimouski, sur la rive sud; sur toute la péninsule gaspésienne, aux Iles-de-la-Madeleine; et quelques diffuseurs au Nouveau-Brunswick.

Voir le site http://www.roseq.qc.ca/

 

PF ASTAFFORT GM GROUPE

En pleine “Crise de nerfs” entourée par Emilie Marsh et Oldelaf à la Music-Halle

“Crise de nerfs” à la Music-Halle avec Emilie Marsh

Vendredi 11 octobre, 23 heures. Nous voici dans la cour de l’ancienne école des garçons d’Astaffort, siège de l’association Voix du Sud créée par Jean-François Laffitte, Richard Seff et Francis Cabrel. Lequel vient de chanter sur la scène de la Music-Halle “Octobre”, avec tous les Astagiaires de ces 37èmes Rencontres parrainées par le chanteur Dominique A.

Geneviève Morissette est encore sous l’émotion de l’intense concert avec pas moins de 16 chansons présentées par les Astagiaires. Dont la 14ème “toune” composée à Astaffort par elle et Emilie Marsh : “Crise de nerfs”.

Un texte percutant et un refrain efficace sur un sujet plutôt rare dans la chanson française : les règles et leur influence sur la vie à deux : les règles (“J’suis mensuellement dans le rouge”).

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“Avec Francis Cabrel, c’est juste fou ! C’est trop beau pour être vrai !”

Dans cet entretien de 7 minutes réalisé après le concert de clôture, la chanteuse québécoise a laissé échapper sa joie.

C’est là, dans la cour de l’ancienne école des garçons d’Astaffort – quartier général de Voix du Sud, qu’elle a évoqué cette incroyable aventure artistique et amicale de dix jours.

“Je suis heureuse que toutes ces émotions là soient passées … parce qu’avec Francis Cabrel, c’est juste fou ! C’est trop beau pour être vrai ! Je ne réalisais pas que j’étais sur scène en train de chanter avec lui. L’ambiance du groupe était tellement chaleureuse. J’avais le sourire jusqu’aux oreilles et là je suis un peu nostalgique quand même car demain on s’en va.

J’ai la chance de partir avec Joko, une des Astagiaires, ma colocataire de chambre chez qui je vais rester à Paris jusqu’au départ. La transition sera donc moins pire ! J’ai pleuré tantôt en sortant de scène.

J’avais beaucoup entendu parler d’Astaffort, je savais que c’était génial. J’avais déjà vécu la tournée du Grand Huit donc j’étais heureuse de retourner en France”.

PF ASTAFFORT GM CLAVIERS

A Astaffort chaque Astagiaire est tour à tout chanteur, choriste, musicien …

Le Grand Huit : complicité avec Bastien Lucas

Le Grand Huit ? C’est une passerelle de création musicale entre la France et le Québec. Ce projet de collaboration franco-québécois a vu le jour en 2002 et donne la chance à huit jeunes artistes de vivre deux résidences de création-spectacles, suivies de tournées en France et au Québec.

Geneviève Morissette a participé au Grand Huit en 2010 avec les Québécois Andréanne A. Malette, Isabelle Dupont, et Raphaël Freynet, artiste invité de l’Alberta.

Les quatre Français étaient Pierre-Antoine, Myriam Kastner (Astagiaire aux 10èmes Rencontres en mai 1998), Anaël Miller et Bastien Lucas. Lequel continue de travailler avec Geneviève.

“Depuis le Grand Huit, on collabore ensemble artistiquement. Il m’aide souvent sur les paroles ou musique de mes chansons en fin de parcours.

Juste avant Astaffort, on a aussi fait une tournée ensemble de quatre dates en France. C’était un concert rencontre entre un artiste français et une artiste québécoise. On a entres autres jouer à Thou bout d’chant (Lyon) et au Limonaire sur Paris.

On écrit un duo ensemble : c’est la chanson thème du spectacle ».

Une chanson à découvrir sur la vidéo ci-dessous.

 

PF ASTAFFORT GM COULISSES

Dernière photo des Astagiaires avant le début du concert de clôture

“Avec Emilie Marsh, on a écrit des chansons en trois heures, paroles et musiques”

C’est évident, la France occupe une place de choix chez l’artiste québécoise !

“J’avais le désir de revenir en France, j’avais beaucoup aimé la manière dont les Français travaillent, surtout au niveau créatif. Les Français sont très créatifs dans les textes, les jeux de mots, les interventions entre les chansons, ils font attention dans tous les domaines. Chez nous au Québec, c’est beaucoup plus musical et moins les textes. On n’a pas la même façon de travailler.

Moi j’ai vraiment besoin de travailler mes textes pour que mon univers musical soit cohérent. J’ai besoin de pousser là-dessus !

Et en plus je ramène deux chansons pour moi, un duo avec Oldelaf que j’aimerai mettre sur mon album. J’ai aussi travaillé sur un trio de filles avec Joko et Géraldine Battesti : j’aimerai qu’on puisse continuer ce trio là qu’on n’a pas eu le temps de mettre à terme.

Ce n’est pas une aventure artistique qui finit demain !

Avec Emilie Marsh, on a écrit des chansons en trois heures, paroles et musiques ! Et je veux les mettre sur mon album. Je n’ai jamais vécu ça de ma vie !

C’est une expérience très riche, avec des collaborations que j’espère continuer dans l’avenir. Je n’ai pas encore pris le recul de cette expérience là”.

PF ASTAFFORT GM GROUPE MAINS

Vendredi 11 octore 2013. Les Astagiaires en compagnie de l’équipe de Voix du Sud

PF ASTAFFORT GM CABREL PHOTOS

Répétition d’ “Octobre” dans la cour de l’ancienne école

“Il y a un avant Astaffort, et un après Astaffort”

Et Geneviève de citer un des Astagiaires, Greg Laffargue : “Il y a un avant Astaffort, et un après Astaffort”. C’est ce que je ressens moi aussi, et j’ai le grand désir de revenir en France rapidement.

J’ai un double déchirement,  car je m’en vais d’Astaffort et de la résidence, et de France aussi. Je rentre chez moi dans deux jours, c’est sûr que c’est déchirant”.

 

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‘”Octobre” de et avec Francis Cabrel en compagnie d’Astagiaires en fin de première partie du concert de clôture des 37èmes Rencontres

 

“Ici j’ai vécu beaucoup d’émotion et de dépassement de soi

Que racontera Geneviève Morissette à ses amis artistes au Québec ? Avec un large sourire elle répond spontanément et avec détermination : “Je vous souhaite vraiment d’y aller ! Je ne sais pas comment résumer en un mot : c’est très riche !

J’ai pu parler un peu en aparté avec Francis Cabrel dans la cour, il me disait que les Québécois sont des gens qui travaillent  fort et tiennent bien la scène. Ils ont un bon niveau musical. Il a bien aimé ma chanson “Crise de nerfs”, il me l’a dit !

Il m’a aussi dit que le thème n’est pas courant dans la chanson française. Au Québec, je n’ai jamais entendu de chanson sur ce thème là ! Francis Cabrel m’a dit que Jeanne Cherhal a  composé une chanson sur ce sujet … mais je ne le connais pas encore.

J’ai aussi pu parler un peu avec le parrain des 37èmes Rencontres d’Astaffort, Dominique A. Ça s’est passé dans un climat très sympathique. C’est un chanteur très ouvert, facile d’approche

En guise de conclusion à cet entretien, avant que la chanteuse ne rejoigne ses nouveaux amis pour chanter et faire la fête jusqu’au bout de la nuit, elle affirme : “Ici j’ai vécu beaucoup d’émotion et de dépassement de soi. J’ai fait des choses que je ne pensais pas capable de faire comme écrire une chanson en trois heures ! Et je me suis découverte comme artiste !”.

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“Crise de nerfs” face à Oldelaf

“Depuis des années, je me sens comme une guerrière qui part à la conquête de sa liberté ayant le silence pour prison”

Nul doute qu’on n’a pas fini d’entendre parler de Geneviève Morissette. Outre divers “démos” déjà disponibles, elle prépare avec exigence un premier album correspondant à ses choix.

Question de patience, tout simplement. De respect d’elle-même et d’un public croissant qui suit l’évolution de sa jeune carrière : une des nouvelles voix d’une chanson québécoise résolument décomplexée face à ses illustres aînés.

Une de ces artistes qui s’aventurent sur une voie où le besoin d’être bien dans sa peau – autant sur scène que dans la vie – va de pair avec l’envie de retenir l’attention du grand public, des deux côtés de l’Atlantique. Mais surtout pas à n’importe quel prix, en enregistrant n’importe quoi pour “faire le buzz” ou accéder à une notoriété aussi fulgurante qu’éphémère.

Cette volonté de réussir sa vie d’artiste ET sa vie tout simplement, elle l’exprime avec intensité dans divers textes de son blog. Des paroles sans tabou, sans langue de bois. Juste le désir de se montrer tel qu’on est. Sans jouer un personnage.

En témoigne entre autres le texte “Pour sortir du silence” dont voici un extrait proposé en guise de conclusion à cet article.

“Depuis des années, je me sens comme une guerrière qui part à la conquête de sa liberté ayant le silence pour prison. Le combat est long et les soldats se fatiguent des fois. Au bout d’une si longue attente, une joie profonde s’installe quand mes projets se réalisent. 

C’est un peu comme si chaque marche significative que je monte comme artiste, y’ avait trois escaliers avant pour y arriver. Pierre Falardeau disait la même chose par rapport à ses films alors ça me rassure mais j’en ai souvent voulu à la vie même au monde entier pour ça. Je gueulais avec toute la voix que j’étais capable de trouver à l’injustice”. 

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TEXTE ET PHOTO ALBERT WEBER

A SUIVRE

Blog de Geneviève Morissette http://www.genevievemorissette.com/blog-2/

Voix du Sud http://www.voixdusud.com/

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“MA LETTRE D’AMOUR A LA FRANCE”

Et voici la Lettre d’amour à la France publiée par Geneviève Morissette juste après avoir quitté Astaffort.

“Il y a 3 ans, lors de la tournée franco-québécoise du Grand Huit, j’ai mis pour la première fois de ma vie les pieds en France. 

A ce moment, je découvrais l’architecture incroyable que je résumais en une phrase pour m’amuser: A mannée (Traduction: A un moment donné) des rues croche, à mannée un pont, à manné un château. 

A ce moment là, la France s’était comme un homme qui me “teasait” qui  me faisait du charme, comme pour vérifier si ça allait faire son effet. Je suis rentrée au Québec avec une impression de “pas fini” de “pas déjà”.

Tellement, qu’en arrivant au Québec, je me suis pris un coloc français comme pour continuer de vous découvrir dans ses yeux. 

Trois ans plus tard, je reviens pour ma tournée avec Bastien et pour les résidences d’Astaffort. Cette fois-ci, c’est un sentiment de déjà connu une sorte d’ivresse, de boîte à souvenirs qui s’est ouverte lorsque je suis arrivée sur Paris.  

Cette fois-ci, je peux le dire, ce n’est pas juste un béguin, un “kik” c’est carrément un coup de foudre. Je suis tombée amoureuse de vos vachement bien, de vos putain de merde, de vos 9h am qui sont en fait des 9h 30, de vos remises en questions qui prennent des heures de discussions pour un détail qu’on règle en 5 minutes au Québec, de votre histoire grandiose, du côté gentleman des hommes qui portent tes valises ou qui t’emmène à l’aéroport, de votre accent des fois chantant comme dans le sud, ou des 10 000 mots minutes des Parisiens.

J’ai vécu des moments incroyables, avec des artistes, des organisateurs de spectacle, avec le public aussi curieux de connaître mes textes, ma folie et surtout un bout du Québec à travers moi.

Comment ne pas rendre grâce pour l’incroyable chance d’avoir chanter avec Francis Cabrel. Dans la série, rêve à réaliser je coche un grand check.

Pour la petite fille du Saguenay qui regardait des émissions musicales enregistrées à Montréal. Déjà  Montréal c’était New-York dans ma tête d’adolescente réservée. Je portais de grands rêves et je n’avais aucune idée comment les réaliser. 

Maintenant, qu’est-ce que je fais avec tous ces cadeaux créatifs que j’ai reçu à part tout faire pour redonner au centuple ce que j’ai maintenant au fond du cœur, une trace de vérité, un sentiment d’être entière comme si en vous rencontrant, j’avais retrouvé une moitié perdue,  une part de mon histoire, de mon identité.

Je vous aime de tout cœur et je fais tout ce que je peux pour revenir le plus rapidement possible à votre rencontre.

Geneviève, franco-québécoise et fière de l’être. xxx

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  “Je ne réalisais pas que j’étais sur scène en train de chanter avec lui”

CHANSON FRANCOPHONE – RENCONTRES D’ASTAFFORT (2) : Bienvenue à Voix du Sud !

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Après un premier article sur les 37èmes Rencontres d’Astaffort, une question se pose : que savez-vous au juste de cette commune dont le nom est si connu dans l’espace francophone ?

Du moins auprès de celles et ceux qui s’intéressent à la chanson francophone.

En effet, chaque Rencontre d’Astaffort accueille des artistes de diverses régions de France mais aussi d’autres pays, voire d’autres continents, notamment de l’Amérique du Nord francophone.

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Cour de l’ancienne école des garçons : répétition d’ “Octobre” quelques heures avant le concert de clôture des 37èmes Rencontres. L’ambiance a bien changé depuis la traditionnelle photo de classe (ci-dessous) présentée page 52 du livre d’Alain Beyneix sur l’histoire d’Astaffort !

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En reportage de francomag.com à planetefrancophone.fr

Avant de retrouver dans un autre article les Astagiaires de la Rencontre d’automne 2013, allons nous promener dans les rues de d’Astaffort, une commune au riche passé comme en témoignent divers édifices.

A cette promenade au coeur d’Astaffort sont également conviés les Astagiaires des 37èmes Rencontres : ils n’ont évidemment pas eu le temps de flâner au gré des ruelles et des bâtiments d’antan.

Pas question de jouer aux touristes quand on a la chance d’être retenu pour vivre une dizaine de jours et de nuits au Centre des Écritures de la Chanson ! D’où cet article illustré de photos prises entre le 9 et le 12 octobre 2013. C’est une version réactualisée d’un reportage intitulé “Une question d’équilibre” paru le 24 avril 2012 sur le site francomag.com

Alors prêts à découvrir Astaffort ?

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Bienvenue à Astaffort ! (Photo Jacques Schleef)

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Conversation entre Francis Cabrel et un Astagiaire dans l’ancienne cour d’école

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Pas le temps de traîner ni de partir les mains vides vers la Music-Halle pour finaliser le concert de clôture !

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Au cœur de la cité, la mairie de cet ancien village fortifié, sur la rive droite du Gers

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“Cher Monsieur le Maire …”

Premier constat : Francis Cabrel n’est pas – mais non … – et n’a jamais été le maire d’Astaffort, ni un des adjoints de l’équipe municipale. Une légende pourtant tenace comme en témoignent divers courriers et appels téléphoniques auxquels la mairie d’Astaffort est habituée de longue date !

De quoi alimenter quelques savoureux quiproquos évoqués avec humour par André Garros, premier magistrat de cette cité. Lequel confirme cependant que le chanteur a été conseiller municipal un certain temps.

Si Francis Cabrel n’était pas d’ici, nul doute que cette commune ne retiendrait guère l’attention des médias. Ici pas d’agitation médiatique particulière : la vie suit son cours au quotidien, tout simplement … “Une question d’équilibre” pour cette commune où l’on vit comme si de rien n’était. Ou presque.

Ancien village fortifié situé sur la rive droite du Gers, Astaffort est un chef-lieu de canton situé à 18 km d’Agen.

Et pour arriver jusqu’ici, la plupart des Astagiaires prennent tout simplement un bus en provenance d’Agen. Une excellente immersion dans la vie locale pour ces chanteurs et chanteuses immédiatement plongés dans la “vraie vie d’Astaffort” : celle d’une cité qui vit tout simplement au rythme de son environnement régional.

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  Nombre d’Astagiaires arrivent par bus à Astaffort : l’arrêt se trouve près du Centre des Écritures de la Chanson

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A droite Pascal Bagnara, directeur de Voix du Sud, ici avec le parolier Marc Estève, un des formateurs des Rencontres d’Astaffort

“Un lieu improbable pour le show-business parisianiste”

Pour mieux comprendre Astaffort, arrêtons-nous sur une citation signée Fred Hidalgo, ancien directeur de la rédaction et rédacteur en chef de “Chorus, les cahiers de la chanson”.

Il vient de publier aux Éditions L’Archipel  “Jacques Brel, l’aventure commence à l’aurore” : un ouvrage de référence de 380 pages sur le créateur de “Quand on a que l’amour” aux Marquises. Mais ne nous attardons pas (pour le moment du moins !) aux Marquises et revenons à Astaffort, dans le Lot-et-Garonne !

Dans un dossier de cinq pages consacrées en juin 2004 aux Rencontres (Chorus 48, page 114), Fred Hidalgo insiste sur trois aspects d’Astaffort à la fois différents et cependant tellement complémentaires.

Une expérience triplement atypique : par leur implantation géographique, bien sûr, un lieu improbable pour le show-business parisianiste ; pour leur animateur principal, ensuite, véritable star de la chanson – sans doute le chanteur français le plus apprécié de tout l’espace francophone ; par leur formule, enfin, qui comme leur nom l’indique privilégie les rencontres à la formation professionnelle classique”.

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L’ancienne Halle aux Grains accueille tous les concerts de clôture des Rencontres. Ci-dessous une des entrées de la Music-Halle

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Face au Centre des Ecritures de la Chanson, un paisible kiosque au cœur de la cité

1992 : création de l’association Voix du Sud

Et quand on prend la peine de se promener dans les rues d’Astaffort, on imagine difficilement que tant d’artistes français et francophones y aient déjà séjourné…

L’association Voix du Sud s’y est installée en 1992, soit deux ans avant la création des premières Rencontres : de quoi donner un nouveau souffle à cette commune du département du Lot-et-Garonne !

C’est vrai, il est agréable de marcher en toute sérénité dans le village, d’arpenter les ruelles d’antan. Et d’y découvrir forces traces d’une Histoire qui a défié les siècles. Avec pour commencer un patrimoine et un passé mis en valeur avec nombre de plaques sur diverses façades de maisons et murs.


PF ASTAFFORT C ODT

Office de tourisme d’Astaffort : en vitrine affiche de la soirée de clôture des 37èmes Rencontres et du concert de Dominique A

 

PF ASTAFFORT MONUMENT AUX MORTS

 Comme dans toutes les communes de France, le monument aux morts des deux guerres mondiales : celui d’Astaffort est à quelques minutes de Voix du Sud

 

PF ASTAFFORT PANNEAU EGLISE

 Jusqu’au 18e siècle, trois portes percées dans les murailles permettaient d’aller et sortir de la ville fortifiée

PF ASTAFFORT RUELLE EGLISE

 “A l’époque gallo-romaine, Astaffort bénéficiait déjà d’une situation remarquable puisque située entre deux chefs-lieux de canton : Agen et Lectoure” selon un dépliant bilingue (français-anglais) disponible à l’Office de tourisme

 

PF ASTAFFORT PANNEAU VILLAGE

Astaffort ? Le nom viendrait d’une ancienne devise latine « Stat Fortier qui signifie “position forte”

Deux châteaux et des murailles au Moyen-Age

Entre le 11e et le 14e siècle, Astaffort était dominé par deux châteaux forts : celui de la Craste situé près de l’église Sainte-Geneviève et celui du Mous, près de l’église Saint-Félix.

Et la cité était entourée de murailles qui permettaient de réunir ces deux bastions !

Jusqu’au 18e siècle, trois portes percées dans ces murs permettaient d’aller et sortir de la ville : celles de Corné, de Bouc et du Gers.

PF ASTAFFORT PHARMACIE

Les Astagiaires en manque de vitamine C peuvent s’en procurer à la pharmacie, à quelques pas de la Music-Halle et de Voix du Sud !

PF ASTAFFORT PANNEAU NOTABLES

En prenant le temps de marcher dans les rues et les ruelles d’Astaffort, l’on  découvre nombre de plaques, vestiges d’un prestigieux passé

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 Impossible de se perdre avec la signalétique de cette cité à taille humaine !

PF ASTAFFORT D LIVRE

Ouvrage de référence sur Astaffort préfacé par Francis Cabrel

“Alain Beyneix fait ici un précieux travail de mémoire aidé par les rares personnes encore capables d’identifier ces bonnes figures de jadis”

Au 18e siècle, la population était estimée à 2 000 habitants. Les activités principales étaient l’agriculture, le tissage et les métiers du cuir. C’est aussi à cette époque que la ville grandit et sort de ses murs avec la construction de plusieurs faubourgs.

“A la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, les quelques 1700 âmes qui peuplent Astaffort vivent au rythme des saisons. L’acteur principal du “pays” reste le paysan, tour à tour cultivateur, arboriculteur, bûcheron, viticulteur ou jardinier …

Les jours de foire, la foule se presse autour des tables sur tréteaux des exposants, place de Craste. Là règne une intense activité ! Route nationale et ligne de chemin de fer d’Agen à Auch assurent les débouchés aux productions locales de vin, de bestiaux ou de blé”.

C’est en ces termes qu’est présenté l’histoire de la cité dans un livre d’Alain Beyneix, avec 200 reproductions de photos, cartes postales et documents divers : un ouvrage de référence sur “Le vieil Astaffort” paru aux Éditions Alain Sutton.

Ce livre bénéficie de la préface suivante signée Francis Cabrel qui rend hommage à ces habitants anonymes et travailleurs immortalisés par les photographes.

“Et voilà ceux dont nous avons pris la place, les murs, les rues.

Ils ont probablement posé de longues minutes, mais ça ne changeait pas grand-chose à leur quotidien. On passait, de ce temps, les journées devant la porte.

Ainsi le bourrelier, la modiste, la pâtissière, le bijoutier. Siècle heureux des petits commerces.

Alain Beyneix fait ici un précieux travail de mémoire aidé par les rares personnes encore capables d’identifier ces bonnes figures de jadis.

Des gens d’Astaffort comme lui et moi”.

PF ASTAFFORT C LUNE

 Astaffort sous la lune un soir d’octobre …

 

“Redonner au Boiron une partie de ses lettres de noblesse et de voir au cours des saisons ressurgir ses couleurs initiales”

Aujourd’hui Astaffort compte 2126 habitants, comme le précise André Garros, maire depuis 2004, suite à la disparition de la mairesse Danièle Esteban décédée en cours de mandat : la médiathèque porte désormais le nom.

La commune compte nombre de personnes âgées, notamment des retraités agricoles des villages des alentours qui vieillissant pour la sécurité viennent habiter ici pour bénéficier de tous les services. Dont le système de portage de repas mis en place par Madame Esteban.

L’entrée de la commune dans la Communauté d’Agglomération d’Agen (L’Agglo d’Agen) date de septembre 2011. Elle permet – entre autres – aux habitants de profiter des avantages de la compétence transport en bus, suite à une convention entre L’Agglo et la SNCF. D’où des transports en commun moins cher … qui facilitent la vie des habitants et aussi celle des Astagiaires

De quoi se déplacer ainsi sur la ligne Auch-Agen … Un point important pour le désenclavement d’Astaffort, qui demeure une commune essentiellement agricole, notamment les céréales et les vignes.

“Jusqu’au début du 20e siècle, une centaine d’hectares de vignes étaient plantées sur notre domaine jusqu’à ce que le phylloxera ne contraigne le propriétaire d’alors de tout arracher. En tant que nouveau propriétaire l’idée paraissait naturelle de redonner au Boiron une partie de ses lettres de noblesse et de voir au cours des saisons ressurgir ses couleurs initiales. C’est en 1996 que nous avons décidé de replanter et de faire revivre le Domaine du Boiron”.

Cette présentation est signée “Francis Cabrel, viticulteur” : son frère Philippe assure le fonctionnement du Domaine Boiron. Cliquez ici pour découvrir son site.

 

 PF ASTAFFORT TABAC PRESSE

 Tabac-presse comme dans la plupart des villages de France

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Pascal Bagnara et Rania Serrano, deux des permanents de Voix du Sud en discussion avec Dominique A, parrain des 37èmes Rencontres d’Astaffort (à droite)

 

“Il a voulu faire profiter la commune de son expérience”

La plupart des Astagiaires ne mettent pas le nez dehors durant les Rencontres, trop concentrés sur leurs chansons créées ensemble : tout juste les rencontre-t-on en train de se déplacer entre la Music-Halle et l’ancienne école, voire du côté du bar-tabac pour les amateurs de cigarettes … 

Et qu’en est-il donc du citoyen le plus illustre de la commune ?

“Il faut bien reconnaître que Voix du Sud repose sur ses épaules” explique le maire André Garros, évoquant la genèse de cette structure née du temps où Francis Cabrel était encore conseiller municipal.

“Il a voulu faire profiter la commune de son expérience” précise le premier magistrat, insistant entre autres sur l’aménagement de l’ancienne Halle aux Grains devenue Music-Halle – suite au soutien de Jack Lang, alors ministre de la Culture – et également de l’ancienne école communale des garçons devenue Centre des Écritures de la Chanson et Maison des Associations.

Les deux anciens logements de fonction – l’école disposait alors de deux enseignants – ont été aménagés en bureaux pour Voix du Sud et en chambres pour l’hébergement des Astagiaires. La salle de danse utilisée par les associations locales et les Astagiaires faisait, elle aussi, partie de l’un des logements de fonction.

PF ASTAFFORT RANIA

Au coeur de Voix du Sud dans le bureau de Rania Serrano

“Je dis tout le temps aux stagiaires de prendre le temps de visiter la ville, de faire un tour dehors !”

C’est au début des années 90, avec l’ouverture d’une nouvelle école des garçons que les locaux du 1 rue du Plapier se sont retrouvées vides.

D’où le projet à deux facettes mis en place et où Rania Serrano occupe une place stratégique, étant en poste à la fois pour Voix du Sud et pour l’École de Musique. Hubert Delpech, maire à l’époque de ces transformations, est d’ailleurs membre du conseil d’administration de Voix du Sud.

Et l’actuel maire d’Astaffort de mettre en relief un point luit tenant particulièrement à cœur «Je dis tout le temps aux stagiaires de prendre le temps de visiter la ville, de faire un tour dehors !

Je regrette que les stagiaires ne sortent pas plus souvent : ils sont tous les mêmes, ils ne mettent pas le nez dehors même la médiathèque ils n’y vont pas beaucoup alors qu’elle est aussi destinée aux stagiaires. Il y a un intéressant fond !”. 

Et de rappeler que pour l’inauguration de la médiathèque, Astaffort a reçu plusieurs anciens Astagiaires : ils se sont produits dans divers pôles d’animations de la ville : mairie, hall des HLM, kiosque à musique, et … même au supermarché.

L’inauguration a en effet été l’occasion d’organiser “la journée de la chanson” à Astaffort, le 17 mai 2005.

Jean-François Laffitte se souvient : “Une centaine d’Astagiaires sont venus de toute la France (certains pas revus depuis la 1ère session en 1994). La commande aux artistes était un titre du répertoire et un titre personnel : “Général à vendre” de Francis Blanche a été ainsi chanté au monument aux morts !

Le public circulait dans tout le village de petite scène en petite scène. Serge Hureau nous avait fait l’amitié de représenter le hall de la chanson en donnant une conférence sur “le petit conservatoire de Mireille” à la mairie, à la “salle des illustres”. Alors que son responsable multimédia faisait de son coté une présentation du hall en vidéo projection à la Médiathèque”.

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 Près de la Music-Halle, la Médiathèque Danièle Esteban en mémoire de l’ancienne mairesse décédée en cours de mandat

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Depuis 1992 la commune d’Astaffort est jumelée avec Saint-Zénon, municipalité québécoise de la Lanaudière. D’où cette rue face à la stèle consacrée au jumelage (ci-dessous)

PF ASTAFFORT Doui STELE ZENON

 

PF ASTAFFORT C JACQUES GENE ALBERT JEAN

L’auteure-compositrice-interprète québécoise Geneviève Morissette (astagiaire des 37èmes Rencontres) en compagnie de Jacques Schleef, directeur du Festival Summerlied, Albert Weber (www.planetefrancophone.fr) et Jean Bonnefon, président de Voix du Sud

Depuis 1992 la cité d’Astaffort est jumelée avec Saint-Zénon, au Québec

A Astaffort, une évidence s’impose : ici on prend le temps de vivre et on respecte son voisin, même s’il est connu bien au-delà de son village. Certes, il y a bien des touristes qui viennent à Astaffort dans l’espoir de rencontrer – en vain – le créateur de “Sarbacane” en demandant aux habitants où est sa maison !

Le temps des Fêtes de la Musique où plus de 10 000 personnes convergeaient vers Astaffort pour un concert gratuit de l’enfant du village est révolu. Pas évident de gérer une telle foule et les embouteillages qui en découlent !

Depuis 1992 Astaffort est jumelée avec Saint-Zénon, municipalité québécoise d’un millier d’habitants dans la région de la Lanaudière. A plusieurs reprises, une délégation d’Astaffort s’est rendue à Saint-Zénon.

Pour découvrir ce village qui est le plus élevé de la Lanaudière : http://st-zenon.org/fr/

Ce jumelage avec une commune québécoise a des allures de clin d’oeil pour cette francophonie qui fait régulièrement battre le coeur d’Astaffort où ont déjà séjourné tant de talents francophone sous l’égide de Voix du Sud.

Sacré parcours que celui de cette association lancée par Francis Cabrel, Jean-François Laffitte et Richard Seff : un trio de pionniers qui a cru en un incroyable projet au début des années 90. Et s’est donné les moyens de le réaliser, et de tenir la distance.

 PF ASTAFFORT Doui  ZENON

Entre Lorraine et Québec, les deux jumelages de la commune d’Astaffort

 PF ASTAFFORT GRAND CORPS MALADE

 Chaque Rencontre d’Astaffort bénéficie d’un parrain commeGrand Corps Malade, en septembre 2012

 PF ASTAFFORT C GROUPE COULISSES

Vendredi 11 octobre, avant le concert de clôture : photo-souvenir en coulisses. Bonne humeur et émotion au rendez-vous avec (ci-dessous) avec Christian Alazard, un des formateurs (identité vocale et arrangements) et Annie-Flore Batchiellilys

PF ASTAFFORT C CHRISTIAN CHANTEUSE

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A découvrir le site www.voixdusud.com

TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER

(A SUIVRE)

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CHANSON FRANCOPHONE- RENCONTRES D’ASTAFFORT (1) : 20ème anniversaire en vue

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Vendredi 11 octobre, quelques heures avant l’inoubliable concert des “astagiaires” des 37èmes Rencontres d’Astaffort parrainées par le chanteur Dominique A, s’est réuni le conseil d’administration de Voix du Sud.

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FB ASTAFFORT CA GROUPE

Quelques minutes avant le début de la réunion du conseil d’administration

Cette association est présidée par Jean Bonnefon,un des pionniers du renouveau de la chanson occitane.

Et son CA réunit divers professionnels de grande expérience du milieu de la chanson, dont Gérard Davoust (Éditions Raoul Breton) ; Jean-Michel Boris, ancien directeur de l’Olympia ou Fred Hidalgo, fondateur avec Mauricette, son épouse, du mensuel “Paroles et musique” et du trimestriel “Chorus les cahiers de la chanson”.

Précisons que la photo ci-dessus a été offerte à deux représentants de la direction d’Orange Sud Ouest présents sur ce cliché : Gérard Krebs, Délégué Régional Aquitaine et Jean-Marc Colin, Directeur des Relations avec les Collectivités Locales, Lot-et-Garonne.

Tous deux ont prévu de la transmettre dans la presse locale et aussi de la publier en “communication interne”  d’Orange. Ils ont même promis d’en mentionner l’auteur. Une démarche qui mérite d’être soulignée d’autant plus qu’il est de plus en plus fréquent aujourd’hui que les photos de presse soient reproduites, recadrées voire même détournées de leur fonction première sans aucun respect pour le photographe … ni pour d’ailleurs le lecteur !

Sur cette photo figurent également André Garros, maire d’Astaffort ainsi que Pascal Bagnara et Jean-François Laffitte, respectivement directeur et directeur-adjoint de Voix du Sud.

Ce dernier est d’ailleurs un des trois fondateurs de l’association créée en 1992 avec Francis Cabrel et Richard Seff. Deux ans plus tard étaient organisées les premières Rencontres d’Astaffort.

Oui, au début des années 90, le trio s’est lancé dans une incroyable aventure tant artistique qu’humaine.

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Au coeur d’Astaffort, l’ancienne école …

PF ASTAFFORT ECOLE PANNEAU bat

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La fameuse cour synonyme de tant de créations de chansons :  l’ancienne école des garçons de Francis Cabrel 

Nul ne saura jamais le nombre de “tounes”  – comme disent les Québécois – qui ont été composées sur les bancs de cette cour, sous l’égide du Centre des Écritures de la Chanson !

Cette année 2013 aura été des plus intenses pour l’association Voix du Sud : 61 concerts, 11 formations (Labos, Rencontres d’Astaffort et Répertoire; 34 chantiers de création dans les établissements scolaires; une journée de création pour les entreprises, deux résidences de création sans oublier … 35 000 vidéos vues.

PF ASTAFFORT PANNEAU

Bienvenue à Astaffort !

PF ASTAFFORT JEAN FRANCIS
Présentation du concert de clôture par Jean Bonnefon et Francis Cabrel

PF ASTAFFORT FINAL DROITE

Ci-dessus et ci-dessous les astagiaires reprennent “Octobre” avec Francis Cabrel en fin de 1ère partie du concert de clôture

 PF ASTAFFORT FINAL DEBOUT

PF ASTAFFORT CABREL DOMINIQUE A

Superbe duo de Dominique A et Francis Cabrel pour “Les Gens absents”

PF ASTAFFORT CABREL ALBERT COUR

Répétition d’ “Octobre” des “astagiaires” avec Francis Cabrel

Merci à Voix du Sud pour son accueil et son feu vert à prendre des photos en toute liberté.

A DÉCOUVRIR un dossier de 8 reportages sur les Rencontres d’Astaffort paru en avril-mai 2012 sur www.francomag.com

Bon voyage sur www.voixdusud.com

PF ASTAFFORT GROUPE AVEC CABREL ET JEAN

L’équipe de Voix du Sud avec les astagiaires des 37èmes Rencontres

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TEXTES ET PHOTOS ALBERT WEBER

(A SUIVRE )

 

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