LE BARABLI EN 3 ALBUMS ET UN LIVRET AVEC RONALD HIRLÉ ET JEAN-BAPTISTE MERSIOL

Le coffret de trois CD paru chez Frémeaux & Associés devrait être savouré par tous ceux qui, en Alsace ou ailleurs, s’intéressent à l’histoire artistique et culturelle de cette région dans laquelle s’enracinent dans de créateurs, et pas uniquement dans la chanson.

Coup de projecteur entre sketches et chansons sur le Barabli et sur deux de ses repères aussi inspirés qu’incontournables : Germain Muller et Mario Hirlé.

 Premier constat, et il est de taille.

Ce coffret résulte d’une efficace collaboration entre RONALD HIRLÉ (fils de Mario Hirlé et auteur du livret) et Jean-Baptiste Mersiol qui assure la direction artistique.

Une sacrée aventure humaine et technique aussi, comme l’explique Jean-Baptiste Mersiol  “La plupart des bandes ayant été perdues, nous avons utilisé les disques originaux. C’est une magnifique compilation réalisée grâce aux concours des héritiers Muller/Hirle”.

A la fin des sept pages abondamment illustrées du livret, Frémeaux & Associés remercie d’ailleurs  “pour leurs contributions à la réalisation de ce coffret” Ronald Hirlé et Jean-Baptiste Mersiol ET AUSSI Patrice Muller, fils de Germain et de Dinah Faust. laquelle est aussi remerciée dans ce texte sous le nom de Anne-Laure Muller.

 

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22 novembre 2017, Salle du Barabli, Ronald Hirlé et Jean-Baptiste Mersiol

 

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UN INCONTESTABLE TRAVAIL D’ORFÈVRE RÉALISÉ EN STUDIO

Que dire de ce coffret de 42 titres, de la restittion des chansons, des monologues, des sketches ?

C’est incontestablement un travail d’orfèvre qui a été réalisé dans le studio de Jean-Baptiste Mersiol.

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En prenant le temps de l’écouter, album après album, on est submergé par plein de sentiments : de l’émotion bien sûr en songeant à ces années Barabli qui ont tant marqué l’Alsace …

de l’enthousiasme pour la si grande diversité de sujets abordés par Germain Muller au fil des années et des revues satiriques …

de l’admiration pour l’inspiration de Mario Hirlé …

D’où ce constat signé Ronald Hirlé sur la complicité entre les deux créateurs : “Cet amour commun de l’Alsace, cette révolte partagée contre l’effritement du parler, de la culture des traditions de la terre natale ont fait la pérennité et la fécondité du tandem Germain Muller – Mario Hirlé. Paroles et musique du “Barabli” coulaient harmonieusement de la même source. Les deux amis restent inséparablement réunis dans tous ces airs qui chantent encore, et pour longtemps, dans la mémoire des Alsaciens, à commencer par les complaintes nostalgiques puisées aux racines de la province, “D’Alamanisch Wehmut” et surtout “Mir sin schins d’Letschte…”, ce poignant chant du cygne du dialecte alsacien”.

 

Enfin, redde m’r nimm devun” / Enfin n’en parlons plus” : l’unique pièce de Germain Muller écrite en 1979.

  

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PIERRE KRETZ : “L’ÉNORME RÉSONANCE DU BARABLI DURANT PLUS DE 40 ANS”

Il faut VRAIMENT prendre le temps de replonger dans l’ambiance de ces revues dont la liste détaillée est bien mise en valeur dans le livret, de même que les références de TOUS les sketches textes signés Germain Muller et aussi de TOUTES les chansons aux paroles de Germain Muller et musiques de Mario Hirlé.

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ASSURÉMENT toute une époque, qui inspire les réflexions suivantes à Pierre Kretz dans son livre “La langue perdue des Alsaciens” (Éditions Saisons d’Alsace, 1995) : “Germain a eu probablement dès le départ l’intuition de la mort prévisible du dialecte et des questions sur “notre” devenir que susciterait cette mort. 

Car le “nous” est présent dans “Redde MIR nimm devun” comme dans “MIR sen schienst d’letschde”. Il y a d’ailleurs quelque chose d’étrange à juxtaposer ces deux phrases clés de l’univers de Germain Muller. La première nous invite à oublier le passé, la seconde autoproclamée que nous n’avons aucun avenir en tant que peuple, que nous sommes les derniers, d’letschde, d’allerletschde. L’énorme résonance des spectacles du Barabli dans la région pendant plus de quarante ans démontre à quel point ils ont été le reflet de la mentalité dominante de ses habitants”

 

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22 novembre 2017. Salle du Barabli, Patrice Muller, Jean-Baptiste Mersiol et Dédé Flick

 

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Une des pages du livret de Ronald Hirlé

 

“DE SAINT-LOUIS A WISSEMBOURG ET DE BÂLE A BADEN-BADEN”

“Une période qui n’existera plus jamais… ! “ affirme Ronald Hirlé qui se pose à juste titre une série de question :

“Germain a-t-il jamais voulu donner suite à quarante-deux années de succès d’une seule idée, d’un seul homme, porté au paroxysme par une équipe hors pair ?

Le public attendait qu’il prolonge son œuvre, or chaque auteur est unique alors que dire d’un créateur, qui est aussi l’acteur principal et fondateur de sa troupe ?

Durant près d’un demi-siècle, la troupe de comédiens se produisit une soixantaine de fois chaque année, de Saint-Louis à Wissembourg et de Bâle à Baden-Baden… La dernière revue de 1988, dépassa les cent représentations !”

 

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22 novembre 2017. Dédé Flick devant son portrait dans la salle du Barabli, à côté de ceux de Roger Siffer et Jacques Martin

 

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Extrait du livret de Ronald Hirlé

 

QUAND GERMAIN MILLER COMMANDAIT UNE CHANSON À ROGER SIFFER …

Et bien sûr Roger Siffer qui, dans sa fameuse Choucrouterie ouverte en 1984 perpétue chaque année la tradition de la revue satirique. 

 

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Roger Siffer durant une répétition du Barabli

 

Au Barabli la saison théâtrale débutait en décembre. Et Roger Siffer y sera sur scène durant deux saisons : 1970-71 et 1971 -72.

C’est en l’ayant vu dans une émission de télévision avec le poète du Sundgau Nathan Katz que Germain Muller invite Roger Siffer à le rejoindre au Barabli :  “Il a été mon père spirituel, je l’ai d’ailleurs perdu la même année que mon père naturel“.

Et c’est Germain Muller qui va lui suggérer d’écrire une chanson sur une winstub strasbourgeoise  … ce qui va inspirer à Roger Siffer l’idée d’un de ses titres les plus connus, “Mademoiselle Anne-Marie” : un bistrot de la vallée de Villé et non pas de Strasbourg !

“Primitivement, elle devait répondre à une “commande” de Germain Muller qui voulait un air à la gloire des Winstubs strasbourgeois où “il n’y a plus ni maoïste, ni gaulliste, ni jeune, ni vieux, où tout le monde s’entend bien”. Siffer lui a préféré le petit bistrot de quartier de Madame Anne-Marie à Triembach qui appartenait à la mère de son ami “de Neger Freddel”. Pôle d’attraction de tous les jeunes de Villé ou de Maisongoutte, on s’y retrouvait en permanence, soit pour recopier les devoirs, soit pour boire et chanter sur un air d’accordéon au cours de soirées interminables où le petit blanc coulait à flots.

Le bistrot de “Mademoiselle Anne-Marie” est ainsi devenu le berceau de l’inspiration de Siffer. La chanson est une évocation de ces “samstig’s owa” (samedis soirs) passés dans la bonne humeur, en même temps un hommage sur un air de valse, au winstub de son enfance” (Extrait de ” Follig Song un andri Lieder”, 1975)

 

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Jean-Pierre Schlagg, Dinah Faust et Rober Siffer

 

UN COFFRET À DÉCOUVRIR … ET A OFFRIR

Si ce coffret de trois albums vous a donné envie d’en savoir plus sur le Barabli et sur Germain Muller, plongez donc sans retenue dans la biographie de 510 pages de Bernard Jenny (Do Bentzinger Editons, 1997), dans le numéro spécial de la revue ”Saisons d’Alsace ” en mars 2014 : deux pistes de lecture parmi bien d’autres !

 S’y ajoute un très intéressant site de l’INA  divisé en six parties avec nombre de vidéos situées dans leur contexte historique : Homme aux multiples facettes ; Alsace ; L’homme de télévision; Sketches du Barabli; Chansons du Barabli ; Seul sur scène.

D’où ces quelques captures d’écran de vidéos à visionner … après avoir écouté les trois CD de ce coffret que je vous recommande sans hésitation : une formidable immersion qui permet sous le label Frémeaux et Associés, de mieux comprendre le Barabli, Germain Muller, Mario Hirlé, Dinah Faust et … tous les autres.

A savourer sans modération évidemment.

 
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Dinah Faust dans le rôle de Danielle Gilbert et Robert Breysach alias Désiré
 
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Entretien de Germain Muller filmé à la Maison Kammerzel à Strasbourg

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Mario Hirlé à l’honneur sur le site de l’INA

 

La leçon d’alsacien pour les “femmes de l’intérieur”

 

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De gauche à droite : André FLICK, Christiane CHAREL, Christian HAHN, Cathy BERNECKER, Jean-Pierre SCHLAGG, Elisabeth BEST, Michel PIERRAT, Anne WENGER, Charles LOBSTEIN.

 

 A DÉCOUVRIR AUSSI UNE “ANTHOLOGIE DU PATRIMOINE MUSICAL ALSACIEN “

Hé oui, Jean-Baptiste Mersiol n’est pas à sa première réalisation chez cet éditeur musical.

En effet, en 2017, “Frémeaux et Associés” a édité une “Anthologie du patrimoine musical alsacien” consacrée aux “musiques folkloriques et régionales” de la période 1953-2015. Déclinée sous la forme d’un coffret de deux CD, cette initiative était déjà signée Jean-Baptiste Mersiol, auteur-compositeur-interprète, arrangeur, ingénieur du son et créateur du Label Akoufène.  

Article à lire ICI  

TEXTES ET PHOTOS ALBERT WEBER

SITE DE FRÉMEAUX ET ASSOCIÉS

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Jean-Pierre Schlaag dans la peau d’un Alaman sur la scène du Barabli …

 

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.. et Place Kleber en juillet 2018 avec Julien Hachemi et Gaël Sieffert chantant “E Stickel Barabli” en hommage à Germain Muller

 

 
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Un des 11 titres de l’album paru pour les 20 ans de carrière de Jean-Pierre Schlaag

 

JEAN-BAPTISTE MERSIOL : ENFIN L’ENTRETIEN-VÉRITÉ …

“La théorie du complot”, c’est le titre du nouvel enregistrement de Jean-Baptiste Mersiol décliné en CD avec 20 titres et aussi en 33 Tours avec 12 titres.

Incontestablement une étape déterminante dans le parcours des plus créatifs pour cet auteur-compositeur-interprète de 37 ans connu pour la diversité de ses (si) nombreuses initiatives musicales. Et aussi pour son franc-parler.

D’où cet entretien-vérité à découvrir en prenant tout votre temps avec ce texte aussi long que dense. Assurément le fidèle reflet d’une parole libérée et pleine de bon sens. Inclassable, inattendu, prolifique, sincère et attachant. C’est ainsi que j’aime définir ce créateur (trop) souvent incompris.

Pas étonnant donc que ses réflexions s’affirment plus d’une fois à fleur de peau: leur authenticité s’enracine dans la vraie. Et pas seulement dans son parcours artistique.

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Première question pour débuter cet échange à bâtons rompus. Comment définir ce nouvel album ?

 « La théorie du complot » est un album un peu à part. Je me suis rendu compte qu’à 37 ans, cela faisait déjà 25 ans que je trainais ma bosse dans le milieu de la musique. Et je voulais faire quelque chose qui me tenait à cœur.

 En fait en 1997, j’avais imaginé un album avec des chansons, un style, mais je n’avais aucun moyen. Les jeunes d’aujourd’hui ont infiniment plus de moyens que j’en avais à leur âge.

Pour quelques euros ils peuvent se payer un bon micro et une carte son avec tous les effets souhaités.

 Malgré cette absence de moyens, vous avez tout de même foncé ?

 À l’époque j’ai emprunté des milliers de francs pour me payer un enregistreur 4 pistes à cassette, il n’avait même pas de reverbe, c’est dire. Si je voulais en avoir un minimum il fallait que j’aille dans le grand couloir de ma tante ou dans les toilettes.

 Parfois j’allais le dimanche dans le hangar de la distillerie de mes parents. Je me souviens avoir posé une caisse claire dans la cuvette des toilettes pour faire une démo un jour.

 Par la suite, Thibault mon guitariste m’a envoyé une vieille photo de Paul Mc McCartney qui avait fait la même chose chez lui pour son album solo de 1970.

 Ça m’a vraiment fait plaisir de voir que j’ai encore pu avoir les contraintes de l’époque, j’ai beaucoup appris : « Mon souhait était de faire de l’art, pas de devenir une star ». 

 “Faire de l’art” d’accord, mais en même temps travailler en équipe ?

“La théorie du complot” est exactement l’exemple de ce à quoi j’ai toujours aspiré : des chansons acoustiques et folk comme je les aime avec ce violon si cher à mes yeux, une équipe de musiciens cool qui se retrouvent sur un même projet, une pochette avec un thème.

Ici en l’occurrence on s’est mis à poser dans un château pour faire ressurgir nos vieux fantômes.

 De plus je sors ce disque en CD mais aussi en Vinyle 33 tours, donc je ne pouvais pas rêver mieux.

 Winston Churchill disait que le problème du monde actuel c’est que les gens ne veulent pas devenir utile, mais important. Je le vois bien quand je réalise des disques notamment pour les jeunes.

 Ce sont souvent des égos sur pattes, mais le pire c’est qu’ils sont coupables mais pas responsables… Et je crois que les réseaux sociaux ne leur font pas du bien. En gros pour résumer, les jeunes veulent passer à la télé, être des stars, mais ils oublient qu’avant il faut passer par le travail.

Une nouvelle génération d’artistes “coupables mais pas responsables” ? Et vous alors ? Vous vous définissez comment ?

 J’ai un caractère absolument épouvantable, il m’arrive de ne m’emporter pour trois fois rien. Du coup certaines personnes m’ont taxé d’égo surdimensionné ou d’arrogance maladive mais je pense qu’ils se trompent, ça n’a rien à voir.

J’essaie toujours de pousser les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes, le maximum, et parfois il faut les brusquer un peu, et le résultat est juste bluffant.

Combien de fois j’ai été sidéré de voir autant de talent face à moi. Je ne pense pas avoir d’égo particulier pour la simple raison que ce qui me plait le plus dans ce métier, c’est justement d’être dans l’ombre des autres artistes.

 Je veux dire par là que j’aime être derrière un autre artiste pour composer et réaliser un disque qui sera, je l’espère, à la hauteur de son talent.

 Mettre en valeur le talent d’un autre artiste d’accord, mais pour quel public ?

C’est super de pouvoir faire évoluer un univers personnel dans un monde où la société est en crise d’identité et ça paye toujours à long terme.

Il faudrait lâcher cette politique des covers chantés sur des fichiers midi et privilégier les compositions personnelles, ça prendrait plus de temps et de travail mais il faut s’adresser à un public exigeant de soi pour apporter quelque chose de nouveau. Ce n’est pas un jugement mais une idée tout simplement.

Il m’est arrivé d’avoir de belles surprises dans mes collaborations comme d’avoir parfois eu l’impression de donner de la confiture aux cochons. Voilà encore quelque chose qui va me faire passer pour un connard arrogant mais bon…

Un artiste qui chante sur scène avec un pupitre c’est juste intolérable. Je trouve que ça montre la désinvolture la plus complète du genre “bon voilà, ça m’emmerde d’apprendre les paroles je te fais mon truc à la va te faire foutre”. 

Un évident manque de respect pour le public …

Je ne dis pas, dans les bals ça passe, les gens dansent, le groupe ne fait que des reprises, on les regarde peu car c’est de l’animation. Mais quand on prétend être un artiste de compositions et qu’on fait un concert, c’est inexcusable de se pointer avec ce machin planté sur la scène.

À la limite si on manque de mémoire, un petit pense bête papier posé discrètement sur scène, est plus discret et ça ne fait de mal à personne. Et puis c’est touchant de voir un artiste oublier les paroles au milieu d’une chanson, ça créé une complicité avec le public. J’adore écouter les concerts d’Edith Piaf ou Léo Ferré où ils se trompent dans les paroles, ça créé toujours de grands moments.

 Et votre point de vue sur le milieu artistique ?

Ce que je déplore aujourd’hui c’est la manière dont les artistes se comportent entre eux. Ils sont très hypocrites l’un envers l’autre.

 Je ne suis pas en train de faire la morale, je n’ai pas de leçons à donner, je dois confesser que j’ai été comme ça par le passé mais à force de voir et vivre ce genre de choses j’ai fini par prendre mes distances. Je pense m’être fait pas mal d’ennemis parce que je disais trop facilement à ces gens ce que je pensais réellement.

Visiblement ils préfèrent les faux compliments des hypocrites que ma franchise.

Donc vous acceptez la franchise de la part de ceux qui travaillent avec vous ?

 Pour ma part ça ne me pose pas problème d’être entouré de gens qui ne me font pas des compliments et qui me disent réellement ce qui ne va pas, ça me permet d’avancer.

C’est une question de choix, c’est parfois plus embarrassant mais au moins je ne fuis pas les problèmes, je tente de les affronter et de d’avancer.

Thibault, mon guitariste est très brutal dans sa manière de dire les choses mais c’est très souvent justifié, alors ou est le problème ? Ce n’est pas mortel de reconnaître qu’on a pu faire de la merde à un moment donné ou que l’on s’est comporté comme un connard.

Quand on s’exprime ainsi aussi spontanément, ça suscite toutes sortes de réactions, non ?

Je m’étais parfois insurgé contre la médiocrité de certains artistes, et cela publiquement, ce qui était absolument le truc à ne pas faire mais je ne suis pas du genre manipulateur. Alors j’avais tendance à dire ce que je pensais ouvertement.

On m’avait rétorqué que j’étais jaloux. En fait c’est la vérité, j’étais jaloux, comment voulez-vous ne pas être jaloux de quelqu’un qui réussit en faisant n’importe quoi pendant que vous voyez d’autres artistes bourrés de talent qui ne connaissent pas la moindre considération ?

Oui j’étais jaloux de cette injustice qui a toujours été de mise dans le métier. Il faut être un hypocrite fini pour prétendre le contraire.

Et votre regard sur les émissions de télé qui mettent en valeur des inconnus jugés par des artistes reconnus ?

“The Voice”, je ne regarde jamais. Sincèrement, 15 minutes de ce truc et c’est la dépression pour moi.  Déjà parce que le drame actuel c’est qu’on recherche des voix et non pas des créateurs. Tout le monde qui a un peu de voix peut façonner et formater sa voix en fonction de ce que l’on demande.

Bon après je devrais regarder la poutre qu’il y a dans mon œil avant de condamner la paille dans celui de mon voisin ! J’ai aussi participé à l’époque à des émissions de télévisions avec leurs tremplins qui étaient l’équivalent de « The Voice » comme « Les marches de la gloire » ou « Club Dorothée ».

Et j’ai regardé Leho lorsqu’elle est passée sur TF1, je l’ai trouvé super géniale. Je suis très heureux de travailler avec elle, mais je sais qu’elle est bien plus qu’une simple interprète, elle a beaucoup de talent.

Bon pour résumer disons qu’il est dommage qu’on ne laisse pas les jeunes montrer qu’ils sont des créateurs, je pense que ça intéresserait davantage le public.

Avoir une voix n’est pas nécessairement synonyme de talent, de création, d’innovation.  D’où l’importance de proposer du contenu, de la création, non ?

 Oui, car avoir des bons auteurs et des bons compositeurs, ce n’est pas aussi simple.

 C’est dommage que les gens choisissent la facilité des artifices. Nietzsche s’était d’ailleurs insurgé contre Wagner à propos de ses arrangements d’orchestre donc le problème ne date visiblement pas d’hier.

Ensuite ce qui me désole, c’est cet esprit de compétition ! Je préfère laisser ça aux sportifs. Quand j’étais gamin je pensais que les musiciens jouaient ensemble, dans l’esprit de faire la musique l’un avec l’autre et non pas l’un contre l’autre.

 À l’âge de dix ans je faisais de la guitare et du football et j’ai dû choisir entre les deux car mon emploi du temps devenait serré. J’ai choisi la guitare et mes amis m’en ont un peu voulu, il paraît que j’étais plutôt un bon footballer. 

Mais j’avais beaucoup de mal avec cet esprit d’affronter une équipe en face, je ne voulais pas gagner ma vie en brisant les rêves des autres, alors les concours de chants, vous imaginez bien ce que cela suscite en moi, je trouve ça franchement glauque.

C’est comme si tant de jeunes étaient plus attirés par la célébrité que la création artistique ?

Ces jeunes qui claquent 8000 balles en un an pour apprendre la musique rock ou de variété dans des écoles d’où l’on ne sort avec aucun diplôme sont complètement à côté de la plaque.

Ils font les choses à l’envers, déjà parce que ce genre de truc ça ne s’apprend pas. La raison pour laquelle rien n’est durable aujourd’hui c’est que les jeunes veulent devenir des stars et non pas des musiciens.

Seuls ceux qui ont une vraie fibre artistique sont voués à perdurer et ce n’est pour une fois que justice.

Avoir la fibre artistique c’est indispensable évidemment. Mais encore faut-il avoir l’occasion de monter sur scène, de découvrir un public qui a envie de vous connaître, non ?

 Je fais très peu de dates, déjà parce que je ne suis pas une star (rire) Mais surtout parce qu’aucune salle ne peut nous accueillir en payant un prix décent pour moi et mes musiciens.  On est sept, vous m’imaginez leur dire de venir pour rien ?

Il était question de faire quelques dates à Metz, Nantes et même à Florence en Italie. Mais pour une raison indépendante de ma volonté cela ne se fera pas, en tout cas pas dans l’immédiat. Mais je pense que ça se fera finalement un jour ou l’autre.

J’aimerais beaucoup retourner au Québec, la tournée en 2008 avec Sarah Eddy était absolument géniale, c’est un public tellement chaleureux.

Mais c’est difficile de mettre ce genre de projet en place mais je ne perds pas espoir. En tout cas ça me fait plaisir de savoir que mes disques sont écoutés là-bas et en Italie, donc c’est assez légitime que je veuille y jouer.

Rien à voir avec ce que peuvent vivre les musiciens de bar …

On est saturé dans les bars de groupes qui se contente de jouer parfois même gratis. Je pense que ce n’est pas convenable.

Honnêtement je préfère rester chez moi en dessous de certaines conditions, ce n’est pas pour faire les divas, c’est juste qu’à un moment donné il faudrait que les musiciens exigent qu’on les respecte.

Les bars qui font des annonces en disant aux musiciens qu’ils peuvent jouer gratuitement en échange de faire leur promotion, devraient savoir que ça m’intéresse aussi vivement de faire une grosse soirée avec mes amis … et qu’ils peuvent venir servir à boire à volonté gratuitement en échange de faire leur promotion.

C’est amusant, aucun patron de bar n’acceptera une telle aberration mais un musicien accepte de telles conditions, c’est scandaleux.

 Le danger c’est d’avoir envie de jouer à tout prix … ou plutôt pour aucun prix. Voire gratuitement, non ?

La mentalité de la gratuité de la musique acquise, c’est vraiment un truc que je trouve honteux.

Peut-être que si mon boulanger m’offre son pain, que si les artisans voulaient bien me donner leur service en échange de rien, je consentirais à leur offrir ma musique. Léo Ferré disait que l’art n’est pas un bureau d’anthropométrie.

J’avoue que je suis un peu bourgeois dans ma façon de concevoir la musique.

Un peu bourgeois ? Pourquoi ?

J’aime les concerts et manifestations décalés, ou prestigieux, comme jouer dans un château, une librairie réputée ou un casino.

Mais je suis pour que tout le monde y ait accès, je veux dire un prix d’entrée raisonnable. 

J’ai déjà eu 18 ans et j’ai déjà joué dans des salles de concerts dégueulasses mal sonorisées et qui vivent de subventions, j’ai donc fait le tour de la question.

 C’est aussi une question de mise en scène d’une certaine réalité qui ne correspond pas à ce que vit vraiment l’artiste, non ?

J’ai un problème avec ces gens qui font semblant d’être positifs et qui jugent les gens comme moi qui se permettent d’être négatifs quand les choses ne vont pas dans le bon sens.

On le voit bien sur les réseaux sociaux et ça sent la manipulation à plein nez. En fait c’est une technique de manipulation de masse qui est très connue.

Je ne suis pas persuadé qu’on va très loin en mentant sur la réalité et en s’entourant de gens comme ça. Il faut se méfier, car tôt ou tard ça vous rattrape. Un beau jour les masques finissent par tomber.

 Pourquoi proposer « La théorie du complot » en CD et aussi en version vinyle avec un 33 Tours ? On est bien loin du téléchargement actuel !

 Je suis très heureux du retour du vinyle et c’est pour cela que nous avons édité le nouvel album dans ce format.

Déjà l’objet est beau, et j’ai toujours été favorable à savoir qui a fait quoi dans un album, ce qui en général est inscrit sur la pochette.

Le drame actuel des téléchargements c’est que tout est dématérialisé, alors les gens surconsomment la musique. En réalité ils ne prêtent plus attention à ce qu’ils entendent. C’est un mépris total de la musique. Vous liriez un livre en marchant vous ?

 C’est dans ce sens que j’ai dit un jour qu’hélas, la musique, ce n’est pas fait pour tout le monde.  Qu’est-ce que je n’ai pas encore dit ce jour là ?

 Je persiste et je signe en disant que de nombreuses personnes ne savent même pas ce que c’est que la musique.

 Alors c’est quoi la musique selon vous ?

À la base c’est un art exigeant, et on en a fait une espèce de machin pour combler le vide des gens qui ne supportent pas la solitude.

L’avantage du vinyle, c’est que vous allez l’écouter sur un système d’écoute de qualité, en voyageant dans votre canapé, et pourquoi pas les yeux fermés.

Mercredi 14 mars, durant son entretien animé par Augustin Trappenard sur France-Inter, Maxime Leforestier comparait le téléchargement mp3 à de la malbouffe. Ça vous interpelle ?

Exactement. Les gens qui écoutent des MP3 me font de la peine. Ça me fait de la peine, parce que manger dans un fastfood merdique c’est pas toujours un choix, parce que c’est moins cher qu’un restaurant trois étoiles.

Mais télécharger un MP3 ou choper un abonnement dématérialisé où de toute façon vous allez écouter 10 albums à l’année ça coûte aussi cher que de se procurer des vinyles.

Alors cultiver le culte de la médiocrité, oui ça m’emmerde un peu.

 La musique, la chanson c’est aussi, ou plutôt ça devrait aussi être synonyme de rencontres : un contrepoids face à cette inquiétante et omniprésente dématérialisation…

 Rien de tel que le contact direct ! En l’espace de 10 ans, j’ai travaillé avec presque mille personnes au sein de JBM Studio, soit en tant qu’auteur compositeur, arrangeur ou encore musicien et ingénieur du son.

 Je suis heureux d’avoir rencontré autant de personnes qui ont des talents incroyables, mais ça m’attriste un peu plus d’en voir peu sous les projecteurs.

 J’ai beaucoup aimé travailler sur le disque de Delphine Wespiser (Miss France 2012), et réaliser les disques de Sarah Eddy a toujours été un gros travail mais d’un épanouissement total.

Son prochain album va en surprendre plus d’un, c’est à mes yeux ma plus belle réalisation. J’aime beaucoup les disques pour enfant que nous avons fait chez EPM et Universal.

 Donc pas de regret dans toutes les expériences et collaborations artistiques depuis que vous mis un pied dans ce milieu ?

 Je crois que je ne regrette aucune de mes collaborations que ce soit Blackbird, Sophy-Ann Pudwell, Sébastien Minot, Christian Daniel et tant d’autres. J’ai bossé avec des poètes comme Jean-Marie Koltès et Philippe Charrier qui sont des maîtres, mais aussi avec des jeunes qui ne savaient pas qu’ils avaient un talent d’écriture fou.

J’adore ce travail de conservation du patrimoine qu’il m’est permis de réaliser chez la prestigieuse maison de disque «Frémeaux & Associés ».

C’est pour moi un immense privilège que de travailler avec leur équipe que je trouve très rigoureuse et sérieuse. 

 Et qu’en est-il du personnage de Mr Bretzel alors ?

 Je n’en parle jamais en tant que « JB Mersiol » mais le projet humoristique « Mr Bretzel » a été un accident.

 C’est en travaillant comme prestataire pour un orchestre folklorique alsacien, qu’un producteur indépendant de la région est venu me proposer de faire un CD avec des pastiches sur l’Alsace.

 Je n’y croyais pas et je me souviens lui avoir dit « D’accord, c’est rigolo, on va le faire avec mes musiciens, mais tu vas en vendre 28 ! ».

Pour une raison que je n’explique pas ça a marché comme tout le monde dans cette région le sait. Il n’était donc pas prévu que je fasse cela pendant 10 ans.

Avec au bout du compte le danger qu’on ne fasse plus la distinction entre l’auteur-compositeur-interprète et ce personnage …

Et ce qui m’a gêné c’est que certaines personnes, mélangent Mr Bretzel et JB Mersiol !

Pour moi c’était deux choses complètement distinctes, comme si c’était deux artistes différents.

Forcément, avec JB Mersiol, je travaillais avec des auteurs exigeant alors qu’avec Mr Bretzel on faisait semblant de se tromper dans les solos, on balançait des rots, des injures et on faisait en sorte que ça sonne le plus amateur possible.

Enfin la plupart des gens ont quand même compris que c’était deux trucs différents et d’ailleurs les publics ne sont en général pas les mêmes. Enfin je ferai le concert d’adieu de Mr Bretzel fin d’année car toutes les bonnes choses doivent avoir une fin. Il y aura un livre aussi.

 A passer ainsi en revue autant d’expériences musicales dans des registres aussi variés,  je me demande si ce n’est pas seul en train de créer dans votre studio d’enregistrement que vous êtes le plus … heureux, non ?

Je me lève le matin avec beaucoup d’énergies, des projets. Mon entourage a parfois du mal à suivre mais il faut aussi comprendre que je ne fais pas partie du monde de la scène.

Si je me produis peu c’est parce que je me considère comme un artisan du monde de l’édition musicale. Oui, j’aime le travail en studio, car tout est possible, et travailler le son d’une batterie, faire des expérimentations, m’amuse davantage que d’être sur les routes.

Le studio d’enregistrement c’est ma façon de voir la musique. Je sais que les artistes et les organisateurs de spectacles méprisent en général le disque et privilégient le spectacle vivant mais ils oublient un point  essentiel : faire un disque c’est laisser quelque chose de soi dans un temps précis. C’est aussi créer son monde parallèle. J’aime bien l’idée.

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ILLUSTRATIONS Sarah Eddy /au coin des yeux photographie

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“ANTHOLOGIE DU PATRIMOINE MUSICAL ALSACIEN” : GRANDE PREMIÈRE CHEZ FRÉMEAUX & ASSOCIÉS

“Frémeaux et Associés” vient d’éditer une “Anthologie du patrimoine musical alsacien” consacrée aux “musiques folkloriques et régionales” de la période 1953-2015.

Déclinée sous la forme d’un coffret de deux CD, cette initiative est signée Jean-Baptiste Mersiol, auteur-compositeur-interprète, arrangeur, ingénieur du son et créateur du Label Akoufène.

Coup de projecteur sur cette grande première également mise en valeur dans l’imposant catalogue du “dernier label phonographique indépendant français”.

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“DES ORCHESTRES FOLKLORIQUES DE RENOM” …

Premier constat : les amateurs de musiques et voix d’Alsace pourront découvrir pas moins de 44 titres.

“Le premier disque rassemble les principaux thèmes traditionnels alsaciens exécutés par les orchestres folkloriques de renom qui ont connu une carrière alsacienne riche et qui ont bénéficié d’une portée nationale, voire internationale” explique Jean-Baptiste Mersiol, précisant avoir “volontairement gardé les titres français proposés par les maisons de disques autrefois sur les pochettes originales et cela sans doute pour des raisons commerciales”.

En piste pour 24 titres soit 64 minutes et 35 secondes offertes par une pognée de formations ayant  marqué leur époque : Les Cigognes d’Alsace; Charly Schaff; Fischer Kappel; Les Joyeux Strasbourgeois; Groupe Folklorique de Hochfelden et en bonus le Groupe Obermodern.

Assurément de quoi faire découvrir aux auditeurs une petite partie d’un vaste pan de la musique mise en relief par tant de groupes à travers l’Alsace depuis tant de décennies.

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… ET DES VOIX HISTORIQUES DE LA CHANSON ALSACIENNE

Quant au second CD, il rassemble 20 titres, soit 74 minutes et 53 secondes chantées par des voix fort connues par ceux qui s’intéressent à la chanson alsacienne : Mario Hirlé; Germain Muller; Roger Siffer, René Eglès, Roland Engel; Dédé Flick; Huguette Dreikhaus et le groupe Les Copines (Sarah Eddy, Véronique Gayot et Severine K ; Patrick Breitel; Aloyse & Dynamo; Paul Glaeser, ainsi que les Bredelers & Mr Bretzel.

On trouve ici plusieurs “titres historiques” présentées par des voix historiques de la chanson en Alsace tels Roger Siffer, Roland Engel, René Eglès … ainsi que les inoubliables Mario Hirlé et Germain Muller dont les créations sous l’égide du “Barabli” ont été déterminantes pour le renouveau de la langue et de l’identité alsaciennes après la Seconde Guerre Mondiale.

Mention spéciale pour les deux chansons aux paroles et aux musiques de Jean-Marie Friedrich enregistrées sur un 45 Tours devenu introuvable par René Eglès avec le talentueux Henri Muller aux arrangements et à la direction artistique.

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EN ATTENDANT UN 2ÈME COFFRET SUR LA CHANSON ALSACIENNE …

Mais il est tout à fait évident qu’on ne peut pas résumer l’extrême diversité de la chanson alsacienne sur un seul CD de près de 75 minutes.

Les artistes et groupes retenus par Jean-Baptiste Mersiol mettent en relief une (petite) poignée de talents qui ont, à juste titre, leur place sur un tel album mais ne représentent pas – loin de là – un échantillon des plus représentatifs de cette fameuse chanson alsacienne.

Pas question d’entrer ici dans une énumération des artistes et des groupes qui auraient mérité de figurer sur un tel album. Il y en existe tant !

Et c’est là justement que réside le délicat défi relevé par Jean-Baptiste Mersiol, par ailleurs membre de la direction artistique de “Frémeaux& Associés”, en sélectionnant une poignée de voix dont certaines enregistrées sous son Label Akoufene.

A propos de “Tapis rouge”, Jean-Baptiste Mersiol précise que “ce sketch en français est long d’une quinzaine de minutes mais résulte à lui seul le genre d’humour que l’on aime pratiquer en Alsace” .

Bon d’accord … mais à mon sens ce sketch et celui qui le précède  “Le répondeur des pompiers”) n’ont pas leur place sur cet album consacré au patrimoine musical. Et la présence de chansons d’autres artistes alsaciens aurait été préférable.

Ce coffret est vraiment une grande première du côté de chez Frémeaux & Associés. Et Patrick Frémeaux de préciser : “Cette musique a été un support de création inestimable pour faire vivre cette langue, son sens si particulier du mot, de son humour et de sa poésie”.

Reste une évidence : ce coffret mérite une écoute attentive pour apprécier des voix d’hier et d’aujourd’hui …

… en attendant de retrouver un de ces jours chez Frémeaux & Associés un 2ème coffret. C’est-à-dire la suite logique de cette “anthologie du patrimoine musical alsacien” à poursuivre avec Jean-Baptiste Mersiol en faveur d’autres artistes et de groupes d’Alsace.

Albert WEBER

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CHANSON ET HUMOUR : STAR “ALSACO-MONDIALE”, MR BRETZEL MET LE FEU A WILWISHEIM

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Imaginez près de deux heures de spectacle mené tambour battant devant un enthousiaste public de près de 300 personnes, toutes générations confondues, pour un concert de l’énergique, exubérant et déjanté Mr Bretzel …

 

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Quelques indications de Jean-Baptiste Mersiol avant le début de la soirée qui sera enregistrée par trois caméras en vue d’un DVD

 

Oui, mission accomplie pour l’auto-proclamée star « alsaco-mondiale » qui a mis ce samedi 9 avril le feu à la salle des fêtes de Wilwisheim en Alsace.

Avec son humour potache, ses jeux de mots à deux sous, ses gros mots qui font évidemment rire les enfants, ses surprenants sketchs , l’infatigable Mr Bretzel s’en donne visiblement à cœur joie.

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Bienvenue à Capitaine Flamm’s !

 

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Entrée en scène remarquée de Gérard l’Alsacien !

 

AVEC CAPITAINE FLAMM’S, MALIK, 4DREAM ET GERARD L’ALSACIEN

 De quoi faire penser au fameux Didier Super dont il a d’ailleurs déjà assuré la première partie.

Samedi soir à Wilwisheim, la première partie était assurée par le duo féminin 4Dream composé de Wendy et Karen. Avec leurs voix à la fois douces et intense reprenant notamment des standards anglo-saxons, elles ont relevé avec brio leur défi : faire patienter la salle et mettre de l’ambiance en attendant le “héros du jour”.

 

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1ère partie assurée par Karen et Wendy, alias le duo 4DREAM

 

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Nouvelle version de l’éternelle rivalité entre Bas-Rhinois et Haut-Rhinois avec les déjantés Mr Bretzel et Gérard l’Alsacien

 

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Avec le bassiste Malik

 

En plus de ces deux jeunes invitées, la soirée aura été marquée par plusieurs autres participations : le bassiste Malik, Capitaine Flamm’s (héros de la tarte flambée) et Gérard l’Alsacien qui fait le buzz avec ses vidéos déjantées sur internet.

 Ce dernier d’origine haut-rhinoise s’est d’ailleurs offert une partie de ping-pong verbal avec le Bas-Rhinois Mr Bretzel : de quoi réjouir la salle conquise par le ton décalé de ce concert filmé par trois caméras, en vue d’un DVD.

Sacrée bête de scène, très à l’aise dans son personnage à la fois provocateur et bon enfant de Mr Bretzel, Jean-Baptiste Mersiol parle et chante, danse et bondit aussi, lance une vanne, fait semblant de s’en offusquer, s’inquiète de tomber sur un répondeur téléphonique quand il appelle les pompiers en urgence.

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Dur dur de tomber sur le répondeur des pompiers quand on leur téléphone en urgence !

 

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Un artiste très à l’aise sur scène !

DES BEATLES AUX STONES VIA HERVÉ VILLARD, SHEILA ET JORDI

 Évidemment le public en redemande, et Mr Bretzel ne se fait pas prier.

Il disparaît quelques secondes et le voici de retour, portant une perruque pour reprendre un tube de Lady Gaga … alias Lady Gras Gras … voire même Lady Cra Cra avec son accent à couper au couteau.

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Lady Gaga transformée en Lady Gras Gras, voire Lady Cra Cra avec l’accent de Mr Bretzel

 

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Personnes sensibles et prudes s’abstenir !

 

 Tout au long du concert, il détourne avec humour nombre de chansons connues, espérant devenir « Le Richard Anthony du 21ème siècle » à force de reprendre des versions françaises de tubes anglais, et l’inverse aussi quand il massacre allègrement Hervé Villard ou Sheila dans la langue de Shakespeare.

 Après les Beatles et les Stones dont il revisite des tubes dans une version très « bretzeliene » avc bruitages en prime, l’artiste propose aussi ses propres succès : « Sale radar », » Les zoiseaux font cui-cui » et évidemment « Chuis alsacien man » qui a retenu l’attention de nombreux internautes.

 Il s’aventure aussi du côté des comptines pour enfants transformant notamment « La Mère Michèle » en « Mère Muller », efficacement secondée par Karen, du duo féminin 4Dreams. Et pour finir, c’est sur « Dur dur d’être imbibé » qu’il termine, allongé sur la scène, bien loin du tube de Jordi « Dur dur d’être un bébé ».

 

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Version alsacienne de “La Mère Michèle” devenue “la Mère Muller” avec la complicité de Karen, du duo féminin 4DREAM

 

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Dernière chanson : “Dur dur d’être imbibé” … délirant clin d’oeil au tube de Jordi (“Dur dur d’être un bébé”)

 

 Mention spéciale pour son escapade du côté de la musique classique, notamment des Quatre saisons de Vivaldi et du Boléro de Ravel, qu’il revisite avec entrain sur des sons samplés. De quoi susciter de vifs applaudissements … juste avant que Mr Bretzel ne se risque dans le moonwalk cher à Michael Jackson …

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Version samplé et très “bretzelienne” du Boléro de Ravel

 

REDOUTABLE TRUBLION A L’ÉVIDENT FRANC-PARLER

 Reste au final de cette joyeuse soirée aux nombreuses surprises le souvenir d’un artiste totalement à part.

Car si Mr Bretzel s’affirme comme un redoutable trublion à l’évident franc-parler, sa démarche rappelle avec force celle de son créateur, l’auteur-compositeur-interprète Jean-Baptiste Mersiol, que les amateurs de chanson française seraient bien inspirés à découvrir dans son propre répertoire.

C’est sûr, ce samedi soir dans la salle des fêtes bondée de Wilwisheim – village situé à 35 km de Strasbourg par l’Autoroute de l’Est -, Mersiol s’est fait plaisir sans retenue … et il a fait plaisir au public en se glissant dans la peau de la fameuse « star alsaco-mondiale ».

Nous voici bien loin des textes et des musiques de celui qui est AUSSI un auteur-compositeur-interprète des plus créatifs de la scène régionale. Et un fan averti de de Léo Ferré auquel il a consacré, voici plusieurs années, un album avec la complicité de nombreux talents d’Alsace.

 

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Karen en Wendy, alias le duo féminin 4DREAM

 

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Du côté de la technique quelques minutes après l’enregistrement du DVD par trois caméras ..

 

DVD A L’HORIZON

Soutenu par SNIP Media Production, ce spectacle était offert au public avec entrée gratuite.

Il résulte d’une longue et efficace complicité de JB Mersiol avec la chanteuse Sarah Eddy qui l’a mis en scène … et qui l’a écrit et composé avec Thierry Roehrig, Paul Glaser, Huguette Dreikhaus et Thierry Brenner.

 Si vous avez raté cette soirée joyeuse et déjantée, pas de soucis. Je vous préviendrai de la sortie du DVD. En attendant, vous pouvez retrouver Mr Bretzel dans nombre de vidéos à ne surtout pas prendre au premier degré !

A retrouver aussi sur sa page Facebook, ici

TEXTE ET PHOTOS Albert Weber

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Liste de remerciements proposée avec entrain et bonne humeur !

 

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Mr Bretzel accompagné par les 4DREAM et plusieurs spectateurs invités à les rejoindre sur scène

 

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Vue partielle du public, salle des fêtes de Wilwisheim avec près de 300 personnes

 

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Affichage à Wilwisheim, en plus des milliers de flyers distribués …