Après un premier article sur l’histoire du musée créé par Tristan et Marie-Noëlle Bréville, coup de projecteur sur une (petite) sélection d’articles parus dans la presse mauricienne, réunionnaise et ailleurs.
Entretiens, comptes-rendus, articles de fond … De quoi mieux connaitre l’Histoire de ce musée familial unique dans l’océan Indien qui célèbre ses 50 ans d’existence en ce mois d’octobre 2016.
Et cette revue de presse débute avec “LE PANACHE ET LES GANACHES”, un des articles les plus marquants de tous ceux qui j’ai lu sur Tristan et Marie-Noëlle Brévile.
Un long texte signé G. Michel Ducasse dans Week-End (dimanche 18 mai 1997) et paru à l’occasion du “Cafouillage autour d’une contestation” à propos du “Comité pour la préservation du Musée de la Photographie”.
“Il était une fois un homme qui croyait que la mémoire photographique de son pays était aussi importante que l’Histoire. Aidé de sa femme, , il avait, des années durant, fouillé les coins et recoins de vieilles maisons, à la recherche de photos du temps lontan, demandant aux gens qui voulaient se débarrasser de leurs vieux clichés de ne pas jeter à la poubelle tout un pan de notre mémoire collective
Bonne promenade à travers ces articles qui témoignent d’une Histoire souvent mouvementée d’un Musée qui mérite sans aucun doute à être encore mieux connu, mieux respecté par les autorités. Et aussi mieux soutenu par les Mauriciens.
Soyons clairs. Tristan Bréville est fou. Fou de Patrimoine, d’Histoire ET de Photographie.
Et sa folie est contagieuse car son épouse Marie-Noëlle, et leurs enfants Marie-Julie et Frédérick sont, à leur tour, devenus d’incontournables repères de ce Musée de la photographie qui célèbre ses 50 ans ce mois d’octobre 2016.
Rendez-vous rue du Vieux Conseil, à Port-Louis pour découvrir du 6 au 9 octobre une exposition de 80 photos : faible reflet de l’intense parcours de ce Mauricien connu pour son musée, et aussi pour ses coups de cœur et ses coups de gueule distillés dans les médias de son île natale et sur sa page Facebook.
Et si vous n’êtes pas à Maurice à ce moment là, pas de problème.
Promenez-vous donc le nouveau site du Musée et… suivez le guide ici avec ce dossier en trois volets publié sur www.planetefrancophone.
50 PHOTOS POUR UN DEMI-SIÈCLE D’HISTOIRE …
Premier volet donc de ce dossier en trois parties avec pour commencer un texte illustré par 50 photos. Oui, une pour chaque année de cette aventure à la fois familiale et publique …
Oui un demi-siècle de passion demeurée intacte malgré les coups durs et les trahisons, les promesses non tenues et les dégâts matériels (en partie irrémédiables) subis par le Musée notamment en juin 1997 et janvier 2008. Demandez à Tristan, il vous racontera … un de ces jours quand vous irez à l’Ile Maurice.
En attendant, vous qui êtes au début de ce dossier riche en photos inédites et en documents devenus introuvables , marquez donc un temps d’arrêt.
Inspirez profondément et puis plongez sans hésitation dans une des histoires les plus incroyables de l’Ile Maurice. Celle de la famille Bréville, celle du Musée de la Photographie fondé en 1966.
Alors prenez bien le temps de vous en mettre plein les yeux, car cet article va vous plonger au cœur d’un Musée qui est – et je pèse mes mots – UNIQUE dans le monde.
DU POULAILLER DE ROSE-HILL AU MUSÉE DE PORT-LOUIS VIA L’APPARTEMENT DE QUATRE-BORNES
Évidemment, je ne peux pas vous résumer ici les 50 ans d’Histoire de ce musée fondé en 1966. Alors voici juste une anecdote ou deux, quelques repères pour vous donner envie d’en savoir un peu plus. De visu ou sur le nouveau site du musée.
En 1966, à 21 ans, Tristan Bréville présente à l’École Normale de Beau-Bassin un projet éducatif destiné à utiliser la photographie comme « moyen d’expression pédagogique ».
C’est le déclic. L’éclair de grâce et d’inspiration qui vous arrive une seule fois dans votre vie et qui décide de votre destin.
Il crée le Musée de la Photo dans un ancien poulailler converti en chambre noire durant son enfance. D’origine modeste et d’une famille nombreuse, il vibre depuis son enfance pour « la photo, un lieu de bonheur où se réfugier ».
Pour meubler le long chemin du collège vers sa maison, il s’arrête chaque jour chez les photographes de Rose-Hill, pour récupérer les négatifs et chutes de photos dans les poubelles.
Un jour, Jocelyn Louis, un ami de son père, lui offre une boite de papier photographique et une petite tireuse. Tristan va tirer par contact ses premiers négatifs en utilisant la lumière du soleil, dans le fameux studio-poulailler, rue Blondeau à Rose-Hill.
C’est le début d’une incroyable aventure : une existence de couple pas du tout synonyme de “long fleuve tranquille” tant il a fallu de l’endurance à Tristan et Marie-Noëlle Bréville pour ne pas baisser les bras.
Plutôt que de vous évoquer avec force détails les innombrables initiatives menées à bien par Tristan Bréville à travers l’ile Maurice sous l’égide de ce musée, il m’a semblé plus original de vous offrir à travers ces photos d’hier et d’aujourd’hui cet extra-ordinaire voyage dans le temps.
Extra-ordinaire sans aucune hésitation ! Car la vie de Tristan Bréville né à Rose-Hill le 7 juillet 1945 se confond totalement avec cette obstination à toute épreuve. Et croyez-moi, des épreuves, il en a surmonté encore et encore … et ce n’est pas fini hélas.
UNE EXPO DE 80 PHOTOS REFLETS D’UNE VIE TRÈS INTENSE
Alors en foulant le sol de cette bâtisse historique du 18ème siècle, ou en lisant cet article, souvenez-vous du studio-poulailler de Rose-Hill, et aussi du petit appartement-musée, au 3ème étage de l’immeuble Beeltah que j’ai eu la chance de connaître en 1977 à Quatre-Bornes.
Durant quelques jours, place à une exposition toute aussi unique que le musée qui l’accueille : 80 photos, la plupart inédites, signées Tristan Bréville évidemment.
Soit autant de tranches de vies, entre portraits et paysages d’hier et d’aujourd’hui qui racontent une intense existence parsemée de tant d’escales professionnelles entre Maurice, Rodrigues, Réunion, Niger, Burkina Faso, Togo, Mali, Bénin, Allemagne, Inde, Chine, Australie et France.
Ce musée a été inauguré le 1er juillet 1993 par le lord-maire de l’époque, Ahmad Jeewah … en présence du ministre français de la Culture, Jacques Toubon, avec le soutien de l’Association internationale des maires francophones présidée par Jacques Chirac et Jean-Luc Monterosso, directeur de la Maison Européenne de la Photographie. Et également créateur du Mois de la Photo à Paris dont Tristan Bréville aura été en 1994 le 1er photographe mauricien à y participer.
1994 : EXPO A PARIS AU MUSEE DE LA VIE ROMANTIQUE
C’était avec une formidable exposition sur “100 ans de photographie à l’Ile Maurice », présentée au Musée de la Vie Romantique. C’est vrai, j’y étais.
“Mais l’installation de ce musée à Port Louis n’aurait jamais vu le jour sans la détermination et la vision culturelle de Jérôme Boulle lui-même Lord-Maire en 1992″ rappelle le (très) déterminé et obstiné Tristan Bréville.
UNE SACRÉE HISTOIRE DE COUPLE ET DE FAMILLE
Auteur de plusieurs ouvrages de référence racontant son île natale (train, bus, port, aviation, etc.), Tristan Bréville fut aussi le 1er Mauricien diplômé de l’Institut National Audiovisuel (INA) au terme de 3 ans d’études en France.
Il est aussi connu pour ses prises de position distillées au gré de l’actualité nationale dans la presse mauricienne et sur sa page Facebook.
Aujourd’hui plus que jamais § dans cette ère de surconsommation des plus effrénées – ces textes irritent, énervent, dérangent. Mais Tristan s’est presque tué pour sa patrie ! En vrai soldat du patrimoine mauricien!
C’est évident, ses coups de gueule pour le respect du patrimoine et de l’environnement font sourire plus d’un politicien … car on le prend pour un obstiné Don Quichotte face au “silence officiel”dans ce pays qui fut – avec la Grande-Bretagne et la France- un des premiers pays au monde où des photos ont été prises.
Voir quelques tribunes libres et autres textes signés Tristan Bréville dans le 3ème volet de ce dossier sur www.planetefrancophone.fr
Pas étonnant donc de voir ici des daguerréotypes.
Des quoi ?
Si vous visitez le musée, demandez donc à Tristan ! Il se fera une joie de vous expliquer. Et s’il est trop occupé pour ce 50ème anniversaire, adressez-vous donc à Marie-Noëlle, son épouse embarquée avec passion dans l’aventure depuis ses origines … ou bien leurs enfants Marie-Julie ou Frederick.
Oui, le couple Bréville est propriétaire de ce musée qui est toujours privé. Un musée installé dans un bâtiment historique du 18ème siècle, et hélas pratiquement encerclé de hauts immeubles dont la construction a eu des conséquences sur le musée …
UNE RELÈVE DÉTERMINÉE ET COMPÉTENTE
Oui la relève est en marche, doucement mais sûrement. Et avec une détermination assurément comparable à celle de Tristan et Marie-Noëlle Bréville.
Et heureusement, car il serait totalement inconcevable que le Musée disparaisse un jour, non ?
Un Musée qui est assurément l’expression vivante d’un citoyen mauricien bien décidé à continuer à dire haut et fort ce que trop de ses compatriotes pensent tout bas.
« MA LIBERTÉ D’EXPRESSION EST UNE PROFESSION DE FOI »
Je suis fier d’être l’ami de Tristan Bréville, plus déterminé que jamais à parler et surtout à agir. Sans langue de bois et avec audace.
Alors je lui laisse le mot de conclusion.
« Si j’ai eu rarement la considération de ceux qui auraient pu m’aider à réaliser mes rêves ou projets, c’est parce que j’ai voulu, toujours et sans contraintes, faire de ma liberté d’expression une profession de foi.
Et ça, les gouvernants, ministres, députés, Premier Ministres et Présidents n’ont jamais pu accepter. Un journaliste donnant son opinion sur un fait-divers ne craindra rien pour son salaire en fin de mois. Mais, moi, en donnant la mienne sur ce même fait-divers, j’ai été, sans nul autre procès mis au rancart.
Je suis fier de ce courage civil de participer, par voie épistolaire ou verbale, à la construction d’une nation mauricienne. De chaque coup-bas subi par des autorités ou des soi-disant amis, j’en ai fait une pierre de construction.
Jusqu’aujourd’hui … où toute l’Ile Maurice réalise que j’ai construit des monuments artistiques et culturels de grande importance pour la mémoire et le futur de l’Ile Maurice. Mais les autorités restent silencieuses ou ont peur de moi ».
TÉMOIGNAGE DE VACO BAISSAC
“MALGRÉ LES INDIFFÉRENCES, LES JALOUSIES, LA NÉGLIGENCE”
Cher Tristan,
Bravo, 50 ans déjà … 50 ans qu’à la rue du Vieux Conseil tu préserves notre patrimoine, je sais que ça n’a pas été facile vu le manque de respect de nos dirigeants depuis toujours, pour tout ce qui n’est pas espèce sonnante et trébuchante.
Il est heureux qu’il y ait des gens avec une âme pour prendre en main la conservation de tout ce qui témoigne des moments de vérité qui, depuis que la photographie existe, a illustré notre parcours. A l’image des artistes que nous sommes, en vers et contre tous, nous restons des illustrateurs de notre temps.
Tristan, combien de fois j’ai fait escale dans cette boite à souvenirs qui est ton musée de la photographie?
Bravo tu as su le conserver malgré les indifférences, malgré les jalousies, malgré la négligence des gens gris qui nous entourent; sans se douter que si on est à la recherche d’une spontanéité, d’un moment de notre quotidien, c’est chez toi qu’il faut passer.
C’est très important un musée de la photographie. Penses!tu que si Marco Polo avait une caméra Venise ne l’aurait jamais traité de menteur !
Alors pour avoir si bien conservé ces petits moments de vérité, nous te disons merci – et nous te souhaitons de laisser grandes ouvertes les portes de ton musée car nous en avons besoin.
Il y a 99 ans, le 7 mars 1917, un disque 78 tours du groupe « Original Dixieland Jass Band » est mis sur le marché par la « Victor Talking Machine Company ».
Ce 78 tours sera considéré comme le premier disque de jazz. Dans ce début de 20ème siècle, la société américaine est dominée par une ségrégation raciale dont les répercutions n’épargnent pas la musique : parmi les cinq musiciens qui enregistrent ce premier disque de jazz, on ne trouve aucun Noir.
L’histoire commence à Chicago, le 26 février 1917, dans les studios du label « Victor Talking Machine Company ». L’orchestre « Original Dixieland Jass Band » (ou « Original Dixieland Jazz Band »), composé de cinq musiciens — cornettiste, clarinettiste, pianiste, batteur, tromboniste — bouleverse le monde de la musique en enregistrant le premier disque de jazz.
Il s’agit d’un 78 tours avec deux morceaux : « Livery Stable Blues » et « Dixie Jass Band One Step ».
Le 7 mars 1917, il y a 99 ans, ce premier disque de jazz est mis sur le marché et remporte un certain succès — un million et demi d’exemplaires vendus — même si les puristes jugent ce « jazz plutôt ordinaire, pour ne pas dire médiocre, comparé à celui des grands jazzmen noirs de l’époque ».
À l’origine de cet « enregistrement historique » de 1917, cinq musiciens de la Nouvelle Orléans — et, ironie de l’histoire, tous blancs… — : Nick La Rocca (cornet), Larry Shields (clarinette), Eddie Edwards (trombone), Henry Ragas (piano) et Tony Sbarbaro (batterie).
Le durcissement des lois « Jim Crow » sur la ségrégation raciale en Louisiane, dans les années 1890, agira comme un frein sur le développement du jazz : « Les musiciens professionnels de couleur ne furent plus autorisés à se produire en compagnie de musiciens blancs ».
On situe généralement l’apparition du jazz — musique issue de la culture afro-américaine et de l’esclavage — précisément à La Nouvelle-Orléans dans le delta du Mississippi, à la fin du 19ème siècle ou au début 20ème siècle selon les sources.
Si l’« Original Dixieland Jazz Band » est resté gravé dans l’histoire du jazz pour les raisons que l’on connaît, en revanche, par la suite, l’orchestre ne connaîtra plus de véritable succès et disparaitra en 1925, dissout par Nick La Rocca, frappé par une profonde dépression.
Quoi qu’il en soit, il faut reconnaître à l’« Original Dixieland Jazz Band » d’avoir largement contribué à populariser le mot « jazz » dès 1917.
Leur site sans langue de bois est consacré aux « réalités émergentes de la Réunion, de l’Océan Indien et du Monde » et partenaire de www.planetefrancophone.fr
Ce site sans langue de bois, consacré aux “réalités émergentes de la Réunion, de l’Océan Indien et du Monde”, est partenaire de www.planetefrancophone.fr
Le 21 février 1999 est un jour sombre dans l’histoire de l’île Maurice.
Au petit matin de ce « bloody Sunday », Kaya est retrouvé mort au fond de sa cellule, le crâne ouvert… 17 ans après, l’inventeur du seggae est devenu la figure emblématique d’un combat qui se poursuit pour plus de justice et de paix au sein de la société mauricienne.
Un documentaire de Michel Vuillermet, réalisé en 1992, retrace le parcours hors norme de Joseph Réginald Topize, alias Kaya.
« Ratsitatane avait les armes. Moi, j’ai des mots, j’ai la musique ». Celui qui parle ainsi est considéré comme l’inventeur du seggae. Le Mauricien Kaya (en hommage à l’album de Bob Marley), de son nom Joseph Réginald Topize, est mort à 39 ans, il y a 17 ans, dans les geôles mauriciennes, en 1999.
Au petit matin du dimanche 21 février, il est retrouvé au fond de sa cellule, baignant dans son sang, le crâne ouvert.
La tête contre les murs…
Quelques jours auparavant, il avait été arrêté pour avoir fumé de la marijuana sur scène, lors d’un concert organisé en faveur de la dépénalisation du cannabis.
Les circonstances de sa mort restent troubles : décès provoqué par une fracture du crâne selon les sources officielles qui affirment alors qu’il se serait blessé ainsi en se tapant la tête contre les murs parce qu’il était « en manque ».
Photo : ilemauricekaya.free.fr
Une bande dessinée sanglante
Libération avait titré à l’époque : « Kaya mort, Maurice à vif ». Lors de ce terrible épisode, l’île Maurice connaît de violentes émeutes : pillages, incendies, routes coupées, au moins cinq morts…
Percy Yip Tong, ami et producteur de Kaya, déclara le jour de son enterrement : « C’est le bal des hypocrites, une bande dessinée sanglante ».
Photo : ilemauricekaya.free.fr
Ce petit rasta à la voix et au toucher de guitare magiques…
Le Créole Kaya et son groupe « Racine Tatane » prônaient une société dé-communalisée et cristallisaient un nouvel élan pour une conscience nationale mauricienne.
Dans une île Maurice en proie aux tensions entre communautés, la popularité de Kaya et son engagement contre les inégalités sociales ont scellé son tragique destin.
Percy Yip Tong résume le talent de Kaya par ce souvenir, lors de la première rencontre : « Une pièce minuscule, dix rastas entassés, un son crade et des instruments pourris, mais quel rythme ! C’était nouveau, ça vous tapait dans les reins, et puis il y avait ce petit rasta à la voix et au toucher de guitare magiques… » (Source : jahmusic.net)
Stature et barbe imposantes, voix tour à tour percutante et intimiste : Jean Michel Piton a fait salle comble ce vendredi 27 mars 2015 au Forum Léo Ferré.
En route pour un voyage à la fois tendre et réaliste au cœur de l’œuvre de Bernard Dimey : assurément une grand première au sens fort du terme …. avec cette création enracinée dans les mots du poète de Montmartre célébré avec une savoureuse gourmandise.
Pas de temps mort pour “L’homme de la manche”, attachant “divertissement poétique” où le chanteur-comédien s’en donne à cœur joie en se glissant dans la peau de Dimey.
D’où une série de textes connus ou non, offerts avec un évident plaisir par un artiste aux yeux brillants de bonheur ..
… et avec l’efficace complicité de la pianiste Nathalie Fortin et de l’accordéoniste Bertrand Lemarchand, ancien complice d’Allain Leprest. Deux discrets musiciens dont la présence enrobe à merveille les textes de Dimey et la voix de Piton dans un registre à vraiment vous donner la chair de poule.
Car dès les premiers mots, Piton met l’assistance dans sa poche, bien avant de s’emparer d’un livre de Dimey dont il reprend quelques savoureuse citations qui font réagir la salle …
… et bien avant l’apparition d’une bouteille; fraternel clin d’œil à celui qui a raconté avec talent et jouissance l’ivresse et les ivrognes, mais aussi les destins saccagés par les coups durs de la vie.
INTENSE GESTUELLE ET EXPRESSIVE INTONATION
Et c’est dans l’évocation de ces existences meurtries, et si souvent raccrochées au passé enjolivé et aux souvenirs sans cesse rabâchés (avec ou sans képi de légionnaire) que Piton émeut sans mièvrerie et avec conviction.
Ici pas de concert au sens strict du terme mais une plongée aux accents réalistes dans le destin d’un créateur qui aura toujours parlé, agi, vécu en homme libre.
Et ce vendredi soir face à un public tour à tour attentif et enthousiaste en fin de spectacle, Jean-Michel Piton a visé dans le mille.
Il EST Dimey, tant par son intense gestuelle que son expressive intonation, son évidente aisance scénique et sa maîtrise sans failles d’un texte parlé, murmuré, chanté aussi.
“JE VAIS M’ENVOLER” EN RAP !
Piton-Fortin-Lemarchand : un trio magique qui colore les textes de Dimey avec une approche originale, respectueuse du texte original évidemment et cependant teintée de surprises, comme “Je vais m’envoler” offert aux accents d’un rap (mais oui !).
Ici et là des notes jazzy viennent se glisser dans un spectacle où l’intense regard de Jean-Michel Piton apporte un incontestable plus.
Espérons que “L’homme de la manche” – création accueillie avec enthousiasme par Gilles Tcherniak au Forum Léo Ferré – bénéficiera d’autres représentations à Paris et en province.
Voire d’un enregistrement audio-visuel. Franchement Dimey méritait une telle initiative. Et Piton AUSSI. Je rêve d’un CD-DVD reprenant ce percutant et émouvant “Homme de la manche”.
TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER
ARTICLES ET VIDÉOS SUR JEAN-MICHEL PITON SUR LE SITE NOTRE SENTIER PRODUCTION : CLIQUEZ ICI
Le 24 février 2015, soit un an jour pour jour après la chanteuse Angèle Arsenault, l’Acadie a perdu un autre de ses piliers, Marc Chouinard.
Emporté par un cancer à l’âge de 62 ans, il a rejoint le poète acadien Gérald LeBlanc.
Marc Chouinard aura été bien plus que le directeur du Théâtre Capitol à Moncton, Nouveau-Brunswick, durant 15 ans.
Militant aux multiples projets et réalisations, il aura vécu au rythme de très nombreuses manifestations culturelles en Acadie. Et il a contribué à l’essor de nombreux artistes, dont le groupe 1755 dont il aura assuré la gérance à ses débuts.
En mémoire de ce pionnier de la culture acadienne, voici une série de photos inédites prises samedi 7 novembre 2015 dans les coulisses et sur la scène du Théâtre du Capitol, à Moncton durant la soirée Showinard clôturant la 19ème FrancoFête en Acadie.
ARTICLE PARU VOICI UN AN SUR MA PAGE FACEBOOK AVEC QUATRE PHOTOS
L’ACADIE EN DEUIL
DISPARITION DE MARC CHOUINARD
C’est avec une vive émotion que j’ai appris ce mardi soir, le décès de Marc Chouinard , par un amical courriel de Louis Doucet.
“Notre gardien de la culture acadienne, Marc Chouinard, n’a pas survécu à son cancer et nous a quittés au coucher du soleil en ce 24 février . Un bien grand vide dans l’espace culturel d’ici”.
Ah Marc … quel infatigable et chaleureux militant culturel de la première heure, dès les années 70, avec Roland Gauvin et ses compères du groupe mythique 1755, et tant d’autres Acadiens dont le regretté Gérald Leblanc.
J’ai eu la chance de rencontrer l’ami Marc dès la première FrancoFête en Acadie pour la première fois en novembre 1999, en compagnie de Maurice Segall.
Marc s’occupait alors d’une agence de communication à Moncton, et m’a tout de suite parlé avec enthousiasme de l’importance de la chanson acadienne dont je ne connaissais alors pas grand-chose.
C’était avant que Marc ne devienne directeur général du Capitol (salle incontournable de la culture acadienne et de la francophonie du Nouveau-Brunswick) et … membre de l’Ordre du Canada !
A chacune de mes annuelles participations (sauf en 2014) à la FrancoFête en Acadie, nous nous retrouvions avec plaisir pour de spontanés échanges plein de bon sens et d’humour.
En novembre 2011, venu à Moncton avec Jacques Schleef (créateur et directeur du festival Summerlied en Alsace) Marc nous avons accueilli avec une spontanéité qui nous a fait chaud au cœur.
Et durant deux bonnes heures, il nous a fait découvrir avec force explications, les coulisses de son cher Capitol, des coulisses à la charpente jusqu’à la terrasse avant de continuer la discussion dans son bureau !
Notre dernière rencontre remonte à novembre 2013, durant Coup de coeur francophone à Montréal. pour un concert acadien savouré en sa compagnie, partageant une table (et une bière ou deux) ) avec lui et Laurent Comeau, autre ami acadien emporté l’an dernier par un cancer….
Il est tout à fait INCONTESTABLE que la nouvelle génération d’artistes acadiennes – Lisa LeBlanc , Les Hay babies , Caroline Savoie et tous les autres talents de la relève acadienne – sont parvenus à une certaine notoriété grâce à un contexte de création artistique francophone désormais bien enraciné en Acadie, et notamment au Nouveau-Brunswick : et ce contexte favorable à l’expression francophone doit évidemment beaucoup à l’efficace obstination militante de pionniers comme Marc Chouinard.
Sincères condoléances à Carole Chouinard et toute la famille de Marc. Et à tous ceux – artistes ou non – qui se sentent aujourd’hui A JUSTE TITRE orphelins en Acadie et ailleurs dans le monde.
DANS L’ACADIE NOUVELLE
UN DESTIN AU SERVICE DE L’ACADIE
Marc Chouinard a eu ses premières expériences dans le domaine des arts de la scène au début des années 1960 à Campbellton.
Il a travaillé aussi à Montréal notamment pour le club mythique les Foufounes électriques, pour l’Orchestre symphonique de Montréal et le Festival international rock de Montréal avant de revenir s’établir en Acadie. Récipiendaire de l’Ordre du Canada en 2011, il est l’un des initiateurs de la FrancoFête, du Festival de l’humour HubCap, du Circus Stella.
Et il a œuvré à de nombreux événements comme les Sommets de la Francophonie, la Fête de la musique, l’Association de la musique de la côte Est, le Conseil des arts du N.-B, Acadie Rock, le Festival Frye, le volet culturel francophone des Jeux olympiques 2010 et le Congrès mondial acadien.
Il a démarré de nombreux projets pour ensuite passer le flambeau à d’autres personnes. Sylvie Mousseau, L’Acadie Nouvelle, 25 février 2015
CULTURE ACADIENNE : MARC CHOUINARD LES PERSONNALITÉS DE L’ANNÉE 2013
EXTRAIT DU TEXTE PRONONCÉ AU NOM DE LA DÉLÉGATION INTERNATIONALE
“Bon, mon cher Marc, ça me fait très bizarre de te parler ce soir en me trouvant ici sur la scène du Capitol chez toi dans ce lieu dont tu as été l’âme et la conscience.
Oui, je n’aurai jamais imaginé que je m’adresserai à toi un jour dans de telles circonstances au nom de la délégation internationale.
Nous nous sommes rencontrés à la 2ème FrancoFête avec celui qui était un de nos amis communs : je veux parler de Maurice Segall. Nous ne nous sommes jamais perdus durant toutes ces années. Tu as toujours été disponible, attentif, attentionné.
Je te transmets le salut fraternel de Jacques Schleef, créateur du Festival Summerlied en Alsace”.
C’est sous le thème “Face à l’ouest” que se déroulera du 26 juin au 4 juillet 2015 la 33e édition du Festival en chanson de Petite-Vallée.
L’auteur-compositeur-interprète gaspésien Kevin Parent en sera l’artiste passeur. Continue Reading →
Livres, spectacles, albums de reprises et/ou titres inédits, colloque, …
L’actualité suscitée ces derniers mois autour d’Allain Leprest est des plus riches. Suite aux récents “CD leprestiens” de Jean Guidoni et Claire Elzière, l’album de JeHan-Lionel Suarez s’annonce imminent.
Déjà chanté de son vivant par nombre d’artistes, cet auteur-compositeur-interprète l’est tout autant, voire encore davantage depuis son suicide.
Sa disparition n’a pas été synonyme d’abandon, d’indifférence, d’oubli. Bien au contraire comme en témoignent avec éclat les ouvrages si différents et cependant complémentaires de Marc Legras et Nicolas Brulebois. Continue Reading →
C’est dans le cadre du partenariat avec le site d’informations réunionnais 7 Lames La Mer que nous publions cet article-hommage au ségatier mauricien Michel Legris, une des figures majeures de ce genre musical aux racines africaines.
En déplacement au Québec pour le Festival en chanson de Petite-Vallée, j’apprends avec stupéfaction de l’historien réunionnais Sudel Fuma, si souvent rencontré durant mes années de journalisme sur cette île de l’océan Indien.
Victime d’un naufrage au large de la ville de la ville de Sant-Paul, le 12 juillet 2014 à l’âge de 62 ans, il laisse le souvenir d’un militant déterminé de l’identité réunionnaise, sans langue de bois, avec une fougue communicative pour TOUT ce qui concernait la mise en valeur de l’Histoire, du Patrimoine et AUSSI l’avenir de sa terre natale.