“CHANSONS EN CHAUSSONS” : STÉPHANE CÔTÉ, ARTISAN QUÉBÉCOIS DÉTERMINÉ

Une vingtaine de titres offerts en près d’une heure et demie à près d’une quarantaine de personnes, quelques anecdotes de papa-chanteur, une exceptionnelle qualité d’écoute, un de ces rappels qui vous donnent la chair de poule …

Et puis après le concert de quoi boire et manger salé-sucré à volonté ! Les spectateurs si attentifs sont aussi de gros pourvoyeurs de boissons alcoolisées ou non, de gâteaux, de cannelés, de charcuterie, de fromages, de tartes, et la liste est loin d’être exhaustive !

Retour sur la dernière édition de “Chansons en chaussons” : ma 3ème soirée québécoise sous la véranda de Luc et Sylvie Renaud à Beaucourt.

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Beaucourt, Territoire de Belfort, non loin de la Suisse …

 

Oui, quel privilège de vivre cette nouvelle édition de “Chansons en chaussons” !

Après les concerts de Geneviève Morissette et puis Moran accompagné par Thomas Carbou, place à un autre univers québécois.

Stéphane Côté ? Un de mes artistes québécois préférés, comme déjà dit et répété ici et là tant pour son répertoire que ses qualités humaines, son bon sens, un certain art de vivre et puis aussi des valeurs qui surgissent ici et là au gré des refrains.

 

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En attendant le début du concert, on découvre la revue Hexagone et le nouveau livre de Fred Hidalgo

 Plantons d’abord de l’ambiance.

Nous sommes mardi 18 octobre au domicile des Renaud. Il est presque 19h45 et on attend les inévitables retardataires.  

Mais tout va bien, personne n’est stressé.

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L’artiste peintre suisse Roland Schaller prêt pour le concert …

 

On prend le temps de bavarder, de faire connaissance, de découvrir “La mémoire qui chante”, le nouveau livre de Fred Hidalgo dédicacé par l’auteur aux hôtes de ce soir … de feuilleter Hexagone, la nouvelle revue lancée par David Desremaux et une poignée de passionnés aussi talentueux qu’audacieux vu la situation de la presse écrite et notamment de la presse spécialisée.

 

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Amis de la chanson bonsoir ! Je vous présente le nouveau trimestriel Hexagone

 Bon, ça y est, tout le monde est en place.

Luc Renaud s’avance, avec en main le 1er numéro de Hexagone, qu’il va présenter à l’auditoire en évoquant aussi le souvenir du trimestriel Chorus, ajoutant avant que des bulletins d’abonnements sont à disposition.

Le temps d’indiquer que ce nouveau trimestriel publie entre autres un article sur Melissmell programmé le 4 novembre novembre à la Maison pour Tous/ Foyer Georges Brassens à Beaucourt. Assurément un haut-lieu de la chanson qui vient d’entamer sa 40ème saison, sous la présidence de Luc Renaud.

 

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Bon, voyons un peu à quoi ressemble cette nouvelle revue Hexagone…

 

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Le nouveau livre de Fred Hidalgo ? Ah ben ça alors ! 664 pages, 84 chapitres plus un avant-propos, prologue et même un épilogue et des annexes !

 

 “JE NE M’ATTENDAIS PAS A UN ENDROIT AUSSI CHOUETTE”

Un mot encore de Luc de saluer la présence l’artiste peintre suisse Roland Schaller venu à Beaucourt comme ami … et chauffeur de Stéphane Côté.

Et c’est parti pour un voyage signé Stéphane Côté qui entame le concert avec “Semaine”, un des titres de l’album “Le cirque du temps”.

Le temps de saluer l’assistance : “Je suis content d’être ici à travers cette petite tournée en Suisse et de faire une incursion en France. Ça me fait beaucoup plaisir … je ne m’attendais pas à un endroit aussi chouette, à voir une si belle gang aussi remplie que ça ici ce soir “.

… et c’est reparti avec “Ballon d’héliHomme”puis “Des nouvelles”! Soit en tout près d’une vingtaine de chansons extraites de ses quatre albums parus en un coffret de 48 titres sorti en 2014.

 

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Une vingtaine de chansons face à un public TRÈS attentif

 

TORCHONS, GUENILLES ET NOMS PERDUS

Seul à la guitare, à la fois très concentré et en même temps très décontracté, l’auteur-compositeur-interprète québécois colore Beaucourt avec des couleurs aux diverses facettes : parfois gris-clair, jamais tout à fait rose ni entièrement noir.

Chansons teintées d’amour et de bonheur, de souvenirs aussi (“Les noms perdus”) … de remises en question aussi, parfois inspirés d’expressions québécoises pleine de bon sens comme “Fais toi en pas mon p’tit gars, chaque torchon finit toujours pas trouver sa guenille”. De quoi inspirer son célèbre “Torchon” extrait du 1er album sorti en 2001 “Rue des balivernes”

Ici chaque mot est ciselé avec soin. Pas de verbiage ni de laconisme exacerbé non plus. Juste des mots simples et intenses, qui racontent nos vies entre errances et espoirs, mélancolie et coups de soleil. Des textes sans effets larmoyants pour susciter une artificielle émotion.

 

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Et voilà comment ça s’est passé avec mon jeune fils au parc …

 

PAPA-CHANTEUR AUX ANECDOTES DRÔLES ET ÉMOUVANTES

Cette simplicité, elle jaillit ici et là on ne s’y attend pas, notamment dans l’évocation d’anecdotes familiale qui suscitent sourire et rire. Et aussi émotion : “Papa je ne pleure pas parce que j’ai de la peine, je pleure parce que j’ai de la joie” : réaction de sa fille un soir après lui avoir chanté, à sa demande, “Rouge, Rose”, chanson inspirée par les couleurs préférées de son enfant.

Changement de style pour “Tu dis”, la chanson inspirée par son fils aux surprenantes expressions : “”Il faudrait déchauffer la soupe”, J’ai failli dérouler l’escalier”, “Je te trouve très photo-hygiénique, ” “Regarde, papa, le monsieur se fait pleurer les yeux”.

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PAS ASSEZ CONNU AU QUÉBEC, DE PLUS EN PLUS APPRÉCIÉ EN EUROPE

Évidemment, les chansons de Stéphane Côté ne vous entraîneront pas sur les pistes de danse à grands coups de synthétiseurs et autres rythmiques débridées.

Alors, bien sûr, quand on revendique d’être un artisan à tous les sens du terme, on n’est pas certain de retenir l’attention des grands médias de son pays.

Car il faut bien le reconnaître, artisan dans l’écriture de ses chansons, il l’est aussi dans la réalisation de ses albums introuvables dans les grands circuits de distribution.

Et si ce concert à domicile a lieu en ce mois d’octobre Beaucourt, c’est grâce à une série de passerelles tant amicales qu’artistiques tissées au-delà des continents entre Manon Gagnon, créatrice de Notre Sentier Production et Gestion Evénementielle, et Luc et Sylvie Renaud.

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Longue vie à chacun de vous et bonne fin de soirée !

 

 UN DERNIER “RENDEZ-VOUS” ET “LONGUE VIE A CHACUN DE VOUS”

Voici une quinzaine d’années que Stéphane Côté chante régulièrement en France, Suisse et Belgique comme il l’a rappelé entre deux titres de ce concert également marqué par “Il neige”, juste avant un éclatant rappel …. pour un dernier “Rendez-vous”  achevé en beauté dans un remarquable silence du public enthousiaste par la dernière chanson de la soirée, “Longue vie”.

Tonnerre d’applaudissements avant que les chaises ne soient pas rangées pour partager le verre de l’amitié.

Le temps aussi pour Stéphane Côté de dédicacer des albums, de discuter à bâtons rompus avec plusieurs personnes, de poser guitare à main en compagnie de telle ou telle personne.

 

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Et je vous le dédicace pour qui ?

 

Retrouver Stéphane Côté et Roland Schaller aura été une grande joie. Une belle occasion également d’évoquer hier, aujourd’hui et SURTOUT demain, entre projet discographique de l’un et prochaines expositions de l’autre.

De prendre le temps de parler en toute franchise de l’alarmante situation d’une certaine chanson québécoise de plus en plus oubliée, ignorée, méprisée des “grands médias”.

Mais pas question de baisser les bras, Stéphane Côté est du genre artisan déterminé. Sans aucun doute un obstiné coureur de fond dans ce monde de la chanson au fonctionnement humain et financier de plus en plus déroutant, inquiétant.

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Le temps des photos pour amateurs de chansons en quête de souvenirs

 D’où l’importance plus vitale que jamais de ce que j’appelle ces indispensables lieux de résistance face à la mondialisation et la con-sommation… comme ces concerts sous la véranda de Beaucourt qui a jusqu’à présent également accueilli le groupe Yules, les Soeurs Boulay et Eric Frasiak.

Prochaine date, lundi 13 mars avec un autre talent québécois: Benoît Paradis Trio, “entre chanson, jazz et humour” comme indiqué avec enthousiasme par Luc Renaud.

TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER

 

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Stéphane Côté entouré par Roland Schaller et Albert Weber

 A lire aussi ICI l’entretien de Stéphane Côté ouvert réalisé en septembre 2013 à Paris à l’occasion de ses trois concerts à l’Essaïon

Site de Stéphane Côté

Site de Roland Schaller

Site de la Maison pour Tous/ Foyer Georges Brassens de Beaucourt

 

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Rencontre internationale avec le Suisse Roland Schaller, le Québécois Stéphane Côté et le Français Luc Renaud

 

SITE PATRIMONIAL ET FAMILIAL GILLES VIGNEAULT : MOBILISONS-NOUS “AVEC NATASHQUAN”

Après avoir appris en juillet dernier que la Fondation du patrimoine de Gilles Vigneault renonçait – définitivement _ au projet de restauration des bâtiments du site patrimonial et familial à Natashquan, la population locale a décidé d’agir pour sauvegarder la mémoire d’un des plus grands poètes de l’histoire du Québec. Explications.

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SUISSE/ PULLY-LAVAUX A L’HEURE DU QUEBEC … ET DE L’ACADIE : CLINS D’OEIL ET VAGABONDAGES (2)

Du 5 au 14 juin 2014, Pully et sa région ont vécu à l’heure des chansons francophones d’Amérique du Nord.

Avec 80 concerts en 10 jours, le festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec a mis en évidence des artistes de plusieurs générations et aux registres les plus variés

 

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Lynda Lemay et le ferronnier d’art Guy Bel, créateur des trophées remis aux artistes

Au-delà des concerts, cet événement aura aussi été synonyme de rencontres et de retrouvailles, d’échanges tant amicaux que professionnels. Un carrefour incontournable de la francophonie canadienne qui aura, pour la première fois, bénéficié d’un chapiteau offrant tous les soirs plusieurs concerts gratuits !

D’où ce deuxième article consacré aux coulisses du festival, à ce que le public n’a pas nécessairement vu ni vécu.

Autant d’instants saisis sur le vif et de groupes qui ont pris le soin de poser, soit à ma demande soit à celle d’artistes désireux d’avoir une photo en compagnie du parolier Luc Plamondon.

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Mardi 10 juin, caveau de Pully. Accueil des professionnels européens et francophones nord-américains
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Bienvenue aux délégués internationaux !
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D’abord on écoute, après on trinque …
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Remerciements de Denis Alber au nom des professionnels invités
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Deux salles et un chapiteau de la Francophonie canadienne dressé pour le festival
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En l’absence de Benoît Paradis Trio, Mohammed Bouhafs cherche son trophée Guy Bel (et l’enveloppe de mille francs suisses) reçus en qualité d’auteur-compositeur-interprète
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Luc Plamondon à la découverte des Trophées Guy Bel
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Lina Boudreau et un membre du groupe québécois Motel 72
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Lara Brown : le temps de remplir les formulaires après son concert …
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Lu Plamondon et le groupe Suroît : photo prise à la demande du groupe des Iles-de-la Madeleine
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Chanson acadienne : Lina Boudreau et Michel Thériault
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Dupont et Dupond, deux des festivaliers du dernier jour !
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Denis Alber, directeur artistique … et un V de la victoire bien mérité en ce dernier soir de festival !
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Bénévoles suisses et québécois du festival
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Efficace système de navettes pour relier le site du festival aux divers hôtels …
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Sylvie et Guy Bel, créateur des Trophées remis aux artistes à chaque festival de Pully
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Aubade au bord du Lac Léman, devant l’hôtel
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Premier album de Claud Michaud : 13 titres dont deux partagées avec Marcie (La fille de l’île; Bozo)
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Pochette du Cd de Claud Michaud avec un constat signé Richard Desjardins !
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Lara Brown a profité du festival pour lancer un EP de quatre titres : L’amour sas anathème; Farniente ; Golden Brown et Papillon de nuit
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Nouvel album de l’extravertie Mariejosé : 11 titres enregistrés au Manitoba
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France, Suisse et Québec réunis pour une photo-souvenir …
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Une partie des chauffeurs bénévoles du festival
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Cour intérieure près du caveau : Michel May, Claire Martin, Jesse Mea, Mohammed Bouhafs, Michel Thériault, Lina Boudreau, Nathalie Bourget
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Michel Thériault, Lina Boudreau et Jesse Mea : trio acadien avec vue sur le lac Léman
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Avec Michel May, Claire Martin, Jesse Mea, Mohammed Bouhafs, Michel Thériault, Nathalie Bourget
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Avec Claire Martin, agent de Caroline Desbiens et Mario Brassard
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Stéphane Côté et Claud Michaud : que se racontent  eux artistes québécois se revoyant en Suisse ?
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Claud Michaud et Rico Pierrard, président du festival
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Alexandre Desilets en direct sur Option Musique
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Comment préparer une poutine helvético-québécoise  …

80 concerts en 10 jours à Pully et ses environs !

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Caroline Desbiens et Louis Bernier, pianiste et directeur musical de Lynda Lemay
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Avec Caroline Desbiens et Louis Bernier (Photo Julianah)
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Caroline Desbiens, Louis Bernier et Julianah, artiste suisse (piano-voix)
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Mario Brassard avant son concert au Théâtre de la Voirie

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Avant son concert, Mario Brassard s’entretient avec des spectateurs impatients de le revoir sur scène
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Damien Chamorel, sympathique habitant de Lutry, et son panneau, avant le concert de Mario Brassard
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Et une photo souvenir pour Mario Brassard avant de monter sur scène !
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Albums de Mario Brassard et Salomé Leclerc en vente au Théâtre de la Voirie à Pully
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Ultime réglages pour Mario Brassard avant le début du concert
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Rico Pierrard, président du festival, entouré par Guy Bel et Luc Plamondon
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Damien Chamorel, l’homme au panneau “Câlins gratuits” et Luc Plamondon
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“Mesdames et messieurs, je vous invite à écouter Motel 72 au chapiteau de la Francophonie !”
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Guy Bel et Mario Brassard : le panneau de Damien Chamorel a du succès !
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Photos à volonté pour les fans de Lynda
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Lynda Lemay : une attention portée à chaque personne, en prenant son temps …
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Lynda Lemay et Mario Brassard
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Lynda Lemay et Guy Bel, panneau en main
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Lynda Lemay : le temps d’une dernière photo, après avoir passé une heure et demie à recevoir les spectateurs
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Guy Bel et son épouse Sylvie en compagnie de Lynda Lemay
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Toujours aussi expansif, Guy Bel et Marcie
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Marcie et Guy Bel
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Avec Caroline Desbiens : un panneau bien pratique pour Guy Bel !
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Luc Plamondon et Lina Boudreau
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Michel Thériault et le directeur du café-théâtre L’Esprit frappeur de Lutry : Alain Nitchaeff dont le CD “Trafic d’âmes’ paraît en ce mois de juin 2014
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Mohammed Bouhafs et Ludo Pin
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Avec Michel Thériault, Mohammed Bouhafs, Ludo Pin
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Marcie en (très) bonne compagnie
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Une des nombreuses photos prises en coulisses après la remise des Trophées Guy Bel
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Michel Thériault entouré par Lynda Lemay et Lina Boudreau

 

Texte et photos Albert Weber

Site du festival

 

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Avec Michel Thériault, Lina Boudreau, Lynda Lemay et Gaëtan Roy

SUISSE/ PULLY-LAVAUX A L’HEURE DU QUEBEC … ET DE L’ACADIE : TALENTS ET EMOTION A VOLONTE (1)

Ça y est, les accents acadiens et québécois ont quitté la Suisse pour s’en retourner de l’autre côté de l’Atlantique.

Et la 10ème édition du Festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec fait désormais partie de ces souvenirs qui en disent long sur la vitalité de la chanson francophone d’Amérique du Nord. Mission accomplie avec 80 spectacles en cinq jours : du 5 au 14 juin Pully et ses alentours ont vibré à des talents tous venus de l’autre côté de l’Atlantique.

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FESTIVAL EN SUISSE : PULLY-LAVAUX A L’HEURE DU QUEBEC … ET DE LA CHANSON FRANCOPHONE D’AMERIQUE DU NORD

Du 5 au 14 juin 2014, Pully et la région de Lavaux vivront une nouvelle fois à l’heure du Québec, et plus globalement à celle d’une chanson francophone qui ne se résume pas, loin de là, aux talents de la Belle Province.
Une évidence affirmée avec force le 10 février à l’Auberge Saint-Gabriel, au cœur du Vœux-Montréal et de l’hiver québécois. Et rien de tel qu’une conférence de presse avec projections de vidéos, discours et chansons pour réchauffer l’ambiance. Avec en prime une fondue (suisse évidemment) et quelques (bonnes) bouteilles de vin pour compléter le tableau. Lavaux est en effet une région viticole du canton de Vaud fort connues pour ses vignobles en terrasses au bord du Lac Léman.

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CHANSON QUEBECOISE – STEPHANE COTE : 48 titres dans un coffret collection

Encore une bonne nouvelle pour les passionnés de (bonnes) chansons québécoises.

Lundi 3 février 2014, soit un an jour pour jour après la sortie du 4ème album “Ballon d’héliHomme”, Stéphane Côté propose un coffret collection des quatre CD parus depuis le début de sa carrière. Explications.

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PRODUCTIONS DE L’ONDE, RIME : CATHIE BONNET ET EDGAR BORI cherchent 300 000 $

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Avis de tempête sur la chanson québécoise…

Depuis le 21 octobre 2013, Edgar Bori et Cathie Bonnet ont repris les commandes de Productions de l’onde avec la ferme intention de renflouer le navire abandonné par deux capitaines “Crochet”  auxquels ils ont vendu leur entreprise en juin dernier : Nicolas Asselin et Steve Desgagné de NSF Média.

Et en moins de quatre mois de “gestion irresponsable” selon l’expression du couple, les nouveaux propriétaires ont laissé l’entreprise avec près de 400 000 $ impayés concernant principalement nombre d’ “artistes et artisans de la chanson”. Explications.

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Mardi 19 novembre, entretien avec Cathie Bonnet et Edgar Bori

Jean-François Groulx, Catherine Major, Ivy, Antoine Corriveau, Guillaume Arsenault, Guy-Philippe Wells, Stéphane Côté, Charles Dubé, Gaële, Josiane Paradis, Bon Débarras, Sophie Lemaire, etc : autant de talents québécois concernés par les mésaventures financières des Productions de l’onde.

Edgar Bori, président fondateur et propriétaire de cette entreprise de 1992 à juin 2013, est donc de retour depuis le 21 octobre 2013, avec l’efficace soutien de son épouse. 

Pas question de laisser le Titanic couler, comme l’explique Bori dans une vidéo filmée par son épouse et à découvrir sur http://www.kapipal.com/aidonsproductionsdelonde

Pourquoi ce site ? Tout simplement pour trouver 300 000 $. “C’est avec l’objectif de rembourser tous et toutes liés à cette traversée houleuse, que Productions de l’onde, met sur pied, aidées de nombreux bénévoles et partenaires, cette campagne de collecte de fonds”.

 

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Logo du RIME mis en évidence sur sa page Facebook

Spectacles clés en main du RIME à travers le Québec

Cette catastrophe financière frappe de plein fouet les Productions de l’onde ainsi que le RIME, le réseau indépendant de musique émergente fondé par Nicolas Asselin, originaire de Saint-Siméon.

Ce dernier a laissé en plan des dizaines de communautés, plusieurs artistes, des partenaires d’affaires et des créanciers en disparaissant, le 15 octobre 2013. Il aurait été retrouvé au Maroc où il se ferait fait passer pour un journaliste du “Chicago Tribune” !

Le RIME proposait à des localités du Québec une formule de spectacle “clé en main”, dans laquelle il prenait en charge la sonorisation, l’éclairage et la promotion. Il jumelait un artiste émergent avec un artiste établi. C’est ainsi qu’entre autres Yves Lambert, Daniel Boucher, Dumas et le chanteur country Irvin Blais ont été “recrutés” par le RIME.

D’où ces affirmations relevées sur le site www.canoe.ca lors de la création du Rime :

“On voulait offrir un espace aux artistes émergents et la chance de recevoir des spectacles pour des petites municipalités, a expliqué Nicolas Asselin, président de la Coopérative La Boîte à musique, qui a fondé le RIME. Il y a plusieurs lieux mal-aimés dans les villages québécois, des sous-sols d’église ou des salles communautaires qui sont peu utilisées, mais qui ont beaucoup de potentiel, a-t-il ajouté.

Comme les spectacles se tiendront dans des salles non professionnelles, le RIME, fournira tout le matériel nécessaire à la production du spectacle. “C’est difficile pour ces petits milieux d’accueillir des spectacles, car ils manquent de budget. C’est pour ça que l’on offre un concept clé en main” a précisé Nicolas Asselin”.

Au-delà de ces déclarations qui prennent une signification tout à fait particulière dans l’actuel contexte … une évidence s’impose : Cathie Bonnet et Edgar Bori sont décidés à réagir en toute connaissance de cause du dossier des plus explosifs au niveau financier. De quoi inciter Cathie Bonnet à définir les deux prédateurs de l’entreprise en ces termes : “Une incompétence crasse alliée à une mégalomanie complètement dingue”.

Cette détermination sans faille à réagir, elle est au cœur de l’entretien enregistré  mardi 19 novembre, au domicile de Cathie et Bori à Montréal. Près de 40 minutes de dialogue à bâtons rompus, sans aucune langue de bois.

Voici les temps forts de cette conversation axée sur une sacrée course contre la montre : une levée de fonds dont l’échéance a été fixée à six mois.

Pourquoi avoir repris le contrôle des Productions de l’onde ?

C’est d’abord un geste pour renflouer les pauvres petits comptes de banque des artisans qui n’ont déjà pas beaucoup de sous : artisans de la chanson, artisans techniciens, attachés de presse qui ont des  petites boîtes, etc.

On a vendu le 12 juin officiellement et on a repris le 21 octobre les Productions de l’onde qui se dédiaient à la diversité culturelle et la défense des artisans

En quatre mois et une semaine, les deux Capitaine Crochet ont fait sombrer une entreprise qui était sans aucune dette au livre, payable et recevable qui valait beaucoup d’argent (catalogue, éditions, subventions, etc)

Ils nous ont laissé avec des employés non payés sur les six dernières semaines, et des chèques en bois, pour à peu près de 400 000 $.

Qui peut contribuer à cette levée de fond ?

Je crois que tout le monde peut aider les artisans qui ont été floués en participant à cet appel public.

On ne crachera pas sur les dons des compagnies, ni des  gouvernements. On a sensibilisé les instances gouvernementales à notre problème, vu qu’on était depuis 15 ans des gens très bien reconnus, très honnêtes, et qu’on avait un crédit.

On a fait un bon travail en 15 ans, on n’a pas seulement lancé des artistes qui sont devenus des vedettes comme Gaële ou Catherine Major par exemple. 

On a fait beaucoup de travail pour beaucoup d’artistes, et on s’est aussi occupé de la carrière de Bori ; c’est pour cela d’ailleurs qu’on avait lancé au départ les Productions de l’onde car aucune compagnie ne voulait rien savoir de moi.

Et avant de vendre les Productions, on l’a annoncé à tout le monde qui nous a dit  “Parfait, espérons que ça continue”.

Et en quatre mois il y a eu un gros déficit !

Cela n’a pas été un déficit de bonne foi de quelqu’un qui veut bien faire et se pète la gueule. Nous avons eu affaire à quelqu’un qui avait peut-être des bonnes intentions mais qui a tellement mal agi à tous les niveaux qu’il fallait qu’on reprenne les choses en main.

Pourquoi avoir décidé de reprendre la société ?

On n’était pas responsables de ce qui s’est passé. Mais si on laisse les choses se fermer, ça enclenche des poursuites judiciaires, des mises en demeure et la compagnie fait faillite.

Une compagnie est protégée par la loi, donc c’est la compagnie qui aurait reçu les demandes et les avis de paiement des fournisseurs et des créanciers.

Si elle avait fermé, si elle avait fait faillite, tous les artistes dans cette compagnie seraient entrés dans un brouillamini judiciaire pendant deux ans : ils n’auraient pas pu être libérés du contrat !

Et ils n’auraient pas pu poursuivre leur carrière ! Car c’est un atout pour la compagnie : les créanciers peuvent dire : “Très bien, nous avons négocié le contrat de tel artiste et nous allons le vendre à une autre compagnie et on va se payer avec ça !”

Nous avons donc contacté tous les artistes – une quinzaine – et tous les créanciers aussi… On ne peut pas laisser tomber. J’ai comparé les Productions de l’onde à une entreprise dont le capitaine aurait été parachuté sur le Titanic, se faisant dire par son lieutenant : “Capitaine, il y a un léger problème sur le flan”.

Etiez-vous au courant de l’ampleur de la catastrophe financière ?

Quand on est arrivés là, quand on a repris le contrôle des Productions de l’onde, on ne savait pas qu’il y avait 400 000 $ de déficit !

On savait qu’il y avait 30 ou 40 000 $ de chèques impayés mais pas autant ! Les nouveaux propriétaires avaient demandé aux salariés de ne pas nous dire que leurs salaires n’étaient pas payés comme prévu.

On ne connaissait pas l’ampleur du dégât.  On a fait l’état des lieux au milieu de ce souk, et au fur et à mesure on voit émerger de ce magma toutes sortes d’affaires incroyables, … comme l’achat d’une loge au Centre Bell pour les Canadiens pour 13 000 piastres. Pendant que les employés n’étaient pas payés !

On s’est dit qu’on pouvait redresser l’affaire, et on a ouvert les livres lundi 21 octobre … tout en nous faisant évincer par le propriétaire du local dont les nouveaux propriétaires  n’avaient pas payé plusieurs mois de loyer !

On nous a dit : “Demain on change les serrures !”

Et nous étions avec les employés qu’on avait réunis en urgence pour faire le point… on est 7 ou 8 et on apprend qu’il faut quitter les lieux : ils changent les serrures si on ne règle pas les 8 000 $ d’impayés !

Comment avez-vous réagi face au propriétaire des lieux ?

On a sorti toute la paperasse et les ordinateurs en laissant tous les disques, les trophées, les archives, etc.

Que pouvions-nous faire d’autre à 5 heures du soir ?

Et tout cela arrive alors qu’avec Cathie je suis en train d’amorcer la création du prochain spectacle de Bori : un spectacle de théâtre chanté plus que de chanson théâtre. Un spectacle prévu pour avril 2014.

On y travaille déjà depuis deux ou trois semaines avec notre metteur en scène et ami de toujours, Yvon Bilodeau, quand cette tuile nous tombe sur la tête ! Et là depuis le 21 octobre, il n’y a pas de spectacle en vue, on est dans la merde jusque par-dessus les oreilles.

En découvrant l’ampleur des dégâts, vous vous êtes tous les deux sentis prêts à relever le défi financier sans avoir de solution immédiate sous la main ?

Cathie et moi avons donc fait un choix, et on est fier de pouvoir dire que déjà on a contacté tout le monde.

On a arrêté l’hémorragie, on a vu des bureaux d’avocat à s’assurer que personnellement on ne serait pas liés aux fraudes ou aux mauvais agissements des deux personnes.

Il y a des personnes, des grosses compagnies qui sont intéressées d’acheter les Productions de l’onde malgré les difficultés : pour elles c’est peu d’argent et cela leur fera une belle publicité…

On est en plein là-dedans, et on est en train de négocier et on avance petit pas par petit pas ! Tout le monde est plein de compassion mais quand vient le temps de demander 5 piastres à quelqu’un pour t’aider, la personne est occupée !

C’est pour cela qu’on a décidé de ne pas seulement se fier aux compagnies et au gouvernement : on va essayer de lancer un appel à nos supporters et amis, les convaincre de réagir.

Quand on a émis un communiqué de presse le 23 octobre pour faire état de la situation, on a reçu plus de 100 messages de gens qui nous laissent leur adresse : graphistes, journalistes, artistes, etc. des mots pour nous aider …

C’est sûr que si on avait eu une grosse équipe, on aurait lancé dès le lendemain matin une campagne pour réagir face à une catastrophe … mais l’équipe c’est Cathie et moi, et on ne dormait pas très bien la nuit !

Il y avait cinq salariés pour les Productions de l’onde et sous l’étiquette du RIME, le réseau indépendant de la musique émergente.

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Photo du véhicule du RIME parue le 31 août 2013 sur sa page Facebook

 

Les agissements financiers liés au RIME ressemblent, eux aussi, à une fuite en avant ?

C’est le propriétaire du RIME qui a acheté avec un autre Québécois les Productions de l’onde.

Il signait des contrats avec les municipalités et encaissait d’avance l’argent pour le RIME en disant que ce sont les Productions de l’onde qui vont payer les dépenses.

Et quand est venu le temps de verser de l’argent du RIME aux Productions de l’onde pour renflouer les coffres, tous les chèques ont rebondi … il avait dilapidé l’argent du RIME ! A quelles fins je ne sais pas …

On peut aussi dire que si ces gens-là avaient été un peu mal intentionnés, ils ont quand même fait payer des municipalités pour des spectacles : chaque fois 2 500 $ d’avance !

Leur façon de bâtir le budget – Cathie et moi avons toujours été très stricts là-dessus – était incroyable : une chambre par technicien, une chambre par musicien, etc et chaque spectacle coûtait 8 500 $ ! Ils ont agi comme s’ils avaient eu les sous …

Nos négociations avec eux ont duré de novembre 2012 à juin 2013. Ça aurait du être signé en février ou mars et ça a été retardé : ils n’avaient pas le financement ! Financement qu’ils nous ont donné seulement à un tiers de la hauteur de la valeur de l’entreprise.

Et c’était parce qu’ils attendaient de l’argent du gouvernement sur nos actions passées, argent qu’ils devaient nous remettre et quand ils ne nous l’ont pas remis, c’est là qu’on a mis en marche un mécanisme très violent dans les ententes : ils avaient quatre jours pour nous régler.

Fin août, ils devaient nous remettre 40 000 $ sur une subvention de la SODEC pour l’année 2012. Cela nous appartenait et ils ne voulaient pas nous payer !

Et début septembre en appelant la SODEC on apprend que cet argent avait été encaissé le 16 août ! Ils ont nié avoir reçu cet argent, et ça a été ensuite de mise en demeure en mise en demeure de nous payer … et c’est là que Nicolas a disparu et que Steve m’a appelé le mercredi matin, avant le 21 octobre donc.

Comment expliquez-vous le comportement de Nicolas Asselin ? 

C’est totalement incompréhensible… En fait Nicolas Asselin avait plusieurs entreprises et il avait même un associé depuis 10 ans à qui il n’avait même pas dit qu’il était devenu acquéreur des Productions de l’onde : cet associé a une entreprise de location de son dans la région de Charlevoix.

Et il a réalisé une entente entre les Productions de l’onde et la société dans laquelle l’autre était associé mais sans lui dire qu’il avait acheté les Productions de l’onde ! Et cet associé de 10 ans ne s’est évidemment pas méfié !

Nicolas Asselin avait plusieurs comptes bancaires et avant de disparaître dans la nature, il a laissé partout des lettres de suicide dans lesquelles il s’apitoie sur son sort.

Quelle était la situation de Bori face aux Productions de l’onde une fois vendues ?

C’est simple : quand les deux se sont portés acquéreurs je restais dans l’entreprise comme artiste. En effet, une bonne part de l’entreprise concerne la carrière de Bori …et dès le 12 juin je me suis consacré à travailler comme un fou sur mon prochain album.

J’ai eu un vent de liberté mais toujours une petite inquiétude pour voir si la balance de vente était honorée fin août …

En fait, Nicolas Asselin est parti en laissant tous ses associés dans la misère. Il a comme joué au poker en disant que s’il misait gros il allait attirer de gros joueurs … et il a laissé beaucoup de petits artisans sur le pavé …

Dans la dette de 400 000 $, le RIME représente 125 à 130 000 $ de dettes : plus 35 000 $ de locations à SONOTEC, une compagnie de location d’équipements de spectacle.

Le grand défaut du RIME c’est qu’il allait dans des municipalités n’ayant aucune organisation sur le plan d’une salle de spectacle. Le RIME arrivait avec le camion, le système de son, le système d’éclairage, comme à l’ancienne.

Là je reçois des factures de location de projecteurs avec aucun devis … du genre 3 000 $ pour six projecteurs  pendant six soirs …

Le RIME a fait beaucoup de promesses à beaucoup d’artistes et de groupes comme Bon Débarras par exemple.

Et Cathie Bonnet de préciser : “Bon Débarras avait bloqué à leur agenda pas loin d’une vingtaine de dates sur l’automne pour le RIME … tout était bidon.

Le RIME avait aussi beaucoup de réactions au niveau des diffuseurs ce projet n’a pas été monté en collaboration avec les diffuseurs … sur le terrain il y avait un problème de collaboration. 

L’idée était bonne mais  il aurait fallu que le RIME travaille en collaboration avec les autres professionnels”.

BORI ASSELIN VIDEO

Photo extraite de la vidéo en ligne sur le site de TCM- VM, la télévision de Charlevoix. Cet entretien a été réalisé dans le cadre de la tournée RIME POP avec DUMAS qui a fait escale à La Malbaie le 28 septembre 2013. La  journaliste culturelle, Elise Tremblay, a profité de l’occasion pour s’entretenir avec le président du RIME (Regroupement Indépendant de la Musique Émergente), Nicolas Asselin, afin de “comprendre la mission et les objectifs du regroupement”.

 

Comment voyez-vous la suite de ces deux affaires ?

Nous allons porter plainte au criminel.

Nicolas Asselin est un menteur compulsif. Il est pris dans son mensonge, et il croit dans ses mensonges comme il le raconte dans les lettres de suicide qu’il a laissées. Il met la faute sur les autres, sur les banques, etc. Nous on ne peut pas s’arrêter à cela. Nous ce qu’on veut, c’est payer les artisans avantNoël !

Si on atteint les 300 000 $, on organisera un gros spectacle gratuit dans une ou deux villes du Québec avec tous les artistes des Productions de l’onde. En attendant, notre priorité c’est de concrétiser un élan de solidarité… et c’est bien parti en ce sens !

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ENTRETIEN ALBERT WEBER

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http://www.kapipal.com/aidonsproductionsdelonde

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http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=zcGW-9RLXwM

Vidéo de Bori : à  regarder, à partager … avant de soutenir concrètement les Productions de l’onde. Vidéo de la chaîine québécoise CIMT dioffusée sur le site de Bori et Cathie Bonnet au sujet de l’arrestation de Nicolas Asselin

Vidéo de la chaîne québécoise CIMT diffusée sur le site de Bori et Cathie Bonnet au sujet de l’arrestation de Nicolas Asselin

 

 

 

 

 

PARIS/ CHANSON QUEBECOISE : A COEUR OUVERT AVEC STEPHANE COTE

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Paris, quartier de Beaubourg, jeudi 5 septembre 2013, 23 heures. Stéphane Côté vient de terminer le premier de ses trois concerts de près d’une heure et demi : trois soirées débutées à 21h30 dans l’une des deux salles de l’Essaïon, celle d’une cinquantaine de places.

Attablés devant une bière, nous voici embarqués dans un entretien à cœur ouvert : 32 minutes de dialogue non-stop enregistré. A deux pas de là, un autre Québécois savoure, lui aussi, une bière : François-José Brouillette, producteur de Stéphane Côté, et  “homme à tout faire” selon sa propre expression.

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Première question lancée au chanteur québécois : comment se sent-il au terme de ce premier concert ?

“Je me sens euphorique. C’est comme si je m’animais d’une énergie nouvelle, l’énergie de la scène. Ça faisait presque trois mois que je n’avais pas fait de scène, depuis août.

Ça me ramène les deux pieds sur les planches et ça fait du bien ! Ce soir j’ai eu du plaisir et le fait d’avoir du plaisir rend la chose encore plus belle”.

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Stéphane Côté à l’affiche à l’Essaïon, salle louée par François-José Brouillette

Comment un artiste québécois ayant autant de chansons à son répertoire sélectionne-t-il celles qu’il présentera à Paris ?

A ce jour, Stéphane Côté a enregistré quatre albums : Rue des Balivernes (2001), Le cirque du temps (2006), Des nouvelles (2009) et Ballon d’héliHomme (2013). Alors comment un artiste québécois ayant autant de chansons à son répertoire sélectionne-t-il celles qu’il présentera à un public parisien ? Question d’autant plus délicate pour Stéphane Côté que son tour de chant comporte 16 chansons … plus deux rappels.

“Ah ça c’est difficile ! Plus on fait d’albums, plus on a de choix !

Le premier critère, c’est le dernier album. Mais évidemment il faut aussi chanter des chansons connues des gens dans la salle. C’est important de gâter le public.

J’ai donc agi avec les coups de cœur des gens, ils m’en parlent quand je les croise, en me disant leurs chansons préférées. J’y vais donc avec ça et aussi avec mes propres coups de cœur ! Je me permets aussi de me faire plaisir. J’ai chanté toutes les chansons du dernier album sauf “Il neige”. Toutes les autres étaient là !”

“Je n’ai pas repris “Le torchon”, un de mes gros hits » lance-t-il en souriant. « Le torchon » a toujours fait partie des spectacles jusqu’à maintenant et là je lui donne une petite pause. Ce qui n’empêche pas de le ramener plus tard !

Pour les concerts à L’Essaion, j’ai ajouté “Semaine”, de l’album “Le cirque du temps”. J’avais envie de la faire…  J’ai préparé un spectacle de 16 chansons, plus deux rappels : “Rue des Balivernes” du premier album et “Longue vie” qui l’album “Des nouvelles”.

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Quartier du Marais, avant le premier concert. Clin d’œil au « Festival européen des jeunes talents” !

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D’autres interventions entre les chansons pour le public français

Chanter pour un public français, est-ce différent que chanter pour un public québécois ?

Chanter devant l’un ou l’autre public, ce n’est pas différent. Ce qui change, c’est ce qui se passe entre les chansons : les interventions.

J’adapte un peu … d’ailleurs Réjean m’en a fait le commentaire quand on sortait pour le rappel Il a constaté que j’avais changé mes intros. Il m’a dit : «Tu as adapté ça pour la France ! »

Oui je change dans la manière de parler, d’expliquer certains mots ou expressions par exemple. J’y vais un peu au feeling, à l’instinct. Je sens qu’ici à Paris, faire le show de telle façon c’est mieux … je ne pourrais pas tout expliquer !

J’ai déjà fait des spectacles avec d’autres artistes québécois qui n’adaptaient pas leurs interventions, ici en France… et j’ai constaté que ça ne marche pas ! J’ai toujours été soucieux, non pas de me faire comprendre, mais d’amener des images qui correspondent plus à ce que les gens connaissent… c’est si important de rejoindre les gens !

Par exemple “tomber en amour”, une expression québécoise. J’aime en parler entre deux chansons et l’expliquer : le mot tomber est juste, car il faut savoir se relever quand on n’est plus aimé.

Je trouve important d’aller chercher les gens ! C’est un peu comme un artiste anglophone qui vient chanter chez nous et qui sort une couple de petites phrases en français. C’est niaiseux mais ça fait la différence ! Comme sur les Plaines d’Abraham quand un artiste anglophone lance “Bonsoir Québec !”. Ça donne une petite proximité de plus. Je suis partisan de ça.

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Chanter en France, et notamment à Paris, est-ce important ?

“Oui c’est très important car j’aime ça. J’aime le défi d’aller chercher un public qui est différent de chez nous. Qui est parfois difficile aussi parce qu’à Paris souvent le public est plus difficile.

Oui c’est un beau défi ! Quand on arrive à les charmer  …  Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de monde qui était déçu de ce premier concert !

Les gens étaient enchantés : pour moi c’est mission accomplie ! Pour moi la chanson c’est un moyen de communication universelle … qu’il faut adapter un peu. Si quelque chose qui passe chez nous doit aussi passer ici en France, dans mes chansons”.

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A droite, Suzanne Chamak, présidente de l’association Puce et Cie : promotion de la chanson française et du spectacle vivant

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“Je tiens au texte, j’ai un souci des mots”

“Je me suis toujours beaucoup intéressé à la chanson française”

Avec Stéphane Côté, pas besoin de dresser l’oreille pour comprendre ses chansons, à la différence d’autres répertoires profondément enracinés dans la réalité québécoise, comme les textes de Richard Desjardins par exemple.

“C’est peut-être du à beaucoup d’influences que j’ai eue de la chanson française. J’ai beaucoup … vraiment beaucoup écouté la chanson française ! Ça va de Renaud à Brassens, à Ferré, à Trenet, Jean Ferrat, Gilbert Bécaud, etc.

Je me suis toujours beaucoup intéressé à la chanson française, à un âge assez jeune quand même. J’avais peut-être 15 ans quand j’ai commencé à en écouter. Ça s’est imprégné en moi : c’est peut-être ce qui a fait en sorte que j’ai été forgé de cette façon là pour écrire. J’ai tellement écouté de chansons françaises dans cette période là que ça m’a marqué.

Je tiens au texte, j’ai un souci des mots mais je ne suis pas un grand connaisseur des mots, de la langue, mais j’aime les mots !

Des fois je discute avec des gens qui connaissent plein de mots à 20 piastres, que j’en “perd des boutes”. Quand j’entends un mot qui m’accroche, qui m’intéresse, je l’intègre. Je suis curieux des mots exactement  et en même temps je suis un peu un élève paresseux.

Je pourrai prendre un dictionnaire, en faire le tour et apprendre mais ce n’est pas comme ça que je veux apprendre.

J’apprends au fur et à mesure de la vie. Des fois c’est une rime qui m’amène à un mot. Il me manque un mot et je me demande alors ce que je peux  trouver ! Et là il y a toujours un piège de mettre un mot à 20 piastres qui sonne faux, qui fait que j’ai ouvert le dictionnaire ! Je suis très conscient de cela et essaye de ne pas embarquer dans ce piège là ! Il faut toujours pousser le texte le plus loin possible, que les images soient le plus claires possible avec les mots”.

 

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“C’est compliqué de faire une chanson simple” : l’expression est de Francis Cabrel, je crois bien… Qu’en penses-tu ?

“Il a tellement raison ! Mais j’ai des chansons qui ne sont pas tout à fait simples, il y a des moments où c’est quand même compris.

J’ai commencé à écrire pour d’autres artistes depuis deux ou trois ans et il m’est arrivé d’avoir des commandes de chansons simples.

C’est du travail pour faire une chanson simple, un texte qui ne sonne pas niaiseux ou simplet. C’est tellement difficile ! Oui, on peut faire un texte simple et l’écrire en 30 secondes, c’est fait ! Mais il faut qu’il soit intelligent, charmant, qu’il amène quelque chose : oui c’est très difficile !”

Stéphane Côté a écrit pour divers artistes, dont Lina Boudreau et Valérie Lahaie. Il travaille aussi avec un compositeur québécois, René Grignon, spécialisé dans la musique de film et des émissions de télévision : “Il m’amène des défis, il m’emmène dans un univers complètement différent du mien. Je ne suis plus dans ma zone de confort, il faut que je travaille! ”

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Entretien à cœur ouvert avec Stéphane Côté (Photo François-José Brouillette)

A te voir évoluer dans le monde de la chanson au Québec, j’ai l’impression que tu n’es pas intégré dans un réseau d’artistes, une famille musicale : tu avances plutôt en solitaire, non ?

“Oui … Probablement par ma façon de faire : j’ai une étiquette chansonnier ancienne mode et je m’y obstine. On me compare de temps en temps à Brassens, à Brel, à Félix, à Vigneault, etc.

C’est comme si je n’étais pas de mon époque : peut-être qu’éventuellement ce serait un atout dans certaines circonstances ! Il y a des gens qui aiment ça et comme il n’y en pas beaucoup ils me suivent. Mais pour un large public c’est un peu plus difficile.

C’est pour cela que j’ai fait quatre disques et que je suis encore relativement étiqueté. En même temps cela ne me dérange pas et même les gens du milieu, tout le monde me connaît. Il y a des artistes qui sont à la mode, actuellement dans le vent, qui me connaissent et ont une forme de respect pour moi : je le sens et ils me le disent. Comme si j’étais un extra-terrestre !

J’aime ça, mais ce que j’aime moins c’est que un peu plus ardu, plus difficile de gagner sa vie … mais avec du recul, même des artistes connus ont de la difficulté à gagner leur vie !

Je reste égal à moi-même, je suis la première personne à contenter, je n’écris pas des chansons en me disant que les critiques vont l’aimer.

Je ne fais pas du sur-mesure quand j’écris pour moi et c’est un problème quand j’écris pour les autres.

J’ai tellement ma couleur à moi que lorsque vient le temps de m’adapter pour les autres, pour leur écrire des chansons, c’est difficile. Mais plus ça va plus ça évolue, plus j’y arrive.

Certains artistes sont un peu découragés par moi … je ne dirai pas “découragé” mais comme j’ai une certaine exigence … Telle personne me dit : je ne suis pas capable de chanter ça, ça ne me va pas. Et je me dis : ce sont les quatre meilleures phrases du texte ! Les quatre phrases dont je suis le plus fier et l’artiste n’est pas capable de les chanter ! Alors j’essaye de faire le compromis et ça se dilue un peu : je finis le texte … de manière correcte !

Quand on travaille avec des artistes établis, qui ont un certain chemin de fait, c’est plus difficile de les amener ailleurs, et c’est là que ça met de l’eau dans le vin.

Une idée de chanson : l’un et l’autre, ce n’est jamais pareil. Il y a toujours une mélodie quand j’écris même si ce n’est pas la bonne. J’ai besoin de ça pour écrire : un rythme musical. Ça donne un rythme, une sonorité aux mots.

Ça m’est déjà arrivé d’écrire à partir d’une musique d’une chanson connue. Par exemple j’écris un texte sur une chanson de Bécaud et après je créé ma propre mélodie !

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Stéphane Côté et François-José Brouillette devant L’Essaïon et ci-dessous devant la Fontaine des Innocents, quartier des Halles

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Que va-t-il se passer pour toi en France après L’Essaïon ?

“Autant que faire ce que, les moyens étant ce qu’ils sont, relativement limités, on se débrouille pour faire le mieux qu’on peut, pour être le plus présent possible.

Mais ça va quand même bien ! Je viens au moins deux fois par année en France et en Suisse où j’ai aussi un public qui me suit, du côté de Pully et de Lausanne, de Fribourg aussi. J’y vais assez souvent et le public est là. J’ai toujours des belles salles là-bas.

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“Il est très à l’écoute, très réactif”

“Réjean Bouchard ? Je suis en sécurité totale avec lui”

“Nous avons une complicité amicale et artistique. Musicalement ça clique, en ce sens qu’on se complète. Il est bon pour cacher mes erreurs … ou plutôt faire en sorte que mes faiblesses n’aient pas l’air de mes faiblesses !

Il est très à l’écoute, très réactif. Si je rajoute une mesure, personne ne va s’en apercevoir mais Réjean ne va même pas lever la tête et garde les yeux fermés : il rajoute une mesure, c’est bon, j’embarque …  je suis en sécurité totale avec lui.

Réjean a joué dans tous les contextes et a accompagné tant de monde. Il ne peut rien arriver avec lui.

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“J’essaye toujours de ne pas juste parler de moi”

D’où naît une chanson ? D’où surgit l’inspiration ?

“C’est avant tout une émotion. Souvent j’écris une chanson sans savoir de quoi je vais parler. Je m’installe le matin et j’improvise sur la première phrase qui me passe par la tête.

Je ne sais pas de quoi je vais parler, j’écris, et puis je relis mon couplet et me demande : de quoi je parle ? Ah d’accord je parle de tel sujet … Si ça me touche, si c’est sorti spontanément c’est qu’il y a quelque chose de façon inconsciente qui voulait sortir. Une partie de ma façon de créer est inconsciente, j’improvise beaucoup dans ma création et après évidemment il faut resserrer.

Ça mijote un peu, mais je ne dirai pas que je suis un obsédé de composer une chanson du matin au soir mais c’est sûr ! Certaines expériences me marquent. A un moment, je me rends compte que je l’ai écrit dans une chanson et que c’est à cause de tel événement !  C’est de là que l’inspiration vient.

Mais jamais je ne vais parler au premier degré, ça me “turn-off” ! Des fois ça peut venir des nouvelles que je viens d’écouter. J’essaie toujours de trouver un angle qui va me plaire.

S’il est arrivé un drame à quelque part, je ne vais pas chanter “Ah le drame est arrivé”. Je vais trouver une autre manière d’en parler même si ça ne parle pas directement du sujet.

Mais l’émotion de fond qui se dégage de cet événement là, la peine que ça me fait, que ça fait de voir un enfant qui souffre… c’est cette émotion qui va nourrir ma chanson.

Par exemple la chanson sur la rupture enregistrée avec Linda Lemay, quand je dis “On se retrouve en décembre” on comprend tout de suite : c’est un temps, une image, une température, une sensation, ça peut être triste…

Des chansons autobiographiques ? Oui mais c’est sûr qu’il y a des chansons où je m’implique davantage, comme sur le dernier album.

Mais j’essaye toujours de ne pas juste parler de moi… d’amener le sujet en fonction de ce que je ne suis pas tout seul à vivre ça. Il y a quelqu’un d’autre qui le vit aussi. J’écris aussi pour le voisin au bout de la rue à qui c’est arrivé. Je pense à çà aussi quand j’écris.

Quand j’ai écrit “Au large de nous”, c’était avant même de me séparer. Il  n’était aucunement question qu’il arrive de quoi dans ma vie et c’est sorti comme ça ! Une sorte de chanson prémonitoire ; elle me faisait un peu peur quand je l’écrivais et en même temps je pensais à des amis. J’ai une dizaine de couples qui se sont séparés cette année là autour de moi. Et quand ça m’est arrivé, cette chanson, je ne voulais plus l’entendre ! 

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Photo-souvenir de Stéphane Côté et François-José Brouillette dans le quartier des Halles

 

Existe-t-il un thème que tu n’as pas encore abordé dans tes chansons ?

“Peut-être pas un thème en particulier ! Mais ce qui est difficile à aborder dans une chanson, c’est un thème qui ne me rejoint pas, qui ne me fait rien.

Quand quelqu’un me parle d’un thème et que ça ne me touche pas, j’essaye de me documenter le plus possible pour aller trouver ce qui peut me toucher là-dedans.

Ça ne me fait ni froid ni chaud, mais bon, c’est ce thème-là… je fais à la bibliothèque, je me renseigne sur internet. Et je fais des découvertes dans ce qu’on me demande et là l’émotion arrive. Mais il faut faire plus de travail, plus de recherche”.

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Chanteur et producteur québécois devant le Centre Georges Pompidou

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Concert parisien sous voûte historique : un cadre exceptionnel au cœur de la capitale

Es-tu un chanteur heureux de faire ton métier ? Pourquoi chantes-tu ? 

“Quand je chante, quand j’écris je suis heureux. La contrainte c’est de ne pas pouvoir le faire davantage. C’est sûr qu’il y a toujours un petit moment avant de chanter … ça faisait deux mois que je n’avais pas chanté ! D’abord je ne suis pas à l’aise. La bonne image, c’est que je suis au bord de la piscine et puis je saute.

Oui je suis heureux là-dedans, si ça pouvait n’être que ça, ce serait formidable !

Pourquoi je chante ? Je pense que je chante pour moi, pour mon propre bonheur. Oui ça finit sur la scène pour qu’il se passe quelque chose avec les gens.

Je ne suis pas un accro : “Ah mon public ! J’ai besoin de mon public”. Je n’ai pas besoin de mon public. Oui c’est important la magie de me donner quelque chose, de recevoir, c’est le fun. Mais ce n’est pas ça mon moteur !

Mon moteur, c’est de me faire triper. Me faire plaisir. C’est comme m’asseoir et faire un bon repas : je suis capable de faire ça tout seul. Prendre une marche tout seul, voir un lever de soleil je le fais pour moi.

L’autre, le public est important : s’il n’était pas là ce serait très différent ! Mais je pense que le premier déclic, la première étincelle, c’est moi. Donc je chante quelque part pour cette première étincelle. Et je chante parce que je sais que ça me rend heureux de le faire, et de créer. Ça fait du bien, il n’y a rien de comparable.

Chanter les chansons des autres aussi, ça fait du bien. Je me mets un album dans l’auto et appuie sur le piton et je chante ! Ça sort, ça fait du bien ! Quand ça va mal ça soulage ! C’est mieux qu’une thérapie à 500 piastres !”

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Avec Chris Land et Stéphane Côté (Photo François-José Brouillette)

 

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Chris Land : “Une façon universelle de s’adresser aux gens”

Réaction à chaud, quelques minutes après le concert, de Chris Land, un des piliers de Puce et Cie, association axée sur la promotion de la chanson française et du spectacle vivant, et présidée par son épouse Suzanne  Chamak.

“Ce que je retiens de cet concert ? Le charme, le fait qu’il s’adresse directement à moi. On était une salle pleine et j’ai l’impression que chaque personne avait l’impression que Stéphane Côté s’adressait à lui. Il a une espèce de tendresse, de façon universelle de s’adresser aux gens.

Ses thèmes tiennent à l’avenir, à l’inquiétude de l’avenir peut-être, la vieillesse mais aussi la naissance, la vie qui va, la vie de tous les jours, les rapports humains, les rapports qui peuvent être compliqués aussi, les ruptures, les rencontres aussi.

Son vocabulaire ? Des mots tout droits, tout simples, des mots que tout le monde peut employer et recevoir. Des mots qui entrent dans les oreilles car on a l’impression que nous aurions pu les prononcer. Et il le fait à notre place, et il le fait tellement bien. Une poésie du quotidien comme on dit.

Et il le fait avec tendresse, avec de belles mélodies qui sont simples. Elles sont souvent en Anatole en do … Je ne veux pas entrer dans les détails mais des choses qui que Charles Trenet a utilisé tout sa vie. Des mélodies qui peuvent nous rester dans l’oreille et nous permettre aussi de rentrer dans le texte, parce que la mélodie est évidente sur de tels textes.

Et Réjean Bouchard ! Discret et omniprésent. Une vraie complicité, une connivence même: ils s’écoutent, et il y a aussi des moments de silence où lui ne joue pas, puis intervient dans le cours de la chanson, puis reprend la main. Un bel échange !

Avec quelques clins d’œil au Québec, mais pas plus que ça. Si, quelques mots comme ça, mais entre les chansons. J’ai l’impression qu’il pourrait être d’Ivry ou de Paris, et pas du Québec !

Un concert très beau, très satisfaisant.

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Stéphane Pistre : “Beaucoup d’humilité dans l’interprétation et dans la sensibilité”

Autre réaction enregistrée à chaud, celle de Stéphane Pistre passionné de la chanson au point de fréquenter plusieurs fois par semaine les salles de concert à Paris. Il collabore aussi avec Eric Nadot, créateur des indispensables “Tranches de Scène”

Un concert très intime. Ce qui m’a frappé ? Beaucoup d’humilité dans l’interprétation et dans la sensibilité. Les thèmes sont justement très intimes. Même dans ce qui est un peu plus social…

Il y a les mots, les regards, des gestes. Des tas de choses qui passent au-delà des mots justement.

Il faut même réécouter les textes : on ne capte pas tout au premier abord, ce n’est pas possible.

Stéphane Côté chanteur québécois ? Il chante l’humanité comme beaucoup de chanteurs … qu’il soit québécois ou français. Il pourrait chanter en anglais, il chanterait les mêmes thèmes”.

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Trois concerts au coeur de Paris, les 5, 6 et 7 septembre

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PARIS, STEPHANE COTE : MISSION ACCOMPLIE A L’ESSAÏON

Pour compléter cet entretien, et en savoir un peu plus sur les concerts à l’Essaïon ses 5, 6 et 7 septembre, voici l’article rédigé quelques heures après son dernier concert et mis en ligne sur ma page Facebook.

Histoire de ne pas jeter aux oubliettes ce texte écrit à chaud et mis en ligne au coeur de la nuit du 7 au 8 septembre, le revoici dans son intégralité. Rien n’y a été modifié.

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Et voilà c’est fini ! Ce samedi 7 septembre aura eu lieu le dernier des trois concerts parisiens signés Stéphane Côté, accompagné par Réjean Bouchard, à la fois tout en retenue dans ses gestes et d’une efficacité redoutable à la guitare.

Le comportement du musicien est à l’image de celui de l’auteur-compositeur-interprète québécois qui aura, encore une fois, en une heure et vingt minutes, capté l’attention d’un public des plus attentifs.

SACRÉE COMPLICITÉ AVEC REJEAN BOUCHARD

Il est vrai qu’une sacrée complicité lie les deux artistes, depuis des années, tant sur scène que dans la vie, et ces liens amicaux ont rejailli avec force tout au long de ces trois soirées (notre photo)

L’historique salle voûtée de l’Essaion aura résonné avec entrain sous le signe de la “couleur mélodie” “en attendant l’hécatombe” sur “des airs de toi” avec “une lettre” aux couleurs “rouge rose” et un “ballon d’héliHomme » avec “du soleil du vent” en songeant aux “caves”, avant de passer par la “rue des balivernes”, et de souhaiter une “longue vie” au public !

Sans oublier “au large de nous”, sublime chanson de rupture si intense en tendresse partagée et respect mutuel à l’origine d’un émouvant duo enregistré avec Linda Lemay sur le nouvel album de Stéphane Côté…

 

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 Réjean Bouchard, Stéphane Côté et François-José Brouillette : le temps d’une bière après le concert

AVEC “BOB LE BRICOLEUR”

Durant l’une ou l’autre de ces trois soirées, divers passionnés engagés concrètement, à un titre ou un autre, en faveur de la promotion de la chanson francophone, sont venus applaudir Stéphane Coté.

Mentionnons Chris Land et Suzanne Chamak (association Puce et Cie oeuvrant à la promotion de la chanson française et du spectacle vivant) ; Stéphane Pistre, fidèle spectateur de tant de concerts, qui soutient notamment Eric Nadot, le créateur des indispensables “Tranches de Scène” … ou encore Danielle Colleta, sensible à la venue d’artistes québécois en France et d’artistes français au Québec (tout un programme assurément!).

Et la liste de ces “spectateurs avertis” n’est pas exhaustive pour cette “tournée Essaïon” mise sur pied par François-José Brouillette, producteur et “homme à tout faire” selon sa propre expression … également surnommé “Bob le Bricoleur” par Stéphane durant ce 3ème concert en lui rendant hommage en public !

 

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 A gauche, Danielle Colleta, passionnée de la chanson québécoise

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DÉVELOPPER UN INDISPENSABLE FAIRE-SAVOIR : UNE PRIORITÉ

Chez Stéphane Côté s’affirme un évident talent à offrir des chansons qui nous touchent car elles sont authentiques : un remarquable SAVOIR-FAIRE !

Reste à présent à développer un INDISPENSABLE FAIRE-SAVOIR des deux côtés de l’Atlantique : une médiatisation plus percutante et incontestablement des plus méritées pour cet artiste soutenu au Québec par des professionnels tels Marie Bujold ou Jehan V. Valiquet (Groupe Éditorial Musinfo Inc).

Stéphane Côté nous a accordé un entretien-vérité de près d’une demi-heure jeudi 6 septembre, avant son premier concert. A retrouver prochainement sur www.planetefrancophone.fr avec diverses photos prises sur la scène et dans les coulisses de l’Essaïon.

D’ici là, rien  de tel que de (re)découvrir ses quatre CD et de le retrouver sur youtube et sur son site www.stephanecote.com

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 Le temps d’une photo … devant le commissariat du quartier des Halles ! 

 

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En attendant les prochains concerts de Stéphane Côté à Paris …

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TEXTES ET PHOTOS ALBERT WEBER

Voir aussi les superbes photos de Chantal Bou-Hanna prises au concert du samedi 7 septembre : www.chantalbouhanna.eu

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ACADIE/ LINA BOUDREAU : intense album pour un “Si fragile univers”

On croyait tout savoir, ou presque, de l’Acadienne Lina Boudreau qui s’est forgée une incontestable renommée dans la chanson francophone d’Amérique du Nord. En effet, cette auteure-compositrice-interprète aux multiples facettes évolue avec brio dans le milieu artistique bien au-delà de son Nouveau-Brunswick natal.

Et il serait d’ailleurs illusoire et réducteur de lui coller une étiquette de «chanteuse acadienne» tant les thèmes de ses chansons sont variés, à l’instar des atmosphères musicales qui les enrobent efficacement. En témoigne avec conviction “Si fragile univers”, son 5ème album.

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QUEBEC/ STEPHANE COTE : “Ballon d’héliHomme”, un album MAJEUR de la chanson québécoise

Soyons francs, la question mérite d’être posée sans détours : pour quelles raisons Stéphane Côté n’est-il pas plus connu du grand public, aussi bien au Québec qu’en France ? Textes ciselées, mélodies douces-amères et cependant accrocheuses mais sans effets spéciaux, univers à la hauteur des exigences de cet attachant auteur-compositeur-interprète. Autant d’incontestables atouts mis en évidence via ses trois premiers opus : Rue des Balivernes (2001), Le cirque du temps (2006) et Des nouvelles (2009).

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Un incomparable  homme-orchestre nommé Eric Goulet

Et voici Ballon d’héliHomme, 4ème album de cet auteur-compositeur-interprète québécois de 42 ans : 12 nouvelles chansons plus que jamais à la mesure d’un talent affirmé avec constance tant en studio que sur scène. Sans doute l’album de la maturité.

Travail d’orfèvre ? Assurément tant sur le fond que la forme grâce à une complicité sans failles entre le chanteur-guitariste et cet incomparable  homme-orchestre nommé Eric Goulet : guitare, basse, claviers, harmonica, banjo, percussions … et choriste ! Lequel assure aussi – avec brio – réalisation, arrangements et direction musicale de cet album synonyme de réussite au sens fort du terme.  Sans oublier l’efficace et discret Vincent Carré à la batterie.

C’est dire l’importance de la poignée de talents réunis pour cet opus dont la direction artistique et la coordination sont signées Marie Bujold. Cette production de François-José Brouillette (Bleu Plume) est à découvrir de toute urgence, et je pèse mes mots.  Tous deux  sont longuement remerciés – parmi nombre d’autres professionnels – sur la pochette intérieure de l’album avec en guise de conclusion “une pensée pour Bruno”…

La chanson québécoise s’exprime ici avec une intensité qui devrait retenir l’attention de tout (authentique) passionné de chanson francophone. Car au-delà des textes et des refrains signés Stéphane Côté, une évidence s’impose : l’incontestable qualité apportée à cet album dont les guitares acoustiques offrent un incontestable plus comme dans le réaliste “En attendant l’hécatombe” :

“Le désert s’allonge un peu dans tous les sens

Avec du recul on songe qu’on avance

Quand le sable doux nous conduit à l’errance

On cherche un caillou pour s’accrocher la chance “

En duo avec Brigitte Saint-Aubin et Linda Lemay

S’y glissent deux duos où les choses de la vie sont évoquées avec lucidité. Comme si le temps était le maître absolu de toute destin, qu’on le subisse ou qu’on tente de le maîtriser. Le duo avec Linda Lemay, “Au large de nous”, nous entraîne dans une ambiance teintée de tendresse et de réalisme : histoire d’une relation qui se délite inexorablement :

“Que se lève la tempête un immense ouragan

Qu’il emporte ce qu’il reste de nous

Pour un ultime naufrage pour trouver le courage

De revivre  enfin seuls libre et debout”

L’autre duo enregistré avec Brigitte Saint-Aubin souligne avec justesse la difficulté de s’apprivoiser, de franchir le pas, de maîtriser le temps qu’exige une vraie relation à deux :

“C’est vrai qu’il y  a de l’attraction

Entre nous deux

Que même à la télévision

Ils ne font pas mieux

Que même sans se voir on se perd

Dans le labyrinthe de nos yeux

On a peut-être ce qu’il faut pour se plaire”

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Un chanteur québécois aux chansons de portée internationale par ses sources d’inspiration

Sensibilité, bon sens et clairvoyance

Difficile d’extraire “une chanson préférée” parmi la douzaine qui compose cet opus. Osons tout de même le défi en mettons en relief “Couleur de mélodie”, qui symbolise avec justesse le pari relevé tout au long de cet album par cet ACI québécois.

Chaque chanson de cet album permet à Stéphane Côté d’exprimer une sensibilité, un bon sens et une clairvoyance sur les êtres et la société qui n’a rien de superficiel ou de mièvre. Un album – reflet d’un répertoire qui ne cesse de ne bonifier au fil des ans, au gré des concerts au Québec, en France … et aussi en Suisse aussi où “Ballon d’héliHomme” a bénéficié d’un lancement à l’instar de celui de Montréal et de Québec (Espace Félix Leclerc,  Ile d’Orléans).

Ballon d’héliHomme résulte de la complicité d’une poignée de professionnels mobilisés pour un album dont l’écoute répétée permet – à chaque fois – d’en découvrir de nouveaux aspects. Un de ces enregistrements qui vous donnent assurément envie d’y revenir, par exemple en se déplaçant en voiture. Histoire de se laisser embarquer dans un univers où rien n’est figé d’avance, où la ligne entre lumière et obscurité n’est pas toujours perceptible. Où les paroles affirmées avec conviction sont, parfois, moins importantes que les non-dits, les émotions suggérées à mots couverts.

Une chanson d’expression  française évidemment, teintée ici et là d’accents folk et country qui en rehaussent l’impact

Cet album n’a rien à voir avec celui d’un chansonnier québécois des fameuses boîtes à chanson d’antan s’accompagnant seul à la guitare. Il s’inscrit dans une double dynamique, tant au niveau des paroles, avec des textes sans doute encore plus personnels que sur les trois précédents opus. Mais aussi au niveau de ses couleurs musicales : une chanson d’expression  française évidemment, teintée ici et là d’accents folk et country qui en rehaussent l’impact.

Que de chemin parcouru avec obstination et talent par Stéphane Côté 1996, lorsqu’il se retrouve en demi-finale au Festival international de la chanson de Granby ! Et oui, il est plus que temps qu’il trouve enfin sa place parmi les créateurs majeurs d’une chanson québécoise à la fois grand public et de qualité. Une chanson qui refuse à la fois l’élitisme pour intellos heureux de (sur) vivre dans leur ghetto branché … mais aussi une certaine facilité dans les paroles et la musique à l’instar de ces voix que la foule adore le temps d’une mode. Des voix souvent synonymes d’étoiles filantes certes fascinantes et attirantes mais si éphémères, dans la plupart des cas.

Par ailleurs auteur de trois chansons sur “Si fragile univers”,  le nouvel album de Lina Boudreau, Stéphane Côté dispose de tout ce qu’un artiste de son expérience a besoin pour ENFIN franchir une nouvelle étape. En l’occurrence celle qui le fera connaître d’un plus grand nombre de personnes, des deux côtés de l’Atlantique.

Mais encore faut-il que les « grands médias » et les radios-télévisions offrent une réelle visibilité à cet album enraciné dans un vécu québécois (“Il neige”) et cependant de portée internationale de par son inspiration à multiples facettes.

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Un album enraciné dans un vécu québécois (“Il neige”) et cependant de portée internationale de par son inspiration à multiples facettes

Des mots simples qui font tilt et interpellent tant le coeur que la raison

Le talent de Côté, c’est de raconter les choses de la vie avec des mots simples qui font tilt et interpellent tant le coeur que la raison.  Avec en prime une diction sans failles qui permet de savourer chaque mot de chaque chanson et une voix qui fait parfois – au gré de diverses intonations et d’un certain phrasé – penser à celle du chanteur du groupe québécois Les cowboys Fringants … et vice-versa.

Peintre d’un quotidien entre réalisme et  espoirs, avec des envies d’utopies et de rêves, Stéphane Côté cultive aussi des élans de fraternité, tout en affichant le droit à conserver la faculté de s’émerveiller …  comme dans la superbe chanson “Une lettre” :

“J’écrirai une lettre  à ceux qui grandiront

Qui suivront les courants

Pour leur dire en cachette que l’enfance a raison

Qu’après on désapprend”

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Les photos de cet article ainsi que du nouvel opus de Stéphane Côté sont signées Karolanne Roy

Stéphane Côté, Ballon d’héliHomme, 12 titres, 38 minutes et 25 secondes. Productions Bleu Plume