TRIBUNE LIBRE/JEAN CUSTEAU : MON BOULOT SANS RADIO

J’ai passé quarante ans à faire mon métier de musicien, d’auteur, de compositeur, de « faiseur de chansons », d’interprète et d’arrangeur. J’ai enregistré 7 albums. Mon premier disque m’a valu d’être intégré dans Le 9e Art, une encyclopédie sur la chanson française contemporaine, parue à Bruxelles en 1978. Tandis qu’au Québec

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Jean Custeau dans son studio Bleuciel à Stanstead (Photo Albert Weber)

Au Québec, on a pu entendre mes chansons à Radio-Canada, la radio d’État, et dans certaines radios communautaires. Mais à la radio commerciale? J’en doute. Voici comment les radios commerciales font leur choix musical : une seule personne à Montréal décide de ce qui va tourner dans toutes les stations du réseau. Ainsi, tout ce que vous entendez au Québec dans les radios commerciales est choisi par 4 personnes : les directeurs musicaux de Rouge FM, NRJ, Rythme FM et CKOI. Idem pour la télé, idem dans le reste du Canada.

Il est évident que pas un artiste qui s’autoproduit n’est diffusé par ces réseaux : il faut être poussé par une grosse machine qui mettra argent et énergie pour faire « tourner » ses poulains les plus rentables. Or il y a dans toutes les régions des artistes de talent qui génèrent des productions et un contenu artistique de haute qualité.

Pourtant, ils sont confinés le plus souvent à la misère, à une vie sans dignité. Pour quelques-uns, une petite bourse gouvernementale viendra leur donner un mince répit, leur permettant de colmater les brèches financières les plus graves et de pouvoir vivre sans l’aide sociale (aide de dernier recours) pendant quelques mois.

Parlons justement d’argent : d’où vient celui des grands réseaux? Les radios commerciales tirent leurs seuls revenus des annonceurs. Or, au Québec, les entreprises locales contribuent en moyenne pour 68,3 % aux ventes de publicité. Ce sont des entreprises et des commerces d’une région donnée qui font vivre les radios commerciales dans cette même région.

Pourtant, aucun artiste de cette même région ne peut tourner sur leurs ondes. Plus des deux tiers des revenus viennent d’une région donnée, mais elles ne rendent rien à cette région.

On ne peut que conclure que cette situation est totalement immorale et doit cesser au plus vite. Dans un monde juste, les médias commerciaux de masse devraient diffuser une part raisonnable de répertoire régional. Les artistes doivent, par tous les moyens possibles, obtenir un espace légitime minimal de diffusion dans leur propre région pour pouvoir pratiquer leur métier avec un minimum de dignité.

Jean Custeau
Auteur-compositeur-interprète québécois
jeancusteau@hotmail.com

ONTARIO/ L’AUTRE GALA DES PRIX TRILLE OR : PLEINS FEUX SUR L’INDUSTRIE MUSICALE

En Amérique du Nord, la francophonie ne se résume pas au Québec … comme l’a confirmé avec éclat L’Autre Gala de l’APCM – association des professionnels de la chanson et de la musique – organisé mercredi 20 mars au Centre des Arts Shenkman, Orléans, Ontario. Une occasion pour souligner le travail de tous les acteurs de l’industrie musicale qui œuvrent dans l’ombre et qui contribuent à mettre de la lumière dans la carrière des artistes.

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L’animateur Eric Robitaille et le chanteur Damien Robitaille  dans un sketch à multiples rebondissements sur la carrière de l’artiste barbu au gré des albums passés et à venir dont le titre contient inévitablement le mot “homme”

Coproduction de l’APCM et de Radio-Canada Ottawa-Gatineau, le Gala des prix Trille Or a pris de l’ampleur et célèbre cette année sa 7e édition. La vitalité de l’industrie en Ontario et dans l’Ouest canadien s’illustre ici avec un total de 21 catégories, dont onze dans l’Autre Gala de l’APCM et dix dans le Gala des Prix Trille Or prévu jeudi 21 mars. .

Animé par Éric Robitaille, animateur de l’émission Grands Lacs café, sur les ondes de Radio-Canada Sudbury, l’Autre Gala de l’APCM était une excellente amorce aux festivités.

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C’est l’artiste le R qui a donné le coup d’envoi de ce spectacle au rythme de son titre festif « Maktub » accompagné par l’orchestre, sous la direction musicale de Nic Carey.

Damien Robitaille, toujours “omniprésent” (clin d’œil à son nouvel album) était aussi au rendez-vous sur scène. Stef Paquette et son interprétation touchante de « C’est pas toujours les meilleurs » pf akoufen saut Le son électrique d’AkoufèN avec la chanson” No more bullies” a capté  l’attention de l’auditoire. Ici le chanteur-guitariste en pleine élan sur scène.

Au delà du spectacle fertile en bonnes surprises, les remises de prix se sont enchaînées sur scène, révélant ainsi les vainqueurs des onze premières catégories dévoilées pour l’occasion.

Parmi les catégories récompensées aujourd’hui, ce sont notamment les graphistes, concepteurs de site internet, réalisateurs de vidéoclip, ou arrangeurs de disque qui étaient à l’honneur.

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Marijosée, lauréate dans la catégorie artiste solo ou groupe francophone de l’extérieur s’étant le plus illustré en Ontario

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Lauréat de la catégorie Meilleure pochette d’album : Christian Pelletier à gauche, en compagnie du chanteur Stef Paquette ( album Le salut de l’arrière pays )

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Lauréat dans la catégorie “Meilleur diffuseur” pour la Slague, établie à Sudbury, Ontario

Récipiendaire des Trille Or 2013

Artiste créateur de musique instrumentale et/ou trame sonore : Daniel Bédard (Créatures de l’abysse : Hong Kong)
Meilleur diffuseur : Sudbury – La Slague
Meilleur réalisateur/arrangeur de disque : Marc Pérusse (Andrea Lindsay et Luc De Larochellière)
Meilleure pochette : Christian Pelletier (Stef Paquette – Le salut de l’arrière pays )
Artiste solo ou groupe francophone de l’extérieur s’étant le plus illustré en Ontario : Marijosée
Artiste solo ou franco-ontarien s’étant le plus illustré à l’extérieur de la province : Damien Robitaille
Coup de coeur des médias : Tricia Foster
Artiste jeune public par excellence : Vivo
Meilleur vidéoclip : Mehdi Cayenne Club – O Canada (Usman Khan/ Craig Allen Conoley – Partus Film)
Meilleur site Internet : Elizabeth Gasseldorfer (Audiogram) : Damien Robitaille (www.damienrobitaille.com)
Meilleur spectacle : Tricia Foster

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                           Tricia Foster avec ses deux Prix : Coup de coeur des médias et Meilleur Spectacle (Photo APCM)

Source APCM

ONTARIO/BAIE GEORGIENNE : CEDRIC VIENO ET ALEXIS NORMAND A L’ECOLE DE L’INSPIRATION

Cinq jours pour écrire des chansons avec des élèves du primaire, produire un mini documentaire et présenter un spectacle : et tout cela dans un lieu non familier ! C’est le défi relevé par les auteurs-compositeurs et interprètes Alexis Normand de la Saskatchewan et l’Acadien, Cedric Vieno, grâce au projet artistique 24hrs dans la baie Georgienne, orchestré par l’Alliance nationale de l’industrie musicale.

En cinq jours, les deux créateurs ont rencontré de nombreux Franco-ontariens afin de mieux comprendre leur réalité culturelle minoritaire, mais également afin d’établir de nouveaux modèles de collaboration entre les communautés et les artistes.

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Alexis Normand, artiste francophone du Saskatchewan (Photo Jocelyn Ann Chillog)

 

Grandement inspiré de son voyage au centre du pays, Cedric Vieno revient ravi de son voyage exploratoire et formateur auprès de la communauté francophone de la Baie Georgienne, en Ontario.  Habitué à créer en français dans une province majoritairement anglophone, le créateur de l’album Northshore Love Stories revient de son périple avec l’espoir d’une culture toujours vibrante et bien vivante, et cela, d’un océan à l’autre.

“Les gros défis du fait français au Canada sont plus ou moins les mêmes, soit le taux d’assimilation, l’exode rural et le vieillissement de la population. Ironiquement et heureusement, je pense que le monde y tourne à grands coups de checke-moi ben aller, m’a vous l’prouver! Pour nous, les francophones en situation minoritaire, laisser mourir notre culture n’est juste pas une option”.
Le documentaire 24hrs dans la baie Georgienne, réalisé par Ryan Kerr, Nathalie Nadon, Alexis Normand et Cedric Vieno est disponible gratuitement à l’adresse suivante : http://cedricvieno.ca/blogue.

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Cédric Vieno, un des artistes de la relève acadienne (Photo Bertrand Duhammel)

Source AGENCE WADE – http://www.agencewade.com/fr

ONTARIO/ TRILLE D’OR : GABRIELLE GOULET ET MICHEL LALONDE EN NOMINATION

Gabrielle Goulet et Michel Lalonde, deux artistes soutenus par Lafab Musique créé en 2007 par Michel Bénac, membre du groupe Swing, se retrouvent finalistes dans plusieurs catégories au Gala des Prix Trille Or 2013 à Ottawa les 20 et 21 mars.

 Ces deux artistes de Lafab Musique se distinguent avec deux nominations chacun. La jeune Franco-Ontarienne est née et a grandi dans le village de Bourget, dans l’Est de l’Ontario. Elle est en nomination dans les catégories “Interprète féminine par excellence” et “Le prix Radio-Canada pour la chanson primée” pour sa chanson “Arc-en-ciel”.

Et le chanteur Fransakois/Franco-Ontarien Michel Lalonde, ancien membre du groupe Garolou, est nomination dans les catégories “Meilleur album » et «Découverte de l’Ouest par excellence».

«Je suis tellement fier de nos deux artistes, s’enthousiasme Michel Bénac. Ils ont travaillé extrêmement fort dans la dernière année, et je suis ravi de voir leur talent et leur persévérance reconnus”.

Percée officielle pour Gabrielle Goulet

En effet, l’année fut riche en évolution et en réussite pour les deux artistes encadrés par Michel Bénac. Auparavant inconnue du public, Gabrielle Goulet a fait son entrée officielle dans le paysage musical ontarois en novembre 2011 avec le lancement d’un maxi album contenant entre autres le succès radiophonique “Arc-en-ciel”.

Selon Michel Benac, “Gabrielle Goulet offre des chansons d’une rare authenticité. Son sens de la mélodie, sa voix nuancée et ses textes d’une émouvante simplicité lui permettent de connecter directement avec le public. Accompagnée de sa guitare acoustique, elle a d’ailleurs profité de la dernière année pour perfectionner son art de la scène. Elle a lancé son premier album “Papillon” le 26 février 2013.

Nouvelle révélation de la scène franco-ontarienne, Gabrielle Goulet soutenue par le Conseil des arts de l’Ontario

Michel Lalonde: le retour de l’amour fou

PF LALONDE MICHEL SANS CHAPEAU

Quant à Michel Lalonde -membre de la formation Garolou qui séduisait la jeunesse des années 1970 – il effectuait en septembre 2011 un sacré retour à la musique avec “L’Amour fou” : un album personnel et chaleureux qui faisait découvrir l’homme à la fois passionné et candide que ne connaissaient pas forcément les amateurs de Garolou.

La dernière année fut pour cet auteur-compositeur-interprète une véritable occasion de renouer avec l’amour fou dans sa carrière, dans sa musique et aussi dans sa vie personnelle !  Michel Lalonde est né en 1947 dans le petit village de Glen Robertson, en Ontario. Il habite à  Régina en Saskatchewan depuis 1990.

Rappelons que le Gala des prix Trille Or vise à reconnaître l’excellence artistique de l’industrie musicale francophone en Ontario ainsi qu’à promouvoir la musique franco-ontarienne partout au pays. Coproduit par l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM) et Radio-Canada Ottawa-Gatineau,  cet événement a lieu tous les deux ans depuis 2001.

Boum Baby Boum : un des 13 titres de “L’amour fou”, album de Michel Lalonde en nomination dans la catégorie meilleur album au Gala de la Trille Or

Source Lafab Musique

https://soundcloud.com/lafab-musique

ONTARIO/ CONCERTS LA NUIT SUR L’ETANG : MOBILISATION FRANCOPHONE POUR LES 40 ANS

Un événement riche en trouvailles et en retrouvailles marque le quarantenaire de deux institutions fondées au début d’une ère de renouveau culturel en Ontario français, les années 70 : les Concerts la Nuit sur l’étang et les Éditions Prise de parole.

 

PF SUDBURY

Tout l’Ontario français est invité à Sudbury du 22 au 24 mars 2013 pour trois jours de spectacles, de rencontres et d’ateliers de création. Des dizaines d’artistes de la musique, de la parole, de l’image et de la performance participeront au Grand Rassemblement des 40 ans, alors qu’artistes chevronnés côtoieront artistes émergents.

Des écoles et des organismes transporteront des groupes en autobus vers Sudbury pour ce grand rassemblement franco-ontarien. Son slogan, “Moi, j’viens encore du Nord” rappelle la célèbre chanson de Robert Paquette qui a rythmé la mouvance du début des années 70.

“Ceux et celles qui y étaient en 1973 seront sûrement émus de constater, aujourd’hui, tout le chemin parcouru depuis les premiers moments, depuis, justement, ce fameux “Moi, j’viens du Nord, stie!”, affirmation d’une volonté, d’un engagement, à nommer ce coin de pays d’où l’on vient”, déclare Denise Truax, directrice générale des Éditions Prise de parole.

Le président de la Nuit sur l’étang, Pierre Paul Mongeon, souligne la fusion du passé et du présent dans cet événement : “Il sera riche en souvenirs et en émotions, puisant dans l’esprit du happening des années 70, tout en accordant une place d’honneur à la jeunesse d’aujourd’hui”.

Les Concerts la Nuit sur l’étang et les Éditions Prise de parole présentent cet événement unique avec la collaboration de plusieurs partenaires : le Regroupement des organismes culturels de Sudbury (ROCS), l’Université Laurentienne, le Collège Boréal, la Slague du Carrefour francophone, le Contact interculturel francophone de Sudbury, le Salon du livre du Grand Sudbury, le Centre franco-ontarien de folklore, la Galerie du Nouvel-Ontario et l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM).

Une invitation pour les 40 ans de la Nuit sur l’tang du chanteur Paul Demers, qui a vécu de nombreuses précédentes éditions. Il sera de retour à Sudbury, le 23 mars, pour la célébration du 40e anniversaire.

Source les Concerts La Nuit de l’Etang  http://lanuit.ca/content/accueil

QUEBEC/ CINEMA : LE SIGNAL D’ALARME DES REALISATRICES EQUITABLES

Les personnages féminins mis en scène par des réalisateurs tendent à être davantage stéréotypés que ceux qu’imaginent les femmes. C’est un des constats du collectif Réalisatrices Équitables qui a présenté le 4 mars les résultats d’une recherche, dirigée par la sociologue Anna Lupien, sur le rapport entre le sexe des cinéastes et le contenu du cinéma de fiction québécois.

L’étude s’intitule «L’avant et l’arrière de l’écran : l’influence du sexe des cinéastes sur la représentation des hommes et des femmes dans le cinéma québécois récent»

De précédentes recherches avaient démontré l’écart marqué entre le nombre de films réalisés par des hommes et des femmes. Depuis 10 ans, plus de 80% des budgets de longs métrages de fiction québécois a été dépensé pour des films signés par des hommes ! “On a cherché à savoir si cette situation se reflétait à l’écran”, explique la présidente de Réalisatrices Équitables, Marquise Lepage.

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Près de 900 rôles recensés et290 personnages passés à la loupe

Les personnages masculins et féminins présentés par des hommes sont-ils différents de ceux mis en scène

par des femmes? D’autre part, collectivement, avons-nous quelque chose à gagner à voir plus de femmes signer des œuvres de fiction au Québec?

En vue de répondre à ces questions lancées par le collectif , près de 900 rôles ont été recensés et de ceux-ci 290 personnages ont été passés à la loupe.

L’analyse statistique des données recueillies à partir de ces centaines de personnages met clairement en lumière que le sexe des cinéastes a une grande influence sur le contenu de nos films. De nombreuses divergences entre les films des réalisateurs et ceux des réalisatrices ont été remarquées.

Ces différences se constatent tant sur le plan du nombre de personnages principaux féminins, qu’en ce qui a trait aux comportements des personnages, à leurs préoccupations, leur sexualité, leur violence, etc. Dans l’ensemble, les réalisateurs mettent en scène une majorité de personnages principaux masculins alors que chez les femmes c’est l’inverse.

Cependant, comme il y a une écrasante majorité de films signés par des hommes, la moitié de la population du Québec est nettement en déficit de modèles et de personnages auxquels s’identifier.

Autre fait notable, les personnages féminins mis en scène par des réalisateurs tendent à être davantage stéréotypés que ceux qu’imaginent les femmes. Les réalisatrices ne sont donc pas les seules à être affectées par le sous-financement systémique de leur imaginaire sur les écrans. L’ensemble de la population se voit privé de représentations de femmes diversifiées.

“Selon les Réalisatrices Equitables, “sur la base des résultats obtenus, il semble évident qu’un plus grand nombre de films signés par des réalisatrices enrichirait notre paysage cinématographique d’une pluralité de points de vue et d’histoires.

De plus, la société québécoise y gagnerait une panoplie de personnages féminins inspirants.Le collectif Réalisatrices Équitables, qui travaille depuis maintenant six ans à sensibiliser le milieu et les décideurs au déséquilibre entre les réalisateurs et les réalisatrices, presse les différents organismes et ministères responsables en la matière d’agir concrètement et rapidement à la mise en place de correctifs afin que les femmes d’ici aient droit à une juste place
à l’avant comme à l’arrière l’écran”.

Source – Réalisatrices Equitables – Voir l’étude complète en ligne sur www.realisatrices-equitables.com

Les Dames aux caméras” : 8 portraits de cinéastes à découvrir

Notons par ailleurs que les Réalisatrices Equitables présentent une série de huit courts portraits de cinéastes québécoises de long-métrage de fiction, intitulée Les dames aux caméras dans le cadre de 40 ans de vues rêvées par des femmes, un événement auquel collabore l’ARRQ, l’association des réalisateurs et réalisatrices du Québec.

Chacun de ces portraits a été réalisé sous forme de capsule de 3 minutes par une réalisatrice documentariste différente. Quatre d’entre elles sont de jeunes réalisatrices et les quatre autres sont des réalisatrices d’expérience. Elles ont travaillé avec une équipe presque exclusivement féminine.

Avec cette série, vous découvrirez des artistes de tous les âges réalisant des oeuvres cinématographiques de styles très variés mais toutes ont en commun d’être des femmes de passion et hautement inspirantes.

Source – Réalisatrices Equitables – Voir ces huit portraits de cinéastes sur www.arrq.qc

QUEBEC/ PASCAL GELINAS : DE GRATIEN GELINAS A HUGUETTE OLIGNY

“Huguette Oligny, le goût de vivre” : c’est le titre du nouveau film du réalisateur québécois Pascal Gélinas présenté en première mondiale au Festival International du Film sur l’Art (FIF) le mardi 19 mars 2013, 18h30, à la Place des arts, à la Cinquième Salle à Montréal.

pf Huguette et Pascal 2 (crédit Nicole Giguère)

Huguette Oligny et et Pascal Gélinas (Photo Nicole Giguère)

“Le portrait touchant d’une aînée qui nous transmet un vibrant message d’espoir avant le salut final”

Sentant la mort proche, une vieille dame qui a longtemps habité le coeur des Québécois se confie à son-beau fils, le cinéaste Pascal Gélinas.

Issu du lien profond qui les unit, ce film pénètre dans l’intimité d’Huguette Oligny, une comédienne de 91 ans qui aujourd’hui n’a plus d’image à défendre et qui partage sa réflexion sur la souffrance, la foi, le bonheur profond qui l’habite.

En remontant le fil de sa vie, on retrouve son amie de toujours l’écrivaine Marguerite Lescop
et ses enfants Anne et Jean Alexandre dont elle a jadis été séparée pendant 9 ans. Grâce au
pianiste Alain Lefèvre, nous découvrons avec Huguette une mélodie écrite pour elle en 1947 par un compositeur amoureux, André Mathieu.

Françoise Faucher, Françoise Graton, Janine Sutto, Gilles Pelletier, et Gérard Poirier nous révèlent l’attachement qu’ils ont pour leur compagne de route, mais aussi la fragilité du souvenir que laisse un vieux comédien après avoir  peuplé notre imaginaire pendant plus d’un demi-siècle. Ce film est un geste d’amour envers ces êtres de parole. Mais c’est avant tout le portrait touchant d’une aînée qui nous transmet un vibrant message d’espoir avant le salut final.

La sortie de ce film – sur lequel nous reviendrons prochainement – est aussi l’occasion de revenir sur une autre réalisation majeure de Pascal Gélinas consacrée à son père Gratien. D’où cet article déjà publié sous le titre “Gratien Gélinas : un géant aux pieds d’argile” sur le site www.francomag.com le 23 décembre 2009.

“Gratien Gélinas : un géant aux pieds d’argile”

Le 8 décembre 2009, le comédien et dramaturge québécois Gratien Gélinas aurait eu 100 ans. A cette occasion, dans le cadre de l’émission Doc Zone, Radio-Canada a diffusé les 18 et 20 décembre 2009 un film de 55 minutes intitulé “Gratien Gélinas, un géant aux pieds d’argile”. Ce documentaire produit par InformAction Films est réalisé par un de ses fils, Pascal Gélinas, avec une bande-son signée Catherine Major.

Sur le point d'ouvrir La Comédie Canadienne à Montréal (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

Sur le point d’ouvrir La Comédie Canadienne à Montréal (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

Pas étonnant que Gratien Gélinas, né à Saint-Tite, en Mauricie, le 8 décembre 1909, ait été surnommé “le père du théâtre québécois” !

Retour sur la trajectoire d’un créateur hors du commun qui a ému et fait rire avec ses personnages enracinés dans la société québécoise : Fridolin, un petit gars du quartier; Tit-Coq, à la recherche d’une famille, et Bousille, que l’on sacrifie.

Outre la création de la Comédie Canadienne, à Montréal, Gratien Gélinas a pris une part décisive à la naissance d’une dramaturgie québécoise moderne.

“Un précurseur qui a consacré toute son énergie à transformer l’image que nous avions de nous-mêmes”

 

GRATIEN GELINAS : Un géant aux pieds d'argile

Et par ailleurs il s’est aussi investi dans l’essor de la télévision et d’un cinéma contemporain. Pas question pour lui de ne s’en tenir qu’à une seule forme d’expression artistique. “Un précurseur qui a consacré toute son énergie à transformer l’image que nous avions de nous-mêmes” : c’est la définition du réalisateur de ce film, assurément l’oeuvre la plus personnelle de toute sa carrière.

Pas de doute possible : en prenant sa caméra, Pascal Gélinas s’est embarqué dans une drôle d’aventure, une démarche à la fois extrêmement publique et totalement intime aussi.

Une définition paradoxale voire ambigüe ? Pas du tout, car ces deux coups de projecteurs sont indispensables pour mieux cerner la personnalité de Gratien Gélinas.

Démarche publique ? Oui car Pascal Gélinas retrace la vie de son père et par conséquent éclaire tout un pan de l’histoire culturelle québécoise : un créateur hors-pair dont les pièces sont étudiées dans les écoles et reprises – aujourd’hui encore – par de nombreuses troupes québécoises.

Démarche intime aussi ? Encore oui car il tente de cerner – ou du moins de mieux faire comprendre – qui fut vraiment son père : un auteur et comédien certes adulé du public, mais toujours confronté à l’angoisse d’être rejeté !

Retrouvailles familiales (Photo Productions Gratien Gélinas)

Retrouvailles familiales (Photo Productions Gratien Gélinas)


Dans le rôle de Fridolin avec Dominique Michel (Bibliothèque et Archives Canada)

Dans le rôle de Fridolin avec Dominique Michel (Bibliothèque et Archives Canada)

 “Durant de longues heures cette nuit là, pour la première fois, j’ai eu mon père rien qu’à moi”

 

Dans la peau de Bousille (Photo Productions Gratien Gélinas)

Dans la peau de Bousille (Photo Productions Gratien Gélinas)

Ce documentaire oscille entre deux repères : création publique et vie personnelle. Il est complété par divers témoignages de personnes ayant côtoyé Gratien Gélinas : Denise Filiatrault, Dominique Michel, Monique Miller, Huguette Oligny, Denis Bouchard, Jacques Languirand, Michel Tremblay, Jean-Louis Roux, Michel et Yves Gélinas.

Autre atout de ce passionnant documentaire : il s’appuie en effet sur les films de famille tournés par Gratien pendant une trentaine d’années; Autant d’images jusqu’alors inédites, qui se mêlent aux extraits filmés des ses œuvres et aux témoignages recueillis par son fils.

D’où l’inévitable interrogation : comment peut-on prendre du recul avec une figure paternelle aussi imposante quand on réalise un documentaire sur son père ?

Et Pascal Gélinas de répondre en commençant par partager un épisode de sa vie. En effet, il explique qu’à l’été de ses 17 ans, dans un train qui les ramenait tous les deux – son père et lui – à la maison, il a vécu une expérience absolument unique.

“Après avoir navigué quelques jours sur le fleuve avec mon père, nous avons tous deux pris le train à Mont-Joli pour revenir à la maison. Durant de longues heures cette nuit là, pour la première fois, j’ai eu mon père rien qu’à moi et je lui ai demandé de me raconter sa vie. Longuement il m’a parlé de ses années d’étudiant, qu’il avait tant aimées, puis de sa carrière, à partir des débuts”.

Et poursuivant ses confidences, Pascal Gélinas d’avouer qu’il était alors “fasciné par l’audace de cet homme, et par sa volonté constante de créer un art populaire”.

Pascal Gélinas s’est battu – avec diplomatie – pour que le projet de son film ne soit pas confié à un autre cinéaste !

Moment de détente au bord de l'eau (Bibliothèque et Archives Canada )

Moment de détente au bord de l’eau (Bibliothèque et Archives Canada)

Le réalisateur de “Gratien Gélinas, un géant aux pieds d’argile” livre aussi une autre confidence : il était aux côtés de son père, en compagnie de son frère Michel, la nuit où il est mort ….

C’est dire les liens intimes – le qualificatif est trop faible – qui se sont tissés au fil des décennies entre l’auteur de ce documentaire et le père du théâtre québécois ! D’où le paradoxe voire la difficulté de réaliser une oeuvre cinématographique mettant en lumière un artiste en perpétuelle (et stressant) besoin de créer et une incontournable figure paternelle. Un père qui ne fut hélas pas présent aussi souvent que ses proches l’auraient souhaité …

Autre évidence : si Pascal Gélinas avait dû céder la caméra à un autre cinéaste pour mener à bien un tel documentaire, il est certain que le film n’aurait jamais pu plonger avec une telle intensité dans l’existence de ce Québecois dont la renommée dépasse largement le contexte strictement théâtral. Et dire que le cinéaste a été obligé de se battre – avec diplomatie – pour que le projet de ce film ne soit pas confié à un autre professionnel de la caméra !

Toutes ces interrogations autour d’une personnalité à multiples facettes ont incité Pascal Gélinas à prendre – avec enthousiasme et obstination – sa caméra pour retrouver les traces de son père à travers les lieux où il a vécu et travaillé.

Et comme le met en relief ce documentaire, l’existence du créateur n’a pas été synonyme de grande sérénité. Ah les affres de la création : toujours inventer, encore innover, et sans cesse se renouveller … mais sans pour autant dérouter son public fidèle à une certaine ambiance. A un ton dans lequel se retrouvaient tant de spectateurs du Québec.

Le film de Pascal Gélinas a été diffusé à deux reprises par Radio-Canada dans la série Doc Zone.

Le film de Pascal Gélinas a été diffusé à deux reprises par Radio-Canada dans la série Doc Zone.

Sa création s’enracine dans les souffrances d’une enfance marquée par la fuite de son père

 

La Ferveur et le Doute, biographie en deux volumes d'Anne-Marie Sicotte sur son grand-père, publiée en 1996 et rééditée en 2009

La Ferveur et le Doute, biographie en deux volumes d’Anne-Marie Sicotte sur son grand-père, publiée en 1996 et rééditée en 2009

Au-delà de l’image publique de ce qui qui savait si bien s’y prendre pour faire sourire et rire, voici qu’apparait une autre personnalité de Gratien Gélinas. Sans doute sa vraie personnalité … Celle à laquelle les foules hilares étaient totalement étrangères.

Et Pascal Gélinas d’ajouter : “Toute sa vie il a eu besoin du succès comme d’une drogue, et sa création s’enracine dans les souffrances d’une enfance marquée par la fuite de son père. C’est ce qui le rendait vulnérable. Avec le temps, j’ai compris que mon père se sentait orphelin, et que sa devise intérieure était : être ou ne pas être… le meilleur ! C’était un créateur terriblement volontaire, qui écrivait dans l’effort et le doute. Un fonceur qui a constamment tout misé pour gagner la reconnaissance du public”.

Et le cinéaste québécois de poursuivre sa réflexion par le constat suivant : “J’ai voulu raconter l’audace de cet homme. Pour nous, il n’était pas le père idéal. Mais le miracle, c’est qu’il a su être le reflet de son milieu, et qu’en ouvrant le chemin pour d’autres, ce géant aux pieds d’argile est devenu le père de notre dramaturgie”.

A en juger par les réactions du public après la projection en avant-première, lundi 14 décembre 2009, au Théâtre du Nouveau Monde à Montréal, le film de Pascal Gélinas va droit au but.

Donc droit au cœur car au-delà des témoignages de personnalités et des images d’archives, une évidence s’impose : outre la vision empreinte d’une évidente tendresse d’un fils envers son père, le cinéaste n’élude pas du tout les divers paradoxes de ce créateur en perpétuelle ébullition qui fut, durant toute sa vie, “un visionnaire tourmenté”.

Le pouvoir, l’argent, le Canada anglais, l’Église même – ô sacrilège – sont passés en revue … musicale !

Photo officielle (Productions Gratien Gélinas)

Photo officielle (Productions Gratien Gélinas)

“Gratien Gélinas, un géant aux pieds d’argile” met en relief l’étonnante trajectoire d’un véritable visionnaire – également véritable bourreau de travail – , qui n’a pas hésité à prendre des risques, en utilisant l’arme de l’humour.

D’où l’immédiat succès de son célèbre personnage sur la scène du Monument national en 1938, et jusqu’en 1946, avec les fameuses revues annuelles Fridolinades : “Le pouvoir, l’argent, le Canada anglais, l’Église même – ô sacrilège – sont passés en revue … musicale !”

Visionnaire, il l’aura également été comme directeur de théâtre, acteur à la scène mais aussi à l’Union des artistes. Selon Pascal Gélinas, « il a tracé des sillons pour une ou deux générations d’artistes qui émergeront ensuite de la “Grande Noirceur duplessiste”. Marcel Dubé, Françoise Loranger et plus tard Michel Tremblay lui doivent d’avoir soulevé la chape d’un théâtre jusque‐là très franco‐français sur les scènes d’ici”.

Grand succès sur scène dès sa création, en 1948, Tit-Coq sera adapté au cinéma en 1952, alors que la version anglaise de la pièce fera le tour du pays, et même une virée aux États‐Unis. Au Québec, la pièce sera jouée sans interruption de septembre 1948 à juin 1949.

Servir d’abord et avant tout l’expression d’une identité nationale

 

Terres à la dérive, un film écrit, tourné, raconté et réalisé par Pascal Gélinas

Terres à la dérive, un film écrit, tourné, raconté et réalisé par Pascal Gélinas

Le film de Pascal Gélinas met aussi en lumière une autre vérité : que ce soit durant son oeuvre d’homme de théâtre sur scène et en coulisses comme pour ses différentes autres activités artistiques, Gratien Gélinas ne s’est jamais écarté d’une ligne de conduite. Et cela durant toute sa carrière : “Servir d’abord et avant tout l’expression d’une identité nationale. Ce qui n’a pas empêché ses oeuvres d’être présentées, au théâtre ou à la télévision, aux États-Unis, en Angleterre, en Écosse, en Irlande, en France, en Suède, en Finlande, en Pologne, en Italie et ailleurs”, selon l’expression relevée sur le site des Productions Gratien Gélinas.

En 1957, Gratien Gélinas fonde la Comédie canadienne, qu’il dirigera jusqu’en 1972. Il affirme alors sa volonté de “fonder un mouvement de théâtre dont la fonction première est de contribuer, par la création d’œuvres canadiennes, à l’établissement d’une identité nationale dans les arts de la scène”.

Et comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi‐même, le voici qui créer en 1959 à la Comédie Canadienne sa nouvelle pièce, Bousille et les justes. Il s’agit d’ “une satire comique mais cruelle de la société québécoise paysanne, tricotée serrée, fourbe sous ses allures généreuses de catholiques”.

Mais les temps changes, et voici la fameuse « Révolution tranquille » qui s’en vient …

Gratien Gélinas participera à la fondation de l’École nationale de théâtre, en 1960. Puis, en 1966, il crée à “sa” Comédie Canadienne Hier les enfants dansaient : une oeuvre enracinée dans une société québécoise en pleine mutation, voire en pleine tourmente. Il y est question d’une “famille divisée jusqu’à l’éclatement par les divergences politiques, avec des fils souverainistes, peut-être même terroristes, alors que leur père doit renoncer à une nomination au gouvernement”.

Et en 1969, Gratien Gélinas accepte une nomination au gouvernement fédéral : il devient en effet président du conseil de la toute nouvelle Société de développement de l’industrie cinématographique canadienne, ancêtre de Téléfilm Canada, poste qu’il occupera pendant neuf ans.

Février 2009, Pascal Gélinas à Radio-Canada (Photo Albert Weber)

Février 2009, Pascal Gélinas à Radio-Canada (Photo Albert Weber)

Pascal Gélinas, un cinéaste québécois qui aime planter sa caméra au coeur d’une société parfois déchirée, souvent inquiète

Quant à Pascal Gelinas, il s’agit d’un professionnel fort connu à Radio-Canada où il aura été – durant un quart de siècle – réalisateur à l’émission “Science-Réalité”, puis “Découverte”.

Outre cette activité professionnelle on lui doit aussi plusieurs réalisations qui révèlent divers centres d’intérêt et sujets de préoccupation. Car ce cinéaste québécois aime planter sa caméra au coeur d’une société parfois déchirée, souvent inquiète. Et toujours à travers le regard de personnes qui ne sont pas des observateurs, mais des acteurs. Voire des militants…

On lui doit ainsi Montréal Blues : un film de 100 minutes sur l’histoire de jeunes marginaux vivant en communauté, et qui décident d’ouvrir un restaurant bio.

Pascal Gélinas a également co-réalisé avec Pierre Harel “Taire des hommes” un document de 32 minutes sur les événements explosifs – à tous les sens du teme – du 24 juin 1968. Des images-choc “que la télévision n’avait pas montré”.

En reconstituant cette journée violente, Pascal Gélinas et Pierre Harel ont montré l’autre côté de l’émeute : répression des manifestants par les forces policières, coups de matraque et arrestations arbitraires. Les deux cinéastes ont recueilli les témoignages de personnes arrêtées cette nuit : “Un peuple sans histoire était en train de s’en fabriquer une”.

Pascal Gelinas, un des cinéastes invités aux Déferlantes Francophones de Capbreton, juillet 2008

Pascal Gélinas, un des cinéastes invités aux Déferlantes Francophones de Capbreton, juillet 2008

Le porteur d’eau tourné seul en Indonésie a été présenté aux Déferlantes Francophones de Capbreton en juillet 2008

Puis, ce sera “La turlutte des années dures”, film d’une heure trente coréalisé avec Richard Boutet. Ce documentaire musical retrace l’historique de la mémoire collective contemporaine du Québec et du Canada, en commençant par la Première Guerre Mondiale, en passant par la Grande Dépression, pour finalement se rendre aux années 1980. Ce film a remporté le prix de la critique en 1983 au Québec.

En 2006, Pascal Gélinas réalise à compte d’auteur Le porteur d’eau, un documentaire qu’il a tourné seul en Indonésie. Ce film a été présenté aux Déferlantes Francophones de Capbreton, en France, en juillet 2008 … ainsi que dans une vingtaine d’autres pays et a recueilli au final pas moins de cinq prix.

En 2008, Pascal tourne et réalise Terres à la dérive, un documentaire de 35 minutes portant sur l’avenir de l’agriculture au Québec : une réalisation présentée à Radio-Canada et sur TV5 Monde, et primée à Toulon.

Au terme de cette brève présentation de l’oeuvre cinématographique de Pascal Gélinas, un constat s’impose. “Gratien Gélinas, le géant aux pieds d’argile” demeurera son œuvre la plus marquante. La plus personnelle bien sûr. Sans doute le film de sa vie. Un film auquel le documentaire tourné sur Huguette Oligny donne sans aucun doute une nouvelle résonance : avec le sentiment d’avoir bouclé la boucle en réalisant ces deux films sur deux personnalités majeures de la vie culturelle québécoise.

Jeudi 17 juillet 2008, cinéma de Capbreton : Maurice Segall présente le cinéaste Pascal Gélinas, juste avant la projection du Porteur d'eau (Photo Albert Weber)

Jeudi 17 juillet 2008, cinéma de Capbreton : Maurice Segall présente le cinéaste Pascal Gélinas, juste avant la projection du Porteur d’eau (Photo Albert Weber)

Si la démesure de cet homme a blessé nombre de ses proches, elle a servi la nation toute entière

 

GRATIEN GELINAS : Un géant aux pieds d'argile

Laissons à présent le mot de la fin à la petite-fille de Gratien Gélinas, Anne-Marie Sicotte, auteure d’une dizaine d’ouvrages, dont la saga historique Les Accoucheuses. Elle a aussi rédigé une biographie en deux volumes sur son grand-père : “Le Doute et la Ferveur, publiée en 1996 et rééditée en 2009.
Et en novembre 2009 a paru – toujours à son initiative – a paru “Gratien Gélinas en images , Un p’tit comique à la stature de géant” : une biographie de près de 200 pages, avec nombre de photos inédites.

Dans la dernière page de ce titre, sous le titre “Le rideau tombe”, Anne-Marie Sicotte s’interroge : “Que reste-il, aujourd’hui, du passage d’un homme qui a réussi à se hisser au firmament de la célébrité ? Au-delà de la richesse de ses oeuvres, il reste en premier lieu un portrait saisissant, celui d’un être vivant dans une démesure qui se nourrissait de sa fragilité. Celui d’un être en quête d’une totale approbation et d’un amour absolu, mais qui n’a pas ou étancher sa soif au fleuve qui coulait à proximité. Un être si pathétiquement humain qu’il en est devenu un formidable artiste”.

D’où ces ultimes phrases de la petite-fille Anne-Marie qui insistent – à l’instar du film du fils Pascal – sur la personnalité tellement attachante et complexe de leur parent : “A la fin des années 60, Gratien avait terminé l’essentiel de sa mission, soit ouvrir une brèche, ensuite élargie par une cohorte de créateurs. Si la démesure de cet homme a blessé nombre de ses proches, elle a servi la nation toute entière”.
Remerciements à Vanessa Audet/ InformActionsFilms

 

ONTARIO/ GALA DES PRIX TRILLE D’OR : DAMIEN, TRICIA, ANIQUE ET LES AUTRES

L’Ontario s’apprête à vivre un des événements majeurs de la artistique et culturelle francophone avec le Gala des Prix Trille Or. 48 artistes et artisans sont en nomination pour cette 7e édition du Gala des prix Trille Or. Preuve s’il en était que la francophonie d’Amérique du Nord ne se résume pas au Québec et à l’Acadie. Loin de là.

En effet, ce gala célèbre les artistes ayant marqué l’industrie musicale de l’Ontario et de l’Ouest dans les deux dernières années. Vingt autres catégories seront dévoilées lors du Gala et de l’Autre Gala de l’APCM, l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (www.apcm.ca) .

Une reine de la musique country à l’honneur

C’est Marie King, qui se verra remettre le prix hommage cette année, la première artiste féminine à recevoir cet honneur. Notamment célèbre pour son interprétation de la chanson « Quand le soleil dit bonjour aux montagnes », Marie King a célébré en 2009 son cinquantième anniversaire de carrière.

“Annoncer dès à présent l’artiste qui recevra le prix hommage permettra alors à tous les artistes et à la communauté de se rassembler pour célébrer, ensemble et comme il se doit, celle dont la carrière a marqué plusieurs générations. Nous souhaitions rendre hommage à une figure marquante de notre industrie”  souligne Natalie Bernardin.

Et la directrice générale de l’APCM de préciser : “La diversité des styles musicaux et le nombre d’artistes en nomination témoignent pour l’APCM de la vitalité de notre industrie musicale et promettent un réel suspens d’ici le 21 mars prochain” souligne Natalie Bernardin, Directrice générale de  (APCM).

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La Franco-Ontarienne Tricia Foster

L’événement sera diffusé le 21 mars 2013 en direct à 19 h 30 pour les téléspectateurs de Radio-Canada Ottawa-Gatineau, de tout l’Ontario ainsi que pour les auditeurs d’Espace Musique. Il sera également retransmis à 19 h 30 heure locale, pour les téléspectateurs de Radio-Canada dans les quatre provinces de l’Ouest canadien. On pourra aussi voir le Gala en direct sur www.radio-Canada.ca ou encore le revoir par la suite.

Le Gala des prix Trille Or, présenté au Centre des Arts Shenkman à Ottawa (Ontario) et télédiffusé, sera animé par Martin Vanasse, animateur et reporter culturel au Téléjournal Ottawa-Gatineau. Jhade Montpetit, animatrice à Espace Musique animera l’émission radio sur les ondes du 102,5 FM.

L’Autre Gala de l’APCM (hors des ondes) se déroulera la veille, soit le 20 mars à 13 h et sera quant à lui animé par Éric Robitaille, animateur de l’émission Grands Lacs café sur les ondes de la Première Chaîne de Radio-Canada Sudbury. Pour l’occasion, parmi les artistes qui performeront lors du Gala en onde, le 21 mars à 19 h 30, les téléspectateurs assisteront à un spectacle original avec Anique Granger, Les Chiclettes, Marijosée, Mastik, Mehdi Cayenne Club, Tricia Foster sans oublier d’autres surprises entourant un numéro spécial pour le prix hommage.

Dans l’Autre Gala de l’APCM qui se tiendra la veille, le 20 mars à 13 h, place à AkoufèN, Damien Robitaille, Le R ou encore Stef Paquette !

ANIQUE GRANGER BOURSE RIDEAU 1 023

Anique Granger, guitariste et auteure-compositeur de Saskatchewan

Nominations par catégorie : talents à volonté

Impressionnante s’affirme la diversité des talents francophones hors-Québec ! En témoigne cette incroyable liste d’artistes présentés ici selon leurs nominations par catégorie.

Interprète masculin par excellence

• Damien Robitaille

• Le R

• Paul Demers

• ZPN

 

Interprète féminine par excellence

• Gabrielle Goulet

• Janie

• MAO

• Tricia Foster

 

Meilleur groupe

• AkoufèN

• Amélie et les Singes Bleus

• Les Chiclettes

• Mastik

 

Prix SOCAN de l’Auteur, compositeur ou auteur-compositeur par excellence

• Amélie Lefebvre

• Damien Robitaille

• Paul Demers

• Tricia Foster

• ZPN

 

Découverte

• AkoufèN

• Le R

• Les Chiclettes

• Mehdi Cayenne Club

• Mélissa Ouimet

 

Meilleur album

• Andrea Lindsay et Luc de Larochellière – C’est d’l’amour ou c’est comme

• Damien Robitaille – Omniprésent

• Michel Lalonde – Amour fou

• Tricia Foster – Négligée

• Stef Paquette – Le salut de l’arrière pays

 

Meilleur réalisateur/arrangeur de disque

• Daniel Bédard (Le salut de l’arrière pays – Stef Paquette)

• Lone Lebone (Omniprésent – Damien Robitaille)

• Marc Pérusse (C’est d’l’amour ou c’est comme – Andrea Lindsay et Luc De Larochellière)

• Olivier Fairfield (Luminata – Mehdi Cayenne Club)

• Oivier Fairfield (Négligée – Tricia Foster)

 

Artiste créateur de musique instrumentale et/ou trame sonore

• Daniel Bédard (Au delà de l’atome)

• Daniel Bédard (Créatures de l’abysse : Hong Kong)

• Daniel Bédard (Le théâtre du climat en évolution)

• Jean-Michel Ouimet (Village d’antan franco-ontarien)

• Jean-Michel Ouimet (Frères d’hiver)

 

Meilleur vidéoclip

• Le R – Étoile filante (Ali Faghfouri – Paragon Pictures)

• Mehdi Cayenne Club – O Canada (Usman Khan/ Craig Allen Conoley – Partus Film)

• ZPN – Fils du roi (Peezee – SKP Filmz)

• ZPN – Pour la femme (Peezee – SKP Filmz)

“O Canada” : clip de Mehdhi Cayenne Club nominé pour la catégorie “meilleurs clips”

 

Meilleure pochette

• Andrea Lindsay et Luc De La Rochellière – C’est d’l’amour ou c’est comme (Mykael Nelson)

• Damien Robitaille – Omniprésent (Elizabeth Gasseldorfer)

• Mehdi Cayenne Club – Luminata (Patrick Senecal)

• Stef Paquette – Le salut de l’arrière pays (Christian Pelletier)

 

Meilleur site Internet

• AkoufèN (www.akoufen.ca) – Matthieu Leroux (Zéro Janvier)

• Damien Robitaille (www.damienrobitaille.com) – Elizabeth Gasseldorfer (Audiogram)

• Le Paysagiste (www.lepaysagiste.ca) – Frank Chartrand (Bureau Group)

• Mehdi Cayenne Club (www.mehdicayenneclub.com) – Frédéric Audet (Carbure)

• Paul Demers (www.pauldemers.org) – Jean-Michel Ouimet (Klash)

 

Meilleur spectacle

• Amélie et les Singes Bleus

• Le Paysagiste

• Mastik

• Tricia Foster

 

Artiste solo ou groupe francophone de l’extérieur s’étant le plus illustré en Ontario

• Kyssi Wète

• Les Surveillantes

• Marijosée

 

Artiste solo ou groupe franco-ontarien s’étant le plus illustré à l’extérieur de la province

• Damien Robitaille

• Les Chiclettes

• Mastik

• Mehdi Cayenne Club

• Tricia Foster

 

Découverte de l’Ouest par excellence

• Alexis Normand

• Les Surveillantes

• Marijosée

• Michel Lalonde

• Raphael Freynet

 

Meilleur album de l’Ouest canadien

• Alexis Normand (Mirador)

• Anique Granger (Les outils qu’on a)

• Daniel ROA (Hyperbole)

• Les Surveillantes (La racine carrée du cœur)

• Raphael Freynet (Le monde à voir)

 

Prix Radio-Canada pour la chanson primée

• Amélie et les Singes Bleus – Avec toi

• Andrea Lindsay et Luc De Larochellière – C’est d’l’amour ou c’est comme

• Damien Robitaille – Au pays de la liberté

• Gabrielle Goulet – Arc en ciel

• ZPN – Pour la femme

 

Artiste jeune public par excellence

• Do

• Les Cinq Pierres

• Vivo

 

Meilleur Diffuseur

• Alexandria – Les Trois P’tits Points

• Hearst – Conseil des arts de Hearst

• Kingston – Centre culturel Frontenac

• Sudbury – La Slague

 

Un des talents de la catégorie des artistes s’étant le plus illustré à l’extérieur de la province de l’Ontario. Damien Robitaille, chanteur franco-ontarien né dans le village de Lafontaine, d’un père francophone et d’une mère anglophone. Ici le clip de la chanson « Omniprésent », titre éponyme de son nouvel album de 12 titres réalisé par Laurent « Lone Lebone » Proneur


 Source APCM – www.apcm.ca

ILE DE LA REUNION : LE MAGICIEN OZE !

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« Mes textes auront toujours des ratures… » En fait de ratures, les textes du rap réunionnais n’ont pas à rougir côté littérature. Un vent nouveau souffle sur le milieu, avec des postures révolutionnaires, des réflexions audacieuses et une salutaire force dans les mots qui nous oblige à quitter la torpeur dans laquelle les standards du ronronnement radiophonique avait fini par nous engluer. OZE et ses dalons démontrent que le talent n’a pas besoin des dorures de la reconnaissance institutionnelle pour exister au grand jour.

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Les mots frappent. Les paroles claquent. Les idées fusent. Et la rythmique, toujours excellente, leur sert d’écrin. Avec peu de moyens et une bonne dose d’énergie et de génie, OZE et ses dalons [1] démontrent que le talent n’a pas besoin des dorures de la reconnaissance institutionnelle pour exister au grand jour. En plein soleil. Avec eux, le ton est donné : « chaque titre est une arme » ! Leur combat : antikolonialis ! « Bleu blanc rouge lé pa mon san », chantent-ils.

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La chanson engagée de l’océan Indien est une tradition qui a emprunté les chemins — pas toujours galizé mais souvent malizé — du maloya, du séga, du séga ravane, etc. Des différentes îles, les chants et les voix se sont mêlés pour dire la souffrance, la misère, la révolte, les injustices. Les luttes. Figure de proue de ce courant appelé « santé angazé », le Mauricien Siven Chinien [2] disparu en 1994 incarne, avec son emblématique chanson « Solda Lalit Militan » — qui proclame : « pa bizoin nou pèr pou vanzé » — un esprit revendicatif puissant et considère la musique comme un « outil de combat ».

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Deux décennies plus tard, la même détermination, la même force, se retrouvent à travers les productions du rappeur OZE et de ses dalons : Dassby, lexik, Ti bang [3], Socko, etc. A l’instar de Siven Chinien, ils considèrent leur art dans sa dimension militante et percutante et déclarent sans détours : « chaque titre est une arme ».

Très présents et actifs par l’intermédiaire des nouveaux médias, ils partagent leurs productions sur les réseaux sociaux et trouvent là une audience de fidèles connaisseurs. Leurs engagements sont multiples mais tous axés sur la nécessaire affirmation d’une « Réunion réunionnaise », décolonisée, comme par exemple lorsqu’ils lancent des débats autour de la langue créole.

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La fierté kréol lé an déklin

Paroles, musiques, prises de vue, montages, clips… L’absence de grands moyens n’est pas un obstacle et devient même une posture qui garantit une liberté dans les prises de position. On se souvient d’ailleurs de la réaction fulgurante de Ti bang dans un rap en réponse au « créole KK » d’une député : « nou va kontinié koz nout kréol kk ! » Au delà de cette réponse, le rappeur interroge non sans poésie : « Kel pé néna kan in pèp lé dominé ? » Ancrés dans la réalité réunionnaise, les textes de ces rappeurs libres collent à l’actualité comme ils l’ont prouvé par exemple suite aux émeutes de février 2012. C’est cet esprit de liberté de paroles qui les caractérise, qui les différencie, qui les galvanise. Car, du politiquement correct, ils n’en ont rien à f… et dégainent leurs textes avec une certaine dose de provocation et le miroir qu’ils nous tendent est sans compromis ni concession. Exemple : « la fierté kréol lé an déklin ant sat i fé le zorèy é sat i rod fé lafrikin ».

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Leur univers est marqué par la dérive d’une société inégalitaire où la violence et la misère (Mi rap la mizèr…) sont le lot quotidien de bon nombre de Réunionnais. Ils dénoncent. Ils apostrophent. Mais ils savent aussi glisser de la douceur et de l’espoir dans leur art comme à travers l’émouvant clip : « Pensées mélancoliques ». Une production particulièrement complète et réussie.

Une chose est certaine : les questions que nous posent ces artistes ne doivent pas rester sans réponses… « Eske moi lé noir, eske moi lé blan, eske moi lé batar, eské rouge est mon sang, eske nana la joie et la souffrance dans mon listoir, eske mi kosione sak la fé françois mussard ? »

Nathalie Valentine Legros et Geoffroy Géraud Legros

Article paru sur le site partenaire www.7lameslamer.net/

QUEBEC/ CULTURE : FAVORISER LA DIFFUSION DE LA CHANSON QUEBECOISE

Favoriser la diffusion de la chanson québécoise : c’est l’un des temps forts de l’intervention du ministre de la Culture et des Communications, Maka Kotto, durant la 26e édition de la bourse RIDEAU. D’où l’annonce d’un soutien à huit nouveaux diffuseurs pluridisciplinaires en arts de la scène à compter de 2013-2014. Explications.

En plus de jouer un rôle de premier plan dans le maillage des œuvres avec les publics de toutes les régions du Québec, ces diffuseurs représentent l’un des plus puissants outils de circulation de la chanson québécoise sur l’ensemble du territoire.

‘Il s’agit d’une action que je veux rendre tangible à la suite du Forum sur la chanson québécoise, une tribune qui a suscité différentes réactions de la part des acteurs du milieu de la chanson. Ces nouveaux diffuseurs se distinguent par l’importance qu’ils accordent à la chanson québécoise. Cette aide financière leur permettra, d’une part, de consolider puis d’élargir leur programmation et, d’autre part, de poursuivre leur mission de développement des publics et de stimulation de leur intérêt pour les arts de la scène. En bout de ligne, ce sont les créateurs de chez nous qui profiteront de cet appui’ a déclaré le ministre Kotto.

Huit nouveaux diffuseurs pluridisciplinaires soutenus par le Ministère

Corporation du Vieux Théâtre de Saint-Fabien, dans le Bas-Saint-Laurent
Corporation du Bedeau (Vieux-Couvent de Saint-Prime), au Saguenay-Lac-Saint-Jean
Théâtre Granada, à Sherbrooke
Société de la salle Jean-Grimaldi (Salle Desjardins, arrondissement de La Salle)
Corporation du Théâtre Outremont, Montréal
Diffusion Avant-Scène (Vieux Bureau de Poste de Saint-Romuald, à Lévis)
Café culturel de la Chasse-Galerie, à Lavaltrie
 Théâtre le Patriote, à Sainte-Agathe-des-Monts

Il s’agit d’un investissement supplémentaire de près de 150 000 $ par année. Rappelons qu’en décembre dernier, le ministre annonçait que l’enveloppe pour les ententes relatives au programme Aide au fonctionnement pour les diffuseurs pluridisciplinaires en arts de la scène serait de 16,5 M$ sur trois ans, soit une augmentation de près de 1 M$ pour renforcer l’accessibilité aux arts de la scène partout en province.

À la suite de l’ajout de ces huit organismes, le Ministère soutiendra un total de 104 diffuseurs pluridisciplinaires répartis dans les 17 régions administratives du Québec. De son côté, le Conseil des arts et des lettres du Québec accorde un soutien financier de plus de 5,1 M$ par année à 62 diffuseurs spécialisés en théâtre, en danse et en musique.

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Le ministre de la Culture et des Communications, Maka Kotto, durant son intervention à la Bourse Rideau (Photo Albert Weber)

La chanson francophone fait partie des priorités du ministre selon une dépêche de l’agence de presse québécoise à lire ici http://fr-ca.etre.yahoo.com/radio-chanson-qu%C3%A9b%C3%A9coise-kotto-compatit-artistes-014108791.html

“La chanson francophone est “marginalisée” dans les radios privées” estime le ministre Maka Kotto. Si le Québec récupérait les pouvoirs en matière de Culture, la notion de quotas de chanson francophone serait débattue. De nombreux artistes québécois qui connaissent une grande popularité sont peu présents sur les ondes des radios commerciales. Un phénomène qui ne date pas d’hier, a soutenu le ministre de la Culture, au cours d’un bref entretien.

“Pour quelles raisons ce choix est-il fait? La question devrait être posée aux lignes éditoriales de ces radios. Pourquoi marginaliser, consciemment ou inconsciemment, la chanson francophone et la chanson française?” -t-il questionné.

Le quota de musique francophone imposé aux radios doit atteindre 65 % sur une semaine de diffusion. L’Association québécoise de l’industrie du disque a dénoncé à plusieurs reprises le non-respect des quotas par certaines stations de radio de Montréal et de Québec. A suivre…

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec