ILE DE LA REUNION/ JEROME GALABERT : SAKIFO au-dessus des flots tourmentés

Suite et fin de l’entretien-vérité accordé par Jérôme Galabert, figure marquante de la vie artistique et culturelle de l’océan Indien, à Nathalie Valentine Legros et Geoffroy Géraud Legros, créateurs de notre site partenaire 7 Lames la Mer.

Un entretien intéressant à plus d’un titre pour les passionnés de culture francophone d’Amérique du Nord de par la diversité des thèmes abordés ici par le créateur du festival Sakifo et président du PRMA, le fameux Pôle régional des musiques actuelles dirigé par Alain Courbis.

Place, une nouvelle fois, à des propos de Jérôme Galabert sans langue de bois, notamment en ce qui concerne les relations souvent délicates – c’est le moins qu’on puisse dire – entre milieu culturel et monde politique.

Cela faisait un moment que l’idée de faire un entretien avec Jérôme Galabert nous trottait dans la tête… Cible de tous les excès — amour et haine —, l’inventeur du Sakifo s’est prêté au jeu des questions-réponses avec une liberté de ton, un enthousiasme et une lucidité qui tranchent par rapport aux discours convenus. L’enfant de Château-Morange, du haut de ses 45 ans, définit son « bébé » comme un compromis entre contre-pouvoir et marqueur consensuel. Interview, suite et fin…


7 Lames la Mer : Création culturelle et initiative économique vont-elles de pair ? Votre parcours semble plaider pour cette analyse…

Jérôme Galabert : Face à la crise, je reste persuadé que l’on s’en sortira si l’on est capable d’imaginer des systèmes qui collent à notre réalité territoriale. C’est valable aussi dans le domaine culturel. Imaginer des systèmes simples, comme le concept de « Tournée générale » [1]… Et puis, il faut faire confiance à l’imagination et au savoir-faire des gens d’ici.

7 Lames la Mer : Quels sont les freins ?

Jérôme Galabert : Il y en a mais les choses bougent. L’an passé par exemple, la Région a mis fin à une injustice : les entreprises culturelles bénéficient désormais de certains dispositifs dont elles étaient exclues, notamment l’aide à la création d’emplois.

Un boulanger pouvait faire appel à la Région pour l’aider à créer un emploi, un acteur culturel ne le pouvait pas ! On répare ainsi une injustice, mais il y a un paradoxe : on nous ouvre l’accès à ces aides, on nous accompagne sur « Tournée générale » mais on nous freine par ailleurs. Peut-être est-ce dû à mon caractère… Je ne peux pas faire autrement que de bousculer les choses parfois. Que j’en aie payé le prix, c’est probable.

7 Lames la Mer : Culture et politique… Deux ennemis ?

Jérôme Galabert : Non… mais dans la relation culture/politique, on doit sortir d’un mode de fonctionnement hérité du passé. Aujourd’hui, le créole ne vote plus comme il votait hier. La culture — entre autres — a un rôle à jouer dans ce processus loin d’être abouti mais inéluctable qui mène vers plus d’éducation, plus d’ouverture, plus d’intelligence, plus de responsabilités aussi. Je l’espère… notamment pour mes enfants.

7 Lames la Mer : En tant qu’entrepreneur culturel, vous avez souvent comme interlocuteurs des hommes politiques. Quel est votre regard sur la politique ?

Jérôme Galabert : Je regrette qu’il n’y ait pas un peu plus de courage politique sur des choses fondamentales. Par exemple, aujourd’hui, La Réunion devrait compter 45 communes au moins.

Les communautés d’agglomération seront des enjeux politiciens tant que les communes ne seront pas redécoupées. Ainsi, on favorisera la proximité et le rapport au politique sera différent. C’en sera fini des roitelets. Il faut poser cela sur la table de façon apaisée.

7 Lames la Mer : Une critique adressée aux maires…

Jérôme Galabert : Je peux aiguiller le politique mais j’ai beau jeu de le faire puisque je n’assume pas la posture politique pleinement. Je ne critique pas les maires en place sur leur gestion quotidienne.

Je sais ô combien il est dur d’être maire aujourd’hui à La Réunion. Mais je regrette qu’il n’y ait pas le courage de régler cela. La 25ème commune, c’est très bien mais il en faut beaucoup plus. Cet éclatement des communes amènera une démocratie qui fonctionnera mieux.

7 Lames la Mer : Selon vous, où en est la société réunionnaise ? Sous influences ? En voie d’appropriation de son héritage, de son patrimoine ?

Jérôme Galabert : C’est complexe… De tout temps, nous avons été influencés. Et nous continuerons de l’être. De tout temps, certains ont lutté pour préserver l’héritage. Et il faudra lutter encore pour une culture réunionnaise forte. Mais il est tout autant nécessaire de conserver la porosité à l’ailleurs : c’est comme cela aussi que nous nous sommes construits.

7 Lames la Mer : Dans la pratique, vous avez situé la « porosité à l’ailleurs » notamment dans l’océan Indien, pris dans son acceptation large…

Jérôme Galabert : Cette porosité là est intéressante. Le monde est vaste. Si on accepte et défend ce que l’on est — Réunionnais, Français, Européens — on gagnera. J’estime que nous sommes l’Europe de l’océan Indien alors quand il faut aller discuter là-bas sur les fonds ACP [2], j’y vais moi-même : pa bezoin ou vien koz pou moin, puisk moin sé ou ! Je ne fais pas cela dans un rapport conflictuel mais dans un rapport positif.

7 Lames la Mer : Cette porosité à l’ailleurs, comment s’exprime-t-elle concrètement ?

Jérôme Galabert : Des exemples… On a signé la sortie de l’album « 32 désanm » de Ziskakan — qui revient d’une tournée en Chine — sur une plateforme de téléchargement en Chine. On vend ce disque en Chine.

Je dois signer avec un distributeur australien pour produire un album australien que je vais vendre en Australie.

Récemment, j’ai produit l’album de « Tumi and the Volume », groupe sud africain, que j’ai vendu aux Sud-Africains.

Cela ne rapporte pas d’argent mais tant que le festival permet de faire vivre le label, je continue parce que cela ouvre des portes et permet aussi de dire aux jeunes Réunionnais que le monde est vaste.Il faut avoir de l’ambition, travailler, et surtout que l’on donne aux jeunes les moyens de conquérir les espaces à conquérir.

7 Lames la Mer : Vous parlez des jeunes Réunionnais… Comment voyez-vous la situation de cette jeunesse ?

Jérôme Galabert : Comment agir pour donner demain du boulot à cette jeunesse ? Comment faire pour transmettre quelque chose ? Il y a un moment dans la vie où tu construis pour toi-même… Et un jour, tu entres dans la phase de transmission.

J’ai 45 ans, trois enfants, et je suis en train de basculer dans cette phase de transmission. Donc ces choses là m’obsèdent plus qu’hier et c’est aussi pourquoi j’ai accepté la présidence du Pôle régional des musiques actuelles (PRMA). Parce que je sais bien qu’il faut que je transmette et que je passe à autre chose.

Quand je regarde les chiffres du chômage, je me dis que, à titre personnel, je me dois de montrer l’exemple : ouvrir des fenêtres, allumer des lumières… pour que les jeunes aient l’envie, qu’ils aillent faire des choses à droite, à gauche. Je ne suis pas le seul à l’avoir fait, il y en a plein qui le font.

7 Lames la Mer : Vous parlez de passer à autre chose… Tourner la page du PRMA ?

Jérôme Galabert : Rester trop longtemps au PRMA serait pour moi un échec. Par philosophie et aussi par défi. Si demain, le flambeau n’est pas repris par d’autres, cela veut dire que le projet développé n’est que personnel et a donc peu d’intérêt…

7 Lames la Mer : En quoi consiste ce projet ?

Jérôme Galabert : Pour résumer, il s’agit de structurer la filière. Par exemple, les producteurs — le canal historique : Piros, Oasis, Discorama — ont la volonté de transmettre leur catalogue à des jeunes. Mais qui pour reprendre le flambeau ? Il y a un vide sidéral… Le premier « jeune » derrière, c’est moi ! Et derrière moi ? Personne… Na poin.

Lorsque j’étais chargé de mission à la Région pour la promotion de la musique réunionnaise sous Margie Sudre, je me suis battu — et j’ai échoué — contre la fermeture de l’IFMC (Institut de formation aux métiers culturels), qui, potentiellement, allait former nos techniciens, nos cadres dirigeants de structures etc. On a fermé cet outil au moment même où le contrat de plan faisait émerger 20 salles de spectacle sur l’île. A mes yeux, c’est l’une des plus importantes erreurs politiques en matière de culture.

7 Lames la Mer : Aujourd’hui, combien d’entreprises privées s’en sortent dans le secteur culturel ?

Jérôme Galabert : Cela se compte sur les doigts d’une main, toutes disciplines confondues, même les galeristes. Compte tenu de la nature du marché, Sakifo est quasiment un cas unique…

Donc il est urgent de combler ce retard en formant des professionnels capables de faire face à la situation et de se projeter… C’est du boulot. Au lieu de perdre du temps en polémiques stériles, on ferait mieux de carburer.

7 Lames la Mer : Une vie sans Sakifo ?

Jérôme Galabert : J’ai imaginé très clairement que si Sakifo était un échec, je passerais à autre chose.

7 Lames la Mer : Avez-vous imaginé en revanche un Sakifo qui trace son chemin sans vous ?

Jérôme Galabert : Oui même si je ne sais pas encore vers quoi je me tournerai alors. Mon fonctionnement au sein de l’équipe repose sur la répartition du travail. J’ai recruté un directeur et structuré mon entreprise.

Cela passe par des sacrifices personnels pour pouvoir faire d’autres choses justement. Ce qui est certain, c’est que, au bout d’un moment, je ne pourrai plus assurer la direction artistique du festival.

7 Lames la Mer : Vous préparez la relève…

Jérôme Galabert : Oui. J’ai un peu de marge encore mais j’ai pleinement conscience que c’est nécessaire. J’essaie de faire en sortes que le Sakifo soit transgénérationnel, mais c’est quand même un outil qui parle aux jeunes et qui nécessite une énergie et une fraicheur qu’au bout d’un moment je n’aurai plus.

7 Lames la Mer : Vous avez structuré l’entreprise, recruté un directeur… Combien de personnes Sakifo fait-il vivre ?

Jérôme Galabert : Aujourdhui, Safiko, c’est sept personnes en CDI, plus un CDD en partiel sur 8 mois. Nous avons été plus nombreux par le passé. Il faut savoir que, suite à la « crise Orelsan », nous avons été contraints de mettre fin à 3 CDD l’année dernière.

Dans la période du festival, on monte à 280 personnes embauchées : 70 barmans, 13 personnes à la billetterie, autant aux caisses, 50 personnes à la technique, etc. 80% de notre budget est dépensé localement et les activités du festival et autour du festival génèrent l’équivalent de 4 millions et demi de dépenses injectées sur le territoire, dans l’économie réunionnaise.

7 Lames la Mer : Quel est le budget d’un Sakifo ?

Jérôme Galabert : 1,5 million d’euros dont 275.000 euros de fonds publics. Par rapport aux festivals de métropole, ce ratio est une sorte d’exception. C’est ce qui nous donne aussi notre liberté de ton et d’action. La Ville de Saint-Pierre joue le jeu mais ce n’est pas le cas de tous les financeurs publics. Par exemple, quel que soit le pouvoir en place, l’Etat et le Département n’ont jamais aidé le festival. Jamais.

7 Lames la Mer : Ce qui n’a pas empêché le sakifo d’exister et de durer… 10 ans maintenant.

Jérôme Galabert : Je n’aurais jamais cru que l’on arriverait jusque là. A l’époque, j’avais dit que si l’on passait la barre des 7 ans, ce serait déjà bien…

Là, cela fait 10 ans mais l’exercice de cette année est l’un des plus difficiles que l’on ait jamais eu. C’est la première fois que l’on démarre avec un déficit prévisionnel : il faudra une augmentation de la fréquentation pour compenser.

Par ailleurs, le contexte économique et politique ne nous est pas favorable… En 10 ans, nous n’avons pas réussi à convaincre au-delà.

7 Lames la Mer : Vous avez convaincu un public et aussi à l’extérieur de l’île… Le Sakifo, une sorte de « contre-pouvoir » ?

Jérôme Galabert : D’une certaine façon, oui. Beaucoup de gens d’horizons vraiment divers ont soutenu le festival l’an dernier, suite à la polémique autour de la programmation d’Orelsan.

Cela a été une surprise, puis un soulagement et une satisfaction… Et une responsabilité parce que tu te rends compte que tu représentes une parole qui te dépasse et c’est une lourde responsabilité. Il ne faut pas faire n’importe quoi avec ça. Parfois, tu te réveilles la nuit en te demandant si tu n’es pas en train de faire une connerie sur tel ou tel aspect.

7 Lames la Mer : L’affaire Orelsan a laissé des traces…

Jérôme Galabert : Oté, nou la gingne lo kou lan pasé ! Cette polémique nous a fait beaucoup de mal. Le jour où je pars pour BabelMed [3], la sanction de suppression de la subvention régionale tombe. J’étais atomisé.

Une chaîne de solidarité au niveau national se met en place très rapidement à Marseille. Je reviens un peu « regonflé » et je réunis mon équipe pour recueillir le sentiment de chacun car la décision à prendre implique potentiellement le devenir des salariés… Celle qui fait la billetterie, femme seule avec trois enfants, si elle perd son job, ce n’est pas rien. Et ce n’est qu’un exemple. Unanimement, l’équipe a dit : on y va.

7 Lames la Mer : Serrer les coudes pour faire face à la fronde…

Jérôme Galabert : Oui et mettre en place une organisation : j’ai joué le rôle d’aspirateur des mauvaises ondes et des koud’kogne à tous les niveaux pour que l’équipe puisse travailler. Le chargé de com’ faisait un pré-filtre et renvoyait tout sur moi. Ceux qui ont lancé cette polémique l’ont très rapidement personnalisée et d’autres ont sauté sur l’occasion. L’enjeu était réel et on n’en sort pas indemne : je me suis vu plus costaud que je ne l’étais. Mais au bout d’un moment, ce qui ne te tue pas te rend plus fort.

Donc aujourd’hui, j’ai bien compris qu’il y a des gens que je n’arriverai pas à convaincre. Souvent, ce sont ceux qui refusent le dialogue. Cette année, on pose une belle programmation, pleine de découvertes, pleine de prises de risques, audacieuse ! On a la chance d’avoir Manu Chao. Le simple fait de l’accueillir, c’est une façon de dire : lé ga, alé, goutanou astèr !

7 Lames la Mer : L’an dernier, le Sakifo est entré dans un mode de mobilisation quasiment politique avec même la reprise du slogan du père Payet : « Nou lé kapab »…

Jérôme Galabert : Sakifo, c’est une affirmation. « Nou lé kapab » en est une autre. « Nou tiembo, nou larg pa », une autre encore… On a repris ces slogans parce que cela nous paraît important.

Lorsque cela passe par le « canal Sakifo », c’est plus rassurant et apaisant pour les gens. Par exemple, le discours d’ouverture du IOMMA [4], je le fais en trois langues : créole, français et anglais. Cela fait rire certains mais cela plaît aussi à beaucoup et surtout, cela ne suscite pas de polémique. C’est apaisé alors que par ailleurs, le débat est exacerbé. C’est important que l’on puisse dire de façon apaisée : té lé ga, trankil… Sa lé a nou sa ! Passons à autre chose.

7 Lames la Mer : On se souvient aussi du drapeau de La Réunion en fond d’affiche en 2011…

Jérôme Galabert : Oui… On a reproduit ce drapeau sur l’affiche de Sakifo et finalement il n’y a pas eu de polémique ou très peu.

7 Lames la Mer : Sakifo, à la fois contre-pouvoir et marqueur consensuel ?

Jérôme Galabert : D’une certaine façon, oui. Les évènements culturels aussi montrent l’évolution de la société. On est dans une situation sociale terrible donc il y a des combats que l’on ne devrait plus avoir à mener. On peut continuer à débattre mais de façon apaisée. Avançons.

7 Lames la Mer : Votre plus belle réussite parmi les artistes que Sakifo soutient ?

Jérôme Galabert : C’est difficile de répondre à cette question… J’ai un amour profond et un feeling pour Nathalie Natiembé. Je ferai tout ce que je peux pour qu’elle puisse continuer. J’ai aussi une relation très particulière avec Alex Sorrès. Une autre très particulière avec Tiloun.

Une très particulière avec Gilbert Pounia et aussi avec Maya que je connais depuis toute petite. Etc… Les artistes avec lesquels je travaille, pour la grande majorité, c’est aussi parce qu’il y a un lien personnel fort.

7 Lames la Mer : Je suis artiste et je veux jouer au Sakifo…

Jérôme Galabert : Entre septembre et décembre — période d’élaboration de la programmation —, nous recevons entre 10 et 15 demandes par jour. Nous sommes victimes d’une filière qui n’est pas encore bien structurée — notamment les scènes intermédiaires.

La logique voudrait que les artistes fassent leurs armes d’abord dans un réseau de café-concerts — d’où la pertinence du concept « Tournée générale » — puis qu’ils soient à l’affiche de salles comme le Palaxa, le Kerveguen ou le Kabardock, puis qu’ils accèdent au théâtre de Saint-Gilles… Il faut restructurer tout ! On essaie de privilégier le dialogue, d’être pédagogue mais c’est de plus en plus compliqué, aussi parce que j’ai de moins en moins de temps.

7 Lames la Mer : Le choix artistique ?

Jérôme Galabert : Le final cut, c’est moi.

7 Lames la Mer : Sakifo et séga… 2012 a ouvert la programmation à ce genre musical, partie intégrante de notre culture. Essai concluant ?

Jérôme Galabert : En fait, les productions qui nous étaient proposées atteignaient rarement les standards de ce que l’on programmait dans d’autres registres.

J’avais donc le sentiment de ne pas servir ces artistes là en les programmant. Pendant longtemps, je me suis creusé la tête : alors que ce festival est éclectique, comment trouver une solution pour que le séga y ait toute sa place ? La formule mise en place en 2012, c’est « salon-bal », une scène dédiée que l’on renforce cette année en l’ouvrant avec Joajoby, Mounawar ou encore Menwar.

J’essaie d’apporter des solutions et pour cela je m’entoure de gens dont la pensée peut faire évoluer les choses. C’est le cas avec Arno Bazin et c’est aussi une façon d’ouvrir un dialogue avec les représentants de ce genre artistique.

Cette année, nous programmons Séga’El et Lorkès Tapok avec Jean-Pierre Boyer et Jo Lauret. On trouve des compromis d’autant que les ségatiers ont souvent ressenti une sorte de frustration vis à vis du maloya. Il leur a fallu digérer les choses, notamment avec un arrière-plan politique. Je pense que c’est prometteur mais trop tôt pour dire que c’est concluant.

7 Lames la Mer : Sakifo et festivaliers… Une histoire d’amour ?

Jérôme Galabert : Une part de notre public est constituée de « fondus des festivals ». On travaille à diversifier ce public et à essayer d’innover. Cette année, on renoue par exemple avec l’action culturelle en ramenant le Sakifo dans les quartiers.

Il y aura aussi des concerts à la prison, à l’hôpital… On a embauché quelqu’un pour travailler spécifiquement sur le développement des publics et aller conquérir de nouveaux spectateurs. C’est un combat perpétuel. On doit travailler sur l’éducation des publics et notamment du jeune public.

7 Lames la Mer : Sakifo, sékoi ?

Jérôme Galabert : Un gros coeur — sur l’affiche de cette année — qui s’envole au-dessus des flots tourmentés. In ti pé grokèr… Na in pé de « goutanou » dann zafèr là kanmèm la di !

Propos recueillis par Geoffroy Géraud Legros & Nathalie Valentine Legros

Toutes les infos sur Sakifo ici

Nathalie Valentine Legros & Geoffroy Géraud Legros

Chroniques réunionnaises à quatre mains, avec Geoffroy Géraud Legros et Nathalie Valentine Legros.

Notes

[1Suivez ce lien pour en savoir plus sur le dispositif Tournée générale.

[2Afrique, Caraïbes, Pacifique

[3Festival de musique à Marseille

[4Indian Ocean Music Market

 

ILE DE LA REUNION/ JEROME GALABERT: “La culture : une locomotive pour l’économie !”

A l’heure où la chanson québécoise s’apprête à vivre  – une nouvelle fois – au rythme de festivals tels Tadoussac ou Petite-Vallée, l’entretien réalisé à l’île de la Réunion par Geoffroy Géraud Legros et Nathalie Valentine Legros, créateurs de notre site partenaire “7 Lames La Mer”, prend un relief particulier.

Personnage majeur de la vie artistique et culturelle de cette île française de l’Océan Indien depuis des années, Jérôme Galabert surprend toujours par ses prises de position, son regard lucide et décalé sur les réalités locales et ses nombreuses initiatives : des événements musicaux enracinés aussi bien dans des talents émergents que des artistes confirmés.

En témoigne notamment le fameux festival Sakifo fondé en 2004 et dont la notoriété dépasse largement l’archipel des Mascareignes. D’où l’intérêt de cet article paru le 11 mai chez notre site partenaire … le reflet d’une certaine réalité réunionnaise d’où émerge notamment cette affirmation : “Quand on parle culture, on s’adresse à l’âme et on a peur de traduire cela en valeur financière, en potentiel économique”.

“Lorsqu’il parle du passé, il le conjugue au présent. Nous rencontrons Jérôme Galabert dans un bureau du Kabardock à l’heure où le piapia des oiseaux dans les arbres accompagne une fin de journée bien remplie : conférence de presse, coups de fil, rendez-vous… Quelques banalités échangées devant la machine à café et l’interview s’engage sur la « réunionnaiseté » de Jérôme Galabert… avant d’aiguiller vers un thème cher à « 7 Lames la Mer » : création culturelle et initiative économique vont-elles de pair ?


7 Lames la Mer : Jérôme Galabert, vous définissez-vous comme Réunionnais ?

Jérôme Galabert : Bien-sûr ! Lorsque mes parents arrivent à La Réunion en 1968, j’ai six mois. Mes enfants sont nés là. La grande majorité de ma famille est là. C’est là que je me suis construit.

Je n’ai pas de problème par rapport à cela : je me sens profondément Réunionnais, malgré le regard de certains ; avec l’âge, on apprend à dépasser ces regards. J’ai grandi à Saint-Denis, Sainte-Suzanne, Saint-André… A partir du collège, j’ai habité Trois Bassins, puis la Saline… Plus tard, lorsque j’ai pris mon particulier, je me suis installé à Saint-Leu.

7 Lames la Mer : Votre nom, Galabert, est prédestiné…

Jérôme Galabert : C’est effectivement un nom qui a plusieurs traductions en créole. « Corbeille d’or » est la plus valorisante. « Caca Martin » l’est un peu moins… Il y a aussi la chenille. Galabert, c’est une jolie plante avec plein de petites fleurs… Une plante qui grafine in ta… Cette image me convient bien.

7 Lames la Mer : Votre première émotion artistique.

Jérôme Galabert : Il y a des choses dans lesquelles on baigne tous les jours sans y prêter attention. Je quitte l’île en 1984, après le Bac, pour faire des études de langues. Bordeaux, Toulouse, Londres, Les Canaries… Confronté à d’autres réalités, je prends conscience de ce que j’ai laissé dans l’île. Après quelques années, je rentre et ma première émotion artistique, c’est un concert de Ziskakan au théâtre de Saint-Gilles.

7 Lames la Mer : A quelle occasion mettez-vous le pied à l’étrier ?

Jérôme Galabert : A cette époque, Pierre Macquart monte le premier « Ti Bird » au dessus du Rallye. Je lui donne un coup de main sur le suivi des travaux, l’aménagement, puis, de fil en aiguille, sur la programmation. Derrière le bar, il avait même affiché un télégramme de félicitations de Jack Lang, alors ministre de la culture ! Pierre organisait des concerts tous les soirs. C’était la folie… Cette affaire n’a pas tenu longtemps mais quelle belle aventure !

7 Lames la Mer : Vos premières armes dans la culture.

Jérôme Galabert : D’abord j’ai la chance de travailler comme VAT [1] à la communication du conseil général, sous la présidence d’Eric Boyer. Là je rencontre Paul Mazaka. C’est aussi la rencontre avec un courant de pensée politique. C’est l’époque de créations fondatrices dans le secteur culturel, comme l’ODC [2], l’époque de la « politique du haut niveau » et de « l’homme réunionnais », deux notions couplées. C’est le discours sur la « réunionnaiseté », leitmotiv d’Eric Boyer.

7 Lames la Mer : Cette « réunionnaiseté » prônée par Eric Boyer, comment la vivez-vous alors ?

Jérôme Galabert : Je construisais mon parcours et cela m’a profondément marqué. J’ai alors une vingtaine d’années et je suis fortement impliqué dans certaines opérations… Je travaille avec Paul Mazaka sur le « Carrefour des cultures ». Avec Jacqueline Farreyrol aussi. C’est l’époque des CES musique et de la prise d’initiatives : bousculer les choses acquises sur l’action culturelle, bousculer le rapport emploi-culture…

Toutes ces préoccupations étaient déjà présentes. Il y avait un courage politique sur l’initiative en matière de culture. Peu d’acteurs politiques ont réussi à incarner cela comme l’a fait Eric Boyer. Il y avait une volonté de construire un discours fondateur.

7 Lames la Mer : Caméléon, Carrousel, groupes mythiques, devenus des références. Un tournant dans le champ culturel réunionnais ?

Jérôme Galabert : Incontestablement, ces groupes ont été marquants. Outre l’aspect musical, c’était presque un nouveau mode de vie. Ils ont vite fait des petits.

Dans la lignée, on peut dire aussi que le festival de Château-Morange a joué un rôle énorme sur l’évolution de la musique réunionnaise. Par rapport à l’offre culturelle, il y avait une forme de modernité qui alliait la promotion de la tradition musicale et une programmation audacieuse. Cela a accéléré le processus.

7 Lames la Mer : Sakifo, un enfant de Chateau-Morange ?

Jérôme Galabert : J’ai toujours dit que moi, j’étais un enfant de Château-Morange. Le virus des festivals, je l’attrape sur Château-Morange. Par la suite, avec Pierre Macquart, on s’est occupé de la décentralisation pour la dernière édition.

Indéniablement, Sakifo a hérité de Château-Morange : l’ouverture, l’éclectisme, la mise en valeur de pratiques endogènes, les rencontres entre artistes, les rencontres professionnelles, la revendication du rôle de locomotive joué par le territoire, etc. L’aventure humaine aussi ! La façon de conduire l’équipe, le fonctionnement de l’organisation en interne… C’est là que j’ai appris.

7 Lames la Mer : Une rencontre marquante ?

Jérôme Galabert : Il y en a beaucoup… Paul Mazaka, Pierre Macquart… Comment les citer tous ! Dans mon parcours professionnel, Jean-Pierre Clain a été un de mes mentors. Il m’a beaucoup appris. Premier directeur de l’ODC, il avait une réflexion sur la globalité du territoire. Il n’était pas un directeur de théâtre mais bien un directeur d’ODC.


7 Lames la Mer : On assiste depuis quelques années à la multiplication des festivals, voire à leur « communalisation ». Quelles réflexions cela vous inspire-t-il ?

Jérôme Galabert : J’avais prédit cela juste au lendemain des dernières élections municipales.Quand nous avons eu le conflit avec Thierry Robert, j’ai pris conscience que plus rien ne serait comme avant et que l’on allait direct vers la “festivalite”. Chaque commune ou communauté d’agglomération allait vouloir son Sakifo. La suite a montré que certains ont essayé et peu ont réussi.

7 Lames la Mer : Ce conflit avec Thierry Robert sera à l’origine de la migration du Sakifo vers Saint-Pierre. Avec le recul, acceptez-vous de revenir sur cet épisode ?

Jérôme Galabert : Oui et en toute transparence. Ce que je vais dire là, je peux le redire devant lui et en public. A l’époque, je ne connaissais pas Thierry Robert. Il m’aborde un samedi matin dans un commerce et me dit : «Je suis le futur maire, il va falloir que l’on travaille ensemble »… J’ai connaissance plus tard qu’il prend un certain nombre d’engagements sur le Sakifo (tarif pour les Saint-Leusiens, concerts décentralisés dans les hauts…). Il est en campagne, il fait feu de tout bois. Ce n’est ni le premier ni le dernier.

7 Lames la Mer : Comment réagissez-vous ?

Jérôme Galabert : La rosée sur feuille songe… mais cela produit quand même un certain agacement car est-ce-qu’il me viendrait à l’idée d’aller faire des promesses, si j’étais en campagne, sur le thème : « vous aurez accès aux appartements de Thierry Robert gratuitement » ? Rien n’est neutre : il sait que j’ai travaillé à la construction de la politique culturelle de Saint-Leu pour Jean-Luc Poudroux…

7 Lames la Mer : Thierry Robert gagne les élections…

Jérôme Galabert : Oui et le festival approchant, je demande à la commune d’honorer les engagements de l’équipe précédente. Nous n’avions pas de convention, les engagements étaient verbaux…

Face à l’absence de réaction, je finis par annoncer dans les médias la suspension du festival. Panique à bord. Le maire nous reçoit et nous explique — je résume — que la ville n’a plus les moyens…

Donc, après quelques péripéties, le Sakifo s’est tourné vers d’autres interlocuteurs : Saint-Pierre et Saint-Paul. On demandait une convention de partenariat de trois ans. Saint-Pierre a proposé sept ans. Il nous incombait de réinventer un festival. Une semaine à peine s’était écoulée depuis l’annonce de la suspension… C’était compliqué.

7 Lames la Mer : Cet épisode démontre aussi qu’un évènement comme le Sakifo repose, inévitablement, sur des fonds tant privés que publics.

Jérôme Galabert : Evidemment. Aujourd’hui, dans tous les domaines, on considère le maillage public-privé comme naturel, sauf pour la culture où l’on constate encore des blocages — psychologiques ou autres. Or c’est un secteur où historiquement, il y a peu de moyens et de moins en moins parce que l’offre et les besoins augmentent alors que l’enveloppe ne fait que diminuer.

7 Lames la Mer : Comment expliquez-vous ce blocage ?

Jérôme Galabert : Il y a là une sorte de paradoxe qui tient à un apriori culturel : quand on parle culture, on s’adresse à l’âme et on a peur de traduire cela en valeur financière, en potentiel économique.

Par exemple, il est admis que le cinéma et la chanson sont des industries mais ce modèle là n’est pas descendu jusqu’aux instances décisionnelles, qui agissent dans le cadre de la décentralisation. C’est descendu pour tout le reste : on subventionne l’agriculture, le tourisme, le social, la redynamisation des centre-villes… Pas de problème.

Le seul secteur qui semble poser problème, c’est la culture. Dans le domaine musical, il y a en plus cet aspect fantasmatique du « producteur-qui-va-faire-fortune », ce qui amène certains à me comparer à Eddie Barclay… Comme si j’étais la Metro-Goldwyn-Mayer de la musique réunionnaise ! C’est ridicule. Il faut arrêter de déconner : j’ai une PME qui fait 2 millions de chiffre d’affaire, qui dégage entre 50 et 100.000 euros de bénéfices les bonnes années. Ou sa nou sava avek sa ?

7 Lames la Mer : La culture peut-elle devenir un levier économique ?

Jérôme Galabert : Oui. C’est là que nous avons un des plus forts potentiels de création d’emplois, en particulier à La Réunion. Un exemple : il y a 4 à 5 ans, le projet « Tournée générale » est né des rencontres professionnelles de Sakifo. A l’époque, le Kabardock — qui est une SMAC [3] — est isolé sur un territoire sans partenaires : Palaxa fermé, K/véguen moribond, Théâtres Départementaux pas concernés…

Seul, le Kabardock est comme une locomotive sans wagons. Dans le même temps, les cafés-concert constituent le premier réseau de diffusion de l’île : c’est là où jouent tous les groupes. Le boushé-manjé des musiciens, c’est ce réseau informel, cette économie souterraine.

Donc avec Stéphane Rochecouste, le directeur du Kabardock, nous avons travaillé à créer du lien entre ce réseau là — les privés — qui a besoin d’être structuré et l’institution qu’est le Kabardock — le public. Au bénéfice de qui ? Des artistes : cinq groupes au début, cinq lieux… A l’époque, le PRMA et l’Etat ne nous suivent pas. En revanche, la Région et la SACEM nous soutiennent.

7 Lames la Mer : Un premier bilan de « Tournée générale » ?

Jérôme Galabert : Concrètement, aujourd’hui le dispositif « Tournée générale », c’est 40 groupes inscrits et un potentiel de 600 cachets. Ainsi, on permet à des artistes d’accéder à un statut, ce qui avant n’était pas toujours possible mathématiquement.

Avant, ces groupes s’adressaient directement au Kabardock ou au Sakifo pour se produire mais — toutes proportions gardées — c’est comme si un groupe de la Creuse essayait de faire l’Olympia ou le Printemps de Bourges sans avoir expérimenté des scènes intermédiaires. Aujourd’hui, avec le dispositif « Tournée générale », les groupes peuvent acquérir de l’expérience.

7 Lames la Mer : « Tournée générale » se veut aussi un dispositif économique, grâce au maillage public-privé évoqué plus haut. Une expérience concluante ?

Jérôme Galabert : Oui. L’autre aspect, c’est effectivement l’impact économique de ce dispositif. On crée un appel d’air en sollicitant les fonds de l’intermittence et il y a un effet boule de neige.

Quand un artiste effectue un certain nombre d’heures, il bénéficie d’une compensation mécanique à travers le système de l’intermittence. Donc ses revenus augmentent. Cet artiste, il vit ici et dépense ici. Il fait vivre des lieux — les cafés-musique — qui eux-même embauchent, qui vendent des produits qu’ils achètent à des gens qui sont embauchés pour les leur vendre. On recrée ainsi une économie dont 80% de la dépense a lieu sur le territoire.

7 Lames la Mer : « Tournée générale », un modèle économique, à votre avis ?

Jérôme Galabert : Ce que je peux dire c’est que La Réunion est dans une situation catastrophique. Cela ne va pas nous tomber tout cuit dans la gueule.

Le truc que je sais faire, c’est creuser mon cerveau pour imaginer des choses pour m’en sortir. Mon modèle, c’est ça. On s’en sortira si on est capable d’imaginer des systèmes qui collent à notre réalité territoriale.

A suivre…

Propos recueillis par Geoffroy Géraud Legros & Nathalie Valentine Legros

• Suivez ce lien pour en savoir plus sur le dispositif Tournée générale.

 

Nathalie Valentine Legros & Geoffroy Géraud Legros

Chroniques réunionnaises à quatre mains, avec Geoffroy Géraud Legros et Nathalie Valentine Legros.

 

Notes

[1Volontaire à l’aide technique

[2Office départemental de la culture

[3Scène des Musiques Actuelles

 

QUEBEC/ FESTIVAL DE PETITE-VALLÉE : encore et encore DES CHANSONS

Oui, le Festival en Chanson de Petite-Vallée célèbre cette année sa 31ème édition ! Rendez-vous du 27 juin au 6 juillet pour cet “incontournable événement gaspésien” selon son créateur Alan Côté, directeur général et artistique du Village en chanson de Petite-Vallée, également connu comme auteur-compositeur-interprète québécois.

Une programmation riche, diversifiée et festive : ainsi peut-on résumer en une phrase l’édition 2013 qui joue plus que jamais la carte de “la chanson sous toutes ses formes, qu’elle soit nouvelle, actuelle ou bien établie”.

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Rien de tel qu’une plongée dans le Festival en Chansons de Petite-Vallée pour découvrir la chanson québécoise entre artistes de légende et jeunes talents

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Artiste passeur de la 31ème édition, la chanteuse Laurence Jalbert photographiée par Denis Clermont

 Trois spectacles autour de Laurence Jalbert

Après Michel Fugain et Catherine Major, “passeur” et “muse” de la 30ème édition, c’est au tour de Laurence Jalbert d’être l’artiste passeur de cette année. Et par conséquent de fêter ses 35 ans de chanson avec trois initiatives mises en relief pour ce festival !

La Petite école de la chanson réunira à l’église de Cloridorme le 29 juin, plus de 300 enfants venus des quatre coins de la Gaspésie, du nord du Nouveau-Brunswick, de Rimouski et de Longueuil, pour chanter les plus grandes chansons de Laurence.

La chanteuse québécoise sera également à l’honneur lors d’un spectacle hommage, qui sera présenté au centre socioculturel de Grande-Vallée le 30 juin. Lors de cette soirée, Paul Piché, Marc Déry, Daniel Boucher, Michel Faubert et nombre d’artistes gaspésiens mettront en valeur la carrière de l’artiste passeur.

Et ce n’est pas tout, puisque Laurence Jalbert montera sur la scène du Théâtre de la Vieille Forge le 5 juillet pour son plus récent spectacle, “Depuis 35 ans sur scène… et encore et encore !”

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Village gaspésien de 240 habitants, le village est blotti près d’une anse, au creux d’une petite vallée, d’où son nom. Petite-Vallée bénéficie d’une incontestable notoriété chez tous les passionnés de chansons francophones d’Amérique du Nord

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Un festival en prise directe avec la jeunesse québécoise : un des atouts de Petite-Vallée depuis ses débuts

Paul Daraîche et Laurence Jalbert : “Je pars à l’autre bout du monde”, un des titres du CD vendu à ce jour à plus de 100 000 exemplaires par le pionnier de la musique country du Québec

Coup de chapeau des plus mérités à Paul Daraîche

A l’occasion de la sortie de son nouvel album, l’une des figures marquantes de la musique country au Québec se produira lors d’un spectacle unique, qui se tiendra le samedi 6 juillet à l’église de Cloridorme.

Au cours de cette soirée, le Gaspésien Paul Daraîche livrera ses plus belles chansons accompagné sur scène de Laurence Jalbert, Mario Pelchat, Kevin Parent, Daniel Boucher, Pierre Flynn, Michel Faubert, Patrice Michaud, Manuel Castilloux et plusieurs autres amis du Festival. Les Mountain Daisies assumeront la direction musicale de ce spectacle à grand déploiement.

Illustre inconnu en France, Paul Daraîche  s’est récemment illustré avec éclat au Québec. Son dernier CD, “Mes amours, mes amis”, a reçu fin janvier la certification PLATINE pour ses 80 000 copies vendues à travers tout le  Canada, moins de trois mois après sa sortie en magasin ! La barre des 100 000 exemplaires a été franchie depuis cette distinction ! De quoi remettre à sa juste place cet artiste toujours présent 45 ans après ses débuts : un triomphe : sans précédent pour ce pionnier de la musique country du Québec. Paul Daraîche reçoit ENFIN la  reconnaissance qu’il mérite après plus de 45 ans de métier et près de 1,8 million d’albums vendus en carrière !

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Après avoir accueilli l’an dernier les 12 Hommes rapaillés chers à Gilles Bélanger et enracinés dans l’oeuvre poétique de Gaston Miron, l’église de Cloridorme reçoit samedi 6 juillet Paul Daraîche et ses amis artistes pour une soirée unique. C’est ici aussi que le 29 juin, plus de 300 enfants de la Gaspésie, du nord du Nouveau-Brunswick, de Rimouski et de Longueuil, chanteront les plus grandes chansons de Laurence Jalbert

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Avec l’église de Cloridorme et le Théâtre de la Vieille Forge, le centre socio-culturel de Grande-Vallée constitue le 3ème espace accueillant les concerts du Festival en Chanson

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 Le Théâtre de la Vieille Forge résonnera aux rythmes des infatigables Tireux d’Roches photographiés en mars 2012 en Alsace au Printemps des Bretelles, Festival des accordéons du monde

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A deux pas du Théâtre de la Vieille Forge, la Maison Lebreux, un des repères du festival

Au bord du Saint-Laurent, soirées aux accents trad et country

Et Marc-Antoine Dufresne, adjoint à la direction artistique et aux communications du Village en chanson de Petite-Vallée de préciser : “Pendant les dix jours du festival, pas moins de quatre spectacles aux accents trad et country permettront aux festivaliers de se dégourdir au son des Tireux d’roches, de Temps Antan et des Mountain Daisies.

Les après-midi à la Vieille Forge débuteront avec l’émission quotidienne de Radio-Gaspésie. S’y produiront ensuite Les Soeurs Boulay; Paul Piché; Michel Faubert; Amylie, Myëlle et Francis Faubert; Trois artistes, trois territoires, avec Pascal Lejeune, Patrice Michaud et Denny Breau et enfin Kevin Parent”.

Et ce n’est pas tout puisque le Festival en Chanson de Petite-Vallée proposera également une sacrée brochette d’artistes à découvrir ou à redécouvrir au Centre socioculturel de Grande-Vallée. Parmi eux, les participants de la sélection officielle 2013. A noter entre autres Le Bal des chansonneurs 2013, le 28 juin ; le Rendez-vous des chansonneurs 1ère vague, le 1er juillet et le Rendez-vous des chansonneurs 2e vague, le 2 juillet.

Sans oublier un double plateau signé Marcie et Félix-Antoine Couturier ainsi que Daran, le 3 juillet. De quoi mettre à l’honneur la chanson d’expression française dans des registres vraiment variés, avec en plus des fins de soirées Sirius XM, à la salle Hydro-Québec du Théâtre de la Vieille Forge : Koriass; Damien Robitaille; Les Tireux d’roches; Louis-Jean Cormier; Moran; Jipé Dalpé et Bernard Adamus.

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L’auteur-compositeur-interprète québécois Moran, un des artistes programmés cette année, ici sur scène à Petite-Vallée avec Catherine Major, “muse” de la 30ème édition

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Juin 2012. Catherine Major, Michel Fugain et Alan Côté en direct au micro de Radio-Canada, dans le studio temporaire installé au coeur du Village en Chanson

PF PV PETITE VALLEE 18 204Céline Pruvost, Valérien Renault et Xavier Lacouture : trois des artistes sur scène durant la 30ème édition

 Depuis 30 ans, le Festival joue un rôle majeur dans l’histoire de la chanson québécoise

N’ayons pas peur des mots : le Festival en chanson de Petite-Vallée est un des événements majeurs de la vie artistique au Québec, au même titre que le festival de la Chanson de Tadoussac.

Oui, depuis maintenant 30 ans, le Festival joue un rôle majeur dans l’histoire de la chanson québécoise. S’y sont révélés plusieurs artistes tels Isabelle Boulay, Daniel Boucher, Catherine Major, Pépé, Alecka et plus récemment Bernard Adamus, Patrice Michaud, Lisa LeBlanc et Émile Proulx- Cloutier. Et la liste est loin d’être exhaustive !

Ici, en Gaspésie, près du Saint-Laurent, place à 10 jours et nuits de festivités durant lesquels un artiste passeur expérimenté et une douzaine d’artistes en émergence sont mis de l’avant. Et ce n’est pas tout ! Comme le savent si bien les festivaliers et les artistes, Petite-Vallée ne se résume surtout pas à un enchaînement de concerts en journée et en soirée. Car ici, l’équipe dirigée par Alan Côté fait la part belle à plusieurs autres manières de “vivre la chanson”.

C’est dans cette dynamique artistique que s’enracine le fameux Camp chanson de Petite-Vallée : le premier camp québécois spécialisé en chanson !  Sa mission ? Offrir une formation sur mesure à tous les amoureux de la chanson, que ce soit au niveau de la technique vocale, de l’interprétation, de l’écriture que de l’accompagnement musical ! Voilà pourquoi le Camp chanson dispense des ateliers autant aux jeunes qu’adultes.

Durant sept jours, les campeurs suivent des ateliers avec des professionnels expérimentés, et profitent des spectacles de la programmation du Théâtre de la Vieille Forge. Ils occupent le bâtiment du Camp chanson, comprenant notamment une salle de répétition, une cuisine, des dortoirs rénovés en 2011 grâce au Fonds Dan-Gaudreau.

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Parmi les nombreuses affiches ornant les murs du Bistro du Village en Chanson, un invité incontournable : Félix Leclerc

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Mettre en évidence les jeunes talents de la chanson québécoise : une des priorités du Festival en Chanson de Petite-Vallée comme ici avec le groupe des artistes chansonneurs de la 30ème édition

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Entre Petite-Vallée et Cloridorme, face au Saint-Laurent, un lieu de mémoire en souvenir de celui qui fut un des piliers du Festival : le guitariste et comédien Dan Gaudreau, décédé par noyade à 33 ans et 6 mois, en mai 2010

“Pour se souvenir de notre ami musicien, artisan de notre organisation parti trop tôt et pour garder bien vivantes les activités qui lui tenaient à coeur”

Dan Gaudreau : personne ne l’a oublié à Petite-Vallée …

En 2013, pour la 3ème année consécutive, Alain Côté a lancé un appel sous l’égide du Fonds Dan-Gaudreau soutenant les activités culturelles auprès des jeunes Gaspésiens et de la jeunesse bénéficiant des installations du Festival.

Et Alan Côté de préciser ainsi sa pensée : “Pour se souvenir de notre ami musicien, artisan de notre organisation parti trop tôt et pour garder bien vivantes les activités qui lui tenaient à coeur, nous du Village en chanson de Petite-Vallée avons mis en place cette initiative. Organisme de charité reconnu, le Village en chanson émettra des reçus pour fin d’impôts à tous les donateurs. Il n’y a pas de petites contributions, elles sont toutes importantes et participent aux mieux-être des jeunes de nos communautés. Notre politique de billetterie, c’est un prix maximum de 10$ par spectacle pour tous les jeunes 17 ans et moins locaux ou visiteurs”.

Ce fonds Dan-Gaudreau donne un appréciable coup de pouce financier à plusieurs initiatives : bourses pour participer au Camp chanson; production d’une production théâtrale avec des comédiens adolescents encadrée par des professionnels; soutien financier et artistique pour la production de la Petite-école de la chanson qui accueille plus de 300 jeunes au sein de ce grand chœur; présentation de spectacles professionnels pluridisciplinaires (entre 6 et 8 par année) pour les élèves des écoles de Grande-Vallée, Mont-Louis, Gros-Morne, Murdochville et Cloridorme.

Oui, le Festival en Chanson de Petite-Vallée, c’est tout cela, et bien d’autres aspects encore tant artistiques qu’humains. Avec une double volonté : celle de mettre en relief des artistes francophones, toutes générations confondues, et de faire vivre cette attachante région de Gaspésie si éloignée des grandes villes québécoises. Les festivaliers ne s’y trompent pas : une fois qu’on a mis les pieds à Petite-Vallée, une envie d’affirmer immédiatement : celle de revenir.

 Infos complémentaires sur le site du festival http://www.villageenchanson.com

A lire aussi sur www.francomag.com les articles sur la 30ème édition

A découvrir aussi le reportage sur Petite-Vallée et sur la Gaspésie paru le 4 juillet 2010 sur Si ça vous chante, blog  de Fred Hidalgo, incontournable référence des amoureux de la chanson d’expression française

http://sicavouschante.over-blog.com/article-sous-le-ciel-de-la-gaspesie-53395054.html

TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER

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Et bien sûr l’inoubliable citation de Félix Leclerc, véritable carte de visite du Festival de Petite-Vallée

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Le Village chanson de Petite-Vallée : un lieu magique au bord du Saint-Laurent

 

 

 

QUEBEC/ 30ème FESTIVAL DE LA CHANSON DE TADOUSSAC : dans les coulisses entre pionniers, découvertes et légendes

Oui, ça fait 30 ans que ça dure et ce n’est pas fini ! Cette année, du 13 au 16 juin, le plus grand des petits festivals du Québec offre un incroyable feu d’artifice de talents de la chanson d’expression française. Explications entre présentation de l’édition 2013 et vagabondage dans les coulisses, du temps des pionniers à aujourd’hui.

Impossible évidemment de passer en revue tous les détails d’une si riche programmation jonglant entre générations d’artistes, piliers de la chanson tels Félix Leclerc et Jacques Brel, artistes reconnus bien au-delà de leur Québec natal et jeunes talents d’une relève audacieuse et convaincante.

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En juin 2012, la soirée-hommage à Anne Sylvestre hélas absente a été animée avec brio par Mathieu Lippé, Marcie, Amylie, Paule-Andrée Cassidy, Jorane, Xavier Lacouture, Bernard Joyet, les Charbonniers, Nathalie Miravette, Reggie Brassard et Lou Cassidy

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Juin 2010. Charles Breton, Cathou Marck, Jean-François Laffitte (Voix du Sud) et Marc Legras (journaliste, membre fondateur du trimestriel Chorus, les cahiers de la chanson) (Photo collection Jean-François Laffitte)

“Pour lancer l’événement, la grande dame de la chanson, Anne Sylvestre, s’est vue confiée la soirée d’ouverture au cœur de l’inspirante salle Desjardins”

Évidemment, il suffit de se rendre sur le site du festival (www.chansontadoussac.com) pour bénéficier de toutes les précisions de l’édition 2013.

Mais pour le plaisir de partager, évoquons ici quelques incontournables repères d’une édition qui marquera celles et ceux qui auront eu la chance d’être à Tadoussac ! Et pour commencer, cédons la parole à Charles Breton et Catherine Marck, directeur général et directrice artistique responsable de la programmation et des relations internationales.

“Pour lancer l’événement, la grande dame de la chanson, Anne Sylvestre, s’est vue confiée la soirée d’ouverture au cœur de l’inspirante salle Desjardins. Vendredi, l’âme de Jacques Brel hantera la nef, alors que Diane Tell, Danielle Oderra, Marie-Hélène Thibert, Paul Piché, Bia, Bruno Pelletier, Isabelle Boulay, Pierre Flynn et Marie-Josée Lord interpréteront les plus beaux titres du poète.

La bande à Brel sera suivie par Yann Perreau qui, “à genoux dans le désir”, entonnera ses incantations entraînantes. La soirée du samedi accueillera le fameux Open Country de Mountain Daisies réunissant Pierre Flynn, Mario Pelchat, Stephen Faulkner, Michel Faubert, et quelques autres dont Lisa Leblanc, Louis-Jean Cormier et Amylie, qui revisiteront à la façon de Willie leurs propres chansons.

La fête se poursuivra avec le crooner Damien Robitaille qui attrapera le public au vol et le fera planer… sans doute jusqu’au 7e ciel ! 

La scène Sirius XM, dans le célèbre sous-sol de l’église, sera encore cette année l’antre du party! Vendredi, Bernard Adamus et Canailles prendront les rênes de la fiesta jusqu’aux petites heures, du moins assez longtemps pour vous mener jusqu’à l’aube où, sur les blondes dunes, Caïman Fu entonnera une inoubliable salutation au soleil. Le lendemain, Canailles sera de nouveau de la partie, cette fois en compagnie de l’incontournable Lisa Leblanc”.

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Un des artistes européens programmés à Tadoussac. Mais oui, c’est bien Jofroi ! Auteur-compositeur-interprète d’origine belge, photographié ici en juillet 2012 au festival Chansons de Parole de Barjac dont il assure la direction artistique

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Rien de tel qu’une carte pour visualiser les divers lieux accueillant le festival à Tadoussac !

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Juin 2012. Concert des Sœurs Boulay sous un des chapiteaux

Concerts dans plusieurs salles et chapiteaux

Les festivaliers le savent : les concerts ne se déroulent évidemment pas tous dans le même espace ! Loin de là puisque le public est invité à vagabonder de salles en chapiteaux, de l’Auberge de jeunesse au Café du Fjord, sur la promenade ou autour de la Pointe de l’Islet.

Musique assurée jusque dans le bout de vos semelles ! Et Charles Breton et Catherine Marck de préciser : “L’envoûtante Marie-Pierre Arthur, les ritournelles de Louis-Jean Cormier, Paule-Andrée Cassidy se la jouant tango, la divine Katie Moore, le surprenant Daran et la poétique Marcie. Au chapiteau Hydro-Québec, la rencontre madelinienne/acadienne et bi-générationnelle du duo Pascal Lejeune et Georges Langford, l’irrévérencieux Keith Kouna, l’amour accrocheur de Karim Ouellet et la folie contagieuse des Hay Babies vous séduiront”. Avis aux amateurs de sensations fortes !

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Viviane Roy, Katrine Noël et Julie Aubé alias Les Hay Babies, efficace trio acadien aux nombreuses prestations : Québec, Acadie, France et Suisse. D’où un engouement croissant, synonyme de nombreuses distinctions, dont le 1er prix des Francouvertes le 13 mai au Club Soda à Montréal

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Juin 2010. Manu Galure en répétition à l’auberge de la Mer Veilleuse, face à la marina, avant son concert dans la formule “Chant’Appart” du soir (Photo Jean-François Laffitte)

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Photo signée Emma Picq : la pochette de “Relation Cheap”, nouveau CD de Mell, rockeuse française familière du festival. Elle y a notamment créé la surprise en 2009 comme le raconte avec enthousiasme Fred Hidalgo sur le site de la rédaction de Chorus : http://laredactiondechorus.fr

Avec les cousins européens Xavier Lacouture, Mell, Jofroi, Lili Cros et Thierry Chazelle

Autre coup de projecteur braqué par Charles Breton et Catherine Marck : “Les cousins européens seront bien sûr de la fête avec Xavier Lacouture – grand gourou des artistes en résidence! (cette année : Tina-Ève Provost, Félicia, Kwal, Mary-Beth de Scène, Amylie, Rod le Stod, Caroline Savoie) – la délirante Mell, le rigolo duo Lili Cros et Thierry Chazelle et le géant belge Jofroi”.

Et ce n’est pas fini puisque les amoureux du son qui «groove» seront aux anges avec les groupes Koriass, Violett Pi, Nomadic Massive, Collectivo, Propofol, Madame Moustache et Ponctuation

La direction du festival insiste aussi sur le “clin d’œil au grand poète Félix Leclerc : il viendra colorer de manière particulière cette édition anniversaire avec un nouveau parcours musical : Le Tour de L’Islet.  À découvrir à pied, le pique-nique dans la besace. En effet, à la confluence du Fjord et du Fleuve, place à  petites scènes face à l’immensité : les festivaliers pourront apprécier en toute intimité Paule-Andrée Cassidy, Keith Kouna et Mary Beth de Scène. En plus de leur propre répertoire, chaque artiste y interprétera une chanson de Félix.

Et pour compléter l’aventure, les plus audacieux pourront enfiler leurs bottes de marche ou pagayer jusqu’à l’Anse à la Barque pour découvrir le groupe Canailles grandeur nature !

 Parmi les nombreux concerts, mention spéciale au spectacle jeune public du Badaboum Band formé par Julie Houle (tuba), Jean-François Lessard (voix, guitare, ukulélé), Dany Nicolas (banjo, mandoline) et Pierre-Emmanuel Poizat (voix, clarinette, clarinette basse)

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Juin 2012. Seule sur scène avec sa guitare, l’auteure-compositrice-interprète Geneviève Simard, de Baie Saint-PaulPF TADOUSSAC 2 199

 

Vu du large, un des symboles de Tadoussac : l’hôtel à la toiture rouge visible de loin. Sa devise ? “Nature et hospitalité”. Tout un programme étant donné l’environnement dont bénéficient les festivaliers… 

“André Tremblay, figure de proue de la galère Tadoussac, apôtre d’Épicure et pilier à roulettes de la vie culturelle tadoussacienne”

Voilà, vous en savez un peu plus sur quelques-uns des temps forts de Tadoussac 2013. Quelques coups de projecteurs supplémentaires s’imposent, avec le regret de ne pas pouvoir mettre en valeur chaque artiste et groupe invité à Tadoussac …au risque de transformer cet article en un bottin téléphonique avec d’innombrables énumérations de noms !

Le festival de la Chanson de Tadoussac est synonyme de talents sur scène mais aussi d’obstination en coulisses. Il faut vraiment prendre le temps de lire – sur la dépliant de l’édition 20°13 – l’histoire de ce festival lancé avec une poignée de passionnés aussi … fous que déterminés !

A commencer par André Tremblay. Un pionnier qualifié de “figure de proue de la galère Tadoussac, apôtre d’Épicure et pilier à roulettes de la vie culturelle tadoussacienne. Le Café du Fjord, c’est lui. L’Auberge de jeunesse aussi. Et lui aussi le premier tintamarre devenu festival ».

D’où ces souvenirs signés Charles Breton et Catherine Mack : “Tout a commencé par un jam au Café du Fjord. C’était une réaction au disco en août 1984, alors que la place de la chanson francophone était réduite à peau de chagrin. Parce que c’est André, parce que c’est Tadoussac, parce que c’est de la musique qui ressemble et rassemble avec les Michel Bordeleau, René Marcotte et Marc Labelle au bout du micro, le party lève jusqu’à ce que le soleil se lève aussi.

“Il y a quelque chose là” murmurait-on dans les alcôves. Si bien qu’à l’an deux, la Marina se greffait au Café du Fjord et que le Festival prenait son élan, brinquebalant, accueillant Sylvie Paquette, Jamil, Manon d’Inverness, Catherine Karnas, Benoît Leblanc».

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Juin 2010. Inoubliable concert d’Allain Leprest. Il surprend par “la densité de son expression” selon Marc Legras, journaliste co-fondateur de la revue Chorus (Photo Jean-François Laffitte)

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Le spectacle de clôture sera animé par le chanteur franco-ontarien Damien Robitaille, ici au Métropolis de Montréal en avril 2013 avec ses musiciens et Carolina Navarro, son amie et choriste d’origine colombienne

« Jusqu’en 92, on peut dire que c’est demeuré assez confidentiel”

“Jusqu’en 92, on peut dire que c’est demeuré assez confidentiel. Cette année-là, un premier semblant de salaire est versé. C’était devenu trop gros pour que seuls des bénévoles s’en occupent” explique Catherine Marck.

A noter que jusqu’en 1992, le Festival se déroule en août, à l’apogée d’une saison touristique courte et dense. L’idée de déplacer l’événement en juin se concrétise en 1993. “On s’était toujours dit qu’on voulait le sortir de la saison, pour en faire un événement à part entière. Il ne faut pas négliger le fait que l’énergie des troupes se trouvait à son comble au début de l’été!” précise Catherine Marck.

En 1993, la première employée officielle, Corinne Hervé sera à la fois graphiste et directrice de l’organisme sans but lucratif : elle coordonnera les “élans diffus du comité organisateur composé de près d’une vingtaine de personnes”.

Une première conférence de presse officielle a lieu à Montréal. Patrick Norman, Pierre Flynn, les Colocs portent l’étendard du festival de Tadoussac synonyme de bout du monde pour nombre de personnes !
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Juin 2012. Concert des Vendeurs d’Enclume : assurément un des temps forts de la 29ème édition du festival de Tadoussac

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Juin 2012. Xavier Lacouture et Catou Marck, au 30ème festival de Petite-Vallée, quelques jours après le festival de Tadoussac

Catherine Marck : “Je suis venue au Québec parce que j’étais une fan finie de Félix Leclerc et que je voulais connaître son pays”

C’est en 1998 que Charles Breton devient directeur général en 1998. “Le Festival ne cessait de prendre de l’ampleur, et tout le monde était épuisé. Les gens n’en pouvaient plus et on m’a carrément « donné » le Festival. J’ai pris mon bâton de pèlerin”.

Priorité de cette époque ? “D’abord, trouver de l’argent. Puis, concocter une programmation et la mousser, avec l’aide de l’inimitable et irremplaçable Catherine “Catou” Marck, française jusqu’au bout de ses pointes rousses. “Je suis venue au Québec parce que j’étais une fan finie de Félix Leclerc et que je voulais connaître son pays. Après avoir fait les pommes, je me suis retrouvée à l’auberge de jeunesse, je me suis rendue jusqu’à Blanc-Sablon. Quand je suis repartie, ce n’était que pour mieux revenir”.

Elle mène aujourd’hui la barque du restaurant Le Bateau tout en élaborant, édition après édition, un menu musical surpassant l’appétit goulu des festivaliers, habile assemblage de vieux de la vieille, de découvertes en pleine croissance, de rythmes d’ailleurs contagieux”

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Samedi 15 juin Centre d’interprétation des mammifères marins. Les Productions Aux Oiseaux de passage proposent un film inédit dans lequel Félix Leclerc se livre avec chaleur, émotion et humour : premières pages d’écriture, débuts à Paris, grandes amitiés, premières tournées européennes, retour au pays et amour du Québec. La projection est suivie d’une rencontre avec Pierre Jobin qui raconte ses 15 ans de tournées aux côtés de Félix (photo ci-dessus)

Première édition en 1994 avec à l’affiche : René Marcotte, Marc Labelledont et Michel Bordeleau

Que de chemin parcouru depuis la programmation de la première édition, en 1984 avec à l’affiche René Marcotte, Marc Labelledont et Michel Bordeleau ! Rien à voir avec l’édition 2012 dont il a été question avec force photos et vidéos sur le site www.francomag.com.

Cette 29ème édition avait marquée du 14 au 17 juin 2012 par une programmation jouant à fond la carte de l’éclectisme : Alaclair ensemble; Alexandre Belliard; la soirée-hommage à Anne Sylvestre hélas absente mais célébrée avec brio par Mathieu Lippé, Marcie, Amylie, Paule-Andrée Cassidy, Jorane, Xavier Lacouture, Bernard Joyet, les Charbonniers, Nathalie Miravette, Reggie Brassard, Lou Cassidy); Alexis HK; Ariane Moffatt; B.A.B; Bernard Joyet; Boucan Sound System; Catherine Major; David Giguère; Gazoline; Giedré; Ingrid St-Pierre; Jorane; Juan Sebastian Larobina; Kabakuwo; Les Charbonniers de l’Enfer; Lisa Leblanc; Marco et les Torvis (jeune public et lancement); Marie-Philippe Bergeron ; Mark Bérubé and the Patriotic few; Pépé; Philippe B; Québec Redneck Bluegrass Project; Radio Radio; Salomé Leclerc; Socalled; Vendeurs d’enclumes; Vincent Vallières; Zachary Richard, etc.

Sans oublier les enfants de l’école St-Joseph chantant Anne Sylvestre et les artistes en résidence : Isabelle Simard; Klô Pelgag; Lisidor; Louis; Olivier Laroche; Renaud Pintiaux; Sarah Toussaint Léveillé et Stéphanie Boulay (une des deux Soeurs Boulay).

Avouez tout de même que cette énumération en dit long sur la diversité des artistes accueillis en juin 2012 !  Alors comment monter la barre encore plus haut pour le 30ème anniversaire? Mission accomplie : il suffit de prendre le temps de passer en revue le programme 2013.

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Juin 2012. A bâtons rompus avec Lisa LeBlanc face à un public posant des questions à la jeune chanteuse acadienne … de retour à Tadoussac pour le 30ème anniversaire

 

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Suivez la flèche, elle vous emmène sur la route des baleines !

« Tadoussac, c’est un festival qui a des petits moyens, mais beaucoup de coeur. Depuis le début, on reste centré sur la chanson”

Et puis n’oublions pas un autre élément de taille pour Tadoussac : son environnement, un atout majeur pour un festival dont le site (et la programmation !) font rêver nombre de passionnés de la chanson croisés ici et là en France.

“Le fleuve, les baleines, les grands espaces et le vent fleurant bon le large ne sont pas étrangers à l’aura qui nimbe le Festival de la chanson de Tadoussac. Les artisans qui forgent le Festival l’ont compris et s’en font des alliés. Animés par la passion, ils donnent des ailes à la chanson. Pour encore 30 ans, au moins ” affirment encore Catherine Marck et Charles Breton. 

Et de préciser enfin leur philosophie : “Tadoussac, c’est un festival qui a des petits moyens, mais beaucoup de coeur. Depuis le début, on reste centré sur la chanson. C’est notre mission! Et on nous dit souvent que notre festival est mythique”.

De là à inciter les festivaliers à préserver l’environnement de Tadoussac, il n’y a qu’un pas … et il sera  – une fois encore – franchi en juin 2013. En effet, les élèves de l’École St-Joseph s’impliquent à nouveau dans le festival.Pour que les visiteurs profitent d’un environnement propre et accueillant, des équipes de jeunes, accompagnés de parents, sillonneront les sites afin d’en assurer la propreté.

Et, en même temps, ils accompliront un geste solidaire. L’an dernier, 6 750 canettes et 2 321 bouteilles ont ainsi été récupérées au profit de l’école et de l’aide humanitaire en Haïti ! Un résultat qui en dit long sur l’importance de cette efficace  “Escouade verte”…

Notons enfin qu’en plus de la programmation de la 30ème édition, le Festival de la Chanson de Tadoussac propose encore divers concerts à d’autres dates !

Clip le Clown………………….Jeudi 11 juillet

Les Respectables……………Lundi 15 juillet

Sagapool………………………..Mercredi 17 juillet

Emmanuel Bilodeau………..Lundi 22 juillet

Les Soeurs Boulay………….Mardi 30 juillet

Luce Dufault…………………..Jeudi 1er août

Richard Séguin……………….Vendredi 9 août

(Catherine Durand en 1ère partie)

Karen Young……………………Jeudi 15 août

Cathy Gauthier…………………Samedi 17 août

Patrick Groulx…………………..Vendredi 15 novembre

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Au large de Tadoussac, tout près des baleines !

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Centre d’interprétation des mammifères marins: un lieu incontournable pour tout festivalier désireux d’en savoir plus sur Tadoussac et son environnement naturel

Zachary Richard : “Tadoussac, lieu magique où la rivière rejoint le fleuve. Point de rencontre des Amérindiens et des Basques, des oiseaux et des humains”

En guise de conclusion, laissons le mot de la fin à Zachary Richard.

A l’instar de plusieurs artistes – Pierre Lapointe, Anne Sylvestre, Richard Seguin, Stéphanie Boulay, Mathieu Lippé, Vincent Vallières, Xavier Lacouture, Yann Perreau, Bernard Joyet, Pierre Flynn – l’auteur-compositeur-interprète  cajun a livré ses impressions sur “le plus grand des petits festivals” dans le dépliant du programme 2013.

 

 “Tadoussac, lieu magique où la rivière rejoint le fleuve.

Point de rencontre des Amérindiens

et des Basques, des oiseaux et des humains,

des esprits et des corps, des cieux et des terres.

J’ai frôlé l’extase sur le grand bleu du Saint Laurent,

là où il commence à se vanter de devenir mer.

Danser avec les baleines et les goélands à Tadoussac

reste pour moi un souvenir des plus délicieux.

Endroit riche d’histoire, lieu de rencontre

et pendant son été trop bref,

terrain de joie où la musique sort des bois

pour faire valser les habitants sur la grève.

Je reviendrai autant de fois que possible,

pour faire mes prières de chansons

et entendre chanter les bélugas”

Richard Desjardins

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 Parmi les artistes de la relève québécoise à ne pas manquer à Tadoussac : Marcie, auteure-compositrice-interprète originaire du Saguenay. Elle vient de s’affirmer avec un premier album éponyme des plus soignés, aux arrangements et à la réalisation signés Ludo Pin. Un répertoire enraciné dans une chanson à texte d’une qualité rare dont nous reparlerons sous peu sur ce site

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Tadoussac au temps des pionniers : vue partielle du vaste tableau présenté dans un des couloirs de l’hôtel entre “nature et hospitalité”

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La marina, un des centres d’intérêt de Tadoussac …

Source : site du festival de Tadoussac www.chansontadoussac.com

Voir sur www.francomag.com les articles sur l’édition 2012 

Lire aussi le reportage de Fred Hidalgo sur le festival de juin 2009. Prévu pour le n° 69 de “Chorus, les cahiers de la chanson”, cet article fut publié sur le site de la rédaction, suite à la cessation de parution du trimestriel au cœur de l’été : http://laredactiondechorus.fr

TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER

 

CHANSON FRANCOPHONE/ LISA LEBLANC : PRIX RAPSAT-LELIEVRE 2013

Le ministre de la Culture et des Communications du Québec, Maka Kotto, et le ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur, Jean-François Lisée, ont annoncé lundi 6 mai 2013 l’attribution du prestigieux prix Rapsat-Lelièvre 2013 à Lisa LeBlanc pour “la qualité et la singularité de son tout premier album” lancé en mars 2012.

LISA LEBLANC PV CITATION

Juillet 2012, Festival de Petite-Vallée, en Gaspésie

Le prix Rapsat-Lelièvre souligne l’excellence d’un album de chansons. Il est remis chaque année, en alternance, à un artiste québécois à l’occasion des Francofolies de Spa, et à un artiste de Wallonie-Bruxelles, au Coup de cœur francophone de Montréal. Ce fut le cas en novembre dernier au Lion d’Or pour le groupe Suarez.

Il est attribué par un jury international composé de spécialistes de la chanson issus du Québec et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le prix comprend une bourse de 5 000 $ pour l’auteur-compositeur-interprète et une aide financière de 10 000 $ au producteur du disque afin d’en assurer la diffusion sur le marché belge.

“Cette étoile montante de la musique dont la carrière est déjà bien ancrée au Québec”

“Le prix Rapsat-Lelièvre met en relief le talent et la créativité de nos artistes avec un rayonnement grandissant de chaque côté de l’Atlantique. Je veux féliciter chaleureusement Lisa LeBlanc, cette étoile montante de la musique dont la carrière est déjà bien ancrée au Québec. C’est maintenant au tour de la communauté de la Wallonie-Bruxelles d’apprécier l’immense talent et l’originalité de cette auteure-compositrice-interprète qui n’en est pas à sa première incursion en Europe et qui est loin d’avoir fini de conquérir de nouveaux publics” a déclaré le ministre Maka Kotto.

« Parce qu’elle puise largement dans cette langue que nous avons en partage, la culture constitue naturellement l’un des moteurs de la riche coopération du Québec et de la Wallonie-Bruxelles. Je salue l’attribution du prix Rapsat-Lelièvre à cette artiste singulière qui est appelée à contribuer au rayonnement de la culture québécoise auprès des francophones de la Belgique », a indiqué le ministre Jean-François Lisée.

Et le communiqué de préciser : “Originaire du petit village de Rosaireville au Nouveau-Brunswick et maintenant installée au Québec, Lisa LeBlanc écrit des chansons aux propos sans détour, empreintes d’une grande sensibilité. Son charisme, sa fraîcheur, son sens de la mélodie et la qualité de réalisation de l’album sont autant d’éléments qui ont su convaincre le jury international”.

Remise du prix en juillet prochain durant la 20e édition des Francofolies de Spa, en Belgique

Certifié disque d’or au Québec, l’album éponyme de Lisa LeBlanc réalisé par Louis-Jean Cormier est maintenant distribué en Belgique, en France et en Suisse, sous l’étiquette Tôt ou tard. C’est en juillet prochain, dans le cadre de la 20e édition des Francofolies de Spa, en Belgique, que l’auteure-compositrice-interprète recevra son prix et y présentera son spectacle.

Créé en 1984, le prix Rapsat-Lelièvre, initialement connu sous le nom Prix Québec/Wallonie-Bruxelles du disque de chanson, vise à encourager le développement et la promotion de la langue française et à stimuler la production et la diffusion de disques francophones tout en favorisant les échanges entre le Québec et la Communauté Wallonie-Bruxelles.

Ce prix est décerné par un jury international composé de spécialistes de la chanson du Québec et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le prix comprend une bourse de 5 000 $ pour l’auteur-compositeur-interprète et une aide financière de 10 000 $ au producteur du disque afin d’en assurer la diffusion sur le marché belge.

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Certifié disque d’or au Québec, l’album éponyme réalisé par Louis-Jean Cormier est maintenant distribué en Belgique, en France et en Suisse, sous l’étiquette Tôt ou tard

En mémoire de Pierre Rapsat et Sylvain Lelièvre

En 2003, lors du 20e anniversaire de sa création, changement d’appellation … On parle désormais du prix Rapsat-Lelièvre : un hommage à Pierre Rapsat et Sylvain Lelièvre, deux grands artisans de la chanson disparus à quelques jours d’intervalle en avril 2002.

Ce prix évoque en effet la mémoire de deux figures incontournables de la chanson francophone : le Belge Pierre Rapsat et le Québécois Sylvain Lelièvre. Durant leur carrière, qui s’est étalée sur une trentaine d’années, Pierre Rapsat et Sylvain Lelièvre ont su traverser les modes. Ils n’ont pas hésité à pratiquer leur art sans compromis, en empruntant souvent des chemins moins fréquentés, loin du show-business… Chacun avait à son actif plus d’une dizaine de disques qui ont conquis un public fidèle. Tous deux sont décédés à un moment où ils opéraient un virage musical important.

Le Prix Rapsat-Lelièvre est administré conjointement par Wallonie-Bruxelles International (WBI) et par le ministère des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur (MRIFCE) ainsi que le ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCC).

Au terme de ce texte publié sur la base d’informations relayées par trois sites (Ministère de la Culture et de la Communication du Québec; Coup de Coeur Francophone; Prix  Rapsat-Lelièvre), deux précisions s’imposent.

Signalons tout d’abord l’excellent livre “Toi l’ami Cent regard sur Sylvain Lelièvre” paru en avril 2013 met en relief avec d’innombrables documents la vie et la carrière de cet auteur-compositeur-interprète québécois. Cet ouvrage unique en son genre est signé Elizabeth Gagnon (Radio Canada) et Monique Vaillancourt-Lelièvre, veuve du chanteur (229 pages, Editions L’instant scène/ Productions Basse-Ville). Nous en reparlerons bientôt plus longuement sur notre site.

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Un ouvrage de référence sur un artiste disparu à 59 ans, alors que sa carrière prenait un nouveau tournant et accédait enfin à une reconnaissance du grand public

Son charisme époustouflant ainsi que son ardente énergie sur scène vous laisseront éblouis sur votre siège !”

Seconde précision, et non des moindres. L’attribution de ce prix d’envergure internationale à l’artiste d’origine acadienne Lisa Leblanc va évidemment réjouir ses nombreux fans des Provinces Maritimes.

De quoi les ravir face à ce nouveau coup de projecteur braqué sur la chanteuse de plus en plus connue et appréciée hors de son Nouveau-Brunswick natal … tout en étant surpris par la déclaration ministérielle la qualifiant d'”artiste singulière qui est appelée à contribuer au rayonnement de la culture québécoise auprès des francophones de la Belgique”.

Car une évidence s’impose. Bien qu’établie au Québec, Lisa LeBlanc n’a pas pour autant oublié ses racines. Ni son accent et son incroyable présence sur scène… déjà évoqués en 2010 dans le premier document officiel parlant d’elle. En l’occurrence une petite page la présentant d’une manière à la fois enthousiaste et prometteuse : “Son charisme époustouflant ainsi que son ardente énergie sur scène vous laisseront éblouis sur votre siège ! Ses jeux prestigieux de guitare et ses mélodies accrocheuses aux intonations folk/rock vous feront également vouloir la connaître davantage et de suivre le parcours prometteur de cette artiste émergente! “. Voir le document ci-dessous.

PF LISA BIO BREVE

Premier document présentant Lisa Leblanc, en 2010, juste avant son entrée à l’Ecole de la Chanson de Granby

PF LISA MAI LEBLANC MAQUETTE

Mars 2009, sortie sur le marché acadien d’un mini-album de trois titres médiatisé par Carol Doucet. Réalisé par Etienne Leblanc, l’album a bénéficié de l’appui de la Société culturelle des Hauts-Plateaux; Laquelle organisait alors chaque année “le Sommet de la Chanson”, une compétition pour les artistes musicaux du Nouveau -Brunswick remportée en 2008 par Lisa LeBlanc.

“Je suis une Acadienne qui roule ses « r », qui aime se moquer d’elle-même”

Que de chemin parcouru en quelques années par la jeune chanteuse de Rosaireville – village de son enfance avec ses 40 habitants- au Nouveau-Brunswick, en passant par le travail de longue haleine mené à bien par Carol Doucet, jusqu’à l’enregistrement au studio Piccolo du fameux album sous le label Bonsound Records !

Un des tournants de cette carrière aura été l’inoubliable Cercle des auteurs de la SOCAN, en novembre 2008 à la FrancoFête de Moncton. La soirée était animée par le Québécois Michel Rivard entouré par trois artistes acadiens : Edith Butler, Danny Boudreau et … Lisa LeBlanc : une véritable révélation tant par son talent que sa manière de s’exprimer avec audace et bon sens face à ses aînés. D’où cette “une” du quotidien L’Acadie Nouvelle du lundi 10 novembre…

PF LISA LEBLANC ACADIE NOUVELLE 003

Lundi 10 novembre 2010. La “une” de L’Acadie Nouvelle après l’inoubliable Cercle des auteurs SOCAN en compagnie de Michel Rivard, Edith Butler, Danny Boudreau et Lisa LeBlanc

En remportant le Festival international de la chanson de Granby en septembre 2010, Lisa Leblanc élargira rapidement sa notoriété auprès de nombreux médias francophones à travers le Canada, et tout autant auprès d’un public en quête de nouveaux talents.

Dès lors, sa carrière a connu une ascension fulgurante. Récipiendaire du Félix de la Révélation de l’année au Gala de l’ADISQ de 2012, elle compte à ce jour près de 400 spectacles à son actif. Mais l’accélération de sa carrière n’empêchera pas Lisa LeBlanc de continuer à rester égale à elle-même. Naturelle et spontanée, aimant se définir comme “Une Acadienne qui roule ses “r”, qui aime se moquer d’elle-même, qui écrit des textes sans trop de froufrous et qui est tannée de chanter des chansons de fi-filles!”.

Il est évident qu’on n’a pas fini d’entendre parler (et chanter) Lisa LeBlanc. Et le Prix Rapsat-Lelièvre 2013 constitue assurément une nouvelle étape pour la fille de Rosaireville bien décidée à conquérir de nouveaux publics tout en demeurant égale à elle-même. Un défi de plus pour cette Acadienne à la fois extravertie et sensible, au répertoire assurément bien nuancé et varié que ne le laisse croire sa chanson la plus connue.

PF LISA CHEVEUX FF 2012Mais oui, c’est bien elle, crinière au vent, durant la FrancoFête en Acadie, Moncton, Nouveau-Brunswick e, novembre 2012

PF LISA PULLY 5 060 LISA ET JEROMEEn grande conversation avec Jérôme, un des bénévoles du Festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec, juin 2012

PF LISA RAPSAT LELIEVRE 003A la une du site du Prix Rapsat-Lelièvre

TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER

FRANCE/ FESTIVAL BERNARD DIMEY : “Poésies et chansons francophones” à Nogent

Amateurs de (bonnes) chansons françaises, à vos agendas. En piste pour la 13ème édition du Festival Bernard Dimey du 8 au 11 mai 2013 à Nogent, Haute-Marne !

L’occasion de revenir ici en photos sur divers temps forts de l’édition de l’an dernier et surtout de donner envie aux passionnés de se retrouver dans une ambiance des plus chaleureuses dans la ville chère au créateur de « Syracuse », « Si tu me payes un verre », « Mémère »  et autres chansons connues ou non qui ont, indiscutablement, marqué l’Histoire de la chanson française.

En guise d’introduction à ce long voyage au coeur du Festival de Nogent d’hier et d’aujourd’hui, bienvenue à “Dimey de Nogent”, une chanson franco-québécoise signée Joseph Moalic (paroles) et Jean Custeau (musique) ! Texte à découvrir en fin d’article…

 

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 Plaque sur la maison natale du poète de Nogent

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Samedi 12 mai 2012. Passage du “Marching Band” de Chaumont devant la médiathèque Bernard Dimey

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Depuis quelques années, la tombe de Bernard Dimey bénéficie enfin d’un fléchage au cimetière : il était grand temps …

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Bernard Dimey, Pierre Brasseur et Michel Simon : fresque dans le hall du Centre culturel, quartier général et salle de concert du festival de Nogent

«Derrière ce joli nom il y a toute une équipe qu’il faut absolument féliciter »   

Il en aura fallu de l’obstination et de la passion pour mener à bien cette association Bernard Dimey ! Ses objectifs ? « Promouvoir l’œuvre de Bernard DIMEY, la poésie et la chanson francophones et ce, au moyen de l’organisation de manifestations, réunions, conférences ou toutes autres actions à caractère notamment culturel, et, en général, toutes initiatives pouvant aider à la réalisation de son objet ».

Bien, mais qu’en est-il des débuts de cette association présidée depuis trois ans par Yves Amour ?

Un retour dans le passé s’impose, histoire d’en savoir un peu plus sur ce festival bénéficiant d’une solide équipe de bénévoles. Ce qui a incité le président à remettre les pendules à l’heure, lors de son discours de remerciements en mai 2012 : « Je suis un peu agacé quand on remercie Yves Amour. Derrière ce joli nom il y a toute une équipe qu’il faut absolument féliciter : tous les bénévoles de cette association ! Je ne suis qu’un porte-nom ». Des propos qui suscitèrent une  pluie d’applaudissements…

Et sur le site de l’association, l’ancienne présidente Annie Roquis-Millet, de préciser : «C’est toute une équipe de lutins qui, comme dans les contes, s’affairent sans ménager leur peine pour accueillir au mieux et toujours chaleureusement artistes et public.

Ils se transforment en mirlitons, plongeurs, cuistots occasionnels, coursiers, hôtesses, barmen, barmaid, techniciens, vendeurs, médiateurs, caissières, placeuses, colleurs d’affiches, standardistes, chargés de com’, couturières, nounous, décoratrices, secrétaires, souffleurs, docteur, masseuses, pharmaciennes, chauffeurs, logeuses, guides et accompagnateurs touristiques, que sais-je encore ?

La municipalité de Nogent  nous accorde son soutien depuis le début. Ses équipements surprennent toujours très favorablement les artistes et nous sommes conscients de son effort et de la contribution du personnel de la salle, des services techniques et administratifs ».

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Gâteau d’anniversaire pour les 10 ans du festival. Photo-souvenir avec  quelques bénévoles en compagnie d’Annie Roquis-Millet, Dominique, la fille de Bernard Dimey, et le directeur de la médiathèque de Nogent Philippe Savouret

 

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« Poésies et chansons francophones », c’est le « label » du festival Bernard Dimey présidé depuis 2010 par Yves Amour

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Eric Frasiak, Patrick Boez, Robin Rigaut, Christian Valmory et Philippe Savouret

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Mai 2009. Sur les traces de Bernard Dimey à travers les rues de Nogent. A quand une nouvelle visitée guidée avec tant de passion par Philippe Savouret et intégrée dans le programme du festival ? 

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Inspirée de l’affiche du festival illustré par le dessinateur Cabu, la pochette du CD « Dimey de Nogent » : texte de Joseph Moalic, musique du chanteur québécois Jean Custeau. Cette chanson dédiée à Annie Roquis-Millet a inspiré une vidéo visible au début de cet article ainsi que dans la rubrique vidéo sur la page d’accueil de www.planetefrancophone.fr

 

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Mai 2010. Annie Roquis-Millet en compagnie du compositeur Francis Lai, lors de l’inauguration de l’Espace qui lui est dédié à la médiathèque de Nogent

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 Incontestable passionné de l’oeuvre du poète de Nogent, Philippe Savouret, directeur de la médiathèque Dimey

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Annie Roquis-Millet en compagnie de Georges Varenne, fils du chanteur Pierre Louki devant l’exposition consacrée à son père

A l’origine, la rencontre de deux responsables de bibliothèque

Saviez-vous que l’origine du festival s’enracine dans la rencontre de deux responsables de bibliothèque ?

Mais oui, comme le raconte avec force détails le site de l’association, l’histoire débute en l’an 2000 avec un duo d’amoureux de la chanson et de la langue française : Philippe Savouret chargé de la médiathèque de Nogent et Annie Roquis Millet de celle de Biesles.

Tous deux partagent « la même vision du développement culturel et ont conscience de l’intérêt de lancer des opérations communes groupant ainsi les moyens financiers et humains avec le concours des municipalités. Ils créent « l’intermédiathèque » avant « l’intercommunalité » par des actions groupées sur un territoire élargi au canton de Nogent ».

Et l’histoire se poursuit de plus belle avec le duo Savouret-Roquis-Millet : » En travaillant ensemble pour la programmation de spectacles, sur des expositions, ils partent même sur le terrain, à savoir en Martinique, à leurs frais. Philippe, passionné, a raconté, lors de veillées, la maman de Bernard, ses recherches, ses contacts et échanges avec les artistes, la commémoration du 10e anniversaire, son séjour avec Dominique et Claude Dejacques à Tartane pour la création du disque « Le droit des enfants ».

Dès lors le compte-à-rebours est enclenché : « Au retour, l’appétit aiguisé, Annie plonge dans ce monde de Dimey, grâce aux documents rassemblés du fonds, et après leurs trois expos réussies, vient le moment de préparer la commémoration du 20e anniversaire de la mort de Bernard ».

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Mai 2009. Quand Daniel Manchin donne de la voix sur scène en compagnie de Jean-Pierre Laurent et son orgue de barbarie

« Pour des raisons pratiques, Daniel Manchin a proposé de créer  une association, pour contribuer à faire connaître l’œuvre de notre poète nogentais »

Le duo Savouret-Roquis-Millet lance d’abord une manifestation à Biesles. Un tournant de taille, puisqu’ils y rencontrent le troisième homme : « Daniel Manchin, PDG d’une entreprise, amoureux de poésie. Il a découvert Dimey, en écoutant un texte sur les quais de la Seine, par hasard, lors d’un de ses nombreux déplacements professionnels. Il a ensuite  proposé à  Michel Thomassin, alors directeur de la Mutualité Sociale Agricole, président du Lion’s Club, d’en faire le thème d’une manifestation au cœur du festival ; ce dernier plonge aussitôt dans la marmite et met en place une soirée réussie ! »

Dès lors les événements vont se précipiter : « Pour des raisons pratiques, Daniel Manchin a proposé de créer  une association, pour contribuer à faire connaître l’œuvre de notre poète nogentais. Et les statuts déposés, ils se lancent dans le premier festival en 2001, entraînant d’autres passionnés avec le concours de la ville de Nogent représentée par Michel Brocard, maire ».

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Le festival résulte d’un sacré travail de bénévoles. Ici finale de l’édition 2010 animée par l’auteur-compositeur-interprète québécois Steve Normandin avec à gauche la présidente fondatrice Annie Roquis-Millet à côté de Daniel Manchin

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Dans la Cave à Bernard “Entre Pigalle et les Abbesses” poésie et chansons avec Michèle Crevecoeur et Jean-Pierre Laurant

“Jean-Pierre Laurant est un artiste attachant. Animateur infatigable autant que généreux”

Après cette première édition, d’autres festivals ont suivi chaque année autour du 10 Mai … évidemment !

Les premiers seront très axés sur les textes de Dimey pour le faire connaître avec « des spécialistes reconnus » comme Dominique Dimey, sa fille; les chanteurs  Jehan et Alain Flick puis plus tard Valérie Mischler… Le cercle s’élargira peu à peu avec « une causerie avec des témoignages comme Francis Lai, des camarades de classe, des universitaires…et  cela s’est élargi vers d’autres horizons, tout en gardant le lien Dimey, avec des artistes connus et d’autres pas médiatisés. La poésie est à l’honneur, souvenez-vous de cette soirée inoubliable avec Bohringer !  Un grand merci à ce Monsieur ».

Au fil des ans, des repères se mettent en place : « Dans l’équipe, après avoir créé un petit groupe de colporteurs, certains se sont pris au jeu et continuent de dire du Dimey par plaisir comme Chantal et Yvon Baude. Michèle Crèvecœur, Belge, s’est associée à un artiste Jean-Pierre Laurant pour créer un spectacle donné gratuitement dans le cercle de ses amis belges, puis au festival ».

Jean-Pierre Laurant ? Sans doute un des artistes les plus connus des festivaliers de Nogent !

“Jean-Pierre Laurant est un artiste attachant. Animateur infatigable autant que généreux, il aime faire partager son vaste répertoire dans lequel Mouloudji tient souvent une place privilégiée, de même que Brassens, Vian et quelques autres, dont, évidemment, Dimey. Je vous suggère en passant de ne pas rater le spectacle consacré à ce dernier, monté et joué avec Michèle Crevecoeur (“Entre Pigalle et les Abbesses”).  

Cette présentation signée Joseph Moalic (Les Amis de Georges, n° 133, mai-juin 2013) est extraite d’un article consacré à “J’ai rendez-vous avec vous”, nouveau CD enregistré à l’orgue de barbarie par le chanteur-musicien Jean-Pierre Laurant. Assurément une figure familière à Nogent, où il s’est souvent produit… à l’instar du québécois Steve Normandin (voir le dossier abondamment illustré sur cet artiste québécois sur le site www.francomag.com)

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Ne pas oublier les maisons de retraite des environs de Nogent : une des priorités du festival. Ici le québécois Steve Normandin au coeur de l’événement !

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Mai 2010, collège de Nogent avant l’inauguration de l’Espace Bernard Dimey par le compositeur Francis Lai entouré ici par Annie Roquis-Millet, Philippe Savouret et Michèle Crevecoeur

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Viviane Cayol et Jean-Yves Liévaux, alias Alcaz, en compagnie de l’artiste peintre Yvette Cathiard, dernière compagne de Bernard Dimey et auteure de “Dimey la blessure de l’ogre” (Editions Christian Pirot, 2003). Cet ouvrage a obtenu le Grand Prix de l’Académie Charles Cros (Littérature)

« Ce festival permet d’élargir l’offre culturelle indispensable au développement économique de notre pays »

Selon Annie Roquis-Millet, présidente de l’association de 2000 à 2010, «Dimey reste bien le pivot central de cette manifestation, et sur une idée d’Yvette Cathiard chaque artiste doit nous interpréter un de ses textes, à sa convenance. Ce festival permet d’élargir l’offre culturelle indispensable au développement économique de notre pays, au même titre que bon nombre d’associations locales tout aussi dynamiques ».

Autre argument, et non des moindres mis en évidence sur le site du festival : la valorisation de Nogent et de sa région, sous l’angle économique : « Nous sommes convaincus qu’il mérite d’exister et les entreprises locales qui nous soutiennent par leur mécénat l’ont bien compris. Nous avons des richesses à développer ici dans notre magnifique département ».

 

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Parmi les animateurs ayant soutenu le festival figurent entre autres Elisabeth Gagnon de Radio-Canada, et Jean-Louis Foulquier venu pour une émission retransmise en direct sur France-Inter 

 « On se souvient d’Elizabeth Gagnon pour Radio-Canada, auteur de dix heures d’émission sur Bernard Dimey »

Comme le met en évidence le site de l’association, « le festival, à sa mesure, favorise l’exportation de notre patrimoine par un maximum de relais médiatiques qui contribuent à faire connaître Nogent et la Haute-Marne : dans des émissions télévisées, de radios : on se souvient d’Elizabeth Gagnon pour Radio-Canada, auteur de dix heures d’émission sur Bernard, de la sympathique équipe de Jean-Louis Foulquier pour POLLEN, des journalistes de revues plus spécialisées comme Chorus, Je chante, Vinyl.

Au même titre que les autres manifestations de notre département, il contribue au développement économique, touristique : nous accueillons des personnes extérieures : Belges, Suisses, Hollandais ».

A noter qu’en mai 2007 toute une équipe de Québécois emmenée par Pierre Jobin et Renée Marcoux est venue partager l’ambiance du festival Dimey.

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 Mai 2007. Groupe de festivaliers québécois emmenés par Pierre Jobin et Renée Marcoux

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Pierre Jobin en conversation avec Allain Leprest, invité d’honneur du Festival Dimey

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Mai 2012. Le festival va dans la rue et fait danser devant la maison de retraite de Nogent !

« On y vient chercher de la qualité mais aussi de la convivialité dans une ambiance familiale avec plein de petits bonheurs accessibles à tous ! »

« Les textes de Bernard Dimey sont populaires au sens noble du terme (dixit Gilles Vigneault), tout comme notre festival. De plus, nous montrons le talent de dessinateur de Bernard Dimey et sommes heureux que le grand dessinateur CABU, nous ait gratifiés en 2007 d’une affiche qui, à nos yeux, reste emblématique.

Le public du festival s’agrandit doucement. C’est un public de « découvreurs ». On y vient chercher de la qualité mais aussi de la convivialité dans une ambiance familiale avec plein de petits bonheurs accessibles à tous! Et si demain, ces artistes sont médiatisés, tant mieux ! ».

Ces propos signés Annie-Roquis Millet en disent long sur les défis relevés par le président Yves Amour.  Lequel expliquait en mai 2012, après la soirée finale, que l’association repose sur une trentaine de bénévoles de Nogent et environs durant le festival, et d’un noyau d’une dizaine de personnes à l’année.

De là  lancer un appel il n’y a qu’un pas franchi par le président « en quête de gens ayant des compétences dans certains domaines qui ne sont pas forcément la chanson ». Oui, toutes bonnes volontés sont accueillies, et les initiatives peuvent, dans ce domaine, réserver de belles surprises, comme la participation de jeunes du Lycée Charles de Gaulle de Chaumont, section BTS productique : ils ont fabriqué des tables fort utiles durant l’édition de mai 2012.

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Yves Amour en compagnie du chanteur Gérard Berliner, à gauche. Comme un air de ressemblance …

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Sur le livre d’or de l’association, le message du chanteur Gérard Berliner, quelques mois avant son décès en octobre 2010

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Mai 2008, « Le Déserteur de Boris Vian » repris en chœur par Steve Normandin, Christiane Oriol, Denis Peterman, Christian Valmory, Jean-Pierre Laurant et Thomas Pitiot

 Concert de Thomas Pitiot sous l’égide de l’association Arts Vivants 52

 Autre piste de réflexion et d’action : développer des passerelles avec des établissements scolaires – écoles, collèges, lycées – il n’y a qu’un pas franchi par l’association soucieuse d’ouvrir son champ d’action au-delà de la salle de spectacle du centre culturel !

Une de ces passerelles entre milieu artistique et milieu scolaire est illustrée par le concert pédagogique de Thomas Pitiot au centre culturel de Nogent mardi 7 mai à 14 h : une co-réalisation du festival Dimey et l’association Arts Vivants 52.

Ce concert réservé aux écoles participant au projet rassemble des classes de cycle 3 du Pays Coutelier. Elèves et équipe pédagogique ont travaillé le chant choral avec un professeur de chant et de technique vocale Anna Rochelle – professeur au conservatoire de Dijon – auquel s’est joint Thomas Pitiot, un des auteurs-compositeurs interprètes de l’édition 2013.

« L’artiste partira de la créativité et de l’imaginaire des élèves pour écrire et mettre en musique des chansons » souligne le site d’Arts Vivants 5. Une association départementale de développement du spectacle vivant qui assure « une mission permanente de service auprès du public et des acteurs de terrain » : éducation artistique, enseignement spécialisé, pratique artistique, diffusion et création pour la danse, la musique et le théâtre.

D’où l’affirmation d’Yves Amour au sujet du festival : « Ce ne sont pas seulement des spectacles avec des gens qui viennent faire des cachets, il y a aussi de vraies rencontres … des artistes qui restent et partagent avec le public… des échanges entre professionnels et amateurs». En somme un festival de taille humaine soutenu par des subventions de la municipalité de Nogent, du Conseil Général ainsi que de l’ORCA, l’Office régionale culture Champagne-Ardenne).

A l’instar de tant de festivals ne bénéficiant pas de gros budgets, celui de Nogent repose sur un groupe de personnes motivées par la vie culturelle de leur région et une passion envers la chanson française. Avec en ligne de mire des artistes et groupes d’expression française qui – sans faire la une des « grands médias » n’en sont pas moins synonymes de talent.

Bien au contraire comme en témoigne la programmation de cette 13ème édition : Jeanne Garraud, Thomas Pitiot, Céline Bardin, Tournée générale, , François Corbier, Hervé Akrich, Les Papillons, Topel Théâtre, Bernard Moninot et Chouf. Sans oublier “le fil rouge” assuré par “Chansons à gogo” alias Martine Scozzesi, Samuel Péronnet et Riton Palanque  et les 3ème mi-temps signées Christian Codfert ! 

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Demandez le programme de la 13ème édition du Festival Bernard Dimey à Nogent du 8 au 11 mai 2013 !

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De retour pour le festival 2013, les trois compères du Topel Théâtre : Serge Saint-Eve, Serge Martel et Bernard Lélu. L’art de célébrer Dimey avec humour et talent dans “Quand on n’a rien à dire !’, spectacle cabaret aux allures de “soirée bistrot-cabaret entre amis, une bonne histoire, un bon vin, un moment fraternel”

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Prise à Bazicourt le 31 octobre 2011 par Annie Roquis-Millet, cette photo de Jean Custeau et Joseph Moalic  illustre la pochette du CD « Dimey de Nogent » bénéficiant d’une maquette de Robin Rigaut

Bernard Dimey célébré par le Québécois Jean Custeau sur des paroles de Joseph Moalic

Pour en savoir plus sur Bernard Dimey, il suffit de se promener sur internet qui le met en valeur sur nombre de sites tous empreints d’une évidente passion tant pour l’homme que l’œuvre.

S’y ajoute aussi nombre de documents sonores et visuels…  comme le clip de la chanson « Dimey de Nogent » enregistré, mixé et matricé  au Studio Bleuciel, à Stanstead au Québec. Un bel hommage au créateur de Nogent, avec un clin d‘œil à la fameuse « Cave à Bernard » située dans la médiathèque de Nogent !

Quant au site du festival, il fourmille de détails sur l’édition 2013 et sur l’histoire de l’association présidée par Yves Amour qui a pris la relève d’Annie Roquis-Millet. A découvrir ici  http://yamour.ovhsitebuilder.com/

 

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Directeur de la médiathèque de Nogent et auteur d’un livre sur Bernard Dimey, l’infatigable Bernard Savouret toujours au coeur de l’événement en mai 2012 !

Souvenirs, souvenirs : dans les coulisses du Festival Bernard Dimey …

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Amical clin d’œil de Graeme Allwright sur le livre d’or

 ll est à présent grand temps de revenir en photos sur quelques temps forts de l’édition 2012, voire des années précédentes ! Impossible évidemment d’offrir un panorama exhaustif de tous les talents qui ont fait vibrer le centre culturel de Nogent, ainsi que divers autres lieux du bassin nogentais.

D’où cette série de coups de projecteurs offerts en toute subjectivité, un regard partiel et partial sur un festival aux accents sans frontières, où le Québec aura plus d’une fois été à l’honneur.

Rappelons que l’édition 2012 a bénéficié d’un compte-rendu détaillé dans la revue Vinyl : une des (très) rares publications encore consacrées à une chanson d’expression française vivante et de proximité. Une revue à découvrir SANS TARDER en cliquant sur le nom de son créateur, Robin Rigaut, dans la rubrique « En lien avoir » sur notre site.

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Mai 2010. Avec Manu Galure au piano, ambiance assurée par Jean-Sébastien Bressy, Jean-Pierre   Laurant, Christian Valmory, Steve Normandin pour une réjouissante 3ème mi-temps

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Autre inoubliable 3ème mi-temps en mai 2010 avec Gérard Berliner au piano et le québécois Steve Normandin à l’accordéon

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Energique et attachante Evelyne Gallet dimanche 13 mai 2012 au Centre culturel de Nogent : le rythme dans la peau et des textes-coup de poing. “Un bon coup de pied au cul du ronron de la chanson française” selon l’artiste qui n’a pas la langue dans sa poche.

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Fil rouge de l’édition 2009, le chanteur-guitariste marseillais Jean-Marc Dermesropian accompagne Claude Fèvre, créatrice du Festiv’Art et passionnée par l’oeuvre de Barbara

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Fan avertie du duo Alcaz, Claude Fèvre dans les rues de Nogent durant une visite guidée animée par Philippe Savouret
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Mai 2008. Dans les coulisses de la célèbre table ronde entre Brel, Brassens et Ferré organisée et animée par le journaliste François-René Cristiani dans l’appartement de sa belle-mère à Paris : présentation du livre paru en 2003 chez Fayard-Chorus 2003 
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Dessin d’Allain Leprest sur le livre d’or, sous les messages de Bernard Joyet et Nathalie Miravette

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Mai 2012. Le chanteur Gilles Roucaute anime le kiosque de l’association Tranches de Scène créée par Eric Nadot. Une association à découvrir dans notre rubrique « En lien avec … »

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Mai 2012. Touchant et ironique, tendre et réaliste : Govrache s’enracine dans une chanson française. L’artiste au pseudonyme-clin d’oeil à Gavroche surprend par une évidente aisance scénique assurée au Centre Culturel de Nogent avec la complicité d’Adrien Daoud (contrebasse) et Antoine Delprat (violon)

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Amicales retrouvailles au cœur du festival. De gauche à droite Christian Valmory (revue Vinyl), le chanteur Eric Frasiak, Albert Weber (www.planetefrancophone) et venu de St-Pierre et Miquelon Patrick Boez, créateur et animateur de « Jambon Beurre » émission sur la chanson d’expression française: voir son site dans la rubrique « En lien avec … »

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Le temps des retrouvailles avec Jean-Yves Liévaux et Viviane Cayol (Alcaz) avec leur ami Christian Hee (à gauche) en compagnie de Christian Valmory et de sa femme

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Une 3ème mi-temps signée Eric Frasiak, dans le prolongement de son concert avec ses trois musiciens, jeudi 10 mai 2012

PF NOGENT FRASIAK RECADRE

Mai 2012. Eric Frasiak très à l’aise sur la scène du Centre culturel de Nogent avec Jean-Pierre Fara (guitare), Sylvain Collet (contrebasse) et Raphaël Schuler (percussions). Cet artiste barisien s’impose depuis plusieurs années comme un des plus efficaces ambassadeurs d’un répertoire de qualité et grand public. En témoigne son dernier album  « Chroniques », 15 titres à découvrir par tout amateur de chanson française digne de ce nomCet

PF NOGENT YVES PAQUELIER

Concert d’Yves Paquelier en mai 2012. Encore un de ces artisans d’une chanson française de qualité et à fleur de peau. Son album « Encore une chanson » a été le disque de la semaine dans l’émission « Jambon Beurre » de Patrick Boez (26 mai 2012) à écouter sur internet

pf nogent frasiak dedicaceMai 2011. Séance de dédicace d’Eric Frasiak après son concert, à côté du stand de la revue Vinyl

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Mai 2012. Salle comble pour un concert dé localisé du Topel Théâtre sous l’objectif de Patrick Boez, « envoyé spécial de St Pierre et Miquelon » : de quoi alimenter son cher « Jambon Beurre » disposant d’archives très complètes pour internautes ayant envie de découvrir ses émissions

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Cortège musical en pleine nature, en sortant de la cité avant d’y revenir pour donner l’aubade devant la mairie de Nogent

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Mai 2012, Annie Massy dédicace son livre sur Bernard Dimey. Pour rédiger cet essai biographique, elle a consulté la Bibliothèque nationale de France, les archives de l’INA et le fonds Dimey de la médiathèque de Nogent et … interviewé divers proches du poète

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Mai 2010. La chanteuse québécoise Micheline Bouzigon accompagnée par son compatriote Steve Normandin au piano et Patrick Leroux au violoncelle

 

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Mai 2010. Présentation de l’exposition Jacques Canetti par sa fille Françoise, près du panneau consacré au chanteur québécois Félix Leclerc … juste avant une conférence animée par Françoise Canetti et Joseph Moalic (ci-dessous)PF NOGENT CANETTI MOALIC

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Mai 2012. Le président-photographe Yves Amour en pleine action devant la maison natale de Bernard Dimey

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Mai 2012. Séance de dédicace du chanteur Govrache après son concert

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Michèle Crevecoeur : la poésie au service des textes de Bernard Dimey

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Le festival de Nogent est efficacement soutenu par Chants de Gouttière, de Chaumont, présidée par Fred Castel. Comme l’an dernier, le hall du Centre culturel de Nogent accueillera un stand de l’association qui fête ses dix ans cette année. Ici quatre des adhérents de l’association : Jean-Paul et Josette Dupont, et Denis et Françoise Lionneton

 

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Signée Annie Roquis-Millet, cette photo réunit Jean Custeau et Joseph Moalic. Elle illustre la pochette du CD « Dimey de Nogent » bénéficiant d’une maquette de Robin Rigaut

“Je vous laisse l’idée un peu folle, un espoir/  Comme un myosotis entêté, goguenard/ Qu’on célèbre Dimey dans « La Cave à Bernard »

Impossible de terminer ce dossier sur le Festival Bernard Dimey sans un dernier clin d’œil à la francophonie d’Amérique du Nord. En l’occurrence à la complicité tant amicale qu’artistique entre le parolier Joseph Moalic et le chanteur québécois Jean Custeau, compositeur de la musique de la chanson “Dimey de Nogent”.

D’où cette interrogation : et si l’artiste québécois était invité à Nogent en mai 2014 pour y chanter cet hymne à Dimey ? A vrai dire pas seulement cette chanson mais des extraits de son répertoire mis en valeur dans plusieurs albums au fil des décennies ! 

Il est vrai que l’appellation« Poésies et chansons francophones » qui définit le Festival Dimey s’applique avec justesse à Jean Custeau. L’un de ses CD, « Le vin des anges » est en effet consacré au poète québécois Gilbert Langevin (1938-1995). Un argument de plus … à faire réfléchir avec Amour (Yves) les responsables de l’association. A suivre …

 

“Dimey de Nogent”

 

                               À Annie…

 

Quand je traîne le soir dans les rues de Paris

Ces soirs de vague à l’âme où les rêves sont gris

Je carbure à plein spleen et je lâche la bonde

A des délires fous. Mon esprit vagabonde

Et j’ai alors envie d’interpeller les gens :

Si l’on m’aimait un peu du côté de Nogent ?

 

Si l’on m’aimait un peu du côté de Nogent ?

Mais ne confondons pas, ce s’rait désobligeant,

Le mien n’est pas celui des guinguett’s à touristes

Avec leurs canotiers, leurs accordéonistes

Le mien est plus discret, c’est mon Nogent à moi

Et si un jour là-bas on se souv’nait de moi ?

 

Et si un jour là-bas on se souv’nait de moi ?

Je veux dire qu’un jour il s’rait de bon aloi

De fair’ pour une fois mentir le vieux proverbe

Nul n’est prophète en son pays, dit-on. Et merde !

On l’oublie trop souvent, et ma foi ça m’amuse,

J’ai célébré Nogent bien plus que Syracuse !

 

J’ai célébré Nogent bien plus que Syracuse,

Mais trouverais dommage qu’un intello s’amuse.

A décompter mes vers à l’aune des lieux-dits

Mes vers, tout simplement, on les chante, on les dit

J’aim’rais tant que, chez moi, il se trouve peu ou prou

D’amis pour s’y livrer, un peu dingues, un peu fous.

 

 

J’ai trop traîné ce soir dans les rues de Paris

Trop parlé et trop ri. Peut-être trop écrit

Trop rêvé. Caressé trop d’espoirs. Il est tard

Et si je continue à écumer les bars

 

Y’aura plus qu’le cafard pour m’y accompagner.

Rentre chez toi, Bernard. Bon, d’accord, un dernier

Au Lux-Bar ou ailleurs : une cave enfumée…

Tous les comptoirs se valent quand on veut oublier

 

Mais une cave, c’est bien, c’est mieux, c’est plus intime

Et puis on s’imagine à deux pas de la vigne

Et ça me fait penser, en m’y forçant un peu

(A l’heure où je vous cause, j’ai le souv’nir fumeux…)


 

Ça me fait donc penser, comme je vous disais

À cette cave oubliée où, tout petit, j’allais

Comme un aventurier, comme on aborde une île

Pour une chasse au trésor en plein coeur de ma ville

 

Quelle rue ? Je ne sais plus : ma mémoir’ m’ joue des tours…

Cette cav’  ferait l’affaire si l’on voulait un jour

Un jour – on peut rêver – me faire un peu d’honneur.

Faudrait quelques travaux, faudrait surtout du cœur

 

Amis, je vous salue et, vous disant bonsoir

Je vous laisse l’idée un peu folle, un espoir,

Comme un myosotis entêté, goguenard,

Qu’on célèbre Dimey dans « La Cave à Bernard ».

 

Et comme je ne suis pas à un délire près

J’imagine que gisant, à l’ombre des cyprès,

J’entendrai certains soirs du joli mois de mai

(qu’il serait bon, ce bruit, à n’oublier jamais)

 

Parvenir jusqu’à moi, en vagues et en rafales,

Apportés par le vent, depuis un festival

Qui porterait mon nom, des échos de chansons

Poèmes tristes ou gais, à donner le frisson.

 

 

 

Allons mon vieux Bernard, ne rêve pas trop fort

Regagne tes pénates, ferme les yeux et dors.

Allons mon vieux Bernard, ne rêve pas trop fort

Regagne tes pénates, ferme les yeux et dors.

(Joseph Moalic, Bazicourt, 11 – 12 juillet 2009)

                       ©copyright 2011 par Joseph Moalic & Jean Custeau, SACEM & SOCAN

Voir aussi des articles sur le Festival Dimey sur www.francomag.com

TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER

ONTARIO/ JOEL LAUZON : Nuit de l’Etang HISTORIQUE entre chanson et poésie

Coordinateur général et artistique pour la deuxième année de la Nuit sur l’Etang – et donc de l’inoubliable 40ème édition marquée par un concert de plus de 4 heures et demi – Joël Lauzon fait partie de ces militants francophones sensible au “nouveau paysage musical franco-ontarien”.

 

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PF SUDBURY PANNEAU NEIGE“Si on veut que notre culture reste vivante, il faut la nourrir, travailler pour elle”

Ce Franco-Ontarien suit de près la cohabitation entre pionniers de la musique francophone et talents de la relève : d’où le concert historique synonyme de “belles retrouvailles pour les artistes et le public. Cela fait 40 ans que ça existe, et ça continue !

On a beau dire : il faut célébrer notre identité en tant que francophone de l’Ontario … mais personne ne va le faire pour nous ! Si on veut que notre culture reste vivante, il faut la nourrir, travailler pour elle. Et créer des produits artistiques et culturels ! On ne peut pas rester sur ce qui a été créé il y a 40 ans sinon on se retrouvera avec une culture anorexique. Le monde change, et nos artistes et groupes aussi.

Partout dans le monde, les francophones ont des repères communs, c’est sûr ! Mais il est important d’avoir des œuvres qui parlent de chez nous, de ce qui est plus prêt, de notre vie, de ce qui parle à notre cœur ! ».PF SUDBURY CONCERT 40 ANS 087

Vue partielle de l’exposition historique consacrée à la Nuit sur l’Etang des débuts à 2013

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Un des documents présentés au Salon des Anciens, Université Laurentienne de Sudbury pour célébrer les 40 ans de la Nuit sur l’Etang

« Ca vaut la peine de parler français en public, on ne doit pas avoir honte de le faire ! »

Et Joël d’insister sur un des aspects essentiels de la 40ème Nuit sur l’Etang : “Nous avons aussi mis en valeur beaucoup de textes de poètes de Sudbury qui parlent du rock, de l’étang, de notre vie de tous les jours aussi. C’est ce qui nous entoure, là où on habite … des valeurs qui nous habitent”.

Originaire de “Hearst à 650 km vers le nord”, Joël Lauzon a grandit dans un environnement” à 98 % francophone. Je n’ai pas subi de sentiment d’isolation culturelle comme d’autres Franco-Ontariens. Ici Sudbury, nous avons une culture francophone très vivante. 25 % de la population parlent le français … certains le parlent moins.

Pour eux, c’est une langue seconde, car ils parlent le français en famille mais pas en public. On est en train de changer cette situation, car ça vaut la peine de parler français en public, on ne doit pas avoir honte de le faire !”.

Une affirmation d’autant plus vitale pour la jeunesse franco-ontarienne qu’elle évolue au quotidien dans un environnement très souvent anglophone. D’où la nécessité d’événements populaires comme le souligne par ailleurs Pierre Paul Mongeon, président du conseil d’administration des Concerts La Nuit sur l’Etang : “La nuit sur l’Etang est depuis très longtemps un lieu de rassemblement par excellence pour la communauté franco-ontarienne. Une fois à toutes les douze lunes, les Franco-Ontariens se réunissent pour chanter, danser et célébrer leur existence. la Nuit est un rituel à la culture francophone dans tous ses aspects”.

“Des amis se réunissaient pour veiller, on faisait de la musique, on lisait des poèmes, on avait du plaisir”

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Voici une vue extérieure de la Fromagerie Elgin de Sudbury : un espace artistique et culturel accueillant nombre d’événements notamment autour de la prise de parole et de la poésie.

Un hommage aux écrivains de l’Ontario français y a été rendu vendredi 22 mars sous l’appellation «Or»é»alité» : en fait il s’agit du titre d’un recueil de poésie de Robert Dickson paru durant les premières années des Editions Prise de parole et de la “révolution sereine” franco-ontarienne.

Et n’oublions pas que parler français en public aura toujours été une priorité pour les Franco-Ontariens. En témoigne entre autres fut aussi, dès ses origines, un des paris de la mythique “Cuisine de la Poésie” !

Comme évoqué avec force détails dans le programme de la 40ème Nuit sur l’Etang, “la cuisine d’antan, c’était deux grands-prêtres, Robert Dickson et Pierre Germain, autour de qui ont gravité, le temps d’une cuisine (ou deux ou trois) Denis Saint-Jules, Robert Paquette, André Paiement, Paulette Légère, Daisy DeBolt, Jean-Marc Dalpé, Patrice Desbiens, Michèle Vallières…

Et comme le souligne une présentation signée Ephrem Laliberté, “des amis se réunissaient pour veiller, on faisait de la musique, on lisait des poèmes, on avait du plaisir. De là à la première représentation publique, il n’y avait qu’un pas, et la cuisine s’est manifesté pour a première fois à la Nuit sur l’Etang en mars 1975″.

Quoi de plus normal donc que pour les 40 ans de la Nuit sur l’Etang la poésie se soit, une nouvelle fois, retrouvée au coeur de l’actualité : une chaleureuse “Cuisine de la Poésie” proposée dans l’esprit de la Première Nuit sur l’Etang de mars 1975 !

L’initiative a donc été reconduite en mars 2013 grâce à la collaboration entre les Editions Prise de parole, le Salon du Livre du Grand Sudbury et l’Université Laurentienne, sous la direction artistique de Miriam Cusson secondée par plusieurs musiciens – Shawn Arseneau, Christian Berthiaume et Simon Jutras du groupe Konflit – et une poignée de poètes et interprètes d’hier et d’aujourd’hui. En l’occurrence Daniel Aubin, Marcel Aymar, Thierry Bissonnette, Jean-Marc Dalpé, France Huot, Sonia Lamontagne, Raphaël Bissonnette et Guylaine Tousignant.

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Quelques-uns des nombreux documents historiques présentés par les Editions Prise de parole avant la 40ème Nuit sur l’Etang à Sudbury

Au fil des ans, Les Editions Prise de parole ont pris une place incontournable dans la  vie culturelle franco-ontarienne, comme le souligne Denise Truax, sa directrice générale dans un long texte titré “Ce qui n’est pas exprimé n’existe pas”. Il s’agit en fait du “mot d’ordre” inscrit par Fernand Dorais (1928-2003) dans la préface de “Lignes Signes”: le premier livre paru chez cet éditeur en avril 1973.

Dès ce premier ouvrage s’est affirmée la volonté de s’exprimer à la fois individuellement et collectivement. En effet ce premier recueil de Prise de Parole a vu le jour dans la foulée d’un atelier de création littéraire regroupant quatre jeunes poètes : Gaston Tremblay, Denis Saint-Jules, Placide Gaboury et Jean Lalonde.

“Prise de parole affirmait sa volonté d’appuyer une littérature d’ici, à la fois moderne et enracinée. L’ici de l’époque, c’était l’Ontario français, et plus précisément le Nouvel-Ontario” explique Denise Truax. Au gré des publications, poésie et théâtre ont fait une belle place au roman et aux recueils de nouvelles, puis aux essais et aux études.

Quant au rythme de parution, il est passé de deux ou trois ouvrages par an à une quinzaine ! “Les auteurs du Nord, à force de côtoyer ceux des autres régions de l’Ontario, puis de l’Acadie et de l’Ouest, ont créé des liens solides, des amitiés durables”. Autant de repères qui se sont exprimés avec intensité tout au long de la 40ème Nuit sur l’Etang.

PF SUDBURY MARCEL ET DEUXSamedi 23 mars, Sudbury. “Cuisine de la poésie” avec les pionniers Jean-Marc Dalpé et Marcel Aymar – des voix fortes au service de la communauté franco-ontarienne – sous le regard d’Eric Robitaille, de Radio-Canada, animateur de la soirée

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 Omniprésente au cours du spectacle de plus de 4h30 à l’Auditorium Fraser de l’Université Laurentienne, la poésie a été célébrée avec force interventions de créateurs de tous âges, notamment Daniel Aubin ci-dessus et François Lemieux ci-dessous

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La Nuit Emergente, reflet d’une relève qui n’a pas fini de surprendre les passionnés de chanson franco-ontarienne

Enthousiaste et optimiste, Joël Lauzon l’est incontestablement en évoquant la culture francophone dans son cher Ontario, affichant notamment un vif intérêt pour les paroles, les textes, le cinéma.

En somme tout ce qui permet de célébrer la langue française, quitte à faire le grand écart entre son admiration pour le répertoire de Charles Aznavour et les délirantes parodies de Michael Young : “J’adore le côté ludique du français. J’aime aussi découvrir de nouveaux talents comme ceux qui ont été programmés pour la Nuit Emergente, même s’ils n’ont pas encore tous des albums … mais ils se sont aussi connaître par la scène. Je les trouve fantastique”.

Et Joël Lauzon de parler, avec une passion des plus communicatives, de ces artistes et groupes qui ont assuré le succès de la Nuit Emergente au Collège Boréal sur quatre scènes différentes : Boite Noire; Au pied du Rocher; Scène APCM, Scène BRBR.

Autant de lieux où ont pu s’exprimer en toute spontanéité Mastik; Mehdi Hamdad ; Marie-Claire et les Hula-Hoops ainsi que Patrick Wright et les Gauchistes. Chacun d’entre eux s’est produit à deux reprises au cours de la soirée, puisque tous les concerts avaient lieu au même moment.

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Patrick Wright et les Gauchistes : une nouvelle manière d’affirmer son identité franco-ontarienne, en rythme et avec conviction

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Débordante de talent et d’énergie, la chanteuse du groupe LANORME

PF BOREAL MARIE CLAIRE ET GROUPE

Nouvelle voix dans la francophonie ontarienne, Marie-Claire Cronier. La gagnante de l’édition 2012 d’Ontario Pop évolue avec aisance entre chanson et rock en compagnie de ses chers complices musicaux, Les Hula-Hoops

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Pandaléon : un groupe franco-ontarien souvent comparé au groupe québécois Karkwa. A découvrir pour son propre répertoire et non pour cette élogieuse comparaison qui colle à la peau des trois artistes

Pandaléon : un groupe-phare de la relève franco-ontarienne

Vu de France, il est difficile d’imaginer l’extraordinaire diversité de talents qui se sont produits sur pas moins de quatre scènes différentes… sans oublier la grande de spectacle (toujours au Collège Boréal !) où se sont succédés trois groupes phares : LANORME, Konflit et Pandaléon.

Ah Pandaléon … Un groupe bénéficiant d’un soutien sans faille de Sophie Berriard (Réseau Ontario), à l’origine d’une rencontre entre les trois membres du groupe et www.planetefrancophone.fr. Un soutien affiché avec tout autant d’enthousiasme par Joël Lauzon. Selon lui, bien que cette formation ait souvent été comparée au groupe québécois Karkwa, on ne peut pas pour autant s’en tenir à cette image, si élogieuse soit-elle pour les trois jeunes Franco-Ontariens ! « En fait, ils sont plus que ça ! On ne peut pas dire qu’ils sont « les Karkwa franco-ontarien » Ils ont leur propre identité, et leurs textes sont magnifiques ».

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Discussion à bâtons rompus avec le groupe Pandaléon en prévision d’un article (Photo Sophie Berriault)

Et Joël Lauzon de préciser : « Avec la Nuit Emergente et la rétrospective des 40 ans de chansons pour la Nuit sur l’Etang, on a des artistes et des groupes qui sont sur le point d’exploser maintenant.

Dans l’Auditorium Fraser, on avait aussi des anglophones et des francophiles : ils ne parlent pas vraiment français mais en apprécient la sonorité des mots. Cela veut dire qu’on a été vraiment été capable de toucher un public élargi ! La poésie, la musicalité des mots, les émotions qui sont véhiculées : ce soir-là, pour les 40 ans de la Nuit sur l’Etang n’’importe qui de n’importe quelle langue ou culture aurait pu ressentir de telles émotions”.

Et on a vraiment hâte d’exporter ces produits musicaux. Hâte de propager la musique franco-ontarienne partout, au Québec, au Canada français, et pourquoi pas en France aussi ? Nous sommes prêts !” conclut Joël Lauzon, sans un enthousiasme qui n’a rien d’artificiel.

Bien, noté Joël ! Alors avis aux amateurs de chansons francophones d’Amérique du Nord en quête de nouveaux talents. Les convictions affichées par Joël Lauzon en disent long sur une réalité musicale qui mérite – sans aucun doute – être enfin mieux connue et appréciée hors des frontières de l’Ontario.

La multiplicité des sites consacrés aux artistes et aux talents franco-ontariens ne peut que donner envie, à des INTERNAUTES CURIEUX ET AUDACIEUX, de se transformer en explorateurs avisés face à cette francophonie ontarienne synonyme de talents à volonté.

PF SUDBURY LIVRE LAMOTHEEn présentant nombre de documents et créations liés aux 40 ans de la Nuit sur l’Etang, les organisateurs ont permis au public de mesurer le chemin parcouru depuis le temps des pionniers, que ce soit avec le livre de Maurice Lamothe (ci-dessus) ou des programmes d’éditions antérieures (ci-dessous). Une approche historique qui confère d’autant d’impact à la 40ème édition dont la coordination générale et artistique a été assurée par Joël Lauzon

PF SUDBURY TROIS PROGRAMMES

ONTARIO/FRANCOPHONIE : A COEUR OUVERT AVEC NATALIE BERNARDIN

Parler de la chanson franco-ontarienne, et plus globalement de l’identité franco-ontarienne, c’est s’embarquer dans un voyage de longue haleine. Découvrir un univers pratiquement inconnu en France, et encore trop peu connu au Québec.

Les quelques jours passés à Ottawa et Sudbury m’auront tout juste permis d’effleurer une réalité francophone, sous l’angle de d’événements artistiques et culturels qui ne représentent – il faut en être bien conscient – qu’une très faible partie d’une réalité à la fois attachante et complexe, paradoxale et cependant plus vivante que jamais.

A travers la 7ème édition du Gala des Prix Trille Or à Ottawa et la 40ème Nuit sur l’Etang à Sudbury, une évidence s’est affirmée d’emblée : ici la francophonie n’est pas un concept abstrait et austère réservé à quelques intellectuels en quête de crédibilité voire de notoriété. Ici la francophonie éclate avec une telle intensité qu’il peut paraître maladroit, voire déplacé, de l’évoquer seulement à travers le miroir tant partiel que et partial des deux événements, autant celui d’Ottawa que de Sudbury.

D’où l’importance de bénéficier sur place de personnes-ressources  tels Mathieu Joanisse (voir article sur ce site) et d’autres militants francophones rencontrés en Ontario, comme Joël Lauzon, Marcel Aymar, Paul Demers, etc. dont il sera question par ailleurs sur  www.planetefrancophone.fr .

Autant de militants parmi tant d’autres impliqués – réellement et quotidiennement – au cœur de cette francophonie qui n’en finit pas de surprendre ceux qui la découvrent, notamment à travers l’impressionnante relève musicale déjà évoquée dans d’autres articles sur ce site.

pf NATALIE BERNARDIN FFETE

Novembre 2012, FrancoFête en Acadie : Natalie Bernadin au stand de l’APCM

Une des personnes-clés de cette francophonie aux allures de feu d’artifice artistique et culturel, c’est justement Natalie Bernadin : depuis 2011 elle assure la direction générale de l’APCM, l’Association des professionnels de la chanson et de la musique.

Certes nous nous étions croisés plus d’une fois lors de divers événements aussi bien au Québec qu’en Acadie : Coup de Cœur Francophone, Bourse Rideau, FrancoFête, etc. Et si durant nos brefs échanges je me doutais bien de la vitalité de cette fameuse francophonie ontarienne, je n’imaginais absolument pas qu’elle puisse s’affirmer avec autant d’éclat.

PF SUDBURY CONCERT 40 ANS 960

Sudbury 22 mars 2013, 40ème Nuit de l’Etang. Un méga-concert rétrospectif de plus de quatre heures axés sur les 40 ans éditions de la Nuit sur l’Etang avec participation d’artistes d’hier et d’aujourd’hui.

“Le Gala des Prix Trille Or demeure la plus importante vitrine musicale de la francophonie canadienne hors Québec”

Avant d’évoquer les temps forts de l’entretien réalisé avec Natalie Bernadin une fois revenu d’Ottawa et Sudbury, arrêtons-nous tout d’abord sur plusieurs de ses citations. Elles sont extraites du programme du fameux Gala des Prix Trille Or. Et elles résument avec justesse – et bon sens – non seulement le rôle de l’APCM mais aussi une autre évidence : les manifestations musicales et grand public organisées fin mars aussi bien à Ottawa qu’à Sudbury ne sont pas des feux de paille, ni des événements sans véritables racines identitaires.

Oui, il faut le dire haut et fort : ces événements musicaux constituent une des facettes les plus visibles et les plus spectaculaires de la francophonie ontarienne. Laquelle n’a assurément pas fini de surprendre ceux qui s’intéressent à la chanson francophone en Amérique du Nord.

Laissons à présent la parole à Natalie Bernardin : “Depuis bien avant la création du Gala, l’APCM a mis en place sa chaîne artistique qui demeure la pierre angulaire de toutes ses activités : du festival en milieu scolaire : “Quand ça nous chante” (attirant plus de 400 jeunes apprentis artistes à l’échelle de la province pour des formations, des premières expériences de scène et des spectacles professionnels) en passant par Ontario POP (une semaine de formation consacrée à propulser des artistes émergents dans le marché professionnel en leur offrant un encadrement, une formation et une plateforme pour se faire découvrir) ou encore les multiples services offerts aux membres.

Enfin c’est le Gala des prix Trille Or qui permet à l’APCM de souligner l’excellence artistique de ses membres et de faire rayonner leur talent. (…)

L’APCM est très heureuse de pouvoir renouveler son partenariat avec Radio-Canada non seulement dans notre région, mais également partout dans l’Ouest, ce qui permet au Gala d’être vu à travers le pays. Le Gala demeure la plus importante vitrine musicale de la francophonie canadienne hors Québec”.

PF SUDBURY

“Nous restons à l’affût des développements afin de demeurer compétitifs et actuels par rapport à l’industrie”

Et la directrice générale de l’APCM de préciser ainsi sa pensée, dans la perspective d’une industrie musicale en pleine évolution, voire révolution : “Avec de nouveaux services qui se sont développés à l’APCM pour répondre aux besoins de l’industrie et plus précisément aux besoins des artistes, l’association se doit d’agir avec leadership et avec anticipation pour affronter les défis de demain.

Grâce à un soutien de la part de nos partenaires financiers, tant le Conseil des Arts de l’Ontario que Patrimoine canadien et bien d’autres, nous restons à l’affût des développements afin de demeurer compétitifs et actuels par rapport à l’industrie”.

PF SUDBURY CONCERT 40 ANS 322

Difficile de résumer en quelques mots le rôle de Paul Demers, artisan de la première heure pour le réveil de la chanson franco-ontarienne. Auteur de “l’hymne national officieux” cher aux francophones de l’Ontario, cet artiste n’a enregistré que trois albums en 30 ans, dont “Encore une fois” sorti en 2011. Un des artistes majeurs d’une francophonie …  assurément sans frontières puisque cet auteur-compositeur-interprète est d’origine québécoise

“Nous avons toute une culture très riche et très active dans les provinces à l’extérieur du Québec, une autre francophonie, une autre réalité quotidienne”

Quelques jours après le gala des prix Trille Or 2013, Natalie Bernadin estimait que cet événement aura été “le plus grand et le plus beau gala depuis les débuts en 2001. Cette 7ème édition a vraiment surpassé toutes les autres.

Depuis plusieurs années le Gala des prix Trille Or avait lieu dans l’auditorium d’une école secondaire. Et là on a réussi à le faire entrer dans un centre des arts professionnels : un lieu très inspirant ! Et l’accueil des professionnels a vraiment rehaussé la qualité, l’organisation et la logistique du spectacle de gala”.

Nul doute que les conditions dans lesquelles s’est déroulé l’édition 2013 aura permis selon Natalie Bernardin de “mieux légitimer le prix et les artistes”.

Un constat d’autant plus important selon elle que l’Ontario, ce n’est pas le Québec. Une lapalissade ? Sans doute mais il faut le dire et le répéter haut et fort, à l’instar de Natalie Bernardin : “Il y a une francophone très active hors du Québec. Nous avons toute une culture très riche et très active dans les provinces à l’extérieur du Québec, une autre francophonie, une autre réalité quotidienne.

Nous sommes entourés de communautés anglophones, de télés et de radios anglophones … et nos artistes continuent à vivre et créer en français ! Nos accents sont différents de ceux du Québec. Au Manitoba et Ontario ca fait quand même 400 ans que des francophones vivent sur place ! Ca ne date pas d’hier, ce ne sont pas des gens qui viennent d’immigrer !”.

PF SUDBURY CONCERT 40 ANS 462

Impossible d’envisager une soirée rétrospective de la créativité franco-ontarienne de ces quatre décennies sans Jean-Marc Dalpé et Marcel Aymar. Deux personnalités majeures entre chanson et poésie. Un des temps forts du concert de 4h30 de la 40ème Nuit sur l’Etang

“N’oublions pas que l’Ontario possède la plus grosse communauté francophone hors Québec”

D’où selon Natalie Bernadin l’importance de cette fameuse “chanson d’expression française : une locomotive pour que l’identité ne se perde pas : c’est notre première locomotive ! Nous avons une identité, une Histoire, un vécu … nous voulons transmettre langue … et rien de plus accrocheur que la chanson pour transmettre nos richesses … et aussi être en contact avec d’autres communautés linguistiques.

Je pense aussi aux apprenants français de nos communautés anglophones : ils trouvent que les francophones sont très cool et veulent en faire partie et comprendre ce qi s’y passe. N’oublions pas que l’Ontario possède la plus grosse communauté francophone hors Québec. Et nous avons aussi une incroyable diversité d’expression musicale qui est assez récente”.

PF SUDBURY CONCERT 40 ANS 828

Robert Paquette et ses amis artistes durant le concert de la 40ème Nuit sur l’Etang : un final de toute beauté, tant par l’émotion des chanteurs réunis sur scène que la réaction d’un public de tous âges debout proclamant avec fierté ses racines franco-ontariennes

PF BOREAL MEDHI JEUNE PUBLIC BIS

Nuit Emergente au Collège Boréal, Sudbury. Une guitare, une voix et une indéniable maîtrise de l’espace et du public. Medhi Hamdad retient l’attention dès les premières notes.

Des pionniers à la relève : l’affirmation d’une identité franco-ontarienne aux multiples facettes musicales

Et Natalie Bernardin de se lancer dans d’enthousiastes propos sur la “musique francophone en Ontario. Bien sûr, on pense aux pionniers : Robert Paquette, le groupe Cano, Paul Demers, et tant d’autres. On aussi à la pop, avec toujours le fil francophone … et dans les dernières années l’affirmation d’un rock alternatif. Et aussi plus récemment d’une musique hip hop qui prend de la place … sans parler des chansons pour enfants aussi : il n’y en a pas que pour les adultes, mais pour tous les âges et tous les goûts !”.

Et la directrice générale de l’APCM de préciser sa pensée au sujet des “artistes hip hop qui ne trouvent pas toujours un public à la hauteur de leur talent. Ils ne sont pas nés en Ontario, et font partie de la vague d’immigration qui ne date pas d’hier : mais ils s’affirment enfin.

Le milieu hip hop est en général assez homogène … je dirai underground … pas vraiment branché dans le milieu associatif. Il n’y pas beaucoup de ses artistes impliqués à l’APCM … enfin pas jusqu’a présent !

Mais là dernièrement je vois avec plaisir que des ponts se construisent enfin entre le milieu hop hip et le milieu associatif. Ces artistes parlent de l’APCM et y découvrent une valeur ajoutée : c’est une famille plus large que le milieu hip-hop hop … on l’a bien vu au Cercle SOCAN avec la présence de Le R associé à cette soirée.

C’est très prometteur ! Entendre Yves Doyon parler d’une collaboration sur son prochain album avec un tel artiste hip-hop ça fait du bien. Il y a aussi davantage de mixages des genres musicaux entre les membres de l’APCM. Oui je suis optimiste : c’est spectaculaire de voir et de vivre toutes ces rencontres !”.

PF SUDBURY CONCERT 40 ANS 492

 Décontracté et talentueux, Yves Doyon : figure marquante d’En Bref, groupe-phare des années 90 très à l’aise aussi bien durant le Cercle de la SOCAN à Ottawa qu’au concert des 40 ans de la Nuit sur l’Etang à Sudbury.  L’annonce d’un nouvel album suscite un incontestable intérêt des francophones de l’Ontario face à cet artiste inclassable et touche-à-tout au sens positif du terme

PF XAVIER, MARIJOSEE YAO ET Marie-Chantale Labbé-Jacques

Marie-Chantale Labbé Jacques et Xavier Forget (Centre National des Arts d’Ottawa) en compagnie d’artistes de la nouvelle génération d’artistes francophones: la Manitobaine Mariejosé et le chanteur franco-canadien Abel Maxwel

“Oui, c’est un acte de résistance que de continuer de chanter en français”

S’impose alors avec force la notion de “passerelles musicales” chère à Natalie Bernardin sensible au métissage musical.

Et la directrice de l’APCM de mentionner la vitrine du chanteur Yao accompagné de violonistes. Ici pas de rap ou de slam ou de hip hop pur et dur mais “des envies de rencontres, d’échanges aussi comme Yao entre musique classiques et hip hop ! Rien de plus fort pour agrandir le public, chercher le public de l’autre, toucher d’autres gens sensibles à d’autres genres musicaux. Ca change des marchés musicaux très fragmentés. La francophonie a besoin de grandir son audience, de multiplier ses fans !”.

Durant notre entretien je cite à Natalie Bernardin une phrase extraite du superbe livre de Robert Thérien consacré à Beau Dommage : “Tellement on s’aimait” (VLB Editeur, 2009). Page 94 de cet ouvrage de référence sur ce groupe québécois, l’auteur évoque une de leur tournée passant par “Sudbury, une enclave francophone d’environ 100 000 habitants qui lutte constamment pour sa survie linguistique”.

Pour Natalie Bernardin, cette expression revêt aujourd’hui plus que jamais un sens tout à fait particulier. Et plus conforme à la réalité que jamais. Car à Ottawa et Sudbury – pour ne citer que ces ceux repères géographiques franco-ontariens parmi d’autres – il est évident que le terme “acte de résistance” est conforme à la situation actuelle: “Oui, c’est un acte de résistance que de continuer de chanter en français. Et je suis très motivé par cela. Pour moi, ce n’est pas seulement un geste artistique mais aussi un geste politique”.

PF SUDBURY CONCERT 40 ANS 545

L’exubérant et infatigable Jean-Marc Lalonde (Deux Saisons), un des pionniers de la chanson franco-ontarienne

“Une nouvelle génération est arrivée, et elle vit dans une réalité bilingue à la fois française et anglaise”

Au cours de cet entretien s’affirme aussi une autre évidence pour Natalie Bernardin : le bilinguisme vécu au quotidien par les artistes franco-ontariens. Un fait culturel qui n’échappe pas à la nouvelle génération d’artistes tels Medhi Hamdad ou Tricia Foster.

“Une nouvelle génération est arrivée, et elle vit dans une réalité bilingue à la fois française et anglaise. Il n’y pas de demi-francophone ici ! Mais c’est leur réalité quotidienne et les artistes de la nouvelle génération ne se posent pas de questions : ils vivent dans un pays bilingue. C’est comme les artistes acadiens qui parlent et chantent en chiac, qui mettent des mots anglais dans leurs paroles. Ici on ne chante pas comme à Paris !”.

Revenant sur l’incroyable concert de plus de 4h30 qui aura fait vibrer une foule toutes générations confondues l’Auditorium Fraser, Université Laurentienne à Sudbury, Natalie Bernardien va au-delà de la satisfaction d’une soirée tellement symbolique pour les 40 ans de la Nuit sur l’Etang.

“4 heures et demie de concert avec des pionniers ! C’est formidable, mais aussi une nouvelle génération qui monte ! C’est le plus intéressant dans ce concert ? On a vu et applaudi les gens qui ont pavé le chemin et constaté que la relève est là. J’adore des artistes : ils sont nos voisins, nos amis, on a grandi avec eux”.

PF BOREAL JEUNE PUBLIC FACE A PATRICK WRIGHT

22 mars 2013. Vue partielle du public durant un des concerts de la Nuit Emergente, Collège Boréal de Sudbury

PF SUDBURY CONCERT 40 ANS 879

Dernières minutes du concert de la 40ème Nuit sur L’Etang lors d’un final repris par tous les artistes, toutes générations confondues, face à un auditoire enthousiaste

“Nos artistes ont des défis à relever même avant de chanter la première note !”

Qu’en est-il alors du besoin de ces artistes franco-ontariens de ce frotter à d’autre publics loin de leur cercle d’auditeurs convaincus comme ce fut le cas pour l’efficace Stef Paquette, un des artistes majeurs de la francophonie de l’Ontario ?

“C’est ce que veut l’APCM ! Développer des marchés pas toujours faciles, pas seulement en Ontario. Il faut dire aussi que les gens ont souvent des préjugés quand ils entendent un accent autre que l’accent québécois ou européen : ils pensent tout de suite que c’est un artiste anglophone… mais non !

Nos artistes ont des défis à relever même avant de chanter la première note ! Nos artistes peuvent être un pont entre la franco-ontarie et l’Europe ! C’est aussi le rôle du nouveau site de l’APCM : faire connaître nos talents hors de leur région d’origine, les aider”.

Vaste programme assurément pour les francophones engagés au sein de l’APCM mais aussi de nombreuses autres structures au service d’une langue française sans doute déroutante pour qui n’a jamais quitté la France. Une langue tellement vivante employée par tant de Franco-Ontariens plus engagés que jamais pour célébrer avec entrain leur langue, leur culture, leur identité.

PF NATALIE BERNARDINNatalie Bernardin, directrice générale de l’APCM depuis 2011 : la fierté de l’identité franco-ontarienne au service d’une création artistique et culturelle encore trop peu connue hors de ses frontières, tant au Québec qu’en France, évidemment

AZNAVOUR, BRASSENS, FERRAT, LAVILLIERS : AU COEUR DE LA CHANSON DE PROXIMITE

En juillet 2009  disparaissait la revue “Chorus les cahiers de la chanson”, laissant un grand vide auprès de celles et ceux qui depuis des années suivaient de (très) près l’actualité de la chanson francophone. Ici et là ont surgi des blogs et webmagazines lancés par d’anciens membres de la rédaction de ce trimestriel. Histoire de reprendre le flambeau d’une autre manière, via internet. D’où cet article paru le 21 décembre 2010 sur le site www.francomag.com

Et voici que trois journalistes de l’équipe créée et animée par Fred Hidalgo publient chacun un livre de référence. D’où ce coup de projecteur destiné à mettre en évidence trois ouvrages très différents tant sur la forme que le fond, et cependant unis par une passion commune : la chanson.

Embarquement immédiat avec Michel Kemper (“Les vies liées de Lavilliers”, Flammarion) ; Daniel Pantchenko, (“Jean Ferrat. Je ne chante pas pour passer le temps”, Fayard) ; Michel Trihoreau auteur de deux ouvrages : “La chanson de proximité. Caveaux, cabarets et autres petits lieux” , Editions de L’Harmattan, et “Rencontres”, Editions du Petit Véhicule, un recueil de nouvelles enracinées dans le répertoire de Georges Brassens.

 

Michel Kemper, auteur de la bio de Bernard Lavilliers

Michel Kemper, auteur de la bio de Bernard Lavilliers

Commençons par Les vies liées de Lavilliers, une décapante bio signée Michel Kemper, originaire de Saint-Etienne comme le chanteur. Avec en guise d’introduction,une question lancée à l’intéressé par la Québécoise Monique Giroux lors d’un entretien le 9 janvier 2005 au micro de Radio-Canada.

 ” Bernard Lavilliers, on a dit des tas de choses sur votre parcours, sur ce que vous aviez fait. Et j’ai envie, pendant que je vous ai devant moi, de vous demander le vrai du faux. On a dit que vous aviez été fugueur, pensionnaire d’une maison de correction, tourneur, comédien, boxeur, camionneur, patron de boites de nuit, directeur d’une école de variétés … on a dit beaucoup de choses, dites-moi tout “.

Et le chanteur d’affirmer : “C’est simple, j’ai cinquante-huit ans donc j’ai fait tout ça, successivement. Et des fois en même temps. Donc j’ai plusieurs vies à la fois, ce qui fait qu’effectivement, parfois quand je compte, j’ai l’impression d’avoir déjà deux à trois fois plus que mon âge. J’ai souvent fait deux métiers parallèles, oui. Et je trouve que c’est intéressant parce que la création se trouve justement à l’intersection des deux, souvent”.

Cet échange radiophonique en dit long sur l’incroyable aventure dans laquelle s’est lancée l’obstiné Michel Kemper.Son projet, c’était d’écrire une bio avec et sur Lavilliers, et en septembre 2004 le chanteur avait donné son accord par l’intermédiaire de son manager.

Cet accord tombera à l’eau début octobre 2006 par décision de celui qui est né en octobre 1946 à Saint-Etienne : “C’est là qu’est né aussi le mystère Lavilliers, soigneusement entretenu tant par l’artiste que par le cercle familial. Là également que réside l’auteur de ces lignes”.

“Un des personnages les plus captivants que la chanson ait jamais enfanté”

 

Une bio extrêmement fouillée de 387 pages

Une bio extrêmement fouillée de 387 pages

Ce livre, c’est l’étonnante histoire de Bernard Ouillon devenu Bernard Lavilliers. Et Michel Kemper d’expliquer ainsi la démarche qui a guidé la rédaction de cette biographie : “Toujours avec infiniment de respect envers l’artiste et l’ensemble des témoins, jamais pour le plaisir d’écorner une légende. Dans l’objectif unique de mieux comprendre une œuvre majeure que la légende a nourri à l’envie”.

Au terme de plusieurs années d’entretiens, de lectures, d’écoutes répétées de son répertoire, d’informations vérifiées à multiples reprises auprès de plusieurs interlocuteurs, Kemper brosse ici le fascinant portrait “d’un des personnages les plus captivants que la chanson ait jamais enfanté” selon son expression.

 Au fil des chapitres, on marche fidèlement dans les pas de Lavilliers, depuis l’enfance. Et on découvre notamment ses dix années de vaches enragées dans le 5ème arrondissement parisien et les petits lieux de la rue Mouffetard avant que la carrière ne décolle enfin.

Le Stéphanois ; Les poètes ; Paris, redingote de plomb ; La manche ; Arrêt sur image ; Entrée des artistes ; Etat d’urgence ; Outremer ; Mémoires particulières; Les mains d’or ; A suivre : en dix chapitres, Kemper se livre à une étonnante radiographie de la vie de Lavilliers, dont nombre de chansons témoigne justement de ce destin hors du commun. Oui, un destin assurément hors-du-commun où tout n’est pas à prendre au pied de la lettre dans la vie de l’artiste, entre France et Amérique Latine, entre affirmations et faits.

Ici tout a été vérifié, recoupé, lu et relu avec une extrême rigueur dans cette bio aux nombreuses anecdotes qui en disent long sur le chanteur doté d’une imagination débordante tant pour la présentation des étapes successives de sa vie publique et personnelle que les textes de ses chansons.

Le chapitre “Mémoires particulières” est particulièrement instructif. Et Kemper d’expliquer : “Or, si l’ensemble de sa production – qu’on peut sans mal qualifier d’œuvre – est du pur Lavilliers, force est de constater au sein de celle-ci nombre de réminiscences, de ressemblances orphelines de toutes sources, voire de reconstructions… “.

“Lavilliers est de ceux qui savent exister par eux-mêmes, sans jamais s’inscrire dans ces moules réducteurs et destructeurs, qui font quelques disques et puis s’en vont”

Michel Kemper est aussi l'auteur Mes nuits de concerts sont plus belles que vos soirées télé (2002) et Mes nuits critques (2005),

Michel Kemper est aussi l’auteur Mes nuits de concerts sont plus belles que vos soirées télé (2002) et Mes nuits critiques (2005),

“Les vies liées de Lavilliers” mérite une lecture approfondie, même si l’on n’est pas (pas encore) familier de l’œuvre de celui que l’auteur qualifie d’ »institution nationale, un grand parmi les grands” : “Lavilliers est de ceux qui savent exister par eux-mêmes, sans jamais s’inscrire dans ces moules réducteurs et destructeurs, qui font quelques disques et puis s’en vont. Il ne ressemble à nul autre qu’à lui-même.

Ce qu’il a créé est unique, certes nourri d’influences parfois revendiquées, parfois tues, d’emprunts clamés tout haut ou dissimulés sans vergogne, assuré qu’il est peut-être en son for intérieur d’en avoir été le géniteur. Mais unique, ça oui. Il s’est mis au monde lui-même, se jurant un beau jour de créer un genre de chanson qui lui soit propre – il a réussi – et de l’illustrer par une légende aussi colorée que possible – il l’a fait”.

Et cet hommage signé Michel Kemper a le mérite de resituer Lavilliers à sa vraie place, celle d’un artiste incontournable dans la chanson d’expression française : “Il a rêvé une vie qu’il s’est ensuite appliqué à traduire dans les faits, fidèlement, rejoignant en cela la fine et belle équipe d’aventuriers-artistes, de bourlingueurs-écrivains, les Rimbaud et autres Cendrars, parmi lesquels il mérite sans nul doute d’occuper une juste et belle place”.

Dans la liste des remerciements d’une page et demie l’on trouve notamment “Fred et Mauricette Hidalgo qui ont encouragé ce projet depuis le début et apporté, le moment venu, leurs regards et conseils avisés”. En somme une passionnante plongée dans les coulisses d’un artiste des plus talentueux, dont on cerne ici mieux les zones d’ombres et de lumière. Avec en prime une discographie et une bibliographie ainsi qu’un index des titres de chansons citées.

“On porte son enfance toute sa vie. Je ne suis pas un cas unique, mais cette période a été très dramatique pour ma famille, pour moi et pour la France aussi”

 Seconde bio, celle de Daniel Pantchenko, autre pilier de la rédaction de feu Chorus auteur d’une récente biographie UNIQUE EN SON GENRE et des plus détaillées sur Anne Sylvestre dont nous parlerons ultérieurement.

En attendant, place à un ouvrage de référence, de 572 pages :” Jean Ferrat Je ne chante pas pour passer le temps”. Pour comprendre la genèse de ce livre, les circonstances dans lesquelles il a vu le jour, une série de précisions s’impose. Et elles sont offertes avec force détails sur le blog du créateur de Chorus, Fred Hidalgo. Lequel avait en effet depuis des années le projet d’écrire un ouvrage de référence sur Jean Ferrat : le projet sera finalement abandonné, et le flambeau transmis à Daniel Pantchenko.

Intitulé “Jean Ferrat, “la” bio” !”, ce long texte de Fred Hidalgo est illustré d’une photo (également publiée ici) de Francis Vernhet montrant Jean Ferrat en compagnie de Fred et Mauricette Hidalgo et Daniel Pantchenko. Les confidences de Fred Hidalgo constituent un indispensable témoignage : à lire afin de mieux cerner les origines et l’histoire de cette biographie unique à bien des égards. Texte à lire sur le blog Sicavouschante

Oui une bio unique à commencer par les premières années du petit Jean Tennebaum. D’où cet aveu de l’artiste reproduit par Pantchenko : « On porte son enfance toute sa vie. Je ne suis pas un cas unique, mais cette période a été très dramatique pour ma famille, pour moi et pour la France aussi. Il y a une partie de moi qui est devenue adulte très vite. Le racisme, le nazisme, je les ai découverts à onze ans. Je ne savais pas que mon père était juif ».

 

Festival de Barjac : Daniel Pantchenko aux côtés de Jean Ferrat au milieu de la foule. (Photo Samuel Fontayne).

Festival de Barjac : Daniel Pantchenko aux côtés de Jean Ferrat au milieu de la foule. (Photo Samuel Fontayne).

“Par ses mots, sa musique, et sa voix d’humanité profonde, Jean Ferrat a toujours été le chanteur qui me touche le plus, avec lequel je me trouve en accord maximal, tant sur la forme que le fond”

 

572 pages pour mieux comprendre l'homme et l'oeuvre

572 pages pour mieux comprendre l’homme et l’oeuvre

Fouillée, méticuleuse jusqu’aux moindres détails, l’enquête de Daniel Pantchenko situe avec force références la vie et l’oeuvre de Jean Ferrat dans le contexte historique national et international.

Et il entre dans les détails du destin de Tenenbaum devenu chanteur en tant que “Jean Laroche”, pseudonyme qu’il aurait sans doute gardé si la SACEM ne l’avait prévenu qu’il existait déjà un artiste portant ces prénom et nom.

“Alors en regardant la carte de France, j’ai mis longtemps à me décider; j’avais trouv d’autres pseudonymes qui étaient aussi de vrais noms et je suis tombé par hasard sur Saint-Jean Cap Ferrat. Ca sonnait bien, c’était clair, c’était court”.

Cette bio fait aussi la part belle aux témoignages.Pas seulement celles du milieu artistique comme Dominique A, Akhenaton, ou son ami Allain Leprest, mais aussi nombre d’approches plus personnelles, voire intimes : fille, nièces, neveu, amis proches, etc. Et aussi les anciens maires d’Ivry et Antraigues, puisque “pendant un demi-siècle, Jean Ferrat aura habité, vécu, agi dans deux communes très différentes, entre lesquelles il aura servi parfois de passerelle”.

Je ne chante pas pour passer le temps”», c’est le titre d’une chanson de Ferrat, et la retrouver ainsi sur la couverture témoigne du pari dans lequel s’est lancé le journaliste-écrivain. En témoignent aussi les pages consacrées au couple formé avec Christine Sèvres, aux amitiés avec Isabelle Aubret et Francesca Soleville par exemple.

Comprendre l’homme au-delà de l’oeuvre d’où émergent d’inoubliables titres tels Potemkine, La Montagne, Nuit et brouillard, Ma mome, etc : oui, un sacré défi a été relevé avec brio par Daniel Pantchenko. Un défi enraciné dans le constat suivant : “Par ses mots, sa musique, et sa voix d’humanité profonde, Jean Ferrat a toujours été le chanteur qui me touche le plus, avec lequel je me trouve en accord maximal, tant sur la forme que le fond”.

Autre atout de cet ouvrage, au-delà du regard porté sur cette existence entre enregistrements et scènes, engagements politiques et vie plus discrète en Ardèche : le recul pris par l’auteur dans les pages consacrées à l’après-Ferrat.Il y est question du raz-de marée suscité par l’annonce de sa disparition le 13 mars 2010 : “Du coup, entre sentiments authentiques et calculs d’arrière-boutique, les fleurs, les pleurs, les superlatifs déferlent de la presse écrite à Internet, et les personnalités en tout genre et de tout acabit y vont de leur petite phrase. Désormais tout le monde aime Ferrat. Entre quatre planches”.

Et grâce à l’enquête menée par Daniel Pantchenko, l’on apprend que Gérard Meys, son producteur, dispose de 45 chansons en réserve : “Je ne sais pas ce que je vais en faire (…). Je n’ai pas pu malheureusement le réaliser, mais j’avais l’intention de faire un disque spécial, un album “politique”.

 

Jean Ferrat en compagnie de Daniel Pantchenko à gauche, et Fred et Mauricette Hidalgo (Photo Francis Vernhet)

Jean Ferrat en compagnie de Daniel Pantchenko à gauche, et Fred et Mauricette Hidalgo (Photo Francis Vernhet)

“Toute la presse people voire trash avait bien compris qu’il y avait du cash à faire sur la dépouille encore fumante de celui qui ne leur avait encore jamais donné d’occasions réelles de l’exploiter à la une”

Daniel Pantchenko a mené à terme une biographie de Charles Aznavour qu'avait commencé à écrire Marc Robine décédé en août 2003

Daniel Pantchenko a mené à terme une biographie de Charles Aznavour: un ouvrage qu’avait commencé à écrire Marc Robine décédé en août 2003

Autre information qui retiendra l’attention de ceux qui apprécient l’homme et l’œuvre : Gérard Meys a un projet audiovisuel, puisqu’il a filmé Ferrat durant sept ans.

On n’a donné d’image à personne car à partir du moment où on avait tellement de problème avec la télévision, on a décidé d’être complètement indépendants, dès 1981. Même pour les émissions spéciales de Drucker, toutes les chansons sont à nous, en tant que producteur”.

Et Daniel Pantchenko de constater dans l’une des ses innombrables notes en fin de chapitre que “toute la presse people voire trash avait bien compris qu’il y avait du cash à faire sur la dépouille encore fumante de celui qui ne leur avait encore jamais donné d’occasions réelles de l’exploiter à la une”.  A noter que ce sera la première fois dans l’histoire de la télévision française que seront diffusées en direct les obsèques d’un chanteur.

Quatre parties forgent ce livre, à commencer par un préambule de deux chapitres : Le crépuscule de l’aube ; Une Môme et deux enfants ». S’en suivent trois autres parties : Jean Tenenbaum, Jean Ferrat, d’Antraigues. Et à chaque fin de chapitre, l’on découvre plusieurs pages de notes : autant de coups de projecteurs sur tel ou tel détail auquel l’auteur apporte un complément d’information.

Cet ouvrage de référence bénéficie notamment d’une liste des chanteurs cités dans le texte avec mention des pages ; d’une exhaustive discographie dont le premier enregistrement remonte à 1958, et de la référence de plusieurs sites internet.

A l’instar de Michel Kemper à la fin de sa bio sur Lavilliers, Daniel Pantchenko adresse aussi des remerciements aux fondateurs de Chorus : “Enfin, pour leur confiance renouvelée, merci à Fred et Mauricette Hidalgo, qui savent combien nous partageons la même passion de la chanson depuis tant d’années”.

Le dimanche 26 décembre 2010, Jean Ferrat aurait eu 80 ans. D’où ces propos de Daniel Pantchenko transmis en ce 23 décembre 2010 : “On a eu envie de lui retourner la chanson de 1991 qu’il avait dédiée à un ami disparu : “Tu aurais pu vivre”… […] La biographie que je lui ai consacrée constitue d’ores et déjà ce que l’on appelle « un succès de librairie », puisqu’en à peine trois mois, elle va “tranquillement” vers ses 25 000 exemplaires vendus, la quasi-totalité des grands médias (en particulier les radios et télés du service public) n’ayant pas pourtant – encore ? – jugé utile d’en parler”.

“Pour y avoir rencontré des publics curieux, attentifs, interrogatifs et des artistes aguerris ou débutants, gens généreux ou sévères qui m’ont tant appris de ce métier, je suis heureux de voir un livre qui chante ces petites scènes et leurs actes”

186 pages et une préface signée Allain Leprest

186 pages pour un ouvrage de référence dont la préface est signée Allain Leprest

Venons-en à présent au 3ème ouvrage de référence paru dans la collection Cabaret aux Editions L’Harmattan. Ici pas de bio mais un voyage dans le temps et dans l’espace en compagnie d’un guide hors-pair : Michel Trihoreau.

 En 186 pages, il nous entraine dans les coulisses de la vie d’artiste. Là où les caméras et les photographes sont, la plupart temps, absents. Là où bat le cœur de tous ces talents émergents qui s’affirment dans des conditions pas toujours évidentes d’un point de vue technique. Sous le titre « La chanson de proximité. Caveaux, cabarets et autres petits lieux », Trihoreau n’y va pas quatre chemins.

La chanson il la connait depuis des années, il l’aime depuis des années, et ses articles et dossiers historiques parus dans Chorus témoignent d’une rigueur et d’une passion à toute épreuve. D’où le beau texte teinté d’amitié placé en début du livre, avant que le lecteur ne remonte les siècles jusqu’à l’époque des châteaux, des troubadours et des rois de France.

Oui, la préface signée Allain Leprest donne le ton du livre. Un ton fraternel qui donne envie de plonger avec l’auteur dans ce passé si riche en espaces de créations : “L’ami Michel vient ici vous parler avec force détails et chaleur de ces espaces qui ont vu naître, germer, croître des voix qui vous sont familières aujourd’hui. De ces creusets, ces trouées qu’il nous faut observer comme d’énormes terrains en friche. Pour y avoir rencontre des publics curieux, attentifs, interrogatifs et des artistes aguerris ou débutants, gens généreux ou sévères qui m’ont tant appris de ce métier, je suis heureux de voir un livre qui chante ces petites scènes et leurs actes”.

 

Toutes les photos de Michel Trihoreau prises le 30 septembre 2010 à l'Espace L'Harmattan, à Paris  - ici avec Claude Fonfrède et Fred Hidalgo - sont signées Martine Ladagnous

Toutes les photos de Michel Trihoreau prises le 30 septembre 2010 à l’Espace L’Harmattan, à Paris – ici avec Claude Fonfrède et Fred Hidalgo – sont signées Martine Ladagnous

“La chanson s’adresse autant à l’intellect qu’à l’émotion. Elle doit être intelligible et avoir un sens”

Traces historiques ; Origines populaires ; Les cabarets de la première génération, D’une rive à l’autre ; l’âge d’or ; Le schisme ; L’éternel retour ; La proximité et l’humanité ; La révolution tranquille : tels sont les repères, les titres des grandes parties d’un document sans doute unique en son genre. On s’y promène de Montmartre au Quartier Latin, de Saint-Germain à Mouffetard, de Barjac à Artigues, en passant par le Chat Noir, le Limonaire et Le Lapin Agile, … et la liste est évidemment très loin d’être exhaustive.

Car Trihoreau ne se contente pas de retrouver la trace de tous ces petits lieux où ont poussé tant de talents qui ont, par la suite, rencontré le grand public. Il se livre aussi à nombre de réflexions et d’analyses sur l’essence même de la chanson.

La chanson s’adresse autant à l’intellect qu’à l’émotion. Elle doit être intelligible et avoir un sens. Il ne s’agit pas de ranger les genres dans des tiroirs bien étiquetés, mais de trouver des repères, pour clarifier et tenter de définir quelques pistes de réflexion qui éviteront des querelles vaines.

De multiples passages d’un genre à un autre sont possibles, l’essentiel est de savoir quel objectif est poursuivi. Est-on dans la culture ou dans le divertissement ? Pour avoir trop souvent opposé les deux genres, on a fini de façon démagogique ou intéressée, par évincer le premier. Sans nuance”.

 

De gauche à droite Christian Stalla (directeur de la collection Cabaret), Gilles Tcherniak (fils du patron du Cheval d'Or), Marc Chevalier (co-fondateur de l'Ecluse), Michel Trihoreau, et Ginette Marty, chanteuse et auteur

De gauche à droite Christian Stalla (directeur de la collection Cabaret), Gilles Tcherniak (fils du patron du Cheval d’Or), Marc Chevalier (co-fondateur de l’Ecluse), Michel Trihoreau, et Ginette Marty, chanteuse et auteur

“Dans cette période de profondes mutations, le support papier est en péril : il ne disparaitra pas, mais risque bien de fonctionner à deux vitesses”

Mihel Trihoreau est aussi l'auteur d'un essai sur l'oeuvre et la vie de Jacques Prévert paru en février 2006

Mihel Trihoreau est aussi l’auteur d’un essai sur l’oeuvre et la vie de Jacques Prévert paru en février 2006

Autre coup de projecteur, celui braqué sur la formule Chant’ Appart, en pays de Loire et bien au-delà aussi. A noter que la photo de la couverture met précisément en valeur cette manière de chanter dans un contexte où proximité et convivialité vont de pair.Et voilà comment l’on retrouve la chanteuse québécoise Fabiola Toupin face à un auditoire assis à quelques pas d’elle, debout à son micro.

“Aujourd’hui, considérer Chant’ Appart comme un simple festival serait une erreur par omission. C’est désormais un phénomène de société qui annonce des temps nouveaux dans le monde de la chanson. C’est un pari qui repose sur ce qu’il y a de meilleur dans l’humain : la convivialité, la citoyenneté, le dynamisme, la solidarité, la curiosité, la sensibilité, toutes ces qualités que certains croient en voie de disparition et qui ne demandent qu’à s’épanouir lorsque les circonstances le permettent. Tout ce qui fait le lien social que les politiques ne savent pas maintenir et que la communication d’entreprise détruit peu à peu”.

A propos de communication, Michel Trihoreau consacre aussi plusieurs pages aux médias qualifiés d’ “outils indispensables” : radios, télés, presse écrite, internet, etc.

“La presse est un outil essentiel pour permettre à la Chanson de se faire un connaître et s’exprimer. Malheureusement les journalistes de la presse quotidienne ne peuvent être des spécialistes de tout ce qu’ils traitent et doivent se contenter la plupart du temps de clichés rapides. Certaines revues musicales s’adressent en général à un public qui sait se satisfaire de la médiocrité. D’autres s’enferment dans une spécificité catégorielle autour d’un genre ou d’un instrument.

La chanson est victime de ces deux tendances, soit peopolisée, soit disséquée entre rock, folk, punk, reggae, guitare, accordéon et autres, jusqu’à l’apparition de la revue Chanson de Lucien Nicolas, dans les années 1970″.

Et Michel Trihoreau de consacrer une page au mensuel Paroles et Musique et au trimestriel Chorus nés respectivement à l’automne 1980 et en septembre 1992 et chaque victimes d’un “prédateur” selon son expression.

“Ayant eu la chance d’être de l’aventure de Paroles et Musique / Chorus, j’ai pu mesurer la formidable compétence de Fred et Mauricette Hidalgo et de l’ensemble de la rédaction travaillant de façon rigoureuse et pointue dans un domaine où il y a tant à faire”.

La disparition de ces revues et la création de divers blogs et webmagazines à l’initiative d’anciens journalistes de Chorus est-elle “une solution de rechange” ?” Selon l’auteur, “dans cette période de profondes mutations, le support papier est en péril : il ne disparaitra pas, mais risque bien de fonctionner à deux vitesses : ici, le jetable plus ou moins gratuit qui va à l’essentiel et s’adresse aux regards brefs par l’abondance d’images, et là le pavé, analytique et pointu, condamné malgré li à un élitisme marginal. Entre les deux pas de passerelle”.

“Remplacer le concert par une écoute devant l’écran relève de la plus pure consommation contradictoire avec l’approche active de l’artiste”

Marc Chevalier, co-fondateur de l'Ecluse et Michel Trihoreau

Marc Chevalier, co-fondateur de l’Ecluse et Michel Trihoreau

Certes – et Michel Trihoreau le reconnait volontiers – Internet bénéficie de nombreux atouts, à commencer par l’instantanéité et la proximité.

Comme si tout le monde se retrouvait sur le même plan d’égalité avec son site et ses infos mis en ligne et renouvelée en permanence : “C’est très démocratique : la star internationale côtoie sur la toile l’amateur passionné et lorsqu’on débarrasse l’essentiel des scories mégalomanes ou commerciales, on peut se faire une assez juste idée du travail de nombreux artistes”.

Tout cela est bien beau mais … virtuel ! “Remplacer le concert par une écoute devant l’écran relève de la plus pure consommation contradictoire avec l’approche active de l’artiste” souligne l’auteur.

D’où son appel lancé en fin de texte en faveur d’une chanson vraiment vivante, “ouverte à toutes les inclinaisons que l’imagination peut inventer. Il y a toujours un bistrot avec un type et une guitare ; un coin de fête avec des paroles et de la musique audibles à l’écart du vacarme ; ou une affiche avec un inconnu dans une petite salle, ce soir ou demain. Vous ne connaissez pas ?

Prenez le risque, ça ne peut pas être pire que ce qu’on vous oblige à entendre et puis c’est vivant, c’est un être humain qui vous donne un peu de son âme. Et quand c’est bon, c’est un moment de magie qui vous fait penser au bonheur”.

“C’est l’art subtil de Trihoreau de redonner vie et conscience à ces inconnus qui ont traversé un jour un poème en forme de chanson”

Un recueil de 25 nouvelles et une photo de Brassens du Sétois Jimmy Rague.

Un recueil de 25 nouvelles et une photo de Brassens prise par le Sétois Jimmy Rague.

A noter enfin que Michel Trihoreau est aussi l’auteur de « renCONTrES » paru dans la collection « le Carré de l’imaginaire » aux Editions du Petit Véhicule. En l’occurrence un recueil – vraiment original – de 25 nouvelles dont tous les personnages sont authentiques.

Et l’auteur de préciser : “Seuls les noms, les lieux, les dates et les faits ont été changés. Tous se sont échappés des chansons de Georges Brassens. Celui-ci aimait trop la liberté pour ne pas autoriser ses personnages à s’évader (…) Je vous les confie. Apprenez à les reconnaître. Retrouvez dans leurs récits les chansons où ils sont nés.

Prenez garde, ils ne sont pas tous beaux, pauvres et sympathiques, ils sont comme vous et moi, ni meilleurs ni pires, la vie leur a donné leur lot de joies et de misères, inégales et injustes. Nourrissez-les de votre imagination afin qu’ils vivent longtemps et qu’ils aient encore beaucoup à raconter”.

En 87 pages, Michel Trihoreau donne libre cours à son imagination, chacune de ses nouvelles prenant des allures de passerelle vers une chanson de Tonton Georges : Brave Margot ; La maitresse d’école ; La fille à cent sous ; L’orage; Je suis un voyou; Hécatombe, La chasse aux papillons, etc.

C’est l’art subtil de Trihoreau de redonner vie et conscience à ces inconnus qui ont traversé un jour un poème en forme de chanson, le petit joueur de flûte, Tonton Nestor, le pauvre Martin, Pénélope et bien d’autres… L’émotion nous assaille mais l’humour n’est pas loin ; C’est dans l’un de ces récits que l’on retrouve les amoureux des bancs publics devenu un vieux couple désuni “.

Cet extrait de la préface de Paul-René Di Nitto donne le ton de ce beau livre illustré par des dessins de Cathy Beauvallet, fondatrice d’une “Ecole de Communication Visuelle”.

 Laissez tenter par les livres de Michel Kemper, Daniel Pantchenko et Michel Trihoreau !

Nous voici parvenus au terme de ce voyage au cœur d’une chanson mise en évidence par trois anciennes plumes de Chorus. L’esprit Chorus – entre information et commentaire, rigueur et précision – n’est pas mort ; ces quatre livres auraient sans aucun doute mérité un article spécifique pour chacun d’entre eux. Espérons que les coups de projecteurs braqués à tour de rôle sur chaque ouvrage vous donnera envie d’en savoir plus.

Et surtout n’hésitez pas à vous faire plaisir. A vous laisser tenter par les livres de Michel Kemper, Daniel Pantchenko et Michel Trihoreau.

Autant de p’tits trésors qui méritent d’être découverts, appréciés à leur juste valeur. En prenant tout votre temps pour flaner dans les coulisses du monde de la chanson : un univers fascinant et paradoxal qui ne se résume pas – loin s’en faut – aux émissions de variétés télévisées et aux tubes entendus (écoutés?) sur la bande FM. D’où le talent de ces trois auteurs qui ne se sont pas contentés des apparences, se lancant dans des aventures éditoriales de longue haleine.

Pour chacun d’entre eux, il aura fallu plusieurs années pour arriver au terme de son enquête. Voir de sa quête car consacrer autant de temps à un manuscrit, c’est évidemment signe d’obstination et de passion. Et cela mérite le respect.

Michel Kemper, Les vies liées de Lavilliers, Flammarion, 387 pages, 20 euros
Daniel Pantchenko, Jean Ferrat. Je ne chante pas pour passer le temps, Fayard, 568 pages, 20,90 euros
Michel Trihoreau, La chanson de proximité. Caveaux, cabarets et autres petits lieux, L’Harmattan, 186 pages, 18 euros
Michel Trihoreau et Cathy Beauvallet, Rencontres, Editions du Petit Véhicule, 88 pages, 18 euros.
A découvrir aussi les trois auteurs sur internetb[Sites Internet ou blogs à visiter :

- Michel Kemper : Nos Enchanteurs
- Daniel Pantchenko :Pantchenko
et son blog chansonsquetoutcela
- Michel Trihoreau : Chanson de Proximité et Rencontres avec Brassens

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QUEBEC/ STEPHANE COTE : “Ballon d’héliHomme”, un album MAJEUR de la chanson québécoise

Soyons francs, la question mérite d’être posée sans détours : pour quelles raisons Stéphane Côté n’est-il pas plus connu du grand public, aussi bien au Québec qu’en France ? Textes ciselées, mélodies douces-amères et cependant accrocheuses mais sans effets spéciaux, univers à la hauteur des exigences de cet attachant auteur-compositeur-interprète. Autant d’incontestables atouts mis en évidence via ses trois premiers opus : Rue des Balivernes (2001), Le cirque du temps (2006) et Des nouvelles (2009).

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Un incomparable  homme-orchestre nommé Eric Goulet

Et voici Ballon d’héliHomme, 4ème album de cet auteur-compositeur-interprète québécois de 42 ans : 12 nouvelles chansons plus que jamais à la mesure d’un talent affirmé avec constance tant en studio que sur scène. Sans doute l’album de la maturité.

Travail d’orfèvre ? Assurément tant sur le fond que la forme grâce à une complicité sans failles entre le chanteur-guitariste et cet incomparable  homme-orchestre nommé Eric Goulet : guitare, basse, claviers, harmonica, banjo, percussions … et choriste ! Lequel assure aussi – avec brio – réalisation, arrangements et direction musicale de cet album synonyme de réussite au sens fort du terme.  Sans oublier l’efficace et discret Vincent Carré à la batterie.

C’est dire l’importance de la poignée de talents réunis pour cet opus dont la direction artistique et la coordination sont signées Marie Bujold. Cette production de François-José Brouillette (Bleu Plume) est à découvrir de toute urgence, et je pèse mes mots.  Tous deux  sont longuement remerciés – parmi nombre d’autres professionnels – sur la pochette intérieure de l’album avec en guise de conclusion “une pensée pour Bruno”…

La chanson québécoise s’exprime ici avec une intensité qui devrait retenir l’attention de tout (authentique) passionné de chanson francophone. Car au-delà des textes et des refrains signés Stéphane Côté, une évidence s’impose : l’incontestable qualité apportée à cet album dont les guitares acoustiques offrent un incontestable plus comme dans le réaliste “En attendant l’hécatombe” :

“Le désert s’allonge un peu dans tous les sens

Avec du recul on songe qu’on avance

Quand le sable doux nous conduit à l’errance

On cherche un caillou pour s’accrocher la chance “

En duo avec Brigitte Saint-Aubin et Linda Lemay

S’y glissent deux duos où les choses de la vie sont évoquées avec lucidité. Comme si le temps était le maître absolu de toute destin, qu’on le subisse ou qu’on tente de le maîtriser. Le duo avec Linda Lemay, “Au large de nous”, nous entraîne dans une ambiance teintée de tendresse et de réalisme : histoire d’une relation qui se délite inexorablement :

“Que se lève la tempête un immense ouragan

Qu’il emporte ce qu’il reste de nous

Pour un ultime naufrage pour trouver le courage

De revivre  enfin seuls libre et debout”

L’autre duo enregistré avec Brigitte Saint-Aubin souligne avec justesse la difficulté de s’apprivoiser, de franchir le pas, de maîtriser le temps qu’exige une vraie relation à deux :

“C’est vrai qu’il y  a de l’attraction

Entre nous deux

Que même à la télévision

Ils ne font pas mieux

Que même sans se voir on se perd

Dans le labyrinthe de nos yeux

On a peut-être ce qu’il faut pour se plaire”

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Un chanteur québécois aux chansons de portée internationale par ses sources d’inspiration

Sensibilité, bon sens et clairvoyance

Difficile d’extraire “une chanson préférée” parmi la douzaine qui compose cet opus. Osons tout de même le défi en mettons en relief “Couleur de mélodie”, qui symbolise avec justesse le pari relevé tout au long de cet album par cet ACI québécois.

Chaque chanson de cet album permet à Stéphane Côté d’exprimer une sensibilité, un bon sens et une clairvoyance sur les êtres et la société qui n’a rien de superficiel ou de mièvre. Un album – reflet d’un répertoire qui ne cesse de ne bonifier au fil des ans, au gré des concerts au Québec, en France … et aussi en Suisse aussi où “Ballon d’héliHomme” a bénéficié d’un lancement à l’instar de celui de Montréal et de Québec (Espace Félix Leclerc,  Ile d’Orléans).

Ballon d’héliHomme résulte de la complicité d’une poignée de professionnels mobilisés pour un album dont l’écoute répétée permet – à chaque fois – d’en découvrir de nouveaux aspects. Un de ces enregistrements qui vous donnent assurément envie d’y revenir, par exemple en se déplaçant en voiture. Histoire de se laisser embarquer dans un univers où rien n’est figé d’avance, où la ligne entre lumière et obscurité n’est pas toujours perceptible. Où les paroles affirmées avec conviction sont, parfois, moins importantes que les non-dits, les émotions suggérées à mots couverts.

Une chanson d’expression  française évidemment, teintée ici et là d’accents folk et country qui en rehaussent l’impact

Cet album n’a rien à voir avec celui d’un chansonnier québécois des fameuses boîtes à chanson d’antan s’accompagnant seul à la guitare. Il s’inscrit dans une double dynamique, tant au niveau des paroles, avec des textes sans doute encore plus personnels que sur les trois précédents opus. Mais aussi au niveau de ses couleurs musicales : une chanson d’expression  française évidemment, teintée ici et là d’accents folk et country qui en rehaussent l’impact.

Que de chemin parcouru avec obstination et talent par Stéphane Côté 1996, lorsqu’il se retrouve en demi-finale au Festival international de la chanson de Granby ! Et oui, il est plus que temps qu’il trouve enfin sa place parmi les créateurs majeurs d’une chanson québécoise à la fois grand public et de qualité. Une chanson qui refuse à la fois l’élitisme pour intellos heureux de (sur) vivre dans leur ghetto branché … mais aussi une certaine facilité dans les paroles et la musique à l’instar de ces voix que la foule adore le temps d’une mode. Des voix souvent synonymes d’étoiles filantes certes fascinantes et attirantes mais si éphémères, dans la plupart des cas.

Par ailleurs auteur de trois chansons sur “Si fragile univers”,  le nouvel album de Lina Boudreau, Stéphane Côté dispose de tout ce qu’un artiste de son expérience a besoin pour ENFIN franchir une nouvelle étape. En l’occurrence celle qui le fera connaître d’un plus grand nombre de personnes, des deux côtés de l’Atlantique.

Mais encore faut-il que les « grands médias » et les radios-télévisions offrent une réelle visibilité à cet album enraciné dans un vécu québécois (“Il neige”) et cependant de portée internationale de par son inspiration à multiples facettes.

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Un album enraciné dans un vécu québécois (“Il neige”) et cependant de portée internationale de par son inspiration à multiples facettes

Des mots simples qui font tilt et interpellent tant le coeur que la raison

Le talent de Côté, c’est de raconter les choses de la vie avec des mots simples qui font tilt et interpellent tant le coeur que la raison.  Avec en prime une diction sans failles qui permet de savourer chaque mot de chaque chanson et une voix qui fait parfois – au gré de diverses intonations et d’un certain phrasé – penser à celle du chanteur du groupe québécois Les cowboys Fringants … et vice-versa.

Peintre d’un quotidien entre réalisme et  espoirs, avec des envies d’utopies et de rêves, Stéphane Côté cultive aussi des élans de fraternité, tout en affichant le droit à conserver la faculté de s’émerveiller …  comme dans la superbe chanson “Une lettre” :

“J’écrirai une lettre  à ceux qui grandiront

Qui suivront les courants

Pour leur dire en cachette que l’enfance a raison

Qu’après on désapprend”

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Les photos de cet article ainsi que du nouvel opus de Stéphane Côté sont signées Karolanne Roy

Stéphane Côté, Ballon d’héliHomme, 12 titres, 38 minutes et 25 secondes. Productions Bleu Plume