TRIBUNE LIBRE/ NORBERT GABRIEL : CHANTER LA LANGUE DE CHEZ NOUS ..

Bienvenue à NORBERT GABRIEL pour cette tribune Libre intitulée “CHANTER LA LANGUE DE CHEZ NOUS”.

Norbert Gabriel est un des co-fondateurs du blog du Doigt dans l’Oeil et membre de la rédaction du site de Michel Kemper, Nos enchanteurs, L’Autre Chanson : deux des sites mentionnés dans notre rubrique “En lien avec ..”

“La chanson est l’expression la plus authentiquement populaire. Le seul art qui soit resté près de ses sources. Un des rares où toutes les valeurs Qulturelles (avec un Q soit mises échec).

(…) Piaf et Brassens étaient aussi des parias de l’éducation. Tout comme Gershwin et Django Reinhardt. La pauvreté du bagage scolaire n’a jamais empêché qui que ce soit de chanter.

Un aphone inculte, par sa seule sensibilité, peut émouvoir. Mieux que la voix ou le cerveau les plus cultivés”.

PF MOUSTAKI  recadré

Ces lignes sont de Georges Moustaki, “Questions à la chanson 1973″. Elles sont d’une pertinence éternelle. Dans le débat qui revient régulièrement à la une des interrogations existentielles sur la chanson à texte, ou la chanson « pas à texte », on ergote sur le fait que la bonne chanson se doit d’être forcément dans la langue de chez nous. Qu’on soit bantou, auvergnat, alsacien, patagon ou brésilien, hors du langage natal, pas de salut. Peut-être. Ou peut-être pas.

Il y a parfois des mystères qui nous dépassent. Je connais assez bien quelqu’un qui a été élevé au bel canto, l’opéra à la TSF, ou dans l’atelier de mon grand-père, Luis Mariano ou Caruso dans la cuisine-salon-salle à manger, et qui un jour, vers 13-14 ans a découvert “Fleuve profond” une émission qui racontait le negro-spiritual, un choc émotionnel d’une intensité inouïe, c’était quelque chose que je ressentais comme si c’était en moi depuis toujours. Sans comprendre le sens des mots, je percevais bien le sens de la musique, et la force du propos.

Ce n’est pas pour autant que j’ai balancé à la poubelle Bécaud et “mes mains qui dessinent dans le soir la forme d’un espoir qui ressemble à ton corps” ou Brassens, Marie-Josée Neuville, ou Brel, ou Félix Leclerc, eux qui me parlaient avec

“cette langue belle à qui sait la défendre.
Elle offre les trésors de richesses infinies
Les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre
Et la force qu’il faut pour vivre en harmonie”.

Il n’était plus question d’ergoter sur le bien-fondé de l’imparfait du subjonctif et des beautés de Ronsard ou Malherbe dans leur écriture, la chanson était devenue un formidable générateur d’émotions, portées par des voix, des voix venues de partout

C’est pas seulement ma voix qui chante
C’est l’autre voix, une foule de voix
Voix d’aujourd’hui ou d’autrefois
Des voix marrantes, ensoleillées
Désespérées, émerveillées
Voix déchirantes et brisées
Voix souriantes et affolées
Folles de douleur et de gaieté

et qu’elles chantent en slang, en argot, en russe ou en patois javanais, quand il y a une émotion qui passe, pas besoin de sous-titres.

C’est pourquoi, avec ma pile en vrac jamais rangée, à côté de la chaîne, avec Ferrat, Jacques Yvart, Elisabeth Wiener, Higelin, Pagani, Pauline Julien et Anne Sylvestre, Pierre Barouh, une partie de ceux qui sont là depuis plus de 20 ans, il y a aussi Melody Gardot, Madeleine Peyroux, Alela Diane, Vissotski, qui ne sont pas tout à fait francophones, mais qui me racontent des histoires. Comme Serge Utgé-Royo, dont tout le répertoire est inspiré d’une histoire, celle des exilés.

Et de tous les exilés finalement. Utgé-Royo m’a fait comprendre une chose que je n’avais pas vraiment cernée, c’est la qualité de son écriture dans une langue parfaitement maîtrisée qui crée cette addiction à cette forme de chanson qui raconte. Elle est “à texte”, bien sûr, mais ce n’est pas toujours suffisant. Il faut le fond et la perfection de la forme pour ne pas casser la magie par une rime hasardeuse, qui me ferait décrocher.

Il y a des interprètes ou auteurs qui essaient de me raconter des histoires, mais quand j’entends “le soleil-le dans le ciel-le, sur le port-re…” je peux pas. Et il y aussi “un mirador-re” pour achever le tableau. Bien que la voix soit belle, la mélodie réussie, ça ne passe…

Et je suis beaucoup plus touché par la voix de Léonard Cohen, celle de Billie Holiday, ou celle de Lou Doillon récemment, entendue en aveugle à la radio. Sans pré annonce, ni quoi que ce soit. Sans image glamour, la voix, l’expression vocale, quelque chose qui émeut, c’est tout. Le fait que ce soit en français, n’est pas une garantie d’extase textuelle. Sinon les rappeurs seraient en orgasme perpétuel avec leurs rimes appuyées et scandées en mode marteau piqueur.

Durant des années, “My gypsy wife” de Léonard Cohen m’a bouleversé sans que je n’aie jamais eu envie de chercher la traduction. Une fêlure dans la voix, un écho de violon.

Il est sûr que je suis souvent devant les scènes françaises, celles de Louis Ville, Agnès Debord, Valérie Mischler, Bernard Joyet, et celles et ceux des Lundis de la chanson, n’empêche que Chappel Hill m’a envoyé dans les nuages un peu comme The Doors ou Johnny Cash. Mais pas Presley … Sorry Elvis, t’as une belle voix mais ça ne me raconte pas grand chose.

Le travers qui se répand chez les néo french rockers babillant en anglais canada dry, est en effet préoccupant, c’est vide, c’est creux, c’est sans intérêt. Mais ça peut faire gigoter en buvant une bière, et en discutant avec les copains.

Aujourd’hui, tout le monde se fait un point d’honneur de reprendre les chansons de Leprest… Pourquoi pas ? Il n’y a pas tant de maîtres dans ce domaine, mais combien savent vraiment apporter quelque chose de neuf, de mieux que l’original ? Ce qui vaut aussi pour les adaptations qui émigrent, mais c’est un autre débat.

J’aime assez le parcours de Louis Ville, qui a fait du rock en anglais, et qui s’est mis à écrire en français pour être plus précis et riche dans ce qu’il voulait partager. “Cinémas, cinémas” c’est de la chanson qui raconte, qui a du sens et du son. Une chanson dont Pierre Dac aurait dit: “Pour bien comprendre les gens, le mieux est d’écouter ce qu’ils disent”. Bien sûr qu’on comprend mieux quand c’est la langue de chez nous.

Que ce soit une langue belle et riche, personne ne devrait contester ce fait Que la chanson soit un art populaire, c’est aussi une évidence. Mais la musique est aussi un langage universel, sans frontières, qui s’enrichit de métissages heureux, et qui s’appauvrit quand des néo-rockers babillent des insignifiances en anglais, parce que c’est tendance, et que ça se “dance”… Comme “La danse des canards”, c’est dansant, et français.

Mais il ne suffit pas non plus que ce soit en français pour avoir un label de qualité systématique. Genre vu dans “Nos Enchanteurs” qui ne serait qu’Only French, mais si on y chante plus souvent dans la trace de Jehan Rictus ou Gaston Couté, et leurs descendants que dans celle d’Eric Morena ou de Chantal Goya, ce serait dommage de se priver d’Elisabeth Caumont, cervantesque princesse Micomiconne qui explore avec bonheur les espaces ellingtoniens ou ceux de Chet Baker.

Et irait-on se priver aussi de Paco Ibanez ou Angélique Ionatos parce qu’ils ne chantent pas qu’en français ?

Peut-être que ça se discute, c’est un point de vue qu’on peut ne pas partager. Peut-être que c’est un crime de lèse majesté de saluer un album qui ne parle pas français.

Mais j’ai du mal à limiter mes enchantements au format hexagonal quand je peux avoir le monde entier à découvrir.

“Le monde ouvert à ma fenêtre… ” a toujours des airs balladins à découvrir, on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle.

Norbert Gabriel

Tu me diras que j’ai tort ou raison,
Ça ne me fera pas changer de chanson,
Je te la donne comme elle est,
Tu pourras en faire ce qu’il te plaît.
Et pourtant dans le monde
D’autres voix me répondent
Et pourtant dans le monde…

Bande son

Pour le langage universel de la chanson, voici l’archétype de la réussite, avec images si on veut, ce serait dommage de se priver d’Elisabeth Masse, mais la première fois, c’était sans autres images que celle générées par la voix de Louis Ville …

http://video.mytaratata.com/video/iLyROoafzmlS.html

“The gypsy wife” avec commentaire de Leonard Cohen (From the record: Field Commander Cohen. Tour of 1979 (Sony Music ent. Columbia. 501225 2)

 Et la version studio, la première…

 Merci à Yves Duteil et Jacques Prévert pour “La langue de chez nous” et “Cri du coeur” et Georges Moustaki, “Et pourtant dans le monde”

 

ABITIBI-TEMISCAMINGUE/MATHIEU JOANISSE : D’OTTAWA A ROUYN-NORANDA

C’est confirmé. Mathieu Joanisse quitte l’Ontario pour l’Abitibi-Témiscamingue ! Oui, après la tenue du plus grand et plus important Gala des prix Trille Or à Ottawa, Ontario, l’Association des professionnels de la chanson et de la musique a annoncé le départ de son directeur des événements artistiques. Rencontre avec ce professionnel de 35 ans prêt à relever de nouveaux défis en qualité de directeur général du Festival de Musique Émergente (FME) à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue.

C’est après avoir durant 5 ans assuré la réalisation des événements majeurs de la francophonie tels le Festival “Quand ça nous chante” (six éditions), Ontario POP (cinq éditions) et le Gala des prix Trille Or (trois éditions) que Mathieu retourne finalement à ses “premiers amours” !

En l’occurrence “l’heureux mariage de la musique émergente et la diffusion” selon Natalie Bernardin, directrice générale de l’APCM. “Nous sommes heureux d’avoir pu être un tremplin et une structure apportant de l’expérience pour nos artisans de l’industrie leur permettant de voler vers de nouveaux défis”.

Comme il l’explique avec conviction, c’est un vrai rêve qui se réalise pour Mathieu fortement influencé par ce festival de grande envergure : “Le FME a toujours été une inspiration pour moi et a fortement contribué à mon évolution en tant que directeur des événements artistiques au courant de mes cinq dernières années au sein de l’APCM.

J’ai participé aux 5 dernières éditions du FME. Je suis fier et surtout honoré de faire maintenant partie de cette équipe dynamique et pouvoir ainsi redonner au FME de mon expérience acquise depuis 10 ans dans le milieu de la scène culturelle canadienne”.

PF SUDBURY CONCERT 40 ANS 098

Mathieu Joanisse en compagnie d’un des pionniers de la chanson franco-ontarienne, Robert Paquette

“En chef de fil de l’industrie musicale, Mathieu apportera son positivisme, son expertise et sa main de maître à son nouveau poste”

Nul doute que Mathieu Joanisse apportera son expertise à un festival qui ne cesse de grandir et qui connaît d’année en année “un succès resplendissant”.

Avant d’arriver à l’APCM, Mathieu œuvrait au sein du Centre culturel Frontenac. Selon l’APCM, “il a su laisser son emprunt sur non seulement la communauté de Kingston mais la communauté franco-ontarienne entière par son leadership et son implication au sein de Réseau Ontario. En chef de fil de l’industrie musicale, Mathieu apportera son positivisme, son expertise et sa main de maître à son nouveau poste.

Pas surprenant donc que Natalie Bernardin affirme que « l’APCM sera désormais changée pour le meilleur après le passage de Mathieu au sein de l’équipe. Sa vision artistique et sa passion ont su rehausser les activités artistiques de l’association.

Sa personnalité et son dévouement laisseront un vide au sein de l’équipe et au sein de la communauté. L’équipe de l’APCM, son conseil d’administration et tous ses artistes membres souhaitent beaucoup de succès à Mathieu dans ses nouvelles fonctions. Mathieu quitte l’APCM la tête haute avec une grande fierté des accomplissements réalisés et passe le flambeau pour la continuité de l’évolution de la scène franco-canadienne”.

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Samedi 23 mars, Auditorium Fraser, Université Laurentienne. Final de la 40ème Nuit sur l’Etang avec l’ensemble des artistes de la soirée

“Est-ce que les coupures, les abolitions de programmes et le contexte d’austérité économico-culturel diminuent notre soif pour l’art ? Non”

Directeur général des événements artistiques au sein de l’APCM, Mathieu Joanisse s’est exprimé sur la signification des Prix Trille Or, et plus globalement sur la chanson franco-ontarienne, dans un texte paru dans le programme de cette manifestation.

Ce texte cosigné avec Caroline Yergeau, la metteure en scène du 7ème Gala, en dit long sur les talents fleurissant en Ontario, et les défis auxquels ils sont confrontés. Avec pour commencer cette rafale de questions : “Est-ce que les coupures, les abolitions de programmes et le contexte d’austérité économico-culturel diminuent notre soif pour l’art ? Non. Est-ce que ca diminue notre enthousiasme créatif ? Encore moins”.

Selon Mathieu Joanisse et Caroline Yergeau, “le Gala des Prix Trille Or, c’est l’une des plus belles occasions de partage : partage entre l’Ontario et l’Ouest francophone, partage entre les artistes et leur public, partage d’une grande passion, partage d’une même scène par des talents musicaux…

Du talent, il y en a. de nouveaux noms émergent sur la scène musicale francophone et cheminent tranquillement. Les noms que l’on aime déjà continuent à offrir des albums et des spectacles de plus en plus riches et à rayonner ici et ailleurs. Nos artistes créent, se renouvellent et voyagent. Ils s’investissent afin que leurs œuvres, empreintes de toute leur unicité, deviennent des représentantes de notre culture.

Et c’est à nous de souligner aujourd’hui, de leur montrer notre appréciation et de souligner la place de choix qu’ils occupent dans nos vies.  Célébrons l’excellence de ceux qui accompagnent musicalement, en français, nos joies, nos peines, nos expériences extrêmes et notre petit train-train quotidien”.

PF SUDBURY CONCERT 40 ANS 021

Un outil de travail indispensable pour tout passionné de chanson francophone d’Amérique du Nord : réalisé par Mathieu Joanisse avec un assemblage numérique signé Denis Paquette, cette compilation met en évidence 19 chansons figurant autant d’albums enregistrés par des  artistes, duos ou groupes francophones hors Québec.

“APCM et Réseau Ontario : des structures indispensables”

Réalisé dans la foulée du fameux Gala des prix Trille Or à Ottawa et de la 40ème Nuit sur l’Etang avec un concert de 4h30 à Sudbury, notre conversation avec Mathieu a évidemment débuté sur le bilan de ces deux événements majeurs pour la communauté franco-ontarienne.

Certes, il y a la satisfaction d’avoir revu et applaudi des artistes bénéficiant d’une incroyable carrière depuis plus de 40 ans : Marcel Aymar, François Lemieux, Robert Paquette, Paul Demers, etc.

Pour Mathieu s’y ajoute aussi l’impact d’une formation telle que Cano dont la reformation, voici trois ans, lors des 20 ans de l’APCM, à l’occasion d’ “une année complète d’anniversaire marquée par de nombreux événements musicaux”. Avec entre autres la satisfaction de voir comment “la nouvelle génération franco-ontarienne tripait sur les chansons de ce groupe mythique, notamment sur des titres de neuf minutes plutôt rares sur les ondes radiophoniques” !

Pour Mathieu, l’évocation de la 40ème Nuit sur l’Etang, c’est comme si on tournait les pages d’un album photos qui comprend encore nombre d’espaces vierges à remplir avec plein de pages qui restent encore à écrire ! Evidemment, la chanson franco-ontarienne est différente de la chanson québécoise : une question de langue, de méthode d’écriture, de références à la vie quotidienne, etc.

“Ici on n’a pas le stress de l’industrie musicale. Nous avons des projets neufs, des projets qui viennent du cœur. Le jeune artiste ou le nouveau groupe savent que ce ne sera pas évident. Nous ne sommes pas à Montréal, avec un milieu artistique bien organisé qui n’existe pas ici. A ce jour en Ontario il y a encore peu de professionnels, comme Michel Benac avec LaFab”.

Et d’insister aussitôt sur le rôle de structures telles que l’APCM et Réseau Ontario : des repères incontournables pour ce militant d’une chanson française quo bénéficie désormais d’une réelle variété d’expression : “On a tant de diversité, tellement de produits à faire connaître avec les moyens qu’on a ! Nous avons aussi des ambitions pancanadiennes pour montrer ailleurs ce qui se fait en Ontario”.

Mathieu se lance alors dans une énumération de talents tels que les groupes Pandaléon et Mastik, la chanteuse Marie-Claire (“Super rafraîchissante”) et les Hula-Hoops, etc.

PF BOREAL MASTIK

Le groupe Mastik face au public, lors de la Nuit Emergente au Collège Boréal, Sudbury

“Nos groupes ont réussi à faire leur rock à eux”

“Les artistes prennent enfin leur place ici sans gêne comme on l’a vu avec AkoufèN à L’Autre Gala de l’APCM : il n’y a pas vraiment ce style de musique avant dans l’Ontario français. Oui, il y a de l’influence des bands de Montréal, mais nos groupes ont réussi à faire leur rock à eux avec une saveur métal comme AkoufèN par exemple. Les jeunes du secondaire reprennent des chansons de ces groupes ! Ca fait plaisir à voir et à entendre !”

Mathieu insiste aussi sur le travail d’artistes sans doute moins connus mais tout aussi importants … comme l’auront confirmé à de multiples reprises aussi bien les deux galas de l’APCM que la 40ème Nuit sur l’Etang. Et de parler entre autres du pianiste Nic Carey, directeur musical des deux galas. Avec lui pas de reprise de standards mais «”des créations, des duos, des surprises musicales” : un créateur efficacement entouré par des pointures nommées Kevin Daoust (guitare), Shawn Sayniuk (batterie), Marc-André Drouin) et des musiciens invités comme Bobby Lalonde et François Gravel … et aussi du trio a capella de la Nuit sur l’Etang : Leila Reguigui, Darquise Poulin et Chelsea Rooney.

Se glissent aussi dans notre conversation l’évocation du travail mené à bien par l’orchestre ayant accompagné les artistes sur la scène de l’Auditorium Fraser de l’Université Laurentienne à Sudbury : une formation composée de Daniel Bédard, Guy Coutu, Cory Lalonde, Dayv Poulin, et Don Reed.

Autant de noms qui représentent pour Mathieu Joanisse une des clés de l’impact de ces événements d’Ottawa et Sudbury. Avec un constat qui en dit long sur la manière de créer des artistes franco-ontariens : ici pas de musique sous cloche, pas de ghetto mais une façon de composer en lien direct avec d’autres influences musicales, comme le confirment par exemple les parcours de Tricia Foster ou Mehdi Hamdad. Des artistes à la fois audacieux musicalement et extravertis dans leurs relations humaines. “Ils vont devenir des références pour les nouveaux groupes, pour les nouveaux artistes, c’est sûr”.

PF BOREAL MEDHI OURS

Vendredi 22 mars, Collège Boréal, Sudbury; Mehdi Hamdad quelques minutes avant de monter sur scène pour la Nuit Emergente. 

L’importance pour la chanson franco-ontarienne d’avoir des têtes d’affiches dont la notoriété dépasse le cadre provincial

Alors qu’en est-il de l’importance pour la chanson franco-ontarienne d’avoir des têtes d’affiches dont la notoriété dépasse le cadre provincial ?

C’est évidemment indispensable selon Mathieu qui cite entre autres le parcours d’Andrea Lindsay assuré tant en solo qu’en compagnie de l’auteur-compositeur-interprète québécois Luc De Larochellière, ou encore Damien Robitaille. Lequel, après avoir participé à L’Autre Gala de l’APCM eu au Cercle des auteurs-compositeurs SOCAN à Ottawa remplissait quelques jours plus tard le Métropolis à Montréal (nous y reviendrons dans un autre article).

Mais, comme le reconnaît volontiers Mathieu, l’impact populaire de ces artistes connus hors de l’Ontario ne doit surtout pas faire oublier les autres talents. Eux aussi, entament – doucement mais sûrement – un parcours qui devrait les fait connaître hors de leur terre d’origine : “Tricia Foster, Konflit, Mehdi Cayenne Club, Pandaléon, Mastik et d’autres encore“.

En somme des parcours synonymes d’obstination, d’albums auto-produits, de recherches de bailleurs de fond, de débouchés commerciaux pour vendre les CD, de concerts à trouver, etc. “Il y a des shows un peu partout en Ontario. C’est le fun, on assume la musique franco, on n’en parle pas, on en joue tout simplement”.

Et si les artistes et groupes remportent un succès croissant en Ontario, la question de la gestion de la carrière fait partie de ces défis dont on parle peu en public. Et pourtant il s’agit de priorités selon Mathieu, qui a souvent donné des cours de gérance d’artiste en Ontario. Avec à la clé “des exemples concrets, des anecdotes précises, des histoires à ne pas faire. Et pour un groupe c’est encore plus compliqué quand il faut prendre des décisions, trouver de nouvelles orientations à accepter ensemble. Pas toujours facile de mettre en pratique la théorie… En plus en Ontario rares sont les artistes qui font ce métier à temps plein ! Il leur faut trouver un job … sauf quelques rares exceptions comme Damien Robitaille”.

PF ROBITAILLE FOULE DEBOUT

Montréal, Métropolis, 4 avril. Plus d’un millier de spectateurs enthousiastes pour Damien Robitaille accompagné par sept musiciens et Carolina, sa choriste et compagne colombienne

Un millier de vinyles et sept tables tournantes

Au fil de notre entretien, Mathieu Joanisse apparaît comme un professionnel totalement tourné vers la mise en valeur des talents individuels et collectifs… et en même temps cela ne l’empêche pas de cultiver se propres passions.

A commencer par celle du vinyle et aussi des tables tournantes à laquelle n’est pas étrangère Eric Auclair rencontré “voici six ou sept ans”. Aujourd’hui, avec un bon millier de vinyles et sept tables tournantes, Mathieu cultive une passion qu’il ne garde pas pour lui. Et pour cause puisqu’il devient, au gré des événements, un des deux Dj masqués qui font danser jusqu’au bout de la nuit tant de monde. Cette complicité partagée avec Christian Pelletier, elle éclate dans les soirées dansantes animée par le duo des DJ masqués !

“Le fun des soirées c’est qu’il n’y ait pas de demande spéciales et que gens dansent comme des fous sur ce qu’on leur passe ! On peut très bien s’amuser en dansant sur de la chanson et de la musique française et francophone … entre funk, yéyé, electro, rock et j’en passe ! La musique est bonne partout … mais on est capable de s’amuser en français … on aime ça … et on fait même danser des gens qui ne comprennent pas le français !”.

 

PF BOREAL DJ MASQUES

Mathieu Joanisse et Christian Pelletier, alias les DJ Masqués

De Led Zeppelin à André Gagnon via Chopin et Beethoven

Le temps est bien révolu où le jeune Mathieu tripait – “en fin de primaire et début de secondaire” – sur les musiques des années 70 signées Led Zeppelin, Pink Floyd, Janis Joplin, etc. Et à cette époque, comme il le dit si bien, “c’était moins le fun en français. Mes parents écoutaient juste de la variété française comme Michel Sardou. Et j’étais alors rebelle”.

Arrivé en secondaire 3, un sacré virage s’opère dans la vie de Mathieu. Place au classique, au piano ! Le voici qui compose, qui a le projet d’enregistrer aussi. “J’ai étudié l’opéra, j’ai été beaucoup touché par le grégorien. André Gagnon, je ne peux pas défendre tous les albums… mais je l’adore”.

Et d’évoquer son admiration envers la complicité musicale développée entre André Gagnon et Claude Leveillée mais aussi les œuvres de Chopin et Beethoven, autres compositeurs importants pour ce pianiste désormais tout aussi sensible aux “pianistes avec une touche, un support électro aujourd’hui”.

PF BOREAL MARIE CLAIRE

Marie-Claire Claire Cronier, une des voix majeures de la relève de la chanson franco-ontarienne évoquée par Mathieu Joanisse

 Après l’Ecole du Show-Busines, sur les routes avec Transakadie

Au terme d’études à l’Ecole du show business à Montréal – une période synonyme de tant d’échanges musicaux, de rencontres amicales et nouvelles découvertes artistiques – Mathieu Joanisse s’est lancé à 22 ans dans une aventure qui lui aura beaucoup appris. Une expérience qui lui aura bien ouvert les yeux sur la vraie vie d’artiste.

Il décroche un contrat de directeur de tournée pancanadienne dans la série “Rendez-vous de la francophonie” en se déplaçant de l’Ouest jusqu’au Nouveau-Brunswick le groupe Transakadie.

“J’ai dirigé la tournée, et monter en une semaine un cahier de tournée. Il n’y avait alors pas encore d’iphone. Ca a été une expérience formidable et tant de souvenirs ! Quand tu arrives à Régina, en Saskatchewan, et que 150 Francos dansent toute la soirée ça laisse des souvenirs : Surtout si la moitié ne connaissent pas le groupe … ca donne un coup dans la face … on ne nous avait pas tout expliqué à l’école ! Là j’ai vraiment mieux compris comment fonctionne le marché québécois mais aussi le marché d’ailleurs !”.

11ème Festival de musique émergente du 29 août au 1er septembre en Abitibi-Témiscamingue.

En attendant de vivre trois de ses rêves – voir sur scène les groupes Muse, Matmos, et Gros Méné – Mathieu est sur le point de franchir une nouvelle étape dans sa vie personnelle et professionnelle. Il va quitter l’Ontario pour une autre province du Canada et prendre début mai la direction du FME : le Festival de musique émergente organisé du 29 août au 1er septembre en Abitibi-Témiscamingue.

Composer des mélodies pour des artistes ? A ce jour le pianiste Mathieu Joanisse n’a pas encore franchi ce cap. «”Le timing sera la clé, j’y avais déjà pensé !”. Et on le croit bien volontiers quand on songe aux nouvelles responsabilités qui l’attendent du côté de Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue.

PF MATHIEU JOANISSEMathieu Joanisse, nouveau directeur général du Festival de Musique Émergente (FME) à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue (Photo APCM)

ONTARIO/ CHANSON FRANCOPHONE : INNOVER, RESISTER, CELEBRER

Folk, hip-hop, rap, jazz, blues, rock, métal, pop, traditionnel, instrumental, alternatif, chanson, instrumental, etc. Si vous réduisez l’expression musicale franco-ontarienne à une seule facette, vous serez (agréablement) surpris par la diversité qui s’affiche avec de plus en plus d’audace dans cette province du Canada.

Cette étonnante diversité s’enraciné dans la création des pionniers historiques mis à l’honneur lors d’un concert de près de 4 heures et demie, samedi 23 mars, à l’occasion de la 40ème Nuit sur l’Etang organisé à l’Auditorium Fraser de l’Université Laurentienne à Sudbury : Robert Paquette, Marcel Aymar, François Lemieux, Jean-Marc Dalpé, Paul Demers, Jean-Marc Lalonde, Yves Doyon, etc.

PF OTTAWA PLACE FRANCOPHONIE

Ottawa, place de la Francophonie, à deux pas des locaux de l’APCM, l’association des professionnels de la chanson et de la musique

Le symbole d’une dynamique génération de créateurs émergents ou confirmés

Nous reviendrons dans un autre article avec force photos sur cette inoubliable soirée de 4 heures et demie à laquelle un public de tous âges a répondu présent : un auditoire fier de proclamer son identité franco-ontarienne; applaudissant à tout rompre ceux qui ont osé s’aventurer sur des voies artistiques différentes de celles de la chanson québécoise. Et cela même si nombre de passerelles artistiques existent évidemment entre l’Ontario et le Québec, comme l’aura rappelé l’animateur Eric Robitaille, chaleureux militant d’une francophonie nourrie de ses jeunes années au Québec et désormais enracinée à la cause franco-ontarienne.

Mais avant de nous attarder sur cet événement historique au sens  fort du terme – tant cette soirée aura été synonyme  de “véritable audio-encyclopédie vivante de la chanson franco-ontarienne – arrêtons-un à présent sur cette fameuse relève qui éclabousse avec brio les genres musicaux en Ontario : le symbole d’une dynamique  génération de créateurs émergents ou confirmés qui ne demandent qu’à affirmer, aussi bien face à des publics franco-ontariens qu’au-delà de la province natale.

D’où l’intérêt d’événements tels que le Gala des Prix Trille Or et l’Autre Gala organisés les 20 et 21 mars 2013 au Centre des Arts Shenkman, à Orléans, localité située non loin d’Ottawa : des événements mis en relief dans d’autres articles de ce site.

PF OTTAWA PETERSON

Près du Centre nationale des arts, clin d’oeil au pianiste de jazz Oscar Peterson né à Montréal et décédé  à Mississauga , Ontario.

D’autres coups de projecteurs ont été donnés au cours de ces journées artistiques en faveur d’une chanson franco-ontarienne des plus efficaces, dans des registres qui dépassent bien souvent le contexte identitaire pour célébrer sans hésitation des thèmes plus généraux, plus universels.

Ce constat, il aura éclaté avec vigueur au cours des vitrines musicales d’artistes membres de l’APCM, l’Association des professionnels de la chanson et de la musique : une initiative bénéficiant de l’appui financier de Musication et du programme vitrines musicales.

“Des nouveaux projets musicaux qui n’ont pas encore été vus en vitrine à Contact Ontarois mais qui pourraient être en vitrines aux événements contacts de 2013-2014″ selon la directrice de l’APCM, Nathalie Bernardin. Place en l’occurrence à une artiste du Saskatchewan (Alexis Normand) et trois de l’Ontario (YAO ; Louis-Philippe Robillard et Konflit).

Ces quatre vitrines ont confirmé de surprenantes sources d’inspiration tant sur le fond que la forme chez les artistes et groupes qui se sont produits au Centre National des Arts, un des haut-lieux de l’expression artistique et culturelle d’Ottawa. Une bâtisse impressionnante tant par sa programmation que la multiplicité de ses équipements avec, en guise de clin d’œil aux promeneurs, une statue d’Oscar Peterson située à quelques pas de l’entrée principale de l’édifice, à quelques enjambées du Parlement du Canada.

PF OTTAWA AFFICHE ARIANE BIS

Ottawa, le Centre national des arts avec annonce d’un concert de la chanteuse québécoise Ariane Moffatt

Sans nous embarquer dans de longues considérations sur le répertoire des quatre vitrines, quelques précisions s’imposent sur l’esprit dans lequel se sont déroulées ces vitrines.

INNOVER, RESISTER, CELEBRER sont sans doute les termes qui définissent le mieux ces quatre talents : en l’occurrence innover dans de nouvelles voies artistiques ; résister à l’environnement anglophone omniprésent mais aussi célébrer une identité francophone sans se replier dans un ghetto culturel.

Alexis Normand : attachante nouvelle voix du Saskatchewan

PF ALEXIS NORMAND GOOGLE

Un premier album de dix titres à découvrir, reflet d’une nouvelle voix francophone du Saskatchewan

Entre innovation, résistance et célébration : c’est ainsi que s’affirme la jeune Alexis Normand, auteure-compositrice-interprète originaire du Saskatchewan. Elle s’aventure dans un registre francophone tout en nuances, à l’instar de Mirador, album de dix titres lancé en début d’année.

Cet opus représente en fait une des facettes d’une efficace collaboration menée à bien avec Fortier, une artiste visuelle fransaskoise : une complicité également déclinée en une série de tableaux et un spectacle. D’où cet album intéressant à plus d’un titre. Ici pas d’effets spéciaux ou spectaculaires pour retenir l’attention de l’auditeur, mais une ambiance toute en nuances dès la première chanson “Quand il pleut”.

“Un folk chaleureux et atmosphérique dans lequel un groove entraînant et une voix suave s’installent. Sa poésie simple et sincère, empreinte d’émotions discrètes nous révèle une sensibilité touchante” …  Au-delà de cette auto-présentation, une évidence s’impose : sous une apparente timidité, cette jeune artiste s’affirme avec brio dès que l’occasion se présente, face à un public qui ne demande qu’à se laisser séduire par l’ambiance jazz-folk distillée par cette artiste attachante et déterminée sous ses airs réservées. Une détermination que le public aura pu apprécier au cours de sa vitrine musicale.

YAO : le poids des mots, le métissage des rythmes

PF VIT CERCLE YAO

Yao, cousin d’Abd-al-Malik : un album en vue pour l’automne 2013

Autre registre avec l’extraverti YAO. Sans se lancer dans des comparaisons teintées de flagornerie, il suffit de fermer les yeux pour marcher – avec assurance – sur les traces d’un certain Abd-al-Malik au niveau du phrasé, de l’intonation, de certains thèmes aussi.

S’y affirme entre autres références le parti-pris d’un “message positif” synonyme de respect réciproque, de tolérance mutuelle, de besoin et d’envie de mieux comprendre l’autre, surtout s’il est différent. Un message dont l’impact sans assurément amplifié de par la complicité entre le chanteur et ses musiciens qui offrent une couleur tout à fait particulière aux textes : Olivier Philippe-Auguste (violon), Manon Gaudreau-Fess (flûte traversière), Ammayas Khidas (djembe, derbouka) et Peterson Altimo (guitare acoustique, basse).

Pas étonnant donc que Yao évolue avec aisance dans une poésie aux accents slam, avec ici et là des escapades du côté du blues et du jazz. Ses textes ont des allures d’instantanés de la vie ie telle qu’elle est, sans angélisme ni misérabilisme, où rien n’est impossible … mais où le soleil l’emporte sur les zones d’ombre. Autant de repères qui devraient être mis en évidence d’ici l’automne 2013 avec un deuxième album réalisé sous la houlette du producteur canadien Sonny Black.

Louis-Philippe Robillard : une voix, une guitare et de l’émotion

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Un des artistes majeurs de la relève franco-ontarienne

Troisième vitrine musicale au Centre national des arts avec Louis-Philippe Robillard, autre artiste majeur de la nouvelle génération franco-ontarienne.

Ses  chansons à fleur de peau distillent une émotion perceptible avec cette volonté de retenir l’attention de l’auditoire avec juste une guitare et une voix. Un sacré défi aux accents minimalistes, surtout lorsqu’on chante juste après Yao et ses talentueux complices !

Dans la foulée de son fameux opus “Le café des oiseaux”, cet artiste se sera, une fois de plus, envolé dans un univers tantôt réaliste, tantôt onirique, où la forme est peut-être aussi importante que le fond. Un peu à l’image du Québécois Alexandre Desilets dont la voix devient instrument de musique.

L’ambiance distillée par ses chansons semble ici toute aussi importante que ses thèmes. Pourtant, au cours de cette vitrine assurée en solo par Louis-Philippe Robillard, le public est sans doute resté sur sa faim : précisément à cause des conditions minimales dans lesquelles l’artiste s’est produit avec conviction. Difficile de recréer tout seul sur scène l’atmosphère tant appréciée par le public découvrant son premier album : un opus récompensé par de nombreux prix de l’industrie musicale tant en Ontario qu’au Québec, avec ( conséquence logique – nombre de commentaires élogieux dans la presse francophone d’Amérique du Nord.

KONFLIT : efficaces pionniers aux accents rock

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Sacrée complicité scénique entre les membres de Konflit

Dernière vitrine proposée au Centre national des Arts avec l’énergique groupe franco-ontarien Konflit. Une formation résolument située à des années-lumière des chansons de Louis-Philippe Robillard.

Place donc à un groupe formé de sacrés musiciens. Pionnier est assurément le terme qui définit le mieux cette fougueuse formation qui a marqué une génération de jeunes (et pourquoi pas moins jeunes aussi !) Franco-ontariens en quête de sons qui bougent. De refrains percutants et de rythmes qui vous donnent des fourmis dans les jambes.

Et quand on apprend qu’il s’agit d’un des uniques groupes francophones de l’Ontario dont les clips sont diffusés sur la station québécoise MusiquePlus, on peut se dire – sans hésitation – que ces talentueux fous de rock représentent une des composantes incontournables de la nouvelle vie musicale de cette province du Canada.

Difficile d’évoquer Konflit sans insister sur l’évidente complicité entre les musiciens/chanteurs très à l’aise sur scène, emportés avec enthousiasme par l’évident plaisir à jouer. A se faire plaisir aussi avec sans doute le regret – fort compréhensible par ailleurs – que le temps était décidément trop compté pour donner totalement libre cours à leurs capacités scéniques au cours de cette vitrine musicale.

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Quatre talents si différents pour le premier Cercle de la SOCAN en Ontario

1er Cercle de la SOCAN pour le 15eme anniversaire de Réseau Ontario

Reste au final le souvenir d’une série de vitrines musicales aux accents les plus diversifiés, à tous les sens du terme. Avec en guise de “dessert”, une soirée qui devrait laisser un sacré souvenir à celles et ceux qui ont eu la chance de la vivre ! . Et pour cause puisqu’il s’agissait d’un Cercle d’auteurs-compositeurs SOCAN : une grande première en terre francophone en Ontario !

Cet événement était présenté dans le cadre de son 15ème anniversaire par Réseau Ontario dirigé par Josée Vaillancourt en collaboration avec l’APCM, la SOCAN et le Centre national des Arts.

Au fait pourquoi un Cercle d’auteurs-compositeurs SOCAN ? Selon Réseau Ontario, “cette soirée a pour objectif de créer un moment de rencontres et d’échanges uniques entre les artistes qui, à tour de rôle, présenteront quelques compositions de leur cru. Ensemble ils échangeront sur leurs compositions et sur l’instant du moment, ils y contribueront artistiquement en joignant à l’interprétation des chansons.  Une soirée inusitée lors de laquelle le public assistera à un moment unique en étant témoin de la chimie qui unira les artistes sur scène”.

Derrière cette présentation que les esprits grincheux qualifieront d’idyllique, il est tout à fait évident que ce premier cercle d’auteurs-compositeurs SOCAN aura marqué le public à la fois silencieux durant les chansons et prises de paroles, et en même temps enthousiaste avec force applaudissements.

Ici par d’artiste tirant la couverture à lui mais une réelle complicité entre les quatre créateurs aux parcours pourtant si différents : Damien Robitaille, le Paysagiste (Davy Poulin), Yves Doyon, et Le R (pseudo d’un artiste né au Bénin, en Afrique de l’Ouest et désormais établi en Ontario.

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Geneviève Toupin, Damien Robitaille, Yves Doyon, Le R et le Paysagiste (Davy Poulin)

Une animation signée Geneviève Toupin, Franco-Manitobaine

Il faut reconnaître que le bon sen pragmatique et la faculté d’adaptation de l’animatrice Geneviève Toupin auront  été des atouts majeurs dans la préparation et le bon déroulement de cette rencontre à quatre talents. Oi plutôt à cinq puisque la Franco-Manitobaine s’est transformée en pianiste au gré des chansons. De quoi surprendre agréablement le public, en attendant la sortie de son nouvel album francophone pour 2014.

Certes – et cela est tout à fait normal – le site de la SOCAN propose de cette soirée un compte-rendu des plus élogieux : “Une grande complicité régnait entre les auteurs-compositeurs-interprètes qui ont chacun interprété trois de leurs compositions, accompagnant aussi les autres avec un instrument ou en chantant. L’ambiance était décontractée et l’accent mis sur la création et l’origine des chansons. Le public a même eu droit à des primeurs. Ce premier Cercle organisé en Ontario fut donc un franc succès”.

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Damien Robitaille et Yves Doyon, aussi décontractés sur scène que dans la vie

Le contenu de ce texte  de la SOCAN correspond vraiment à ce qui s’est passé ce soir là dans cet événement saluant le 15ème anniversaire de Réseau Ontario. Cette évidence, elle repose aussi bien sur les réactions de l’assistance que celles des cinq artistes.

Assurément une grande première qui ne demande qu’à être renouvelée au gré d’autres rendez-vous artistiques en Ontario : histoire de mettre en valeur d’autres talents. Non pas pour les confronter entre eux, mais pour susciter des passerelles musicales, voire de vraies complicités amicales entre des créateurs qui n’auraient peut-être jamais eu la (bonne) idée de se retrouver ensemble pour vivre des moments privilégiés en paroles et en musique.

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Les membres de la SOCAN ayant participé au premier Cercle des auteurs produit en Ontario. De gauche à droite Yves Doyon, Geneviève Toupin, Damien Robitaille, Le Paysagiste (alias Dayv Poulin) et Le R. (Photo Réseau Ontario)

FRANCE/ SNA : NANTES A L’HEURE ACADIENNE

Mars 2013 est sans aucun doute synonyme de nouvel élan pour les relations France-Acadie. En effet, les représentants de la Société Nationale de l’Acadie (SNA) sont rentrés en Acadie satisfaits et motivés des nombreux évènements et rencontres tenus lors de leur récente mission en France qui marquait le 45e anniversaire des relations entre la France et l’Acadie. Explications.

Les 21 et 22 mars derniers, une importante délégation acadienne, composée d’intervenants des secteurs de l’éducation post-secondaire, de l’économie, du développement culturel et du tourisme, a participé aux Rencontres France-Acadie à Nantes, un événement officiel pré-Congrès mondial acadien, dans le but d’échanger et de développer des partenariats avec leurs homologues français.

“Mission doublement accomplie” selon René Légère, président de la SNA

Le travail effectué au cours de ces rencontres a donné un nouvel élan aux relations France-Acadie en permettant aux nombreux acteurs de discuter de divers nouveaux projets de collaboration.

Une des grandes forces de cette première édition des Rencontres France-Acadie a très certainement été la diversité et la qualité des intervenants, un fait qui a été souligné autant par les délégués Français qu’Acadiens.

“Nous voulions que les Rencontres France-Acadie partent du bon pied, qu’elles soient l’occasion de rencontres et d’échanges significatifs. Mission accomplie ! Et je dirais même, mission doublement accomplie” a lancé le président de la SNA, René Légère, lors des cérémonies de clôture de l’événement à la Cité des congrès de Nantes.

Abdou Diouf a annoncé sa présence au Congrès mondial acadien de 2014

Lors des l’évènement, le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, M. Abdou Diouf à profité pour annoncer sa présence au prochain Congrès mondial acadien (CMA) en 2014 en plus de partager son admiration pour le peuple acadien.

“Je suis tout aussi heureux de retrouver, à Nantes, l’âme de l’Acadie qui a su conjuguer, au passé et au présent, le droit à la différence dans la tolérance, qui a toujours fait rimer résistance et persévérance, identité et universalité, dynamisme et modernisme” a souligné M. Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie.

Par la suite, les dirigeants de la SNA et du Congrès mondial acadien 2014 (CMA 2014) ont profité de leur passage en France pour se rendre à Paris afin d’y tenir nombreuses rencontres de travail de haut niveau au ministère des Affaires étrangères.

Liens économiques, mobilité des jeunes, développement d’ententes entre institutions post-secondaires et mobilité des artistes acadiens

“Nous avons tenu à Paris pas moins d’une dizaine de rencontres avec des personnes clés au sein du ministère des Affaires étrangères de la France. Notre but était de redonner un nouveau souffle et une nouvelle orientation aux relations entre l’Acadie et la France” a expliqué le président de la SNA.

“Dans ses débuts, l’Acadie était presque uniquement un récepteur de l’aide de la France ; maintenant, nous sommes davantage en mesure d’assurer la réciprocité dans nos relations. À Nantes comme à Paris, l’ensemble des discussions a porté sur l’implantation de mécanismes de partage d’expertise, sur le développement de liens économiques, sur la mobilité des jeunes, sur le développement d’ententes entre institutions post-secondaires et sur la mobilité de nos artistes. Notre plus grand souhait est donc de développer et d’officialiser au cours des prochains mois une nouvelle Entente France-Acadie sur la base de la réciprocité », a affirmé René Légère.

Les discussions de cette mission furent aussi profitables pour les représentants du CMA 2014, qui en ont profité pour discuter de la participation de la France au CMA 2014 par l’entremise d’une journée thématique dédiée à la France et par un pavillon de la France au sein de l’Expo-Monde qui sera installée à Edmundston, au Nouveau-Brunswick.

La SNA assurera désormais un suivi en collaboration avec les nombreux intervenants ayant identifié des partenariats possibles lors de cette mission afin de meubler une nouvelle entente entre la France et l’Acadie.

Les Rencontres France-Acadie ont été organisées grâce à une collaboration entre la Société Nationale de l’Acadie (SNA), le Congrès mondial acadien 2014 (CMA 2014), la Ville de Nantes et la Cité des congrès de Nantes, avec la participation financière de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique et des gouvernements du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse.

Il s’agissait du premier évènement officiel pré Congrès mondial acadien 2014. La prochaine édition des Rencontres France-Acadie aura lieu lors du Congrès mondial acadien 2014.

PF NANTES ACADIE

Patrick Rimbert, Maire de Nantes ; Son Excellence, M. Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie ; Mme. Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie dans le gouvernement Français ; René Légère, président de la SNA ; Ina SY, Secrétaire de la commission Europe – international – interrégional au Conseil Régional. (Photo SNA)

SOURCE SOCIETE NATIONALE DE L’ACADIE

JOHANNE RONDEAU : PERCER LE MUR DU SILENCE

Imaginez visiter un musée ou 95 % des œuvres seraient voilées. Imaginez assister à une pièce de théâtre ou neuf comédiens sur dix ne diraient pas leurs répliques. Comme public, ne pousserions-nous pas les hauts cris?

Imaginez maintenant une culture qui occulte la vaste majorité de ses créateurs.

Nous ne sommes pas des enfants pour qui il faut filtrer les émissions qu’ils regardent, la musique qu’ils écoutent, les images qu’ils visionnent. Pourtant, nous acceptons, sans même nous interroger, qu’une poignée de bien-pensants nous dictent nos options – bien limitées, de surcroît – en matière de culture. Nous leur accordons le pouvoir de nous dire “Vous pouvez entendre ceci” et “Vous ne pouvez pas voir cela”.

Il nous arrive parfois de tomber par hasard sur une artiste, sur un créateur qui tente de s’exprimer, de vivre selon sa nature et de faire son métier malgré tout, en dehors du réseau agréé. Elle nous touche, il nous émerveille, nous en redemandons. Mais entre eux et nous, il y a une muraille, un mur blindé, percé de rares portes dont l’accès est sévèrement gardé et réservé à quelques happy few.

Comme public, nous devons nous demander combien d’artistes semblables demeurent cachés à nos yeux, à nos oreilles, à notre cœur. Combien sont-ils d’occupants de ce no man’s land, de prisonniers de ces limbes dont ils ne sortiront – selon la justification d’usage – que si et quand “il y aura un public pour eux”?

“Ne sanctionnons-nous pas les choix exclusivement mercantiles des gros producteurs qui nous imposent les plus rentables de leurs “petits trésors”?

Comme public, nous devons prendre conscience de notre responsabilité comme bailleurs de fonds. Ne finançons-nous pas directement les médias par notre consommation chez leurs annonceurs? Ne sanctionnons-nous pas les choix exclusivement mercantiles des gros producteurs qui nous imposent les plus rentables de leurs “petits trésors”?

N’avons-nous pas tous cru aux mensongères largesses de Star Academy et, plus récemment, de The Voice?

Nous sommes toutes et tous un peu artistes au fond de l’âme. La plupart d’entre nous ont choisi des existences plus “sécuritaires”, et c’est bien ainsi.

Cependant, nous ne pouvons pas moralement tourner le dos à celles et à ceux qui parfument nos justes existences. Faisons-nous entendre pour que nos artistes le puissent aussi à leur tour.

pf johanne

Johanne RondeauQuébécoise passionnée de chanson francophone
Membre du public

ILE MAURICE / SIVEN CHINIEN : LA MUSIQUE COMME A(R)ME

Une vieille K7 audio retrouvée au fond d’un tiroir. Touche « PLAY ». La voix de Siven Chinien s’élève en un chant révolutionnaire : « Solda Lalit Militan ». Maloya et sonorités indiennes. « Kant mèm kanon pou dansé, kant mèm fizi pou shanté, konbien siklone pou vini, pa lèss nou la tèt alé baissé, solda Lalit militan, sèr nou les reins nou marshé »… Evènement : un double CD du regretté Siven Chinien, « Solda Lalit – Paradi Lanfer », a été réédité fin septembre 2012 à Maurice.

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Siven Chinien et l’un de ses fils. Jaquette de la K7 audio, éditée à La Réunion au début des années 80, par Alain Gili, label « Médiatèk Océan Indien ».

Ile Maurice. Nitin Chinien, animateur radio et chanteur engagé, suit les traces d’un père charismatique. En 2012, à 31 ans, Nitin collectionne les dates anniversaire : 33 ans de séga angazé à Lil Moris, 23 ans de carrière (il démarre à 8 ans) et, surtout, la commémoration de la mort de son père, Siven, il y a 18 ans.

Pour marquer ces rendez-vous avec l’histoire, la sortie d’un double CD de Siven Chinien, « Solda Lalit – Paradi Lanfer », est prévue fin septembre. Un album inédit de Nitin Chinien (Maloya-malogae, Séga AngazE, Dancehall, Reggae n Slam) pour fin octobre. Et en décembre à Maurice : Mega Concert Live « avek tou ban ansyen é nouvo santèr Séga AngazE de Lil Moris é La Réunyon ».

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En restituant le mythique « Solda Lalit Militan » de son regretté père, Nitin Chinien — à qui l’on doit une version très dansante du « Tine Blouz » de Danyèl Waro — ravive, à notre mémoire, les luttes d’une île Maurice qui accède à l’indépendance en 1968. Mais surtout, il remet au goût du jour un texte fondateur de la résistance au cœur de l’océan Indien.

Hymne révolutionnaire

Les « années de braise », décennies 60 et 70. Profondes mutations à Lil Moris : indépendance, violences politiques, grèves, répression, tensions interraciales, chômage… Des étudiants, dont Paul Bérenger, créent le Mouvement Militant Mauricien (MMM), selon les principes d’unité nationale et de justice sociale. Le concept de « mauricianisme » voit le jour. Les militants culturels se mobilisent autour d’un genre inédit : le « Santé angazé » (chanson engagée) et considèrent la musique comme un outil de combat. Solèy Ruz, Grup Kiltirel Morisien, Fangurin, Kler de linn, Fler kanne, Grup Latanier… Les groupes fleurissent dans ce grand mouvement. Siven Chinien est de ceux-là.

Le 1er juin 1994, l’océan Indien perd un de ses grands artistes engagés, auteur-compositeur, chanteur, activiste militant : Siven Chinien, père du mythique « Solda Lalit Militan », hymne révolutionnaire entonné lors des meetings. Son engagement lui vaut 11 mois de prison…

18 ans après sa mort, il nous revient enfin à l’occasion de la sortie de ce double CD attendu par bien des connaisseurs et qui mérite la plus large audience.

Militantisme, solidarité, revendication identitaire, hommage aux anciens… Autant de thèmes déclinés avec force dans les paroles de « Solda Lalit Militan ».

Nathalie Valentine Legros

Article paru sur le site partenaire www.7lameslamer.net/

 

ILE DE LA REUNION : NATHALIE NATIEMBE, CROQUEUSE D’ETOILES

Elle fait partie de ces personnalités qui se méritent. De ces grandes personnes dont l’âme d’enfant se livre, parfois. Elle en confie beaucoup, Nathalie Natiembé, sur son nouvel album, « Bonbon zétwal ». Et sur un bout de galet, dans un jardin de la Possession, elle en livre un peu plus. Rencontre étoilée.

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Nathalie Natiembé, Bonbon Zétwal, Sakifo records, sortie Octobre 2013. En concert au théâtre sous les arbres, au Port, le 10 février (un concert Kabardock).
Photo © Fanny VIDAL.

Lunettes roses et tenue de sport. Un brin d’impatience vite balayé par un grand sourire. Elle t’attend. Pour de vrai. Elle a accepté la rencontre et c’est pas du chiqué. Parce qu’elle fait partie de ces trop rares personnes qui ne s’embarrassent pas de futilités, Nathalie Natiembé. C’est oui ou c’est non. Et là, c’était oui. « J’ai pas beaucoup d’amitiés féminines ». La phrase t’ouvre le cœur. Tu la suivrais loin, sur ce sentier galets, entre les cabris, les sourires et les bonjours aux bougs croisés. « A la Possession, les gens ont du respect pour moi. Les vieux, les jeunes, les SDF. Eux aussi, je vais les embrasser, parce que je sais que j’ai ce côté-là en moi aussi », confie-t-elle. La Possession, c’est son lieu de vie, d’amour, de création, depuis des années. Et c’est dans un jardin, à deux pas de chez elle, qu’elle se pose sur un galet. L’imaginaire déjà aux aguets.

« Tu trouves pas qu’on dirait un dinosaure, là-bas ? ». Il était une fois Nathalie Natiembé. Tu verrais surgir des lutins que tu ne serais pas surprise. Et tu les reçois toutes, les belles ondes de sa forêt enchantée, consciente de vivre un petit moment d’exception. Parce qu’elle est prête à raconter le processus de création. Cette transe des mots qui lui vient, souvent ici, au milieu des arbres. « Quand les mots arrivent dans la tête et que la musique ne s’y installe pas tout de suite, je sais que ça va rester un texte. Et tant que le travail n’est pas fini dans la tête, je ne mets rien sur papier ».

Et la voilà partie à chanter a capella l’émouvant « Bonbon zétwal », titre phare de son prochain album.

« Quand des fois la vie coule en l’eau claire / dans un grand roulement rouler / ou un ciel miel vert./ Quand des fois la vie coule doux amer / Pou un grand mariage sacré / gravé dans un bois de fer / reste clouté dans out vie/ pour cent ans/ la doulèr vide out vie/ pou flotte su d’l’eau ».

Bénie des dieux de la poésie ? Faut croire. Quand une chanson s’impose, elle ne la quitte plus. Le petit vélo pédale à grande vitesse, dans la tête et dans l’âme. Jusqu’à l’accouchement libérateur. « Les enfants savent que dans ses moments-là, il ne faut pas me déranger ». Tellement habitée, en phase créative, qu’elle peut aller marcher, seule, la nuit, dans les rues de la Possession. « Au début Robert (ndlr : son compagnon) ne comprenait pas. Maintenant, il me demande juste d’essayer de ne pas rentrer trop tard ».

L’œil de zénitude au milieu du cyclone punk-rock

Ah, Robert ! son « boug en or », son « tregor ». Il a su la mériter, l’artiste indomptable, la femme insoumise. « Robert, c’est ma muse », sourit-elle. On la sent apaisée, épanouie. En phase avec ses contradictions. Confiante.
Et c’est sûrement à cette confiance, aussi, qu’on doit ce très bel album. Parce que si elle s’est trouvée aussi, musicalement, si elle a posé les armes de la lutte entre le rock, le punk, la pop et son maloya transe des mots — seconde peau, c’est parce qu’elle a trouvé sa famille musicale. « Yann (ndlr : Costa, claviers) me suivait depuis le début. Il sentait qu’il y avait en moi cette artiste rock/punk. Là, il sentait que le moment était venu de jouer avec moi », raconte-t-elle. Autour d’eux, Cyril Fever Faivre à la batterie et Boris Kulenovic à la basse, ont aussi trouvé la clé de Natiembé.

Celle qui ouvre les vannes. Celle qui réveille l’œil de zénitude au milieu du cyclone punk-rock. « Moi je marche à l’affect. Et avec eux, j’ai vraiment trouvé la bonne enveloppe. Avant de monter sur scène, il y a une espèce de zénitude, parce qu’on est en osmose », raconte-t-elle. Un rapport presque intime, affectif, affectueux, que les musiciens ont ressenti, eux aussi. « On a tous mis beaucoup dans ce disque, Yann, Boris et moi. C’est difficile en peu de mots de dire ce qu’elle nous inspire… J’espère que ça s’entend dans le disque, confie Cyril Fever Faivre. En ce qui me concerne, je crois n’avoir jamais aussi bien joué. Il me semble atteindre là quelque chose qui dépasse le simple fait de jouer de la batterie. On s’est tous dépassés pendant l’enregistrement. On voulait bien faire pour porter au mieux, le plus loin possible, les belles chansons de notre Nathalie ».

Et oui, Cyril, il s’entend sur l’album, tout cet amour. Il coule, pétille, chamboule. Elle nous enveloppe, cette world-music planante aux accents 70’s. Elle nous balade, entre rock, reaggae, maloya et couleurs plus jazzy, sur nos chemins intimes à nous : de l’amour passionné irraisonné, au deuil, en passant par les vieux démons assumés.
Et on s’y installe franchement, dans ce débit d’émotions sous licence cœur.

Isabelle Kichenin

Article paru sur le site partenaire www.7lameslamer.net/

 

ACADIE/ CAROLINE SAVOIE : APRES MONCTON, LANCEMENT DU CD A MONTREAL

La chanteuse acadienne de 18 ans, Caroline Savoie, lancera son album jeudi 11 avril 2013, à 17 h, au Divan Orange à  Montréal. Une initiative qui fait suite au lancement du mardi 12 mars à Moncton de cet opus de six chansons en français intitulé “Laisse-moi rêver” : le premier CD du nouveau label de disque acadien “Le Grenier musique”.

Le premier extrait radio “Je pense à toi” est de style folk/pop. “Cette chanson explique à ma façon la souffrance qu’on vit quand on est la personne qui se fait quitter par l’autre à la fin d’une relation” explique la jeune artiste de Dieppe, étudiante en 1ère année à l’Université de Moncton.

C’est à la Salle Empress du Théâtre Capitol de Moncton, que s’est déroulé le lancement du deuxième mini-album de Caroline Savoie. L’artiste y a interprété les six chansons de l’album, accompagnée des musiciens Danny Bourgeois, Christien Belliveau, Robin Anne Ettles, Philippe Desjardins, Roland Bourgeois et André LeBlanc.

Le disque “Laisse-moi rêver” est une production de Caroline Savoie Music Inc., de son père et gérant Rodrigue Savoie. C’est le premier album à paraître sous le label acadien Le Grenier musique, lancé cette semaine par la gérante d’artistes Carol Doucet. L’album a été réalisé par Jesse Mea et l’enregistrement au studio Pumpk’n Patch à Memramcook, au Nouveau-Brunswick, par Danny Bourgeois.

Les six chansons du mini-album sont écrites et composées par Caroline Savoie, avec une collaboration de Rodrigue Savoie (paroles) et Jesse Mea (musique) sur l’une des chansons. Le matriçage est de Jean-Pascal Comeau, le graphisme de Rodrigue Savoie et les photos de l’artiste par Denis Duquette. Des collaborations aux arrangements sont créditées à Jesse Mea, Danny Bourgeois, Philippe Desjardins, André Leblanc et Robin Anne Ettles.

De nombreux musiciens acadiens ont participé à ce CD distribué par Distribution Plages D’où une diversité d’instruments : guitare acoustique (Caroline Savoie, Philippe Desjardins et Christien Belliveau); la guitare électrique (Denis Surette et Christien Belliveau); dobro (Christien Belliveau); ukulélé (Caroline Savoie); basse (Chris Wheaton et Robin Anne Ettles); batterie et percussions (Danny Bourgeois); orgue B3 et piano (Jesse Mea); trompettes (Roland Bourgeois et Sébastien Michaud) et violoncelle (Tim Isaac).

CAROLINE SAVOIE
Caroline Savoie photographiée par Denis Duquette

Caroline Savoie s’est fait connaître grâce à YouTube

Elle n’a peut-être que 18 ans, mais Caroline Savoie a déjà une grande expérience musicale depuis qu’elle a commencé à écrire des chansons et présenter des spectacles en 2009. En plus d’avoir lancé un premier mini-album en anglais il y a deux ans, elle est la grande lauréate de l’Accro de la chanson 2012 organisé par la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick.

Parmi les nombreux spectacles présentés ces dernières années, notons ceux qui l’ont plus marquée : les boîtes à chanson à l’École Mathieu-Martin, de Dieppe où elle a fait ses études secondaires ; le spectacle télévisé par Radio-Canada le 15 août 2012 à Dieppe ; le spectacle Clair de lune à Memramcook avec Isabelle Bujold et invités ; les ateliers et spectacles des Rencontres qui chantent présentés à Petite-Vallée et Moncton ; le Festival blues Dutch Mason ; et le radiothon L’Arbre de l’espoir de Radio-Canada, entre autres.

Caroline Savoie s’est fait connaître grâce à YouTube. Depuis l’année 2009, elle met régulièrement sur son canal des clips d’elle interprétant ses propres chansons ou des chansons d’artistes qu’elle aime. Un des clips, un “cover” d’une chanson de Michael Jackson, a été vu à ce jour 175 000 fois ! D’autres ont été vus 100 000 fois ! On retrouve en fait sur YouTube une soixantaine de chansons de cette artiste néobrunswickoise qui avait lancé en octobre 2011 un premier mini-album de cinq chansons en anglais intitulé “Just Sayin”.

“Laisse-moi rêver” es et sera en magasin dès le mardi 12 mars. Plus de renseignements sur l’artiste à www.carolinesavoie.com. La production de « Laisse-moi rêver » a été rendue possible grâce à l’aide financière de la Fondation Musicaction, des Caisses populaires acadiennes et du gouvernement du Nouveau-Brunswick.

Un deuxième lancement aura lieu le jeudi 11 avril, à 17 h, au Divan Orange à Montréal, au 4234, boulevard Saint-Laurent.

Source Carol Doucet – www.legreniermusique.com

ACADIE/GALA DE LA CHANSON DE CARAQUET : NOUVELLE CO-DIRECTION ARTISTIQUE AVEC ISABELLE THERIAULT ET PASCAL LEJEUNE

Pour sa 45e édition, le Gala de la chanson de Caraquet – dont la marraine est la chanteuse acadienne Monique Poirier – fait peau neuve avec une nouvelle co-direction artistique.  Les artistes Isabelle Thériault et Pascal Lejeune prendront la barre des ateliers de formation et de la finale du Gala.

Ils font partie de l’équipe de formateurs qui comprendra aussi pour une première fois la chanteuse Chantal Blanchard, originaire de la Péninsule acadienne et bien connue pour son travail avec le Cirque du Soleil et l’auteur-compositeur-interprète gaspésien Nelson Minville de retour pour une 4e année. Isabelle reprendra aussi son rôle de directrice musicale de l’événement.

Ces personnalités bien connues de la scène acadienne offriront des conseils précieux à la relève de la chanson francophone en Acadie en vue de la grande finale du mercredi 31 juillet au Carrefour de la mer.

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L’artiste acadienne Monique Poirier, marraine du Gala de la Chanson de Caraquet

Date limite pour déposer un dossier : le mardi 2 avril

Les candidats qui désirent tenter leur chance au Gala de la chanson 2013 ont jusqu’au mardi 2 avril à 16 h pour déposer leur candidature. Le concours est ouvert aux francophones de 18 ans ou plus originaires des provinces atlantiques ou qui y habitent depuis au moins deux ans. Il est possible de s’inscrire dans les trois catégories suivantes : interprète, auteur-compositeur-interprète et auteur-compositeur (concours de la chanson primée). Le formulaire d’inscription peut être téléchargé à www.galadelachanson.ca

À la suite des auditions en avril 2013 à Caraquet, les finalistes auront la chance de travailler pendant une dizaine de jours encadrés par des professionnels de l’industrie, lors de deux séries d’ateliers tenus en mai et juillet.

“Revitaliser l’évènement en y apportant quelques nouveautés et du piquant”

Isabelle Thériault et Pascal Lejeune sont emballés par l’idée d’ajouter leur touche artistique au Gala de la chanson de Caraquet et sont bien heureux de partager leur expérience avec la relève de la chanson.

“Nous souhaitons, au cours des prochaines années, revitaliser l’évènement en y apportant quelques nouveautés et du piquant … c’est à suivre ! » avance Isabelle Thériault qui a déjà joué plusieurs rôles au sein de l’équipe dont assistante, formatrice et directrice musicale. “Cela fait en sorte que je connais bien toutes les facettes du jeu. Faire la direction musicale ainsi que la codirection artistique, c’est un défi que j’ai hâte de relever! »

Du côté de Pascal Lejeune, c’est à Caraquet que tout a commencé : “Je reviens donner tout ce que j’ai appris depuis ça fait déjà 10 ans ! J’ai été participant, artiste invité, juge, animateur et maintenant formateur et codirecteur artistique. Tout cela, sans avoir gagné lors de ma participation au Gala! La revanche fut longue, mais savoureuse”.

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Chantal Blanchard offrira les ateliers de voix et d’interprétation

Nouvelle venue au sein de l’équipe du Gala de la chanson, Chantal Blanchard offrira les ateliers de voix et d’interprétation aux finalistes 2013. Cette dernière travaille depuis l’âge de 16 ans en tant que choriste et chanteuse de cabaret en plus d’avoir été membre de divers groupes musicaux, dont Trans Akadi et Les Muses.

De 2005 à 2011, Chantal a interprété le rôle de la chanteuse principale dans la distribution du spectacle Saltimbanco du Cirque du Soleil et a fait des tournées dans une vingtaine de pays. Passionnée de son travail, Chantal s’intéresse à tous les types de voix et est d’un naturel pour transmettre en mots simples toutes les subtilités de celle-ci.

Pascal Lejeune offrira l’atelier d’analyse de texte et exploration du répertoire. L’artiste en a fait du chemin depuis sa participation au Gala en 2003. Son talent d’écriture et de mélodiste a fait de lui l’un des artistes les plus intéressants sur la scène francophone canadienne. Il a reçu plusieurs mentions telles que le prix Découverte Alors… Chante! de Montauban, le prix Coup de coeur de l’Académie Charles Cros et celui de l’Artiste de l’année en musique lors du Gala Éloizes 2010. Il a trois albums à son actif  Le bruit des machines (2012), Adélaïde (2009) et Le commun des bordels (2007).

Les ateliers de composition et d’accompagnement musical seront offerts par Isabelle Thériault. Artiste aux multiples talents, on a pu la voir évoluer au sein d’Ode à l’Acadie, Les Muses, Drum et Page d’Amérique.  Elle a signé la direction musicale et artistique de plusieurs évènements et prête régulèrement main-forte aux concours tels que le Gala de la Chanson, Accros de la Chanson, Collège en Vedette, etc.

Elle a donné de nombreux spectacles au Canada et ailleurs dans le monde et s’est récemment posée dans la Péninsule acadienne où elle a fondé une école de la chanson pour les jeunes rtistes, l’Académie Isabelle Thériault. Elle a été nommée Éducatrice de l’année à Musique Nouveau-Brunswick en 2011.

 Atelier d’écriture de textes avec le Gaspésien Nelson Minville

L’atelier d’écriture de textes dirigés sera offert par l’auteur-compositeur-interprète gaspésien Nelson Minville. Également metteur en scène, Nelson  fait partie du paysage de la chanson depuis la fin des années 1980.

Sa chanson Les bras de Satan, est considérée par plusieurs comme un classique. Depuis, Nelson a écrit de la musique pour le théâtre et la radio, est auteur et/ou compositeur pour différents artistes dont Luce Dufault, Renée Martel, Laurence Jalbert, Brigitte Boisjoli, Mario Pelchat, Jean-François Breau et Marie-Eve Janvier, Roch Voisine, Marc Dupré et Céline Dion.  Il travaille également depuis plus de 15 ans à diverses expériences de formation auprès de jeunes auteurs, compositeurs et interprètes de partout au Canada en plus de collaborer avec plusieurs. Il est de l’équipe des artisans du Village et du Festival en chanson de Petite-Vallée depuis 2001.

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Isabelle Thériault et Pascal Lejeune : une nouvelle co-direction artistique pour le Festival

Source Gala de la Chanson de Caraquet 

MAURICE SEGALL : EN SOUVENIR DE SES PASSERELLES FRANCOPHONES

C’est dans la nuit du 15 au 16 juin 2012 qu’est décédé Maurice Segall, incontestable et attachant pionnier de la promotion de la chanson francophone d’Amérique du Nord en France. Il avait 71 ans.

Hommage lui a été rendu à plusieurs reprise durant la FrancoFête en Acadie en novembre dernier 2012. L’idée d’un “Prix Maurice Segall” destiné à encourager la relève artistique francophone y a même été lancée par l’auteur de cet article : une piste de réflexion émise après avoir pris la parole pour évoquer la mémoire de Maurice Segall face aux délégués internationaux, aux côtés de René Légère, président de la Société nationale de l’Acadie (SNA) à la salle Empress à Moncton, Nouveau-Brunswick.

René Légère aura été un des Acadiens qui a connu Maurice Segall dès la première édition des Déferlantes Francophones de Capbreton, en juillet 1998. D’où son émouvant témoignage livré en juin 2012  dans un communiqué de presse de la SNA.

“Étant tombé amoureux de la culture acadienne, Maurice Segall a été, au milieu des années 90, l’un des premiers à ouvrir la porte de la France aux artistes acadiens. C’est par la voix des Déferlantes francophones de Capbreton, dans le sud-ouest de la France, que Monsieur Segall a voulu offrir une grande vitrine aux artistes acadiens et au reste de la francophonie canadienne.

Depuis la première édition des Déferlantes francophones en 1998, il a permis à des dizaines d’artistes acadiens tels que Suroît, Joseph Edgar, Ronald Bourgeois, Grand Dérangement et Marie-Jo Thério, de présenter leurs créations au public français, et ce, sur de nombreuses scènes françaises.

Maurice Segall a été un grand ambassadeur de la culture acadienne en France. Il a permis à l’Acadie de se faire voir et de se faire entendre aux quatre coins de la France », déclare le président de la Société Nationale de l’Acadie, René Légère, qui a eu la chance de travailler étroitement avec Monsieur Segall dans l’organisation de la toute première édition des Déferlantes francophones en 1998.

Les implications de Monsieur Segall ne se limitent pas non plus qu’aux Déferlantes francophones. Son travail de sensibilisation au marché artistique acadien s’est étendu à toute l’Europe. C’est d’ailleurs en grande partie grâce à lui que l’Acadie occupe une place de choix dans plusieurs grands événements, dont le Festival Interceltique de Lorient. Ce qui est remarquable avec Maurice, c’est que tout ce travail, il ne le faisait pas pour lui ou pour faire avancer sa carrière, mais il le faisait bien pour l’Acadie”.

En attendant que l’idée d’un Prix Maurice Segall axé sur la relève de la chanson francophone d’Amérique du Nord fasse son bonhomme de chemin, revenons sur le destin sans frontières de cet amoureux de la francophonie avec cet article (réactualisé) e publié une première fois le 12 mars 2010 sur le site www.francomag.com.

Cet article a paru à l’occasion de la première édition du festival AAh ! Les Déferlantes ! accueilli du 12 au 18 mars 2010 à Portes-Lès-Valence, au Train-Théâtre dirigé depuis 2004 par Luc Sotiras. De quoi donner envie de partir à l’aventure en compagnie de Maurice Segall. Sans doute un des professionnels français les plus reconnus pour ses initiatives en faveur de la francophonie d’Amérique du Nord.

MAURICE SEGALL : Mes passerelles francophones
Parler de « figure majeure du développement de la chanson francophone d’Amérique du Nord en France » est un euphémisme quand on songe au destin de Maurice Segall.
Sa trajectoire personnelle et professionnelle s’enracine dans une triple volonté : découvrir des artistes et groupes de la relève; faire connaître en France des valeurs sûres appréciées sur leur terre natale mais souvent inconnues à travers l’Hexagone et partager avec un public toutes générations confondues ces talents qu’il met en valeur dans des événements artistiques et culturels aux accents pluridisciplinaires, entre chanson, musique, cinéma, photographie, etc.
Embarquement immédiat pour un long voyage qui va s’étaler sur plusieurs décennies. Un périple sous diverses latitudes et plusieurs continents, en suivant à la trace (ou presque) ce professionnel dont les Déferlantes Francophones ne constituent – à vrai dire – qu’une facette parmi tant d’autres d’une existence fertile en rebondissements. En indispensables et inévitables remises en question aussi qui lui ont permis de prendre en main son destin,
Quitte, évidemment, à s’aventurer sur des sentiers escarpés, bien lointains de la route toute tracée et sans surprises majeures qui l’attendait – doucement mais sûrement – jusqu’à une “retraite bien méritée” .
Une formule habituellement employée pour saluer le départ d’un salarié ayant assuré durant plusieurs dizaines d’années un emploi dans la même entreprise. Mais ici pas question de “bons et loyaux services” dans la même structure professionnelle durant plusieurs dizaines d’années.
Nous allons voyager de Paris aux Nouvelles-Hébrides et à Portes-lès-Valence en passant par le Québec et l’Acadie. Sans oublier des escales du côté de Pralognan-la-Vanoise en Savoie, et Capbreton dans les Landes ainsi que la péninsule de Cap-Breton, là-bas en Nouvelle-Ecosse.

1999, 2ème Déferlantes Francophones à Capbreton. Entre Acadie et Québec avec Ronald Bourgeois, Marie-Jo Thério et Jim Corcorran

1999, 2ème Déferlantes Francophones à Capbreton. Entre Acadie et Québec avec Ronald Bourgeois, Marie-Jo Thério et Jim Corcorran

Ce voyage à travers le temps et l’espace sera illustré d’une sélection de photos et de documents de 1998 jusqu’à nos jours

1999, 2ème Déferlantes Francophones : Ronald Bourgeois, Maurice Segall, Marie-Jo Thério et Jim Corcorran

Ci-contre : 1999, 2ème Déferlantes Francophones : Ronald Bourgeois, Maurice Segall, Marie-Jo Thério et Jim Corcorran

Oui, remontons un peu dans le temps ! Ce voyage à travers le temps et l’espace sera illustré d’une sélection de photos prises depuis 1998 jusqu’à nos jours, voici quelques semaines durant la Bourse Rideau dans la ville de Québec. 1998, c’est-à-dire les premières Déferlantes Francophones de Capbreton où nos chemins se sont croisés pour la première fois. Un événement que je venais couvrir pour le trimestriel Chorus, les cahiers de la chanson. 

La première fois que j’ai entendu parler de Maurice Segall, c’est en juin 1998, durant la réunion de rédaction trimestrielle de Chorus, au domicile de Mauricette et Fred Hidalgo. C’est lui – à la fois directeur de la publication et de la rédaction de Chorus – qui m’a mis sur la piste de Maurice. Il venait de recevoir un dossier de presse de sa part … Fred Hidalgo m’a parlé de celui qui n’était encore qu’un illustre inconnu alors que je posais une question au sujet d’une brève parue dans Chorus : une brève parmi des dizaines d’autres dans ce numéro qui faisait – comme chaque année à la même période – la part belle aux nombreux festivals organisés un peu partout en France, voire dans l’espace francophone.

Et voici que Chorus annonçait le lancement d’un nouveau festival à Capbreton (voir ci-contre) Et ce qui avait retenu mon attention dans le programme, c’est précisément le nom de l’auteur-compositeur-interprète acadien Ronald Bourgeois …Nous avions sympathisé près d’une année auparavant, en juillet 2007, sur l’archipel français de Saint-Pierre et Miquelon. Ronald s’y trouvait à l’occasion des premières Franco-Marines de SPM, festival organisé aussi bien à Saint-Pierre qu’à Miquelon, voire sur la toute proche Ile aux Marins par Henri et Marie-Andrée Lafitte. La perspective de retrouver Ronald m’emballait…

Et c’est ainsi que sur les conseils de Fred Hidalgo je téléphonais sans tarder à ce mystérieux Maurice Segall !. Lequel fut assurément très surpris par une telle démarche journalistique : Chorus s’intéressait à un festival n’ayant pas encore eu lieu ! Et voilà comment je suis arrivé à Capbreton pour une première édition accueillant plusieurs artistes et groupes qui ont – depuis ces Déferlantes 1998- souvent croisé ma route : Edith Butler, Grand Dérangement, Suroît, Grand Dérangement, etc.

 

Février 2010, Québec. Avec Luc Sotiras, directeur du Train-Théâtre avant une réunion de travail des diffuseurs européens

Février 2010, Québec. Avec Luc Sotiras, directeur du Train-Théâtre avant une réunion de travail des diffuseurs européens.

Sans Luc Sotiras, la page des Déferlantes aurait sans doute été définitivement tournée après l’été 2008

Eté 2003 à Capbreton. Luc Sotiras et Maurice Segall en compagnie de professionnels des deux côtés de l'Atlantique réunis pour créer une association ... qui ne verra jamais le jour

Eté 2003 à Capbreton. Luc Sotiras et Maurice Segall en compagnie de professionnels des deux côtés de l’Atlantique réunis pour créer une association … qui ne verra jamais le jour
Cette première édition à Portes-lès-Valence est le prétexte idéal pour évoquer le parcours de Maurice Segall … et en même temps saluer l’amicale invitation lancée par Luc Sotiras, directeur du Train-Théâtre depuis six ans. Car sans lui, la page des Déferlantes aurait sans doute été définitivement tournée après l’été 2008, après 11 éditions estivales à Capbreton et quatre autres hivernales à Pralognan-la-Vanoise. Autant de manifestations organisées sous l’égide de Passerelle Francophone, structure associative créée par Maurice et Françoise Segall. Comme l’avait spontanément confié Roland Le Blevenec en janvier 2010, aux Trois Baudets, sans la réaction de Luc Sotiras, c’en était fini des Déferlantes…
Il est vrai aussi que Luc et Maurice se connaissent depuis pas mal d’années, au gré de leur participation à nombre de manifestations organisées des deux côtés de l’Atlantique : Nuits Acadiennes, FrancoFête de Moncton, Coup de Cœur Francophone de Montréal, Bourse Rideau de Québec, L’Estival de Saint-Germain-en-Laye pour ne citer que ces quelques événements francophones parmi tant d’autres…

 

FrancoFête 2000 : Luc Sotiras en compagnie de Christian Bordatier (Wagram Music), la gérante d'artistes Carole Chouinard et Pascal Auclair (OVNI Prod)

FrancoFête 2000 : Luc Sotiras en compagnie de Christian Bordatier (Wagram Music), la gérante d’artistes Carole Chouinard et Pascal Auclair (OVNI Prod)

“Or ce festival n’existait que parce qu’il avait une âme et qu’il tenait à garder son cap d’origine”

MAURICE SEGALL : Mes passerelles francophones

« Capbreton c’est fini mais le festival continue ! » : clairement annoncée, la volonté de continuer dans le même état d’esprit s’affiche sur la page d’accueil du site officiel de AAH ! Les Déferlantes ! En témoigne la qualité et la diversité des artistes et groupes programmés, fidèles à ce que l’on avait jusqu’à présent l’habitude de voir et d’écouter sur les scènes de Capbreton et de Pralognan-la-Vanoise.

Autre indice, le long texte signé conjointement par le directeur du Train-Théâtre et le directeur de Passerelle Francophone dans le programme du festival. Evoquant les Déferlantes Francophones de Capbreton et le décalage survenu au fil du temps entre sa mairie et Passerelle Francophone – nous y reviendrons ultérieurement – Luc Sotiras et Maurice Segall s’expliquent.

«Mais il arrive, comme dans les couples, que l’on ne soit plus d’accord sur les orientations à prendre. Or ce festival n’existait que parce qu’il avait une âme et qu’il tenait à garder son cap d’origine. Le Train-Théâtre, en toute amitié et en connaissance de cause (son équipe accueillant depuis des années des artistes de la francophonie canadienne, collaborant à des projets de coopération : « le Grand 8 » et participant à des réseaux internationaux francophones) a permis que l’aventure continue ». Et les deux compères de précisent ainsi leur pensée : «Il y a eu comme une convergence évidente entre une salle qui suscite, depuis plus de 15 ans, le désir comme locomotive de moments de vérité, de rencontres, de consciences et un festival dont le moteur est l’urgence, dans un monde dans lequel on vit, d’être curieux et ouvert ».

 

Eté 2008, Capbreton : sur la grande scène avec Monique Giroux, de Radio Canada

Eté 2008, Capbreton : sur la grande scène avec Monique Giroux, de Radio Canada

“Une parenté faite de silences, de regards, de gestes, de rires et de colères retenus, ceux qui se moquent ou qui s’amusent des mêmes choses que vous”

2006, Déferlantes. Tremplin de la relève avec Suzanne Legère, Alexandra Hernandez, Damien Robitaille, Guy-Philippe Wells et Joseph Edgar

2006, Déferlantes. Tremplin de la relève avec Suzanne Legère, Alexandra Hernandez, Damien Robitaille, Guy-Philippe Wells et Joseph Edgar

Au-delà de ces déclarations communes, un autre repère s’affirme dans la présentation d’AAH ! Les Déferlantes ! Il s’agit de Monique Giroux, connue à travers tout le Canada francophone pour ses émissions sur la chanson d’expression française diffusées en direct sur Radio Canada.

On l’a souvent vu à l’œuvre à Capbreton, que ce soit sur scène ou en coulisses, notamment en train de présenter les artistes chantant dans le cadre du tremplin ayant confirmé des talents tels queDamien Robitaille, de l’Ontario, ou Alexandra Hernandez, de Saint-Pierre et Miquelon. Et on l’a aussi vu sur la (très) grande scène de Capbreton lors de la dernière édition, en compagnie du député-maire Jean-Pierre Dufau et de Maurice Segall. Incontestable spécialiste de la chanson québécoise – et plus globalement francophone d’Amérique du Nord – Monique Giroux fait allusion à la manière dont elle « se sentait bien » à Capbreton.

 

Et la voici qui reprend un extrait d’un roman de Françoise Sagan, histoire d’illustrer son état d’esprit. Une manière de voir et de vivre qui insiste sur la parenté créée au fil des éditions des Francophones de Capbreton : « Une parenté faite de silences, de regards, de gestes, de rires et de colères retenus, ceux qui se moquent ou qui s’amusent des mêmes choses que vous. Contrairement à ce qui se dit, ce n’est pas pendant la jeunesse qu’on les rencontre le plus souvent, mais plus tard, quand l’ambition st remplacée par l’ambition de partager ».

Dépliants des Déferlantes Francophones de Capbreton : 2004, 1999 et 1998

Dépliants des Déferlantes Francophones de Capbreton : 2004, 1999 et 1998

Aux Nouvelles-Hébrides, Maurice Segall est un jeune coopérant fraichement sorti de Sciences Politiques à Paris

Déferlantes 2003 : avec le député-maire Jean-Pierre Dufau

Ci-contre : Déferlantes 2003, avec le député-maire Jean-Pierre Dufau

Et c’est justement cette carte du partage que Luc Sotiras et Maurice Segall ont décidé de jouer en ce mois de mars 2010. Une carte qui fait depuis plusieurs dizaines d’années partie du jeu de Maurice Segall : il l’a d’abord joué à des milliers de kilomètres de la France, aux Nouvelles-Hébrides, jeune coopérant fraichement sorti de Sciences Politiques à Paris. Cet archipel du Pacifique c’est un des premiers repères dont il m’a parlé en ce dimanche 14 février, dans l’autobus emmenant la délégation de professionnels européens de Montréal vers la ville de Québec, pour la Bourse Rideau.

Nous sommes assis tous les deux tout à fait à l’arrière du bus, près de plusieurs personnes qui parlent, rient, ou récupèrent d’une nuit plus courte que d’habitude. De l’autre côté de la vitre défile le paysage québécois entre nature et maisons isolées avec ici et là quelques bâtiments sortant de l’ordinaire, tel le célèbre hôtel-restaurant Madrid, en bordure de route, plus proche de Montréal que de Québec, avec ses reproductions d’animaux préhistoriques qui montent la garde juste devant l’aire de stationnement.

 

Ici dans l’autobus, nous sommes loin, Maurice et moi.Embarqués durant plus de 45 minutes dans un voyage à remonter le temps. Et il est bien loin le temps où Maurice Segall faisait ses premiers pas à l’Office franco-québécois de la jeunesse.

Capbreton 2008 : sous la présidence de Pierre Barouh, réunion du jury du tremplin de la relève

Capbreton 2008 : sous la présidence de Pierre Barouh, réunion du jury du tremplin de la relève

“J’ai subi comme une sorte de choc culturel en écoutant Lindberg, la chanson de Charlebois qui tournait à ce moment là assez régulièrement à la radio”

Août 2003, Capbreton, entre Zachary Richard et Robert Charlebois

Août 2003, Capbreton, entre Zachary Richard et Robert Charlebois

«Ca a débuté il y a pratiquement 41 ans jour pour jour en février 1969. Je ne connaissais absolument rien au Québec avant de rentrer à l’Office. Avant, j’ai subi comme une sorte de choc culturel en écoutant Lindberg, la chanson de Robert Charlebois qui tournait à ce moment là assez régulièrement à la radio. A mon arrivée dans les locaux de l’Office franco-québécois je pensais que je n’y passerai qu’un an avant d’aller voir ailleurs. Et j’y suis resté plus de 20 ans, en tombant progressant amoureux du Québec, des Québécois et des Québécoises. Et ils m’ont définitivement mordu ».

Et le voici qui se met à raconter « une anecdote qui peut-être va t’expliquer bien des choses. J’ai toujours été très nul en anglais et j’ai donc fait Sciences-Po. Mais j’ai du refaire une année car à l’oral d’anglais j’ai eu un demi point sur 20 alors que j’étais par ailleurs un élève très brillant. Donc j’ai voué comme une sorte de … non pas de haine … mais de blocage par rapport à l’anglais ».

Capbreton 1998 : en compagnie de René Légère, alors directeur de la Société Nationale de l'Acadie et Janic Godin, du groupe Trans-Acadie

Capbreton 1998 : en compagnie de René Légère, alors directeur de la Société Nationale de l’Acadie et Janic Godin, du groupe Trans-Acadie

“Quand je suis rentré à l’Office je ne connaissais pratiquement rien du Québec et j’ai appris l’Histoire et la façon dont la France a traité son ancienne colonie”

Au terme de ses études, il vivra pendant un an et demi aux Nouvelles-Hébrides, l’actuel Vanuatu. C’est alors un condominium franco-britannique. Maurice Segall s’y occupe du service information de la Résidence de France entre journal et station de radio. «J’ai ainsi travaillé sur un archipel constitué des minorités francophones, anglophones et le reste de la population parlait la langue vernaculaire. C’est vrai qu’i y avait déjà une sorte de combat entre guillemets entre la Résidence de France et britannique et ça a sans doute développé ce sentiment chez moi ! Je me suis plus intéressé aux relations internationales concernant la France… mais cela dit je ne m’étais à l’époque pas du tout passionné pour les relations avec le Québec ! Quand je suis rentré à l’Office je ne connaissais pratiquement rien du Québec et j’ai appris l’Histoire et la façon dont la France a traité entre guillemets son ancienne colonie ; elle l’a lâché… Puis ca a été la découverte de l’Acadie et du Grand Dérangement, mais beaucoup plus tard. Ca m’a passionné ! ».

En poste aux Nouvelles-Hébrides de septembre 1967 à décembre 68, le jeune coopérant y développe son goût du micro et de l’information.«Je m’occupais de la programmation d’une française, avec les bulletins d’informations … en fait de toute la programmation, et ça a développé chez moi le gout de la radio et du micro. Il y avait aussi un journal de quatre pages publié tous les quinze jours, et j’y mettais des annonces locales ».

Moncton, FrancoFête 2000 : avec Patrick Verbeke et Gerry Boudreau - deux pilliers des premières Nuits Acadiennes à Paris -  et Patrice Boulliane, du groupe Blou

Moncton, FrancoFête 2000 : avec Patrick Verbeke et Gerry Boudreau – deux pilliers des premières Nuits Acadiennes à Paris – et Patrice Boulliane, du groupe Blou

Fin de l’expérience de coopérant aux Nouvelles-Hébrides, et le besoin de trouver rapidement un emploi en France

Février 2000 : entrée de la péninsule de Cap-Breton, Nouvelle-Ecosse, en route vers Sydney pour les ECMA

Ci-contre. Février 2000 : entrée de la péninsule de Cap-Breton, Nouvelle-Ecosse, en route vers Sydney pour les ECMA

Arrivent la fin de l’expérience de coopérant à l’autre bout du monde, aux Nouvelles-Hébrides, et le besoin de trouver rapidement un emploi en France. Une priorité car il allait se retrouver, en 1968, papa à 26 ans.  Il contacte sans tarder un responsable des radios françaises d’outremer, en charge par la suite des stations régionales en France. En poste à Nouméa, ce professionnel des ondes l’avait entendu sur sa station des Nouvelles-Hébrides. Appréciant son travail, il avait suggéré à Maurice de faire appel à lui à son retour en France.

Et le voici qui propose à Maurice Segall un poste dans la Drôme, “mal payé et avec le besoin de quitter Paris et d’y déménager”. Pas de quoi l’emballer l’ancien coopérant pourtant en quête d’un emploi stade à trouver rapidement … Il décline donc cette offre, espérant trouver mieux. D’où sa démarche au bureau des anciens de Science Po où plusieurs emplois lui sont proposés. «On m’a aussi parlé de l’Office franco-québécois pour la jeunesse. Du genre : je vous le dis mais je ne sais pas vraiment ce que ça vaut … j’ai donc d’abord fait le tour des autres administrations : on y était très bien payé mais si c’est pour s’’emmerder souverainement …

Finalement il s’agissait du boulot le moins payé et situé pas trop loin de là où j’habitais : ça a donc été l’Office !» En acceptant ce poste, Maurice Segall vient de mettre le pied dans un univers auquel il sera désormais toujours fidèle : la francophonie d’Amérique du Nord.

Retrouvailles à Belle-Ile-en Mer à l'occasion de l'assemblée générale des Amitiés Acadiennes

Retrouvailles à Belle-Ile-en Mer à l’occasion de l’assemblée générale des Amitiés Acadiennes

« Ca fait maintenant 41 ans que je voyage entre la France et le Québec à raison, en moyenne, de trois déplacements par an, soit plus de 120 voyages”

Lancées sous l'égide de Magic Blues et Patrick Verbeke, avec le soutien de Gerry Boudreau, les Nuits Acadiennes ont été, durant plusieurs années, un événement auquel Maurice Sergall aaussi pris une part active

Lancées sous l’égide de Magic Blues et Patrick Verbeke, avec le soutien de Gerry Boudreau, les Nuits Acadiennes ont été, durant plusieurs années, un événement auquel Maurice Segall aaussi pris une part active

Le voici devenu responsable des charters : il fallait les remplir au départ de Paris et Montréal et s’occuper de l’équipe d’accueil à Paris. Entré à l’OFQJ en février 1969, il découvre le Québec sous tous ses angles avec des déplacements réguliers de l’autre côté de l’Atlantique.

« Ca fait maintenant 41 ans que je voyage à raison, en moyenne, de trois déplacements par an, soit plus de 120 voyages. J’ai arrêté l’Office en mai 1989, à 47 ans. Je m’y emmerdais comme responsable des opérations spéciales : du genre affréter un paquebot ou m’occuper de l’année mondiale des radios communautaires ».

Et il y a aussi une autre raison qui l’incite à prendre ses distances. La secrétaire général de l’époque voulait que je réfléchisse à l’avenir de l’OFQJ. J’avais des idées pour que l’Office évolue. Tout le monde m’a félicité pour le rapport mais au bout d’un an je me suis rendu compte que n’avait bougé et n’allais pas bouger. Alors je leur ai dit : « je vous compte cher et je ne sers à rien ». Et j’ai négocié mon départ ».

FrancoFête de Moncton en 2004 : Maurice Segall en compagnie des chanteurs Gary Gallant, de l'Ile-du-Prince Edouard et Pierre Robichaud, artiste acadien établi à Montréal

FrancoFête de Moncton en 2004 : Maurice Segall en compagnie des chanteurs Gary Gallant, de l’Ile-du-Prince Edouard et Pierre Robichaud, artiste acadien établi à Montréal

“Je me suis payé un voyage au Québec pour faire le tour des différentes institutions : je me suis présenté, en expliquant mon expérience et mon envie de continuer à travailler avec le Québec”

FrancoFête 2007, au micro de Radio Canada durant la réception au consulat de France à Moncton

Ci-contre. FrancoFête 2007, au micro de Radio Canada durant la réception au consulat de France à Moncton.

Ce fameux rapport inutile lui aura cependant permis de rencontre beaucoup de monde. Mais de là à savoir de quoi allait se forger l’avenir professionnel ….

« Je n’en avais aucune idée. Je n’avais pas agi sur un coup de tête ; j’avais murement réfléchi un an à préparer cette décision. On en a parlé avec Françoise, on habitait encore à Paris, avec l’envie de continuer à travailler avec le Québec mais je ne savais pas sous quelle forme. Alors je me suis payé un voyage au Québec pour faire le tour des différentes institutions : je me suis présenté, en expliquant mon expérience et mon envie de continuer à travailler avec le Québec ».

La réponse arrive dans un premier temps de l’OFQJ (mais oui !) qui lui signe un contrat pour aider l’Office en contact avec les Francofolies de la Rochelle. “La chanson me passionne et j’ai été chargé de monter des opérations spéciales de la chanson québécoise aux Francofolies. « Quand j’ai quitté l’Office, je l’avais mis en relation avec les Francofolies de La Rochelle, ils ont continué à travailler avec moi, et ça m’a mis le pied à l’étrier pour monter ma boite !

Port de Capbreton, 2008

Port de Capbreton, 2008 : hélas la dernière édition des Déferlantes Francophones … 

“A Paris jamais je n’aurais pu monter de festival ! Le fait d’habiter en province ça a joué ! Sinon j’aurai continué à vivre de contrats sur Paris”

2007, FrancoFête de Moncton : retrouvailles avec Félix LeBlanc, du groupe Suroît

Ci-contre. 2007, FrancoFête de Moncton : retrouvailles avec Félix LeBlanc, du groupe Suroît

Puis toujours avec les Francofolies, le voici qui contacte un de ses amis, directeur général chez AGFA : “Un des gros partenaires des Francos, qui menaçait justement de quitter le festival car il n’avait plus de département son ». A la demande de Danièle Molko venue me voir pour que trouver une solution, Maurice Segall résout le problème. « Et c’est ainsi que ça s’est enchainé petit à petit vers ce qui m’intéressait, la chanson ».

 

D’où la création de Passerelle Francophone, une association loi 1901. “Au début j’ai hésité entre SARL ou association … Le statut associatif n’était pas contraignant ».

A la fin du contrat avec AGFA, l’une des étapes suivantes sera de travailler pour un festival monté dans Oise, « Québec-Oise » …

Et voici que sa femme Françoise lui parle de l’idée de déménager dans le sud-ouest : « Ca a bouleversé notre vie. On a retrouvé la maison familiale de Riscle où on n’allait que pour les vacances ; on adore cette maison ! Au début j’étais un peu sceptique vu que les hivers sont longs ! Je me suis dit qu’il va falloir beaucoup s‘aimer et on s’aime beaucoup !”.

Déménagement en 1992 : « A Paris jamais je n’aurais pu monter de festival ! Le fait d’habiter en province ça a joué ! Sinon j’aurai continué à vivre de contrats sur Paris ».

1999, Déferlantes Francophones : entourés par le groupe Suroît, Maurice Segall et Claude Eloi, adjoint à la culture de Capbreton

1999, Déferlantes Francophones : entourés par le groupe Suroît, Maurice Segall et Claude Eloi, adjoint à la culture de Capbreton et décédé le 3 octobre 2011

Printemps 1998 : dans son bulletin d'information, Pierre Toussaint annonce la création des Déferlantes Francophones de Capbreton

Printemps 1998 : dans son bulletin d’information, Pierre Toussaint annonce la création des Déferlantes Francophones de Capbreton

“Pierre Toussaint m’a lancé : “Je suis un amoureux de la Louisiane et vous du Québec”

MAURICE SEGALL : Mes passerelles francophones

Montréal-du-Gers sera dans les années 1994-95 la première opération sous le label Passerelle Francophone avec programmation québécoise mixte : entre artistes québécois avec groupes locaux. Une expérience de deux avec des artistes tels Plume Latraverse, Jim Corcorran, Fabienne Thibault, Laurence Jalbert, etc. Une belle manifestation menée à bien en partenariat avec Radio Canada qui travaillait jusqu’alors avec un festival de la chanson québécoise à Saint-Malo qui venait de s’arrêter ».

Puis, ce sera la préparation des Déferlantes Francophones de Capbreton, dans les Landes. « La première édition a eu lieu en 1998, après une année de préparation ».

Pourquoi cette commune au fait ? «Tout à fait par hasard ! Grâce à un ancien journaliste, Pierre Toussaint qui avait monté des grands rassemblements folk dans les années 70, était passionné par la musique cajun. Il m’a téléphone et demandé à me rencontrer après avoir lu un article sur moi dans La Dépêche du Midi qui avait couvert Montréal du Gers de façon étonnante ». Le courant passe vite entre les deux hommes. «Je suis un amoureux de la Louisiane et vous du Québec » lui lance M. Toussaint en le rencontrant chez lui, à Labelle dans la banlieue de Capbreton de l’autre côté d’Hossegor ».

Des contacts sont pris avec le maire de Capbreton, Jean-Pierre Dufaud, d’autant plus intéressé qu’il revient d’un voyage à Cap-Breton en Nouvelle-Ecosse. Et voici Pierre Toussaint et Maurice Segall mis en relation avec l’adjoint à la culture de Capbreton, Claude Eloi. Un élu sur lequel Maurice ne tarit pas d’éloges dans le bus qui s’éloigne de plus en plus de Montréal pour rejoindre la ville de Québec…

noter qu’aux premières Déferlantes, Pierre Toussain était au rendez-vous avec ses musiciens du groupe Bonjour Louisiane pour un concert gratuit donné à deux reprises, samedi 29 et dimanche 30 août à la Capitainerie, à Capbreton. Voir ci-dessus la double page d’une partie du programme de l’édition 1998.

“J’ai découvert l’Acadie ! Je n’y avais jamais mis les pieds et j’ai été enthousiasmé par ce que j’ai vu et entendu”

Octobre 2004, durant L'Estival à Saint-Germain-en-Laye : drapeau acadien à l'honneur

Ci-contre. Octobre 2004, durant L’Estival à Saint-Germain-en-Laye : drapeau acadien à l’honneur

Et entretemps, voici qu’arrive une invitation du Centre culturel canadien pour les ECMA (East Coast Musical Awards) organisées à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Simone Sucher, diretrice du Centre Culturel avait contacté divers professionnels. Et le seul à lui avoir répondu en 1997 aura été le professionnel établi à Riscle, dans le Gers.

« J’ai découvert l’Acadie ! Je n’y avais jamais mis les pieds et j’ai été enthousiasmé par ce que j’ai vu et entendu. Le séjour n’a pas été long mais très intense, et je suis rentré gonflé à bloc ».

Et si on faisait un festival pour tous les francophones d’Amérique du nord, des Cajuns aux Acadien et aux Québécois, C’est le challenge lancé à Claude Eloi. Budget bouclé, feu vert du député-maire et les Déferlantes sont lancées en été 1998 : «Ca a bien fonctionné même si n’avait pas beaucoup monde ! Mais ça a été un bon début ».

Un coup d‘essai réussi malgré un contexte un peu tendu comme s’en souvient fort bien Maurice Segall. En effet, la ville de Capbreton compte alors déjà deux autres festivals d’été : contrebasse et conte : “Ils étaient déjà en place et nous regardaient avec de vilains yeux ! »
Venu seul aux ECMA, Maurice sera aussi le seul délégué français à la première FrancoFête de Moncton. Puis l’année suivante, il y viendra avec Marie-Agnès Sevestre – directrice de l’Hippodrome, scène nationale de Douai.  Les accompagnent Michel Roque, le patron de l’hôtel-restaurant La Pergola (quartier-général des Déferlantes de Capbreton !) et des membres de sa famille.

Patrice Boulliane remet le drapeau acadien à Annie Benoit, Maurice Segall et Albert Weber

Patrice Boulliane remet le drapeau acadien à Annie Benoit, Maurice Segall et Albert Weber

Impressionnante liste que celle de tous les talents venus des différentes communautés francophones du Canada, en plus évidemment des artistes et groupes québécois

20 août 2004, quotidien Sud-Ouest : Zachary Richard à la une

Ci-contre. 20 août 2004, quotidien Sud-Ouest : Zachary Richard à la une

 

Puis au fil des ans la délégation grandira aussi bien à la FrancoFête de Moncton qu’aux ECMA, avec Annie Benoit (L’Autre Distribution), Albert Weber pour la revue Chorus,avec le soutien de Gerry Boudreau, alors très engagé dans l’action artistique et culturelle de sa Nouvelle-Ecosse natale. Et la délégation ne cessera de prendre de l’importance au fil des éditions …

Impressionnante liste que celle de tous les talents francophones venus des différentes communautés francophones du Canada, en plus évidemment des artistes et groupes québécois. En 11 éditions, Capbreton aura accueilli pratiquement tout le gratin de la chanson québécoise, comme le confirme la liste très détaillée publiée sur internet. « C’est une de mes fiertés ».

Et durant toutes ces années, les Déferlantes Francophones de Capbreton, et aussi celles plus hivernales à Pralognan-la-Vanoise bénéficieront de soutiens médiatiques sans failles, comme par exemple Patrick et Marion Plouchart qui en rendront compte dans Trad’ Magazine. Certes – et Maurice le reconnait volontiers – les deux premières années, Capbreton était considéré en grande partie comme une vitrine de l’Acadie. C’était la seule manifestation pour que la scène acadienne ait une visibilité.Et en plus tous les groupes étaient au début de leur carrière : Blou, Celtitude, Transakadi, Blou, Grand Dérangement, etc.
D’où ce constat : «Tout le monde a commencé à Capbreton même si m’a posé de problèmes avec nos amis québécois. Ils ne voyaient que le Québec » Il lui faudra donc jongler dans les partenariats et les financements. Car vue de la France, l’Acadie ressemble à un bloc uni, alors que l’on se rend vite compte sur place qu’il s’git d’un puzzle dont chaque morceau doit être pris en considération, notamment dans la programmation …

 

Capbreton 2008 : Albert Weber, Pierre Barouh, Christian Sercomanens, Maurice Segall et François Louwagie

Capbreton 2008 : Albert Weber, Pierre Barouh, Christian Sercomanens, Maurice Segall et François Louwagie

Moncton 2004 : retrouvailles avec le poète acadie Gérald Leblanc, un des paroliers du groupe 1755

Moncton 2004 : retrouvailles avec le poète acadie Gérald Leblanc, un des paroliers du groupe 1755

“Les nouveaux responsables ne partageaient ni notre passion ni notre intérêt, notre militantisme pour la francophonie”

Cinéma Rio, un des importants repères des Déferlantes à Capbreton

Cinéma Rio, un des importants repères des Déferlantes à Capbreton

Les Déferlantes Francophones de Capbreton mettront aussi en valeur des écrivains, des cinéastes, des photographes, etc. « On n’a pas seulement eu des chanteurs et des groupes, mais aussi des poètes comme Gérald LeBlanc, Herménégilde Chiasson » ajoute encore Maurice Segall avant de s’interroger sur un sujet lui tenant très à cœur : le problème du renouvellement artistique en Acadie.
Alors pourquoi ça s’est arrêté en 2008 à Capbreton après toutes ces éditions ?

« D’abord il y a eu des dégradations des relations interpersonnelles entre l’équipe de Passerelle Francophone les bénévoles et l’équipe de la mairie de Capbreton. Le changement de l’adjoint culturel n’arrange pas la situation. Une sorte de méfiance s’installe, la dernière année a été atroce …”Et vient s’y greffer un étrange état d’esprit : L’impression qu’on ne travaillait pas ensemble … Les nouveaux responsables ne partageaient pas notre passion ni notre intérêt, notre militantisme pour la francophonie ».

“Globalement je garde un excellent souvenir de ces Déferlantes. Et le sentiment d’avoir donné leur chance à des groupes et artistes. On a été des pionniers, des défricheurs”

Capbreton 2007 : photo-souvenir avec une partie du groupe des bénévoles composé de membres de la famille et d'amis

Capbreton 2007 : photo-souvenir avec une partie du groupe des bénévoles composé de membres de la famille et d’amis

Et qu’en est-il de la programmation de pointures de la chanson française comme Jacques Higelin en 2007 ou Cali en 2008 ? Des artistes qui n’avaient pas grnd chose à voir avec la chanson francophone d’Amérique du Nord …

« Ce n’était pas mon désir mais j’assume ma responsabilité. J’ai dit oui, j’étais aussi pris par la folie de grandeurs ! Avec la configuration de la dernière édition j’ai trouvé enfin ca ressemblait à un festival avec Tr Yann, Cali et les autres … une très belle scène avec en plus un petit village … on aurait pu conserver tout ça, mais ce n’était plus ce même côté familial, avec service d’ordre : insupportable, ce qu’on ne voulait pas”.
Et Maurice Segall de se souvenir : « Higelin a mangé sous la tente … Cali était prêt après le concert faire la fête sous la tente mais on n’était pas en mesure d’assurer de le ramener à l’hôtel »
Et évoquant des personnes telles que son frère Jean-Michel, ou Catherine Todorivitch, ou pour la dernière année Christian Sercomanens pour la coordination des transports – pour ne citer qu’eux – il ajoute « : Il faut dire aussi que j’ai été très bien secondé ! Non, je n’ai pas de regrets. Le lieu était magique. On a fait notre temps. Globalement je garde un excellent souvenir de toutes ces Déferlantes. Et le sentiment d’avoir donné leur chance à tant de groupes et artistes. On a été des pionniers, des défricheurs ».

Capbreton 2007 : Maurice et Françoise Segall, devant la scène en plein air accueillant le tremplin de la relève remporté cette année-là par Alexandra Hernandez

Capbreton 2007 : Maurice et Françoise Segall, devant la scène en plein air accueillant le tremplin de la relève remporté cette année-là par Alexandra Hernandez

“A Pralognan-la-Vanoise, ça a démarré encore plus fort qu’à Capbreton avec la patinoire pleine à craquer pour Swing”

Patrick Mehidi premier interlocuteur de Maurice Segall pour les Déferlantes Hivernales

Ci-contre. Patrick Mehidi premier interlocuteur de Maurice Segall pour les Déferlantes Hivernales

Exit donc Pralognan-la-Vanoise où ont été organisées quatre éditions des Déferlantes Francophones Hivernales. A l’instar du coup de fil de Pierre Toussaint qui a tout déclenché pour Capbreton, un autre contact servira de déclic pour ce village au cœur de la montagne. « Ca a i-contrede manière conviviale, encore une et une affaire de rencontre. J’ai suivi les conseils d’un professionnel de France bleu Gascogne qui avait une maison en Savoie et m’a dit de m’intéresser à Pralognan. Alors que je n’aime pas la neige, ni la raclette…
J’ai mis du temps à accepter. On y est allé, on a eu un bon accueil du maire et du responsable du tourisme, Patrick Mehidi. Ca a bien cliqué entre nous. Et ça a démarré encore plus fort qu’à Capbreton avec la patinoire pleine à craquer pour Swing. On a aussi eu de la chanson à texte avec Chloé Sainte-Marie, Louise Forestier, et tant d’autres encore. J’ai toujours aimé faire des mélanges de styles ».

Après Patrick Mehidi il y aura Patrice Garin, coordinateur des 3ème Déferlantes Francophones Hivernales. Et là aussi belle complicité … Puis – comme pour Capbreton – voici que naissent des «divergences de points de vue avec l’arrivée d’une nouvelle équipe à l’office de tourisme »… et puis l’on plie bagages, quitte à partir en autobus en quittant Pralognan-la-Vanoise et son merveilleux décor naturel.Oui, une autre page se tourne, au bout de quatre éditions en 2007. Il y aura aussi l’épisode de Fez qui ne tiendra pas la route : organiser des Déferlantes au Maroc ? Pourquoi pas, suite au projet lancé par des professionnels venus à Pralognan-la-Vanoise et à Capbreton. « On a même été à Fez, avec Françoise, à leur demande, mais ça na pas marché. Pas de garantie pour que les artiste seraient bien payés et que nous aussi nous serions payés… ».

Dernières Déferlantes Francophones à Capbreton : la foule pour les Cow-boys Fringants en 2008

Dernières Déferlantes Francophones à Capbreton : la foule pour les Cow-boys Fringants en 2008

Présent et avenir se sont conjugués à Portes-lès-Valence pour Maurice Segall plus que jamais passionné par la chanson francophone

2007, Capbreton : avec Plume Latraverse, à la terrasse de la Pergola

Ci-contre. 2007, Capbreton : avec Plume Latraverse, à la terrasse de la Pergola

Présent et avenir se sont conjugués en 2010 désormais à Portes-lès-Valence pour Maurice Segall alors plus que jamais passionné par la chanson francophone d’Amérique du Nord. Et pas seulement par elle ! Souvenirs souvenirs … Voici que ce Lion ascendant Lion se souvient des deux premiers disques achetés : Guy Béart et Serge Gainsbourg, « Le poinçonneur des Lilas, le disque avec la pochette rouge ». 

La jeunesse de Maurice Segall a également été nourrie de Brassens, Ferré et Ferrat et – “sous l’influence de mes frères branchés rock” – par les Beatles. « Il n’y avait alors pas de Québécois qui passait à la radio, sauf Aglaé, une chanteuse québécoise aujourd’hui bien oubliée ! 
Au rayon des coups de cœur personnels, que retient Maurice dans l’incroyable diversité d’artistes francophones rencontres au fil de tous ces festivals organisés ou auxquels il a pris part des deux côtés de « la Grande Mare « ? Plusieurs noms surgissent spontanément , tels Plume Latraverse, Daniel Boucher, Jim Corcorran, Marie-Jo Thério et d’autres encore…

“On continue Passerelle Francophone, Françoise et moi”

Dernières Déferlantes Francophones à Capbreton : Jean-Michel et Françoise Segall

Ci-contre. Dernières Déferlantes Francophones à Capbreton : Jean-Michel et Françoise Segall

« On est heureux de se voir. C’est ce qui est en train de se passer avec Moran et Catherine Major. Pas des gens avec des carrières toutes tracées, avec juste l’envie de faire carrière, non » explique-t-il, en glissant aussi en mentionnant également Elisapie Isaac. A 67 ans et demi, le directeur artistique d’AAH ! Les Déferlantes n’a pas l’intention d’arrêter : “On continue Passerelle Francophone, Françoise et moi ». 

Ce sera (presque) le mot de fin, au terme de cet étonnant retour vers le passé dans lequel nous avons embarqué tous les deux, alors que l’autobus continue à se rapprocher de la ville de Québec.de la Bourse Rideau. Encore un de ces événements artistiques où, une fois de plus, Maurice Segall sera sollicité – très sollicité même – en vue de la programmation du festival de 2001, voire déjà 2012. 

Capbreton 2008 : juste avant le concert de Catherine Major et de Cali. (Photos Albert Weber - Tous droits réservés - Reproduction interdite)

Capbreton 2008 : juste avant le concert de Catherine Major et de Cali. (Photos Albert Weber – Tous droits réservés – Reproduction interdite)

 

8 août 2000, dans Sud-Ouest, au lendemain des 3ème Déferlantes Francophones

8 août 2000, dans Sud-Ouest, au lendemain des 3ème Déferlantes Francophones
MAURICE SEGALL : Mes passerelles francophones

11 novembre 2004, durant la Franco-Fête de Moncton : entretien dans le quotidien L'Acadie Nouvelle

11 novembre 2004, durant la Franco-Fête de Moncton : entretien dans le quotidien L’Acadie Nouvelle

Déferlantes Francophones 2003 : plusieurs pages leur sont consacrées dans la publication des Amitiés Acadiennes

Déferlantes Francophones 2003 : plusieurs pages leur sont consacrées dans la publication des Amitiés Acadiennes

Deux des quatre programmes des Déferlantes Hivernales de Pralognan-la-Vanoise

Deux des quatre programmes des Déferlantes Hivernales de Pralognan-la-Vanoise

Un des bulletins d'information distribué chaque jour durant les dernières Déferlantes Francophones à Capbreton

Un des bulletins d’information distribué chaque jour durant les dernières Déferlantes Francophones à Capbreton

8 août 1998, quotidien L'Acadie Nouvelle après les premières Déferlantes Francophes à Capbreton

8 août 1998, quotidien L’Acadie Nouvelle après les premières Déferlantes Francophes à Capbreton

 

29 mai 2009, le journaliste Yannick Delneste également membre de la rédaction de Chorus, confirme le départ des Déferlantes de Capbreton pour Portes-lès-Valence

29 mai 2009, le journaliste Yannick Delneste également membre de la rédaction de Chorus, confirme le départ des Déferlantes de Capbreton pour Portes-lès-Valence

18 juillet 2005 : il est question d'audace et qualité mis en relief dans le quotidien Sud-Ouest

18 juillet 2005 : il est question d’audace et qualité mis en relief dans le quotidien Sud-Ouest

Août 2005 : double page sur les Déferlantes à l'Ile Maurice, dans l'hebdomadaire Week-End, à l'initiative d'Albert Weber et Clarel Betsy

Août 2005 : double page sur les Déferlantes à l’Ile Maurice, dans l’hebdomadaire Week-End, à l’initiative d’Albert Weber et Clarel Betsy

26 août 1998, Dernières Nouvelles d'Alsace : coup de projecteur sur les premières Déferlantes Francophones de Capbreton

26 août 1998, Dernières Nouvelles d’Alsace : coup de projecteur sur les premières Déferlantes Francophones de Capbreton

17 septembre 1999, Courier de Nouvelle-Ecosse : compte-rendu des 2ème Déferlantes suite aux contacts pris par Gerry Boudreau

17 septembre 1999, Courier de Nouvelle-Ecosse : compte-rendu des 2ème Déferlantes suite aux contacts pris par Gerry Boudreau

Août 2000 : Passerelle Francophone alias Maurice et Françoise dans le quotidien Sud-Ouest

Août 2000 : Passerelle Francophone alias Maurice et Françoise dans le quotidien Sud-Ouest