GASPESIE/ PETITE-VALLEE : LAURENCE JALBERT, MARRAINE DU FESTIVAL

Avis aux chansonneurs, compositeurs et paroliers de la relève ! Le Festival en chanson de Petite-Vallée les invite à s’inscrire sans tarder pour faire partie de la sélection officielle de sa prochaine édition. Les créateurs de chanson ont jusqu’au 1er avril pour effectuer leur inscription au www.festivalenchanson.com.

PETITE VALLEE 2 139

L’auteur-compositeur-interprète  et directeur du Festival en Chanson de Petite-Vallée Alan Côté, en compagnie de Michel Fugain, “passeur” de l’édition 2013

Parmi les gens qui auront soumis leur candidature, huit chansonneurs, deux compositeurs et deux paroliers seront invités à vivre en bord de mer cette fête de la chanson. Ateliers, encadrement professionnel, spectacles, rencontres, partage et confrontations d’idées seront au programme. Des prix et des bourses y seront remis, comme autant de tapes sur l’épaule et d’encouragements à aller de l’avant, sans qu’aucune élimination n’ait lieu.

C’est sous le thème “encore et encore des chansons” que le Festival en chanson de Petite-Vallée rassemblera, du 27 juin au 6 juillet 2013, les amoureux et les artisans de la chanson francophone autour de Laurence Jalbert, artiste passeur de sa 31e édition.

PETITE VALLEE lavoie chabot

Eté 2012, devant le Camp Chanson, Daniel Lavoie et Marc Chabot : les deux “arrimeurs” des Rencontres qui chantent” organisées par le Village en chanson de Petite-Vallée et l’Alliance nationale de l’industrie musicale pour “mettre en place des résidences de création artistique pour les artistes émergents de la francophonie du Canada et de l’étranger”.

 

PF 12 HOMMES GROUPE

 Eté 2012. Salut final des “12 Hommes rapaillés”, formidable spectacle créé par Gilles Bélanger et inspiré de l’œuvre poétique du Québécois Gaston Miron

Guillaume Arsenault, formateur au Camp chanson

L’auteur-compositeur-interprète gaspésien Guillaume Arsenault se joindra, à l’été 2013, à l’équipe de formateurs du Camp chanson de Petite-Vallée. Ce camp de vacances spécialisé en chanson offre depuis maintenant 13 ans, des formations professionnelles tant aux clientèles jeunesses qu’adultes.

Guillaume Arsenault agira comme formateur du séjour d’écriture de contes et de chansons, qui se déroulera du 12 au 18 août 2013. Dédié aux adolescents âgés entre 14 à 17 ans, ce séjour propose une formation d’écriture et de composition de chansons, lesquelles seront présentées à la fin de la semaine lors d’un spectacle. Les jeunes intéressés par ce séjour peuvent s’inscrire SANS TARDER au www.villageenchanson.com/camp.

 

PETITE VALLEE  vue globale

Petite-Vallée : un cadre unique, au bord du Saint-Laurent

Laurence Jalbert, artiste-passeur du 31e Festival en chanson

Laurence Jalbert assumera le rôle de porte-parole de son 31e Festival en chanson, qui se déroulera du 27 juin au 6 juillet 2013 sous le thème “Encore et encore des chansons”

L’auteure-compositrice-interprète gaspésienne n’en sera pas à sa première expérience au Festival en chanson. En effet, cette dernière fut “marraine” de l’événement en 1995. Depuis, il s’est coulé beaucoup d’eau dans le grand fleuve et les marraines sont devenues des artistes-passeurs, les formateurs des arrimeurs et les participants de la sélection officielle, des chansonneurs.

Il n’y a plus de concours mais le Festival demeure tout aussi pertinent. D’ailleurs, malgré tous ces changements, la mission du Festival reste la même et la trente-et-unième édition en sera un rappel en promettant “encore et encore des chansons”.

Le Festival en chanson, c’est dix jours de festivités durant lesquels un artiste passeur expérimenté et une douzaine d’artistes en émergence sont mis de l’avant. Des ateliers avec des formateurs professionnels sont dispensés et de nombreuses bourses sont offertes comme autant d’encouragements, soulignant les forces des participants sélectionnés. De plus, une pléiade d’artistes professionnels offre aux festivaliers une programmation des plus diversifiées.

Depuis maintenant 30 ans, le Festival a su révéler plusieurs artistes québécois dont Isabelle Boulay, Daniel Boucher, Catherine Major, Pépé, Alecka et plus récemment Bernard Adamus, Patrice Michaud, Lisa LeBlanc et Émile Proulx-Cloutier. Nombre d’artistes et de groupes français s’y sont aussi produits au fil des ans, tels Alexis H.K en 2012 ou bien Jean-Yves Liévaux et Viviane Cayol, alias Alcaz, duo de Marseille en 2010.

 

Petite Vallée ALCAZ

Eté 2010 : le duo français Alcaz devant la célèbre citation de Félix Leclerc, repère par excellence de cet attachant festival québécois

 

 

 

Voir les articles sur la 30ème édition du Festival sur le site www.francomag.com

Source   Marc-Antoine Dufresne                                                       
Adjoint à la direction artistique et aux communications            
Village en chanson de Petite-Vallée

FRED ET MAURICETTE HIDALGO : UN DESTIN AU SERVICE DE LA CHANSON FRANCOPHONE

Chevaliers dans l’Ordre National du Mérite et dans l’Ordre des Arts et des Lettres : décernées à Fred et Mauricette Hidalgo, ces deux distinctions viennent souligner “leur parcours, leur action, leur contribution et leur engagement au service de la Culture de notre pays”. Retour sur un événement ayant réuni nombre d’artistes et de personnalités du monde de la chanson aux Trois Baudets à Paris.

 

Cet article a paru une première fois le 28 octobre 2010 sur le site www.francomag.com, magazine d’informations artistiques et culturelles de l’espace francophone. En voici une version réactualisée.

Mauricette et Fred Hidalgo

Mauricette et Fred Hidalgo
En effet, c’est le mercredi 29 septembre 2010 – le même soir que le concert de Gilles Vigneault inaugurant le festival Limoilou m’en chante lancé par Pierre Jobindans la ville de Québec – que Fred et Mauricette Hidalgo ont reçu ces deux distinctions en laquelle ils veulent voir “une forme de reconnaissance officielle de la chanson”.
Il est vrai que ce couple est très connu dans le milieu de la chanson française mais aussi francophone.
Fred et Mauricette Hidalgo sont les créateurs du mensuel Paroles et Musique en juin 1980, puis du trimestriel qui lui a succédé : Chorus, Les Cahiers de la chanson, considéré comme l’organe de référence de la chanson francophone.

Quotidien de la Réunion, 31 décembre 2000, Fred et Mauricette en reportage dans l'océan Indien

Quotidien de la Réunion, 31 décembre 2000, Fred et Mauricette en reportage dans l’océan Indien

 En compagnie de Guy Béart, Antoine, Alain Souchon, Gilbert Laffaille et Clarika

De gauche à droite, Guy Béart, Fred Hidalgo, Alain Souchon et le chanteur Antoine

De gauche à droite, Guy Béart, Fred Hidalgo, Alain Souchon et le chanteur Antoine

Ces distinctions leur ont été remises par Jean-Michel Boris, qui aura été plus de quarante ans à la tête de l’Olympia. Le fait que l’événement ait eu lieu aux Théâtre des Trois Baudets s’affirme comme un symbole de leur quête incessante de nouveaux talents.

La cérémonie s’est déroulée en présence d’un cercle volontairement restreint d’invités, parmi lesquels des amis artistes représentatifs de toutes les générations et de tous les genres musicaux. Le créateur de L’Eau vive, Guy Béart, qui débuta dans ce lieu aux côtés de Brel, Brassens, Félix Leclerc ou Gainsbourg, a rappelé combien il appréciait le couple Hidalgo, “raison pour laquelle”, a-t-il précisé, il a “accepté de sortir en public pour la première fois depuis des années”.

Alain Souchon, Clarika, Gilbert Laffaille étaient également là, tout comme Antoine qui a rappelé publiquement qu’il avait sans doute été le premier à apprendre le projet de Paroles et Musique, en 1979 à Djibouti, lors d’une rencontre avec Fred et Mauricette Hidalgo sur son bateau ! 

Ce soir-là il a même précisé qu’à l’époque Fred Hidalgo menait aussi, sur place, un combat très important contre les dramatiques mutilations sexuelles infligées aux jeunes filles de la Corne de l’Afrique (infibulation), combat qui avait d’ailleurs provoqué la venue à Djibouti de la célèbre journaliste (elle était alors rédactrice en chef de “F Magazine”) et romancière Benoîte Groult, bien connue pour ses positions féministes.

25 octobre 1992, hebdomadaire Week-End, Ile Maurice : annonce du premier numéro de Chorus

25 octobre 1992, hebdomadaire Week-End, Ile Maurice : annonce du premier numéro de Chorus

Avec Jean-Louis Foulquier, Jo Masure, Patrick Printz et François Chesnais

Fred Hidalgo et Jean-Louis Foulquier

Fred Hidalgo et Jean-Louis Foulquier
Étaient aussi de la partie nombre de professionnels, directeurs de festivals, écrivains et journalistes de presse écrite et de radio, ainsi que la plupart des anciens membres de la rédaction de Chorus.
Des directeurs de festivals (Jo Masure d’Alors Chante de Montauban, Bernard Kéryhuel de Chant’ Appart… et Jean-Louis Foulquier, fondateur des Francofolies de La Rochelle, qui fut plusieurs décennies durant le Monsieur Chanson de France Inter), des professionnels tels François Chesnais, directeur du Fonds pour la Création Musicale, ou Patrick Printz, venu spécialement de Belgique en sa qualité de directeur de Wallonie Bruxelles Musiques, principal organisme de soutien à la chanson en Belgique.

En présence de Hélène Nougaro, Marie-Françoise Balavoine et Patrice Dard

Avec Antoine et le romancier Patrice Dard. Au second plan à droite le chanteur acadien Joseph Edgar

Avec Antoine et le romancier Patrice Dard. Au second plan à droite le chanteur acadien Joseph Edgar
Citons encore Serge Llado, humoriste, chroniqueur chez Laurent Ruquier, des amis proches commeHélène Nougaro, dernière épouse du chanteur qui l’a rencontrée à l’île de la Réunion dans des circonstances auxquelles Fred et Mauricette ne sont pas étrangers; Marie-Françoise Balavoine, la sœur de Daniel qui, en tant qu’attachée de presse, appréciait beaucoup le travail de Chorus.
Et aussi le romancier Patrice Dard, fils du grand Frédéric alias San-Antonio qui montrait une affection particulière pour Fred Hidalgo depuis leur rencontre en 1965.
A relever aussi que plusieurs artistes, retenus par des obligations professionnelles ce soir-là, avaient envoyé des mots extrêmement touchants que Fred Hidalgo a cités : Francis Cabrel, Kent Jean-Louis Jossic (Tri Yann), Allain Leprest, Thomas Fersen, Paco Ibañez, Nilda Fernandez, Jeanne Cherhal, Yves Duteil, Hubert-Félix Thiéfaine,… … et d’autres encore dont Michel Jonasz auteur d’un message où il regrettait vivement son absence en raison d’un tournage d’un film, alors qu’il voulait absolument être présent en ce 29 septembre, en souvenir notamment du premier numéro de Chorus paru fin septembre 1992 qui lui consacrait sa couverture.

Message de Jean-Jacques Goldman ” avec un zeste de malaise aussi “

Fred et Mauricette Hidalgo : Un destin commun au service de la chanson francophone
Réagissant à l’annonce de ces distinctions, Jean-Jacques Goldman avait également adressé au couple Hidalgo un message exclusif lu par Jean-Michel Boris en ouverture de la cérémonie.

En voici l’intégralité :

“Bien sûr c’est mérité.
Bien sûr c’est vraiment mérité.
Bien sûr il y a des gens que la médaille honore et d’autres qui honorent les médailles.
Et s’il y en a deux qui “Méritent de la nation pour leur contribution à la chanson de notre pays”, ce sont bien eux, pas d’erreur.
Mais j’ai beau essayer, je n’arrive pas à me réjouir totalement.
Nous aurions tellement préféré que ces médailles n’arrivent que plus tard, bien plus tard, et que Chorus vive encore avec eux, qu’il transporte encore leurs transports, leur flamme…
C’est ainsi.
Mauricette, Fred, toutes mes félicitations, sincères, amicales…
Mais avec un zeste de malaise aussi.
Jean-Jacques Goldman”

Après Paroles et Musique et avant Chorus : publication d'un ouvrage de référence : Putain de chanson,

Après Paroles et Musique et avant Chorus : publication d’un ouvrage de référence : Putain de chanson

” Un journal ça ne se fait pas tout seul ou même à deux, c’est le fruit d’un travail d’équipe”

Françis Cabrel, un des parrains de Chorus avec Alain Souchon et Jean-Jacques Goldman

Ci-contre, Françis Cabrel, un des parrains de Chorus avec Alain Souchon et Jean-Jacques Goldman
Première adjointe au maire de Paris chargée de la culture, Anne Hidalgo a tenu quant à elle à les féliciter et à leur “redire toute mon admiration pour ce que vous avez accompli dans les domaines de la culture et des arts “.
Rappelons que c’est la mairie de Paris, justement, qui a permis la renaissance de cette salle mythique des Trois Baudets créée par Jacques Canetti en 1947.
Après l’allocution de Jean-Michel Boris retraçant la trajectoire professionnelle du couple depuis 1974 (création d’un quotidien national et de deux hebdomadaires avant le mensuel Paroles et Musique et le trimestriel Chorus, parallèlement à leur activité, depuis 1984, d’éditeurs de livres consacrés à la chanson), puis la remise des insignes dans l’ordre national du Mérite et dans l’ordre des Arts et des Lettres, Fred Hidalgo a pris la parole durant une quinzaine de minutes pour remercier tous ceux qui… méritaient de l’être.
“A commencer par nos principaux et fidèles collaborateurs avec lesquels nous tenons évidemment et avant tout à partager ces médailles, car un journal ça ne se fait pas tout seul ou même à deux, c’est le fruit d’un travail d’équipe”. 

“Jean-Michel Boris est la personnalité du monde professionnel qui nous a toujours inspiré le plus d’admiration et de respect”

Alain Souchon, à la une pour les 25 ans de Chorus et présent aux Trois Baudets pour l'hommage à Fred et Mauricette Hidalgo

Ci-contre Alain Souchon, à la une pour les 25 ans de Chorus et présent aux Trois Baudets pour l’hommage à Fred et Mauricette Hidalgo
Fred Hidalgo a aussi remercié Jean-Michel Boris pour ses mots si chaleureux en disant qu’ils prenaient d’autant plus de valeur “que Jean-Michel Boris est la personnalité du monde professionnel qui nous a toujours inspiré le plus d’admiration et de respect. 

C’est un bonheur et un honneur à la fois de recevoir ces distinctions des mains de celui qui fut directeur artistique pendant plus de quarante ans de la salle chanson la plus mythique de l’espace francophone, qui plus est, aujourd’hui, dans ce Théâtre des Trois Baudets, où nous avons été chaleureusement accueillis par son directeur actuel, Julien Bassouls
.
“Après l’Olympia, en effet, c’est historiquement la seconde salle la plus mythique qui soit, celle à qui l’on doit la découverte de tant de grands talents : Georges Brassens, Jacques Brel, Serge Gainsbourg, Boris Vian, Félix Leclerc, Serge Gainsbourg, etc., sans oublier Guy Béart qui nous a fait l’amitié d’être des nôtres ce soir : un formidable symbole”.
Fred a aussi déclaré que Mauricette et lui voulaient voir dans ces distinctions une forme de reconnaissance de la chanson, au bout de trente ans d’efforts sans trêve en sa faveur.  Il a aussi remercié le métier et particulièrement les responsables “de terrain”, directeurs de festivals et de salles de spectacles qui sont des vitrines de découvertes de nouveaux talents, “ce qui a toujours constitué l’essentiel de notre quête “.
Il a aussi mis l’accent – comme le leur avaient dit Gilles Vigneault et Jean-Roger Caussimon – sur le fait que la chanson est une chaîne sans fin dont tous les chanteurs sont des maillons indispensables.
” C’est pour cela que nous avons toujours fait en sorte que chaque numéro de Chorus incarne cette chaîne en traitant du patrimoine et des nouveaux talents à la fois, en même temps que l’on couvrait l’actualité sous toutes ses formes, que les artistes soient connus ou pas “.

“Nous partageons évidemment ces médailles avec nos parents qui nous ont aidés et encouragés et avec nos filles qui ont dû subir le stress de nos bouclages”

Fred et Mauricette Hidalgo en compagnie de Jean-Michel Boris et Julien Bassouls dans le reflet des miroirs

Fred et Mauricette Hidalgo en compagnie de Jean-Michel Boris et Julien Bassouls dans le reflet des miroirs

On le sait bien du côté du Québec et de l’Acadie notamment dont les artistes ont souvent été mis en relief dans ses colonnes

Une revue de référence pour la chanson d'expression française d'Amérique du Nord : dossier Charlebois et 3 pages sur le festival de St-Pierre et Miquelon

Ci-contre, une revue de référence pour la chanson d’expression française d’Amérique du Nord : dossier Charlebois et 3 pages sur le festival de St-Pierre et Miquelon
Ce fut, bien plus qu’une soirée professionnelle, plus qu’une reconnaissance bien méritée, le rendez-vous de l’amitié autour de l’amour partagé de la chanson.
Amour-amitié… Fred et Mauricette Hidalgo ont voulu enfin partager ces distinctions “avec nos parents qui nous ont aidés et encouragés et bien sûr avec nos filles Christine et Hélène en les priant de nous excuser des conséquences générées, dans leur enfance et leur adolescence, par le stress de chacun de nos bouclages au fil de ces longues années, car il a fallu s’employer sans réserve dans cette aventure de trente ans au service de la chanson, considérée comme un art…”
C’est d’ailleurs en considérant que ces distinctions représentaient une forme de reconnaissance de la chanson par les autorités françaises, que le couple a remercié le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, qui leur avait précisé que c’était sur sa recommandation, en plus de sa décision d’accorder la médaille des Arts et des Lettres à Mauricette Hidalgo, que Fred Hidalgo a été nommé chevalier de l’Ordre National du Mérite.
Et ce dernier d’évoquer cette soirée en notant que “Chorus, compte tenu de son aura unique dans la presse musicale francophone, possédait tous les atouts pour continuer longtemps son travail de référence au service de la chanson francophone. Ces distinctions nous ont évidemment fait plaisir, mais en même temps elles ont remué cruellement le couteau dans la plaie. Jean-Jacques Goldman a bien exprimé le sentiment général, comme l’a d’ailleurs noté Jean-Michel Boris…” 
L’impact de Chorus a été très important pour tous les acteurs de la chanson française, mais son envergure francophone – on le sait bien du côté du Québec et de l’Acadie notamment dont les artistes ont souvent été mis en relief dans ses colonnes : tables rondes, rencontres, portraits, festivals, reportages, chroniques d’albums et de livres, etc. – lui conférait une place tout à fait à part non seulement dans la presse musicale contemporaine mais dans l’histoire même de celle-ci, ces “Cahiers de la chanson”, avec leur vocation quasiment encyclopédique, n’ayant jamais eu d’équivalent.
On ne peut donc que souhaiter – avec l’ensemble des lecteurs, des artistes et des professionnels qui se déclarent aujourd’hui “orphelins de Chorus” – une éventuelle renaissance de cet “organe de référence de la chanson francophone”.

Militantisme au cœur de la chanson francophone

Décembre 2003 : dossiers sur Lynda Lemay, François Béranger et l'ami Marc Robine

Ci-contre, décembre 2003 : dossiers sur Lynda Lemay, François Béranger et l’ami Marc Robine
Chevaliers dans l’Ordre National du Mérite et dans l’Ordre des Arts et des Lettres : à vrai dire, ces honneurs ne se limitent pas à “leur parcours, leur action, leur contribution et leur engagement au service de la Culture de notre pays”.
Car la chanson francophone a toujours été une priorité chaque trimestre dans Chorus, et pas seulement à travers les articles mais aussi dans nombre d’initiatives en coulisses.
Un exemple parmi d’autres : Lynda Lemay dont les premiers pas en France ont bénéficié d’un coup de pouce de Fred et Mauricette Hidalgo. L’ayant découverte à Québec sur une prestation de trois chansons, ils l’ont mise aussitôt en relation avec le Tremplin de la chanson du Chorus des Hauts-de-Seine, tremplin grâce auquel la chanteuse allait rencontrer, enthousiastes à l’issue de son passage, la directrice du Sentier des Halles, Nicole Londeix, qui allait la programmer à Paris, et Geneviève Girard qui allait devenir son agent en France avec Azimuth Productions.
Et si Pierre Jobin – ancien créateur de la Maison de la Chanson à Québec, voir dossier sur ce webmagazine – n’avait pas invité Fred et Mauricette à l’inauguration de ce haut lieu de la chanson dans la ville de Québec, le couple Hidalgo n’aurait pas vu chanter aussi tôt Lynda Lemay. Et celle-ci n’aurait pas bénéficié de ce sérieux coup de pouce qui lui a sans doute fait gagner bien du temps.

 

Avril 2001, double page sur Chorus dans la lettre bimestrielle des sociétaires de la SACEM

Avril 2001, double page sur Chorus dans la lettre bimestrielle des sociétaires de la SACEM

“Pierre Jobin a eu raison bien avant tout le monde”

13 novembre 2007 : Pierre Jobin présente le dossier sur la Maison de la Chanson lors d'une soirée de soutien à Chorus à l'Espace France, Québec (Photo Albert Weber)

13 novembre 2007 : Pierre Jobin présente le dossier sur la Maison de la Chanson lors d’une soirée de soutien à Chorus à l’Espace France, Québec (Photo Albert Weber)
Autre facette francophone de Fred et Mauricette Hidalgo, et non des moindres : Pierre Jobin en parle dans le troisième volet du dossier consacré sur ce webmagazine : la carte de n° 1 des “Amis de la Maison de la Chanson du Québec” décernée à Fred Hidalgo… et non pas à Luc Plamondon, comme le pensaient et souhaitaient nombre de professionnels québécois.
Comme quoi le Québec avait “reconnu” le rôle de Fred Hidalgo depuis 1980 au service de la chanson francophone dès octobre 1994 soit seize ans avant la réaction officielle du ministère français de la Culture et de la Communication.
En témoigne le reportage de trois pages paru dans Chorus n° 10 en décembre 1994 sous le titre : “Dans ma maison d’amour – Quand le Québec met la chanson en maison”. 
A la lumière de ces distinctions nationales, on peut penser en effet que Pierre Jobin avait vu juste non seulement avant tout le monde mais, semble-t-il, “contre” les membres de son propre conseil d’administration de l’époque.
IL est vrai – mais faut-il vraiment le répéter ? – que les initiatives journalistiques de Fred et Mauricette Hidalgo ont TOUJOURS concerné la francophonie et même l’espace francophone au sens large. Raison pour laquelle Fred Hidalgo a toujours parlé de chanson francophone et non étroitement “franco-française”.

 

Hedbomadaire Week-End, Ile Maurice : 12 mai 1985, à l'époque de Paroles et Musique ...

Hedbomadaire Week-End, Ile Maurice : 12 mai 1985, à l’époque de Paroles et Musique …

Plusieurs membres de l’équipe ont travaillé à un projet de renaissance de Chorus

Reste au final une note d’espoir allumée au cours de la cérémonie aux Trois Baudets, le 29 septembre 2010 : un projet de renaissance de Chorus mené par plusieurs membres de son équipe de rédaction, les plus jeunes en particulier, qui voient dans ce titre non seulement une revue chargée d’histoire mais surtout pleine d’avenir.  Mais hélas, il n’y a pas eu de suite à cet projet suivi avec attention par nombre de passionnés des deux bords de l’Atlantique, voire d’ailleurs dans l’espace francophone.A découvrir le blog de Fred Hidalgo : Si ça vous chante

Rendu public lors de la création de Chorus, ce constat de Fred Hidalgo est plus que jamais d'actualité

Rendu public lors de la création de Chorus, ce constat de Fred Hidalgo est plus que jamais d’actualité

 

Fred et Mauricette Hidalgo : Un destin commun au service de la chanson francophone

ONTARIO/ TRILLE OR : CONVAINCANT FEU D’ARTIFICE DE TALENTS A OTTAWA

Surprises, émotion et talent : c’est autour de ces trois repères que se sont articulées les prestations musicales au Gala des Prix Trille Or jeudi 21 mars à Ottawa. Retour sur un des événements majeurs d’une chanson francophone qui déborde assurément de vitalité et d’inventivité : une réalité artistique pratiquement inconnue en France.

Trille ? C’est le nom de la fleur symbole de l’Ontario et célébrée ici sous l’angle de l’ “Excellence” : d’où cette fameuse expression “Trille Or” qui surprend sans aucun doute bien des amateurs de chansons francophones !

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Michel Benac (LaFab Musique) en compagnie de ses deux artistes, Gabrielle Goulet et Michel Lalonde à droite

Cette 7e édition coproduite par l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM)  et Radio-Canada Ottawa-Gatineau débordait vraiment d’énergie ! Nous voilà rassurés sur la multiplicité et la diversité des talents francophones de l’Ontario et de l’Ouest du Canada.

Plus qu’un numéro d’ouverture, une performance spéciale a été offerte par Tricia Foster (Ontario) et Marijosée (Manitoba) sur les chansons “M. Le Temps” et “Rebondir” : deux chanteuses d’une relève à la fois extravertie et talentueuse.

De quoi mettre de l’ambiance en guise de lancement de cette soirée animée par Martin Vanasse et Jhade Montpetit. Laquelle assurait aussi des entretiens en direct sur les ondes d’Espace Musique, durant les pauses publicitaires de ce Gala diffusé en direct sur le petit écran.

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Parfois qualifié de sosie du chanteur Prince, l’exubérant Medhi, auteur-compositeur-interprète et guitariste, ici avec ses compères du Medhi Cayenne Club

Pas question de passer ici en revue toutes les prestations de chaque artiste et formation ayant pris une part active à la soirée.

Parmi les talents ayant coloré le gala, notons entre autres l’étonnant trio féminin Les Chiclettes, la chanteuse aux accents folk Anique Granger (Saskatchewan), Mastik (“rock progressif franco-ontarien”) et Mehdi Cayenne Club, formation “folk-rock-post-punk” décollant au quart de tour avec son emblématique chanteur, l’énergique Medhi.

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Marie King entourée par Bobby Lalonde, sa fille Carole-Ann et Anique Granger

Marie King, incontestable Reine de la soirée

Un des temps forts aura incontestablement été l’hommage à Marie King offert avec émotion par le musicien Bobby Lalonde. Un hommage également mis en relief  par cet artiste dans le programme du Gala,  via un long texte entre anecdotes et commentaires :

“Ma chère Marie, ensemble on a voyagé ; on a fait plus d’une centaine d’émissions de la Veillée ; on a enregistré un album en une seule journée. Ce soir c’est avec fierté que je me joins à l’APCM pour célébrer la carrière d’une vedette populaire qui a laissé une marque forte  sur la musique country canadienne, et en français par-dessus le marché” .

Face à l’auditoire enthousiaste au premier rang duquel se trouvait sa mère de 99 ans ( !) Marie King a reçu ce prix accompagnée de sa fille Carole-Ann. Et c’est peut dire qu’elle aura surpris tout le monde en montant sur scène pour chanter : une étonnante prestation aux allures de clin d’œil à son fameux et insusable répertoire country. Et cela juste avant de répondre avec malice et une totale décontraction aux questions de Jhade Montpetit.

Marie King est la première artiste féminine à recevoir cet honneur dans le cadre du Gala des  Prix Trille Or.  Elle est notamment célèbre pour son interprétation de la chanson “Quand le soleil dit bonjour aux montagnes”. 

En 2009, elle a célébré son cinquantième anniversaire de carrière …  dans la foulée de son premier album sorti en 1959 ! Au-delà de son demi-siècle sur les scènes et les studios, cette Franco-Ontariene a réellement marqué plusieurs générations, particulièrement dans l’univers de la musique country.

Enchaînant concerts et festivals au fil des décennies, elle s’est souvent distinguée – au-delà des ses milliers de spectacles – par ses titres à succès tels que “Ma petite Carole” dédiée à sa fille, ou encore “Cœur de maman”.pf marie king trophée

Un trophée des plus mérités : plus d’un demi-siècle au service de la musique country pour Marie King, ici en compagnie de l’animatrice Jhade Montpetit

Après Robert Paquette, Pierre Lamoureux, Alain Dorion, Paul Demers, Marcel Aymar et Donald Poliquin

Autant de repères dans la carrière de la toujours énergique Marie King lauréate de ce Prix Hommage célébrant “un artiste dont la carrière a rayonné dans l’industrie musicale et dont l’œuvre a laissé son empreinte dans la culture franco-ontarienne”.

Parmi les artistes ayant reçu ce prix depuis la première édition en 2001, on retrouve de sacrés  piliers de la culture musicale franco-ontarienne comme Robert Paquette, Pierre Lamoureux, Alain Dorion, Paul Demers, Marcel Aymar et Donald Poliquin en 2011.

Pas de temps mort au cours de cette soirée pourtant fertile en remises de prix ! Pas moins de 10 ! Il est vrai que l’ambiance à la fois bonne enfant et des plus professionnelles se ressentait aussi bien sur scène que dans la salle accueillant un public de tous âges ne manquant pas d’exprimer sa joie.

De quoi réjouir les bénévoles mobilisés pour la circonstance, ainsi que les équipes de production de l’APCM et de Radio-Canada Ottawa-Gatineau, avec Caroline Yergeau (mise en scène), Mathieu Joanisse (direction artistique), François Pagé (réalisation de l’émission télévisée) ainsi que André Massicotte (réalisation et coordination de l’ensemble des émissions).

Si le Gala des Prix Trille Or souligne l’excellence de l’industrie musicale dans la francophonie canadienne, cette édition reflétait particulièrement la diversité des styles qui coexistent parmi les artistes nommés, les prestations et enfin les lauréats eux-mêmes.

Un chapitre s’est achevé avec cette intense cérémonie récompensant les artistes et groupes s’étant illustrés depuis 2011 : ce Gala a en effet lieu tous les deux ans.

Rendez-vous est donc donné en 2015 pour un autre coup de projecteur sur cette chanson d’expression française si riche en Ontario et dans l’Ouest canadien et -hélas – encore si peu mise en valeur en France.

D’où l’intérêt, pour les amateurs de chanson francophones ayant envie de découvrir de nouveaux répertoires, de s’aventurer sur les sites des lauréats des Trilles Or de cette année. Avis aux curieux en quête de découvertes au sens fort du terme.

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Le décontracté Stef Paquette : une façon originale d’assurer les remerciements en tant que lauréat dans la catégorie “Meilleur album”

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Visiblement ému et surpris, Paul Demers remporte le Prix SOCAN de l’Auteur, compositeur ou auteur-compositeur par excellence

Lauréats des Trille Or 2013

Interprète masculin par excellence – Damien Robitaille

Interprète féminine par excellence – Tricia Foster

Meilleur groupe – Les Chiclettes

Prix SOCAN de l’Auteur, compositeur ou auteur-compositeur par excellence – Paul Demers

Découverte - Les Chiclettes

Meilleur album – Stef Paquette – Le salut de l’arrière pays

Découverte de l’Ouest par excellence  – Marijosée

Meilleur album de l’Ouest canadien – Daniel ROA

Prix Radio-Canada pour la chanson primée – Andrea Lindsay et Luc De Larochellière – C’est d’l’amour ou c’est comme

Prix Hommage – Marie King

Une vidéo pour en savoir plus sur le trio vocal féminin Les Chiclettes formé par trois artistes interprètes franco-ontariennes, Nathalie Nadon, Julie-Kim et Geneviève Cholette

Le Prix Radio-Canada pour la chanson primée est remporté par la Franco-Ontarienne Andrea Lindsay et le Québécois Luc De Larochellière pour “C’est d’l’amour ou c’est comme”. Ici durant leur prestation dans l’émission de Télé-Québec “Belle et Bum

Source APCM

TRIBUNE LIBRE/JEAN CUSTEAU : MON BOULOT SANS RADIO

J’ai passé quarante ans à faire mon métier de musicien, d’auteur, de compositeur, de « faiseur de chansons », d’interprète et d’arrangeur. J’ai enregistré 7 albums. Mon premier disque m’a valu d’être intégré dans Le 9e Art, une encyclopédie sur la chanson française contemporaine, parue à Bruxelles en 1978. Tandis qu’au Québec

PF JEAN CUSTEAU 412

Jean Custeau dans son studio Bleuciel à Stanstead (Photo Albert Weber)

Au Québec, on a pu entendre mes chansons à Radio-Canada, la radio d’État, et dans certaines radios communautaires. Mais à la radio commerciale? J’en doute. Voici comment les radios commerciales font leur choix musical : une seule personne à Montréal décide de ce qui va tourner dans toutes les stations du réseau. Ainsi, tout ce que vous entendez au Québec dans les radios commerciales est choisi par 4 personnes : les directeurs musicaux de Rouge FM, NRJ, Rythme FM et CKOI. Idem pour la télé, idem dans le reste du Canada.

Il est évident que pas un artiste qui s’autoproduit n’est diffusé par ces réseaux : il faut être poussé par une grosse machine qui mettra argent et énergie pour faire « tourner » ses poulains les plus rentables. Or il y a dans toutes les régions des artistes de talent qui génèrent des productions et un contenu artistique de haute qualité.

Pourtant, ils sont confinés le plus souvent à la misère, à une vie sans dignité. Pour quelques-uns, une petite bourse gouvernementale viendra leur donner un mince répit, leur permettant de colmater les brèches financières les plus graves et de pouvoir vivre sans l’aide sociale (aide de dernier recours) pendant quelques mois.

Parlons justement d’argent : d’où vient celui des grands réseaux? Les radios commerciales tirent leurs seuls revenus des annonceurs. Or, au Québec, les entreprises locales contribuent en moyenne pour 68,3 % aux ventes de publicité. Ce sont des entreprises et des commerces d’une région donnée qui font vivre les radios commerciales dans cette même région.

Pourtant, aucun artiste de cette même région ne peut tourner sur leurs ondes. Plus des deux tiers des revenus viennent d’une région donnée, mais elles ne rendent rien à cette région.

On ne peut que conclure que cette situation est totalement immorale et doit cesser au plus vite. Dans un monde juste, les médias commerciaux de masse devraient diffuser une part raisonnable de répertoire régional. Les artistes doivent, par tous les moyens possibles, obtenir un espace légitime minimal de diffusion dans leur propre région pour pouvoir pratiquer leur métier avec un minimum de dignité.

Jean Custeau
Auteur-compositeur-interprète québécois
jeancusteau@hotmail.com

ONTARIO/ L’AUTRE GALA DES PRIX TRILLE OR : PLEINS FEUX SUR L’INDUSTRIE MUSICALE

En Amérique du Nord, la francophonie ne se résume pas au Québec … comme l’a confirmé avec éclat L’Autre Gala de l’APCM – association des professionnels de la chanson et de la musique – organisé mercredi 20 mars au Centre des Arts Shenkman, Orléans, Ontario. Une occasion pour souligner le travail de tous les acteurs de l’industrie musicale qui œuvrent dans l’ombre et qui contribuent à mettre de la lumière dans la carrière des artistes.

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L’animateur Eric Robitaille et le chanteur Damien Robitaille  dans un sketch à multiples rebondissements sur la carrière de l’artiste barbu au gré des albums passés et à venir dont le titre contient inévitablement le mot “homme”

Coproduction de l’APCM et de Radio-Canada Ottawa-Gatineau, le Gala des prix Trille Or a pris de l’ampleur et célèbre cette année sa 7e édition. La vitalité de l’industrie en Ontario et dans l’Ouest canadien s’illustre ici avec un total de 21 catégories, dont onze dans l’Autre Gala de l’APCM et dix dans le Gala des Prix Trille Or prévu jeudi 21 mars. .

Animé par Éric Robitaille, animateur de l’émission Grands Lacs café, sur les ondes de Radio-Canada Sudbury, l’Autre Gala de l’APCM était une excellente amorce aux festivités.

pf r autre gala

C’est l’artiste le R qui a donné le coup d’envoi de ce spectacle au rythme de son titre festif « Maktub » accompagné par l’orchestre, sous la direction musicale de Nic Carey.

Damien Robitaille, toujours “omniprésent” (clin d’œil à son nouvel album) était aussi au rendez-vous sur scène. Stef Paquette et son interprétation touchante de « C’est pas toujours les meilleurs » pf akoufen saut Le son électrique d’AkoufèN avec la chanson” No more bullies” a capté  l’attention de l’auditoire. Ici le chanteur-guitariste en pleine élan sur scène.

Au delà du spectacle fertile en bonnes surprises, les remises de prix se sont enchaînées sur scène, révélant ainsi les vainqueurs des onze premières catégories dévoilées pour l’occasion.

Parmi les catégories récompensées aujourd’hui, ce sont notamment les graphistes, concepteurs de site internet, réalisateurs de vidéoclip, ou arrangeurs de disque qui étaient à l’honneur.

PF MARIJOSEE DIANE OK

Marijosée, lauréate dans la catégorie artiste solo ou groupe francophone de l’extérieur s’étant le plus illustré en Ontario

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Lauréat de la catégorie Meilleure pochette d’album : Christian Pelletier à gauche, en compagnie du chanteur Stef Paquette ( album Le salut de l’arrière pays )

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Lauréat dans la catégorie “Meilleur diffuseur” pour la Slague, établie à Sudbury, Ontario

Récipiendaire des Trille Or 2013

Artiste créateur de musique instrumentale et/ou trame sonore : Daniel Bédard (Créatures de l’abysse : Hong Kong)
Meilleur diffuseur : Sudbury – La Slague
Meilleur réalisateur/arrangeur de disque : Marc Pérusse (Andrea Lindsay et Luc De Larochellière)
Meilleure pochette : Christian Pelletier (Stef Paquette – Le salut de l’arrière pays )
Artiste solo ou groupe francophone de l’extérieur s’étant le plus illustré en Ontario : Marijosée
Artiste solo ou franco-ontarien s’étant le plus illustré à l’extérieur de la province : Damien Robitaille
Coup de coeur des médias : Tricia Foster
Artiste jeune public par excellence : Vivo
Meilleur vidéoclip : Mehdi Cayenne Club – O Canada (Usman Khan/ Craig Allen Conoley – Partus Film)
Meilleur site Internet : Elizabeth Gasseldorfer (Audiogram) : Damien Robitaille (www.damienrobitaille.com)
Meilleur spectacle : Tricia Foster

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                           Tricia Foster avec ses deux Prix : Coup de coeur des médias et Meilleur Spectacle (Photo APCM)

Source APCM

ONTARIO/BAIE GEORGIENNE : CEDRIC VIENO ET ALEXIS NORMAND A L’ECOLE DE L’INSPIRATION

Cinq jours pour écrire des chansons avec des élèves du primaire, produire un mini documentaire et présenter un spectacle : et tout cela dans un lieu non familier ! C’est le défi relevé par les auteurs-compositeurs et interprètes Alexis Normand de la Saskatchewan et l’Acadien, Cedric Vieno, grâce au projet artistique 24hrs dans la baie Georgienne, orchestré par l’Alliance nationale de l’industrie musicale.

En cinq jours, les deux créateurs ont rencontré de nombreux Franco-ontariens afin de mieux comprendre leur réalité culturelle minoritaire, mais également afin d’établir de nouveaux modèles de collaboration entre les communautés et les artistes.

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Alexis Normand, artiste francophone du Saskatchewan (Photo Jocelyn Ann Chillog)

 

Grandement inspiré de son voyage au centre du pays, Cedric Vieno revient ravi de son voyage exploratoire et formateur auprès de la communauté francophone de la Baie Georgienne, en Ontario.  Habitué à créer en français dans une province majoritairement anglophone, le créateur de l’album Northshore Love Stories revient de son périple avec l’espoir d’une culture toujours vibrante et bien vivante, et cela, d’un océan à l’autre.

“Les gros défis du fait français au Canada sont plus ou moins les mêmes, soit le taux d’assimilation, l’exode rural et le vieillissement de la population. Ironiquement et heureusement, je pense que le monde y tourne à grands coups de checke-moi ben aller, m’a vous l’prouver! Pour nous, les francophones en situation minoritaire, laisser mourir notre culture n’est juste pas une option”.
Le documentaire 24hrs dans la baie Georgienne, réalisé par Ryan Kerr, Nathalie Nadon, Alexis Normand et Cedric Vieno est disponible gratuitement à l’adresse suivante : http://cedricvieno.ca/blogue.

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Cédric Vieno, un des artistes de la relève acadienne (Photo Bertrand Duhammel)

Source AGENCE WADE – http://www.agencewade.com/fr

ONTARIO/ TRILLE D’OR : GABRIELLE GOULET ET MICHEL LALONDE EN NOMINATION

Gabrielle Goulet et Michel Lalonde, deux artistes soutenus par Lafab Musique créé en 2007 par Michel Bénac, membre du groupe Swing, se retrouvent finalistes dans plusieurs catégories au Gala des Prix Trille Or 2013 à Ottawa les 20 et 21 mars.

 Ces deux artistes de Lafab Musique se distinguent avec deux nominations chacun. La jeune Franco-Ontarienne est née et a grandi dans le village de Bourget, dans l’Est de l’Ontario. Elle est en nomination dans les catégories “Interprète féminine par excellence” et “Le prix Radio-Canada pour la chanson primée” pour sa chanson “Arc-en-ciel”.

Et le chanteur Fransakois/Franco-Ontarien Michel Lalonde, ancien membre du groupe Garolou, est nomination dans les catégories “Meilleur album » et «Découverte de l’Ouest par excellence».

«Je suis tellement fier de nos deux artistes, s’enthousiasme Michel Bénac. Ils ont travaillé extrêmement fort dans la dernière année, et je suis ravi de voir leur talent et leur persévérance reconnus”.

Percée officielle pour Gabrielle Goulet

En effet, l’année fut riche en évolution et en réussite pour les deux artistes encadrés par Michel Bénac. Auparavant inconnue du public, Gabrielle Goulet a fait son entrée officielle dans le paysage musical ontarois en novembre 2011 avec le lancement d’un maxi album contenant entre autres le succès radiophonique “Arc-en-ciel”.

Selon Michel Benac, “Gabrielle Goulet offre des chansons d’une rare authenticité. Son sens de la mélodie, sa voix nuancée et ses textes d’une émouvante simplicité lui permettent de connecter directement avec le public. Accompagnée de sa guitare acoustique, elle a d’ailleurs profité de la dernière année pour perfectionner son art de la scène. Elle a lancé son premier album “Papillon” le 26 février 2013.

Nouvelle révélation de la scène franco-ontarienne, Gabrielle Goulet soutenue par le Conseil des arts de l’Ontario

Michel Lalonde: le retour de l’amour fou

PF LALONDE MICHEL SANS CHAPEAU

Quant à Michel Lalonde -membre de la formation Garolou qui séduisait la jeunesse des années 1970 – il effectuait en septembre 2011 un sacré retour à la musique avec “L’Amour fou” : un album personnel et chaleureux qui faisait découvrir l’homme à la fois passionné et candide que ne connaissaient pas forcément les amateurs de Garolou.

La dernière année fut pour cet auteur-compositeur-interprète une véritable occasion de renouer avec l’amour fou dans sa carrière, dans sa musique et aussi dans sa vie personnelle !  Michel Lalonde est né en 1947 dans le petit village de Glen Robertson, en Ontario. Il habite à  Régina en Saskatchewan depuis 1990.

Rappelons que le Gala des prix Trille Or vise à reconnaître l’excellence artistique de l’industrie musicale francophone en Ontario ainsi qu’à promouvoir la musique franco-ontarienne partout au pays. Coproduit par l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM) et Radio-Canada Ottawa-Gatineau,  cet événement a lieu tous les deux ans depuis 2001.

Boum Baby Boum : un des 13 titres de “L’amour fou”, album de Michel Lalonde en nomination dans la catégorie meilleur album au Gala de la Trille Or

Source Lafab Musique

https://soundcloud.com/lafab-musique

ONTARIO/ CONCERTS LA NUIT SUR L’ETANG : MOBILISATION FRANCOPHONE POUR LES 40 ANS

Un événement riche en trouvailles et en retrouvailles marque le quarantenaire de deux institutions fondées au début d’une ère de renouveau culturel en Ontario français, les années 70 : les Concerts la Nuit sur l’étang et les Éditions Prise de parole.

 

PF SUDBURY

Tout l’Ontario français est invité à Sudbury du 22 au 24 mars 2013 pour trois jours de spectacles, de rencontres et d’ateliers de création. Des dizaines d’artistes de la musique, de la parole, de l’image et de la performance participeront au Grand Rassemblement des 40 ans, alors qu’artistes chevronnés côtoieront artistes émergents.

Des écoles et des organismes transporteront des groupes en autobus vers Sudbury pour ce grand rassemblement franco-ontarien. Son slogan, “Moi, j’viens encore du Nord” rappelle la célèbre chanson de Robert Paquette qui a rythmé la mouvance du début des années 70.

“Ceux et celles qui y étaient en 1973 seront sûrement émus de constater, aujourd’hui, tout le chemin parcouru depuis les premiers moments, depuis, justement, ce fameux “Moi, j’viens du Nord, stie!”, affirmation d’une volonté, d’un engagement, à nommer ce coin de pays d’où l’on vient”, déclare Denise Truax, directrice générale des Éditions Prise de parole.

Le président de la Nuit sur l’étang, Pierre Paul Mongeon, souligne la fusion du passé et du présent dans cet événement : “Il sera riche en souvenirs et en émotions, puisant dans l’esprit du happening des années 70, tout en accordant une place d’honneur à la jeunesse d’aujourd’hui”.

Les Concerts la Nuit sur l’étang et les Éditions Prise de parole présentent cet événement unique avec la collaboration de plusieurs partenaires : le Regroupement des organismes culturels de Sudbury (ROCS), l’Université Laurentienne, le Collège Boréal, la Slague du Carrefour francophone, le Contact interculturel francophone de Sudbury, le Salon du livre du Grand Sudbury, le Centre franco-ontarien de folklore, la Galerie du Nouvel-Ontario et l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM).

Une invitation pour les 40 ans de la Nuit sur l’tang du chanteur Paul Demers, qui a vécu de nombreuses précédentes éditions. Il sera de retour à Sudbury, le 23 mars, pour la célébration du 40e anniversaire.

Source les Concerts La Nuit de l’Etang  http://lanuit.ca/content/accueil

QUEBEC/ CINEMA : LE SIGNAL D’ALARME DES REALISATRICES EQUITABLES

Les personnages féminins mis en scène par des réalisateurs tendent à être davantage stéréotypés que ceux qu’imaginent les femmes. C’est un des constats du collectif Réalisatrices Équitables qui a présenté le 4 mars les résultats d’une recherche, dirigée par la sociologue Anna Lupien, sur le rapport entre le sexe des cinéastes et le contenu du cinéma de fiction québécois.

L’étude s’intitule «L’avant et l’arrière de l’écran : l’influence du sexe des cinéastes sur la représentation des hommes et des femmes dans le cinéma québécois récent»

De précédentes recherches avaient démontré l’écart marqué entre le nombre de films réalisés par des hommes et des femmes. Depuis 10 ans, plus de 80% des budgets de longs métrages de fiction québécois a été dépensé pour des films signés par des hommes ! “On a cherché à savoir si cette situation se reflétait à l’écran”, explique la présidente de Réalisatrices Équitables, Marquise Lepage.

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Près de 900 rôles recensés et290 personnages passés à la loupe

Les personnages masculins et féminins présentés par des hommes sont-ils différents de ceux mis en scène

par des femmes? D’autre part, collectivement, avons-nous quelque chose à gagner à voir plus de femmes signer des œuvres de fiction au Québec?

En vue de répondre à ces questions lancées par le collectif , près de 900 rôles ont été recensés et de ceux-ci 290 personnages ont été passés à la loupe.

L’analyse statistique des données recueillies à partir de ces centaines de personnages met clairement en lumière que le sexe des cinéastes a une grande influence sur le contenu de nos films. De nombreuses divergences entre les films des réalisateurs et ceux des réalisatrices ont été remarquées.

Ces différences se constatent tant sur le plan du nombre de personnages principaux féminins, qu’en ce qui a trait aux comportements des personnages, à leurs préoccupations, leur sexualité, leur violence, etc. Dans l’ensemble, les réalisateurs mettent en scène une majorité de personnages principaux masculins alors que chez les femmes c’est l’inverse.

Cependant, comme il y a une écrasante majorité de films signés par des hommes, la moitié de la population du Québec est nettement en déficit de modèles et de personnages auxquels s’identifier.

Autre fait notable, les personnages féminins mis en scène par des réalisateurs tendent à être davantage stéréotypés que ceux qu’imaginent les femmes. Les réalisatrices ne sont donc pas les seules à être affectées par le sous-financement systémique de leur imaginaire sur les écrans. L’ensemble de la population se voit privé de représentations de femmes diversifiées.

“Selon les Réalisatrices Equitables, “sur la base des résultats obtenus, il semble évident qu’un plus grand nombre de films signés par des réalisatrices enrichirait notre paysage cinématographique d’une pluralité de points de vue et d’histoires.

De plus, la société québécoise y gagnerait une panoplie de personnages féminins inspirants.Le collectif Réalisatrices Équitables, qui travaille depuis maintenant six ans à sensibiliser le milieu et les décideurs au déséquilibre entre les réalisateurs et les réalisatrices, presse les différents organismes et ministères responsables en la matière d’agir concrètement et rapidement à la mise en place de correctifs afin que les femmes d’ici aient droit à une juste place
à l’avant comme à l’arrière l’écran”.

Source – Réalisatrices Equitables – Voir l’étude complète en ligne sur www.realisatrices-equitables.com

Les Dames aux caméras” : 8 portraits de cinéastes à découvrir

Notons par ailleurs que les Réalisatrices Equitables présentent une série de huit courts portraits de cinéastes québécoises de long-métrage de fiction, intitulée Les dames aux caméras dans le cadre de 40 ans de vues rêvées par des femmes, un événement auquel collabore l’ARRQ, l’association des réalisateurs et réalisatrices du Québec.

Chacun de ces portraits a été réalisé sous forme de capsule de 3 minutes par une réalisatrice documentariste différente. Quatre d’entre elles sont de jeunes réalisatrices et les quatre autres sont des réalisatrices d’expérience. Elles ont travaillé avec une équipe presque exclusivement féminine.

Avec cette série, vous découvrirez des artistes de tous les âges réalisant des oeuvres cinématographiques de styles très variés mais toutes ont en commun d’être des femmes de passion et hautement inspirantes.

Source – Réalisatrices Equitables – Voir ces huit portraits de cinéastes sur www.arrq.qc

QUEBEC/ PASCAL GELINAS : DE GRATIEN GELINAS A HUGUETTE OLIGNY

“Huguette Oligny, le goût de vivre” : c’est le titre du nouveau film du réalisateur québécois Pascal Gélinas présenté en première mondiale au Festival International du Film sur l’Art (FIF) le mardi 19 mars 2013, 18h30, à la Place des arts, à la Cinquième Salle à Montréal.

pf Huguette et Pascal 2 (crédit Nicole Giguère)

Huguette Oligny et et Pascal Gélinas (Photo Nicole Giguère)

“Le portrait touchant d’une aînée qui nous transmet un vibrant message d’espoir avant le salut final”

Sentant la mort proche, une vieille dame qui a longtemps habité le coeur des Québécois se confie à son-beau fils, le cinéaste Pascal Gélinas.

Issu du lien profond qui les unit, ce film pénètre dans l’intimité d’Huguette Oligny, une comédienne de 91 ans qui aujourd’hui n’a plus d’image à défendre et qui partage sa réflexion sur la souffrance, la foi, le bonheur profond qui l’habite.

En remontant le fil de sa vie, on retrouve son amie de toujours l’écrivaine Marguerite Lescop
et ses enfants Anne et Jean Alexandre dont elle a jadis été séparée pendant 9 ans. Grâce au
pianiste Alain Lefèvre, nous découvrons avec Huguette une mélodie écrite pour elle en 1947 par un compositeur amoureux, André Mathieu.

Françoise Faucher, Françoise Graton, Janine Sutto, Gilles Pelletier, et Gérard Poirier nous révèlent l’attachement qu’ils ont pour leur compagne de route, mais aussi la fragilité du souvenir que laisse un vieux comédien après avoir  peuplé notre imaginaire pendant plus d’un demi-siècle. Ce film est un geste d’amour envers ces êtres de parole. Mais c’est avant tout le portrait touchant d’une aînée qui nous transmet un vibrant message d’espoir avant le salut final.

La sortie de ce film – sur lequel nous reviendrons prochainement – est aussi l’occasion de revenir sur une autre réalisation majeure de Pascal Gélinas consacrée à son père Gratien. D’où cet article déjà publié sous le titre “Gratien Gélinas : un géant aux pieds d’argile” sur le site www.francomag.com le 23 décembre 2009.

“Gratien Gélinas : un géant aux pieds d’argile”

Le 8 décembre 2009, le comédien et dramaturge québécois Gratien Gélinas aurait eu 100 ans. A cette occasion, dans le cadre de l’émission Doc Zone, Radio-Canada a diffusé les 18 et 20 décembre 2009 un film de 55 minutes intitulé “Gratien Gélinas, un géant aux pieds d’argile”. Ce documentaire produit par InformAction Films est réalisé par un de ses fils, Pascal Gélinas, avec une bande-son signée Catherine Major.

Sur le point d'ouvrir La Comédie Canadienne à Montréal (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

Sur le point d’ouvrir La Comédie Canadienne à Montréal (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

Pas étonnant que Gratien Gélinas, né à Saint-Tite, en Mauricie, le 8 décembre 1909, ait été surnommé “le père du théâtre québécois” !

Retour sur la trajectoire d’un créateur hors du commun qui a ému et fait rire avec ses personnages enracinés dans la société québécoise : Fridolin, un petit gars du quartier; Tit-Coq, à la recherche d’une famille, et Bousille, que l’on sacrifie.

Outre la création de la Comédie Canadienne, à Montréal, Gratien Gélinas a pris une part décisive à la naissance d’une dramaturgie québécoise moderne.

“Un précurseur qui a consacré toute son énergie à transformer l’image que nous avions de nous-mêmes”

 

GRATIEN GELINAS : Un géant aux pieds d'argile

Et par ailleurs il s’est aussi investi dans l’essor de la télévision et d’un cinéma contemporain. Pas question pour lui de ne s’en tenir qu’à une seule forme d’expression artistique. “Un précurseur qui a consacré toute son énergie à transformer l’image que nous avions de nous-mêmes” : c’est la définition du réalisateur de ce film, assurément l’oeuvre la plus personnelle de toute sa carrière.

Pas de doute possible : en prenant sa caméra, Pascal Gélinas s’est embarqué dans une drôle d’aventure, une démarche à la fois extrêmement publique et totalement intime aussi.

Une définition paradoxale voire ambigüe ? Pas du tout, car ces deux coups de projecteurs sont indispensables pour mieux cerner la personnalité de Gratien Gélinas.

Démarche publique ? Oui car Pascal Gélinas retrace la vie de son père et par conséquent éclaire tout un pan de l’histoire culturelle québécoise : un créateur hors-pair dont les pièces sont étudiées dans les écoles et reprises – aujourd’hui encore – par de nombreuses troupes québécoises.

Démarche intime aussi ? Encore oui car il tente de cerner – ou du moins de mieux faire comprendre – qui fut vraiment son père : un auteur et comédien certes adulé du public, mais toujours confronté à l’angoisse d’être rejeté !

Retrouvailles familiales (Photo Productions Gratien Gélinas)

Retrouvailles familiales (Photo Productions Gratien Gélinas)


Dans le rôle de Fridolin avec Dominique Michel (Bibliothèque et Archives Canada)

Dans le rôle de Fridolin avec Dominique Michel (Bibliothèque et Archives Canada)

 “Durant de longues heures cette nuit là, pour la première fois, j’ai eu mon père rien qu’à moi”

 

Dans la peau de Bousille (Photo Productions Gratien Gélinas)

Dans la peau de Bousille (Photo Productions Gratien Gélinas)

Ce documentaire oscille entre deux repères : création publique et vie personnelle. Il est complété par divers témoignages de personnes ayant côtoyé Gratien Gélinas : Denise Filiatrault, Dominique Michel, Monique Miller, Huguette Oligny, Denis Bouchard, Jacques Languirand, Michel Tremblay, Jean-Louis Roux, Michel et Yves Gélinas.

Autre atout de ce passionnant documentaire : il s’appuie en effet sur les films de famille tournés par Gratien pendant une trentaine d’années; Autant d’images jusqu’alors inédites, qui se mêlent aux extraits filmés des ses œuvres et aux témoignages recueillis par son fils.

D’où l’inévitable interrogation : comment peut-on prendre du recul avec une figure paternelle aussi imposante quand on réalise un documentaire sur son père ?

Et Pascal Gélinas de répondre en commençant par partager un épisode de sa vie. En effet, il explique qu’à l’été de ses 17 ans, dans un train qui les ramenait tous les deux – son père et lui – à la maison, il a vécu une expérience absolument unique.

“Après avoir navigué quelques jours sur le fleuve avec mon père, nous avons tous deux pris le train à Mont-Joli pour revenir à la maison. Durant de longues heures cette nuit là, pour la première fois, j’ai eu mon père rien qu’à moi et je lui ai demandé de me raconter sa vie. Longuement il m’a parlé de ses années d’étudiant, qu’il avait tant aimées, puis de sa carrière, à partir des débuts”.

Et poursuivant ses confidences, Pascal Gélinas d’avouer qu’il était alors “fasciné par l’audace de cet homme, et par sa volonté constante de créer un art populaire”.

Pascal Gélinas s’est battu – avec diplomatie – pour que le projet de son film ne soit pas confié à un autre cinéaste !

Moment de détente au bord de l'eau (Bibliothèque et Archives Canada )

Moment de détente au bord de l’eau (Bibliothèque et Archives Canada)

Le réalisateur de “Gratien Gélinas, un géant aux pieds d’argile” livre aussi une autre confidence : il était aux côtés de son père, en compagnie de son frère Michel, la nuit où il est mort ….

C’est dire les liens intimes – le qualificatif est trop faible – qui se sont tissés au fil des décennies entre l’auteur de ce documentaire et le père du théâtre québécois ! D’où le paradoxe voire la difficulté de réaliser une oeuvre cinématographique mettant en lumière un artiste en perpétuelle (et stressant) besoin de créer et une incontournable figure paternelle. Un père qui ne fut hélas pas présent aussi souvent que ses proches l’auraient souhaité …

Autre évidence : si Pascal Gélinas avait dû céder la caméra à un autre cinéaste pour mener à bien un tel documentaire, il est certain que le film n’aurait jamais pu plonger avec une telle intensité dans l’existence de ce Québecois dont la renommée dépasse largement le contexte strictement théâtral. Et dire que le cinéaste a été obligé de se battre – avec diplomatie – pour que le projet de ce film ne soit pas confié à un autre professionnel de la caméra !

Toutes ces interrogations autour d’une personnalité à multiples facettes ont incité Pascal Gélinas à prendre – avec enthousiasme et obstination – sa caméra pour retrouver les traces de son père à travers les lieux où il a vécu et travaillé.

Et comme le met en relief ce documentaire, l’existence du créateur n’a pas été synonyme de grande sérénité. Ah les affres de la création : toujours inventer, encore innover, et sans cesse se renouveller … mais sans pour autant dérouter son public fidèle à une certaine ambiance. A un ton dans lequel se retrouvaient tant de spectateurs du Québec.

Le film de Pascal Gélinas a été diffusé à deux reprises par Radio-Canada dans la série Doc Zone.

Le film de Pascal Gélinas a été diffusé à deux reprises par Radio-Canada dans la série Doc Zone.

Sa création s’enracine dans les souffrances d’une enfance marquée par la fuite de son père

 

La Ferveur et le Doute, biographie en deux volumes d'Anne-Marie Sicotte sur son grand-père, publiée en 1996 et rééditée en 2009

La Ferveur et le Doute, biographie en deux volumes d’Anne-Marie Sicotte sur son grand-père, publiée en 1996 et rééditée en 2009

Au-delà de l’image publique de ce qui qui savait si bien s’y prendre pour faire sourire et rire, voici qu’apparait une autre personnalité de Gratien Gélinas. Sans doute sa vraie personnalité … Celle à laquelle les foules hilares étaient totalement étrangères.

Et Pascal Gélinas d’ajouter : “Toute sa vie il a eu besoin du succès comme d’une drogue, et sa création s’enracine dans les souffrances d’une enfance marquée par la fuite de son père. C’est ce qui le rendait vulnérable. Avec le temps, j’ai compris que mon père se sentait orphelin, et que sa devise intérieure était : être ou ne pas être… le meilleur ! C’était un créateur terriblement volontaire, qui écrivait dans l’effort et le doute. Un fonceur qui a constamment tout misé pour gagner la reconnaissance du public”.

Et le cinéaste québécois de poursuivre sa réflexion par le constat suivant : “J’ai voulu raconter l’audace de cet homme. Pour nous, il n’était pas le père idéal. Mais le miracle, c’est qu’il a su être le reflet de son milieu, et qu’en ouvrant le chemin pour d’autres, ce géant aux pieds d’argile est devenu le père de notre dramaturgie”.

A en juger par les réactions du public après la projection en avant-première, lundi 14 décembre 2009, au Théâtre du Nouveau Monde à Montréal, le film de Pascal Gélinas va droit au but.

Donc droit au cœur car au-delà des témoignages de personnalités et des images d’archives, une évidence s’impose : outre la vision empreinte d’une évidente tendresse d’un fils envers son père, le cinéaste n’élude pas du tout les divers paradoxes de ce créateur en perpétuelle ébullition qui fut, durant toute sa vie, “un visionnaire tourmenté”.

Le pouvoir, l’argent, le Canada anglais, l’Église même – ô sacrilège – sont passés en revue … musicale !

Photo officielle (Productions Gratien Gélinas)

Photo officielle (Productions Gratien Gélinas)

“Gratien Gélinas, un géant aux pieds d’argile” met en relief l’étonnante trajectoire d’un véritable visionnaire – également véritable bourreau de travail – , qui n’a pas hésité à prendre des risques, en utilisant l’arme de l’humour.

D’où l’immédiat succès de son célèbre personnage sur la scène du Monument national en 1938, et jusqu’en 1946, avec les fameuses revues annuelles Fridolinades : “Le pouvoir, l’argent, le Canada anglais, l’Église même – ô sacrilège – sont passés en revue … musicale !”

Visionnaire, il l’aura également été comme directeur de théâtre, acteur à la scène mais aussi à l’Union des artistes. Selon Pascal Gélinas, « il a tracé des sillons pour une ou deux générations d’artistes qui émergeront ensuite de la “Grande Noirceur duplessiste”. Marcel Dubé, Françoise Loranger et plus tard Michel Tremblay lui doivent d’avoir soulevé la chape d’un théâtre jusque‐là très franco‐français sur les scènes d’ici”.

Grand succès sur scène dès sa création, en 1948, Tit-Coq sera adapté au cinéma en 1952, alors que la version anglaise de la pièce fera le tour du pays, et même une virée aux États‐Unis. Au Québec, la pièce sera jouée sans interruption de septembre 1948 à juin 1949.

Servir d’abord et avant tout l’expression d’une identité nationale

 

Terres à la dérive, un film écrit, tourné, raconté et réalisé par Pascal Gélinas

Terres à la dérive, un film écrit, tourné, raconté et réalisé par Pascal Gélinas

Le film de Pascal Gélinas met aussi en lumière une autre vérité : que ce soit durant son oeuvre d’homme de théâtre sur scène et en coulisses comme pour ses différentes autres activités artistiques, Gratien Gélinas ne s’est jamais écarté d’une ligne de conduite. Et cela durant toute sa carrière : “Servir d’abord et avant tout l’expression d’une identité nationale. Ce qui n’a pas empêché ses oeuvres d’être présentées, au théâtre ou à la télévision, aux États-Unis, en Angleterre, en Écosse, en Irlande, en France, en Suède, en Finlande, en Pologne, en Italie et ailleurs”, selon l’expression relevée sur le site des Productions Gratien Gélinas.

En 1957, Gratien Gélinas fonde la Comédie canadienne, qu’il dirigera jusqu’en 1972. Il affirme alors sa volonté de “fonder un mouvement de théâtre dont la fonction première est de contribuer, par la création d’œuvres canadiennes, à l’établissement d’une identité nationale dans les arts de la scène”.

Et comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi‐même, le voici qui créer en 1959 à la Comédie Canadienne sa nouvelle pièce, Bousille et les justes. Il s’agit d’ “une satire comique mais cruelle de la société québécoise paysanne, tricotée serrée, fourbe sous ses allures généreuses de catholiques”.

Mais les temps changes, et voici la fameuse « Révolution tranquille » qui s’en vient …

Gratien Gélinas participera à la fondation de l’École nationale de théâtre, en 1960. Puis, en 1966, il crée à “sa” Comédie Canadienne Hier les enfants dansaient : une oeuvre enracinée dans une société québécoise en pleine mutation, voire en pleine tourmente. Il y est question d’une “famille divisée jusqu’à l’éclatement par les divergences politiques, avec des fils souverainistes, peut-être même terroristes, alors que leur père doit renoncer à une nomination au gouvernement”.

Et en 1969, Gratien Gélinas accepte une nomination au gouvernement fédéral : il devient en effet président du conseil de la toute nouvelle Société de développement de l’industrie cinématographique canadienne, ancêtre de Téléfilm Canada, poste qu’il occupera pendant neuf ans.

Février 2009, Pascal Gélinas à Radio-Canada (Photo Albert Weber)

Février 2009, Pascal Gélinas à Radio-Canada (Photo Albert Weber)

Pascal Gélinas, un cinéaste québécois qui aime planter sa caméra au coeur d’une société parfois déchirée, souvent inquiète

Quant à Pascal Gelinas, il s’agit d’un professionnel fort connu à Radio-Canada où il aura été – durant un quart de siècle – réalisateur à l’émission “Science-Réalité”, puis “Découverte”.

Outre cette activité professionnelle on lui doit aussi plusieurs réalisations qui révèlent divers centres d’intérêt et sujets de préoccupation. Car ce cinéaste québécois aime planter sa caméra au coeur d’une société parfois déchirée, souvent inquiète. Et toujours à travers le regard de personnes qui ne sont pas des observateurs, mais des acteurs. Voire des militants…

On lui doit ainsi Montréal Blues : un film de 100 minutes sur l’histoire de jeunes marginaux vivant en communauté, et qui décident d’ouvrir un restaurant bio.

Pascal Gélinas a également co-réalisé avec Pierre Harel “Taire des hommes” un document de 32 minutes sur les événements explosifs – à tous les sens du teme – du 24 juin 1968. Des images-choc “que la télévision n’avait pas montré”.

En reconstituant cette journée violente, Pascal Gélinas et Pierre Harel ont montré l’autre côté de l’émeute : répression des manifestants par les forces policières, coups de matraque et arrestations arbitraires. Les deux cinéastes ont recueilli les témoignages de personnes arrêtées cette nuit : “Un peuple sans histoire était en train de s’en fabriquer une”.

Pascal Gelinas, un des cinéastes invités aux Déferlantes Francophones de Capbreton, juillet 2008

Pascal Gélinas, un des cinéastes invités aux Déferlantes Francophones de Capbreton, juillet 2008

Le porteur d’eau tourné seul en Indonésie a été présenté aux Déferlantes Francophones de Capbreton en juillet 2008

Puis, ce sera “La turlutte des années dures”, film d’une heure trente coréalisé avec Richard Boutet. Ce documentaire musical retrace l’historique de la mémoire collective contemporaine du Québec et du Canada, en commençant par la Première Guerre Mondiale, en passant par la Grande Dépression, pour finalement se rendre aux années 1980. Ce film a remporté le prix de la critique en 1983 au Québec.

En 2006, Pascal Gélinas réalise à compte d’auteur Le porteur d’eau, un documentaire qu’il a tourné seul en Indonésie. Ce film a été présenté aux Déferlantes Francophones de Capbreton, en France, en juillet 2008 … ainsi que dans une vingtaine d’autres pays et a recueilli au final pas moins de cinq prix.

En 2008, Pascal tourne et réalise Terres à la dérive, un documentaire de 35 minutes portant sur l’avenir de l’agriculture au Québec : une réalisation présentée à Radio-Canada et sur TV5 Monde, et primée à Toulon.

Au terme de cette brève présentation de l’oeuvre cinématographique de Pascal Gélinas, un constat s’impose. “Gratien Gélinas, le géant aux pieds d’argile” demeurera son œuvre la plus marquante. La plus personnelle bien sûr. Sans doute le film de sa vie. Un film auquel le documentaire tourné sur Huguette Oligny donne sans aucun doute une nouvelle résonance : avec le sentiment d’avoir bouclé la boucle en réalisant ces deux films sur deux personnalités majeures de la vie culturelle québécoise.

Jeudi 17 juillet 2008, cinéma de Capbreton : Maurice Segall présente le cinéaste Pascal Gélinas, juste avant la projection du Porteur d'eau (Photo Albert Weber)

Jeudi 17 juillet 2008, cinéma de Capbreton : Maurice Segall présente le cinéaste Pascal Gélinas, juste avant la projection du Porteur d’eau (Photo Albert Weber)

Si la démesure de cet homme a blessé nombre de ses proches, elle a servi la nation toute entière

 

GRATIEN GELINAS : Un géant aux pieds d'argile

Laissons à présent le mot de la fin à la petite-fille de Gratien Gélinas, Anne-Marie Sicotte, auteure d’une dizaine d’ouvrages, dont la saga historique Les Accoucheuses. Elle a aussi rédigé une biographie en deux volumes sur son grand-père : “Le Doute et la Ferveur, publiée en 1996 et rééditée en 2009.
Et en novembre 2009 a paru – toujours à son initiative – a paru “Gratien Gélinas en images , Un p’tit comique à la stature de géant” : une biographie de près de 200 pages, avec nombre de photos inédites.

Dans la dernière page de ce titre, sous le titre “Le rideau tombe”, Anne-Marie Sicotte s’interroge : “Que reste-il, aujourd’hui, du passage d’un homme qui a réussi à se hisser au firmament de la célébrité ? Au-delà de la richesse de ses oeuvres, il reste en premier lieu un portrait saisissant, celui d’un être vivant dans une démesure qui se nourrissait de sa fragilité. Celui d’un être en quête d’une totale approbation et d’un amour absolu, mais qui n’a pas ou étancher sa soif au fleuve qui coulait à proximité. Un être si pathétiquement humain qu’il en est devenu un formidable artiste”.

D’où ces ultimes phrases de la petite-fille Anne-Marie qui insistent – à l’instar du film du fils Pascal – sur la personnalité tellement attachante et complexe de leur parent : “A la fin des années 60, Gratien avait terminé l’essentiel de sa mission, soit ouvrir une brèche, ensuite élargie par une cohorte de créateurs. Si la démesure de cet homme a blessé nombre de ses proches, elle a servi la nation toute entière”.
Remerciements à Vanessa Audet/ InformActionsFilms