MORAN-CARBOU : FRATERNELLE COMPLICITÉ QUÉBECOISE A BEAUCOURT

Ce soir-là ils ont bravé l’hiver, le verglas, le froid. Ils ont délaissé le petit écran et la légitime envie de demeurer chez soi, bien au chaud.

Pourquoi diable sont-ils venus à un concert privé mettant en valeur Moran, assurément un des artistes majeurs de la chanson québécoise, et cependant encore un illustre inconnu en France ?

Sans doute parce qu’ils font totalement confiance à Luc et Sylvie Renaud, organisateurs de la 5ème soirée « Chansons en chaussons » accueillie mardi 8 mars 2016 dans la véranda de leur grande maison. Retour sur une soirée québécoise assurément fertile en (belles) surprises.

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Beaucourt sous la neige : ça n’a pas découragé le public du 5ème concert “Chansons en chaussons” …

Cette confiance, elle est d’autant plus légitime que Luc et Sylvie Renaud occupent une place tout à fait à part dans l’histoire artistique et culturelle de Beaucourt. A l’automne 2016 va débuter la 40ème saison de la Maison Pour Tous dirigée par Luc depuis ses débuts !

Installée dans le Foyer Georges Brassens, la Maison pour Tous de la Ville de Beaucourt offre non seulement un vaste choix d’activités d’animations, d’ateliers et de stages à pratiquer : chanson, voix, photo, menuiserie, couture, voyages, théâtre, yoga, etc.

En effet, elle propose aussi une véritable saison culturelle, en organisant des spectacles, des concerts et des expositions tout au long de l’année. Et ce n’est pas tout puisque ce couple d’enseignants désormais retraités s’est aussi lancé dans une autre aventure : organiser des concerts chez eux dans leur vaste véranda !

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Quelques minutes avant le concert, Moran vient de confier sa guitare à une spectatrice visiblement ravie de ce geste

 

5ème “Chansons en chaussons” chez Luc et Sylvie Renaud

Alors quand Luc et Sylvie Renaud ont battu le rappel pour le concert de Moran accompagné par Thomas Carbou, les réponses ne se sont pas fait attendre. Et même si quelques-uns se sont désistés au dernier moment vu la météo peu propice à sortir, le couple aura tout de même réuni une quarantaine de personnes chez eux.  Et AUCUNE d’entre elles n’avait jamais entendu parler de Moran !

Le principe de la soirée, c’est de laisser ses chaussures dans le couloir, de mettre ses chaussons et de s’installer au gré de son envie sous l’accueillante véranda aux nombreuses chaises.

En guise de mot de bienvenue, avant de présenter les deux artistes québécois, Luc Renaud a annoncé la prochaine soirée “Chansons en chaussons” prévue le 22 juin avec Éric Frasiak. Il a aussi évoqué le concert des sœurs Boulay à la Maison pour Tous le 7 octobre.

Vu leur succès lors d’une précédente soirée sous la véranda, les deux artistes de Gaspésie ont retenu l’attention du comité de programmation de la MPT. Un comité des plus sollicités car les lieux proposant des artistes français et francophones de talent mais peu connus du grand public ne sont (hélas) pas légion. Et la sélection est rude quand il s’agit de préparer la programmation de la nouvelle saison : en l’occurrence celle de 2016-2017 qui marquera aussi les 40 ans de présidence de Luc Renaud.

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Chansons du nouvel album “Le silence des chiens”

 Et Moran alors ? Il lui fallu quelques petites minutes… soit une seule chanson pour mettre le public dans sa poche. C’est avec “Charbon”  qu’a débuté ce concert d’une heure et 45 minutes sans interruption. 

Et sans inutile présentation entre chaque chanson, sans baratin racoleur pour séduire le public. Juste des chansons, ici et là quelques mots, histoire d’aérer un peu l’enchainement des titres puisés dans les quatre albums de l’artiste. Et notamment du “Silence des chiens”, disponible seulement à compter du 16 avril au Québec mais .. déjà en vente chez Luc et Sylvie Renaud, à la grande satisfaction de nombre de spectateurs qui l’ont acheté en fin de soirée : un CD de 13 titres conçus et réalisés par Jean-François Moran (guitares acoustiques et électriques, voix) et l’imaginatif créateur de sons et d’ambiances Thomas Carbou (guitares à cordes, acoustiques et életriques, claviers et programmation, percussions et voix).

“Le silence des chiens”, titre phare du nouvel opus, aura été la deuxième chanson de la soirée, juste avant “Caféine”. A vrai dire, il ne faut surtout pas se fier à la liste de chansons déposée par terre, car cette liste n’est pas vraiment respectée ! Et pour cause car le public en chaussons s’est immédiatement rendu compte de la fraternelle complicité entre Moran et Thomas Carbou, décontracté magicien du son, guitariste hors pair et seconde voix. Une voix aérienne, envoutante qui colore avec justesse et douceur les chansons de Moran.

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Thomas Carbou : décontracté magicien du son

Il suffit d’un signe, d’un geste, d’un mot de Moran pour que les deux compères embarquent aussitôt et sans la moindre hésitation pour une nouvelle « toune » comme on dit au Québec.

D’où un univers synonyme de sérénité, de détente, d’intensité aussi dans les paroles d’une poésie à fleur de peau, une lucidité dans le clair-obscur des sentiments mis en relief, entre déchirures et espoirs. Avec un son créé par Thomas qui enrobe avec brio et sans emphase les mots.

Ces mots, Moran les offre avec retenue, d’une voix posée et grave. Il les dit, les chante, les murmure, les chuchote aussi, d’une voix déterminée. D’où un univers singulier qui s’apprécie phrase après phrase, et note après note.

Et quand Thomas s’envole – grâce à l’ordinateur posé à sa gauche – dans une ambiance planante à souhait, le timbre de voix voix de Moran s’impose avec une force tranquille.

Outre ses propres chansons puisées dans les albums précédents et aussi dans le nouveau CD bientôt disponible au Québec, Moran s’est aussi fait plaisir – et a fait plaisir au public – en reprenant deux titres.

D’abord “Osez Joséphine” d’Alain Bashung … Et de raconter en quelques mots qu’il a appris son décès lors d’une tournée en Bretagne avec Thomas Carbou. Autre titre : “Est-ce ainsi que les hommes vivent ?”, le poème de Louis Aragon mis en musique par Léo Ferré.

Léo dont Moran a chanté toute une série de titres lors d’un récent concert organisé par Radio-Canada.

Léo dont Moran demeure un inconditionnel averti… Sans aucun doute à des années-lumière de Thomas Dutronc dont il n’a pas, mais alors pas du tout, apprécié la “reprise” de la chanson immortalisée par Ferré… comme confié avec humour au public de Beaucourt.

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Luc Renaud est l’organisateur du concert privé avec sa femme Sylvie (qui n’aime pas être photographiée)

 Après Geneviève Morissette et avant Eric Frasiak

Après le précédent « Chansons en chaussons » consacré le 10 décembre à un autre talent québécois (Geneviève Morissette), Luc et Sylvie Renaud ne peuvent que se féliciter d’une telle soirée à leur domicile. Une formule des plus efficaces à Beaucourt, mais hélas encore trop balbutiante, au Québec où il n’est pas courant – loin de là ! – à venir au domicile d’inconnus avec ses chaussons pour écouter un artiste tout aussi inconnu !

A l’heure où les soirées sous l’égide de l’association  Chant ‘Appart présidée par Christian Gervais sont synonymes de qualité artistique et d’affluence dans des lieux forts variés, les amoureux de la chanson française au Québec seraient bien avisés d’être un peu plus audacieux en la matière, non ?

Reste une évidence soulignée par Luc Renaud en fin de concert : il a en effet invité les personnes présentes à manifester leur soutien à Moran et Thomas Carbou en demandant à la Maison pour Tous de les programmer sur la grande scène.   

Après le concert terminé en beauté avec “Chez toi”, un des titres du nouvel album, la soirée a permis à Moran et Thomas Carbou de dialoguer avec les spectateurs. De savourer des amuse-gueules, tartes et autres préparations sucrées et salées, de vendre des albums évidemment.

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 Tournée en France et en Suisse : 17 concerts en 19 jours

Notons que ce concert a domicile s’inscrit dans une tournée effectuée en France et en Suisse du 2 au 21 mars, » Soit 17 concerts en 19 jours ! Et vous avez de la chance ce soir, car hier c’était une journée de repos » a lancé avec humour Moran en cours de soirée.

Coup de chapeau aux maîtres d’œuvre de cette tournée mise sur pied par le Suisse Ulrich Schuwey  (PAS MAL BIEN ) et Annie Le Roux via son agence française Bleu Blanc, Lys  née “d’un attachement profond pour le Québec mais également d’un constat : donner les moyens aux artistes québécois francophones de pouvoir venir présenter leurs spectacles outre-Atlantique via un intermédiaire remplissant toutes les conditions techniques et professionnelles ».

Donc mission accomplie pour Luc et Sylvie Renaud : assurément un couple d’infatigables militants de cette fameuse et indispensable chanson française de proximité qui a incité, en février 2016, la Québécoise Manon Gagnon à lancer (enfin) sa propre structure de gestion artistes : Notre Sentier (Production et Gestion Evénementielle, également titre de la première chanson de Félix Leclerc.

Un sentier sur lequel Moran avance pas à pas, sans brûler les étapes, sans esbroufe et avec une superbe mise en valeur de la langue française. Il est également très appréciable qu’il ait conservé toute sa personnalité d’auteur-compositeur-interprète à l’instar de Catherine Major – sa femme et la mère de ses enfants !

Couple dans la vie, les deux artistes s’offrent de belles passerelles en collaborant ici et là, au gré de l’inspiration et des demandes de chacun d’eux.

Moran a signé plusieurs textes du superbe album de Catherine Major, dont “La maison du monde”, le titre-phare. Mais pas question pour eux de se couler dans un même moule, voire de concevoir leur cheminement artistique comme une aventure désormais commune. Une sage décision, pleine de bon sens et de synonymes de cheminements artistiques assumés en parallèle.

De quoi réjouir les amateurs de chansons québécoises qui ont du sens, des textes forts, des mélodies ciselées avec soin et débarrassées de l’obsession du tube consensuel.

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 Texte et photos ALBERT WEBER

Site de Moran ICI

Site du chanteur, guitariste, compositeur et arrangeur  Thomas Carbou ICI

Nouveau site de la Maison pour Tous, de Beaucourt, désormais couramment appelée LA MAISON ICI

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“Le silence des chiens”, nouveau CD de Moran en vente à Beaucourt AVANT le Québec !
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Venus avec leur propre sono, Jean-François Moran et Thomas Carbou ont installé “la scène” dans la véranda, conseillés par Luc et Sylvie Renaud

 

7 MARS 1917 : LE PREMIER DISQUE DE JAZZ … IL Y A 99 ANS

Il y a 99 ans, le 7 mars 1917, un disque 78 tours du groupe « Original Dixieland Jass Band » est mis sur le marché par la « Victor Talking Machine Company ».

Ce 78 tours sera considéré comme le premier disque de jazz. Dans ce début de 20ème siècle, la société américaine est dominée par une ségrégation raciale dont les répercutions n’épargnent pas la musique : parmi les cinq musiciens qui enregistrent ce premier disque de jazz, on ne trouve aucun Noir.

 

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L’histoire commence à Chicago, le 26 février 1917, dans les studios du label « Victor Talking Machine Company ». L’orchestre « Original Dixieland Jass Band » (ou « Original Dixieland Jazz Band »), composé de cinq musiciens — cornettiste, clarinettiste, pianiste, batteur, tromboniste — bouleverse le monde de la musique en enregistrant le premier disque de jazz.

Il s’agit d’un 78 tours avec deux morceaux : « Livery Stable Blues » et « Dixie Jass Band One Step ».

Le 7 mars 1917, il y a 99 ans, ce premier disque de jazz est mis sur le marché et remporte un certain succès — un million et demi d’exemplaires vendus — même si les puristes jugent ce « jazz plutôt ordinaire, pour ne pas dire médiocre, comparé à celui des grands jazzmen noirs de l’époque ».

 

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À l’origine de cet « enregistrement historique » de 1917, cinq musiciens de la Nouvelle Orléans — et, ironie de l’histoire, tous blancs… — : Nick La Rocca (cornet), Larry Shields (clarinette), Eddie Edwards (trombone), Henry Ragas (piano) et Tony Sbarbaro (batterie).

Le durcissement des lois « Jim Crow » sur la ségrégation raciale en Louisiane, dans les années 1890, agira comme un frein sur le développement du jazz : « Les musiciens professionnels de couleur ne furent plus autorisés à se produire en compagnie de musiciens blancs ».

 On situe généralement l’apparition du jazz — musique issue de la culture afro-américaine et de l’esclavage — précisément à La Nouvelle-Orléans dans le delta du Mississippi, à la fin du 19ème siècle ou au début 20ème siècle selon les sources.

Si l’« Original Dixieland Jazz Band » est resté gravé dans l’histoire du jazz pour les raisons que l’on connaît, en revanche, par la suite, l’orchestre ne connaîtra plus de véritable succès et disparaitra en 1925, dissout par Nick La Rocca, frappé par une profonde dépression.

Quoi qu’il en soit, il faut reconnaître à l’« Original Dixieland Jazz Band » d’avoir largement contribué à populariser le mot « jazz » dès 1917.

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“Livery Stable Blues” (partition de 1917 de Alcide Nunez and Ray Lopez) : un des deux morceaux du premier disque de jazz. Le dessin est particulièrement représentatif des stéréotypes racistes de l’époque.

MERCI au site d’informations  7 Lames la mer créé par mes amis réunionnais Nathalie Legros et Geoffroy Géraud Legros pour la publication, le 7 mars 2016, pour cet article sur le premier disque de jazz.

Leur site sans langue de bois est consacré aux « réalités émergentes de la Réunion, de l’Océan Indien et du Monde » et partenaire de www.planetefrancophone.fr

ILE MAURICE : KAYA … 17 ANS APRÈS, SES MOTS SONT TOUJOURS DES ARMES

MERCI au site d’informations  7 Lames la mer créé par mes amis réunionnais Nathalie Legros et Geoffroy Géraud Legros pour la publication, le 20 février 2016, de cet article sur le chanteur mauricien Kaya.
Ce site sans langue de bois, consacré aux “réalités émergentes de la Réunion, de l’Océan Indien et du Monde”, est partenaire de www.planetefrancophone.fr
 Le 21 février 1999 est un jour sombre dans l’histoire de l’île Maurice.
Au petit matin de ce « bloody Sunday », Kaya est retrouvé mort au fond de sa cellule, le crâne ouvert… 17 ans après, l’inventeur du seggae est devenu la figure emblématique d’un combat qui se poursuit pour plus de justice et de paix au sein de la société mauricienne.
Un documentaire de Michel Vuillermet, réalisé en 1992, retrace le parcours hors norme de Joseph Réginald Topize, alias Kaya.

« Ratsitatane avait les armes. Moi, j’ai des mots, j’ai la musique ». Celui qui parle ainsi est considéré comme l’inventeur du seggae. Le Mauricien Kaya (en hommage à l’album de Bob Marley), de son nom Joseph Réginald Topize, est mort à 39 ans, il y a 17 ans, dans les geôles mauriciennes, en 1999.

Au petit matin du dimanche 21 février, il est retrouvé au fond de sa cellule, baignant dans son sang, le crâne ouvert.

La tête contre les murs…

Quelques jours auparavant, il avait été arrêté pour avoir fumé de la marijuana sur scène, lors d’un concert organisé en faveur de la dépénalisation du cannabis.

Les circonstances de sa mort restent troubles : décès provoqué par une fracture du crâne selon les sources officielles qui affirment alors qu’il se serait blessé ainsi en se tapant la tête contre les murs parce qu’il était « en manque ».

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Photo : ilemauricekaya.free.fr

Une bande dessinée sanglante

Libération avait titré à l’époque : « Kaya mort, Maurice à vif ». Lors de ce terrible épisode, l’île Maurice connaît de violentes émeutes : pillages, incendies, routes coupées, au moins cinq morts…

Percy Yip Tong, ami et producteur de Kaya, déclara le jour de son enterrement : « C’est le bal des hypocrites, une bande dessinée sanglante ».

 

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Photo : ilemauricekaya.free.fr

Ce petit rasta à la voix et au toucher de guitare magiques…

Le Créole Kaya et son groupe « Racine Tatane » prônaient une société dé-communalisée et cristallisaient un nouvel élan pour une conscience nationale mauricienne.

Dans une île Maurice en proie aux tensions entre communautés, la popularité de Kaya et son engagement contre les inégalités sociales ont scellé son tragique destin.

Percy Yip Tong résume le talent de Kaya par ce souvenir, lors de la première rencontre : « Une pièce minuscule, dix rastas entassés, un son crade et des instruments pourris, mais quel rythme ! C’était nouveau, ça vous tapait dans les reins, et puis il y avait ce petit rasta à la voix et au toucher de guitare magiques… » (Source : jahmusic.net)

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Un site dédié à Kaya : ilemauricekaya.free.fr

“L’HOMME DE LA MANCHE” : JEAN-MICHEL PITON EST BERNARD DIMEY.

Stature et barbe imposantes, voix tour à tour percutante et intimiste : Jean Michel Piton a fait salle comble ce vendredi 27 mars 2015 au Forum Léo Ferré.

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En route pour un voyage à la fois tendre et réaliste au cœur de l’œuvre de Bernard Dimey : assurément une grand première au sens fort du terme …. avec cette création enracinée dans les mots du poète de Montmartre célébré avec une savoureuse gourmandise.

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NATHALIE FORTIN- BERTRAND LEMARCHAND : EFFICACES COMPLICES

Pas de temps mort pour “L’homme de la manche”, attachant “divertissement poétique” où le chanteur-comédien s’en donne à cœur joie en se glissant dans la peau de Dimey.

D’où une série de textes connus ou non, offerts avec un évident plaisir par un artiste aux yeux brillants de bonheur ..

… et avec l’efficace complicité de la pianiste Nathalie Fortin et de l’accordéoniste Bertrand Lemarchand, ancien complice d’Allain Leprest. Deux discrets musiciens dont la présence enrobe à merveille les textes de Dimey et la voix de Piton dans un registre à vraiment vous donner la chair de poule.

Car dès les premiers mots, Piton met l’assistance dans sa poche, bien avant de s’emparer d’un livre de Dimey dont il reprend quelques savoureuse citations qui font réagir la salle …

… et bien avant l’apparition d’une bouteille; fraternel clin d’œil à celui qui a raconté avec talent et jouissance l’ivresse et les ivrognes, mais aussi les destins saccagés par les coups durs de la vie.

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INTENSE GESTUELLE ET EXPRESSIVE INTONATION

Et c’est dans l’évocation de ces existences meurtries, et si souvent raccrochées au passé enjolivé et aux souvenirs sans cesse rabâchés (avec ou sans képi de légionnaire) que Piton émeut sans mièvrerie et avec conviction.

Ici pas de concert au sens strict du terme mais une plongée aux accents réalistes dans le destin d’un créateur qui aura toujours parlé, agi, vécu en homme libre.

Et ce vendredi soir face à un public tour à tour attentif et enthousiaste en fin de spectacle, Jean-Michel Piton a visé dans le mille.

Il EST Dimey, tant par son intense gestuelle que son expressive intonation, son évidente aisance scénique et sa maîtrise sans failles d’un texte parlé, murmuré, chanté aussi.

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“JE VAIS M’ENVOLER” EN RAP !

Piton-Fortin-Lemarchand : un trio magique qui colore les textes de Dimey avec une approche originale, respectueuse du texte original évidemment et cependant teintée de surprises, comme “Je vais m’envoler” offert aux accents d’un rap (mais oui !).

Ici et là des notes jazzy viennent se glisser dans un spectacle où l’intense regard de Jean-Michel Piton apporte un incontestable plus.

Espérons que “L’homme de la manche” – création accueillie avec enthousiasme par Gilles Tcherniak au Forum Léo Ferré – bénéficiera d’autres représentations à Paris et en province.

Voire d’un enregistrement audio-visuel. Franchement Dimey méritait une telle initiative. Et Piton AUSSI. Je rêve d’un CD-DVD reprenant ce percutant et émouvant “Homme de la manche”.

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TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER

ARTICLES ET VIDÉOS SUR JEAN-MICHEL PITON SUR LE SITE NOTRE SENTIER PRODUCTION : CLIQUEZ ICI

ACADIE : EN MÉMOIRE DE MARC CHOUINARD …

Le 24 février 2015, soit un an jour pour jour après la chanteuse Angèle Arsenault, l’Acadie a perdu un autre de ses piliers, Marc Chouinard.

Emporté par un cancer à l’âge de 62 ans, il a rejoint le poète acadien Gérald LeBlanc.

Marc Chouinard aura été bien plus que le directeur du Théâtre Capitol à Moncton, Nouveau-Brunswick,  durant 15 ans.

Militant aux multiples projets et réalisations,  il aura vécu au rythme de très nombreuses manifestations culturelles en Acadie. Et il a contribué à l’essor de nombreux artistes, dont le groupe 1755 dont il aura assuré la gérance à ses débuts.

En mémoire de ce pionnier de la culture acadienne, voici une série de photos inédites prises samedi 7 novembre 2015 dans les coulisses et sur la scène du Théâtre du Capitol, à Moncton durant la soirée Showinard clôturant la 19ème FrancoFête en Acadie. 

 

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ARTICLE PARU VOICI UN AN SUR MA PAGE FACEBOOK AVEC QUATRE PHOTOS

L’ACADIE EN DEUIL

DISPARITION DE MARC CHOUINARD

C’est avec une vive émotion que j’ai appris ce mardi soir, le décès de Marc Chouinard , par un amical courriel de Louis Doucet.

“Notre gardien de la culture acadienne, Marc Chouinard, n’a pas survécu à son cancer et nous a quittés au coucher du soleil en ce 24 février . Un bien grand vide dans l’espace culturel d’ici”.

Ah Marc … quel infatigable et chaleureux militant culturel de la première heure, dès les années 70, avec Roland Gauvin et ses compères du groupe mythique 1755, et tant d’autres Acadiens dont le regretté Gérald Leblanc.

J’ai eu la chance de rencontrer l’ami Marc dès la première FrancoFête en Acadie pour la première fois en novembre 1999, en compagnie de Maurice Segall.

Marc s’occupait alors d’une agence de communication à Moncton, et m’a tout de suite parlé avec enthousiasme de l’importance de la chanson acadienne dont je ne connaissais alors pas grand-chose.

C’était avant que Marc ne devienne directeur général du Capitol (salle incontournable de la culture acadienne et de la francophonie du Nouveau-Brunswick) et … membre de l’Ordre du Canada !

A chacune de mes annuelles participations (sauf en 2014) à la FrancoFête en Acadie, nous nous retrouvions avec plaisir pour de spontanés échanges plein de bon sens et d’humour.

En novembre 2011, venu à Moncton avec Jacques Schleef (créateur et directeur du festival Summerlied en Alsace) Marc nous avons accueilli avec une spontanéité qui nous a fait chaud au cœur.

Et durant deux bonnes heures, il nous a fait découvrir avec force explications, les coulisses de son cher Capitol, des coulisses à la charpente jusqu’à la terrasse avant de continuer la discussion dans son bureau !

Notre dernière rencontre remonte à novembre 2013, durant Coup de coeur francophone à Montréal. pour un concert acadien savouré en sa compagnie, partageant une table (et une bière ou deux) ) avec lui et Laurent Comeau, autre ami acadien emporté l’an dernier par un cancer….

Il est tout à fait INCONTESTABLE que la nouvelle génération d’artistes acadiennes – Lisa LeBlanc , Les Hay babies , Caroline Savoie et tous les autres talents de la relève acadienne – sont parvenus à une certaine notoriété grâce à un contexte de création artistique francophone désormais bien enraciné en Acadie, et notamment au Nouveau-Brunswick : et ce contexte favorable à l’expression francophone doit évidemment beaucoup à l’efficace obstination militante de pionniers comme Marc Chouinard.

Sincères condoléances à Carole Chouinard et toute la famille de Marc. Et à tous ceux – artistes ou non – qui se sentent aujourd’hui A JUSTE TITRE orphelins en Acadie et ailleurs dans le monde.

 

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DANS L’ACADIE NOUVELLE

UN DESTIN AU SERVICE DE L’ACADIE

Marc Chouinard a eu ses premières expériences dans le domaine des arts de la scène au début des années 1960 à Campbellton.

Il a travaillé aussi à Montréal notamment pour le club mythique les Foufounes électriques, pour l’Orchestre symphonique de Montréal et le Festival international rock de Montréal avant de revenir s’établir en Acadie. Récipiendaire de l’Ordre du Canada en 2011, il est l’un des initiateurs de la FrancoFête, du Festival de l’humour HubCap, du Circus Stella.

Et il a œuvré à de nombreux événements comme les Sommets de la Francophonie, la Fête de la musique, l’Association de la musique de la côte Est, le Conseil des arts du N.-B, Acadie Rock, le Festival Frye, le volet culturel francophone des Jeux olympiques 2010 et le Congrès mondial acadien.

Il a démarré de nombreux projets pour ensuite passer le flambeau à d’autres personnes.
Sylvie Mousseau, L’Acadie Nouvelle, 25 février 2015


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CULTURE ACADIENNE : MARC CHOUINARD LES PERSONNALITÉS DE L’ANNÉE 2013 

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EXTRAIT DU TEXTE PRONONCÉ AU NOM DE LA DÉLÉGATION INTERNATIONALE

 “Bon, mon cher Marc, ça me fait très bizarre de te parler ce soir en me trouvant ici sur la scène du Capitol chez toi dans ce lieu dont tu as été l’âme et la conscience.

Oui, je n’aurai jamais imaginé que je m’adresserai à toi un jour dans de telles circonstances au nom de la délégation internationale.

Nous nous sommes rencontrés à la 2ème FrancoFête avec celui qui était un de nos amis communs : je veux parler de Maurice Segall. Nous ne nous sommes jamais perdus durant toutes ces années. Tu as toujours été disponible, attentif, attentionné.

Je te transmets le salut fraternel de Jacques Schleef, créateur du Festival Summerlied en Alsace”.

 

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PHOTO Alizé BARTH

 TEXTE ET PHOTO ALBERT WEBER

ONTARIO/JAZZ : POUR JANIE RENÉE “L’EDEN EST UN BAZAR”

Début mars 2015 sera enfin disponible -L’Eden est un bazar”, 3ème enregistrement de l’auteur-compositrice-interprète interprète Janie Renée. Rencontre avec une attachante artiste franco-ontarienne à la fois fragile et sûre d’elle, aux textes inspirés mis en valeur par des mélodies inédites enracinées dans sa passion du jazz, mais pas que …

Oui, après le CD  Les Valises (12 chansons originales) lancé en Octobre 2012, puis le single “Comme un Blues Tattoo” sorti en janvier 2015, Janie Renée se lance dans une nouvelle aventure qui n’est pas seulement artistique.

LE DÉFI DES PRODUCTIONS DE L’INCONVENTIONNELLE 

Premier constat : il en faut du courage, de l’audace, de la persévérance pour s’aventurer dans un registre synonyme d’exigence. S’il est vrai que la musique nourrit Janie Renée depuis son enfance, pas évident du tout de s’affirmer en Ontario, voire au-delà dans le jazz francophone.

Mais il n’y a pas là de quoi la décourager, et c’est sous son label des Productions de l’Inconventionnelle/ Les Disques Mme – qu’elle a sorti ses trois opus bénéficiant de la distribution de l’APCM : l‘Association des professionnels de la chanson et de la musique, une des structures majeures de la chanson francophone en Ontario.

Et je dirai même vitale pour les talents francophones de cette vaste province du Canada (deux fois la France! ) ne demandant qu’à s’épanouir. D’où ce qualificatif de “fragile” employé à dessein, car Janie Renée a évidemment pris elle-même les choses en main pour créer et s’affirmer.

Son entreprise  Les Productions de l’Inconventionnelle figure parmi la dizaine d’entreprises franco-ontaroises mobilisées autour de l’IPIMFO : l’Initiative de promotion internationale de la musique francophone de l’Ontario dont les initiatives ont constitué un des temps forts du récent Contact Ontarois accueilli par Ottawa du 13 au 16 janvier 2016.

Ces repères me semblaient importants à  évoquer, pour bien situer le contexte dans lequel évolue cette artiste francophone dans une province canadienne à majorité anglophone. Il aurait été évidemment bien plus facile pour sa carrière de  “chanter en anglais” en reprenant les incontournables standards.

“LA VÉRITÉ, C’EST QUE J’ÉCRIS DES CHANSONS DEPUIS MON ENFANCE”

Mais voilà, Janie Renée Myner (qui a retenu ses deux prénoms en guise de pseudonyme) est têtue et  chante en français ses propres chansons. Allez savoir pourquoi se compliquer ainsi la vie ! Assurément une question d’identité franco-ontarienne, d’amour pour la langue française tout simplement.

Une langue qui l’incite aux confidences suivantes : “Telle une alchimiste, je concocte des potions multiples, tirées de mon quotidien, de mes mémoires et de ma vie. La vérité, c’est que j’écris des chansons depuis mon enfance. En plus de saupoudrer d’humour les situations loufoques dont je suis témoin, je traduis mes humeurs, mes pensées et je les accompagne de musique. J’affectionne particulièrement le blues et le jazz. Alors ne vous surprenez pas de lire ou d’écouter des textes mordants, parfois comiques, parfois sérieux– ce sont toutes des facettes de moi”.

Janie Renée n’est ni Québécoise ni Acadienne, que ce soit bien clair. Et elle revendique haut et fort ses origines : “Je  tient mes racines de l’Est-Ontarien, plus précisément de St-Eugène, un petit coin de l’Ontario français qui vivote allègrement, loin des pressions des villes et qui résonne toujours au diapason de la terre et des saisons”.

Sa trajectoire artistique, elle la place résolument hors des autoroutes rectilignes et des recettes à appliquer à tout prix. Chez elle, un évident besoin d’authenticité va de pair avec l’envie de chanter la vie, les petits soucis, les déchirures (“Loin de toi, loin de moi”, les situations qui prêtent à sourire, les comportements qui donnent à réfléchir aussi.

Car au-delà des mots qui font mouche, comme ses délirantes “Mémés Versace”, elle sait s’y prendre pour émouvoir et faire rire.

D’où ces 12 chansons dont elle a signé tous les textes et la majorité des musiques aussi, exception faite de “L’embuscade” (avec Didier Lozano); “Ma biguine” (avec Ronald Tulle). Et Léo Laroche qui cosigne le texte de “La semeuse d’histoires”.

Quand on prend vraiment le temps d’écouter “L’Eden est un bazar”, on est agréablement surpris tant par le fond que la forme. A commencer par le soin apporté à l’enregistrement. S’il est vrai que les arrangements des cuivres signés Mark Ferguson occupent une place essentielle sur cet opus, Janie Renée s’est entourée d’une sacrée brochette de musiciens.

Leur nombre et leur diversité témoignent du défi relevé par cet album aux multiples sonorités : guitares (Louis Trudel); contrebasse (Jean-François Martel); batterie (Magella Cormier” ); percussions (Joanna Peters); piano (Michel Ferrari); trombone (Mark Ferguson); trompette (Nicholas Dyson); saxo et clarinette (Mike Tremblay).

C’est dans la chanson “D’Adam et d’Eve” qu”il faut déceler l’origine du titre de l’album : l’artiste est bien décidée à “rester Eve” dans ce texte aux accents oniriques, où “le piège, c’est le refus de garder les yeux clos”. Donc “L’Eden est un bazar” avec ses sous-entendus, ses situations vécues en songe, ses “jeux d’ombres” et ses “fresques de vertu”.

Certaines chansons  pourraient tout à fait inspirer un clip des plus expressif,  comme “La goguette du Chat Noir”, “Le diner solitaire” ou bien “Les Mémés Versace” , ces “vieilles greluches en mission”qui ont passé l’âge des diètes” décrites de manière très expressive sur un rythme de tango.

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ENTRE CHANSON, JAZZ, SAMBA, BIGUINE … ET TANGO

Pas étonnant donc qu’elle qualifie de “jazz hybride” le registre dans lequel elle s’épanouit.

Remarquée en juin 2014 au Festival en chanson de Petite-Vallée alors qu’elle participait aux Rencontres qui chantent, Janie Renée se situe vraiment à part dans la chanson franco-ontarienne.

Et impossible de l’enfermer dans un seul registre : un des atouts de cet opus, c’est justement de ne pas s’en tenir au jazz, mais se laisser porter aussi par d’autres couleurs musicales. Et de s’aventurer aussi notamment du côté de la samba et des rythmes antillais avec “Ma biguine” et “Don Quichotte”.  Sans parler du dernier titre, ” Tout Simplement” : un duo avec le chanteur-musicien martiniquais  Tony Chasseur .

Surprenante escapade ?

Pas vraiment puisque Janie Renée a effectué en Martinique une résidence d’artiste axée sur la polyrythmie avec deux maitres percussionnistes, en septembre et octobre 2015. D’où plusieurs concerts donnés dans ce département français d’outre-mer, avant de séjourner à Paris dans le cadre du MAMA (Marché des musiques actuelles) avec la délégation de l’IPIMFO.

Ces dernières années, elle a ainsi participé à diverses délégations de l’IPIMFO, loin de son Ontario natal, dont le Womex (World Music Expo) à Budapest en octobre 2015 et les BIS (Biennales internationales du spectacle) en janvier 2016 à Nantes.

“RESSEMBLANCES NOTABLES ENTRE ARTISTES DES ANTILLES ET CEUX DE LA FRANCOPHONIE CANADIENNE HORS QUÉBEC”

Cette indispensable ouverture d’esprit sur des événements professionnels s’avère primordiale pour elle, tant comme artiste évoluant entre chanson, jazz et musiques du monde que créatrice des Productions de l’Inconventionnelle.

Et de se rendre (hélas) compte que les mêmes obstacles sont à surmonter, qu’on vive en Ontario ou en Martinique. D’où ce constat sur dans son expérience antillaise, au contact des artistes antillais :

“Que ce soit des diatribes sur les « étiquettes » qu’on impose aux artistes, sur un constat du manque de développement de nos industries musicales respectives, bref….y’a des ressemblances notables entre les artistes d’ici et ceux de la francophonie canadienne hors Québec.  On est largement auto-produits, on a les mêmes embuches à la commercialisation, les mêmes réactions face au streaming et à la disponibilité des produits artistiques de façon non-règlementée (et surtout peu payantes) sur le web….  Cette réalité là, elle nous colle à la peau”.

En attendant l’ouverture de son nouveau site, je vous incite à retrouver cette attachante artiste franco-ontarienne sur internet, notamment au gré de ses vidéos de concerts.

Histoire d’aller bien au-delà de la pochette du nouveau CD qui n’exprime pas avec justesse les diverses facettes de sa personnalité. Un album aux 12 chansons ORIGINALES au sens fort du terme à savourer sans modération.

Albert Weber

Photos Claude Brazeau (CD et portrait)

Photos Johanne Boisvert (chapeau)

 www.janierenee.com

Janie- cover eden est un bazar

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

Mars 2016

  1. J’ai dû

  2. D’adam et d’Ève

  3. Don Quichotte

  4. Mon Jazz à Moi

  5. L’Embuscade

  6.  

  7. Loin de Toi, Loin de Moi

Comme un Blues Tattoo

Janvier 2015

8. Les Mémés Versace
9. Ma Biguine
10. La Semeuse d’Histoires 11. Le Diner Solitaire
12. Tout Simplement (Bonus Track– Duo avec Tony Chasseur)

 

DISCOGRAPHIE

L’Éden est un Bazar

Mars 2016

  1. J’ai dû

  2. D’adam et d’Ève

  3. Don Quichotte

  4. Mon Jazz à Moi

  5. L’Embuscade

  6. La Goguette du Chat Noir

  7. Loin de Toi, Loin de Moi

Comme un Blues Tattoo

Janvier 2015

8. Les Mémés Versace
9. Ma Biguine
10. La Semeuse d’Histoires 11. Le Diner Solitaire
12. Tout Simplement (Bonus Track– Duo avec Tony Chasseur)

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  1. L’Embusca

“COMME AIGUILLE DANS L’HORLOGE” : PAULE-ANDRÉE , GENEVIÈVE ET ANIQUE A L’UNISSON !

“Une nouvelle chanson, comme un cadeau de fin d’année ! ” lance avec enthousiasme PA Cassidy sur sa page FB.

Et Geneviève Toupin d’ajouter sur sa page FB : “Cet été j’ai eu le plaisir de participer à une semaine d’ateliers d’écriture avec Gilles Vigneault. C’est là que j’ai rencontré Paule-Andrée Cassidy et nous avons composé cette chanson ensemble, c’était un exercice d’écriture, il me semble qu’on devait faire des vers de 7 pieds… en tout cas, c’était ben l’fun et voici le résultat”.

Enregistrée au Studio Tempo à Montréal le 15 décembre, voici une superbe chanson d’autant plus symbolique qu’elle réunit trois voix INCONTOURNABLES de la chanson francophone d’Amérique du Nord : PA Cassidy, Genevieve Toupin et Anique Granger.

Trois artistes originaires de trois espaces francophones : Québec (Paule-Andrée), Manitoba (Geneviève) et Saskatchewan (Anique ).

Trois femmes aux destins artistiques assurément complémentaires. Car sans se concurrencer, elles s’affirment dans des registres musicaux divers, où la chanson d’expression française occupe une place de choix.

La complicité entre Paule-Andrée et Geneviève (qui signent toutes les deux paroles et musique) s’enrichit ici avec la participation d’Anique.

“Comme aiguille dans l’horloge” : un premier pas à renouveler pour d’autres chansons, voire tout un album à trois voix ? Et pourquoi pas ?

A noter le clin d’oeil à Gilles Vigneault dans le générique du clip et aussi dans les paroles évoquant “Les gens de tous mes pays”‘. Une allusion à une chanson très connue au Québec car chantée lors des anniversaires.

A savourer sans se presser, à partager !

A découvrir aussi :

http://www.pauleandreecassidy.com/
http://genevievetoupin.com/
http://genevievetoupin.com/

 

LE SAGACITE … AU RYTHME DE CONTACT ONTAROIS

12605276_940440952703726_3057177141507616178_oCoup de chapeau au journaliste Réjean Paulin et ses étudiants en 2ème année de journalisme du collège francophone La Cité d’Ottawa.

Voici les quatre “unes” de leur quotidien “Le Sagacité” paru entre le 13 et e 16 janvier durant Contact Ontarois.    

Une passionnante expérience collective menée tambour battant au gré des rencontres, des vitrines musicales et des papiers de fond rédigés chaque jour au rythme de Contact Ontarois !

Une sympathique aventure d’équipe qui me rappelle évidemment de bons souvenirs enracinés en Gaspésie, ….

…. du côté du Festival en chanson de Petite-Vallée avec le quotidien “Le Rappel” publié en liaison avec Alan Côté, Marc-Antoine Dufresne, Jean-Charles Labarre, André Bujold et autres incontestables passionnés de chanson francophone : à renouveler cette année !12525149_940440969370391_4339777033248592236_o12628348_940441059370382_2554985075112264477_o12622540_940441056037049_2521211920407417493_o12622255_940441219370366_7020785192461568476_o

ESCALE ALSACIENNE POUR MATHIEU LIPPE, INCROYABLE EQUILIBRISTE

 

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Une bonne vingtaine de personnes toutes générations confondues, un conteur-chanteur québécois, une voix, une guitare : bienvenue dans l’univers de Lippé Mathieu.

Sans jeux de lumières ni d’effets spéciaux, à l’instar des troubadours d’antan auxquels il a fait allusion, l’artiste québécois s’en est donné à coeur joie durant plus d’une heure.

Embarquement immédiat dans des mondes étranges et inattendus, où l’art de susciter la curiosité va de pair avec une sacrée maîtrise des mots !

Et si on se laisse entraîner dans d’étranges destins aux personnages (parfois) dotés de pouvoirs magiques, on retombe toujours sur ses pieds avec Mathieu Lippé !

A la fois concentré sur l’histoire qu’il déroule avec détermination, il sait aussi rebondir sur une réaction d’un spectateur sans perdre le fil de son histoire. Quitte à offrir d’étonnantes parenthèses par exemple entre ciel et enfer !

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ENTRE “FORET” ET “TOUR DU MONDE

S’exprimant avec ou sans guitare, entre contes et chansons, il suscite de vifs applaudissements auprès d’un auditoire qui ne le connaissait pas.

Et quand il s’élance entre “Forêt”- et “Tour du Monde” – deux des titres majeurs de son album “Le voyage”, la surprise est encore plus intense auprès des spectateurs visiblement conquis par tant de virtuosité verbale, tant sur le fond que la forme.

La spontanéité des conversations qui a suivi cette soirée à domicile faisait plaisir à voir : une soirée enracinée dans la 4ème édition du Festival Les Éphémères organisé à l’Espace Culturel de Vendenheim et consacré au Québec.

Il est vrai que le Québec fait plus que jamais rêver : de quoi inciter un des couples de spectateurs à évoquer avec plaisir leur voyage de deux semaines prévus à l’automne.

Albert Weber

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ESPACE CULTUREL DE VENDENHEIM : MARCIE SENSIBLE ET INTENSE

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Quelle bonne idée d’avoir retrouvé Marcie ce mardi 26 janvier à l’Espace Culturel de Vendenheim, près de Strasbourg, pour un concert unique à bien des égards.

A commencer par les circonstances de cette soirée suivie par près de 150 personnes enthousiastes comme en ont témoigné les deux rappels et la séance de dédicace !

ENTRE DÉLICATESSE ET FERMETÉ

Marcie a en effet inauguré la 4ème édition du Festival Les Ephémères consacré cette année au Québec. D’où un programme prévu jusqu’au 5 février entre théâtre, musique, contes, cinéma, gastronomie, documentaire et chanson (Lippé Mathieu, Simon Genest).

Que de maturité acquise chez la jeune artiste de Jonquières découverte pour la première fois voici quelques années en Suisse, au Festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec, sur l’amicale insistance de Mø Bouhafs !

Très à l’aise sur scène, s’accompagnant parfois à la guitare, Marcie s’exprime avec des mots choisis – aussi bien en parlant qu’en chantant.

Et avec une gestuelle pleine de grâce. A la fois empreinte de délicatesse et aussi de fermeté aussi pour raconter les clairs-obscurs de la vie, entre passions et peines de coeur.

Tour à tour sensible et intense, sensuelle et extravertie, elle jongle avec détermination entre chansons de son 1er album et titres encore inédits.

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EFFICACE LOUIS-PHILIPPE GINGRAS

Mention spéciale à Louis-Philippe Gingras pour sa présence discrète et efficace. Belle complicité entre ces deux voix d’une nouvelle génération d’artistes québécois qui mérite une meilleure audience en France.

Choriste à l’occasion, le guitariste de Marcie apporte une touche aux accents parfois rock.

A défaut de présenter à Vendenheim les chansons de son album “Traverser l’parc”, cet auteur-compositeur-interprète originait d’Abtibi, s’est affirmé ici comme un musicien de grand talent, aux côtés de Marcie.

Et c’est avec un évident plaisir qu’après le concert d’une heure et quart, il s’est mis au piano, à l’entrée du Centre culturel, pour une interprétation d’une chanson de Tom Waits qui a retenu l’attention du directeur de la programmation, Stephane Litolff .

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TEXTE ET PHOTOS Albert Weber