YVES VESSIÈRE : UN HOMME QUI CHANTE ET QUI GAGNE A ÊTRE CONNU

 Ça fait du bien de parler d’un artiste si peu mis en valeur dans les “grands médias”. Je conserve d’Yves Vessière le souvenir d’un intense concert au Festival Bernard Dimey, voici quelques années.

Henry Tilly, sensible aux talents aussi authentiques qu’ignorés du grand public, a été emballé par la soirée animée par Yves Vessière le 9 février 2018 à la “Fabrique Poïen”. Comme il n’est jamais trop tard pour évoquer un auteur-compositeur-interprète de cette qualité, voici son texte illustré par des photos prises par son épouse Françoise et par lui.

UN REFUGE POTENTIEL IDÉAL POUR “LA CHANSON DE PROXIMITÉ”

Je connais Yves Vessière depuis plusieurs années et ai eu la chance, habitant la même ville d’Auvergne, de suivre son parcours et ses albums. Et, bien entendu, ce qui est le plus intéressant chez ce genre d’artiste, l’évolution de ses textes et de ses mélodies et arrangements.

Si quelqu’un connaît bien la vie en usine, c’est lui puisqu’il y a travaillé toute sa vie, ne s’autorisant la musique et la chanson que comme des “violons d’Ingres”, alors même qu’il les pratique passionnément depuis 1975. Peut-être avait-il compris très tôt le côté hasardeux d’une vie artistique à plein temps ?

Peut-être cet esprit à la fois hardi et sage n’a-t-il pas cru en son propre talent au point de ne s’y risquer qu’en amateur, “fourbissant” patiemment sa guitare et ses chansons sans négliger, par goût et par admiration, de chanter Brassens et quelques autres Grands pour lesquels il s’est pris quelques ampoules aux doigts et quelques crampes au poignet, sur son instrument.

Ce soir, 9 Février, je fais une double découverte : le lieu du concert et la nouvelle forme d’accompagnement choisie par Yves.

Nous sommes à La Fabrique Poïein” dont je ne connaissais que le nom mais qui m’apparaît comme un refuge potentiel idéal pour la “chanson de proximité”, appellation chère à Michel Trihoreau.

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NOUVELLE FORMULE AVEC UN PIANISTE

Il s’agit d’une ancienne grange, bien restaurée,  bien proportionnée, adossée à une maison d’habitation. Le plafond est haut mais pleinement rassurant quand on voit l’échantillonnage des poutres qui le composent et qui, bien que neuves, sont assemblées à tenons et mortaises et chevillées bois. La poutre centrale, elle, n’est visiblement pas neuve mais son état impeccable, sa patine et sa section impressionnante montrent qu’elle  peut voir défiler encore beaucoup d’années …et plus….

 La Fabrique Poïein est un lieu privé, dédié à la culture mais la culture dans sa  forme ouverte, libre, créative, comme l’incarne le propriétaire de cette “oasis”, Gérald Casteras, ancien professeur de lettres classiques, chaleureux et simple mais dont on sent le large éventail des curiosités et une érudition considérable et pourtant sans ostentation. Je vous invite, pour en savoir plus, à découvrir  ICI  le site afin que je puisse vous conter notre soirée.

L’accueil est, à l’image du maître de céans, sympathique et amical et l’on se sent tout de suite à l’aise en apportant son écot au casse-croûte qui suivra le concert (façon “Chantappart”). La météo qui trahit tant de gens en ce moment, a causé beaucoup de défections par rapport aux réservations mais chacun reste stoïque et détendu.

En Auvergne, l’hiver est souvent significatif, même si nous ne sommes pas au Canada et ce soir, la menace de neige et de verglas n’est pas à prendre à la légère. A l’intérieur, le poêle à bois dispense déjà généreusement sa chaleur et les flammes qui dansent derrière la vitre, ajoutent au charme du lieu.

Je découvre donc Yves Vessiere “nouvelle formule”, c’est-à-dire accompagné d’un pianiste. Jusque là, Yves était le plus souvent accompagné par son “vieux” complice Marc Bargero, guitariste exceptionnel dont on peut mesurer le talent sur les 2 derniers albums.

Yves, guitariste lui-même, utilise souvent son instrument en chantant mais il a toujours su s’entourer de musiciens de haute qualité, que ce soit pour les enregistrements ou les concerts importants, ce qui ne l’empêche pas d’apporter un soin jaloux au choix de son accompagnant pour des manifestations plus conviviales.

Marc Bargero
Marc Bargero

 

“ON SE DEMANDE” : UN ALBUM A DÉCOUVRIR

Et c’est, outre sa fidèle guitare, en piano-voix que nous retrouvons notre ami et le pianiste ne nous est pas d’avantage inconnu.

C’est Alain Régerat que nous connaissons surtout comme pianiste de jazz. Mais s’il excelle dans cette discipline, on sait qu’il a plus d’une corde à sa harpe et comme les chansons d’Yves sont souvent “jazzy”, ça devrait “le faire”, comme on dit.

Et “ça le fait” ! En commençant par une bossa de sa composition, “On aime la musique”, parfait échantillon des chansons de cet  artiste qui sait si bien allier poésie, fraîcheur et humour. La seconde, “Lui plaire encore”», est une “chanson d’amour ” si on met de côté l’autodérision et l’ironie dont elle est cousue tout du long.  Une chanson à retrouver également ICI sur youtube.

 C’est celle qui débute l’album “Patchwork”sorti en 2010. J’avoue bien volontiers que je “l’attendais au virage”, la guitare Manouche de Marc Bargero m’ayant semblé inséparable de cette chanson, par la couleur qu’elle lui apportait. Mission accomplie pour le nouvel arrangement d’Yves et pour Alain Régerat. Le piano d’Alain a su prendre sa place, comme d’ailleurs dans la bossa qui précédait.

Dans l’annonce que j’ai reçue et qui m’a attiré jusqu’ici, en dépit des injonctions alarmantes de M. Météo, le spectacle s’intitulait : « On se demande », titre du dernier album d’Yves, sorti en 2016 et salué, à sa sortie par un bel article de l’ami Michel Kemper sur le site NOSENCHANTEURS à lire ICI .

De G. a D. Yves Vessiere(g), Ludovic Legros (cb), Marc bargero(g) au Pianocktail
De gauche à droite Yves-Vessière, Ludovic Legros et Marc Bargero au Pianocktail

 

AVEC IRONIE, HUMOUR ET DÉRISION

Je dis un bel article car il résume à peu près tout ce que je pense de l’artiste Yves Vessière. Et de ses chansons et de la place qu’elles devraient occuper, avec bien d’autres, si l’espace médiatique qui permet d’accéder à un public plus large n’était confisqué par les promoteurs de choses insignifiantes quand ce ne sont pas des insanités ordurières empilées en vrac dans un emballage bruyant, baptisées rapidement “rap” pour décrocher trois “victoires de la musique” le même soir : ce qui a, quand même déclenché une pétition pour réclamer leur retrait .A suivre…

Donc notre soirée s’intitule “On se Demande” et, si à notre grand plaisir, elle est majoritairement tournée vers les chansons de cet excellent album (écoutable et achetable sur son site . Yves, comme à l’accoutumée, ne s’interdit pas de nous emmener en promenade dans ses précédents albums  tels “Patchwork” en 2010 ou ” Chansons d’autres étés” en 2000, par exemple

 Yves Vessière n’est pas tombé de la dernière averse. Et l’on a plaisir à visiter ou revisiter ses œuvres antérieures, d’autant que sa maturité d’auteur est constamment consolidée par une fréquentation régulière et gourmande de la littérature, poétique entre autres.

Son regard lucide et attentif sur le monde et la société, ajouté au soin qu’il apporte à chacune de ses chansons (texte, équilibre, mélodie, arrangements) en fait, depuis longtemps des sortes de madeleines qu’on aime à retrouver périodiquement et savourer.

On n’est jamais menacé de monotonie ou d’ennui, avec cet homme. L’ironie, l’humour, la dérision peuvent tout à fait venir “dédramatiser ” une histoire qui pourrait paraître un peu sombre,  telle cette chanson qui pourrait  évoquer des parfums de Chelon et de Brel, sans ce sourire en coin … dans “Rue des soubrettes” à retrouver ICI sur youtube.  

 

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CHAQUE ALBUM PLUS RICHE QUE LE PRÉCÉDENT

Chaque chanson est une entité complètement différente de la précédente, avec ce que Jean Anglade appelle “une grande variété d’inspiration, qui passe de l’humour à la poésie, de la gravité à la tendresse, jonglant avec les mots, métissant les musiques (Jazz, tango, bossa, valse)”.

Il y a toujours un brin de sérieux dans les chansons d’Yves Vessière, même si elles sont délibérément drôles. A chacun d’aller le chercher et d’en tirer la substantifique moelle, au milieu de propos malicieux et sur une musique qui peut sembler primesautière … comme dans “La pomme de terre” à savourer ICI sur youtube.

En 2000, à la sortie de son album “Chansons d’autres étés”, la revue “Chorus, Les cahiers de la chanson” saluait l’artiste et ses musiciens par un beau coup de chapeau. Et on peut dire qu’à Chorus, ils en connaissaient un rayon en matière de chanson francophone.

Pour ma part, bien qu’amateur des chansons d’Yves Vessière depuis longtemps, je ne puis m’empêcher de trouver chaque album plus riche que le précédent, impression dont je ne saurais, bien sûr, certifier la totale objectivité. Et le dernier né des albums d’Yves n’échappe pas à cette “règle” toute personnelle.

Au total, les chansons ne sont ni plus graves ni plus drôles que dans “Patchwork”, par exemple mais peut-être certains sujets abordés sont-ils devenus plus préoccupants qu’ils ne l’étaient déjà et l’art déployé à nous permettre malgré tout d’en sourire (même jaune), me semble-t-il encore plus habile. En somme plus abouti, qu’il s’agisse des propres textes d’Yves ou de ceux  empruntés à des auteurs amis (Bernard Martin, “Vrai fils de la nation”) ou à des auteurs ou écrivains connus tels Jean Richepin, René Fallet, Raymond Devos.

Mais si la première chanson de l’album donne le ton de la dégradation des problèmes sociaux, elle est compensée par une instillation d’espoir dans les refrains .. avec “On se demande”. A découvrir ICI sur youtube.

Yves Vessiere avec Alain Regerat au piano

 

DES CHANSONS AUSSI RÉCRÉATIVES QU’INTERROGATIVES

Dès que l’on sort de la chanson purement bucolique ou de la chansonnette d’amour, certains ne peuvent retenir la question récurrente qu’on a entendue un nombre incalculable de fois pour bien d’autres artistes : Yves Vessière est-il un “chanteur engagé” ?

Certains artistes ayant usé et abusé de cette appellation, il a été plus facile pour une génération plus timorée de la “ringardiser”, au point que l’adjectif “engagé” puisse paraître ridicule, voire handicapant aujourd’hui.

Personnellement, je ne vois aucun inconvénient à considérer comme tel un artiste qui donne à tout ou partie de ses chansons un contenu “signifiant” : au sens où ce mot est le contraire “d’insignifiant” et qu’aujourd’hui les problèmes du monde ou simplement du pays, qu’ils soient sociaux ou sociétaux méritent bien quelques chansons … forme sous laquelle, résumés et condensés, ils s’impriment plus facilement dans les consciences, ce qui est un début.

Les chansons d’Yves Vessière, de ce point de vue, récréatives autant qu’interrogatives, s’inscrivent dans la ligne de Frasiak, Bobin, Lavilliers, Utgé-Royo, Chelon, Tachan, Jamait, Leprest, Boutet et bien d’autres, sans parler de leurs grands aînés.

La seule exigence qui leur est alors imposée, hormis de demeurer intéressants, ce qui est un minimum, est de rester cohérents avec eux-mêmes, ce qui n’est pas forcément évident, surtout si le succès survient.

En conclusion, nous avons passé une belle soirée à La Fabrique Poïein, retrouvé avec grand plaisir un Yves Vessière toujours aussi attachant et qui, de surcroît a gagné son pari : adapter ses mélodies à l’accompagnement piano grâce à la complicité d’Alain Régerat.

Nous avons découvert un nouveau lieu de rendez-vous artistique fort accueillant qui n’aurait besoin que d’un petit “habillage mural” pour être parfait et complètement “photogénique”.

TEXTE Henry TILLY

PHOTOS FRANÇOISE ET HENRY TILLY

SITE D’ YVES VESSIÈRE, un homme qui chante

 

 

 

 

 

 

 

 

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“ICH BEKUM A AFF” : VOLTZ-SIEFFERT, COUSINS DE DEVOS ET DESPROGES

“Pas croyable !” “J’hallucine !”, Complétement dingue !”. Ainsi peut se traduire “Ich bekum a Aff”, le spectacle vivement applaudi vendredi 2 février à l’Orgestubb de Pfaffenhoffen.

Face au public le comédien-humoriste-chanteur Christophe Voltz et son compère Gaël Sieffert, lauréat du concours D’Stimme 2017 organisé par l’OLCA (Office pour la Langue et les Cultures d’Alsace et de Moselle) et France-Bleu Elsass.

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Un spectacle filmé en vue d’un reportage dans l’émission RUND UM de FR3 Alsace

D’emblée une précision s’impose : le spectacle “Ich bekum a Aff” est synonyme de renaissance.

En effet, dès les années 2004, Christophe Voltz s’était lancé dans cette aventure scénique nourrie de ses chroniques humoristiques en alsacien diffusées sur  RFM Strasbourg. D’où diverses représentations : Caveau du Scala; Illiade; Festival Clair de Nuit; Café-théâtre Le Kafteur, etc.

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UN TANDEM D’EFFICACES COMPLICES

Évidemment, le ton et l’esprit de la version 2018 sont toujours fidèles à ses origines … grâce aux fameux monologues plein de bon sens et d’humour.

La nouveauté, c’est qu’au fil des années, la formule s’est enrichie avec les chansons de Christophe Voltz et depuis 2010 avec la participation du chanteur Gaël Sieffert.

Les deux complices ont multiplié expériences et projets, entre l’Alsace avec l’Atelier Voix du Sud organisé par le Ville de Strasbourg et Astaffort pour la création de “La Nuit d’Encontre” : intense aventure d’une dizaine de jours de création multirégionale réunissant langues de Bretagne, de la Réunion, d’Occitanie, de Corse et … d’Alsace !

Mais ce n’est pas pour autant que le tandem Voltz-Sieffert a abandonné  “Ich bekum a Aff” que j’ai eu le plaisir de découvrir en mai 2017 au Petit Théâtre d’Epfig. J’avais alors été bluffé par ces deux artistes d’une nouvelle scène alsacienne aussi talentueuse que décomplexée, en espérant que ce spectacle retienne l’attention d’espaces culturels en Alsace mais aussi ailleurs dans le monde, sous l’égide de l’Union Internationale des Alsaciens.

La détermination de Christophe Voltz (également parolier des chansons alsaciennes de Gaël Sieffert) a retenu l’attention de Jacques Schleef à l’origine du Festival Summerlied et du Club Perspectives Alsaciennes.

C’est lui qui est à l’origine de la soirée organisée à l’Orgelstubb, dans le logique prolongement d’un spectacle à domicile ayant permis à plusieurs professionnels de savourer la nouvelle version de “Ich bekum a Aff”.

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ENTRE MONOLOGUES ET CHANSONS

Débuté par Gaël Sieffert seul à la guitare pour la chanson “Schall”, le spectacle se poursuivra, ce soir-là à l’Orgelstubb, sans temps mort avec un Votz des plus à l’aise pour raconter des tranches de vie, évoquer des situations aussi inattendues que réalistes.

Et c’est avec une déconcertante facilité qu’il se glisse dans la peau d’une vieille dame dans une file d’attente à la caisse du supermarché … d’un vampire pas comme les autres … d’un nostalgique de Goldorak, Candy et Cap’tain Flam … d’une famille oubliant la grand-mère sur l’aire de stationnement d’une grande surface, ….  et la liste est très loin d’être exhaustive !

Avec Voltz on en sait enfin un peu plus sur le fameux Cac 40 devenu “Drack 40″ … et aussi sur ce qui vous attend en prenant l’ascenseur en ayant trop bu et que les gendarmes viennent vous contrôler …

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DU CÔTÉ DE DESPROGES ET DEVOS

Attention ! “Ich bekum a Aff” n’a rien à voir avec un enchainement de “blagues alsaciennes”.

Ici on navigue dans un autre univers, dans un registre à la fois plein de bon sens et d’illogisme. En l’occurrence deux repères de  “La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède”, la célèbre émission télévisée de Pierre Desproges déclinée en 98 épisodes au début des années 80.

Assurément une référence pour Christophe Voltz qui affiche avec tout autant de spontanéité son admiration pour un autre magicien des mots : Raymond Devos. Avec une différence taille tout de même : ce spectacle est irrigué avec talent par la maîtrise, la virtuosité de la langue alsacienne par Christophe Voltz.

“Besserwisser”, “Volonté”, “Courant d’air”, “Racing”, “Agence de voyage”, “Wym em Wawe”,” “Frigo”, 14 Kinder”, “Fahne”, Cuisine”, “Strasbourg” : autant de titres de monologues qui font mouche. Qui suscitent rires et fous-rires, qui font réfléchir aussi….

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DE QUOI ENVISAGER UN ALBUM …

 Que dire de plus avoir situé l’historique de ce spectacle présenté vendredi 2 février dans une version de près d’une heure 45 minutes entre monologues, sketches et chansons ?

Les grandes bizarreries et petits travers de notre société évoquées par Voltz ne sont pas les seuls atouts de “Ich bekum aAff”. Les chansons interprétées seul par Gaël Sieffert  (Schall; E Weij; Ussenwendi) ou avec Christophe Voltz (Mamama; Sterne) offrent une couleur tout à fait particulière au spectacle à soutenir, à faire connaître.

Une autre manière d’exprimer en alsacien des sensations et des émotions aussi. De là à espérer que les deux compères enregistrent leurs chansons, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement.

Texte et photos ALBERT WEBER

ICH BEKUMM A AFF : Médiathèque de Hangenbieten (7 avril) et Théâtre de la Choucrouterie, Strasbourg (16 juin).

                         Texte du monologue ” Besserwisser”

Horrische Geud,

Di wo net wesse

Wesse net

Dass di wo alles wesse

Net alles wesse

Awer

Di wo mahne alles richtich ze wesse

Profedere fun dähne wi net wesse

Und gähn’ne ze glaüwe

Dass sie alles wesse

Un zälli glaüwe’s dahn

Dahn die wo net wesse

Glaüwe alles

Di sehn b’stimt sicher

Dass di wo alles wesse

Alles wesse

Awer mer kahn jo net alles wesse

Die wo mahne alles richtich ze wesse

Sähn net

Dass mer net alles richtich wesse kahn

Und die wo net wesse

Die wuche dess aü ne sähn

De richtich mittelpung’t

Ech ze wesse

Dass m’r net alles wesse kahn

Und aü wesse

Dass di wo meine alles ze wesse

E glaner wesse hahn !

Ich Bekumm a Aff !VOLZ CHOUC

 

 

BIG BAND BISCHHEIM : QUAND SE CROISENT FRANCK SINATRA, BILLIE PAUL, LIZA MINNELLI ET CORINNE GUTH

Ambiance assurée deux fois d’affilée au Cheval Blanc de Bischheim pour un concert mené tambour battant par le BBB et la chanteuse-comédienne Corinne Guth.

BBB ? Tout simplement le Big Band Bischheim dont le rendez-vous annuel aura été synonyme de (très) belles surprises savourées par les mélomanes venus en (très) grand nombre.

 

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ACCENTS JAZZY POUR PROKOVIEV

C’est entre refrains classiques et mélodies jazzy que le BBB s’est donné à fond dans cette manifestation menée à bien avec le soutien de l’Agence Culturelle d’Alsace et dédiée au tromboniste Jean-Pierre Bergmiller disparu le 25 juin 2017.   

Retenir l’attention d’un public fidèle tout en se renouvelant : pari relevé avec brio par le BBB qui a notamment mis en valeur le talent d’une convaincante Corinne Guth en qualité de récitante du célèbre “Pierre et le loup”.

Oui, c’est le conte musical pour enfants de Sergueï Prokofiev qui a offert une couleur tout à fait particulière à la première partie du concert débutée par “Ainsi parlait Zarahustra” de Richard Strauss.

C’est en se glissant dans la peau de la narratrice du fameux poème symphonique que Corinne Guth a marqué le début de soirée : un rôle assuré avec efficacité qui aura judicieusement mis en relief nombre d’instruments du BBB. Une initiative d’autant plus intéressante que cette version de “Pierre et le loup” a été proposée dans un registre jazzy sur des arrangement signés Oliver Nelson.

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UNE ÉVIDENTE INTENSITÉ VOCALE

En seconde partie, la participation de Corinne Guth a mis en évidence son talent de chanteuse. Et ici en l’occurrence celui d’interprète d’incontournables standards tels que “The best is yet to come”, “Me ans Mrs Jones” et “New-York, New-York” : trois titres qui évoquent immédiatement Franck Sinatra, Billie Paul et Liza Minelli.

Reprendre de tels refrains peut se révéler problématique si on ne dispose pas d’une voix adaptée à la puissance mais aussi à l’émotion qui en découlent. Il faut à la fois du coffre, du souffle, … en somme une évidente intensité vocale tout en s’aventurant dans un univers plus nuancé avec la reprise du tube de Billie Paul.

Autant de repères auxquels Corinne Guth a offert une talentueuse réponse entre énergie et douceur, en compagnie des musiciens du BBB sous la direction de Sylvain Dedenon, également à l’origine des arrangements des titres repris par elle.

Reste le souvenir d’une soirée synonyme d’entraînantes escapades musicales dans des univers fort variés entre Mozart, Bach et même Bernstein pour l’inoubliable “West Side Story” … sans oublier “Garaje gato”, endiablée salsa finale créée par  Gordon Goodwin.

TEXTE ET PHOTOS ALBERT WEBER

En savoir plus sur Corinne Guth via sa page Facebook et celle de Corinne et les Voyageurs officiel

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CONCOURS D’STIMME 2 : LES 10 LAURÉATS ALSACIENS SERONT 11 !

Le jury du concours de chanson en alsacien et platt s’est réuni ce jeudi 18 janvier 2018 dans les locaux de France Bleu Elsass pour choisir les dix lauréats de la 2e édition de d’Stimme du concours de chanson en alsacien et en platt.

 

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LA SÉLECTION AURA ÉTÉ LONGUE ET COMPLIQUÉE

Ils étaient 26 inscrits cette année contre 37 inscrits pour la 12ère édition.

Pour écouter les chansons, les noter et en débattre, il aura fallu 4 heures au jury composé d’artistes et de professionnels comme Matskat, Gaël Sieffert (gagnant de la 1ere édition de d’Stimme), Cathy Bernecker, Albert Weber (journaliste), Pierre Schott, Isabelle Schoepfer (directrice de l‘Office pour la Langue et les Cultures d’Alsace et de Moselle (OLCA), Sylvie Bagnuls (représentante d’Orange)

Les concurrents sélectionnés poursuivront l’aventure de d’Stimme par un enregistrement de leur chanson dans les studios de France Bleu Alsace début février : une initiative menée à bien, comme pour la 1ère édition, par Matskat et ses complices musiciens.

Les chansons seront soumises au vote du public au courant du mois de mars sur le site internet de France Bleu. Les trois finalistes pourront se produire sur la scène des Tanzmatten à Sélestat, soirée où sera annoncé LE grand gagnant.

La sélection aura été longue et compliquée. Il ressort qu’au final ce seront 11 candidats qui poursuivront l’aventure de d’Stimme, les deux derniers étant arrivés ex aequo. Les 11 onze lauréats sont

  • Cadillac Lilou (Aurélie Diemer)
  • Katia Criqui
  • Julien Hachemi
  • Mister Lucky (Luc Lemenu)
  • Patrick Osowieki
  • Paddy K. (Patrick Kawski)
  • Serge Rieger
  • Arnaud Rosfelder
  • Stichling (Joseph Spinali)
  • Gilbert Troendlé
  • Christophe Voltz

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UN CONCOURS ORGANISÉ PAR FRANCE BLEU ELSASS ET L’OLCA

Les lauréats feront l’objet d’une médiatisation sur les ondes de FRANCE BLEU ELSASS ET AUSSI FRANCE BLEU ALSACE ET FRANCE 3 ALSACE.

La finale de la 1ère édition a été organisée samedi 10 juin à Sélestat aux Tanzmatten à Sélestat devant une salle comble : un sacré événement pour qui s’intéresse à la chanson alsacienne. Et plus globalement à la culture alsacienne dont la chanson est (évidemment) une des facettes les plus populaires).

D’où l’importance de la médiatisation de la chanson alsacienne grâce à ce concours à l’heure où l’Alsace se retrouve intégrée dans un Grand Est en compagnie de la Lorraine, de la Champagne et des Ardennes. En découlent diverses remises en question de la place de l’Alsace dans ce vaste puzzle, dont l’Appel des 100 lancé par quatre associations  : l’Initiative citoyenne alsacienne, Culture & Bilinguisme, le Club Perspectives alsaciennes et Avenir Région d’Europe. Cet “Appel pour une nouvelle Région Alsace ” réunit une centaine de personnalités alsaciennes du monde de la culture (dont plusieurs du monde de la chanson d’Alsace), de l’économie, des sciences, du droit, du sport, etc.

Ce concours est organisé par France Bleu Elsass et l’OLCA avec le partenariat du Crédit Mutuel, d’Orange, Café Reck, la SACEM, les Tanzmatten, la Ville de Sélestat et France 3 Alsace.

 

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ÉVITER D’ENFERMER LA CHANSON ALSACIENNE DANS UN GHETTO

Dans cet article consacré à la 2ème édition de D’Stime, pas question de se lancer dans de longues considérations sur le Grand Est mais tout simplement de se réjouir avec force de l’existence  et de la reconduction d’un tel concours si intensément enraciné dans l’identité alsacienne.

Car il est évident que culture et identité ont trop souvent méprisées/reniées/anesthésiés  par la France et l’Allemagne qui ont tenté de la mettre au pas, voire de l’étouffer définitivement au gré d’une tragique Histoire synonyme de perpétuelles tentatives d’assimilation forcée.

D’où l’importance d’un tel événement artistique. Car il contredit avec professionnalisme les oiseaux de mauvaise augure (et de mauvaise foi) qui se complaisent à ringardiser et à sous-estimer la détermination de ceux qui chantent en alsacien.

Reste qu’un plus grande programmation de chansons alsaciennes serait assurément la bienvenue sur la webradio France Bleu Elsass qui diffuse aussi nombre de chansons françaises, anglaises et également allemandes … plutôt du genre Schlager que dans le registre de Reinhardt Mey ou Hannes Wader par exemple.

La grande diversité des chansons alsaciennes enregistrée au fil des décennies dans les registres les plus variées mérite sans aucun doute une mise en évidence grandissante sur France Bleu Elsass.

Les lauréats sélectionnés pour ce 2ème concours bénéficieront d’une médiatisation sur la webradio ET AUSSI sur France Bleu Alsace : une excellente décision prise par Hervé de Haro, directeur de deux stations. Cela évitera une regrettable forme de ghettoïsation pour les 11 lauréats de cette nouvelle édition dont les chansons sont destinées AU GRAND PUBLIC D’ALSACE.

Albert WEBER

VOIR ICI UNE VIDÉO DU JURY

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BARBARA ENTRE PLUME ET PINCEAU AVEC CLAUDE FÈVRE, HÉRAN ET LAURENT VIEL

Tout ou presque a évidemment été dit et écrit sur Barbara décédée le 24 novembre 1997. S’il est évident que nombre de livres ont paru à l’occasion du 20ème anniversaire de sa disparition, il en est un qui me tient particulièrement à cœur à double titre. Explications.

 Certes, j’en connais l’une des signatures, mais j’ai surtout envie de vous parler de ce livre de 96 pages car il est assurément très différent de la bonne vingtaine d’ouvrages consacrés au cours de l’année 2017 à la “dame en noir”.

A vrai dire, il faudrait nuancer cette expression qui lui colle tant à la peau, comme l’écrit Calogero dans sa préface : “Je me suis rendu compte que son univers n’était pas si sombre, qu’il y avait de la lumière dans Barbara. Celle qu’on appelle “la dame en noir” est pour moi un puissant soleil. C’est lumineux le noir, c’est ma couleur préférée”.

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UN LIVRE TRÈS PERSONNEL ENTRE ANECDOTES ET CONFIDENCES

Premier constat : ce livre ne se résume pas à une série de coups de projecteurs sur la vie et sur l’œuvre de Barbara. Les textes de Claude Fèvre en disent long – entre anecdotes et confidences – sur sa propre approche, voire appropriation des thèmes distillés au gré des chansons qui sont mises en images, page après page, par le dessinateur Jean-Marc Héran.

Idem pour le comédien-chanteur Laurent Viel qui éclaire, lui aussi, de touches très personnelles Babara. D’autant plus qu’il lui a déjà consacré un spectacle … ce qui est d’ailleurs également le cas de Claude Fèvre, intense passionnée d’une artiste à laquelle elle donne vie avec une passion communicative.

Chacune des 43 chansons mise en valeur (un texte et un dessin sur chaque double page), c’est en quelque sorte un chapitre de la vie de Barbara qui nous est offert.

Mais attention, ici pas de morne et fastidieuse chronologie mais une série d’arrêts sur image sur des tranches de vie : autant d’instants vécus au gré des rencontres, séparations, retrouvailles, projets et voyages, concerts et moments de solitude aussi.

 

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LOIN D’UNE CATÉGORIE RÉSERVÉE À L’ÉLITE INTELLECTUELLE

Bien plus qu’un livre sur Barbara, c’est à mon sens un ouvrage sur une certaine époque d’une chanson française exigeante et pourtant de plus en plus ouverte et appréciée par le grand public, et pas seulement pour “L’aigle noir” !

Claude Fèvre – dont les lectures musicales mettent notamment en relief les fameuses mémoires interrompus de Barbara – connait assurément TRÈS bien les multiples facettes de la chanteuse.

De là à consacrer une page à la chanson créée sur scène par Claude François (mais oui !), il y a un pas franchi allègrement à propos de “Même si tu revenais” … en lançant diverses passerelles entre Barbara et Johnny Hallyday, Jean-Jacques Debout, Julien Clerc, Régine, France Gall, Serge Gainsbourg,, Sylvie Vartan, etc.

“On la verra souvent à la télévision se prêter à des duos” raconte Claude Fèvre en précisant : “Barbaba aimait cette chanson, ces “variétés”, ces rengaines. Elle aimait ce monde de paillettes, de strass… celui de la rive droite, du “miousic hall” comme elle l’écrit dans ses Mémoires, celui de la déferlante yé-yé qui dévore tout au moment où elle émerge avec ses propres chansons. C’était là son premier rêve d’adolescente”.

D’où ce constat qui en dit long sur l’inconfortable situation de Barbara vécue/subie en permanence dans le “monde de la chanson” : “Elle ne cessera jamais de s’opposer au portrait que l’on fait d’elle et qui l’enferme dans une catégorie réservée à l’élite intellectuelle”.

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Un dessin qui tient particulièrement à cœur à Jean-Marc Héran avec clin d’oeil à Cabu

 

 APRÈS BRASSENS, RENAUD, BREL ET JOHNNY

Un mot enfin sur l’originale collection “Plume & Pinceau” dirigée par Jean-Marc Heran.

En effet, il avait déjà consacré le même type de publication à Brassens en 2013 avec Jean-Paul Sermonte; Renaud en 2014 avec Baptiste Vignol puis  Brel avec Bruno Brel. Et enfin en 2015 Johnny Hallyday avec Michel Kemper, créateur du site Nos enchanteurs, le quotidien de la chanson.  Un site dont Claude Fèvre fut une des signatures avant de fonder Chanter, c’est lancer des balles.

Et dire que ce livre sur Barbara a failli ne pas être publié puisque les Éditions Carpentier ont déposé le bilan fin 2016 juste avant sa sortie !

Il faudra attendre cette année 2017 pour que sous l’impulsion d’Olivier Wright, responsable des éditions Ramsay, la société EDIGROUP crée la marque d’édition Plume&Pinceau !

Son pari ? Rééditer les précédents albums et continuer la défunte collection “Chansons à la plume et au pinceau” en l’élargissant, à terme, à d’autres domaines que la chanson (théâtre, cinéma…).

Mission accomplie avec brio en faveur de Barbara.

Reste une interrogation : et qui sera donc le (la) prochain(e) artiste sur la liste de Jean-Marc Héran ?

 Albert WEBER

Plume&Pinceau, le site de Jean-Marc Heran

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CÉLINE FAUCHER-CHRISTINE LAVILLE : INTENSES “FÉMININE(S) A L’ARTHÉ-CAFÉ

Coïncidence amusante : c’est, à deux jours près, la même date en 2016 qui nous réunissait, dimanche 5 novembre 2017, à l’Arthé-Café, à la fois pour un concert et pour l’anniversaire d’Eric Frasiak.

Arthé-Café 05 11 17 De G. à D. Christine Laville, Céline Faucher. Ph. E. André
Christine Laville et Céline Faucher (Photo E. André)

 

 AVEC L’ACCORDÉONISTE STÉPHANE PLOUVIN

Cette fois, chez Maï et Marc Usclade – toujours perchés près du point culminant des Combrailles qui est la Roche Sauterre à 977 m – nous ne sommes pas menacés par une tempête de neige comme celle qui nous contraignit à dormir sur place. Sans problème puisque le café-théâtre est aussi une auberge.

Ce soir, nous retrouvons, bien loin de chez elle, une de mes Québécoises préférées : Céline Faucher, déjà vue ici en 2013 avec Steve Normandin (accordéon et piano) pour “Gens du Québec”, puis en 2015 déjà avec sa complice, la Parisienne Christine Laville, présente ce soir.

Le duo m’avait laissé sur une forte impression cette première fois avec le spectacle “Féminines”, succession judicieuse de morceaux choisis écrits et créés par des femmes : Barbara, Diane Dufresne, Pauline Julien, Véronique Samson, Anne Sylvestre, Clémence Desrochers, Michèle Bernard, Véronique Pestel, Catherine Ringer etc.

Ce soir l’enjeu est d’autant plus costaud que c’est le même récital qui nous est présenté, du moins sous le même titre, avec, cette fois, l’accordéoniste Stéphane Plouvin en accompagnant.

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Christine Laville et Céline Faucher (Photo E. André)

 

RÉPERTOIRE ENTRE NOSTALGIE, SATIRE, HUMOUR ET MILITANTISME

Il est maintenant 17 heures. L’Arthé est déjà bien garni de spectateurs et il en arrive encore quelques uns car les “aficionados” viennent parfois d’assez loin pour “communier” , le mot est à peine trop fort, dans la chanson francophone.

Sans qu’il soit besoin de brigadier pour frapper les trois coups, nos trois artistes s’installent en scène et, comme ça se fait souvent, entament la première chanson : “Cendrillon au coton” (Diane Dufresne/ Marie Bernard).

Suivent trois autres chansons avant adresse au public et présentation du trio et on a déjà compris : si le titre du spectacle est inchangé, le contenu de “Féminine(s)” a été complètement renouvelé.

Il s’agit toujours, évidemment, de chansons écrites et créées par des femmes, voire “féministes” mais qu’elles soient nostalgiques, humoristiques, satiriques ou même militantes, elles sont toujours nimbées d’une grande poésie.

Et l’interprétation qu’en donne notre duo de chanteuses, traduit leur proximité de pensée avec les auteures tant elles savent « habiter » ces chansons, se les approprier.

Ah! les 3èmes mi-temps de l'Arthé-Café- Marc Usclade au Sax, stéphane Plouvin Accordéon. A G. Maï Usclade. Ph. E. André
3eme-mi-temps à L’Arthé-Café avec Marc Usclade au saxophone

 

AUTHENTIQUE “CHANSON DE PROXIMITÉ”

 Pas moins de 24 titres nous seront “servis” au cours de ce généreux spectacle coupé d’un entracte de 15 minutes. Si je dis “servis”, c’est à dessein !

Car la qualité de ce duo de voix, formées au lyrique, maintenant délicieusement complices, se donnant mutuellement le contrechant en alternance, avec une facilité (apparente) déconcertante, jouant de leur maîtrise vocale et de leurs larges tessitures respectives, porte ces textes et ces mélodies comme des écrins présentant des joyaux.

Des joyaux, oui, on peut le dire et c’est précisément dans ces “joailleries” modestes comme l’Arthé-Café en est l’exemple, que l’on peut apprécier encore mieux ces perles de ce que Michel Trihoreau appelle “chanson de proximité”.

Car l’auditoire est totalement attentif, ne perd pas une syllabe ni une harmonie et montre, par sa qualité d’écoute, à quel point le mot “communion” , cité plus haut, n’a rien d’exagéré. Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit en rien de vaine adoration.

Ce public est autant libre et potentiellement critique qu’il est attentif. Mais ce soir, il est conquis, sous le charme de ces textes magnifiques, portés par des arrangements musicaux ciselés, le tout servi par des interprètes brillantes mais pas seulement car porteuses chaque fois d’une émotion totalement contagieuse, propre à “scotcher” un auditoire et je dois avouer que j’ai succombé…..comme les autres.

Il serait bien injuste de ne pas saluer la performance de Stéphane Plouvin, accordéoniste tout en nuances et en sensibilité, d’une discrétion totale alors qu’on le sent, paradoxalement, indispensable. Un vrai talent !

Et pourtant, il est resté totalement silencieux quand Céline et Christine, aux rappels, ont interprété, dans un “a capella” superbe la dernière chanson : “Ma révérence” (Véronique Sanson).

Comme aurait dit M. de la Palice, peut-être y aurions-nous eu droit d’entrée de jeu si elles avaient opté pour entrer en scène, à la manière de Gilles Vigneault, en s’écriant : “Bon ! Les rappels tout de suite !”.

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Artistes, responsables de la salle et public en chœur pour le final (Photo Babette)

Plus d’infos  ICI  sur le duo Céline Faucher-Christine Laville

 TEXTE HENRY TILLY

PHOTOS BABETTE, LUC FERLAND ET E. ANDRÉ

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6ème HOPL’AWARDS A STRASBOURG : GAËL, CHRISTOPHE, CHRISTEL, LÉOPOLDINE, ISABELLE ET LES AUTRES …

La 6ème édition des Hopl’Awards s’est déroulée samedi 21 octobre à la Cité de la Musique et de la Danse à Strasbourg sous l’égide du mensuel COZE, “l’agenda culturel alsacien”.

Chaleureuses félicitations à Gaël  Sieffert ET Christophe Voltz dont le Vostok Project est lauréat dans la catégorie USS’M ELSASS.

Cette catégorie était présentée par COZE en collaboration avec l’Office pour la Langue et les Cultures d’Alsace et de Moselle (OLCA) dont la directrice Isabelle Schoffper a pris la parole lors de la remise de ce prix marquée par l’interprétation de trois chansons en alsacien (paroles Christophe Voltz, musiques Gaël Sieffert) …

… par celui qui est aussi le lauréat de la première édition du concours D’Stimme (Les Voix) lancé par France Bleu Elsass et L’OLCA.

 

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Quelques réflexions s’imposent à l’issue de cette 6ème édition présentée par Julien Lafargue, directeur de publication de COZE et Pierre Nuss, animateur de Radio Bleu Elsass.

Je regrette que Christophe Voltz, parolier et complice de longue date de Gaël Sieffert, n’ait pas été invité à venir sur scène lors de la remise de ce prix attribué non pas à Gaël Siffert (comme mentionné encore aujourd’hui sur le site de COZE) mais bel et bien au VOSTOCK PROJET. Une absence toute aussi flagrante en découvrant la grande photo projetée en toile de fond sur la scène et montrant Gaël avec un de ses musiciens et non pas avec Christophe Voltz.

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CRÉATION D’UNE  CATÉGORIE “CHANSON ALSACIENNE” ?

Autre réflexion : comment départager trois finalistes aux expressions artistiques tellement différentes ?

Les trois finalistes annoncés étaient en effet Gaël Siffert, Gilles Chavanel/École de Cabaret Cactus et et le Théâtre du Lichtenberg !

 Pour y voir un peu plus clair dans le prochaine édition de cette initiative lancée par Coze et soutenue par l’OLCA, ne serait-il pas préférable d’envisager une catégorie regroupant des finalistes de la chanson alsacienne ?

Encore faut-il évidemment que chaque année soient mis sur le marché plusieurs albums susceptibles de figurer dans une telle cérémonie…

Et pourquoi ne pas créer aussi une catégorie mettant à l’honneur des artistes d’Alsace dont le parcours mérite d’être mis en évidence dans le cadre d’une telle cérémonie au ton décontracté ? La liste est assurément (très) longue …

Signalons aussi la présence de Léopoldine HH parmi les trois finalistes de la catégorie « Groupe/artiste solo de l’année» en compagnie des Garçons Trottoirs et de Ork qui l’a emporté …

… et de Christel Kern, directrice artistique du festival Claire e Nuit qui s’est retrouvé parmi les trois finalistes de l’événement culturel de l’année avec Pelpass Festival et la lauréat Au grès du jazz.

Et en guise de conclusion un regret de taille : l’absence de reconnaissance envers Isabelle Grussemeyer dont le nouveau CD ICH BIN DO est hélas passé totalement inaperçu dans cette remise de prix.
 
 
 

 PALMARÈS OFFICIEL DE L’ÉDITION 2017

Cette cérémonie officielle a réuni 500 personnes. En voici le palmarès officiel des Hopl’Awards 2017 paru sur le site de COZE.

Couverture –  COZE Magazine 2016/17 :
Coze mai  – Haze Kware

Dans Ton Casque – COZE Magazine 2016/17 :
Coze mars – Tribuman

Photo du mois – COZE Magazine 2016/17 :
Coze décembre – Floriane Havet

Affiche / Flyer Alsacien de l’année :
Wolfi Jazz 2017

Groupe / Artiste Solo Alsacien de l’année :
Ork

Révélation / Découverte Alsacienne de l’année :
Ok Coral

Evénement Culturel Alsacien de l’année :
Grès du Jazz 2017

Clip Musical Alsacien de l’année :
Adam and the Madams – Heroes (David Bowie)

Lieu Culturel Alsacien de l’année :
L’Espace 110 – Illzach

Production Audiovisuel Alsacien de l’année :
Lego Sheep (Brickfilm)

Spectacle Vivant Alsacien de l’année :

La nuit, le chien et le couteau – Cie Munstrum théâtre

->Üss’m Elsàss 2017 :
VOSTOK PROJET et pas seulement Gaël Sieffert mentionné dans le parlamès officiel

Hopl’Awards d’honneur :
Le Noumatrouff – 25 de la salle

Coup de pouce du jury :
Association Pelpass

TEXTE ET PHOTOS (PAR IPHONE) ALBERT WEBER

 

 

 

 

“ANTHOLOGIE DU PATRIMOINE MUSICAL ALSACIEN” : GRANDE PREMIÈRE CHEZ FRÉMEAUX & ASSOCIÉS

“Frémeaux et Associés” vient d’éditer une “Anthologie du patrimoine musical alsacien” consacrée aux “musiques folkloriques et régionales” de la période 1953-2015.

Déclinée sous la forme d’un coffret de deux CD, cette initiative est signée Jean-Baptiste Mersiol, auteur-compositeur-interprète, arrangeur, ingénieur du son et créateur du Label Akoufène.

Coup de projecteur sur cette grande première également mise en valeur dans l’imposant catalogue du “dernier label phonographique indépendant français”.

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“DES ORCHESTRES FOLKLORIQUES DE RENOM” …

Premier constat : les amateurs de musiques et voix d’Alsace pourront découvrir pas moins de 44 titres.

“Le premier disque rassemble les principaux thèmes traditionnels alsaciens exécutés par les orchestres folkloriques de renom qui ont connu une carrière alsacienne riche et qui ont bénéficié d’une portée nationale, voire internationale” explique Jean-Baptiste Mersiol, précisant avoir “volontairement gardé les titres français proposés par les maisons de disques autrefois sur les pochettes originales et cela sans doute pour des raisons commerciales”.

En piste pour 24 titres soit 64 minutes et 35 secondes offertes par une pognée de formations ayant  marqué leur époque : Les Cigognes d’Alsace; Charly Schaff; Fischer Kappel; Les Joyeux Strasbourgeois; Groupe Folklorique de Hochfelden et en bonus le Groupe Obermodern.

Assurément de quoi faire découvrir aux auditeurs une petite partie d’un vaste pan de la musique mise en relief par tant de groupes à travers l’Alsace depuis tant de décennies.

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… ET DES VOIX HISTORIQUES DE LA CHANSON ALSACIENNE

Quant au second CD, il rassemble 20 titres, soit 74 minutes et 53 secondes chantées par des voix fort connues par ceux qui s’intéressent à la chanson alsacienne : Mario Hirlé; Germain Muller; Roger Siffer, René Eglès, Roland Engel; Dédé Flick; Huguette Dreikhaus et le groupe Les Copines (Sarah Eddy, Véronique Gayot et Severine K ; Patrick Breitel; Aloyse & Dynamo; Paul Glaeser, ainsi que les Bredelers & Mr Bretzel.

On trouve ici plusieurs “titres historiques” présentées par des voix historiques de la chanson en Alsace tels Roger Siffer, Roland Engel, René Eglès … ainsi que les inoubliables Mario Hirlé et Germain Muller dont les créations sous l’égide du “Barabli” ont été déterminantes pour le renouveau de la langue et de l’identité alsaciennes après la Seconde Guerre Mondiale.

Mention spéciale pour les deux chansons aux paroles et aux musiques de Jean-Marie Friedrich enregistrées sur un 45 Tours devenu introuvable par René Eglès avec le talentueux Henri Muller aux arrangements et à la direction artistique.

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EN ATTENDANT UN 2ÈME COFFRET SUR LA CHANSON ALSACIENNE …

Mais il est tout à fait évident qu’on ne peut pas résumer l’extrême diversité de la chanson alsacienne sur un seul CD de près de 75 minutes.

Les artistes et groupes retenus par Jean-Baptiste Mersiol mettent en relief une (petite) poignée de talents qui ont, à juste titre, leur place sur un tel album mais ne représentent pas – loin de là – un échantillon des plus représentatifs de cette fameuse chanson alsacienne.

Pas question d’entrer ici dans une énumération des artistes et des groupes qui auraient mérité de figurer sur un tel album. Il y en existe tant !

Et c’est là justement que réside le délicat défi relevé par Jean-Baptiste Mersiol, par ailleurs membre de la direction artistique de “Frémeaux& Associés”, en sélectionnant une poignée de voix dont certaines enregistrées sous son Label Akoufene.

A propos de “Tapis rouge”, Jean-Baptiste Mersiol précise que “ce sketch en français est long d’une quinzaine de minutes mais résulte à lui seul le genre d’humour que l’on aime pratiquer en Alsace” .

Bon d’accord … mais à mon sens ce sketch et celui qui le précède  “Le répondeur des pompiers”) n’ont pas leur place sur cet album consacré au patrimoine musical. Et la présence de chansons d’autres artistes alsaciens aurait été préférable.

Ce coffret est vraiment une grande première du côté de chez Frémeaux & Associés. Et Patrick Frémeaux de préciser : “Cette musique a été un support de création inestimable pour faire vivre cette langue, son sens si particulier du mot, de son humour et de sa poésie”.

Reste une évidence : ce coffret mérite une écoute attentive pour apprécier des voix d’hier et d’aujourd’hui …

… en attendant de retrouver un de ces jours chez Frémeaux & Associés un 2ème coffret. C’est-à-dire la suite logique de cette “anthologie du patrimoine musical alsacien” à poursuivre avec Jean-Baptiste Mersiol en faveur d’autres artistes et de groupes d’Alsace.

Albert WEBER

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STRASBOURG : “Il ETAIX UNE FOIS” AVEC FRANCOIS SMALL ET FREDERIC SOLUNTO

Une heure ou presque en compagnie de Pierre Etaix, ça vous tente ?

C’est en effet l’invitation lancée par deux compères qui proposent jusqu’à ce samedi 14 octobre inclus un attachant et surprenant voyage dans l’univers d’un créateur absolument impossible à enfermer dans un seul talent : auteur, clown, dessinateur, illusionniste, jongleur … et évidemment aussi cinéaste.

Embarquement immédiat pour le TAPS Laiterie (Théâtre actuel et public de Strasbourg) dans un spectacle mis en scène par François Small avec face au public un seul comédien :  Frédéric Solunto.

Le décor de Gérard Puel a été réalisé par Olivier Benoit

 “L’éternité est une interminable histoire qui n’a ni queue ni tête” : cette citation d’Etaix est sans doute le déclic ayant réuni François Small et Frédéric Solunto pour mener à bien cette étonnante aventure artistique.

Se laisser surprendre par les textes de Pierre Etaix (1928-2016) : c’est dans cet état d’esprit que je me suis rendu au TAPS ne connaissant – il faut bien l’avouer – pas grand chose des écrits de celui qui fut notamment engagé comme assistant, gagman et dessinateur par Jacques Tati pour le film “Mon oncle”. Mais si cet épisode de la vie d’Etaix est sans doute un des plus connus, n’oublions surtout pas le magicien des mots qu’il fut.  Et là croyez-moi on est servi par un feu d’artifices de phrases, de répliques, de bons mots auquel Frédéric Solunto offre une réjouissante jeunesse.

L’action se déroule entre la loge de Yoyo et le tournage du “Soupirant. Nous passons du noir et blanc à la couleur, du rire à l’émotion, du silence intérieur aux bruits extérieurs” indique le metteur en scène François Small. 

En effet, le spectacle s’affirme sur deux espaces qui s’enchaînent régulièrement, entre ce que voit le public et ce qu’il entend seulement lorsque le comédien disparait et que résonnent sons et dialogues.

Pas étonnant que François Small s’affirme comme un inconditionnel de Pierre Etaix. Il est également connu en Alsace (voire ailleurs!) pour son personnage du clown Smol. Quant Frédéric Solunto auquel on doit la conception et le jeu de ce spectacle, son parcours artistique s’enracine par ailleurs également dans nombre de mises en scène.

Mention spéciale à la bande-son. Elle met en valeur avec humour et de manière inattendue quantité de gestes de la vie quotidienne … qui prennent ici un relief particulier ! Un intense travail d’équipe car en plus de l’univers sonore signé Olivier Fuchs, l’attention des spectateurs est également captée par les jeux de lumière de Sébastien Small.

A voir pour se laisser surprendre par cette “Carte Blanche” offerte pour la rentrée au TAPS. Le genre de spectacle qui aurait évidemment gagné à être présenté en d’autres lieux que Strasbourg.

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Albert WEBER

Photos TAPS

 

 

“A.O.C ” : L’ÉCLATANT CLAIR-OBSCUR DE XAVIER MERLET

En écoutant “A.O.C”, le nouvel album de Xavier Merlet, une évidence s’impose : méfiez-vous de Xavier Merlet, c’est un drôle d’oiseau … de passage qu’on ne peut pas/plus oublier.

Le genre d’auteur-compositeur-interprète dont les chansons vous touchent car elles sont hélas terriblement authentiques et actuelles. Mais ici pas de refrain pour coller à l’air du temps, ni de texte à faire mouche parce que c’est à la mode. Explications.

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Cinq ans …. oui il aura fallu attendre aussi longtemps pour découvrir les nouvelles chansons de Xavier Merlet, conseillé artistiquement par Laëtitia Chenoir.

Et il de la suite dans les idées, le bougre ! Une talentueuse obstination l’incite au fil des ans et des albums à tracer un profond sillon… Son inspiration nourrie des constats de la drôle de société dans laquelle nous (sur)vivons s’enrichit des impressions et réactions de l’artiste-observateur de son époque.

Étrange époque où intolérance, rejet de l’autre, méfiance, racisme semblent devenir les nouveaux repères. Mais attention ! Xavier Merlet n’est pas du tout un “chanteur à messages” qui vous plombe le moral.

Ici on jongle avec bonheur entre humour, autodérision, jeux de mots, et aussi un amour inconditionnel pour la langue française qui permet évidemment des écarts quand l’heure est grave  comme dans “Le Gromo”: “Si tu vois un jour/ Ta liberté se perdre/ Je t’autorise, amour/ A dire “Bordel de merde”.

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“NOUS SERIONS DONC UN PAYS DE FESSES BLANCHES”

Prenez par exemple “Variété Française”, une des 13 chansons de cet album mise en ligne au printemps dernier avant les élections présidentielles : un clip aussi dépouillé par ses images que percutant par ses paroles ! Mais pas du tout du genre harangueur à monter sur les tribunes et les barricades.

D’où un texte faussement décontracté, sur une mélodie aux accents de balade dont le destinataire est explicitement désigné : “Cette chanson Marine, elle est à toi/ Toi qui ne soufflera pas sur les braises/ De crainte que le feu de l’Auvergnat/ Se mette à réchauffer la soudanaise“.

Dans un autre style musical s’impose évidemment le titre éponyme de ce CD. La chanson “A.O.C” est un p’tit bijou avec son refrain échappé de l’univers d’un Brassens survitaminé qui n’a pas la langue dans sa poche. Au point de se décrire (et de décrire la France) sous tous les angles avec entrain et sans pudeur : “Nous serions donc un pays de fesses blanches/ Et nous prions tous le dimanche/ Mais pour aller au fion des choses/ Notez qu’nos trous du cul sont roses”.

Chaque chanson de cet opus est ciselé d’une façon particulière, et si certains thèmes sont récurrents, il n’y a jamais de répétition dans la manière de s’exprimer sans langue de bois comme dans “Un peu de tout ça” quand la vie à deux se transforme en impasse : “Mais au final après vingt ans/Certes, on se supporte, on s’entend.Et on s’emporte pour un rien/ Moi je ne veux pas faire semblant/ Je pense que tu devrais foutre le camp”.

Quant à “Ouille”, c’est un constat d’une évidente lucidité : “Tu dis à l’envi sans répit tu dis qu’ils veulent tous venir ici”. Alors comment réagir face à ces infos qui bousculent nos relations sociales?  “Je sens que tout ça part en couille/Que si on en parle on se brouille/ Entre amis, entre bons voisins”…

Offert en guitares-voix, “A.O.C” est l’album d’un convaincant Terrien qui se fout des frontières, ou plutôt des étiquettes et des drapeaux comme dans “J’ai pas peur” ou bien sa “Chanson en 120 minutes” confrontée à “la chaleur du feu de l’opinion/Des sondages crieurs/ Des mensonges du Front/ du Manque de lecteurs/ Des résumés bidon”.

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Xavier Merlet et son complice Marc Brébion (guitares, chœurs arrangements) Photos Cie Zany Corneto

 

“IL FAUT ALLUMER LA PLANÈTE PLUTÔT QUE LE TÉLÉVISEUR”

Reste ma chanson préférée de l’album “A.O.C” : “La recette du bonheur” avec son texte qui fait du bien sur un entrainant refrain qui monte en crescendo …  “Quand l’Autre me prend dans ses bras/Je vois la vie -ensemble – en rose/Et je lui dis : posons-nous là/ Il faut que toi et moi on ose/ Chanter partout et à tue-tête/Que l’essentiel semble être ailleurs/Qu’il faut allumer la planète/Plutôt que le téléviseur”. 

 “Je n’adulterai pas” (2002); “Du point d’vue d’la mouette” (2005); “Clacfric Land” (2009) et “La théorie du gentil” (2012) : plusieurs des précédents albums de Xavier Merlet ont été mis en évidence dans le trimestriel “Chorus, les cahiers de la chanson” ainsi qu’un portrait né de ma rencontre avec Xavier Merlet en octobre 2005, après son concert à l’Essaïon à Paris vécu avec un voisin nommé Pierre Barouh.

Avec ce nouvel album, Xavier Merlet s’affirme plus que jamais fidèle à lui-même. A ses passions et ses convictions qui refusent l’hypocrisie. En 43 minutes et 28 secondes, ses nouvelles chansons sont non seulement très agréables à ÉCOUTER pour l’apparente légèreté qui s’en dégage, mais aussi à ENTENDRE pour qui a envie de prendre le temps d’en savourer le contenu.

D’où le titre d’ “éclatant clair-obscur” accolé à cet article …  car ce nouvel album a des allures de puzzle aux multiples nuances. Et une fois assemblées, elles vous offrent le portrait d’un auteur-compositeur-interprète poussé par l’envie et le besoin de chanter tout haut ce que trop de gens disent tout bas.

“A.O.C” est assurément un excellent cru à découvrir, à partager, et à consommer sans modération.

Albert WEBER

Photos du site de Xavier Merlet

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Chorus 55, printemps 2006